Digitized by the Internet Archive in 2011 with funding from University of Toronto http://www.archive.org/details/lepomeanglosaxonOOpier /i^fr LE POÈME ANGLO-SAXON DE BEOWULF 1)1 MEME AUTEUR La Juridiction du Point. d'Honneur sous l'Ancien Régime et le Tribu- nal des Maréchaux de France. Paris, Picard. 1904. Epuisé. ni VRAGE HONORÉ D'UNE SOUSCRIPTION l'Ai; LE MINISTÈRE DE LA GUERRE La Table d'Emeraude. Paris, Pion -Nourrit, 4900. Un volume in- 16, 2«' édition. Prix 3 IV. 50 Tibur. Paris, Pion -Nourrit, 1911. Un volume in-l(ï, 2e édition. Prix ' 3 IV. 50 HUBERT PIEROUIN LE POÈME ANGLO-SAXON DE BEOWULF i INTRODUCTION LES SAXONS EN ANGLETERRE il LE POÈME DE BEOWULF TEXTE ET TRADUCTION NOTES - INDEX - BIBLIOGRAPHIE RYTHMIQUE -- GRAMMAIRE — LEXIQUE PARIS ALPHONSE PICARD & FILS, ÉDITEURS 8 2. RU E BON A l'A RT E . 8 2 1912 I 8OG5 IN MEMORIAM PATRIS TABLE DES MATIERES Pages PREFACE 1 Introduction. . 3 Chapitre premier. — Le manuscrit de Beowulf 3 La géographie de Beowulf 11 La littérature dans Beowulf . 11 Chapitre II. — Considérations diverses sur Beowulf 14 Argument de Beowulf 19 LES SAXONS EN ANGLETERRE LIVRE 1er Premier établissement de l'État anglo-saxon Chapitre premier. — Traditions saxonnes et galloises .... 23 Chapitre IL — La Marche 36 Chapitre III. — Le Ga ou Scir 49 Chapitre IV. — Ln possession du territoire. L'Edel, Hi'd ou Alod . 57 Chapitre V. — Le rang personnel. L'homme libre. Le noble . . 62 Chapitre VI. — Le Boi 70 Chapitre VIL — Les nobles en service 86 Chapitre VIII — L'homme qui n'est pas libre. Le serf .... 99 Chapitre IX. — Les garanties mutuelles. Maegburh. Tithing. Hundred •. 117 Chapitre X. — Faehde. Wergyld. . . 121 Chapitre XI. — Fo'leland Bo'cland. Lœ 'nland . .... 131 Chapitre XII. — Le Paganisme des Anglo Saxons 143 APPENDICE DU LIVRE PREMIER I. — Liste des Marches ... 189 II. — Les Marches d'après les noms locaux, en Angle- terre 197 III — Lœ'nland 221 PR II TABU DES MATIÈRES LIVRE II L'évolution de l'Etat saxon en Angleterre Pages Chapitre premier. L'accroissement du pouvoir royal. Les Regalia ou droits de la royauté 227 Chapitre II. — La Cour et la Maison du roi 2'>r> Chapitre III. -- L'Ealdorman ou Duc 264 ChapitreIV. — Le Geréfa 274 Chapitre V. — Le Witena Gemot 284 Les pouvoirs du Witena Gemot 290 Chapitre VI. — Les Villes 301 Chapitre VII. - L'Evoque 344 Chapitre VIII . — Le Clergé et les Moines 321 Chapitre IX — Les Revenus du Clergé 330 Chapitre X. — Les Pauvres 334 APPENDICE DU LIVRE II I. — The Dooms of the City of London 34t II. — La Dîme 370 III. — Les Villes 374 LE POÈME DE BEOWULF Le poème de Beowulf (texte, traduction) 381 Notes sur Beowulf . . 598 La Chanson du Voyageur . ... 613 La Bataille de Finnes-Burh .... ... ... 624 IXDEX DES NOMS PROPRES . . 631 BlBLIOGKÀPHlE . 649 APPENDICE Tables généalogiques 661 RYTHMIQUE ANGLO-SAXONNE ET DU TRÈS ANCIEN ANGLAIS Le vers allitéré dans l'ancien anglais . ...... 677 1. — Théories sur la forme métrique de la ligne allitérée. . 678 2. — La théorie du vers allitéré à quatre temps 678 3. — La théorie du vers allitéré à deux temps 682 4. — Accentuation de l'ancien anglais 687 5. — L'accent secondaire . 691 6. — - Division et valeur métrique des syllabes 693 6 bis. — Structure de la ligne entière allitérée 694 TAULE DES MATIÈRES III Pajjes 7. _ iJ(-, structure «le l'hémistiche dans la ligne normale alli térée 696 8. — L'ordre des membres du vers dans l'hémistiche . . . 700 9. — Analyse des types de vers . . 702 I. — Hémistiches de quatre membres . . . ■• . . . . 702 II. — Hémistiches de cinq membres 711 10. — Les principes de Pall iteration 7 H 11. — Combinaisons el rapports du vers et de la phrase . . 722 12. — Le vers allongé 724 13. - L'origine et la structure du vers allongé ..... 720 1 i. — Formation des stances et de la rime 732 ÉLÉMENT DE GRAMMAIRE ANGLO-SAXONNE I. — Grammaire. — Introduction 737 II. — Alphabet et prononciation 738 Phonologie. — Première partie . — Les voyelles 740 I. — Caractères généraux 740 IL — Quantité . 740 Les voyellfes du saxon de l'Ouest 741 I Les voyelles des syllabes accentuées 741 1. — Simples voyelles 741 2. — Diphtongues 744 IL — Les voyelles des syllabes légèrement accentuées et des syllabes sans accentuation 740 1. — Voyelles radicales dans les mots légèrement accen- tuées . 740 2. — Voyelles de syllabes dérivées et finales .... 747 Deuxième partie. — Les Consonnes 748 A. — Consonnes sonores 748 1. — Les semivoyelles 748 2. — Les liquides 749 3. — Les nasales 750 B. — Consonnes non sonores 751 1. — Labiales 751 2. — Dentales 753 3. — Gutturalesel Palatales . . 755 Inflexion. — Première partie. — Déclinaison 758 Chapitre premier. — Déclinaison des noms . 758 A. — Voyelle ou déclinaison forte 758 1. — La déclinaison o . 758 2. — La déclinaison a .... 700 3. — La déclina ison-i . 702 IV TABLK DES MATIKRKS — Radicaux brefs. — Radicaux longs — Radicaux brefs. — Radicaux longs — La déclinaison -u — Radicaux brefs. — Radicaux longs. Page» 762 762 762 762 763 763 763 B. C. I). E B. — Déclinaison faible (Radicaux en n) 763 Chapitre II. — Déclinaison des adjectifs 765 A. — Déclinaison forte 765 1. — Radicaux purs en-o 765 2. - Radicaux en-jo 766 3 — Radicaux en-wo 767 - Déclinaison faible 767 - Déclinaison des participes 768 - Comparaison des adjectifs 768 1. — Comparatif 768 2. — Superlatif 768 - Formation des adverbes 769 Chapitre III. — Adjectifs numéraux 770 1. — Cardinaux ... 770 2 — Ordinaux 770 3. — Multiplicatifs 771 Chapitre IV. — Pronoms ... 772 1. — Pronoms personnels sans distinction de genre . . 772 2. — Pronoms de la troisième personne 772 3. — Pronoms possessifs 773 4. — Pronoms démonstratifs 773 5. — Pronoms relatifs 774 6. — Pronoms interrogatifs 774 7 — Pronoms indéfinis 774 Deuxième partie. — Conjugaison 775 I. — Terminaisons des verbes en général 775 II. — Verbes forts 776 III. -Verbes faibles 778 IV. — Verbes particuliers . 782 Bibliographie 787 LEXIQUE Abréviations "97 PREFACE Le présent ouvrage n'a d'autre but que de populariser un grand poème national dont les origines sont aussi fièrement revendiquées par l'Angleterre, que celles du Roland, par la France. C'est avec un pieux respect que l'érudition anglaise, repré- sentée par les Kemble et les Thorpe, s'est passionnée pour la lointaine beauté de cette héroïque légende qui mérite d'être mieux connue. Sans présenter les délicatesses de l'art antique, ces vieux vers, dans leur noble rudesse et leur poésie sauvage, pour- ront émouvoir le lecteur, et retenir son attention. Du moins, nous le souhaitons : qu'il se souvienne que dans cette épopée, l'action héroïque seule est glorifiée, et qu'à cette lecture, il peut prendre* quelque pure inspiration, loin des bassesses du réalisme. Notre labeur n'aura pas été vain, si au contact de la poésie séculaire, il s'est pris à mieux aimer la tradition véritable, la sainteté du passé, et s'il a compris notre effort vers la vérité. 1904-1912. INTRODUCTION CHAPITRE PREMIER Le manuscrit de Beowulf Le seul manuscrit existant à la bibliothèque du Rritish Museum, est lié à neuf autres parchemins formant un codex : on le dénomme Vitellius A. XV. Il avait été découvert au xvne siècle, par Sir Robert Cotton qui s'efforçait de sauver les trésors littéraires dispersés dans les derniers monastères. Sa collection fut vendue en l'année 1700, et fut déposée pendant quelque temps dans Ashburnham House, West- minster. En 1731, un incendie détruisit, perdit ou endom- magea nombre de ces manuscrits, parmi lesquels celui de Beowulf fut très éprouvé, et altéré au coin des pages. En 1753, la collection Cotton fut transférée au British Museum, et en dépit des soins apportés à sa conservation, les manuscrits en demeurent très loin de la perfection de IlEOWTLF leur étal primitif. L'écriture ^ft he 4feàei> J><*f * ^ W. Ji^pàoii ^cpjmncM ! ^[t-co peta mict^f in j)£&n pin fele- . i ' ■ Manuscrit de Beowulf, folio 145. O BEOWULF — la seconde partie paraissant composée quelque vingt ans avant la première. La majorité des auteurs s'est ralliée à la première propo- sition, et d'après les considérations suivantes : il n'y a pas de séparation véritable entre la première et la seconde partie. Bien plus, certaines particularités de style sont com- munes à ces deux parties mômes, où se retrouvent égale- ment, des locutions identiques : od daet an on g an (v. 200, 4.420). daet waes gôd cynihg (v. 221, 726, 4.780). hyne fyrwet braec (v. 464, 3.970, 5.568). wel brucan (v. 2.090, 4.324, 5.624). on frean waere (v. 54) et cf. on daes. waldendes waere (v. 6.218). werodedlïarâs(v. 1.302,3.580, 6.060). La même pensée chrétienne inspire l'œuvre entière, et le caractère de Beowulf, et les développements mêmes du poème sont homogènes. D'autre part, il y a moins de couleur et de lumière, dans la seconde partie que dans la première. Dans la première partie, la lumière et les ténèbres sont successivement dépeintes : dans la seconde partie on ne rencontre que la marque et la description d'un fatalisme désespéré : l'ombre investit tout le poème, et c'est un vieillard qui semble l'avoir dépeinte, après avoir chanté autrefois, le soleil et la joie du jour. Quant à la seconde proposition, « que le poète de Beowulf était né païen, et converti au christianisme, n'avait de ses doctrines qu'une vague connaissance » , on peut faire observer que le nombre de développements chrétiens dans Beowulf, est très grand, et l'on en compte plus de cinquante où il est fait incidemment allusion au Christ, à ses attributs divins, à son influence sur l'humanité. Il y a aussi quelques develop- INTRODUCTION début du nc siècle, les Chauques sont mentionnés parmi les habitants de la côte Sud-Ouest de l'Irlande (1), et quoiqu'on ne puisse les identifier avec la grande tribu saxonne, leur nom se différencie totalement des terminaisons celtiques des dénominations des races environnantes. Les Coritaves qui occupaient les comtés actuels de Lincoln, Leicester, Rutland, Northampton, Nottingham et Derby sont Germains, d'après la tradition galloise elle-même (2). Sans tenir compte de ces détails, il convient d'énumérer les causes qui rendent probable l'immixtion des tribus ger- maines en Angleterre, bien avant le milieu du vc siècle. Il semble que les empereurs romains, recrutant les forces qui devaient soutenir en tous lieux l'empire ébranlé, parmi les populations les plus hardies du continent, aient dû établir dans l'île des familles teutones qui elles-mêmes, ne cessaient de se tenir en rapports continus, avec les tribus quelles laissaient derrière elles. La colonie militaire, fondée par les Césars en Angleterre, était un moyen de récom- pense facile à ces auxiliaires farouches que Fempereur aimait mieux fixer dans les vallées fertiles de la Bretagne, plutôt que de leur permettre de tenir garnison en Lombardie, ou en Campanie, où ils seraient demeurés menaçants et incertains. Le sol fertile qui avait autrefois tenté le Romain vainqueur, dut exercer la même attraction sur les Saxons et les Angles, errant sur les rives de ces marais déserts, et à l'entour des « Britanniœ pars interior ab iis incolilur, quos natos in insula ipsamemo- ria proditum dicunt; mariluria pars ab iis qui praedœ ac belli inferendi causa ex Belgis transierant : qui omnes 1ère iis norninibus ci vita turn adpellantur, quibusoiii ex civitatibus eo pervenerunt, et bello inlato ibi remanserunt, atque agros colère cœperunt » Bell. Gall., V, 12. 1. Ptolémée, liv. II, ch. II. 2. Ptolémée. Liv. II, ch. III, jasB'oi/ç VLopiravoi, iv oïç roAstç, ïhdo-j, pv.'/c îîra, Karug'j/CÀavol, h ol; nokstç, ffecAipat, oùooXaviov. Cf. Oros, VII, 32 : « Saxones, genlcm oceani, in littoribus et paludibus inviis sitam. » 28 )u;n\\ i i.i- îlcs solitaires l, 328. 58 BEOWULF à Leur origine, se fondent sur le principe de la propriété commune du sol. Et ce n'est point la cité, dans l'acception antique du mot, qui règle leur genre de vie, et leurs institu- tions sociales, mais la nature môme du pays qu'ils occupent. Tacite n'écrit-il pas, qu'il est bien connu qu'aucune des popu- lations germaines n'habite dans les cités ; qu'elles ne peu- vent élever de maisons se touchant ; qu'elles vivent séparées, et que chacun s'établit près de la forêt dont l'ombre l'attire, ou de la fontaine dont il cherche la fraîcheur (1)? Ainsi la communauté germaine est attachée au sol, adstricta g/ebœ. Ses membres se partagent la terre arable, les forêts, les marais, les eaux,- les pâturages. Leur bien réel est la posses- sion indivise du territoire, et l'intérêt que chacun trouve dans ce mode de propriété. Le sol du district occupé par un corps de nouveaux colons, était divisé entre eux dans des proportions variables (2). Il demeure néanmoins certain que tout le territoire n'était pas distribué : on procédait au lotissement des parties de terre arable, nécessaires à la culture et à l'entretien de chaque colon, et le surplus demeurait à l'état de propriété indivise. Ainsi s'étendaient, comme il a été dit, ces espaces considé- 4. Tacit., Mor. Germ., ch. XVI. 2. Les rappels de ce mode de distribution sont nombreux : Hengest, après avoir occupé le territoire des Frisons, le distribue, dans Beowulf, à ses compagnons (Beow., v. 2.187, 2.251). La loi burgonde qualifie ainsi la terre héréditaire : « Terra sortis titulo acquisita » (Lex. Burg., tit. I, ch I, II), Eichorn., I, 360, 400. Godred ayant soumis les Manxmen, répartit leur territoire entre ses soldats : « Godredus sequenti die obtio- nem exercitui suo dédit, ut si mallent Manniam inter se dividere, et in ea habitare ; vel cunctam substantiam terne accipere, et ad propria remeare », Chron. Manniae (Cott Ms. Jul. A. VII, fol. 32). Quand on transporta à Durham les reliques de Saint Cudberht, on abattit la forêt qui couvrait le lieu saint, et le terrain en fut divisé par lots : « eradicata itaque silva, et unicuique mansionibus sorte distribuas », Siméon, Hist. Dunelm Eccl., § 37. LES SAXONS EN ANGLETERRE oO rabies <*t demeurés incultes, ({ni formaient Les Marches, ou défenses dos diverses communautés. Mais la propriété d'un homme à la terre indivise, dépendait de sa part préalable dans le sol arable, de même qu'à Rome, le patricien retirait par Vhaeredium, des droits de beaucoup plus étendus que ceux de son seul héritage. Sans participation à la propriété et à la jouissance de la terre arable, l'homme ne devenait pas membre de l'Etat : et de cette possession découlaient et sa franchise, et ses droits politiques. Celui qui n'avait point eu part à la terre, n'était pas réputé libre : il ne pouvait se pré- senter aux assemblées des hommes libres, pour y défendre ses intérêts, mais il demeurait en sujétion, en vassalité, dans la mund, — et littéralement, — dans la main d'autrui. Le mot primitif qui désigna ces parts du sol, fut celui de Hlyt {sors, x)»ftoo;) ; — les mots courants qui répondent à ce sens, en anglo-saxon, sont Higid (1) (Hid par contraction), — et Hiwisc. Les équivalents de ces mots, que Ton rencontre dans les chroniques et danc les chartes, sont : familia, cas- sattis, mansus, mans a* mansio, manens, terra tributarii. Les mots Hid et Hiwisc ont un sens presque identique : leur éty- mologie doit être recherchée dans Higan, Hiwan, la famille, l'homme et la femme, et ce sens concorde bien avec les ter- mes latins, familia et cassatus (2). L'Hid est donc la pro- priété d'une famille, et l'étendue de terre arable possédée par elle, et nécessaire à sa subsistance (3). 11 est évident que cette surface varie, selon les conditions du sol et d'autres contingences, telles que le climat, l'accès des eaux et des terres, la propriété des Marches et des forêts. Si donc l'Hide comprenait un nombre d'ares déterminé, il 1. Cod. dipL, n° 240. 2. Gf Espagnol : casado. 3. « Hida autem Anglice vocatur terra unius aratri cultura sufficiens per annum », Henry of Huntingdon, liv. VI, an. 1008. 60 BEOWULF devait arriver qu'en des lieux moins favorisés, et où la cul- ture était moins intensive, un hommme libre possédât, pour sa subsistance, plus d'étendue territoriale que son voisin établi sur un sol plus fortuné, dans la Marche voisine. Au demeurant, le territoire seul de la collectivité était délimité avec précision ; les lots départis aux individus étaient de con- tenance variable. Cependant il est certain qu'il existe une moyenne de super- ficie des Hides, qu'on retrouve généralement dans les chiffres donnés par les chroniqueurs. Et il y a peu de raison de croire que ces chiffres aient changé avant la conquête nor- mande, et la compilation de Domesday (1). Les tribus ger- maines du continent, durent avoir quelque unité de mesure territoriale, qui présidait au lotissement du sol, parmi toutes les tribus. Cette mesure dut être l'acre (2) (0,404671 hectare). Dans le dialogue attribué à iElfrie, le laboureur ne s'écrie-t-il pas : « ac geiûcodan oxan and gefaestnodan sceare and cultre mit dâere syl aelce daeg ic sceal erian fulne aecer odde mare » : (( ayant mis mon bœuf sous le joug... je dois labou- rer tous les jours, l'espace d'un acre, et même davantage.... » Selon Bède, l'ile de Wight contenait 1 .200 hides, ou famil- les, et l'ile contenant 86.810 acres, la superficie de l'hide de chaque famille, devait être de 72 acres 1/3 (3). Thanet, au dire du même auteur, comprend 600 hides, et 23.000 acres ; le pays de Kent, 972.240 acres, et 15.000 hides. L'hide était donc pris sur la terre arable : il constituait la mesure de l'alod, ou édel-possession, héritée ou individuelle : c'était le xXvJpoç, le lot, la part du premier colon. L'hide comportait la 1. Bède. Hist. EccL, I, ch. I, 15 : « iuxla mensuram Anglorum ». 2. Acera braéde, l'espace de trois acres (Leg. .Edelst, IV, 5) ; « acrae latitudine » {Leg. Hen., I, ch. XVI). 3. Hist. EccL, IV, 16. LES SAXONS EN ANGLETERRE 61 possession d'une charrue, et sa culture devait pourvoir à la subsistance dune famille ou lliwisc. Cet entretien était il ainsi assuré ? Il est permis de le croire, car au vm° siècle, 150 bides, suffisent à nourrir 000 moines dans Yarrow et Wearmouth (1) ! Le possesseur d'un bide de terre, devenait indépendant, et investi de droits politiques : s'il trouve un débouché aux produits de sa cul- ture, il peut s'enrichir par l'épargne, après avoir nourri sa femme et les siens ; après avoir entretenu le bétail, les porcs nourris de glands, et le serf laboureur. Bien qu'éclairé par un ciel moins clément que celui de Grèce ou d'Italie, T An- glo-Saxon, par l'étendue du territoire qui lui est dévolu ; par son endurance à la fatigue ; par la simplicité de ses mœurs et l'absence de tous besoins, se trouve plus riche, en ses sites sauvages, que les compagnons de Romulus, ou que le paysan d'Athènes. 1. Anon. Abb. Gyrv)., % 33. CHAPITRE V Le rang personnel. L'homme libre. Le noble Le rang personnel chez les Anglo-Saxons, apparaît insépa- rable de la possession delà terre. Ce principe est développé dans Tacite, qui ne parle pas seulement de nobles, mais encore de rois, de princes et d'autorité transmise par héritage (1). L'histoire la plus reculée d'Europe, telle qu'on la peut connaître, est sans exemple d'une période où il n'y ait eu ni hommes libres, ni nobles, ni serfs, et dans la succession des âges ces distinc- tions ne font que se préciser et que se développer, et toute donnée en dehors de ces faits acquis, n'a jamais que la valeur d'une conjecture. Sans doute le premier Germain a-t-il pu être prêtre et seigneur en sa propre maison, mais encore fallait-il qu'il vécût sous une forme de gouvernement, civil ou religieux, ou présentant, peut-être, ce double carac- î. Les Ghérusques, cherchant un roi, envoient demander à Rome, un descendant d'Arminius (Tacit., An., XI, 47). « Reges ex nobililate, duces ex virtute sumunt » (Tacit., Germ., VII). % Magna patrum mérita principis dignationem etiam adolescentulis assignant (ibid., XIII). Les Hérules, en Illyrie, ayant tué leur roi, envoyèrent demander à leurs frères de Thaïe (Scandinavie), un descendant de sang royal : pendant l'absence de celui-ci, ils acceptèrent un autre roi, du choix de Justinien. Mais ils déposèrent ce dernier et rejetèrent l'alliance romaine, à l'arrivée du prince qu'ils avaient demandé (Procop. Bell. Got., II, 15). LES SAXONS EN ANGLETERRE 63 tère L), ei cela pour son plus grand bonheur individuel et social. Tout le sujet se ramène à ces deux points de vue dans lesquels on considère l'homme primitif : vivant seul avec sa famille, ou vivant avec elle, allié à d'autres membres qui partagent la même existence dans l'état. 11 est difficile de concevoir une société dans laquelle, chaque famille vit isolée, sans nul rapport avec celles qui l'environnent : et même, en supposant qu'un pareil état de fait fut possible, il évoluerait, sans doute, vers le système patriarcal où le membre le plus âgé de la famille, devient le chef de celle-ci. Mais de pareilles conditions sociales ne pou- vaient durer que pendant un temps déterminé, et en ce qui touche les tribus germaines, elles ne paraissent avoir pro- cédé à leur établissement pacifique sur le sol conquis, qu'après avoir réalisé, au préalable, une sorte d'organisation militaire et hiérarchique sur laquelle reposait leur constitu- tion. Et l'état de famille isolé, ne peut se prolonger par l'extension nécessaire des relations de voisinage ; par le besoin d'échange. L'idée d'état, elle-même est exclusive de cette notion ; dans l'état naissant à la civilisation, l'homme n'existe qu'en tant que membre de l'état, et ce n'est qu'en cette qualité, qu'il peut exister comme homme. Il ne crée pas plus l'état que le langage qu'il parle : il naît à tous deux, et sans eux, n'a point d'existence sociale et juridique. Quand un nombre de maisons indépendantes sont disper- sées sur l'étendue du territoire, il advient que des accords interviennent entre elles pour l'exploitation des bois, pour la jouissance des eaux et des terres communes, incultes. Ces 1. Môser, Osnabrùckische Geschichte (1780). fer Absch., §8 : « Solche cinzelne wohner waren Pricster und Kônige in ihren Haùsern und Hof- marken ». Cf. Tacit., Germ., X. 64 BEOWULF accords peuvent même avoir pour base et pour consécration, des cérémonies religieuses. Mais en dehors de ces questions d'ordre économique, il ne peut y avoir entre elles, d'union, ni de mutuelle dépendance : chaque tribu solitaire est par elle-même un état, possédant le jus belli. Dans sa propre maison, chaque homme peut se faire légis- lateur, et édicter arbitrairement des lois, d'après certains principes généraux, communément reçus de ses voisins. Il peut avoir un culte domestique dont il sera le prêtre (1), et que ses voisins ne reconnaissent pas. Ceux-ci, s'il trouble leur jouissance, pourront le tuer ou l'asservir, s'ils en ont la force et les moyens; s'il s'enrichit, ils pourront le dépouiller, et cela, jure belli, car ici, le jus imperii ne saurait être con- sidéré. Mais ce ne peut être là, l'état normal de l'homme. L'évo- lution instinctive vers la civilisation, est contraire à cet état statique, ainsi que le désir instinctif de garanties mutuelles, de sécurité et de paix. La production des subsistances est la première application de l'activité de l'homme, puis apparaît la tendance à assurer et à défendre la possession accumulée. Cependant que la terre et les eaux suffisent à l'entretien de la population, les institutions propres à la paix, vont préva- loir. Mais dès que par les difficultés naturelles à vaincre, ou par la rareté des subsistances, le clan devient conscient de son individualité et des empiétements possibles de ses voi- sins, il veut substituer à l'état pacifique, un état de force et de défense. Quelques-unes des institutions inspirées par l'effort vers la réalisation d'un état social civilisé, avec le moindre sacrifice des libertés individuelles, telles que le Wergild, le Frank 4. « Si publiée eonsuletur, sacerdos eivitatis, sin privatim, ipse pater- familias, precatus Deos.. », Tacit., Germ.. X. LES SAXONS EN ANGLETERRE 65 Pledge, seront étudiées on lour place. Nous nous limitons, en ce chapitre, à l'examen du rang personnel ; et comme le ((Mitre ël la base du système social teuton, tout entier, est l'homme libre, pris individuellement, c'est par lui qu'il faut commencer notre étude. Les divisions, entre les éléments de toute société humaine primitive, sont faites entre les hommes libres, et ceux qui ne le sont pas (1) ; entre ceux qui peuvent se protéger eux- mêmes, et ceux qui doivent être sous la protection d'autrui. Ces distinctions se retrouvent jusque dans la famille, où la femme et le fils ne sont pas libres, par rapport au mari et au père : ils sont dans sa mund (sa main). De cette mund le fils peut être émancipé, mais non la femme ou la fille : cel- les-ci ne peuvent qu'en changer : la femme, du fait de la mort du mari ; la fille, par le mariage. Dans les deux cas, la mund est une puissance transmise en d'autres mains (2). A l'origine, l'homme libre est celui qui possède assez de terre pour être nourri en la cultivant, et des armes pour défendre sa possession. Marié à une femme libre qui partage ses fatigues et régit sa maison, il devient le fondateur d'une famille, la première unité dans l'état. Le fils, né de cette union, complète la famille, et reçoit de ceux qui l'ont engen- dré, et leur sang, et les droits qu'ils ont acquis. C'est ainsi que par sa descendance, la famille devient la base même de l'état. L'union d'un plus ou moins grand nombre de maisons, sur le territoire qui suffit à leur subsistance, pour la garantie de leurs droits civils égaux, constitue l'état lui-même : la pre- 1. « Summa itaque divisio personarum haec est, quod omnes hommes aut liberi sunt, aut servi », Flcta, liv. f, ch. I « Est autem libertas naturalis facilitas ejus, quod cuique facerc libet, nisi quod de jure aut vi prohibetur », ibid., ch. II. 2. Cf. Flcta, liv. I, ch. V, VI, VII, IX. Of) KKOWULK mière communauté n'est-elle pas, en effet, formée par l'union d'hommes libres qui veulent s'entr'aider, et qui sacrifient chacun une part de leur liberté individuelle pour que les idées d'état, d'ordre légal et de gouvernement, soient prati- quement réalisées ? L'homme libre est qualifié man, ceorl, mas, maritns; wae- pned man, armatus ; après l'établissement de l'esclavage, il est dénommé pour accuser la distinction sociale dont il jouit, free, frigman, fribals, c'est-à-dire free neck, cou libre, la main d'un maitre n'ayant pas ployé son cou (1) : mais la dénomination la plus ancienne et la plus pure de l'homme libre, est ceorl. Jusqu'à une période très avancée, la loi anglo-saxonne ne connaît pas d'autre distinction que celle de ceorl et d'eorl (2). Le Vieux Rigsmal, consacré à l'origine des races, regarde Karl, comme le prototype de l'homme libre. Ses fils sont Haïr, en anglo-saxon, Haele, vir ; Drengr, en anglo-saxon, Dreng, vir ; pegen, en anglo-saxon, pegn, vir fortis, miles ; Hôldr, en anglo-saxon, hold, pugil, fide- lis ; Bui, en anglo-saxon, gebûr, colorias ; Bondi, en anglo- saxon, bonda, colorais ; Smidr, en anglo-saxon, Smid, faber ; Seggr, en anglo-saxon, Secg, vir. Parmi les filles de Karl, on cite Snôt, Brûdr, Fliod et Wif. La plupart de ces termes ont longtemps survécu, pour distinguer, chez les Saxons, les diverses classes d'hommes libres. Les droits de l'homme libre sont les suivants. 11 possède une terre dans les limites de la communauté, l'edel, ou ter- ritoire héréditaire (xXripoç, haeredium, hyd) et du fait de cette possession, il devient une partie intégrante de la com- munauté; il se trouve astreint aux obligations que celle-ci impose, et il bénéficie des privilèges qu'elle lui consent. Ces 1. « Swâ eâc we settad be eallum hâdum, ge ceorle, ge eorle », Leg . Mlf., §4. 2. Cf. Grimm, Deut. Rechtsalt.^ 283. LES SAXONS EN ANGLETERRE 67 droits, tout en lui étant personnels, son réels en ce sens qu'il sont attachés à la terre dont il a la possession : et c'est par celle-ci qu'il a le droit de vote, dans toutes questions rela- tives aux intérêts généraux de la collectivité : élection du juge, du chef militaire, ou du roi ; maintien de la paix ou de la guerre avec une communauté voisine ; abrogation des lois anciennes, ou promulgation des lois nouvelles; admission de voisins, hommes libres, à la participation des droits et des privilèges du district. L'homme libre doit encore assister aux cérémonies du culte ; au conseil public, ou Ding ; satisfaire aux services militaire et judiciaire. 11 a toute liberté de contracter des alliances personnelles ; de s'unir avec d'autres hommes libres pour former des gi/ds, ou associations religieuses ou politiques. Il peut même, s'il le veut, s'attacher à quelque lord ou patron, et renoncer ainsi aux obligations et aux pri- vilèges de l'état de liberté. Il peut partir où il veut, avec sa famille, et personne ne doit l'en empêcher, ni le suivre. Mais il doit effectuer son départ en plein jour et publique- ment, afin que les tiers ayant des droits contre lui, puis- sent les faire valoir, avant qu'il n'aille s'établir en d'autres lieux (1). L'homme libre peut posséder et porter des armes : il est né avec cette capacité juridique et militaire : schildbùrtig ; il s'en revêt en toutes occasions ou publiques, ou privées (2) ; il doit s'en servir pour la défense de sa vie et de son honneur : car il jouit du droit de guerre privée, et seul, ou avec l'aide de ses alliés, il peut se battre, si bon lui semble. Ce droit, t. « Si quis liber homo migrare voluerit aliquo, potestatem habeat infra dominium regni nostri, cum l'ara sua, migrare quo voluerit », Leg. Roth., 477. Cf. Grimm, Deut. Rechtsalt ,286. 2. « Nihil neque publicae neque privatae rei nisi armati agunt », Tacit., Germ., XII 1. 68 &EOWULF techniquement, est dénommé fâehde* feùd\ dérivé de l'a, inimicus\ fâedhe beran, signifie supporter le feud, c'est-à- dire, les conséquences du droit de guerre. S'il se sent assez fort pour s'assurer la solution violente dun litige, il peut attaquer, emprisonner, et même massacrer son adversaire, mais alors il s'expose aux représailles des parents et des alliés de sa victime. En dehors de ses armes, l'homme libre porte ses cheveux longs, comme signe de sa liberté, et comme ornement, flot- tants sur ses épaules, ou nattés autour de sa tête (1). La mesure même de sa valeur sociale, l'attestation et la défense de celle-ci sont comprises dans le Wergyld, ou prix de f homme. Sa vie, son corps, les dommages qu'on peut lui causer, ceux qui dépendent de lui, sa propriété sont prévus, décrits, garantis et limités ; et bien qu'il ne jouisse pas des privilèges du noble, l'homme libre demeure, toutefois, de condition supérieure à celle de l'étranger, du serf ou de l'affranchi. De telle sorte que ses terres, sans être exemptes d'impôts, sont moins grevées que celles de ceux qui n'ont pas la liberté. De plus, il possède un droit de jouissance des forêts et des eaux communes, que les hommes non libres n'étaient point appelés à partager. L'homme libre a donc part au gouvernement de la col- lectivité, en exécutant lui-même, et en faisant exécuter les lois qui régissent et les hommes libres, et ceux qui ne le sont pas. Ce faisant, il consent à la loi une obéissance volontaire, pour vivre sous son bienfait, dans une communauté politique pacifiée. En cet état de choses, le noble appartient à la classe des 1. « Gif freo wif, locbore, lyswaes hwaet gedô », Lex. /Edelb., §73. L'homme libre était déshonoré si on lui coupait sa chevelure, Lex. /Elfr., % 35. Cf, Grimm, Deut. Recàtsalt., pp. 2i0, 283. Eumenius parle des Francs, comme « prolixo crine rutilantes »,Paneg. Constant, en. XVIII, LES SAXONS EX ANGLETERRE 69 bommes Libres : il sort d'elle, et il est sujet aux mêmes droits, privilèges et obligations, mais à des degrés différents, puis- qu'il possède certains avantages dont L'homme libre ne jouit pas. Comme ce dernier, il est possesseur réel du sol, dans le district, mais sans doute, son lot était-il plus étendu que celui de ses voisins, et moins grevé d'impôts. Il participait au Ding, p/acitam, mais avec les hommes de sa classe ; il avait l'initiative et la direction des affaires publiques, et il exécutait ce qui avait été décidé, du consentement général (1). Le peuple entier peut élire, mais le noble seul jouit de l'éligibilité aux fonctions de prêtre, déjuge, ou de roi. Le prix de sa vie est plus élevé, dans le wergyld, que celui de l'homme libre. Il est une unité dans la masse ; le repré- sentant de la souveraineté, tant à l'intérieur qu'au dehors. Son pouvoir tend à s'accroître, alors que celui de l'homme libre va toujours en se restreignant, avec les empiétements de la noblesse. Le nom distinctif du noble est Eorl, ^Edele, nobilis et Rice, potens, et il porte encore d'autres titres se rapportant, aux fonctions dont il est investi, ou aux détails et aux quali- tés de son rang social : ainsi, ealdor, ealdorman, princeps ; wita, weota, consiiiarius ; senior ; procer ; melior. Et il convient de rappeler qu'en dehors de ses privilèges per- sonnels, le noble possédait dans toute leur plénitude, les droits de l'homme libre, de la classe à laquelle il appartient, et dont il n'est, au demeurant, que l'ordre le plus élevé. I. « De minoribus rebus principes consultant; de majoribus omnes. ïta tamen utea quoque quorum penes plebern arbitrium est, apud prin- cipes pertractentur », Tacit., Germ., XI. CHAPITRE VI Le Roi Le Roi, est, par rapport au noble, ce que le noble est à l'homme libre. Il est au sommet de la hiérarchie de l'ensem- ble de la classe d'hommes libres. Au début de l'histoire teu- tone, on trouve des tribus et des nations soumises à la domi- nation des rois. Les peuples libres regardent leur roi comme la personnification de l'unité nationale, comme le représen- tant de toute la nation, et comme un médiateur entre eux- mêmes et les dieux (1). La royauté élective est la sauvegarde de la liberté du peuple ; et le principe monarchique est chez celui-ci, dépendant de sa nationalité. Chez les Germains primitifs, les habitants de la Marche ou du Gâ, quelque nombreux ou rares qu'ils puissent être, doi- vent toujours pourvoir à la double nécessité de la paix et de la guerre. Mais la paix est Tétat naturel ou normal, en vue duquel la guerre elle-même existe, et les institutions proj)res à la guerre sont l'exception, et non la règle. D'où il résulte que les attributions sacerdotales et judiciaires du roi sont perma- i. Dans la tradition des Suédois, si les dieux manifestaient leur colère au peuple, par des défaites ou des calamités, le sacrifice le plus agréable qui pût leur être offert, était celui du roi. Cf. Gugling, Sag., ch. XVlïI (Laing, I, 230); ch. LXVII (I, 256). LES SAXONS EN ANGLETERRE 71 nentes ; que ses fonctions militaires sont temporaires, et dépendent des faits qui les commandent. Les premières fonctions réunies dans une même personne, ou divisées entre plusieurs autres, sont les conditions nécessaires à l'existence de l'état, en tant que communauté ; les secondes ne s'exer- cent libre que par intervalles, pour assurer le développe- ment des premières, et pour défendre la communauté contre les attaques de collectivités hostiles. On peut admettre que le père fut le premier prêtre et le juge, dans sa propre maison : il possède avant tous, le secret des rites particuliers du culte familial, et son pouvoir est encore justifié par 1 âge, l'expérience, et la dignité pater- nelle. Mais ces principes s'appliquent aussi bien à la famille déterminée, qu'à un agrégat de maisons : de même que le culte familial et que la paix de la famille, exigent pour sub- sister, l'exercice de pouvoirs particuliers, de même ceux-ci s'imposent pour assurer le culte et la paix publics. Parmi les chefs de famille, quelqu'un doit-être élu pour assurer ces fonctions primordiales. Quel autre homme que le prêtre, peut célébrer les grandes fêtes des dieux, selon le rite anti- que ; apaiser la colère des justiciers divins ; bénir les fruits de la terre ; chasser l'esprit malfaisant ; sanctifier l'échange du sol, l'union de l'homme et de la femme, et la naissance de l'enfant ? Qui peut, en sa place, administrer la justice, où les divinités seules révèlent la vérité, et vengent le parjure ? Quel autre guerrier pourrait, dans la tribu, posséder assez d'autorité pour punir l'homme libre qui ne se courbe devant la main du roi, que parce que celui-ci lui apparaît, comme l'incarnation de la justice et de la puissance divines ? (1). 1. « Duces exemplo potius quam imperio, si prompti, si conspicui, si ante aciem agant, admiratione praesunt. Ceierum neque animadverlere, neque Y incire, ne verberare quidem nisi sacerdotibus permissum ; non quasi in pœnam, nec ducis jussu, sed velut deo imperante, quem adesse 72 BEOWULF Qui investira-t-on de ces pouvoirs reconnus nécessaires ? Le choix du peuple se portera sur les représentants des famil- les, dont la tradition fait remonter l'origine aux dieux parti- culiers de chaque district, (les dieux aiment leur descen- dance : ils ont guidé leurs premiers enfants vers la terre fortunée, en leur donnant le secret de les apaiser et de leur plaire ; ils les protègent par leur puissance, et ils les inspi- rent par des révélations ; ils les instituent dépositaires de leur volonté souveraine, et quelque chose de leur pouvoir divin accompagne leurs héroïques descendants. Une seule famille a pu rester longtemps en possession exclusive du pouvoir sacerdotal, jusqu'à ce qu'une autre maison lui ait substitué un culte nouveau, et un dieu jusqu'alors inconnu. Quelque tribu isolée, et jouissant d'une civilisation plus avancée, a pu s'établir parmi quelques rudes guerriers, en leur enseignant des procédés plus parfaits de culture, une architecture qu'ils ne soupçonnaient pas ; elle leur a dévoilé les mystères du firmament, l'harmonie des sons, et le dieu bienfaisant qu'elle a fait connaître est reçu dans la commu- nauté. Dans la tribu nouvelle se recruteront nécessairement les prêtres du nouveau culte, car seuls ils en connaîtront les rites et les observances, qu'ils conserveront à travers les âges. Dans une autre hypothèse, une élite remarquable par sa beauté physique, son intelligence plus développée, sa plus grande force aux armes, peut établir sa prépondérance sur une race plus nombreuse, et moins favorisée : en augmen- tant par des acquisitions, des conquêtes, ou par l'hérédité, les territoires qu'elle possède, cette élite par sa supériorité bellantibus credunt », Tacit., Germ., VII; « Diis genitos sacrosque reges », Tacit , Or at., 12. . LES SAXONS EN ANGLETEKUE 73 naturelle ou acquise, parviendra à constituer une race noble, sacerdotale, et royale, parmi des hommes libres. Cette aris- tocratie pourra imposer et sa religion, et sa forme de gouver- nement, comme firent les Doriens dans le Péloponnèse (1). Ou encore, s'il s'établit une entente, l'aristocratie et ses dieux garderont le premier rang, bien que le peuple soumis con- serve, avec quelque part au gouvernement de l'état, son ancien culte. Et ainsi, les dieux de la nature, de la terre et de l'agriculture, le cèdent, pour un temps variable, à la supré- matie des dieux de l'esprit, et de la guerre : Odin reçoit les âmes des guerriers et des hommes libres ; l'antique Dorr ne doit plus recueillir que les âmes des serfs. Dans tous les cas énumérés ci-dessus, et auxquels on peut ajouter la conquête violente du pays par un corps d'immi- grants, la famille ou la tribu qui parvient à la souverai- neté, est celle qui l'emporte sur les autres en rang, en noblesse, et en pouvoir. Son caractère de prédominance ne sera pas individuel, mais général : c'est-à-dire qu'au sein de cette tribu d'élite seule, seront choisis les titulaires des fonc- tions sacerdotales, politiques, et judiciaires : mais, et c'est ici qu'intervient le principe de la souveraineté populaire, c'est le peuple qui élira librement chaque homme noble à la charge qu'il doit remplir. Encore l'histoire présente-t-elle d'autres exemples où deux ou plusieurs tribus nobles se par- tagent l'autorité suprême, avec une égalité relative : deux rois, par exemple, représentent deux tribus de Doriens, dans la 7zo),i7£'la de Sparte. Chez les anciens Bavarois, les Agilo- fings pouvaient seuls être revêtus de la dignité ducale, mais trois ou quatre autres familles possédaient une noblesse par- ticulière qui les élevait presque autant au-dessus des autres 1. Aïtîov âï... on toÔtvov riva ao£TÀ rvyyavovGU y^opcyi'M x«t (iiK^SffOat ur, ivsv ùoi-fis ii-iv.1 mjv fiîwj.. , Arist., Polit., I, 6. • 7Ï HKOWTLF Qobles (|ue ces derniers, au-dessus du reste dû peuple. En cet état, les attributs de la souveraineté peuvent être divisés : on tirera dune famille les rois ou les juges; d'une autre, les généraux ; d'une troisième, les prêtres ; ou même ces divi- sions auront pu naître, avec le temps, au sein d'une même famille. Encore le général a-t-ilpu être choisi, pour une guerre déterminée, parmi les juges et les prêtres, ou même, et dans un cas de nécessité pressante, parmi ceux auxquels leur nais- sance interdisait l'accès des fonctions judiciaires et sacer- dotales. Bède n'écrit-il pas des anciens Saxons du conti- nent : « Non enim habent regem iidem antiqui Saxones, sed satrapas plurimos, suae genti praepositos, qui, ingruente belli articulo, mittunt aequaliter sortes, et quemcumque sors osten- derit, hune tempore belli ducem omnes sequuntur, huic obtempérant ; peract ; autem bello, sursum aequalis potentiae omnes fiunt satrapas (1) ». Et ceci met singulièrement en lumière, cette phrase de Tacite s'appliquant aux races germaniques en général : « Eliguntur in iisdem consilhs et principes qui iura per pagos vicosque reddunt » (2). On conçoit aisément la séparation assez rapide des fonc- tions judiciaires et sacerdotales, et même jusqu'à une date encore avancée, elles se maintiennent unies. Le jugement de Dieu, la répartition des lots, et la divination, sont présidées par les prêtres et par les juges : le prêtre ne consacre-t-il pas le lieu du jugement ? Et toutes les assemblées du peu- ple s'ouvrent par des prières et par des cérémonies reli- gieuses (3). La tenue du Witena-Gemôt, en des temps 1. Hîsl.Eccl.,Y, 10. 2. Germ., XII. 3. Cf. Tacit., Germ., XI. <« Ut turbse placuit, considunt armati. Silen- tium per sacerdotes, qwibus turn et eoiercendi ius est, imperatur ». LES SAXONS EN ANGLETERRE 75 plus rapprochés, était inaugurée par la célébration do la messe (1). Et durant la période florissante du christianisme chez les Anglo-Saxons, des synodes d'évêques s'ouvraient, deux fois Fan, comme cours suprêmes de justice, en matière civile. La loi des Visigoths, alors qu'elle reconnaît la sépa- ration des personnes, implique la confusion de juridction : « Si iudex vel sacerdos reperti fuerint nequiter iudicasse (2) ». Le juge interprète donc la loi; prononce la sentence ; veille à l'exécution de celle-ci : dans ces fonctions, il représente aux yeux du peuple, et la justice divine, et le pouvoir collec- tif de l'état. Ainsi peut-on conclure qu'au début, dans chaque Marche, et plus spécialement dans chaque Gâ ou Scir, ou dans la réunion de plusieurs Marches, on rencontre au moins un homme, descendant d'une famille privilégiée, qui con- duit, pendant la paix, d'une façon permanente ou momen- tanée, les affaires publiques, et qui est confondu, dans l'esprit du peuple, avec sa religion même, et le culte de ses dieux. Il importe peu qu'on le dénomme ealdorman, iudex, rex, satrapa, princeps : il est celui qui préside aux actes solen- nels des hommes libres durant la paix, et il est bien le roi originaire du Shire, ou petite nation. S'il est prêtre par droit de naissance, chef de l'armée, par sa science militaire, et juge, par l'élection, il réunit en lui-même, tous les attri- buts de la royauté (3). En ce cas, il ne se contentera pas d'étendre sa puissance i . « Quadam die multi ta m nobiles quam privati primo mane ad ipsum locum placitaturi convenerunt ; sed ante placitum, ut Presbyter eis missam celebraret rogaverunt. At ille, qui ipsa nocte cum uxore dor- mierat, ad sacrum altaris officium accedere formidabat ; itaque negavit se id facturum» , Dunelm., Hist. EccL, Dun., ch. XIV, A. D. 1.045 (liv. III, ch. X, édit. de 4732). 2. Leg. Visig., II, 1, § 23. 3. « Hic etenim et rex illis et pontifex ob suam peritiam habebatur, et in sua iustitia populos iudicabat », Jornandes. 7() BEOWULF sur les communautés voisines, niais il s'efforcera de la ren- dre permanente, sinon héréditaire, dans le pays même qu'il gouverne. Les mêmes faits peuvent se produire, si le prêtre, le juge, ou le chef militaire, tout en ayant leurs fonctions divisées, appartiennent à la môme famille. Le pouvoir royal naît donc des fonctions judiciaires et sacerdotales, auxquelles vient s'ajouter le commandement militaire : mais le roi, à son début, n'est que le juge et le prêtre d'un district peu étendu (1). Quand plusieurs districts ont été réunis ; que des rois ont été soumis par l'un d'entre eux, plus puissant et plus fortuné que les autres, c'est alors que se réalise le type définitif du royaume germanique. Dès lors, les pouvoirs judiciaires, militaires et sacerdotaux deviennent subordonnés au pouvoir royal qui représente l'état entier : les hommes libres, les nobles, et le folcriht, ou loi publique des uns et des autres. Le roi possède la juridiction suprême, le droit de punir ; de maintenir la paix ; d'appeler aux armes les hommes libres (cyningts ban, cyninges ûtware). Lorsque cet état de fait est pleinement réalisé, les rois primitifs sont devenus : subreguli, principes, duces, ealdormen : ils conservent bien leur noblesse, et peut-être, leur influence sur le peuple, mais ils ne sont que des officiers inférieurs de l'état, dont le roi héréditaire demeure le chef (2). 1. «Nee potest aliquis iudicare in temporalibus, nisi solus rex, vel sub- delegatus : ipse namque ex virtute sacramenti ad hoc specialiter obli- gatur, et ideo corona insignitur, ut per iudicia populum rega sibi subiec- tum », Fleta, liv. I, ch. XVII, § 1. 2. « Le titre de roi était primitivement de peu de conséquence chez les barbares. Ennodius, évêque de Paris, dit d'une armée du grand Théo- doric : « Il y avait tant de rois dans cette armée, que leur nombre était au moins égal à celui des soldats qu'on pouvait nourrir, avec les subsis- tances exigées des habitants du district où elle campait ». Michelet, Hist France, 1. 198, note. LES SAXONS KN ANGLETERRE 77 Los historiens admettent généralement ce fait qu'il y avait simultanément huit royaumes, dans l'Angleterre saxonne. Dans les temps les pins reculés il y eut, dans le Kent, au moins doux rois, dont les capitales étaient Canterbury et Rochester, toutes deux sièges d'évêchés. La distinction entre Kentings du Sud et de l'Ouest, est maintenue (1) jusqu'au .loc lin de la monarchie saxonne. On sait non seulement qu'Eâdric et Hlôdhere régnèrent conjointement, mais encore que Wihtred et son fils .Edelberht le second, montèrent éga- lement sur le trône (2) : O'swine est mentionné comme roi de Kent, à une époque où généralement on considère Ecgberht, comme ayant régné seul sur le pays (3) : on cite Swaebbeard(4), autre roi régnant à une date, ordinairement assignée à Eâdric et à Hlôdhere. Dans les dernières années de son règne, iEdelberht le second, dut partager son pou- voir avec Eâdberht (o), Eardwulf (6), Sigiraed (7) et Ecgberht (8) ; et Sigiraed se qualifie délibérément, de roi de la moitié du Kent. Un document très remarquable d'Eâd- behrt, est conservé dans le Textus Roffensis (9) : après le seing du roi, qui s'intitule : Rex Cantuariorum, ses nobles placent leurs noms, de la manière et dans l'ordre suivants : « Ego Wilbaldus comités meos confirmare et subscribere feci.... » ; et l'on trouve répétés, avec la même formule les noms de : Dimheahac, Hosberht, Nothbalth, Banta, Ruta, et t. William de Malmesbury parle des reguli qui furent soumis par /Edelbcrhl, Gest. Reg., lib. I, § 10. 2. Cod. dipt., nos 72, 77, 86, 408. 3. Ibid., nos 8, 40, 30. 4. Ibid., nos 14, 15; Bède, Hist. Eccl.,\, 8. •j. Ibid., nos 85, 406, 407. 6. Ibid., n°96. 7. Ibid., nos HO, 414. 8. Ibid., nos H3t 132, 135, 460. 9. Ibid., no 85. 78 BEOWl I.K Tidbalth. Du fait que ces personnages ont à leur suite des comtes, comités, il est à supposer qu'ils étaient tous royaux, rois, ou rois en tutelle. Leur caractère de subordination res- sort de l'octroi de la charte, qui leur est fait par .^Edelberht; et parmi ces rois inférieurs, on relève encore les noms d'^ldelric, d'Heardberth, Eâdberht Pren (1) et Ealhmund : ce dernier fut le père du célèbre Ecgberht de Wessex. Parmi les territoires qui furent incorporés au royaume de Mercie, l'un est célèbre sous le nom de Hwiccas : il compre- nait, alors, tout le diocèse de Worcester. Cette petite pro- vince ne garda pas seulement ses rois jusqu'à une époque très avancée, mais elle eut encore et fréquemment, plusieurs rois à la fois : ainsi O'sric (2) et 0shere(3); ^Edelweard (4), /Edelheard (5), ^Edelric (6), et probablement, O'swudu, y régnèrent entre les années 704 et 709. Quelques années plus tard, entre 757 et 787, on retrouve trois frères, Eânberth (7), Ealdred (8) et Uhtred (9) réclamant le titre royal dans le même district, alors qu'Offa, leur parent, règne dans la Mercie. 11 est certain que ce grand royaume avait toujours formé plusieurs états distincts : au temps de Penda (626-656), la tradition rapporte que les Angles du Milieu étaient gouvernés par son fils Peada (10), alors que Merewald, un autre de ses fils était roi des Hécans de l'Ouest, peuple du Herefordshire. Dans l'importante bataille 1. Flor. Wig., an. 794. 2. Cod.dipL, n° 12. 3. Ibid., nos n, 36. 4. Cod. dipl., n° 56. 5. Ibid., no 53. 6. Ibid., n° 57. 7. Ibid., nos 102, 105. 8. Ibid., nos 125, 431, 146. 9. Ibid., nos 117, H8, 128, 148. 10. Bède, Hist. Eccl , III, 21. LES SAXONS KN ANGLETERRE 79 de WinwidiVld, où la chute de Penda assura le triomphe du christianisme, Bèdc écrit que trente chefs royaux tombèrent, du côté des Mercieus (1). Sous .Edilraed, fils et successeur de Penda, Bcorhtwald prend le titre de roi, en Mercie (2). Pendant le règne de Gentwine, dans le Wessex, il est fait mention d'un roi, Baldred, dont le royaume comprenait pro- bablement le Sussex, et une partie du Hampshire (3) ; dans la même période, on trouve encore ^Edilheard qui s'intitule roi du Wessex (4). Et Friduwald, dans une charte du monas- tère de Ghertsey, cite les subregali suivants, qui régnent conjointement : O'sric, Wighard et ^Edelwald (5). Il y avait un royaume d'Elmet dans le Yorskhire, et même jusqu'au dixième siècle, un royaume de Bamborough. Ces exemples suffisent à montrer le nombre des rois qui se par- tageaient alors l'Angleterre (6), et un chroniqueur duxne siè- cle écrivait avec juste raison : « Ea tempestate venerunt multi et saepe de Germania, et occupaverunt Eâstangle et Merce, sed necdum sub uno rege redacti erant. Plures autem proceres certatim regiones occupabant, unde innumerabilia bella fiebant : proceres vero, quia multi erant, nomine carent » (7). Ainsi qu'il résulte des développements qui précèdent, la notion du territoire et de son étendue n'est pas inhérente à 1. « Inito ergo certamine, fugati sunt et cœsi pagani. duces regii triginla qui ad auxilium vénérant pêne omnes interf'ecti », Bède, Hist, £ccl.,m, 24. 2. Cod dipt., n° 26 « Non quidem rex potestate, sed subregulus in quadam regni parle », Vit. Aldhemi, Ang . Sacra, II, 10. 3. Will, Malm., Ant. Glast., an. 681, pp. 308,309 ; Cod.dipL, n° 76. 4. Ibid , n° 73. 5. Ibid., no 987. 6. « Igitur rex unus ibi era aliquando, multi aliquando reguli », Henric , Hunt., lib. V : slvca Sï xai 7ro)vuav0pw7i-ov rrçv vïja-ov... Quaùslc, re xat tfuvàcraç ttoIIoi»; i-yiw, Diod., Sic, V, 21. 7- Henric , Hunt., lib. II. 80 BEOWULF la couronne : les rois sont les rois des tribus et des peuples, et non des territoires sur lesquels ceux-ci sont établis : ils sont bien rois des Saxons de l'Ouest, des Merciens, des Ken- tings, mais non du Wessex, de la Mercie, du Kent. On arri- vait môme à concevoir la dignité royale sans le royaume : « Solo rex verbo, sociis tamen imperitabat » (1). Le roi se confond avec son peuple même (2) ; c'est du sein de celui-ci qu'il sort, et c'est par son pouvoir et par sa volonté, qu'il règne. Le peuple lui a conféré la dignité royale, mais il n'a que le territoire qu'il possède en propre, et qui est assimilable aux domaines privés de ses sujets. Les noms teutons des rois, sont nombreux et variés, sur- tout dans la langue poétique. La plupart d'entre eux sont dérivés des mots qui marquent les agrégations des peuples eux-mêmes, tels que peod, donnant naissance à l'anglo-saxon, peôden ; foie, d'où dérive le vieux normand Fylkr. Mais le terme propre qui désigne chez les Teutons, la dignité royale provient de la notion de noblesse, chez le roi, ainsi que Tacite l'avait déjà observé : l'anglo-saxon cyning, est une formation directe de l'adjectif ci/ne, generosus, qui lui-même est dérivé de cgn, genus. La seule distinction entre le roi et le reste de son peuple, réside dans la plus haute estimation qui est faite de sa vie, si on la compare à celle des autres. De même que dans le Wergild, le prix de vie du noble est supérieur à celui de l'homme libre, ainsi la vie du roi est-elle d'une valeur plus grande que celle du noble (3). Aussi sa protection (mund) est-elle plus estimée qu'aucune autre, dans l'état; et le tort 1. Abbo deBello, Paris, Civil. Pertz., II, 779. 2. Langebek., II, 77; Dahlmann, Gesch. d. Danen, p. 51. 3. Dans le Kent, la Mercie et le Wessex, le Wergyld du roi était de 120 livres. Celte somme revenait par moitié, à sa famille et à la collec- tivité. LES SAXONS KN ANGLETERRE 81 qu'on peut lui faire, entraîne-t-il de plus lourds dommages (cyninges hansealde frid). Le roi est, de droit, président du Witena-gemôt, du synode ecclésiastique, et il est institué gardien de la paix publique. Au roi appartenait le droit d'ordonner des levées nationa- les, le posse comitates, pour l'attaque d'un territoire, ou pour sa défense ; de saisir les tribunaux de matières graves; d'exercer, à son profit, un prélèvement sur les amendes infligées en justice ; de recevoir les contributions volontaires des hommes libres ; de lever les impôts légalement établis dans les assemblées, et de nommer les officiers du fisc. Les cérémonies de sa reconnaissance par le peuple, accompa- gnaient l'intronisation du roi qui, revêtu des insignes de la royauté, était porté sur un bouclier, et ofîert à l'acclamation du peuple. Il est probable que, même dans les temps païens, une cérémonie religieuse accompagnait l'élection et l'installation du roi ; avec le christianisme, le roi fut sacré par l'évêque, et cette cérémonie le faisait reconnaître comme chef spirituel du royaume. Au roi appartenaient les bœufs et les chariots sur lesquels il allait, visitant les dif- férentes parties de son royaume, traversant les routes, et proclamant, partout, la paix dont il avait su garder le bien- fait, ou la guerre à laquelle il convoquait les hommes libres. Parmi toutes les tribus, il y avait des signes extérieurs de la royauté portés par occasion, ou habituellement : les rois mérovingiens (1) se distinguaient par leur chevelure longue et flottante ; les Goths, par un bandeau ; parmi les Saxons, le cynehelm ou cynebeâh, cercle d'or, était en usage, et se por- tait sur la tête.JDans le Ding ou conseil populaire, il tenait 1. 9ecuTÔv yùp rot; jàao"i).sv7i twv fypy.yywv oÙ7r«7ro~S '/.etozaQcu, tùX àxstûcxotxKt T£ sifTiv Èx 7Tat«Jovjvrai aùrot; âîravT*? eu p\yk terisque fidelibus suis largitus est ... ». Et ailleurs, dans les annales d'Eginhart (2) : « Reliquam vero inter optimates e1 aulicos, caeterosque in palatio suo militantes liberali manu distribuit. » Pareillement, William de Malmesbury dit d\Edelstan (Gest.Reg.I, 213, § 13U : « Prseda quae in castre reperta i'uerat, et ea quidem amplissima, magnifiée et viritim divisa. Hoc enim vir Ole animo imperaverat suo, ut nihil opum ad crumenas corra- derei : sed omnia conquisita, vel monasteriis, vel fidelibus suis, munificus expenderet, » Par contre, un homme libre, servant sous la bannière, et non sous la dépendance même du roi, avait un droit à sa part de butin qu'il ne tenait pas de la largitio ou liber alitas. Cette distinction était essentielle, et la libéralité du chef envers ses comités, était, quoique 'arbitraire, en raison directe de leurs services rendus, de leur fidélité, et de leur cou- rage à la guerre. L'obligation des comités envers leur prince consistait en loyalisme et en fidélité. L'engagement en était pris par le gesid, de manière solennelle : il devait faire sans hésitation, le sacrifice de sa vie même, si la sauvegarde du prince le commandait : ainsi, les gesidas de Beowulf s'exposent, en s'attaquant avec lui, au monstre Grendel (3). Wlglaf risque 1. Annal. Larigh, an. 796: Perte. Mon. Germ . I, 182. -2. An. 796: Parts., I, 183. 3. Beoir.,\ 1.58-2. LES SAXONS I H ANGLETERRE 91 sa \ ie, en assistant son seigneur, dans la lutte fatale contre le dragon ; et les paroles solennelles dont il flétrit ceux qui ont abandonné leur roi dans le danger, rappellent l'infamie dont sont notés, au dire de Tacite, les guerriers qui survi- vent à leur chef (Beow. v. 5.262 et s. ; 5.384 et s.) : Hû scealsincpego and swyrdgyfu, eall édehvyn, eôwrum cynne lufen âlicgean : londrihtes mot dâere mâegburge monna âeghwilc idel hweorfan, siddan aedelingas feorran gefriegean fleam éowerne dômleâsan dâed. Dead bid sella eoiia gehwylcura donne edwitlif. (Vous verrez comme) tous dons de trésors, et présents de glaives ; toutes joies d'héritage paternel, toute aide viendront à manquer à votre race . Des droits de cité doit de votre race chacun aller privé, quand les nobles au loin, apprendront votre fuite, votre lâcheté. La mort est préférable pour tout guerrier, à une vie de honte. Quand Cwichelm de Wessex envoie un émissaire pour frapper Eaduuini de Northumberland, ce prince est sauvé par le dévouement de son t liane, Lilla, qui reçoit le coup destiné cà son maître, dans la relation de Bède (1) : « Quod cum videret Lilla minister regis amicissimus, non habeno scutum ad niaiium quo regem a nece defenderet, mox interposuit corpus suuni ante ictum pungentis : sed tanta vi hostis ferrum intixit. ut per corpus militis occisi etiam regem vulneraret ». En Lan 786, Cyneheard. aetheling de Wessex, et prétendant 1. Hist. Eccl , 11. 9. 92 nr.Mwri.K à la couronne, surprit le roi Cynewulf à Merton, dans la demeure de sa maîtresse, et le tua. Il offrit honneurs et richesses aux comités du roi défunt, mais ceux-ci refusèrent, et se firent tuer jusqu'au dernier. D'autre part, une nouvelle troupe plus nomhreuse de thanes étant survenue le lende- main, Cyneheard leur fit les mêmes offres, mais en vain; et il fut massacré sur-le-champ avec ses propres comités qui refusèrent de l'abandonner dans cette extrémité. La relation de ces faits se trouve dans la chronique saxonne de l'an- née 755 : « Alors il leur offrit, croyant contenter leur désir, de l'or et des terres, s'ils voulaient le reconnaître pour roi, et il ajou- tait que leurs propres parents se trouvaient parmi ses com- pagnons, et que ceux-ci ne l'abandonneraient pas. Alors ils lui répondirent qu'aucun parent ne leur était aussi cher que leur seigneur, et que jamais ils ne serviraient son meurtrier. Alors ils offrirent à leurs parents (qui servaient Cyneheard) de le quitter, en leur laissant la vie sauve Et ceux-ci répondirent qu'ils n'en pouvaient rien. » ^Ethelweard, Florent de Worcester, Henry de Hunting- dom suivent cette chronique, qu'ils reproduisent avec quel- ques variantes dans les ternies. William de Malmesbury, tout en adoptant la même relation, y ajoute ces lignes qui confirment bien le caractère essentiel des obligations du comitatus : « Quorum (comitum) qui maximus aevo et prudentia, Osris- cus, caeteros cohortatus ne necem domini sui in insignem et perpetuam suam ignominiam inultam dimitterent, districtis gladiis coniuratos irruit » (1). De ces rapports intimes entre le prince et le gesid, il résul- tait pour les parties, des droits et des obligations récipro- 1. Gest. Reg., I, §42. LES SAXONS EN ANGLETERRE (.W que s, sanctionnes par la coutume, et dont l'ensemble fut codifié, en fait, par la suite, pour devenir comme le statut per- sonnel des comités. Dans les premiers temps du comitatus, l'idée de liberté est tout absente de sa notion, et se trouve remplacée par celle du rang. Le cornes peut bien être devenu possesseur de territoires étendus qu'il tient de la libéralité du prince, mais jamais il ne sera propriétaire de Y Hide libre, et astreint du fait de sa possession territoriale, au service du ////y/, ou du folcmôt : il peut avoir rang, riebesses, honneur : il ne saurait être regardé comme libre. Si dans ces temps où le prince n'est pas encore considéré comme représentant l'Etat, l'homme libre s'attache à lui, et renonce, ainsi, à sa liberté, c'est qu'il préfère à la pénible possession de ses terres, les largesses de son chef; l'aventure des guerres; les jouissances de la vie, à la cour. Même si les hommes de la Marche le retranchaient de leur sein, et confiaient son édel à un tenancier plus méritant, il pourrait n'en avoir cure, puisque la reconnaissance du prince peut lui attribuer des terres vingt fois plus étendues que celles qu'il possédait, et qu'au demeurant, sa séparation de la com- munauté inférieure à laquelle il appartenait, lui a déjà valu l'estime du roi qui s'apprête, peut-être, en quelque sorte, à l'adopter. Quand le cornes, à son tour, établissait des hommes libres sur les territoires qu'il avait reçus du prince, ces derniers se trouvaient vis-à-vis du gesid, dans les liens de dépendance qui le rattachaient lui-même, au prince. Le gesid devait tenir les services de ses vassaux à la disposition du roi, et c'est ainsi que le souverain pouvait compter sur toute une armée hiérarchisée et disciplinée, entièrement à sa dévotion, habituée aux batailles, et prête à courir les chances de la guerre. Les pouvoirs et les dignités des gesids, s'accroissent de toutes les conquêtes de la royauté, jusqu'à ce que la cou- 9ri BEOWULF dition des comités devienne de ]>eaucoup plus enviable que celle des homines libres, même les plus opulents. Ainsi, lors de la codification des lois franques, la vie du cornes, dans son wergyld, est estimée à un prix bien supérieur à celui du Franc Salien ou Ripuaire (1). Les avantages que retirait la communauté de la présence et de la protection de la force armée, constituée par les gesidas, justifièrent, par la suite, l'entretien de ceux-ci, aux frais des nobles libres, et des colons. Les comités d'abord institués pour assurer la sécurité commune, devinrent, en fait, avec leur roi ou seigneur, les chefs de la communauté elle-même. Gomme les gesidas n'étaient pas libres, et ne pouvaient prendre part aux délibérations des hommes libres, au folc- môt; comme ils ne pouvaient ester en justice, s'ils n'y étaient représentés par leur chef, la nécessité fit établir pour eux un système de lois particulières, qui régirent les rapports juridiques entre gesidas, et qui furent appliquées dans Jes cours diverses, par les officiers du roi. Ces lois exceptionnelles accordées par le monarque, comme un privilège (2), devaient nécessairement différer de celles qui étaient en vigueur, dans les juridictions ordinaires des hommes libres. Ce n'est qu'à la cour de justice royale qu'on peut trouver des pénalités affectant la vie et l'honneur 1. Leg. Salic , tit. LVII, cap. I, II; Leg. Rip., LIII, cap. I, II. 2. « Concessi ut episcopi homines, tarn nobiles quain ignobiles in prsefato rare degenies, hoc idem ius in omni haberent dignitate,quo regis homines perfruuntur. regalibus fiscis commorantes : et omnium ssecula- rium rerum indicia ad usus praesulum exerceantur eodem modo quo regalium negotiorum discutiuntur iudicia. Prœdictœ etiam villœ merci- monium quod Anglice daes times cyping appellatur, censusque omnis civilis, sanctae Dei ecclesiœ in Wintonia civitate sine retractationis obsta- culo cum omnibus commodis seternaliter desserviat », Cod. Dipl., n° 1.084 (Eâdweard de Wessex, an. 904). LES SAXONS EN ANGLETERRE 95 du coupable, ei la répression du crime de félonie. L'homme libre ne pouvait guère encourir qu'une amende, représentant le dommage qu'il avait causé; et le châtiment suprême était pour lui, son expulsion de la communauté. Le gesid dont le corps même appartient, pour ainsi dire, au prince, peut, pour ses démérites, suhir l'exil, la dégradation de toutes les dignités, et la mort, selon le plaisir du roi. La confiscation de ses terres est prononcée contre lui, pour adultère, et .Llt'red punit de mort le crime de hlâfordsyrwe, ou de cons- piration contre un souverain (1), alors que le meurtre d'un homme se rachète parles paiements ordinaires. Il est facile de voir, par les exemples suivants, à quel point les rapports du gesid et de son chef, modifiaient profondément les lois générales de l'Etat. Le cheval et les armes (2) qui, dans la théorie stricte du comitatus, sont le don, ou plutôt le prêt du chef, doivent lui faire retour, à la mort du vassal, pour qu'il puisse les remettre à quelque autre compagnon : ces armes dénommées Heregeatwe, artnatura beliica, consistent exactement en che- vaux et armures. A l'imitation de cette coutume, le tenan- cier non libre d'une terre du souverain, ne devant pas à son seigneur le service militaire, lui était redevable du meilleur bétail (melius- catallum), et cette contribution se justifiait par ce fait, qu'à l'origine, le seigneur avait fourni au colon ses premiers instruments agricoles. D'autre part, le gesid n'a pas de capacité juridique pour jouir de la propriété personnelle : tout ce qu'il acquérait devenait, par accession, la propriété de son seigneur, et même les libéralités de celui-ci n'étaient que des bénéficia, 1. Leg. mf.,%L 2. « Nec ferrum quidem superest, sicut ex génère telorum colligitur u Germ.. VI. 96 BEOWl II- de caractère précaiiv et révocable, et non point des dons sans retour (1). Il avait l'usufruit de ces terres, durant sa vie : le domi- nium utile ; le dominium directum appartenait au seigneur, et émanait de lui. N'ayant pas de famille, le gesid ne pouvait jouir du ius testamenti ; son seigneur était toute sa parenté. Le droit héréditaire qui dut être, au début, l'exception, ne se généralisa que du consentement volontaire ou forcé, du prince : il ne put arrivera s'établir définitivement, que quand les distinctions entre les gesidas et les autres hommes libres de la Marche se furent effacées. Bien qu'un document inti- tulé, Rectitudines singularum personarum, cite le ius testa- menti, comme l'un des droits des pegen (2) ; jusqu'à la fin de la monarchie anglo-saxonne, on trouve des ducs, des pré- fets, des thanes du roi, demandant humblement au prince de respecter leurs dispositions testamentaires, et le compre- nant, pour s'assurer sa faveur, parmi leurs légataires (3). 1. D'après une charte d'/Edelflâed (an. 915 922), il ressort que dans la Mercie, un thane devait exiger le consentement de son seigneur, avant de pouvoir acquérir une terre : « Ego ^Edelflâed... dedi licentiam Eâdrico meo ministro comparandi lerram decern manentium set Fernbeorgen, sibi suisque haeredibus perpelualiter possidendam >•, Cod. Dip., n° 343. Ala fin du ixe siècle, un duc, Wulfhere, ayant abandonné son établisse- ment territorial, et renoncé aux obligations de sa charge, fut condamné à perdre même les biens privés qu'il possédait par héritage : « Quando ille utrumque et suum dominum regem /Elfredum et patriam, ultra iusiurandum quam régi et suis omnibus optimatibus iuraverat, sine licentia dereliquit : tune etiam. cum omnium iudicio sapientium Geniso- rura et Mercensium, potestatem et luereditatem dereliquit agrorum », Cod. Dipt , n° 1.078. 2. « Pegenes lagu is daet he sy his bôchrites wyrde ; taini lex est ut sit dignus rectitudine testamenti sui », Thorpe, I, 432. 3. Ala fin du xe siècle, Beorhtric, partagea ses terres entre sa parenté. Mais il laissa au roi un collier d'une valeur de cent pièces d"or, et une épée de prix égal ; ses chevaux, dont deux étaient harnachés, ses faucons et ses meutes. En outre, il légua à la reine, un anneau valant trente LES SAXONS EN ANGLETERRE 9*7 Les détails qui précèdent démontrent bien que la condition du gesid n'était pas celle d'un homme libre, et que les hom- mes libres qui entraient dans le comitatus, renonçant à leur liberté, étaient réduits à l'état de thanes, de ministres, ou de servants. Bien qu'ils fussent associés à la vie intime et politi- que du prince, ils n'en demeuraient pas moins ses commen- saux et ses serviteurs (1). En retour de sa liberté qu'il aliénait, le gesid jouissait d'une certaine stabilité dans ses fonctions ; il menait la vie des guerres, avec les chances d'aventures, de conquêtes et de pil- lages, qu'elle promettait ; il prenait part aux longs festins ; son nom était célébré par les poètes, et il jouissait pendant sa vie, de la possession des terres, des chevaux, et des bijoux précieux qu'il avait gagnés au combat. Avec l'accroissement du pouvoir royal, les hommes libres, dépouillés de leurs anciens privilèges, menant une existence pénible et précaire, sollicitent, d'eux-mêmes la protection du seigneur, jusqu'à ce que les honneurs et la sécurité du service royal, reconnus de tous, rendent indésirable, l'inutile et incertaine liberté. pièces d'or (Cod. Dipt., n° 492). Entre 965 et 975, ^Elfheah, cousin d'iElfdryd qui régnait avec Eâdgâr, laisse des terres dont une large part est dévolue au roi et à la reine : « be his cynehlâfordes gepafunge » (Cod. Dipt., no 593). ^delflàed, princesse de sang royal, laissa par testa- ment des terres qui, pour la plupart, vont appartenir au roi : « And ic bidde minan leôf'an hlâford l'or godes lul'un, daet min cwide standan môte » (Cod. DipL, n° 685). Dans son testament, /Elfhelm conclut ainsi : « Maintenant, je te supplie, mon cher seigneur, de respecter ce testa- ment, et de ne point souffrir qu'on en méconnaisse les volontés. Dieu m'est témoin, que je t'ai toujours été fidèle, en tout amour et toute foi ! » [Cod. DipL, no 967). 1. « Libertini non multum supra servos sunt,raro aliquod, momentum in domo, numquam in civitate ; exceptis duntaxat iis gentibus, quai regnantur : ibi enim et super ingenuos et super nobiles ascendunt : apud cyeteros impares libertini liberlatis argumentum sunt ». Tacit., Germ., XXV. 7 98 HKOWULK L'homme libre, au terme de cette évolution, est privé de ses biens mêmes qui deviennent les bénéficia des comités ; et les terres qu'il garde, étant tenues par lui, d'un suzerain, le sys- tème féodal et royal, se trouve fondé, en fait, sur ces bases nouvelles. CHAPITRE VIII L'homme qui n'est pas libre. Le serf Une classe d'hommes sans liberté, et moins fortunée que les gesidas, est celle dont les auteurs latins désignent les membres, par les mots libertus, servus, et qui sont dénommés dans toutes les nations germaniques, lazzi ou did ; laet ou c/eow, lysingr ou praeL Ces hommes n'ont aucune compen- sation à la perte de leur indépendance ; mais ils constituent la classe nombreuse des cultivateurs salariés ; des artisans dans toutes les branches de l'industrie ; des serviteurs du pos- sesseur libre des terres. Les causes et les degrés d'esclavage sont variés : une des raisons qui l'expliquent, c'est la pauvreté naissant de l'ac- croissement de la population ; mais Eichhorn et Grimm l'attri- buent, avec plus de vraisemblance, aux conquêtes de la guerre (1), et à la perte de la liberté, pour crimes. Si, en efiet, le vainqueur possède le droit de vie et de mort sur le vaincu, à plus forte raison peut-il renoncer à ce droit, et laissant la vie à son prisonnier, lui imposer des services, et 1. Deut. Staatsges, I, 72, § 14; Deut. Rechtsalterthumer, p. 320. Cf. Fleta, lib. I, ch. III, § 3 : « Fiunt aulem homines servi de iure gentium captivitate : bella enim orta sunt, et captivitates sequutse. Fiunt etiam de iure civili, per confessionem in curia fisei lactam », lOÔ tlKOWULF le réduire à la condition d'esclave (1). Ces usages consacrés du paganisme, furent difficilement abolis sous l'influence du christianisme, et ce droit de vie et de mort du seigneur sur son prisonnier est illustré par ce fait que rapporte Bède, pour l'année 679 : un jeune noble fut trouvé blessé sur le champ de bataille, pendant la guerre entre Ecgfrid de Northumber- land et ^Edelred de Mercie. Craignant que son rang ne fût reconnu, il se déguisa en paysan, et se présenta ainsi à l'earl du château. Mais son langage et son attitude le tra- hirent bientôt : sous la promesse de l'impunité, il consentit à révéler sa véritable condition. La réponse du seigneur fut la suivante : « Je savais bien par tes réponses que tu n'étais point un serf, et maintenant voici que tu deviens digne de mourir, puisque tous mes frères et toute ma parenté ont été massacrés dans la bataille ; mais je ne te tuerai pas, pour ne pas trahir la foi de ma promesse » (2). Quand ses blessures furent guéries, le seigneur vendit le jeune noble à un Frison de Londres qui lui permit, enfin, de se rache- ter. Ces détails donnent bien la notion de l'étendue du droit de vie et de mort du vainqueur, sur son prisonnier de guerre ; ils représentent encore la manière dont ce droit étiat exercé. Il n'en résultait pas, toutefois, que la défaite d'une tribu hostile, comportât, pour tous les survivants, l'esclavage direct et immédiat : ils étaient le plus souvent, retenus prison- niers par le vainqueur, et vendus postérieurement. Les chefs 1. Une armée entière pouvait être sacrifiée par les conquérants : « Sed bellum Hermunduris prosperum, Cattis exitiosius fuit, quia victores diversam aciem Marti ac Mercurio sacravere, quo voto equi, viri, cuncta, victa occidioni dantur », Tacit., Ann., XIII, 57. « Lucis propinquis bar- bares arae, apud quas tribunos ac primorum ordinum centuriones inacla- verant : etcladis.. superstites. pugnam aut vincula elapsi referebanl... quotpatibula captivis, quae scrobes... », Tacit., Ann., I, 61. 2. Bède, Hist. EccL, IV, 22, LES SAXONS EN ANGLETERRE 10 i étaient frappés los premiers, pour qu'à l'avenir, leur' compé- tition dangereuse fût écartée (1). Si en leur laissant la vie, le conquérant se contentait de prendre leur territoire, aux hommes libres (2), ceux-ci n'avaient d'autre ressource que de se mettre sous la dépendance du vainqueur, et de perdre, et leur xAr.oo^, et la liberté. L'homme libre passait, ainsi, dans le mund du vainqueur. Mais vis-à-vis du conquérant, les populations vaincues ne se trouvaient pas dans les rapports de stricte dépendance, du serf à son propriétaire. Toute leur sujétion devait consis- ter dans le paiement d'un tribut ; dans l'exclusion du service militaire ; dans un état de fait correspondant à un protecto- rat. Leur situation sans honneur, pouvait ne pas être mal- heureuse : après les contributions payées au vainqueur, elles jouissaient d'une liberté relative ; ne partageaient plus les périls de la guerre, et n'avaient plus à délibérer sur leur sécurité, et sur les moyens propres à l'assurer. La soumis- sion du territoire n'entraînait pas toujours de changements juridiques pour les vaincus : en effet, quelques-uns des con- quérants teutons reconnurent comme lois de l'Etat, celles qui régissaient les Romains, dans les territoires qu'ils avaient soumis. 1. Après la bataille entre Ragnachari et Chlodowieh, au cours de laquelle le premier fut fait prisonnier, le vainqueur s'adressa à lui, en ces termes : « Cui dixit Chlodoveus, Gur humiliasti gentem nostram, ut te vinciri permitteres? Nonne melius tibi fuerit mori ? Et elevata bipenne, in caput eius defixit. et mortuus est. Conversusque ad fratrem eius, ait : Si tu solatium fratri tuo prrebuisses, ille ligatus non fuisset ! Similiter et ipsum in capite percussum interfecit, et mortuus est », G est. Reg . Franc. {Script. lier. Gall .11, 555). 2. « Quod Ariovistus. . . in eorum finibus consedisset, tertiamque partem agri Sequani qui essct optimus lolius Gallia^, occupavisset ; et nunc de altera parle tertia Sequanos decedere iuberet » (Gees., Bell. Gall., 1, 32). 102 BF.OWCJL Le statut personnel du vaincu était respecté, et soit que celui-ci voyageât, soit qu'il changeât de district, il était jugé selon sa loi d'origine, inséparable de sa personnalité juri- dique. Ainsi les Alamans, les Saxons, les Frisons, les Lango- bards, les Romains, et les populations slavoniques étaient unis sous l'empire des lois, des Francs Saliens et Ripuaires. Des circonstances particulières pouvaient modifier les rap- ports de dépendance du conquérant et des vaincus. Le vainqueur pouvait se contenter de piller les terres envahies, sans vouloir les posséder, n'ayant point la puissance suffi- sante pour garder le territoire conquis. Ainsi, les Suèves, incapables de chasser les Ubiens de leur pays, réussirent à les rendre tributaires (1). Par ailleurs, les Francs et leurs alliés saxons, en Thuringe, s'emparèrent de toutes les terres, exterminant les vaincus, ou les réduisant entièrement à l'es- clavage. Un autre exemple de ces pratiques variables se trouve, dans la colonisation de la petite île de Man, par le Norvégien Godred (2). « Godredus sequenti die optionem exercitui suo dédit, ut si mallent Manniam inter se dividere et in ea habitare, vel cunctam substantiam terra? accipere et ad propria remeare. Hiis autem magis placuit totam insulam vastare, et de bonis illius ditari, et sic ad propria reverti. Godredus autem paucis qui secum remanserunt de insulanis australem partem insula?, et reliquiis Mannensium aquilonarem tali pacto con- cessit, ut nemo eorum aliquando auderet iure haereditario sibi aliquam partem terrae usurpare. Unde accidit ut usque in hodiernum diem tota insula solius regis sit, et omnes red- ditus eius ad ipsum pertineant. » 1. Caesar, Bell. Gall., IV, 3. % A. D. 1,056; Chron. Manniœ, Ms. Colt. Jul, A. VII, fol. 32. LES SAXONS EN ANGLETERRE 103 L'incapacité héréditaire est donc la preuve même cle l'es- clavage. Tacite tait la distinction des degrés différents de servitude, parmi les Germains. Ainsi, le joueur malheureux qui, sur un coup de dés. a joué sa liberté, se remet volontairement aux mains de son partenaire, pour être lié et vendu (1). D'autre part, les serfs n'étaient pas réduits à un état de domesticité absolue : leurs maîtres se contentaient d'exiger d'eux des prestations en nature ; de prélever une certaine quantité de leurs produits, et pour le surplus, il leur en laissaient la jouissance (2). Le chef de la maison abandonnait les travaux purement domestiques, {ministcria per familiam descripta) à sa femme et à ses enfants. Il ressort donc des développe- ments qui précèdent, qu'une classe d'hommes non libres est composée de ceux qui ont été dépossédés par la conquête, mais qui jouissent encore, à un certain degré, d'une liberté relative ; et qu'une autre classe comprend tous les tenanciers du seigneur, sur lesquels celui-ci peut exercer les droits de vente, de mutilation, et de mort. La première catégorie de serfs est ordinairement désignée par les termes, taet, en anglo-saxon ; litus, lito, lazzo, dans les monuments germa- niques (3) ; et les Romains, déjà, donnaient le nom de laeti aux auxiliaires germains établis sur le sol de l'empire, et astreints au tribut et au service militaire. Ces hommes non libres, forment une classe intermédiaire, entre les hommes libres et les derniers serfs. Cette condition était qualifiée 1. « Servos conditionis huius per commercia tradunt, ut se quoque pudore victorise exsolvant », Germ., XXIV. 2. « Cœteris servis, non in nostrum m ore m, descriptis per familiam ministeriis, utuntur. Suam quisque sedem, suos pénates regit. Frumenti moduro dominus, aut pccoris, aut vcstis, ut colono, iniungit; et servus hactenus paret », Germ , XXV. 3. Dent ftechtsall., p. 305, 104 BEOWULF peowet, en anglo-saxon : le servies, était dit peéw; fancilla, pcôwen. Sans qu'il soit nécessaire de s'arrêter à la définition de la servitude, dans les lois d'Henri Ier (1), on peut diviser l'es- clavage en deux classes, d'après ses origines, et les faits qui lui donnent naissance, ou qui le perpétuent. Ainsi, il y a des serfs casu ou natura ; les serfs casu comprennent ceux que la fortune de la guerre, le mariage, l'établissement, la sujétion volontaire, le crime, ou la force d'un pouvoir supérieur, ont asservis. Les serîsnatura, sont esclaves de naissance. Les serfs du fait de la guerre, étaient ceux à qui il n'était pas donné, sous le bienfait de la loi publique, de jouir de leurs possessions et de leurs libertés anciennes, mais qui, se trouvant réduits à un état de domesticité relative, pouvaient même être vendus, selon le plaisir de leur vainqueur. Le serf par mariage était l'homme ou la femme libre, qui s'unissait à l'esclave : dans ce cas, la perte de la liberté s'effectuait sans retour. La loi salique est explicite sur ce point (2), et chez les Francs Ripuaires, on trouve la disposi- tion suivante : « Si une Ripuaire a suivi un serf ripuaire, que le roi ou le comte, lui offre un glaive et un fuseau : si elle accepte le glaive, elle peut en tuer le serf; si elle choisit le fuseau, qu'elle aille vivre avec le serf, dans la servi- tude » (3). En ce cas, la loi burgonde (4) ordonnait qu'on 1. « Servi autem alii natura, alii facto, et alii empcione, et alii redempcione, alii sua vel alterius dacione, servi, et si quae sunt alia? species huiusmodi ; quas tamen omnes volumus sub uno servitutis membre- constitui, quern casum ponimus appellari, ut ita dictum sit, servi alii casu, alii genitura », Leg. Hen., I, LXXVI, § 3. 2. « Si quis ingenuus ancillam alienam in coniugium sociaverit, ipse cum ea in servitutem inclinetur », Lex. Sal., XIV, 11 ; « Si ingenua femina aliquemcunque de illis sua voluntate secuta fuerit ingenuitatem suam perdat », Lex. Sal., XIV, 7. 3. Lex Rip., LVIII, 48. 4. Lex Burg., XXXV, 2, 3. LES SAXONS EN ANGLETERRE 105 tuât les deux parties ; mais si les parents de la femme ne voulaient pas qu'on la mit à mort, elle devenait esclave du roi : Saxo Grammaticus (1) cite une loi semblable, au Dane- mark. Il n'y a pas de preuves qu'une pareille coutume ait existé chez les Anglo-Saxons, et Henri Ier ne mentionne pas ce mode de servitude, parce qu'en fait, et sans doute, de tel- les unions devaient être précédées de l'achat ou de l'affran- chissement, de l'esclave homme ou femme. Le serf par établissement est celui qui s'est volontairement îixé dans un district, exclusivement habité par des hommes qui ne sont pas libres ; c'est cà ce détail que se réfère l'expres- sion germanique : die lu ft macht eigen ; l'air fait le serf. Dans l'état social anglo-saxon, on peut faire rentrer dans cette catégorie, ceux qui ayant cherché un refuge sur la terre d'un seigneur, sont devenus sea socmen, en fait, et sans avoir légalement, et solennellement renoncé à leur liberté (2). Le serf par sujétion volontaire, est le sua datione servus, de la loi d'Henri ; le servus deditius, et le giafprael (3) de la loi normande. Dans les temps de disette, l'homme libre, pour assurer sa subsistance et celle des siens, se voit réduit à la nécessité du servage : « subdebant se pauperes servitio, ut quantulumcunque de alimento porrigerent », écrit Gré- goire de Tours (4) ; Gildas rapporte le même fait de Bre- 4. Hist. Dan., lib. V, p. 85. 2. « Contraxit universam iuventutem Houlandiae strenuissimus cornes Algarus... una cum cohorte Croylandire monasterii, videlicet GC bellalo- ribus robustissimis, eo quod maxima pars illorum de fugitivis fuerat », Hist. Ingutf'., p. 865. 3. « Si liber homo spontanea vohiniate vel forte necessitate coactus, nobili, seu libero, seu etiam lito, in personam et in servitium liti se sub- diderit », Lex. Fres , XI, l : « Ut nullum liberum liceat inservire, quamvis pauper sit, tamen libertatem suam non perdat, nee hereditatem.... nisi ex spontanea voluntate se alicui tradere voluerit, hoc potestatëm habeat faciendi », Lex. Bajuv., VI, 3. 4. Gregor. Turon, VII, 45. KM) BEOWULF tons (I), el même lors de La conquête normande, une femme noble, Geatflâed, gouverne comme serfs, des hommes libres qui ont aliéné leur liberté, pour vivre (2). Les dettes contrac- tées, le crime, furent, avec la pauvreté, d'autres causes d'es- clavage volontaire. Il est à présumer, qu'en matière de dettes, le servage devait avoir un terme, et qu'une certaine période <1<' travail servile, devait être regardée comme équivalant au montant de la dette. Quand un criminel, par application du wergyld, avait été condamné à payer l'amende, et se trouvait sans ressources, son seigneur et sa parenté se refu- sant à lui venir en aide, il devait nécessairement, ou se livrer au plaignant, ou à un tiers qui acquittait l'amende pour le condamné, avec l'agrément de la famille de la victime. Cette forme de servitude était appelé pingian, et le serf qui en était l'objet, était dénommé witepéow, ou esclave crimi- nel (3). 1. « Interea faines dira ac famosissima vagis ac nutabundis hœret, qua} multos eorum crueniis compellit praedonibus sine diiatione vicias dare inanus, ut pauxillum ad refocillandam animam cibi caperent », Hist. Brit., cap. XVII. 2. « Ealle da men de heônon heora heâfod for hyra mêle on dâm yflum dagum », Cod. Dipt., n° 925. 3. Dans les tribus germaines, chez les Visigoths {Leg. Visigoth, 1^, § 4, 2), celui qui aide un serf dans sa fuite, et ne le paye point à son propriétaire, est réduit en esclavage à sa place. Aux termes de la loi des Bavarois (Leg. Bajuv., \, § M), celui qui ne peut payer l'amende du wergyld, doit être réduit en esclavage avec sa femme et ses enfants : « Rachilda (Grimm, Deutsch Rechtsalt., p. 329) quaa libertatem suam ibrnicando polluit, amisit... filiœ illorum liberœ permaneant. ., nisi forte adulterio vel fornicatione polluantur ». L'incontinence paraît avoir été une cause d'esclavage chez les Anglo-Saxons : « Is equidem {Cod. Dipt., n° 601) insipiens, adulterans,stuprum,propriam religiose pactatam abominans, scortum diligens, libidinose commisit. Quo reatu omni substantia peculiali recte privatus est, et prœfatum rus ab eo abstractum rex huius patriae suae ditioni avidus devenire iniuste optavit » . Théodore fixant la pénitence de la fornication, écrit ; « Si intra viginti annos LES SAXONS EN ANGLETERRE 107 Les serfs du fait d'une force supérieure, ont été réduits en servitude, par l'acte légal de ceux (pii ont le droit de dispo- ser de leurs personnes, comme le père peut en user à l'égard de son tils, ou de sa fille : le chef de la famille, ayant donné la vie sauve à ceux qui la formaient, avait le droit de déci- der si le sort de son descendant serait la liberté, ou le ser- vage. Les enfants illégitimes ont dû principalement constituer cette classe d'esclaves, mais des exemples montrent que les enfants issus du mariage, n'ont pas toujours été épargnés (1 .). Les Frisons, pour acquitter le tribut qu'il devaient à Rome, vendirent leurs femmes et leurs enfants (2) : « Ac primo boves ipsos, mox agros, postremo corpora coniugum aut liberorum servitio tradebant » ; mais cette pratique parait n'avoir été qu'exceptionnelle, et qu'employée à toute extrémité. Mais même à la fin du vne siècle, après l'établissement du chris- tianisme depuis cent années en Angleterre, on trouve encore la confirmation et la reconnaissance de ce droit, dans les monitoires de deux archevêques, à leur clergé. Dans la Péni- tence de Théodore, archevêque de Canterbury, on lit en effet, ce passage (3) : « Pater tilium suum septem annorum, necessitate compul- sus, potestatem habet tradere in servicium ; deinde, sine voluntate fîlii, licentiam tradendi non habet. » Et dans la confession d'Ecgberht, archevêque d'York, on trouve encore cette phrase : puella et adolescens peccaverint (Lib. Pœnit., XVI. § 3, Thorpe, II, 9), i annum, et in secundo iii quadragesimas ac légitimas ferias. Si propter hoc peccatum servitio humano addicti sunt, iii quadragesimas ». 1. Lingard (.4. S. Church., I, 45) accuse les Saxons païens d'avoir vendu leurs enfants, à l'étranger. 2. Tacit.. Annal., IV, 72. 3. Theodori, Arch., Cant, Liber Pœnit, XXVIII. Thorpe, A. S. Laws, II, 19, 108 BËOWULF « Pater potest filiuin suum, magna necessitate compulsus, in servitutem traderc, usque ad septimum annum; deinde, sine voluntate filii, cum tradere non potest » (1). Les servi casa, comprennent, en général, les enfants illégi- times, les étrangers sans relations dans le pays, des êtres sans défense. C'est à cet ensemble d'hommes sans liberté que ce passage de Théodore fait allusion : « Si quis Christianus alterum Christianum suaserit, ac in alteram regionem seduxerit, ibique eum vendiderit pro pro- prio servo, ille non est dignus inter Ghristianos requiem habere, donee redimat eum et reducat ad proprium locum... Si quis Christianus alterum Christianum vagantem reppererit, eumque furatus fuerit ac vendiderit, non debet habere inter Christianos requiem, donee redimat eum, et pro illo furto septem annos pœniteat » (2). La seconde division générale comprend les servi natura, nativi, ou serfs, du fait de leur naissance. Ceux-ci sont nés de deux parents non libres, ou d'un qui ne l'était pas, et dans ce cas, les solutions données par les différentes coutu- mes, sont variables : la loi suédoise reconnaît la liberté de l'enfant (3) ; la loi germaine se prononce contre elle (4). Le Sachsenpiegel décide que les enfants suivent la condition du père (5), et la loi d'Henri Ier (6) renferme la disposition sui- vante : « Si quis de servo pâtre natus sit et matre libera, pro servo reddatur occisus... Si pater sit liber et mater ancilla, pro libero reddatur occisus » ; et cela, d'après le principe 1. Confess. Ecgberhti, Arch. Ebor., XXVII, Thorpe, II, 153. 2. Lib. Pœnit, Theod., XLU, § 4, 5,.XXII1, § 13. 3. Deutsch Rechtsalt., p. 324. 4. Deutsch Rechtsalt., p. 323. 5. Sachs., III, 73. 6. Leg. Hen . , I, LXXII, § 1, 2. LES SAXONS EN ANGLETERRE 109 général, que « Semper a pâtre, non a matre generacionis ordo texitur », confirmé par Fortescue (Cominand, cap. XLÏI.) : « Lex angliae nnnquani mat ris, sed patris semper condi- iionein imitari partum indicat, ut ex libera etiam ex nativa non nisi libernm liber generet, et non nisi servum in matri- monio procreare potest servus » (1). Glanville, toutefois, parait adopter une opinion con- traire (2), qui répond à la maxime : Partus sequilur ventrem. L'enfant d'un père libre et d'une mère qui ne l'est pas, appartient au seigneur, selon l'adage : « mien est le veau qui est né de ma vache » ; mine is the calf that is borne of my cowe. Fleta précise ce droit, avec une grande clarté (3) : « Servi autem aut nascuntur, aut fiunt ; mascuntur quidem ex nativo et nativa solutis vel copulatis, et eius erit servus in cuius potestate nasci contigerit (3) ; dum tamen de soluta nativa, domini loci, quia sequitur conditionem matris, a quo- cunque fuerit genitus, libero vel nativo. Si autem copulati fuerint et genitus fuerit partus a libero, licet a nativa, par- tus erit liber ; et si de servo et libera in matrimonio, servus erit. » Ainsi, l'enfant suit la condition du père, si toutefois celui-ci est bien, selon le droit romain, is est quem nitptiœ demons- trant\ s'il y a eu mariage. L'enfant né d'une union libre, est, juridiquement, une res nullius , et s'il est né sur la terre d'un seigneur, il appartient domino loci : il peut, dès lors, être 4. Cf. Fleta, lib. I, cap. Ill, §2. 2. « Sunt autem nativi a prima nativitate sua ; quemadmodum si quis fueril procrealus ex nativo et nativa, ille quidem nativus nascitur. Idem est si ex pâtre libero et matre nativa. Sed si ex maire libera et pâtre nativo idem est dicendum quantum ad status integritatem », lib. V, cap. VI. 3. Fleta, lib. I, cap III, § 2. 110 BEOWULF vendu, et astreint à des travaux qui ne seront pour le seigneur, que la compensation de l'inactivité de la mère, pendant sa grossesse, et à la naissance de l'enfant. La condition du serf était pénible, et en dépit de l'influence du christianisme, on avait coutume de maltraiter, et même de massacrer les esclaves : l'Eglise punit de la pénitence publique, le meurtre d'une esclave par sa maîtresse, impetu et ira, et généralement, tout meurtre d'un serf par son sei- gneur, sans permission de justice (1). Devant la loi, l'esclave est la propriété absolue de son sei- gneur qui peut disposer de lui, selon son bon plaisir. Le serf ne peut se présenter lui-même, ni représenter les autres en justice. Ses intérêts doivent être sauvegardés par autrui, et il ne saurait prendre part à aucune fridborh, ou associa- tion de garanties mutuelles, car il n'a rien à défendre en propre, et il n'a en lui-même, aucun moyen de défendre les droits d'autrui. S'il est tué par un étranger, c'est son seigneur, et non ses propres enfants, qui demande la réparation du dommage ; et si le seigneur lui-même l'a tué, sa perte équi- vaut à celle d'un cheval ou d'un bœuf. De sa mort, aucune vengeance ne peut être tirée, car il n'y a de parenté effective et juridique, qu'entre hommes libres. Son serment ne pou- vait avoir de valeur en justice, et il devait se soumettre aux épreuves incertaines du jugement de Dieu. Et comme il ne pouvait racheter les peines corporelles auxquelles il était condamné, le fouet jusqu'à la mort pour les hommes ; le 1. « Si fsemina, furore zeli incensa, flagellis verberaverit ancillam suam, ita ut infra diem terlium animam cruciatu effundat, et quod incertum sit, voluntate an casu occiderit ; si voluntate, VII annos ; si casu, per quinquennii tempora, ac légitima pœnitentia, a communione placuit abstinere », Pœn., Theod., XXI, § 13. « Si quis servum proprium, sine conscientia indicis occiderit, excommunicatione vel pœnitentia biennii reatum sanguinis emundabit », ibid., § 12. LES SAXONS EN ANGLETERRE 111 bûcher pour les femmes, étaient le traitement ordinaire qu'il subissait (1). La durée du travail des serfs n'est point limitée, et il n'y a pour eux, en retour, aucune garantie de protection, de nourriture, ou de subsistance. Il demeure sans droits, et avec des obligations indétermi- nées, adscript us glebœ (2), et il vouait jusque dans les généra- tions les plus lointaines, sa descendance au sort misérable qui ne lavait point abandonné. Mais quelque espérance d'une vie meilleure n'était pas interdite au serf. La loi qui le réduisait à l'esclavage, pou- vait aussi le rendre à la liberté, et Tacite mentionne, déjà, des affranchis parmi les Germains ^3). Le christianisme s'ef- força d'adoucir les rigueurs du servage. Bède rapporte que l'évêque Wilfrid (Hist. Ec. IV, 13), en recevant le don des Domaines de Selsey, des mains de Geadwealha de Wessex, affranchit sur-le-champ deux cent cinquante serfs, attachés au sol, disant, qu'après les avoir rachetés de la servitude du mal, par le baptême, il les voulait arracher à l'esclavage de l'homme, par la liberté. Dans cet esprit de charité, le clergé obtint le repos dominical pour le peôw (Leg. Wihtr. § 9, 10; Ini, § 3; Edw. Gud. § 7 ; iEdelr. VIII, § 2); le seigneur qui obligeait le serf à travailler le samedi au coucher du soleil, était déféré au roi et à la geréfa, et l'esclave dont il s'agit devenait libre [folk free), par la condamnation de son maî- tre (4). C'est encore à l'Eglise qu'est due la disposition que l'on rencontre dans les testaments, où l'affranchissement d'un certain nombre de serfs est ordonné par le testateur, pour le repos de son âme (5). Alfred va jusqu'à donner au 1. Leg. tâdelst., Ill, § 6; Thorpe, I, 219. 2. Cod. Dipl., nos 311, 1079. 3. Tacit., Germ., XXV. 4. Leg. Ini, % 3. 5. Cod. Dipt., nos 716, 721, 722, 782, 788, 819, 925, 931, 946, 947 957, 959, 981. 112 BEOWULF serf le droit de transmettre héréditairement son bien à qui il lui plaît (1), et cette reconnaissance de droit enlève au sei- gneur la disposition des produits de l'industrie du serf. Dans la dernière période de la domination anglo-saxonne, l'es- clave a pu lui-même reconquérir sa liberté (2), du consente- ment de son seigneur (3), ou être acheté, pour l'aifranchisse- ment, par un autre maître ; ou même, être loué pour quelques années, pendant lesquelles il acquérait le prix de sa liberté. Il n'apparaît pas, toutefois, que la condition du serf ait été, en fait, beaucoup plus pénible que celle dun ouvrier agricole : le seigneur devait, en effet, le nourrir, et quand il était usé par l'âge et la fatigue, c'est au sein de l'Eglise même, qu'il trouvait un asile (4). Dans la version en prose, de Salomon et de Saturne (Thorpe. Ane. Laws. I., 432 et s.), on lit que chaque serf doit recevoir par an, sept cent trente pains, c'est-à-dire, deux pains par jour, sans compter les repas du matin et du soir. On pourrait donc conclure que sur un domaine, en général, les serfs étaient commis aux emplois de laboureurs, de gardiens de chèvres, de bœufs, de moutons, de vaches et de porcs ; qu'ils vaquaient aux soins des bois et des champs ; tandis que les 1. Leg. .Elf , §43. 2. « Mud tamen notandum est, quod non potest aliquis, in villenagio positus, libertatem suam propriis denariis suis quœrere. Posset enim tune a domino suo secundum ius et consuetudinem regni ad villenagium revocari ; quia omnia catalla cuiuslibet nativi intelliguntur esse in potesiate domini sui, per quod propriis denariis suis versus dominum suum a villenagio se redimere non poterit », Glanv., lib. V, cap. V. 3. Cod. Dipl., nos 933, 934 935, 936, 981. 4. Les Romains mettaient à mort les esclaves que l'âge rendait inutilisables. Claude apporta à ces rigueurs quelque tempérament : « Gum quidam aîgra et affecta mancipia in insulam /Esculapii taedio medendi exponereni, omnes, qui exponerentur, liberos esse sanxit, nec redire in ditionem domini, si convaluissent : quod si quis necare mallet quem quam exponere, candis crimine teneri », Sue*,, Claud., 25. LES SAXONS EN ANGLETERRE 113 gcnedt, cotset/a, gebûr, beôcere et gafôlswdn n'étaient que des hommes libres et pauvres, sur les travaux desquels le seigneur exerçait un prélèvement, ou qui payaient une rede- vande ou gafol, sur les exploitations qu'ils mettaient en valeur. 11 devait y avoir entre serfs, une hiérarchie : et le serf qui gardait le bétail, et s'occupait de la culture, devait être plus considéré que celui qui était préposé à la garde d'une forêt, ou qui tirait l'eau à la rivière prochaine. Dans une charte de l'année 902, Denevvulf, évêque de Winchester et son chapitre, donnent à Eblesburne, un fief à Beornwulf, parent de l'évêque. Le chapitre signifia à Beornwulf que les serfs devaient demeurer attachés au sol, quelque fût le possesseur de celui- ci (1) : « Daet da men môston on dam lande wunian.... donne waéron daér preo witepeôwe men bûrbâerde, preo peôw bâerde, da me salde bisceop da hiwan té rihtre âethe hira team. » Il est question, dans cette phrase, de trois esclaves cri- minels, et de trois serfs : ces derniers sont, à proprement par- ler, les cultivateurs du sol, alors que les autres serfs sont véritablement, des esclaves. L'émancipation du serf avait pour résultat de le faire entrer dans la communauté des hommes libres, et en le faisant naitre à la personnalité civile, de l'investir de droits politiques. Mais comme, chez les Anglo-Saxons, la qualité d'homme libre est inséparable de la possession territoriale, il importe que la collectivité dispose, en faveur du serf émancipé, d'un lot ou Hide, qu'elle lui attribue : une éman- cipation devient donc un acte de la vie publique, quand le seigneur, en affranchissant le serf, ne Ta pas doté d'une terre 1. Cod. DipL, n° 1079. 111 liEOWlW suffisante pour assurer sa subsistance, et lui permettre de prendre place parmi les hommes libres de la Marche. A ce sujet, (Uanville écrit : « Il est à observer qu'un maître peut affranchir son serf, par rapport à lui-même, ou à ses héri- tiers, mais non point, au regard des tiers (1)... » Il fallait donc le consentement des hommes libres, et comme une confirmation de l'affranchissement du serf par eux, pour que celui-ci devînt juridiquement libre, vis-à-vis de tous.. Cet affranchissement ressemblait à l'admission à Athènes, d'un métèque ou d'un autre étranger, à tous les droits de cité, ce qui ne pouvait avoir lieu, sans un vote exprès du peuple entier, ou sc tripudians cum cantantibus motumimico omnes inspectantes et verbo impudico ad luxu- riant incitabat. Ni, qui honesto matrimonio honorem defere- bant, ta ni insolente officio, licet reverentur personam, scan- dalizabant propter gradus eminentiam. Si quis ei seorsum ex a more correptionis sermonem inferret, fiebat deterior, cl conviciis eos impetebat. » Les rapports du Needfire, avec les rites priapiques, appel- lent quelques mots sur cette superstition particulière. Le need five, nydfyr, nothfeuer, était ainsi dénommé de son mode de production, confrictione de lignis : tous les feux, dans le bourg, devaient être allumés à une même flamme vierge, produite par le frottement du bois, et ces feux allu- més purifiaient l'air et les habitants du pays. La relation d'une autre cérémonie singulière est donné, dans un manus- crit ancien àeYHarleian Collection, n°2, 345, fol. 50 : « Eius venerandam nativitatein cum gaudio celebrabitis ; dico eius nativitatem cum gaudio ; non illo cum gaudio, quo stulti, vani et prophani, amatores mundi huius, accensis ignibus, per plateas, turpibus et illicitis ludibus, commessa- tionibus, et ebrietatibus, cubilibus et impudicitiis intenden- tes illam celebrare soient Dicamus de tripudiis quœ in vigilia sancti Johannis fieri soient, quorum tria genera. In vigilia enini beati Johannis colligunt pueri in quibusdam regionibus ossa, et quaedam alia immmunda, et insimul cre- inant, et exinde producitur fumus in aère. Faciunt etiam brandaset circuunt arva cum brandis. Tercium de rotaquam faciunt volvi : quod, cum immunda cremant, hoc habent ex gentilibus. Antiquitus enim dracones in hoc tempore excita- bantur ad libidinem propter calorem, et volando per aéra frequenter spermatizabantur aquae, et tunc erat letalis, quia 158 BEOWULF quicumque inde bibebant, aut moriebantur, aui grave mor- hiini paciebantur. Quod attendentes philos op hi, iusserunf ignem fieri frequenter <"l sparsim circa j>u t*M>s et fontes, <'t immundum ibi cremari, et quaecumque immundum ibi cre- mari, el quaecumque immundum reddiderunt fumum, nam per talcm fumum sciebant fugari dracones... Rota involvitur ad significandum quod sol tunc ascendit ad alciora sui circuli, et statini regreditur, inde vcnit quod volvitur rota. » Dans une charte de l'année 959, on trouve ces mots : « donne andlang herpades on Frigedaeges treôw » (1), « de là, le long de la route, jusqu'à l'arbre de Freà »; et, dans un document similaire, on rencontre le début suivant (2; : « od doue Frigedaege ». Il y a encore, dans le Yorkshire, une place dénommée Friday thorpe. V. — BALD^ËG ; en ancien normand, BALDR; en vieil alle- mand, PALTAG. Il y a peu de vestiges du culte de Baeldaeg, chez les Anglo-Saxons, quoique le mot bealdor, se rencontre fréquemment dans la langue poétique, comme qualificatif des rois, après avoir été, sans doute, celui d'un dieu. Il y a quel- ques lieux où l'on retrouve la trace du mot Balder : Bal- dersby, dans le Yorkshire ; Balder.ston, dans le Lancashire ; Bealdresôah, et Baldheresbeor/i, dans le Wiltshire. Et en dehors des généalogies, le nom de Baeldaeg ne se rencontre jamais; mais il existe un autre nom, Pol on Pal, sous lequel les Anglo-Saxons ont peut-être adoré le dieu Baeldaeg. En l'année 1842, il fut fait à Merseberg, une curieuse découverte : au revers de la feuille d'un manuscrit, on trouva deux formules magiques, dans la forme métrique, en très ancien allemand, et l'examen de cette pièce prouva, non i. Cod. Dipln n°1221. 2. Ibid., nos 1059, 92. •• LES SAXONS EN ANGLETERRE 159 seulement qu'elle remontail à L'époque du paganisme, mais qu'elle contenait encore, les noms de divinités païennes. La teneur en est la suivante : « Phol endi Wôdan Phôl et Wodan vuorun zi holza, allèrent h la forêt; da warl démo Balderes volon alors le pied de l'âne de sin vuoz birenkit ; Balder fut tordu ; thu biguolen Sinlhgunt alors Sinthgunt le charma, Sunna era suister, et Sunna, sa sœur ; thu biguolen Friiâ, alors Frua le charma, Vollâera suister, etFolla, sa sœur; thu higuolen Wédan, alors Wôdan le charma, so he wola conda : aussi bien qu'il put : sosé bénrenki, sôse bluotrenki, ils assemblèrent les os sosé lidirenki ; arrachés avec le sang, hén zi béna. et les membres, ainsi que bluot zi bluoda, tous les os ; le sang fût mêlé lid zi geliden, au sang, comme si ces débris sôse geh'mida sin. eussent été agglomérés. » Ce morceau, semblable à la plupart des formules du même genre, présente un intérêt tout particulier, parle nombre de divinités, dont il renferme les noms. De plus, on retrouve, en Angleterre, le même enchantement, sans le paganisme qui l'empreint en Allemagne, et Baldr, (identifié par Griinm avec Phol : Vorgelesen in der Kônigl. Akademie der Wis- senschaften, am. 3. Febr. 1842. pp. 10, 11) y est remplacé par le Christ lui-même : « The lord rade, Le Roi vint, and the foal slade ; et mit l'âne à mort ; He lighted Puis il se fit un rayonnement et and he righted ; il accomplit une œuvre bonne : set joint to joint il assujettit les membres and bone to bone, et les os entre eux, sinew to sinew. et les muscles entre eux. Ileal in the C'était la guérison par Holy G host's name ! le nom de l'Esprit-Saint ! » 100 BEOWULF Il y a là, semble-t-il, plus qu'une coïncidence, e1 l'on pour- rail croire que la première version anglaise, remontant à une aussi haute antiquité que celle de l'Allemagne, dut être éga- lemenl païenne, et renferma, dans sa forme primitive, les noms des mêmes divinités. Le nom de Pol ou Pal, s'est main- tenu dans la dénomination des lieux suivants. Phalgraben en Allemagne ; Palgrave, dans le Norfolk; Polekrooke, dans le Northamptonshire; Polesworth, dans le Warwickshire ; Po/sdon, dans le Surrey ; Poling, dans le Sussex (1). Le mythe de Baldr, dans les légendes du Nord, est empreint d'une grâce touchante, et son culte a la mélancolie divine, et la tristesse passionnée de l'orphisme. Baldr est le dieu de la lumière, de la splendeur, et de la beauté. La pro- phétie de la mort prochaine de Baldr affligea les dieux : aussi Friga obtint-elle de tout être vivant, que rien dans la création, ne pourrait blesser cette gloire de lVEsir, ce dieu chéri de l'Asyniar. Tous les êtres, dans la nature, prirent part à un serment aussi solennel, à l'exception d'une pousse de gui, encore trop jeune. Le dieu, fier de son invulnérabi- lité, s'exposa volontairement aux coups des humains. Les haches, les masses d'armes, les lances, les glaives s'émous- saient sur son corps sacré, quand Loki, frère de Baldr, char- gea un aveugle, Haudr, déplacer, dans la main du dieu, une pousse de gui. Baldr mourut, alors, etOpinn, lui-même, des- cendit aux enfers pour persuader à la déesse des morts, d'abandonner sa proie : il réussit dans son entreprise, annon- çant que Baldr serait rendu aux dieux, si toutes les créatu- res pleuraient sa mort. La nature entière, pleura lé Dieu de la beauté, à l'exception d'une vieille sorcière, sous les traits de laquelle Loki s'était caché : 1. Cod. Dip/., nos 642, 752, 1136, 1187. Gil. 685. 61, HOT LES SAXONS EN ANGLETERRE 161 « Qu'ont fait les dieux pour moi s'écria-t-ellc, et qu'ai-je à pleurer Baldr ? Que l'enfer garde ses morts ! » Et la destinée de Baldr devint, ainsi, irrévocable (1). La fidèle Nasma ne voulut point survivre au dieu qu'elle aimait, et ses cendres se mêlèrent à celles de Baldr, sur un bûcher autour duquel les autres dieux pleuraient, en silence. Mais Baldr était appelé à connaître la résurrection, dans le triom- phe de la mort ; après le crépuscule des dieux, et la des- truction de l'ancien univers, il devait renaître aux joies et à la gloire de la vie, et il devait régner sur un inonde, d'où la tristesse et la mort étaient à jamais bannis. Si peu de traces qu'on trouve du culte de Baldr, chez les Anglo-Saxons, on peut néanmoins conclure, que le mieux aimé des dieux du Nord, ne fut point inconnu en Angleterre, et que des générations, ferventes, durent s'attendrir et sur sa beauté immortelle, et sur les tristesses de sa destinée, qui s'achève dans les souffrances et dans la mort. VI. — GEAT ; en ancien normand, GAUTR ; en vieil alle- mand, KO'Z. Geât est désigné, dans les généalogies des Saxons de l'Ouest, comme un ascendant de Wôden, et le fon- dateur de la tribu des Geâtas, dont Beowulf devient roi : son amour pour Madhild , est rapporté dans l'Exeter Book : « We dset Mœdhilde Pour Mathilde, nous monge gefrunon avons entendu rapporter wurdon grundleâse que l'amour de Geat Geâtes frige fut sans fin. de sorte que deet him seô sorglufu la peine d'amour éloignait slaep ealle binom. de lui, tout sommeil. » Il apparaît bien que Geât fut un dieu : Nennius le nomme, filius dei (2) ; et Asser écrit : 4. Grimm, Beat. Myth .. pp. 2'M et suiv. 2. Nennius, § 31 . I! 162 BEOWULF <( Quern Gctam du dumpagani pro deo venerabantur » (1). La même croyance esl affirmée j>;ii' Florent de Worces- ter (2), par Simeon dé Durham (3), el dans le passage sui- vant du Teûclus Roffensis : « Geâta, dene da hâedenan \\ui- dedon for god ». La divinité de Geât semble donc prouvée par ces citations, comme la persistance de son culte, que la tradition tit parvenir, jusqu'aux chroniqueurs. VII. SAETERE. — Le S at ur nus latin, figure parmi les divi- nités anglo-saxonnes : il donne son nom à lavant-dernier jour de la semaine, Saeteresdaeg ou Saetemesdaeg , et à des lieux : Salter thumite, dans le Lancashire ; Satterleigh, dans le Devonshire, et Saeleresbyrig, dans le môme comté (4). Parmi les plantes, le Gallicrus, est appelé Satorlâde, en anglo-saxon. Grimm a tenté d'identifier Saetere (o), avec le dieu germain Ckrôdo, ou Hruodo, dont le nom latin était Sat ur nus et qu'il était représenté sous les traits d'un vieillard tenant d'une main, une gerbe de fleurs, et de l'autre, une roue. Mais l'origine du Saetere anglo-saxon, paraît être pro- prement latine : son nom qui ne figure pas dans les généa- logies royales, prouve assez que son culte ne dut pas être très répandu. VIII. — Les Déesses. La mythologie anglo-saxonne com- prend peu de déesses. De la femme vénérable d'Odin ; de la déesse Fricge, on rapporte seulement qu'elle donna son nom au sixième jour de la semaine. Parmi les mois, Bède (6) cite Hrednwnad (mars), et Eôstermonad (avril), comme dérivés des déesses Rheda et Eostre, auxquelles des sacrifices étaient 1. DeReb. Gest. JElf .\ an. 849. 2. Flor., Wig. Chron., an. 849. 3. De Reb. Gest. reg., an. 849. 4. Cod. Dipt., no 813. 5. Deut. Myth., p. 227. 6. De uatura rem m, cap. XV. LES SAXONS EN ANGLETERRE 163 offerts en ces mois. Dans la mythologie Scandinave et ger malne, on rencontre La déesse guerrière, Hréde; Eôslre^ divi- nité (!•' la lumière (east, orient), des aurores, et du premier printemps, alors que Le soleil sort vainqueur, des ténèbres de l'hiver. Dans le dictionnaire de Lye, on trouve une autre déesse, Ricen qui est semblable à la Diane antique : elle préside aux chasses sauvages, et au Ludus Dianae (1). A côté d'elle, figu- rent successivement, Minerva ou Bertha, Holda, Babundia, Dame Abonde, Domina, liera, sans attributs définis, et sans culte certain. IX. — Les Démons et les Montres. Les Anglo-Saxons n'ont pas seulement partagé avec les Germains, les croyancs aux dieux bienfaisants, mais ils ont encore connu et redouté les créatures monstrueuses et les esprits infernaux. Dans Beowulf, on rencontre déjà Grendel et sa mère, titans voraces et invulnérables, issus des géants, et le triom- phe du héros sur ces montres, fait l'objet de la moitié du poème. Dans deux ou trois chartes, des noms de lieux dérivent de Grendel, et comme dans le poème, la caverne du titan est creusée sous un lac, ces lieux ont toujours quelque rap- port avec les eaux : Grindles pyt ; Grindles bece ; Grendles mere (2). Grendel a pu être identifié avec le démon Loki, du 1. « In contrariam partem est auctoritas decreti XXVI. Ita ibi ]egitur. Illud non est obmittendum, quodquedam scélérate mulieres retro post Sathan converse, demonum illusionibus et fantasmatibus seducte, credunt se et profitentur cum Diana nocturnis horis dea paganorum, vel cum Herodiade et innumera multitudine mulierum, equitare super quasdam bestias et multa terrarum spatia intempeste noctis silentio pertransire, eius iussionibus obedire veluti domine, et certis noctibus ad eius servitium evocari ». Meronymi Vicecomitis opusculum Lamiarum vel Striarum, Medial. , 1490. 2. Cod.Drpl., 110*39, 570, 3.>:i. 164 REOWIÎLF Nord (I). Grendel et Loki, ont une mèro, alors que le démon n lil dans la ménologie saxonne : « Quand Notre-Seigneur fera renaître les créatures et toute la race dos hommes, le soleil brillera avec sept fois plus d'éclat, et jamais, il ne déclinera, et la lune ne sera plus voilée par les nuages... » Ce passage atteste encore la persistance de l'idée païenne, dans la conception de la vie éternelle, en dépit des pro- messes de la foi nouvelle, et de la certitude des dogmes chrétiens. XIV. — Les Héros. Le culte des héros, chez les Anglo- Saxons, est celui de dieux oubliés, ou représentés au cours de leurs exploits héroïques et humains. Le héros Scyld ou Sceldwa, a été reconnu pour le fondateur divin de la race royale des Scyldings, au Danemark ; mais il apparaît aussi au nombre des ancêtres mythiques de Wôden, dans les généalogies du Wessex. Il est singulier d'observer que les Anglo-Saxons, seuls, rapportèrent le mythe de ce héros : le premier chant de Beôwulf le dépeint enfant, et abondonné, sur une nef, aux flots de l'océan ; un trésor fabuleux l'accom- pagne, tandis qu'il vogue vers les rives des Gardanes, dont il devint roi. Après avoir régné glorieusement et fondé une race de rois, Scyld meurt, et comme dans son enfance aven- tureuse, il est placé seul, sur un vaisseau chargé de trésors, et le flot tutélaire l'emporte encore vers le monde ignoré, d'où il était venu, pour le bonheur des hommes (Beow., 1. 26). Ce mythe entra profondément dans les croyances populaires et fut cité par des chroniqueurs moins anciens, tels qu'^Ëdel- weard (2) et William de Malmesbury (3) qui s'efforcent même 1. Ms. Corpus Christi, n° 179. 2-3. « Ipse Scef cum uno dronione advectusf est in insula oceani quae dicitur Scani, armis circumdatus, eratque valde recens puer, cl al» ncolis illius terrai ignotns ; attamen ab cis suscipitur, cl ut (amiliarem 12 ITS beowi i.i d'invoquer, pour Scyld, la tradition biblique, f puni par La loi d'Henri Ier (1). « Si guis veneno, vel sortilegio, vel invultuacione, sm maleficio aliquo, faciat homicidium, sive illi paratum sit sive alii, nihil refert, quin factum mortiferum, et nullo modo redi- mendum sit. » C'est probablement pour un pareil crime, qu'au xc siècle, une veuve fut noyée, près du pont de Londres, et que ses biens furent confisqués au profit de la Couronne (2). Les homélies anglo-saxonnes mentionnent encore les philtres, les incantations, dangereuses pour Fame et pour le corps, et qui tuent plus sûrement ceux qui s'x livrent, que leurs propres victimes. XVI. — Conclusion. — Loin des rêves du Portique, et des sites païens, telles furent, jusqu'à l'aube du christianisme, les croyances des Saxons, dans leur rudesse, ou dans leur poésie. Mais plus que ses dieux guerriers, ce peuple-enfant adorait la nature, riante ou triste, qui l' environnait. Après avoir erré par les bois, le libre barbare reposait sa vue avec délices, sur la terre lointaine qu'il avait conquise, et il éprou- vait la joie de la vie elle-même, sans le désir humain qui vient la traverser. Au crépuscule, assis sur quelque tertre, avec sa compagne, il écoutait, en rêvant, les murmures de la forêt, un dernier chant, et les ombres de la nuit s'abaissant sur les collines et sur la vallée, l'invitaient au repos innocent ... La première émotion religieuse ressentie par le barbare, fut celle de sa faiblesse devant les forces naturelles, qui sem- blaient conjurées contre lui, sans qu'aucun rayon d'espoir vint l'éclairer de ce ciel, qu'il contemplait si souvent, et qu'il croyait à jamais fermé, pour lui. Un soir, sa mélancolie fut 1. Leg. Henr., LXXI, § 1 ; Mdetel., I, § 6. % Ççd. Dipl., no 591. F.KS SAXONS EN ANGLETERRE 185 moins profonde, car il porta avec ferveur, ses clairs regards au firmament : pour lui la foi naissait des mystères de La nature, el il se sentait, soudain, un amourinfinî pour le dieu inconnu dont la sagesse avait créé dans l'univers, la terre encore sauvage, de sa patrie. APPENDICE DU LIVRE PREMIER LISTE DES MARCHES .Eslingas. Kent. Cod. Dipl. N° 111. .Esoingas. Surrey. 314. Anningas. Northamptonshire . 445. Antingas. Norfolk. 785. iEfeningas. 1073. Berecingas. Essex. 38. Besingas. 994. Banesingas. Oxfordshire. 81. Boerlingas. Kent. 152. Beardingas. Kent. 207. Beadingas. Sussex. 314. Billingas. 1000. Bruningas. 374, 1113. Brahcingas. Hertfordshire. 410. Brytfordingas. Hampshire. 421, 985, 1108 Brydingas. Wiltshire. 436. Brydingas. Dorsetshire. 447. Bydelingas. Northamptonshire . Cod. Dipl , N° 445. Beaddingas. Isle of Wight. 475. Beorhfeldingas. 1175. 190 IIKOWIJLF Beringas. Kent, 518 BucciiiLins. Chron. Sa\. 918 Bulungas. Somersetshire. God. Dipl. V 569. Birlingas. Worcestershire. 570 Bromleagingas. Kent. 657. Beorganstedingas Sussex. 6G3 Boccingas. Essex. 098 Beorhtingas. Sussex. 782 Bercingas. Suffolk. 907 Byrtingas. Warwickshire. 916 Culingas. Kent. 132 Gentingas. Chron. Sax. 999 Grangas. Kent. Cod. Dip. N°. 179 Geanningas. 1193 Golingas. Wiltshire. 336 Gearningas. 1212 Giwingas. Hertfordshire. 410 Gytringas. Northamptonshire . 443 Cnyllingas. Northamptonshire . 480 Cystaningas. Kent. 657 Gateringas. 722 Goringas. Lincolnshire. 953 Gyceringas. 957 Dicelingas. Sussex. 314 Dentiiningas. Northamptonshire, 445 Doccingas. Norfolk. 759. Eohingas. Kent. 121 Englungas. 123 Eâstringas. Northamptonshire. 480 LES SAXONS EN ANGLETERRE 191 Earmingas. Earningas. Embasingas. Eastuningas. Eofordûningas Erpingas. E finira s. Eminças. Cambridgeshire. 563. Cod. Dipl. N° 1320 Hampshire. 673. 1023. Northamptonshire. 730. Norfolk. 785. Surrey. 812. Cambridgeshire. 907. Ferlingas. Fullingas. Focingas. Fasingas. F earningas. Fearnbeorgingas. Fingringas. Fearningas. Frinningas. Somersetshire Kent. Hampshire. Kent. Essex. Somersetshire. Kent. 73. 987. 207. 1083. 450. 657. 685. 723. 896. Glaestingas. Geddingas. Gumëningas. Gustingas. Getingas. Garungas. Grundlingas. Gildingas Gillingas. Somersetshire. Middlesex. Middlesex. Wiltshire. Surrey. Kent. Worcestershire . Kent. Chron. Sax. Gy rstlingas. 49. 101 116. 174. 318 364. 548. 790. 809. 1010. 967. Ilallingas. Haesthiiras. Kent 160. Ch roil. Sax. 1050. iyz BEOWULF Eïeallihgas. Worcestershire. God. Dipl. N° 209. Heretûningas. Dorsetshire. '(12. Hrepingas. 990. Hoppingas. Surrey. :i37. Haeglingas. 1193. Heântuningas. Cod. Dipl. N° 1212. Heartingas. Cambridgeshire. 533. Hwaessingas. Sussex. 591. Hohtûningas. Hampshire. 633. Hnutscillingas. Hampshire. 642. Holingas. Kent. 722. Heningas. Northamptonshire. 733. Herelingas. Norfolk. 782. Hodingas. Hampshire. 783. Hanningas. Norfolk. 785. Hellingas Norfolk. 809. Horningas. Hampshire. 556. Horningas. Norfolk. 740. Horningas. Oxfordshire. 775. Horningas. Somersetshire. 816. Horningas. Cambridgeshire . 907. Hicelingas. 971. Haecingas. Kent. 364. Ircingas. Chron. Sax. 918. Lingas. Laellingas. Lamburningas. Linfrodingas. Laeingas. Middlesex. Cod.Dipl.N0 159. Essex. 715. Berkshire. 792. 1133. 1153. LES saxons l\ ANGLETERRE 193 Merlingas. Somersetshire. 73. Mundlingas. Kent. 107. Mallingas. < Kent. 240. Môdingas. Kent. 287. Michaemingas. Surrey. 537. Meringas. 809. Maessingas. 953. Nessineras. 813. Neddingas. Suffolk. God. Dip. N° 907. Oddingas. Worcestershire. 209. Pegingas. 257. Paeccingas. Sussex. 414. Purbicingas. Dorsetshire. 418. Palingas. Sussex. 432. Puningas., Sussex. 481. Piccingas. 812. Piperingas. 1001. Peartingas. 1016. Rîcingas. Essex. 35. Roegingas. Kent. 196. Readingas. Berkshire. 685. Rodingas. 907. Rocingas. 1011. Ruwanoringas. 1163. Stoppingas. Warvickshire. 83. Sunningas. Berkshire. 214. Sempingas. Lincolnshire. 267. Staeningas. Sussex. 314. 13 r.n IIKiiWTI.F Scearingas. Berkshire. 357. Suntingas. \oi 1 hamptonshire. 445 Snotingas. Ghron. Sax. 922. Sûdtûningas. Hampshire. God. Dipl. N° 578. Stameringas. Berkshire. 762. Seaxlingas. Norfolk. 782. Scealdedeningas. Hampshire 783. Stutingas. Kent. 773. Scitingas. 1042. Terringas. Sussex. 1138. Terringas. Kent. 405. Tôtingas. Surrey. God. Dipl. X° 363. Tôtingas. Norfolk. 785. Teofuntingas. Wiltshire. 379. Tudingas. Sussex. 593. Terlingas. Essex. 907. Ticcingas. 928. Uggafordingas. Wiltshire 778. Wôcingas. Wigingas. Wigingas. Wealth aemingas, Weodiiningas. Wraetlingas. Wellingas. Wealingas. Wealingas. Surrey. 168. Kent. 225. Hertfordshire. Ghron. Sax. 921 . Hampshire. God. Dipl. N° 342. Northamptonshire 399. 399. Hertfordshire. 410. 716. Ghron. Sax. 1013,1016, 1061 I LES SAXONS KN ANfiLKTKItHE 195 Wealingas. Hampshire. ( lod. Dipl. N° 412. Welingas. Wiltshire. 462. Welingas. 1069, 1154. Witringas. Sussex. 464. Wyrtingas. Hampshire. 481. Wodringas. Kent. 492. Wudutûningas. Hampshire. 638. Wealdingas. Suffolk. 685. Wane tin gas. Berskhire. 698. Witeringas. 992. Weopingas. 721. \\ estmoringas. G h ron. Sax. 966. Wilringas. Suffolk. God . Dipl. N° 759. Waelsingas. Norfolk. 759. Wylfingas. 1135. Wratingas. 907. Wanhaemingas. 1135. Winlingas. God. Dipl. N°. 907. Wasingas. 1159,1173. Wedringas. 907. Watingas. 907. Wintringas. 953. W eargeburningas . Hampshire. 783. Wimbedûningas. Surrey. 537. Ytingas 1228. Ghron. Sax. 906. Dutingas. Hampshire. Cod. Dip. N° 752. Domingas. Kent. 207. Dristlîngas. Worcestershi re. 570. r.M> BEOWULF Writolas. .Essex. 35. Hogebûra. Hampshire. 589. Holigan. 952. Momelas. 952. Waegelas. Somersetshire. 774. Beohhaeme. . Kent. 657. Burhhaeme. Kent. 688. Gethaeme. Kent. 688. Cynghaeme. 1212. Grohhaeme. Worcestershire. 507. Dichaeme. , Wiltshire. 778. Hinhaeme. Worcestershire. 764. Middelhaeme. Hampshire. 648. Monninghaeme. Worcestershire. 645. Leofesliaeme. Kent. 657. Micghaeme. Hampshire. 638. Polhaeme. Hampshire. 642, 1136 Secghaeme. , Worcestershire. 764. Uppinghaeme. Hampshire. 590. Wichaeme. Kent. 657, 1038 Dornhaeme. Worcestershire. 511. Beonotsetan. Worcestershire. God. Dipt. N° 266. Brâd se tan. v Worcestershire. 289. Brâds e tan. Gloucestershire. 274. Craegsetan. Kent. 287. Grudsetan. Wiltshire. 460. Grimsetan. Worcestershire . 561. lncsetan. Worcestershire. 511. M ose tan. Worcestershire. 266. Wreocensetan. Worcestershire. 267. lks saxons en Angleterre 10' 11 LES MARCHES D'APRÈS LES NOMS LOCAUX, EN ANGLETERRE . Ebingas. A binge r, Surr. ; Abinghall, Glouc. ; Abington, Cam h. .Eblingas. Ablington, Glouc. ; Ablington, Wills. Ju'ingas. Oakington, Camb. .Eceringas. Accrington, La/ic; Eakring, Notts. .Eclingas. Acklington, Nthlcl. Aklingas. Aldingbourn, Sussx. ; Aldingham, Lanc. ; Aldington, Kent and Wore. Aldringras. Aldringham, Suff. ; Aldrington, Sussx. .Elcingas. Alkington, Glouc. and Salop. .Elci'ingas. Alkrington, Lane. .Elingas. Allington, Devon, Dors., Hants, Kent, Line, Wills. JElmingas. Almington, Staff, and Warm. .Elinodingas. Almodington, Sussx. .Elfingas. Alphington, Devon, Alvington, Glouc, Somers, and Devon] Alvingbain, Line. .Elpingas. Alpington, Norf. .Elwingas. Alwington, Devon. Angnieringas. Anginering, Sussx. Antingas. Antingbam, Norf. Ardingas. Ardingly, Sussx. ; Ardington, Berks. Arlingas. Arlinghain, Glouc, ; Arlington, Devon, Glouc. and Sussx. Armingas. Armingford, Camb.', Arminghall, Norf. Arringas. Arlington, Camb. AL'dingas. Arthington, York. ; Arthingworth, Nhamp, 198 IlKOW I 1,1 Artingas. ^Escingas. yEsclingas. yEderingas. JEtingas. M fin gas. Artington, Sussx, Ashingdon, Essex ; Asbington, Sussx. Somers. and Nthhl. ; Ashendon, Bucks* Ashling, Sussx. Athrington, Devon and Sussx. Attington, Oxf. Avington, Berks, and Hants. Baebingas. Baedingas. Baecgingas. Baedlingas. Balcingas. Baelingas. Baningas. Beorcingas. Beorlingas. Beormingas. Beorningas. Beorringas. Beortingas. Basingas. Bassingas. B afin gas. Bealingas. Bebingas. Beceringas. Beccingas. Beadingas. Babbingley, Norf. ; Babington, Somers. Baddington, Chesh, ; Badingham, Suff . Badgington, G loue. ; Baginton, Warw. Badlingh am , Comb. Balking, Essex. Ballingdon, Essex; Ballingham. Here/ Banningham, Norf. Barking, Essex, Suff. and Mddx. Barling, Essex; Barlings, Line. Banning, Kent ; Birmingham, Warw, Barningham. Suff'., York., and Norf. Barrington, Camb., Somers., Berks., Glouc. Bartington, Chesh. Basing, Hants ; Basingstoke, ibid. Bassingbourn, Camb.: Bassingfield, Notts', Bassingham, Line. ; Bassingthorpe, Line.: Ba ss in gton , Nth Id. Bavington, Nthld. Bealings, Suff. Bebington, Chesh. Beckering, Line. Beckingham, Essex, Line., Notts; Becking- ton, Somers. Beddingham, Sussx. ; Beddington, Surr. : Bedingfield, Suff. ; Bedingham, Norf. ! I s swnNS i;\ ANGLETERRE 9!1 Baedlirigas, Bécinsras. Bed in gas. Bellingas. Beltingas. Bennineras. Bensingas. Berringas. Bessingas. Beofmgas. Biccingas. Hill in gas. Bilsingas. Bin gas. Binningas. Bircingas. Bridingas. Birlingas. Biteringas. Blaecingas. Blœdingas. Bleccingas. Bliclinffas, Bedlington, Drhtn. Beeching Stoke Wilts. Beeding, Sussx. Bellingdoiij Bucks] Bellinger, Hants; Bel- lingham, Nthld. Belting, Kent, Benningbrough, York. ; Benningholinc, York. ; Bennington, Herts, Line. ; Benning- worth, Line. Bensington, Oxf. Berrington, Drhm., Glouc., Salop, Wore. Bessingby, York. ; Bessingham, Norf. Bevington, Warw. Bickington, Devon. Billing, Nhamp. ; Billinge, Lane. ; Billing- ford, Norf. ; Billingham, Drhm. ; Billing- hay, Line. ; Billingley, York. ; Billingsgate, Mddx. ; Billingshurst, Sussx. ; Billingside, Drhm. ; Billingsley, Salop ; Billington, Bedf., Staff., Lane. Bilsington, Kent. Bing, Stiff. ; Bingfield, Nthld. ; Bingham, Nhamp., Somers, ; Bingley, York. Binnington, York. Birch ington, Kent. Birdingbur y , Warw . Birling, Kent, Nthld. ; Birlingham, Wore. Bitte ring, Norf. Blatch ington, Sussx. ; Blatchinworth, Lane. Bleddington, G loue. Bletchingley, Surr. ; Bletchington, Oxf. Blickling, Norf. 200 IIKMWTU-' Bobbin eras, Bocingas. Bodd ingas. Bolingas. Bollingas. Bondingas, Bonningas. B osmgas, Bofmgas. Bradingas. Brentingas. Brahcingas, Bressingas. Bridlingas. Brihtlingas. Brimingas. Bringas. Briningas. Brinningas. Brislingas. Britingas. Bucingas. Budingas. Bulcingas Bullingas. Buntingas, Burlingas. Burmingas. Bobbing, Kent] Bobbing ton, Salop, Staff". : Bobbin gworth, Esse./:: Bobinger, Essex. Booking, Essex, Suff. Boddington, Glouc.n Nhamp. Bolingbroke, Line. Bollington, Chesh. Bondington, Sotners. Bonnington, Kent and Notts ; Boningale Salop ; Boninghall, Salop. Bossingham, Kent ; Bossington, Hauls., Somers. Bovingdon, Herts. Brading, Hants. Brantingham, York. ; Brentingley, Leic. Braugliin, Herts. Bressingham, Norf. Bridlington, York. Brightling, Sussx. ; Brightlingsea, Essex. Brimington, Derby. Brington. Hunt, and Nhamp. ; Bringhurst, Leic. Briningham, Norf. Bri nn i n gton , Gh esh . Brislington, Somers. Brittenton, Ox/. Buckingham,- Bucks. Buddington, Sussx. Bulkington, Warw . , W Tilts . Bullingdon, Oxf.\ Bullingham, Here/.; Bul- lington, Hants and Line. Buntingford, Herts. Burlingham, Norf.; Burlington, York. Burmington, Warw. LES SAXONS i:\ ANGLETERRE 20 îurrineras, Buslingas. I>\ ttingas. Burringham, Line. ; Burrington, Devon, Heref. Somers. Buslingthorpe, Line. Butting Hill, Sussx. ( laedingas. Ca Uingas. Caègingas. Cameringas Canningas. Ceardingas. (? Heardingas) Gearlingas. Cerringas. ( lersington. Gaessingas. Geadlingas. Cealfingas. Geandlingas. Ceadineas. o Cyllingas. Geassingas. Cifingas. Cyrclingas. Cidingas Gaddington, Bed/., Herts ; Keddington, Line. Kedington, Essex, Sit//. Callington, Cornw. Keyinghani, York. Gameringham, Line. ; Cammerton, Cumb. Cannings, Wilts', Cannington, Somers. ; Ken- ningliall, Nor/. ; Kennington, Berks., Kent, Surr. Gardington, Bedf., Salop ; Cardinham, Cornw. Carlingcot, Somers. ; Garlinghow, York. Garrington, Ches/i., Line, Notts; Charing, Kent ; Gherrington, Salop, Wilts. Carsington, Derby. Cassington, Ox/'. Chaddlington, Ox/. Ghalvington, Sussx. ; Kilvington, York. Ghandlings, Berks. Cheddington, Backs, Dors. Chellington, Bedf. ; Chillingford, Staff. ; Ghillingham, Nthld. ; Ghillington, Devon, Somers. ; Kelling, Norf. : Kellingley, York.; Kellington, York. Chessington, Surr. ; Kessingland, Suff. Ghevington, Suff., Nthld. Kirklingtôn, Notts, York. Chiddingfold, Surr. ; Ghiddingly, Sussx. Ckiddingstone, Kent ; Kiddington, Ox/ . •202 IlKMW I II Cirmingas. Ciltingas. Gemesingas, Cypingas. Cenesingas. Geopingas. Cetringas. Claefringas. Gyrtlingas. Glimpingas. Cyslingas. Goceringas. Gnudlingas. Gocingas. Godingas. Godringas. Gollingas. Gnossingas. Gnottingas. Gulingas. Gopingas. Goringas. Cosingas. Gotingas. Cofmgas. Cramlingas. Creotingas. Gressingas, Kirmington, Line. ( îhiltington, Sussx. Kemsing, Kent. Chipping, Herts, Lane, Glouc., Berks., Oxf. , Essex, Nhamp., Bucks. Kensington, Mddx. Ghoppington, Dr km. Kettering, Nhamp. ; Ketteringham, Norf. Clave ring, Essex, Norf. Kirtling, Camb. ; Kirtlington, Oxf. Glimping. Sussx:. Kislingbury, Nhamp. Gockerington, Line. Knedlington, York. Cocking, Sussx. ; Gockington, Devon. Coddington, Chesh., Heref., Notts ; Codden- ham, Stiff . Godrington, Glouc. Collingbourne, With; Collingham, Notts, York. ; Collington, Heref. ; Collingtree, Nhamp. Knossington, Leic. Knotting, Bedf. ; Knottingley, York. Cooling, Kent; Cowling, Suff., York. Gopping-Syke, Line. ; Goppingford, Hunt. Corringham, Essex, Line. Gossington, Leic., Somers. Cottinghani, Nhamp., York. ; Gottingley, York. ; Gottingwith, York. Covington, Hunt. Cramlington, Nth id. Greeting, Suff . Gressing, Essex; Cressingham, Norf. LES SAXONS EN ANGLETERRE 203 Cridlingas. Crucgingas. Cub in gas. Gublingas. ( Iwaedringas. ( Jycelingas. Gwaerinffas. Gydingas. Cydlingas. (lull in sa s. Gweningas. I lulmingas. Cvlineas. Gridling-Stubbs, York, Grudgington, Sa h>p. Gubbington, \\ arw Gublington, Bucks. Quadring, Line. Gucklingtoiij Somers. Quarringtqn, Dr Inn., Line. Cuddington, Bucks, Chesh.: Surr. Kidlington, Oxf. Cullingworth, York. Quenington, Glouc. Gulmington, Salop ; Kilmington, Devon, Somers. Killingbeck, York. ; Killinghall, York. ; Kil- lingholm, Line. ; Killingworth, Nthld. Daedlingas. Divglingas. Daellingas. Deorlingas. Deorringas. Dartingas. Daefingas. Deoplingas. Deddingas. Denningas. Dcorsingas. Dicringas. Diddingas. Didlingas. Dillingas. Dadlington, Leic. Daglingworth , Glo ue . Dalling, Norf. ; Dallinghoo, Suff. ; Dalling- ton, Nhamp., Sussx. Darliiigscott, Wore. ; Darlington, Drhm. Darrington, York: Dartington, Devon. Davington, Kent. Debtling, Kent. Deddington, Oxf. Dennington, Su//'. Dersingham, Norf. ; Dorsington, (Houe , \\ arw. Dickering, York. Diddington, Hunt. Did ling, Sussx. ; Diddlington, Dors., Norf Dillington, Norf. 20 \ BEOWl I.I- I timlingas. Dinningas. Dintingas. Dissingas. Distingas. Dicelingas. Docingas. Dodingas. Doningas. Deorcingas. Dormingas. Dorringas. Drihlingas. Dycingas. Dyclingas. Dylingas. Dyningas. Dy ring-as. Dimlington, York. Dinnington, Nthld. ^ Somers., York. Dinting, Derby. Dissington, Nthld. Distington, Cumb. Ditchling, Sttssx. Docking, Norf. Doddinghurst, Essex; Doddington, Camb., Chesh., Kent, Line, Nthld. ; Nhamp. ; Doddingtree, Wore; Dodington, Glouc., Salop, Somers. Donington, Line . , Leic , , Salop ; Donnington, Berks., Glouc, Here/'., Leic., Salop, S us sx. Dorkink, Surr. Dormington, Heref. Dorrington, Line., Salop. Drighlington, York. Duckington, Chesh. ; Dikings, Line. Ducklington, Oxf. Dullingham, Camb. Dunningley, York. ; Dunnington, Warw., York. ; Dunningwith, Stiff. Durrington, Sussx\ Wilts. Ealing as. Eardingas, Esingas. Eastingas. Eastlingas. Eastringas. Ealing, Mdclx. ; Eling, Hants. Eardington, Salop ; Erdington, Warw. Eashing, Surr., Easington, Bucks, Drhm., Glouc, Nthld., Oxf.. York.; Easingwold, York. Eastington, Dors., Glouc., Wore. Eastling, Kent. Eastrington, York. IKS SAXONS I \ AMiLKTKHHK 205 Eberingas Eccineras. Edingas. Eadlingas. E a fin eras. Ecglingas. Elcingas. Elringas. Ellin gas. Elmingas. Elsingas. Eltringas. Elfingas. Empingas. Eppingas. Earmingas. Eorpingas. Eorringas. Essingas. Ettingas. Eoferingas. Efmgas. Escningas. Ebrinerton, Glouc. Eckington, Derby , W ore. ; Eggington, Bed/.] Etchingham, Sussx. Edingale, Staff.; Edingley, Notts; Eding- thorpe, Norf.; Edington, Berks., Nthld., Somers.j Wilts. ; Edingwortli, Somers. Edlingham, Nthld, ; Edlington, Line, York. Effingham, Snrr. Enlingham, Nthld. Elkington, Nhamp., Line, Ellerington, Nthld. Ellingham, Hants, Norf., Nthld. ; Ellings- tring, York. ; Ellington, Hunt., Kent, Nthld., York. Elmington, Nhamp. Elsing, Norf. Eltringham, Nthld. Elvington, York. Empingham, Rati. Epping, Essex. Ermington, Devon. Erpingham, Norf. Erringden, York. Essington, Staff. Ettinghall, Staff'. Everingham, York. Evingar, Hants; Evington, Glouc, Leic. Exning, Suff. realcingas, Fealdingas Fearinsras. Falkingham, Line; Fclkington, Drhm. Faldingworth, Line. Fawdington, York Faringdon, Devon; Farringdon, Dors., Hants, Berks. , S.omers. ; Farrington, Lane, Somers. 206 KKOW I I.I Feorlingas. Feormingas. Fearningas. Felmingas. Ferringas. Fiddingas. Fillingas. Fincingas. Fingringas. Finningras. Fitlingas. Fleccingas. Fol)ingas. Folcingas. Fordingas. Foderingas. Framingas. Framlingas. Frescingas. Fringas. Frodingas. Funtingas. Fylingas. Farlington, Hants, York. Farmington, Glove. Farningham, Kent. Felmingham, Norf. Ferring, Sussx. Fiddington, Glotte, Somers., Wilts. Filliiighain, Line. Finchingfield, Essex. F ing rin gh o e , Essex . Finningham, Suff. ; Finningley, Notts, York.; Vennington, Salop . Fitting, York. Fletching, Sussx. Fobbing, Essex. Folkingham, Line. ; Folkington, Sttssx. Fordingb ridge, Hants; Fordington, Dors., Line. Fotheringay, Nhamp. Framingham, Norf. ; F remington, Devon, York. Framlingham, Suff. ; Framlington, Nthld. Fressingfield, Stiff'. Fring, Norf. ; Fringford, Oxf. Frodingham, Line, York. Funtington, Sussx. Fylingdales, York. : Fylingthorpe, York. Gaegingas. Galmingas. Gamelingas. Gârlingas. Gaersingas. Gagingwell, Oxf. ; Ginge, Berks. Galmington, Somers. Gamlingay, Camb. ; Gembling, York. Garlinge, Kent. Garsington, Oxf.', Grassington, York. ; Gres- singham, Lane. ; Gressenhall, Norf. LES SAXONS IN ANGLETERRE •207 ( lealdingas. Geddingas. Gearlingas. Gaedlingas. Gearingas. Gestingas. Geofoningas. Giddingas. Geâtingas. Gildingas. Gillingas. Gimingas. Gipingas. Gislingas. Gitlingas. Glaestingas. Glaeferingas. Goddingas. Goldingas. Gâringas. Godringas. Graegingas. Gystlingas. Gytingas. Yalding, Kent ; Yielding, Bedf. Gedding, Suff. ; Geddington, S haut//. ; Yea- ding, Mddx. ; Yeddingham, York. Yarlington, Somas. Gedling, Notts. Yarrington, Oxf. Gestingthorpe, Essex. Yeavening, Sihld. Gidding, Hunt. Yettington, Devon. Gildingwells, York. Gilling, York. ; Gillingham, Dors,, Kent., Norf.; Yelling, Hunt. Giminghani, Norf. ; Gimmingbrook, Kent. Gipping, Suff. Gislingham, Suff. Yetlington, Ntfild. Glastonbury, Somers. Glevering, Suff . Goddington, Oxf. Golding Stoke, Leic. ; Goldings, Surr. ; Gol- dington, Bedf., Bucks. Goring, Oxf., Suff. Gotherington, Glouc. Grayingliain, Line. Guestling, Sussx. Guy ting, Glouc. Haeciugas. I laedingas. Hallingas. Hanineras. lhickington, Kent. Haddington, Line. Hallingbury, Essex ; Hallington, Linc.,Nthld. Hanningfield, Essex; Hannington, Hauts, N liant p., Wilts, 208 I1KOWI II Haepingas. Heard in gas Herelingas. II oariugas. Heortingas, Heortlingas. Heorfingas. Haeslingas. Haessingas. Haestingas. Haeferingas. Hafocingas. Haeglingas. Heâfodingas. Healingas. Haecingas. Hellingas. Helmingas. Helpringas. Hclsingas. Hemlingas. II emmgas. Happing, Nor/. Hardingham, Norf. ; Hardington, Somers. ; Hardingstone, S ham p. : Harden, York. ; Hardendale, Wmld. ; Hardenhuish, II ills. Harling, Nor/.: Harlington, BedJ., Mddx., York. Harrington, Cumb., Line, Nhamp. ; Harring- worth, Nhamp. Hartink, Sussx. ; Hartington, Derby., Nthld.\ Hcrtingfbrdbury, Herts. Hartlington, York. H ar vington , Wore . Haslingden, Lane. ; Haslingfield, Camb. ; Haslington, Chesli. ; Heslington, York. Hassingham, Norf. Hastings, Sussx., Berks, Warm., Nhamp. ; Hastingleyt, Kent ; Hastingwood, Essex. Havering, Essex', Haveringham, Su/f. ; Have- ringland, Norf. Hawkinge, Kent. Hawling, Glouc. ; Hayling, Hants. Headingley, York. ; Headington, Oxf. ; Hed- dington, Wilts ; Hedingham, Essex. Healing, Line. Heckingham, Norf. ; Heckington, Line. ; Heighington, Drhm., Line. Heliinghill, Nthld. ; Hellingly, Sussx. Helmingham, Su/f. ; Helmington, Drhm. Helprington, Line. Helsington, Wmld. Hemblington, Norf. ; Hemlingford, )l arw.\ Hemlington, York., Drhm. Hemingb rough, York. ; Heiningby, Line. ; LKS SAXONS EN ANGLETERRE 209 Hanesingas. Heorringas. Heofingas. Hicelingas. Hillingas. Hindringas, Hôcringas. Hodingas. Holdingas. Holingas. Homingas. Honingas. Horblingas. Horningas. Horingas. Horsiugas. Hoferingas. Holingas. Hucingas, or Hocingas. Hudingas. Hemingfield, York, ; Hemingford, Hunt. ; Hemingstone, Stiff. ; Hemington, Nliamp., Somers. Hensingham, Cumb. ; Hensington, Ox/'. Herring, Dors. ; Herringby, Norf. ; Herring- fleet, Stiff. ; Herringstone, Dors. ; Herrings- weU, Stiff. ; Herringthorpe, York. ; Her- rington, Drhm. Hevingham, Nor/. Hickling, Norf., Nolls. Hillingdon, Mdd.r. ; Hillington, Nor/'. Hindringham, Norf. Hockering, Norf. Hoddington, Hants. Holdingham, Line. Hollingbourn, Kent ; Hollingdon, Bucks ; Hollingliill, Nthld.; Hollington, Derb., Staff., Snssx. ; Hollingworth, Chesh. Homington, Wilts. Honing, Norf. ; Honingham, Norf. ; Honing- ton, Line, Suff., Warw. Horbling, Line. Horning, Norf. ; Horningbold, Leic. ; Hor- ninglow, Staff. ; Horningsea, Camb. ; Hor- ningsham, Wilts ; Horningsheath, Stiff. ; Horningtoft, Norf. Horrington, Somers. Horsington, Line., Somers. Hoveringbam, Notts. Hovingliani, York. Bucking, Kent. Huddington, Wore. 14 210 llKoWl I.K III! ningas, on / .. Iliniiiiimliani, II arm Hundmgas. \ Hunsingas. Hyrstingas. Hunsingore, York. Hurstingstone, Hunt Hunnington, Salop, Icelingas. [llingas. [lmingas. [lsingas. hnmihgas. Impingas. Ipingas. Irmingas. I I'd in gas. Irdlingas. Islangas. Issingas. Iccingas. Iteringas. Ifingas. Icklingham, Siiff. [llington, Nor/. ; Illingworth, York. [lmimgton, Glouc, Warw. Ilsington, Devon , Dors. Inimingham, Line. Impington, Cam// Iping, Sussx. I rmingland , Norf. Irthington, Cumb, Irthlingborough, Nhamp . Islington, Norf., Mddx. Issington, Hants. Itchingswell, Hants; Itcbington, Glouc, W arte . Itteringham, Norf. Ivinghoe, Bucks', Ivington, Heref. ; Jeving- ton, Sussx. Laecingas. Larlingas. Leortingas. Leamingas. Leasingas. Leafeningas. Leafmgvis. La^pingas. Lcdringas. Lackington, Somers. ; Latchingdon, Essex. Larling, Norf. Lartington, York, Leamington, Warw. ; Leeming, York. ; Le mington, Glouc., NthlcL Leasingham, Line. ; Lissington, Line. Leavening, York. Leavington, York.; Levington, Stiff. Leppington, York. Letheringbam, Stiff. ; Letberingsett, Norf. LES SAXONS EN ANGLETERRE 211 Laeferingas, Lexingas. Lidingas. Lidlingas. Lidesingas. Lillineas. Limingas. Lingas. Lytlineras, Lochmas. Lo din gas. Loningas. Lopin gas. Lofingas. Lùcingas. Lu din eras. Lullingas. Leverington, Camb. Lexington, Notts. Liddington, Rutl., Wilts. Lidlington, Bedf. Lidsing, Kent. Lillings, York. ; Lillingstone, Bucks ; Lilling- ton, Dors. y Oxf., ]\ arte. Limington, Somers. ; Lyminge, Kent ; Ly- mington, Hants. Lings, York. ; Lingbob, York. ; Lingen, Here/'.; Lingfield, Surr. ; Lingham, Chesh.; Lingwell Gate, York. ; Lingwood, Norf. ; Lyng, Norf. Littlington, Camb , Sussx. Locking, Somers. ; Lockinge, Berks. ; Loc- king ton, Leic., York. Loddington, Kent, Leic., N/iamp. Loningborôugh, Kenl . Loppington, Salop. Lovington, Somers. Luckington , Somers . , W ills . Luddington, Line, Warw., Hunt., Nhamp. Lullingfield, Salop. ; Lullingstane, Kent ; Lullingstone, Kent ; Lullington, Derb., Somers., Sussx. Maedingas. Mall niffas. Manningas. Myrcingas. Maddiiigtbn, Wilts; Madingley, Camb. Mailing, Kenl., Sussx. Manningford, Wilts ; Manningbam, York.', Mannirigton, Dors., Norf. ; Manningtree, Essex ; Monnington, Here/. March ing ton, Staff. : Markington, York. ; Mârkingfîeld, York. l\'l hkowti.f Maerlingas. Maeringas^ ou / Myrgings ? \ Maessingas. Maeccingas. Maetingas. Maègdlingas. Mécingas. Mellingas. Medringas. Millingas. Mintingas. Mollingas. Mottingas. Myçgingas. Marlingford, Norf. Marringtori, Salop. ; IVfering, Notts. ; Mer- rington, D?,/im., Salop. Massingham, Norf.; Messing, Essex; Mes singham, Line. Matching, Essex. Mattingley, Hants; Me tt high am, Suff. Maudling, Sussx. Meeching, Sussx. Moiling, Lane. Metheringham, Line. Millington, Chesh., York. Minting, Line. Mollington, Chesh., Oxf., Warw. Mottingham, Ken t . Mucking, Essex. Naecingas. Naessingas. Nydingas. Niwingas. Nordingas. Nottingas. Nackington, Kent ; Nedging, Suff. Nassington, Nhamp. ; Nazeing, Essex. Needingworth, Hunt. Newington, Kent, Notts, Oxf., York., Glouc., Sur v., Mddx. Northington, Hants. Netting, Bed/. ; Nottington, Dors. ; Notting- ham, Notts, Berks. Oddingas. Oldingas. Orlingas. Orpedingas. Osmingas. Ossingas. Oterineras. Oddingley, Wore. ; Oddington, Glouc., O.rf, Oldington, Salop. 0 rli n gh ury , Nh amp . Orpington, Kent. Osmington, Dors. Ossington, Notts. Otterington, York. ; Ottringham, York, LES SAXONS EN ANGLETERRE 213 0 fin eras, Oving, Bucks, Sussx, ; Qvingdean; Sussx. ; Ovingham, York., Nthld.\ Ovingtoti, Essex, Hauls, Nor/., Nthld., York. Papccine;as. Paedingas. PaelliAgas. Paemingas. Peartingas. Paetringas. Paetingas. Paefingas. Petlingas. Pa?dlingas. Penningas. Piceringas. Pidingas. Pilcingas. Pillingas. Pitingas. Poclingas. Podingas. Pun tin gas. Polingas. Poringas. Porcingas. Portingas. Postlingas. Polingas. Pucinsas. Packington, Derb., Lcic., Staff., IVarw. ; Patching, Sussx. Paddington, Mddx. (? Padan tûn). Palling, Nor/'. ; Pallingham, Sussx. ; Palling- ton, Dors. Pamington, Glouc. Partington, Chesh. Patrington, York. Pattingham, Salop., Staff. Pavingham, Bedf. ; Pevington, Kent. Peatling, Leic. Pedling, Kent. Pennington, Hants, Lane. Pickering, York. Piddinghoe, Sussx. ; Piddington, Nhamp., Ox/. Pilkington, Lane. Pilling, Lanç. Pittington, Drhm. Pocklington, York. Poddington, Bedf. ; Podington, Dors. Pointington, Somers. Poling, Sassx. ; Rollington, York., Poringland, Nor/. Porkington, Salop. Portington, York. Postling, Kent. Poling, York. Puckington, Somers, 214 ItKOW III Pûningas. Pydingas. Poynings, Sussx. Puddington, Bedf.% Chesh., Devon Raedingas, Raetlingas. Raefningas. Raedlingas. Renningas. Ricingas. Riclingas. Ridingas. Ridlingas. Rillingas. Rimniingas. Riplingas. Ripingas. Ris in gas. Rifingas. Rocingas. Rodingas. Rollingas. Roringas. Rossingas. Rotingas. Rowingas. Rucingas. Rudingas. Runingas. Ruscingas. Rustingas. Raddingtoiij Somers. ; Reading, Berks ; Reading-street, Kent. Ratlinghope, Salop. Raveningham, Nor/. Redlingfield, Snff. t Rennington, Nthld. Rickinghall, Stiff. Rickling, Essex. Riddinge, Derb. ; Riding, Nthld. Ridlington, Norf , RutL Rilling ton, York. Rim in in g ton, York. Riplingham, York.] Riplington, Hants, X t hid Rippingale, Line. Rising, Norf. ; Rissington, G lone. Rivington, Lane. Rockingham , Nhamp . Roddington, Salop. ; Roding, Essex. Rollington, Dors. Rorri n gto n , Salop . Rossington, York. Rottingdean, Sussx. ; Rowington, Warw. Ruckinge, Kent. Ruddington, Notts. R u n n ingto n , Somers . Ruskington, Line. Rusting ton, Sitsvx. Rottington, Cumh Saedingas. Saddington, Leic. IKS SAXONS EN ANGLETERRE 215 Saelingas. Sealfingas. Sandingas. Seaxlingas. Sceahngas. Scearnineas, Scearingas, ou Seringas. Sceardingas. Scraegingas. Screadingas. Seafingas. Secgingas. Seâdingas. Syllingas. Seâmingas. Saling, Essex, Salvington, Sussx. Sandringham, Norf. Saxlingham, Norf. Scaling-dam, York. Scarning, Norf. Scarrington, Notts ; Sharrington, Norf. ; Sheering, Essex ; Sheringford, Norf. ; Shcr- ringham, Aro>/. ; Sherrington, Bucks, Wilts. Sea rthing well, York. Serayingham, York. Scredington, Line. Seavington, So mers. Seckington, Wane. Seething, Norf. Selling, Kent; Sellingc, Kent. Semington, Wilts. Sempringas. Sempringham, Line. Setringas. Syfingas. Sceahingas. Sceadingas. Sceâfingas. Sceaningas. Scyllingas. Scylfingas. Scvmplineras. Scvtlihgas. Settrington , York . Sevington, Kent. Shabbington, Bucks. Shadinglield, Suff. Shavington, Chesh. ; Shevington, Lane. ; Skeffington, Leic. Shenington, Glouc. Shilling-Okeford, Dors. ; Shillingford, Berks, Oaf., Devon. ; Shillingstone, Dors,; Shil- lingthorpe, Line. ; Shillington, Beclf. ; Skfllingthorpe, Line. ; Skillington, Line. Shilvington, Dors., Nlhld. Shimpling, Norf., Stiff. Shitlington, Beclf., Nthld., York. 210 BEOWULF Scolingas. S<\ rdingas. Scytingas. Sc} Lingas. Sidingas. Silfingas. Sinningas. Sittingas. Sceaclingas. Sceaflingas. Scyldingas. Scyrlingas. Sleaningas. Snoringas. Somtingas. Sunningas. Sudingas. Spaldingas, Specingas. Spyringas. Spraettingas. Sprydlingas, Steallingas. Sta>ningas. Steorlingas, Stebbingas. a pin gas. Stellingas. Sholing, Hauls. Shurdington, Qlouc. Shuttington, Warm. Sicklingball, York. Siddington, Glouc. Silvington, Salop. Sinnington, York. Sittingbourne, Kent. Skeckling, York. Skeffling, York. Skelding, York. Skirlington, York. Sleningford, York. Snoring, Norf. Sompting, Sussx. Sonning, /Jerks, Oxf. ; SunninghiLi, Berks Sunningwell, Berks. Southington, Hants. Spalding, Line. : Spaldington, York. Speckington, Somers. Spirringate, Glouc. Spratting-street, Kent. Spridlington, Line. StaHing-busk, York.; Stallingborough, Line.; Stallingtpn, Staff". Stanningfield, Stiff. ; Stanninghall, Norf. ; Stanningley, York. ; Stannington, Nthid., York. ; Steyning, Sussx. Starling, Lane. Stebbing, Essex ; Stibbington, Hunt. Sleeping, Line.; Steppingley, Bedf. Stelling, Kent., Nlhld. ; Stillingfleet, York. ; Stillington, Drhm., York. LES SAXONS EN ANGLETERRE 217 Stefingas. Stocingas. Storningas. Storringas. Stûtingas. Strellingas. Stubingas. Sulingas. Surlingas. Swaningas. Sweorlingas. Swedelingas, Swefelingas. Swillingas. Sydlingas. Stevington', Bedf. Stocking, Hérts ; Stockingford, Stokingham, Devon. Storningley, York. Storrington, Sussx. Stouting, Kent. Strellington, Sussx. Stubbington, liants. Sullington, Sussx. Surlingham, Norf. Swannington, Leic, Norf. Swarling, Kent (? Sweordhlincas) Swathling, Hants. S we filing, Stiff. Swillington, York. Sydling, Dors. Wartr. Taedingas. Taelingas. Taeningas. Teorringas. Taetingas. Tendringas. Teorlingas. Degningas. Deôdingas. Docingas. Doringas, ou Dyringas Dorningas. Taddington, Glouc, Derby. ; Teddington, Mddx., Wore. ; Tiddington, Oxf., Warw. TaLlington, Line. Tannington, Stiff. Tarring, Sussx ; Tarrington, Here/. ; Terring- ton, Norf'., York. ; Torrington, Devon., Line. Tattingstone, Stiff. ïendring, Essex. Terling, Essex. Thanington, Kent. Thedingwqpth, Leic., N/iam/t. Thockington, Nthld. Thorington, Stiff. ; Thorrington, Essex Thornington, Nthld, 2IS Ml OW I || Drecgingas, Dredlingas. Dristlingas. Dryscingas. Durnihgas. Dwingas. Tibbingas. Tidmingas. Tilingas. Tissingas. Titlingas. Teofingas. Tocingas. Todingas. Toltingas. Tôtingas. Torcingas. ïortingas. Trimingas. Tringas. Tritlingas. Trumpingas. Tucingas. Tuscingas. Tuttingas. Twiningas. Twicgingas. Tyrringas. Tyderingas. Threckingham, Line. Thredling, Stiff. Trislington, Drhm. Thrussington, Leic. Thurning, Hunt., Nor/., Nhamp. Thvving, Y or/,. Tibbington, Staff. Tidmington, Wore. Til\mgh&m, Essex; Tillington, Here /., Staff., Snssx. Tissington, Derby. Titlington, Nthld. Tivington, Somers. Tockington, Glouc. Toddington, Beclf., Gloue. Toltingtrough, Kent. Tooting, Snrr. ; Tottington, Lane., Nor/. Torkington, Chesh. Tortington, Sussx. Trimingham, Nor/. Tring, Herts. Tritlington, Nthld. Trumpington, Camb. Tuckinp Mills, Somers, Tushingham, Chesh. Tuttington, Nor/. Twining, Glouc. Twitching, Devon. Tyrringham, Bucks. Tytherington, Chesh., Glouc., Wills Tuckington, Hants Ucingas. Uf finiras. Uckington, Glouc, Salop. Uflington, Berks, Line, Salop. LES SAXONS EN ANGLETERRE 219 Ulingas. rilinu.is. Upingas. UUingswick, Ile réf. Ulting, Essex, Uppingham, Ridt ; Uppington, Salop Wadineas. Waeceringas. Wealdingas. Wealdringas. Wealcringas. ^Yealcingas. Wealineas. Waelsingas. Waeplingas '. Waeppingas l. Wearblingas l, Weardingas. Wearlingas. Wearmingas. Wearningas, Waeringas. Weartingas. Waesingas. Waddingham, Line. ; Waddington, Line, York. ; Waddingworth, Line. ; Wcdding- ton, Wane Wake ring, Essex. Waldingfield, Stiff. ; Woldingham, Surr. Waldringfield , Suff. Walkeringham, Not Is. Walkingham, York. ; Walkington, York. Wallingfen, York. ; Wallingford, Berks ; Wallington, Hants, Herts, Norf., Sttrr., Nthld. \ Wallingwells, Notts? ; Welling- boro', Nharftp. ; Wellingham, Norf. ; Wel- lingley, York. ; Wellingore, Line. Walsingham, Norf. ; Wolsinghani, Dr/un. ; Woolsington, Nthld. Waplington, York. Wapping, Mddx. Warblington, Hants. Wardington, Oxf. Warlingham, Sussx. \Yarmingham,C/*e.vA. ; Warmmghurst,iS>m\z ; Warmington, Nhamp., Warw. Warningcamp , Sussx. Warrington, Bucks, Lane. ; Werrington, Devon., Nhamp. Warthinii*. Sussx. Washingborough, Line.; Washingley,ZZ>////.; Washington, Derby., Dt/r/i., Sussx.; Wa- sing, Berks ; Wessington, Derby, 22(1 lil'.MW I 1,1 Waetringas. Waetlingas. Weotingas. Weolingas. \Vendlingas. Weningas. Wederingas. Westingas. Westoningas. Waetlingas. Welpingas. Werringas. Wippingas. Witlingas. Witeringas. Wittingas. Widingas. Willingas. Wylmingas, Winingas. Wintringas. Wiscingas. Wiccingas. Widingas. Widingas. W ocmsras. Wateringburj . Kent. Watlington, Norf., Oxf. Weeting, Nor/'. Wellington, Here/'., Salop., So?ners., Wilts. Wendling, Nor/'. Wennington, Essex, Hunt., Lane. Wittering, Sussx. ; Wetheringsett, Suff. ; Withcrington, Wilts. Westington, G lone. Westoning, Bedf. Whatlington, Sussx. Wholpington, Nthld. Wlierrington, Staff. Whippingham, Hants. Whitlingham, Norf. Whittering, Nhamp. Whittingham, Lane, Nthld.-, Whittington, Herb., Glouc, Lane, Norf., Salop., Staff., Warw., Wore, Nthld. Widdington, Essex, Nthld., York. Willingale, Essex ; Willingdon, Sussx. ; Willingham, Camb., Line, Suff.; Wil- lington, Bedf., Chesh., Herb., Drhni., Nthld., Warw. Wilmington, Kent., Salop., Somcrs., Sussx. Winnington, Chesh., Staff". Winteringham, Line, York. Wissington, Salop., Suff. Witchingham, Norf. Witcliling, Kent ; Wychling, Kent. Withington, Glouc, Heref., Lane, Salop. , Staff., Chesh. Woking, Surr. ; Wokingham, Berks, Wilts. LES SAXONS EN ANGLETERRE 22 1 Wcorcingas. Workington, Citmb. Wyrlingas. Worlingham, Suff. ; Worlington, Suff., Devon. ; Worlingworth, Suff. Wyrmingas. Woraiingford, Essex; Worminghall, Bucks ; Wormington, Glouc. Weordingas. Worthing, Norf., Sussx. ; Worthington, Lanc.y Leic. Wramplingas. Wramplingham, Nor/'. Wraettingas. Wratting, Camb., Suff. Wraeningas. Wreningham, Nor/. Wrestlingas. Wrestling worth, Bed/. Writhtingas. Wrightington, Lane. Wrihtlingas. Writhlington, Somers. Weomeringas. Wymering, Hants. Wymingas. Wymington, Bed/. Ill LyE'NLAND Le document suivant est un exposé détaillé, donné par l'évéque de Worcester, Oswald, au roi Eâdgar, d'une attribution de Laenland, à son église. Ce document est con- signé dans le Codex Diplomaticus, sous le n° 1287. La teneur en est la suivante : « Domino meo karissimo régi Anglorum Eadgaro, ego Osuualdus Uuigorncnsis a'cclesia1 episcopus omnium qua' inilii per ipsius clementiam munerum tradita sunt, apud deum et apud homines gratias ago. Igitur si dei misericordia suppeditet, coram deo v\ hominibus perpetualiter ei fîdelis 22*2 BEOWULF permanebo, reminiscens cum gratiarum actione largifluae benignitatis oins, quia per meos illud quod uiaguopere expe- tebam mihi concessil internuntios, id csl reverentissimum Duustauum archiepiscopum el venerandum /Edeluuoldum Uuintoniae episcopum et virum magnificum Brihtnodum comitem, quorum legatione et adiutorio meam el sanctae dei aecclesiae querelam suscepit, et secundum consilium sapien- tum et principum suorum iuste emendavit, ad sustentamen a'cclesue quam mihi bénigne et libens regendam commisit. Quare quo modo lidos mihi subditos telluribus quae meae tra- ditae sunt potestati per spatium temporis trium hominum, id est duorum post sc haeredum, condonarem, placuit tarn mihi quam ipsis fautoribus et consiliariis meis, cum ipsius domini mci regis licentia et attcstatione, ut fratribus mois suecesso- ribus, scilicet episcopis, per cyrographi cautionem apertius enuclearem, ut sciant quid ah eis extorquere iuste debeant secundum conventionem cum eis factam et sponsionem suam ; unde et hanc epistolam oh cautelae causam componere studui, ne quis malignae cupiditatis instinctu hoc sequenti tempore mutare volens, ahiurare a servitio aecclesiae queat. Haec itaque conventio cum eis facta est, ipso domino meo rege annuente, et sua attestation e munificêntiae suae largita- tem roborante et confirmante, omnihusque ipsius regiminis sapientibus et principibus attestantihus et consentie ntibus. Hoc pacto eis terras sanctae aecclesiae sub me tenere concessi, hoc est ut omnis equitandi lex ah eis impleatur quae ad équités pertinet ; et ut pleniter persolvant omnia quae ad ius ipsius aecclesiae iuste competunt, scilicet ea qua1 Anglice dicuntur ciricsceott et toll, id est theloneum et tace, id est swinsceade, et caetera iura aecclesiae, nisi episcopus quid alicui eorum perdonare voluerit ; seseque quamdiu ipsius terras tenent in mandatis pontificis humiliter cum oniiii subiectione perseverare etiam iureiurando affirment. Super LES saxons EN ANGLETERRE 2'23 haec etiam ad omnis industrie episcopi indigentiam semet- ipsos praesto impendant; equos praestent; ipsi equitent ; et ad totuni piramiticum opus aecclesiae calcis atque ad pontis aedificiunl ultro inveniantur parati ; sed et venationis sepem domini episcopi ultronei ad aedificandum rcpperiantur, suaque quandocumque domino episcopo libuerit venabula destinent venatum ; insuper ad limitas alias indigentiae causas quibus opus est domino antistiti sepe frunisci, sive ad suum servitium sive ad regale explendum, semper illius arehi- ductoris dominatui et voluntati qui cpiscopatui praesidet, propter beneficium quod illis praestitum est, cumomni humi- litate et subiectione subditi fiant, secundum ipsius volunta- t < » 111 et terrarum quas quisque possidet quantitatem. Decurso auteni praefati temporis curriculo, videlicet duorum post eos qui eas modo possident haeredum vitae spatio, in ipsius antistitis sit arbitrio quid inde velit, et quomodo sui velle sit inde ita stet, sive ad suum opus eas retinere, si sic sibi utile iudicaverit, sive eas alicui diutius praestare, si sic sibi pla- cuerit velit ; ita dumtaxat ut semper aecclesiae servitia pleniter ut praefati sumus inde persolvantur. Ast si quid praefatorum delicti praevaricantis causa defuerit iurum, praevaricationis delictum secundum quod ptaesulis ius est emendet, aut illo quod antea potitus est dono et terra careat. Si quis vero, diabolo instigante, quod minime optamus, extiterit, qui per nostrum beneficium aecclesiam dei fraude, seu in sua possessione aut servitio debito privare tempta- verit, ipse nostra omnique benedictione dei et sanctorum oins privetur, nisi profundissima emendatione illud corrigere studeat et ad pristinum statum quod defraudavit redigat, scriptum est enim « Raptores et sacrilegi regnum dei non consequentur ». Nunc auteni propter deuni et sanetam Maria m, in cuius nomine hoc monasterium dicatum est, nioneo et praecipio, ut nullo modo quis hoc praevaricare 22rl BEOWULF àudeat, sed sicut a nobis stafutum est, ut praefati sumus, perpetualiter maneat. Qui custodierit omni benedictione pepleatur ; qui vero infringetit, maledicetur a domino el ab omnibus Sanctis, Amen. Gratanter, reverentissime domine, quo tant is tuae donis clementiaB, secundum quod totius créa- toris cosmi est velle, praeditus sum, meae operam voluntatis. ut pro te tuisque deum iugiter interpellem, devotus impen- dam, meosque successores ad hoc hortari studebo, ut domini misericordiam pro te deprecari non desinant. ut Christus pace qui perhenni regnat, ethrali in arce te consortio dignum haberi dignetur sanctorum omnium in aula cœlesti. Valeat in aevum qui hoc studuerit servare decretum. Haruin textus epistolarum très sunt ad praetitulationem et ad signum, una in ipsa civitate quae vocatur Uuigraceaster, altera cum venerabili Dunstano archiepiscopo in Cantuaria, tertia cum ^Edeluuoldo episcopo in Uuintonia civitate. » IV Ces détails sur les superstitions anglo-saxonnes et sur leur prohibition par l'Eglise, sont empruntés à Thorpe, op. cit., II, 157, 190, 208, 210 : « XXVII. De Idolatria et Sacrilegio, et qui Angelos colunt, et malefîcos, Ariolos, Venelicos, Sortilegos, Divinos, et vota reddentes nisi ad aecclesiam Dei, et in Kalendas Januarii in cervulo et in vitula vadit, et Matheuiaticos, et Emissores tempest a turn. « Si quis maleficio suo aliquem pcrdiderit Vil, annos pœniteat. Si quis pro amore veneficus sit et neminem pcrdi- derit, etc. Si autem per hoc mulieris partum quis dece- LES SAXONS EN ANGLETERRE 225 périt, etc. Si quis ariolos quaerit, quos divinos vocant, vel aliquas divinationes fecerit, quia et hoc daemoniacum est, etc. Si quis sortes habuerit, quas Sanctorum contra rationem vocant, vel aliquas sortes hahuerit, vel qualicunque malo ingenio sortitus fuerit, vel divinaverit, etc. Si qua millier divinationes vel incantationes diaholicas fecerit, etc. Si qua millier illiuin suum vel tiliain super tectum pro sanitate posuerit, vel in fornace, etc. Qui grana arserit ubi mortuus est homo, pro sanitate viventium et domus, etc. Si quis, pro sanitate filioli, per foramen terra» exierit, illudque spinis post se concludit, etc. Si quis ad arbores, vel ad fontes, vel ad lapides, sive ad cancellos, vel ubicunque, excepto in aecclesia Dei, votum voverit aut exsolverit, etc., et hoc sacri- legium est vel daemoniacum. Qui vero ibidem ederit aut biberit, etc. Si quis in Kalendas Januarii in cervulo aut vetula vadit, id est, in ferarum habitus se communicant, et vestiuntur pellibus pecudum, et assumunt capita bestiarum ; qui vero taliter in ferinas species se transformant, etc., quia hoc daemoniacum est Si quis mathematicus est, id est, per invocationem daemonum hominis mentem converterit, etc. Si quis emissor tempestatis fuerit, id est, maleficus, etc. Si quis ligaturas fecerit, quod detestabile est, etc. Qui augura vel divinationes in consuetudine habuerit, etc. Qui observât divinos, vel praecantatores, philacteria etiam diabolica, et somnia vel herbas, aut quintam feriam honore Jovis, vel Kalendas Januarii, more paganorum, honorât, etc. Qui student exercere quando lima obscuratur, ut clamoribus suis ac maleficiis sacrilego usu earn defendere confidunt, etc. Qui in honore lunae pro aliqua sanitate ieiunat, etc... « Qui nocturna sacrificia daemonum celebraverint, vel incantationibus daemones invocaverint, capite puniantur. « Si quis daemonibus exigui quid immolaverit, annum unum ieiunet. Quicunque cibum daemonibus immolatum 15 'À2(\ BK0W1 II comederit, etc. Quicunque grana combusseril in loco obi nioi'lmis csi homo, pro sanitate viventium el domus, etc. Si millier filiam suarn super domum, veJ in fornace posuerit, eo quod earn a febri sanare velit, etc. ». LIVRE II L EVOLUTION DE L'ÉTAT SAXON EN ANGLETERRE CHAPITRE PREMIER L'accroissement du pouvoir royal. — Les Regalia ou droits de la royauté Cette étude suivra le développement des institutions poli- tiques, jusqu'à la fin de la monarchie anglo-saxonne. Les deux faits qui dominent cette histoire, sont l'introduction du christianisme en Angleterre, et la consolidation du pouvoir royal. Au cours des guerres continues, des rois de petits états, et des chefs indépendants s'étaient groupés dans une fédéra- tion, autour du représentant de quelque antique dynastie, qui les conduisait à la victoire. Au commencement du vu0 siècle, l'Angleterre renfermait huit royaumes indépen- dants, de plus ou moins grande importance. À la pointe sud- ouest de l'île, se trouvait la confédération du Kent, compre- 1 1 ;i iit, sans doute, les comtés actuels de Kent, Essex, ^28 BKOWULF Middlesex, Surrey, et Sussex, nt les rois nombreux et divers reconnurent l'autorité d\££delberht, fils d'Eormanric, prince . Od ne pouvait opposer Le sermenl à La parole du roi. el à celle de L'évêque; et celui qui se battait dans le palais royal, était puni de mort, ou du châtiment particulier cjue Le roi avait la faculté de lui infliger. La haute trahison, le complot contre la vie du roi, la rébellion sur ses domaines, étaient pnnis de mort (2). Le roi recevait, à son accession au trône, le serment de tidélité de tous ses sujets ^3), Agés au moins de douze ans 4. /Edelb., §7, 21. 2. JEdf., §4; Gnut, II, § 58. 3. « Imprimis ut omnes iurent in nomine, Domini,... fidelitatem Eâdmundo régi..., in amando quod amabit, nolendo quod nolet », Eâdm., III, § 1, Thorpe, I, 252. — « Omnis enim duodecim annos habens et ultra, in alicuius frithborgo esse debet et in decenna ; sacramentumque régi et haeredibus suis facere fidelitatis, et quod nec latro erit, nec latro- cinio consentiet », Fleta, lib. I. cap. XXVII, §4 — (25 juillet 1280) : « Pateat universis tam clericis quam laicis per regnum Norwegie consti- tutis presens seriptum visuris vel audituris quod anno domini m0, ce0. lxxx0. in festo sancti Suithuni Bergio in ecclesia cathedrali magnificus princeps et nobilis dominus. Eiricus dei gracia rex Norwegie illustris filius domini Magni quondam regis coram reverendo pâtre et venerabili domino Johanne secundo divina miseracione. Nidrosiensi archiepiscopo qui eum coronando in regem coronam capiti eius inposuit. ipsiusque suffraganeis et multis clericis et laicis qui présentes fuerant. tactis ewan- geliis iuramentum prestitit in hune modum. Profiteor et promitto coram deo et sanctis eius a modo pacem et iusticiam ecclesie dei. populoque mihi subiecto observare. pontificibus et clero. prout teneor. condignum honorem exhibere. secundum discrecionem mihi a deo datam. atque ea que a regibus ecclesiis collala ac reddita sunt . sicut composition est inter ecclesiam et regnum . inviolabiliter conservare . malasque leges et con- suetudines perversas precipue contra ecclesiasticam libertatem facientes abolere et bonas condere prout de concilio fidelium nostrorum melius invenire poterimus . pat jatta ek gudi ok hans helgum mannum . at ek skal vardvaeita frid ok rettyndi haulagre kirkiu ok pui folki sem ek er overdugr ivir skipadr . Byscopum ok lœrdom mannum skal ek vœita vidrkvsemelega soemd efter pui sem ek er skyldugr . ok gud giœfr mer skynsemd til . ok pa luti halda obrigdilega . sem af konunggum ero kirkiunni gefner . ok aftr fegner sua sem sampykt er milium kirkiuiinar ok rikissens . Rong log ok illar sidueniur einkanlega pœr . sem mote LES SAXONS EN ANGLETERRE 233 requis, pour La majorité Légale chez les Germains. Le sou- verain nommait ensuite, les ealdormen dans les shires; les gérefans, dans les diverses cités ou districts, et il convoquait son witena gemot dont il avait désigné les membres. Comme chef de l'administration du pays, le roi avait le pouvoir (h4 frapper d'amendes, les officiers et les individus, dont la négligence ou les fautes, avaient compromis les intérêts publics : ces amendes étaient appelées : cyninefs oferhyr- nes ^1), cëst-à- dire désobéissance au roi. Le maintien de la paix publique est le devoir primordial du roi, et celui-ci frappe d'amendes ceux qui portent atteinte à la vie, à la propriété, ou à l'honneur (2) des hommes libres. ero haeilagrar kirkîu fraelsi aftakaok hetr skipa eftir pui sem framazt faam ver raad til af varom tryggastû m annum . Cum igitur ante corona- cionem did i regis dubilacio luerit . de regis iuramento . volens predictus pater ne huiusmodi dubilacio rediviva foret in posterum precavere . utile quippe etenhn est earn rem cognitam esse que ignorata vel dubia possit occasionem litigii ministrare . iuramentum seu professionem factam a domino rege . ad perpetuam memoriam . presenlibus Uteris duxit inse- rendam . et ad pleniorem rei evideneiam sigillum suum apposuit una cum sigillis venerabilium patrum . domini Andrée Osloensis . Jorundi Holensis . Erlendi Ferensis . Arnonis Skalotensis . Arnonis Stawangrensis. Nerue Bergensis . Thorfinni Harnarensis suffraganeorum Nidrosiensis ecclesie . Actum viii . Kal. Augusti loco et anno supradictis », Diploma- tarium Norwegicum, n° 09, p. 02. — « Duodecimo sermone sanximus ; Ut in ordinatione regum nullus permittat pravorum prœvalere assensum; sed legitime reges a sacerdotibus et senioribus populi eligantur, et non de adulterio vel incoestu procreati; quia sicut nostris temporibus ad sacerdotium, secundum Ganones, adulter pervenire non potest, sic nec Christ us domini esse valet, et rex totius regni, et haeres patriae, qui ex legitimo non luerit connubio generatus ». Cone. Calcuth. Legal. Spelm. p. 290 1. Cf Eàdw., % 1 ; Edelst., I, § 20,22.20; III, § 7; IV. § 1,7; V, §11 : Eâdm . III, % i, 0, 7 ; Eâdg . I, § 4 ; II, § 7. 2. Cf Hlodh , §9, M. 12. 13, 14; MU ,§ 37; .E.lelst., I, § 1 : III. § 'i ; V, ^ 5. 234 BEOWI l.K Dans les cas lies graves, il peul évoquer devant lui, Les instances criminelles auxquelles soul mêlés ceux que leurs richesses ou Leur rang semblaienl devoir soustraire à la jus- lice ordinaire. Au cours d'une guerre privée, le roi peul imposer la paix aux parties en présence, cl il L'ordonne, par tout le royaume, à certaines fêtes, telles que Noel ou Pâques. Le pouvoir roya] établit les grandes divisions du pays en shires : « Divisiones scirarûm regis proprie cum iudicio quatuor chiminorum regalium sunt ». (Eâdw. conf. i; 13). Il apparaît, aussi, que le roi, du moins en théorie, dut avoir Le pouvoir de délimiter, en cas de contestation, les propriétés privées : il déléguait, sans doute, cette attribution à ses officiers, dans le cas de conversion de fôlcland en bôcland. Mais l'institution essentielle, pour assurer la paix d'homme à h mime, est l'établissement des cours de justice, auxquel- les Les hommes libres peuvent soumettre leurs contestations. sans recourir aux armes. 11 y avait des cours de justice dans La Ma relu* et dans le (la, dont la création et le fonctionne- ment avaient été assurés, du consentement de tous les hommes libres. Puis, avec les progrès de la monarchie, le roi fut regardé, comme l'origine et le dispensateur de toute justice. quoique sous lui, les juges qu'il a nommés, l'administrent librement. Os juges sont régulièrement inspectés, selon L'usage franc et romain, par des Missi, chargés de punir les prévaricateurs, et de rechercher les dénis de justice. Asser rapporte, dans ses Annales, la réprimande faite par Jilfred à des juges ignorants : « Je m'étonne de votre audace, puisqu'ayant accepté les fonctions d'hommes avisés et prudents au conseil, vous avez négligé les enseignements de la sagesse ! Mon désir est que LES SAXONS EN ANGLETERRE 236 vous résigniez vos pouvoirs, ou que vous vous adonniez com- plètement à L'étude «les lois. . . •> Le r<>i représentai La juridiction suprême à Laquelle les parties pouvaient en appeler, parce qu'il exerçait sa domina- tion sur les autres cours de justice, qui réquisitionnaient la force publique, pour assurer L'exécution de leurs arrêts, et qui se trouvaient ainsi dépendre du pouvoir «entrai. La justice du roi découlait donc de son pouvoir, vire imperii (1). I. — Le Pardon. Quand un jugement était prononcé, il apparaît que dans certains cas, le roi avait le pouvoir de faire surseoir à l'exécution, et de pardonner au coupable. Cette prérogative remonte à une haute antiquité, cpmuie l'attes- tent de nombreux passades des lois anciennes (2). IL — La Confiscation. Avec l'extension des pouvoirs royaux et l'accroissement de la population! les anciennes compensations pécuniaires, furent jugées insuffisantes, et la confiscation des biens du coupable, au profit du roi, fut pra- tiquée comme une mesure plus sévère. Dans la haute trahison, le conseil à'JElfreâ décrète non seulement la peine de mort, mais encore la confiscation de tous les biens du coupable (3). Pour le crime d'avoir tiré le glaive dans le palais du roi, la loi d'Ini prononce la peine capitale, et la confiscation générale (4). Si un seigneur donne asile à quelque bandit, tous ses biens sont confisqués ; s'il 1. Cf. Ivlolst., I, 20 ; V, S 11 ; Eadg., Il, g :\ ; Thorpe, I, 200, 212, 240, 206; Cod. Dipt., n° 1258; /Edelr.; Ill, § Il ; Thorpe, I, 21)0; Cod, Dipl.\ n» 641. 2. « Si un homme tire son glaive dans It; palais du roi, cl qu'il soil pris sur le fait, il demeurera ;i la merci du roi, quj pourra le faire massa- crer ou lui pardonner », Kll'., § 7: lui, $6: Thorpe, I, 60, 106; lui. g 36; Thorpe, I. 124, 230. 250 208, 298, 330, :'». n et trans- former, par son silence, sa possession précaire, en propriété. V. — Fastus ou Convivium, Cyninges /cor m. Un des devoirs du roi était de faire en personne, ou représenté par les Missi, des déplacements périodiques à travers le pays. 11 en visitait les différents districts, y proclamait sa paix. confirmait les droits et privilèges des hommes et des collec- tivités libres, et entendait les plaintes contre ses officiers. Ces visites avaient pour origine, la première fonction du roi, celle d'arbitre des limites des propriétés privées, et le roi ne voulait point exciter la jalousie des cités rivales, en établissant dans l'une d'elles, seulement, le siège de son gouvernement. Ainsi, le roi mérovingien parcourait, en France, son royaume, sur un char attelé de bœufs; chez les Anglo-Saxons, le roi semble avoir passé à cheval, à travers les terres soumises à sa domination, ou il remontait encore sur un vaisseau, les cours d'eau navigables (1). Le roi avait le droit de réquisitionner pour lui-même et pour sa suite, le gite et la nourriture : ces obligations furent stipulées, même à l'endroit des Missi, et devinrent, par la suite, un impôt fixe (2), dont les monastères étaient souvent exonérés. I. Will. Malm., Gest. Reg., II, § 448. « Omni sestate, emensa statim Paschali festivitate naves per omnia littora coadunari praecipiebat ; ad occidentale m insulse partem cum orientali classe, et illa remensa cum occidental! ad borealem. inde cum boreali ad orientalem remigare consuetus ; pins scilicet explorator, ne quid piratai turbarent. Hyeme el vere, per omnes provincias equitando, indicia potentiorum exquire- bat, violati iuris severus ultor ; in hoc iustitiœ, in illo fortitudini stu dens ; in utroque rëipublicae utilitatibus consulens », Ges. Reg.., Il, § 15(5 ; Flor. Wig., an. 975. « Cum more assueto rex Cnuto regni fines peragrarat », Hist. Rames. Eccl. (Gale, III, 441). t. Cod. Dipl., no 143. « Necnon et trium annorum ad se pertinentes pastiones, id est sex convivia, libenter concedendo largitus est». LES SAXONS EN ANGLETERRE 241 Ces contributions furent même imposées, au profil de tous les officiers royaux, en mission par service, et dénommés Angelcynnes mèn, Faesting men, Râede fasting. VI. — Les Palefrois. Par voie de conséquence, le roi avait encore le droit de réquisitionner des chevaux, pour le trajet dune ville à l'autre, tant pour lui-même que pour ses messagers, et pour ceux qui l'escortaient (I). Il dut y avoir de ce droit des abus considérables, les chevaux ainsi mis au service royal, étant enlevés aux travaux des champs. Un droit semblable subsiste en Hongrie, pour les courriers du roi, sous le nom de Vorspann. VIL — Le Droit de Garde. Le roi jouissait du droit d'avoir auprès de lui, une garde d'honneur, pendant son séjour dans un district. Il était dénommé, en bas-latin. Vigilia et Gusto- dia, ou Head ward, en anglo-saxon (2). Cette garde devait demeurer sous les armes, pendant les chasses, auxquelles elle finit par prendre part (3). La garde des côtes de la mer était également un droit royal que subissaient ceux dont 1. « Faciebanl servit iuoi regis cum equis vel per aquam usque ad Blid- beream, Reddinges, Sudtone, Besentone : et hoc i'acientibus dabat pro- positus mercedem non de censu regis, sed de suo ». Domcsd. Berks. « Erat namque antea in illo supradicto monasterio pastus unius noctis régi, et octo canum, et unius caniculari pastus, et pastus noveni noctium accipitrariis regis, et quidquid rex vellet inde ducere usque ad Curig vel Willettun cum plaustris et equis, et si advenae de aliis regionibus advenirent, debebant ducatum liebere ad aliam regalem villa m quae proxima l'uisset in illorum via », Cod. Dipt., n° 1 08 i . 2. « Homines de bis terris custodiebant regem apud Cantuariam vel apud Sandwic per très dies, si rex illuc venisset », Domesd. Kent. « Quando rex iacebat in hac civitate. servabant eum vigilantes duodecim homines de melioribus civilatis. Et cum ibi venationem exerceret, simi- liter custodiebant eum cum arinis meliores burgenses cabalos habentes », Domesd. Shropsh « fsti debent vigilare in curia domini, cum pra'sens merit », Chartul. Evesh., ('. 24. 3. « (jui monitus ad slabililionem venationis non ibat quinquaginta solidos régi emendabat », Domesd. Berks. 16 1'vl 111 (>\\ I II les domaines étaient voisins de la hut. Ce droil dut être établi en raison des fréquentes incursions Scandinaves. Il es1 même probable que divers ports de la côte du Kent ei . .Fdelr., IV, § 2. » De telonio dando ad ByHngesgate. Ad Billingesgate, si advenisset una navicula, imus obolus telonei dnbatur : si maior et habefët siglas, unus denarius. Si arlveniat ceôl vel hulrus, et ibi iaceat, quatuor denarios ad teloneum. De navi plena lignorum, unnm lignum ad teloneum. In ebdoinada panum telonium tribus diebus, die dorninica, et die Martis et die Jovis. Qui ad pontem venisset cum uno bato. ubi piscis inesset, ipse mango unum obolum dabat in telonium, et de una maiori nave, unum denarium Homines de Kotomago, qui veniebant cum vino vel craspice, dabant rectitudinem sex solidorum de magna navi, et vicesimum frustum de ipso craspice. Flaudrcnses et Ponteienses et Normannia et Francia, monstrabant res suas et extolneabant. Hogge et Leodium et Nivella, qui per terras ibant,ostensionem dabant et teloneum. Et bomines Imperatoris, qui veniebant in navibus suis, bon arum legum digni tenebantui". sicut et nos. Pneter discarcatam lanum et dissutum unctum et très porcos vivos licebat eis emere in naves suas ; et non licebat eis aliquod foreceàpum facere burhmannis ; et dare telonium suum, et in sancto Natal! Domini duos grisengos pannos, et unum brunum, et decern libras piperis, et cirotecas quinque bominum, et duos caballinos tonellos aceto plenos, et totidem in Pascha : de dosseris cum gallinis. una gallina telonei, cl de uno dossero cum ovis, quinque ova telonei, si veniant ad mercatum. Snieremangestre, quae mangonant in caseo et butiro, quatuordecini diebus ante Natale Domini, unum dena- rium. et septem rliebus post Natale, unum alium ». LES n\\u\s I \ ANGLETERRE 217 folcland comprenait avec des espaces boisés, très étendus, ces retraites vénérées qui n'étaient comprises dans aucun lotissement « Lucos cl netnora consecrant », Tac. Germ., IX). Suc ces forêts, le i*oi exerçait tous les droits de la propriété privée, et dans chaque comté, il nommait quatre thanes (printarii fûre$tœ)s pour connaître de tous différends et délits, touchant aux forêts. Sous les ordres de ceux-ci, il y avait seize officiers secondaires, aidés chacun de deux archers, qui gardaient la foret et y faisaient des travaux d'entretien. Les primarii forestœ recevaient du roi, en paie- ment de leurs services, et par année, deux chevaux, dont L'un était sellé, un sabré, cinq lances, un javelot, un bou- clier et deux cents shillings d'argent ; aux officiers secon- daires, il était remis : un cheval, une lance, un bouclier, et soixante shillings ; aux archers, enfin, une lance, un arc, et cinquante shillings. Os officiers étaient exemptés de toutes charges ; ceux de la seconde classe faisaient le service des audiences de la Cour des Forêts (Swânmot), où le roi, quand il était présent, demeurait seul juge des différends, soumis à la décision de ses officiers. La cour tenait ses assises quatre fois l'an ; elle pouvait ordonner les épreuves judiciaires, et exercer les droits de juridiction souveraine, comme les cours supérieures. Les personnes de ces officiers étaient inviolables, et sévèrement protégées par la loi : la violence envers eux, entraînait pour l'homme libre, la perte de sa liberté ; quant au serf, on lui tranchait la main, et en cas de récidive, c'était la peine de mort qu'il subissait. Les délits commis dans les forêts étaient de diverse nature, et d'un degré différent de gravité. Les ferse forestàè n'étaient j3as aussi protégées que les jfersè régules. Le délit d'avoir chassé une bête de la forêt, volontairement ou sans intention, était puni pour l'homme libre, d'une amende de dix shillings ; pour le serf, de la flagellation. Mais s'il s'agis- 218 BEOWl II sail d'une bête royale ; d'un cerf, par exemple, L'homme Libre perdait Le senium libertatis, et Le serf, sa vie. Les évêques, h*s abbés et les barons n'étaient pas inquiétés pour avoir chassé dans les forets royales, hormis le ras où ils tuaient im cerf : le roi prononçait alors contre eux, telle pénalité qu'il lui plaisait fixer. La chasse du chevreuil, du lièvre et du lapin, était passible d'amendes. Les loups, les renards et les ours n'étaient pas regardés comme gibier de forêt : on pouvait les chasser avec impunité, hors des limites de la forêt. On ne pouvait y couper de menu bois, sans l'autorisation du primarius, et celui qui abattait un arbre, devait payer une compensation de vingt shillings. Tout homme libre (mediocris) pouvait chasser sur ses propres terres, mais sans équipage ; l'homme noble (liberalis), pou- vait avoir une meute, mais à une distance de dix mille de la forêt royale. Si un chien pénétrait dans le rayon de celle-ci, le maître était puni d'une amende de dix shillings, et s'il poursuivait une bête dans la forêt, l'amende était portée à douze cents shillings. Telle fut la législation des forêts sous Gnut : sa sévérité même donne une preuve de l'extension du pouvoir royal, au commencement du xie siècle. Néanmoins, les dispositions de la loi consacrent le droit de chasse des nobles, de toutes bêtes des forêts royales, à l'exception du cerf ; elles autori- sent, encore, tout homme libre à chasser sur sa propriété, à condition qu'il n'empiète pas sur les chasses royales Mais cette législation n'avait pas toujours présenté la même rigueur : .Elfred autorisait bien le possesseur du laenland, à pourvoir à sa subsistance, par la pêche et par la chasse, et jusqu'au xe siècle, les évêques avaient conservé, proprio iitre, le droit de chasse dans leurs forêts (1). 1. Cod. Dipt., ii°s 1086, 4287 : « Sert et venationis sepem domini LES SAXONS K\ ANGLETERRE *249 Quelquail été l'importance de La chasse, elle Qe demeu- rait pas Le droit forestier Le plus important. Los faines de la forêt qui servaient de nourriture aux troupeaux de pores, et les coupes de bois, constituaient les rendements essentiels de la foret. Les chartes royales en octroyaient la concession, à titre onéreux, à des particuliers, ou à des corporations, telles des monastères, qui s'étaient élevés au cœur de la forêt. En 845, -Edelwulf concède à Badonod, un droit de pâture, pour ses troupeaux, avec ceux du roi, sur les terres de la cité de Canterbury (Cod. Dipl. N° 259). En 855, le même roi fait don à Dun, son thane, de deux chariots de bois coupé dans la forêt royale ; en 839, il fait à Dudda, la même libéra- lité. En 772, Offa, en concédant des terres à l'abbé .Edel- nod, y ajouta un droit de perpétuelle pâture, avec licence de mener paître une chèvre, avec le troupeau du roi, dans la forêt royale. Les chartes font allusion à diverses catégories de forêts royales, qu'il convient de distinguer : les forêts tel- les que Saenling, Blean, Andred, étaient dites, silvœ regales : le roi pouvait concéder sur elles, les droits de pâture et de coupe, qui lui étaient propres. Les forêts, appartenant aux cités et aux communautés, étaient dénommées silvœ commu- nes (ceasterwara-weald, burhwara-weald) : le roi sur elles, concédait aux habitants de la cité, ou aux membres des col- episeppi ultronei ad aedificandUm, repperiantur, suaque, quandocunque domino episcopo libererit, venabula destinent venatum ». ±. Cod. Dipl . n° 276 « Et decern eatros cum silvo (sic) honestos in monle regis, el communionem marisci qnae ad illam villam antiquitus cum recto pertinebat ». Ibid.. n° 241. « Duobusque earris dabo licentiam si If am ad illas secundum antiquam consuetudinem et, constiluidem \sic) in aestale per- ferendam in commune sill'a quod nos saxonic.e ingeménnisse dicimus » Ibid , n° 119. «. Et ad [)ascendum porcos et pecora, et iumenta in silva regali aeternalitèr perdono : et unius ca^rae licentiam in silva qua' vocatur Saenline ubi meae vadunt », w2.")0 IHOWII.K Lectivités, une jouissance commune. Dans une dernière caté- gorie, figuraient les petits bois, se rattachant naturellemenl à di's domaines, dont ils ne faisaient pas juridiquement partie; ces bois sonl ainsi désignés dans Les chartes : « ter- rain cum bommunibus utilitatibus, pascuis, pratis, sihis. piscariis».. « En 706, ^Edelveard dos llwiccas, limita son droit dcpAture, dans les forêts appartenant au bourg d'Eves- ham, à un troupeau de porcs, et ÊCgberht, en 835, (i), auto- rise un thane à prendre, du bois, pour ses constructions dans la forêt royale. XIV. — L'Atibaine. Au roi appartenait encore la protection de l'étranger établi dans son royaume. Et la conséquence de cette protection était le droit du roi à une part du wergyld de l'étranger, et à la propriété des biens de celui-ci, après sa mort. Dans la tradition anglo-saxonne, le roi, l'earl, lévêque sont les protecteurs nés de l'étranger, et comme contre-par- tie, ils héritent de l'étranger mort intestat, et de son vivant, ils reçoivent de lui une redevance pécuniaire, pour la pro- tection qu'ils lui accordent. En 835, Ecgberht abandonne les héritages de Gaulois et de Bretons, au monastère d'Abing- don. Les Juifs étaient protégés de la même manière que les autres étrangers, et dans ses lois Eâdweard le Confesseur, se déclare protecteur de tous les Juifs du royaume, titre et droit qu'il transmit à ses successeurs normands (2). 1. Cod. Dipt., ii° 56. « Eicepto eo, ut si quando in insula eidem rûri pertinente proventus copiosior glandis acciderit, uni solummodo gregi porcorum saginœ pastus régi concederetur ; et prêter hoc nulli, neque principi, neque prad'eeto, neque tiranno alicui, pascua constituantur ». Ibid . , n° 23(i. « Silva quoque omnis qua° illi aecclesia1 et suburbanis eius suppetit, in omnibus causis sit libera, et non secetur ibi ad regis vel principis sedificia aliqua pars materia1 grossi vel gracilis... ». 2. Ibid,, n° 236. « Similiter de hœreditate peregrinorum, id est Gallorum et Brittonum et horum similium, aecclesise reddatur. Pra^tium LES SAXONS EN ANGLETERRE '2 '\ I XV. — Les Touts. Il est probable qu'aucun homme libre ne pouvait entreprendre l'édification dun j>ont, sans l'autorisa- tion royale. Le péage que devait percevoir le constructeur, justifiait la licence royale* XVI. — Les Châteaux. Avec la centralisation du pouvoir royal, le monarque parvint à réserver à la Couronne, le droit exclusif d'élever des châteaux-forts, droit qu'il concé- dait à ceux qu'il voulait favoriser Dans le premier établis- sement de la cité, les habitants de celles-ci fortifient eux- mêmes leurs demeures, mais quand le comte, le roi ou l'évèque entrent en vainqueurs, dans la cité> ils s'empres- sent de détruire ces ouvrages. Un exemple de licence royale, se rencontre dans la con- cession faite par .Edelflaed et .Edelraed, en 880, à l'évêque de Worcester, pour lui permettre d'élever une forteresse dans la ville, autour de sa cathédrale, pour la défendre des invasions danoises (1). Au début de l'histoire anglo-saxonne > il a pu y avoir des forteresses, appartenant à des particuliers, comme Sulmonnes burh, ou chdlean de Siilman ; et par la suite (2), plusieurs grands de la cour du roi, reçurent le pri- vilège de fortifier leurs propres résidences, comme il advint des châteaux de Pentecost et de Rodberth, sous Eàdweard le Confesseur. quoqtie sanguinis peregrinorum, id est wergt/ld, dimidiam partem rex teneat, dimidiam a.'crlesiœ antedicta» reddant ». Eâdw. Conf , § 25. « Sciendum est quod omnes Juda'i, ubieunque regno sint, sub tutela et defensione regis ligie debent esse. Neque aliquis eorum potest subdere se alicui diviti sine licentia regis; quia ipsi Juda'i et omnia sua regis sunt. (Juod si aliquis detinuerit illos vel pecuniam eorum, rex requirat tanquam suum proprium, si vult et potest ». Cnut, II, § 40 : Thorpe, I, 400; Eâdw. Gud., § 12; Thorpe, I, 174: .Kdelr., IX, § 33 ; Cnut, II, | 40 ; Hen , I, X, § 3 ; LXXV, § 7. 1. Cod. Dipl., n° 1075. 2. Chron. sax., 1053. 252 BEOWULF XVII. — Les Routes. Les grandes routes étaient seules regardées connue routes royales. Les voies qui y aboutis- saient directement, appartenaient aux comtés. Chaque pro- priétaire dut avoir le privilège de tracer, dans ses terres, des routes et sentiers, à sa volonté, et les noms des routes sont souvent dérivés de ceux des possesseurs du sol (1). Will. — Les Ports. Les ports et havres pouvaient être affermés à des individus, ou à des collectivités, par un acte du pouvoir royal. Les ports, en raison des besoins naissants du commerce, étaient généralement ouverts : le roi avait le pouvoir de désigner ceux d'entre eux qui devaient être fer- més, et de lever cet interdit, quand il le jugeait opportun. En 994, /Edelraed et son conseil décident (2), que tout navire marchand qui entrera volontairement dans un port libre y sera reçu en amitié ; ef qu'au cas où il serait poussé, par la tempête, dans le port, il y trouverait asile, avec un refuge (fridburh), pour les hommes et pour la car- gaison. XIX. — La tutelle et le mariage. Les droits du roi, en matière de tutelle et de mariage, dérivaient de l'institution du comitatus ; ils étaient limités aux enfants et aux veuves des thanes, ou comités. La loi de Gnut (If, § 74, 75) contient à ce sujet, les dispo- sitions suivantes : « Que la femme demeure douze mois sans époux ; puis, qu'elle agisse selon sa volonté. Si elle choisit un époux dans l'année, qu'elle perde et sa dot, et tous les biens qu'elle pos- sède, du fait de son premier mari, et que son plus proche parent soit mis en possession desdits biens .. Si la veuve a 1. Bôhm, Reg. KaroL, n«s 248, 316; Red. Sing. Pers., Thorpe, I, 432. 2. ^delr.. Il, §2; Thorpe, I, 284. LES SAXONS EN ANGLETERRE 253 été enlevée, par violence, qu'elle perde également ses l>i«Mis, à moins qu'elle ne quitte son ravisseur... » XX. - Le Heregeatve, ou droit successoral. Ce droit prit naissance dans la coutume anciennement pratiquée, que les armes du cornes, lissent retour à sa mort, au roi. Ce droit se précisa et s'élargit avec les besoins de la royauté, et la loi de Gnut en fixa définitivement les détails, par les disposi- tions suivantes (Gnut, II, § 72, Thorpe, I, 414) : « Le droit dheregeatwe sera, pour un earl, de huit che- vaux, dont quatre sellés ; de quatre casques, de quatre cui- rasses ; de huit lances ; de neuf boucliers ; de quatre épées, et de deux cents solides, d'or. Pour un thane du roi, le droit consistera en quatre chevaux, dont deux sellés ; en deux épées, quatre boucliers, un casque, une cuirasse, et cin- quante solides dor. Pour un thane ordinaire, le droit sera dun cheval équipé; des armes du défunt, ou de deux livres... »> La succession de Deôdràed, évêque de Londres et d'Elm- ham, en 940, paya à la couronne un droit de quatre che- vaux ; deux épées ; quatre boucliers ; quatre lances ; deux cents livres d'or rouge, et deux coupes d'argent (God. Dipl. N° 957). En 94(i-9o6, la succession de realdorman /Ldelwald, paya au roi quatre chevaux, quatre lances, quatre épées, deux anneaux d'or, et de la vaisselle d'argent (God. Dipl. N° 1173). Vers 962, les héritiers de Beohtric payent à la Cou- ronne, quatre palefrois, deux épées, un anneau d'une valeur de huit solides, deux faucons, et les meutes (God. Dipl. N°492) (1). Aux termes de la- loi de Gnut, le temps suffisant était laissé à la veuve pour acquitter le droit successoral, dont il lui 1. Cf. Cod. JJipL, nos 0999, 716, 967, 979, 782,410, 685. 254 III n\\ I Li était fait, par Le roi, entière remise, quand son époui étail mort au combat, sous les yeux mémos de sou seigneur (1). Il ressort des explicitions précédente*, qtie le roi avait, par L'exercice des droits de la Couronne, les moyens suffi- sants de tenir son rang. Mais la plupart de ces droits furent perdus, pour la royauté, par suite d'aliénations successives. Le roi, en affermant, en concédant, ou en vendant la plupart de ces droits, s'enrichissait en fait, niais en diminuant le patrimoine de ses successeurs. t. Cod. Dipl., n° 721, Domesd. Berks : « Tanius vel miles regis dominicus moriens pro releva- mento dimjttebat régi omnia arma sua. et equum unum cum sella, unum sine sella Quod si essent ei eanes vel accipitres, pnesentabantur régi, ut si vellet, acciperet ». Fleta, II, cap. LV1I, §1, "2. « Impriniis autem debet quilibet qui tesfa- verit dorninum suum de meliori re quarn babnerit recognoseere, et postée a^cclesiam de alia meliori, et in quibusdam locis habet aecclesia melius animal de consuetudine, in quibusdam secundum vel tertium melius, et in quibusdam nihil : et ideo observanda est consuetudo loei », § 2 : « Item de morte uxoris alicuius viri, dum vir superstes fuerit, de toto grege rommuni secundum melius averium, quasi de parte sua : sed hoc non nisi de permissione et gratia viri ». CHAPITRE 11 La Cour et la Maison du roi La cour anglo saxonne parait être semblable à celle des empereurs francs : lors du premier établissement du comi- tatus, les offices de la maison du roi, d'origine purement domestique, furent recherchés en raison de l'accès qu'ils pouvaient donner auprès du roi. Les ducs et les barons se disputaient l'honneur de porter, au couronnement, la coupe du roi, de même que les électeurs impériaux d'Allemagne, servaient à table, celui d'entre eux qu'ils avaient élevé à l'empire. Les quatre grands-officiers de cour, sont dans les royau- mes germaniques, le Chambellan, le Grand-Maréchal, le Sénéchal, et le Grand-Echanson. Les noms sous lesquels le Chambellan est désigné, sont hraegel, pegn, littéralement : thane, ou intendant de la garde-robe, cubicularius, camerarius, bûrgpegn, et quel- quefois, dispensator, thesaurarius ou hordere. Il est difficile de préciser les fonctions exactes du chambellan, à la cour anglo-saxonne, mais elles différaient par de celles du cubi- cularius de la monarchie franque, et des comités largitio- iuun et reritm privatarum, des empereurs romains de la décadence. On peut avancer que le chambellan eut la gérance des propriétés royales, et la direction même de la 256 BEOWULF maison du roi I . En cette qualité, il devait être le chef reconnu des cyninges tûngeréfan, ou baillis du roi, sur les divers comtés. Et il esta présumer que plus d'un officier eut Le rang, le titre et les fonctions de chambellan (2 . Parmi les nobles qui furent chargés de ces fonctions, on relève les noms suivants (3) : JElfric thesaurarius, sous JElfred, 892. . Ldelsige camerarius, sous Eâdgar, 936. Leôfric hraegtpegn, sous iEdelren, lOOo*. Eâdrie dispensator regis, sous Kardacnut, 1010. Hugelinus camerarius, sous Eâdweard, 1044. Le maréchal (niarescalcus et cornes stabuli, chez les Francs), était, à proprement parler, le maître des écuries royales. Mais comme ses fonctions s'exerçaient, en fait, en temps de guerre, il devint bientôt, le chef des troupes delà maison du roi. Cet office était tenu par des nobles du plus haut rang, et quelquefois, par plusieurs d'entre eux. Les appellations anglo-saxonnes du maréchal, sont steallere, horspegn, stabulator, et strator regis. Il n'y a pas d'appa- rence que cet office ait existé avant la fin du ixe siècle, etl'on peut supposer qu'il fut introduit en Angleterre, par la famille d'Ecgberht. avec les coutumes de la monarchie franque, quelle apportait. Parmi les noms des maréchaux anglo-saxons, on relève ceux de (4) : 1. Hincmàr de Kheims, § 22. « De honestate vero palatii, seu specia- liter ornamento regali. necnon et de donis annuis militum, absque cibo et potu. vet equis. ad Règinam pra^cipue, et sub ipsa ad Camerarium pertinebat : et sollicitudo erat, ut tempore congruo semper futura prospi- oerent. ne quid, dum opus esset, defuisset. De donis vero diversarum tegationum ad Camerarium aspiciebat ». 2. « Gubicularios regis duos », Will. Malm.. II, § 180. 3. Cod. Dipt., nos 320. 1245, 715, 771, 810, 809, 904; Flor. Wig., an. 1040. 4. Flor. Wig., an. 897 ; Chroti . sax., an. 1047: Cod. Dipt., nos 1328. LES saxons m ANGLETERRE 267 « Ecgwtilf strator regis : cyninges horspegn, an. 89" . Dored steallere, 1020. E'sgàr steallere, 1044-1066. Robert lîlius Wimarc steallere. .Elfstân steallere. Eâdgâr steallere, 1060-1066. Raulf steallere, 1053-1060. Bondig steallere, 1060-1066. — stabulator. Eadnôd steallere. Lyfîng steallere. Alfred regis strator, 1052. Osgod Clapa steallere, 1047. » Le sénéchal est ordinairement appelé dapifer, ou discifer regis : il veillait à tout ce qui regardait le service de la table royale. Son nom anglo-saxon était discpegn, ou thane de la table, et les nobles dont les noms suivent, ont rempli cette charge (1) : « Eata dux et regis discifer, sous Offa, 785. Wûlfgâr discifer, sous Eâdwig, 959. .Edelmâer discpegn, sous^Edelred, 1006. Raulf dapifer, / „,, , ^ , ... > sous Eadvveard, 1060. Esgar dapifer, Atsur regis dapifer, ) -r„ , ... > sous Eadvveard, 1062. ïting regis dapifer, ) La reine et les princes du sang avaient un officier sembla- ble, dans leur maison : en 1060, il est fait mention de Godwine, reginae dapifer, et .Edelstân, fils d\Edelred, avait un discpegn, nommé .Elfmâer. Le sénéchal est aussi quali- 771, 828, 855, 864, 822, 859, 956, 1338, 773, 809, 9455, 84, 956, 1338. 4. Cod. Dipt., nos 149, 1224, 715, 808, 813, 722. 17 258 m <>w i ir fié de (Cod. Dipl, N°813)« regiae procurator aulae», titre que porta l<* grand Esgâr. Le dernier des officiers de la Couronne, grand- échanson, 24, 1294, 813, LES SAXONS KN ANGLETERRE 259 qu'on désignait par les noms de notarii ou de tabellio- nes (1 Dans un étal où le statut personnel était admis ; quand les parties ou Tune d'elles, n'étaient pas jugées selon la loi du pays, mais d'après celle de leur nation même, quelle fût franque, burgonde, ou romaine, la création de pareils légis- tes devint bientôt indispensable. La justice régie par la loi coutumière des tribus, pouvait être rendue par des officiers teutones, mais leur compétence était nécessairement en défaut, quand quelque homme libre venait invoquer devant eux, les maximes de la jurisprudence romaine, ou que surgis- sait un conflit de lois. Le clergé, par la connaissance des lettres et des lois latines, prend place dans le parlement carolingien (Hincmar, § 16, 19, 21). (Dôninges, Deut. Staatsr. p. 24 et s.). Mais le role du clergé n'eut pas la même importance en Angleterre, où Fou ignorait et les conflits de lois, et les notaires profes- sionnels (2). Ce n'est que sous le règne d'Eâdweard le Con- fesseur, que Ton rencontre la création de ces officiers. Ils sont désignés par les titres de cancellarius, sigillarius, notarius, et si le roi chargeait des scribes de la rédaction des actes publics, peut-être confiait-il aussi le soin de garder le 1. Hincmar, § 32. « Qui referendarius ideo est dictas, quod ad euni universae puhlicse deferentur conscriptiones, ipseque cas annulo regis, sive sigillo al) eo sibi comniisso immiret sen priniaret », Aimo, Gest. Franc, (V, 41 ; Eichnorn, I, 194. « Apocrisario sociebatur su minus cancellarius. qui a secrclis olim appellabatur, erantque illi subiecli prudentes et intelligentes ac fidèles viri. qui praeeepta regia absque immoderata eupiditatis venalitate scribe- rent, et sécréta illius fideliter cuslodirenl », Hincmar, § 16; Eichnorn, loc. cit. t. « Quo ni am labcllionum usus in regno Anglian non babclur », Mal., Paris, Ffp,,., III. 2(>0 BEOWULF sceau, el de l'apposer sur l<'s chartes, à quelque fidèle cha- pelain de sa coin', qui devenait ainsi, uu officier d'état. Ei l'on relève, dans le Codex Diplomaticus, les noms de (1) : « Eâdsige capellanus, 1038. Stigandus 1044. Heremannus, — lOio. Wulfwig cancellarius, Eâdweard, 1045. Reginboldus sigillarius, — — Reginboldus cancellarius, Eâdweard, 1045. . Klfgeat notarius, — Petrus capellanus, — — Baldwinus capellanus, — Osbernus capellanus, Rodbertus capellanus, — — Heca capellanus, 1047. Ulf capellanus, 1049. Cynesige capellanus, 1051. Wilhelmus capellanus, 1051. Godmanus capellanus, 1053. Gisa capellanus, 1060. » La femme d'Eâdweard, Eâdgyfu et son frère Harald, avaient aussi leurs chapelains, Walther, devenu évêque d'Hereford, et Leofgâr qui lavait précédé sur le même siège (2). L'institution des chapelains dans la maison du roi, remonte à une très haute antiquité ; avant ces derniers, des prêtres païens avaient dû prendre place dans le comi- tatus (3). 1. Flor. Wig., an. 1028, 104-4, 1045, 1047, 1049, 1051; Cod. DipL, nos 779, 810, 813, 844, 825, 891 . 2. Flor. W., an. 1000, 1056. 3. « Desiderante rege [AJchfrid] ut vir tant» eruditionis ac religionis sibi specialiter individuo comitatu sacerdos esset et doctor», Bède, Hist. EccL, II, 19. LES SAXONS KN ANGLETERRE 201 Parmi les officiers secondaires de la couronne, on peut citer encore le pedissequus, ou podessessor, dont les fonc- tions étaient celles de messager du roi. On relève comme titulaires de cette charge : le duc .Edelbeâb, pedessessor ; Bola, pedisecus; Alfred, pedisecus; Eâstmund pedise- cus (l). Dans Beowulf, Hunfcrd, l'orateur, est assis aux pieds du roi, « de aet fotum saet freân scyldinga » (1. 994). En Tannée 1010, le carnifex ou bourreau d'Hardacnut. est désigné comme un officier de haute dignité (2). D'autres titres et fonctions sont encore énumérés, tels que : Radulfus, aulicus ; Bundiuus, palatinus ; Deôrmôd, cellarius ; Wiferd, claviger ; Leôfsige, signifer ; /Elfwine. sticcere ; .Edelric, bigenga (3). Il est difficile de savoir si les fonctions qui sui- vent (4), eurent à la cour, un caractère permanent, ou tem- poraire : Brihtric et /Elfgâr, consilarii ; /Elfwig et Cyne- weard, pra?positi ; Godricus, tribunus ; Alred theloniarius. La parenté du roi faisait naturellement partie de la cour, où sont nommés : /Elfhere, ex parentela regis ; Leôfwine, pro- pinquus regis ; Hesburnus, regis consanguineus ; Rodbertus, regis consanguineus (5). La maison du roi comprenait une garde du corps, ou hûs- carlas, qui fut maintenue même après la conquête nor- mande : c'était là comme une association militaire, dont le roi était le grand-maitre. Cette institution apparaît à l'avè- nement de Gnut, et se développe sous le règne de ce prince, et de ses successeurs danois. Cnut désirant assurer la con- 1. Cod Dip/., nos [96, 199, 207, 220, 227, 281. 2. « .-Eliïicum Eboracensem'archiepiscopum, Godwinum comitem, Stir majorem domus, Thrond suum carnificem, et alios magna» dignitatis Lundoniam rnisit », Flor. Wig., an. 1040. 3. Cod. DipL, nos 813, 320, 346, 799, 745. i. Ibid., n'>s 811, 792, 793, 800, 945, 248. 5. îbid., nos 436, 813. 262 Mow i h quête encore précaire de Bon nouveau royaume; entouré de nobles au Loyalisme suspect, voulut créer autour de lui une tone assez imposante, pour prévenir les séditions, ou pour les étouffer. Les privilèges ef les devoirs des hûscarlas. furent arrêtés dans le Witherlags Ret, que Lappenberg a savamment commenté (Thorpe's Lappenberg, II, 202) : Les soldats de cette troupe d'élite, étaient armés de haches, de hauberts, et de glaives dorés; provenant de toutes nations, ils étaient au nombre de cinq à six mille, et soumis à une discipline rigoureuse. Un de leurs chefs, Gottschalk, fils d'Udo, demeura long- temps avec Gnut, en Angleterre, où il épousa une princesse de sang royal (1). Cnut, lui-même, ayant tué dans sa colère, un hus-carl, se soumit au jugement de rassemblée des trou- pes (stefn), et fut condamné à payer une compensation neuf fois plus forte que l'ordinaire. La punition des hûscarlas, était l'expulsion de l'armée, ce qui équivalait, pour le soldat condamné, à un arrêt de mort, au milieu d'une population hostile, à laquelle ces troupes royales faisaient plus lourdement sentir le joug de la servi- tude. Le soldat banni était qualifié de l'épithète dégradante, nithintf (rien, personne), et il avait le choix de quitter le royaume par terre, ou par mer. Il était conduit au rivage par ses anciens compagnons d'armes qui, après l'avoir embar- qué, l'abandonnaient à sa fortune : dès lors, il était regardé comme un étranger, un ennemi, un outlaw, et si les flots le ramenaient sur la grève, il y était massacré sans merci. S'il préférait s'éloigner par terre, il était conduit à la forêt pro- chaine, et là, ses frères le suivaient du regard jusqu'à ce que 1. Adam Bremen, II, 48, 50; III, 21 2. Suen Aggon, I, cap. X. LES SAXONS EN INGLETERRE '2(ï.\ sa forme eût disparu dans L'épaisseur des bois : ils poussaient . alors, trois cris, pour l'avertir de Leur présence, ei si, perdu dans la foret, il so retrouvail devant eux, il était mis à mort. Si trois hûscarlas accusaient simultanément l'un des leurs, ils étaient crus sur parole, et la pekie frappait aussitôt le coupable qu'ils avaient désigné. Des mesures aussi sévères, édictées pendant le règne de Gnut, restèrent toujours inexé- cutées, tant étaient parfaits Le loyalisme et la discipline de ces troupes royales. D'après un texte du Codex Diplomaticus (n° 956), les steal- beras ou maréchaux, semblent avoir été les chefs des hûscar- las. Bientôt, à l'imitation du roi, les grands du royaume s'entourèrent dune garde de Hûscarlas (I). Cette institution présentait une différence essentielle avec le comitatus ; les droits des comités n'étaient pas expressément stipulés, alors que la loi coutumière et la tradition assuraient aux hûs- carlas, véritables mercenaires, des privilèges et une solde déterminés. d. « Eodem die primitus illius Dànicos hûscarlas Ainunduni et Uaven- sweartum, de fuga relractos. extra civitaiis muros, ae die sequeote plus quam ce. viros ex curialibus illins in boreali parte Hiimbrœ fluminis peremerunt », an. 1065, Flor. de Worcester. CHAPITRE III L'Ealdorman ou Duc La dignité la plus proche du trône était celle d'ealdorman, ou duc. Le nom anglo-saxon de cet officier, en tant que chef d'armée, est heretoga ; en vieil allemand, herizzohho ; et en allemand moderne herzog ; mot composé de here, armée, et de fog a, chef. C'est en ce sens que Tacite parle du dux, chez les Germains : celui-ci est élu pour sa valeur, alors que le roi est choisi pour l'illustration de sa naissance. Mais comme les fonctions militaires du duc, chez les Anglo- Saxons, sont rares et temporaires, le titre d'heretoga, se rencontre peu fréquemment, étant remplacé par celui d'eal- dorman, ou aldorman qui implique des fonctions, à la fois civiles et militaires. Les auteurs classiques anglo-saxons, Siméon de Durham, Florent de Worcester, Henry de Huntingdon, et Bède lui- même, nomment indifféremment le duc, consul, princeps, dux, et cornes, alors que la Chronique et les chartes saxon- nes, rappellent invariahlement, ealdorman. Le mot ealdor, ou aldor, en anglo-saxon, marque la dignité princière, sans attribution d'autres fonctions. Dans Beôwulf, ce mot est employé comme synonyme de cyning, peôden, et autres mots s'appliquant à des personnages royaux. Comme nombre de LES SAXONS K\ ANGI.ETI UKK •2(>;> qualificatifs indiqua ni la dignité, dans les Langues teutones, ealdorinan est dérivé d'un adjectif marquant la dignité de l'àee et du rang (IV Beorhl ealdorman .Edcllllin Beorhl frid . Cum bra . O'sric Bcorn .Edellieard Wor . . .Edelmund Weohslân Heâbyrht Eâdbyrhl Burghard Muca Wnlfheard Ealdormen Dudda . O'smod . Wulfheard .Edelhelm Herein rbt Eânwulf. O'sric . Ceorl Ealbliere .Edelbcard H un be rhl Huda . O'sric .Edelwnir Ckron., an. 68t. 699. 750. 710. 755. 755 780. 794. 800. 800. — 800. 805. — 819. — 822. — 822. 823. 825. — 833. 833. — 837. 837. — 838. 845. — 845. — 851. — 851, 852. 852. 853. — 860. — 800. Dux Beda IV, 26 Flor.. 684. Dux. Edelsv., II. Flor., 750. Consul. II. Hunt, IV. Prsefeetus, Flor., 710. Dux. .'Edelw., Il 17. Flor., 755. Consul. H. Hunt, IV. Dtix./EdeIw.,I1.47. Flor., 784. Patricius. Sim I)., 780. Consul etjusticiarius, H. Hunt, IV. Dux. Flor , 800. Consul. H Hunt, IV. Dux Flor., 800. Consul. H Hunt, IV. Comes. Flor., 805. Dux. Flor.. 822. Dux. Flor., 822. Dux Flor , 823. Consul. H Hunt, IV. Duces Flor . 823. Dux. Flor., 837. Dux Flor., 837. Dux. Flor., 838. Dux. Flor., 845. Dux. Flor., 845 Cornes Flor., 851 . 853. Cornes. Flor., 851,853. Cornes. Flor.. 852. Cornes Flor. , 853. Cornes. Flor., 800. 871. Cornes. Flor.. 800. 87 266 BKOWU.F Los pouvoirs de L'éaldorman différaîetil sensiblemenl de ceux du duc, sur Le continent. Dans La constitution impériale des états germaniques, établie par Charlemagne, Le duc était un officier, supérieur au cornes, comte ou graf, et un duché comprenait, au point de vue administratif, plusieurs comtés sur lesquels le duc avait juridiction immédiate (1). Il y eut, an. 886. Cornes. Flor.. 886.Dux. Flor., 894. .Edelhelm . — 886, 894. 898. Dux. Flo*., 894. Beocca . — 888. Dux. Flor., 889. /Edelwold . . — 888. Dux. Flor., 889. /Edelred . . — 894. Dux. Flor., 894. /Edelnôd. — 894. Dux. Flor., 894. Ceôlwulf. — 897. Dux. Flor., 897. Beorhtwulf. — 897. Dux. Flor., 897. Wulfred. . — 897. /Edelred . — 901. /Edelwulf . — 903. Dux. Flor., 903. Sigewulf. . — 905. Dux. Flor., 905. Sigehelm — 905. Cornes. Flor., 905 .Edelred . . . — 912. Dominus et subregulus. Flor., 912. .Elfgâr . . — 940. Ordgàr . — 965. Dux. Flor., 904. /El there . — 980, 983. Dux. Flor., 979. yEdelmaar — 982. Dux. Flor., 982. Eâdwine . — 982. Dux. Flor., 982. .Elfric . . — 983, 985,992,993. Dux. Flor., 983. Birhtnôd. — 991. Dux. Flor., 991. /Edelwine . — 992. Dux. Flor., 992. .Edelweard . — 994. Dux. Flor., 994. Leôfsige . — 1002. Dux. Flor., 1002. /El f helm. — 1006. Dux Flor., 1006. Eâdric — 1007, 1009, 1012, 1015, 1016. Dux. Flor. in an. /Edelmeer ealdo rman. — 1013. Cornes. Flor., 1013. .El fric . — 1016. Dux. Flor., 1016. Godwine . — 1016. Dux. Flor., 1016. /Edelwine . — 1016. Dux. Flor., 1016. 4. Eichhorn, Staats-und Rechtsgesch.,1, 460. LES SAXnN^ in ANGLETERRE. *2()7 sans dotlte, des comtés sans duchés et des duchés sans comtés), c'est-à-dire que parfois, les titres et les fonctions de duc et de coude, se trouvaient réunis sur la même tête. Les ducs représentaient, aussi, des familles souveraines qui avaient été soumises à l'empiré des Francs, et ils gouver- naient comme oHiciers impériaux, leurs anciens royaumes : tels étaient les ducs, en Bavière et en Souabe. Les ducs étaient encore des chefs militaires, exerçant un commande- ment suprême, temporaire, dans les margraviats, créés pour la sécurité des frontières. Mais cet état de choses, de réalisation possible sur de vastes étendues territoriales, ne pouvait se rencontrer en Angleterre : le roi y conservait la plénitude de la souve- raineté, par tout son royaume, et les ducs n'étaient que ses officiers, revêtus sans doute de dignités, mais exerçant des pouvoirs définis et peu étendus. La rébellion d'un duc en Angleterre, à cette période de l'histoire, était aussi rare quelle était fréquente en Allemagne. Et l'ealdorman anglo- saxon, avait plutôt la charge de graf ou comte des Germains, véritable fonctionnaire, représentant de l'autorité royale, à laquelle il demeure lui-même soumis. Dans les lois anglo-saxonnes, on trouve nombre de docu- ments, ayant trait aux pouvoirs et à la dignité de l'ealdor- man. Mais les lois de tous les royaumes, ne font pas men- tion de cet officier. Les lois des rois du Kent, le passent sous silence, et s'il y avait des ealdormen dans le royaume, ils devaient être compris dans la catégorie des eorls ou nobles de naissance, de ceux que la loi d'/Edelberht qualifie cYeorl- cund, synonyme de betst, c'est-à-dire, le meilleur, l'homme du plus haut rang (1). Il n'est point question de l'ealdorman dans les lois d'Eadric et d'Hlôdhere : les procès se pour- 1. Mdelb., g 75 ; Thorpe, T, 20. 2C)H BEOWULF suivenl dans le palais du roi, devant Je stermelda ou Le wic-geréfa, mais aucun autre officier n'y est mentionné (1). Et jusqu'au début du ix'" siècle, la loi de Wihtraed, ne ren- ferme pas de dispositions concernant l'ealdorman (2). Bède rapporte qu'à la mort de Peada, en 661, les ducs des Merciens, Immin, Eaba et Eâdberht, se révoltèrent contre Osuuiu de Northumberland, et tirent monter Wulfhere sur le trône de son père (3) ; le même auteur ajoute que ceux-ci, ayant banni les princes, principibus eiectis, imposes par le roi étranger, retrouvèrent, et leurs franchises, et les territoires qu'ils administraient. Il demeure probable que ces ducs de Mercie et du Northumberland n'étaient pas seulement des officiers militaires, mais qu'ils avaient encore des fonctions fiscales et administratives (4). A une date peu éloignée de la précédente, on rencontre des ducs dans le Wessex et le Sussex (5) ; et l'on peut, dès lors, suivre l'institution des ducs, jusqu'à la fin de la période anglo- saxonne proprement dite, qui se termine avec Eàdmund Irensida. Depuis le règne d'Ini de Wessex, on peut retracer, avec quelque certitude, l'histoire des ducs, à partir des premières années du vme siècle, cent ans avant que Charlemagne eût modifié et refondu l'empire germanique. Au début, les eal- dormen sont peu nombreux et sont augmentés, avec l'exten- sion du royaume, jusqu'au jour où l'on vient à compter trois ducs dans le Kent, et seize en Mercie, en 814, sous Coenwulf. L'ealdorman était inséparable de la constitution du shire 1. Eâd. Hlod., § 5, 7, 16: Thorpe, I, 28, 1<>, 30, 'M. 2. Leg. Wi/it., Thorpe, 1,36. 3. Bède, Hist. Eccl.,\\\, 24. 4. Cod. DipL, n°986. 5. Ibid., nos 3l? 54, 987, 99t ; Bède, Hist. Eccl., IV, 13. LES SAXONS EN ANGLETKRHK 2()9 ou gà, les divisions territoriales et administratives étanl liées. Le nombre des ducs se trouvait donc affecté par le jeu do la guerre ; par l'adjonction ou la disparition de sbires, au cours des conquêtes et des revers de l'histoire. ^Elfred décide que si un homme désire changer de seigneur (hlâford- soén, droit possédé par tout homme libre), il doit accomplir cet acte, en présence, et du consentement de l'ealdorman qu'il a d'abord suivi dans son sbire et auquel il doit par serment, aide civile et militaire (1). Ini, d'autre part, décrète que l'ealdorman qui aura favorisé la fuite d'un voleur, devra se démettre de ses fonctions dans le shire, à moins qu'il n'obtienne son pardon du roi (2). L'ealdorman est considéré, dans ce dernier cas, comme l'officier judiciaire supérieur, dans le comté, comme le graf parmi les Francs. Deux fois Tan, le duc devait tenir un shiremoot, ou assises générales du comté, assisté de l'évêque. Cette assemblée contrôlait l'application des lois civiles, criminelles et ecclé- siastiques : « Que deux fois dans l'année, un shiremoot soit tenu, décrète Eâdgàr : l'évêque du shire et l'ealdorman devront y être présents, pour veiller et aux lois de Dieu, et à celles du siècle » (3). La même disposition se trouve dans les lois de Cnut (4), et celles d'Alfred (5) punissent d'une lourde amende, ceux qui auront rompu la paix publique, en combattant dans le folcmo ;t, devant l'ealdorman du roi. En Lan 780, la Chro- nique saxonne rapporte que les nobles du Northumberland brûlèrent, à Seletun, un ealdorman pour ses exactions : ce 1. Leg. -hUf., $ 37 : Thorpe, I. 86. 2. Leg. [ni, % 36 ; Ibid., I, 124. 3. Eâdgâr, II, £ 5: Ibid., I, 208. 4. Cruil. Sec § 18 ; Ibid., I, 386. :» KltV., § 38; Ibid., I, 86. 270 BEOWULF châtiment fut approuvé parle roi. Henry de Hungtingdon i) commente ainsi ce l'ail : « L'année suivante, les princes ei les principaux officiers du Northumberland, brûlèrent leur consul, parce qu'il avail été plus sévère que juste ». Les chartes anglo-saxonnes fournissent de nombreux exemples de la présidence du shiremoot judiciaire, par l'eal- (lornian du shire. En 82i (2), au sujet d'un droit de pâture appartenant à la cathédrale de Worcester, un shiremoot fut tenu à Clofeshoo, sous la présidence de l'ealdorman du comté, au cours duquel i'évêque donna caution, et prêta serment. En 1038, dans le Herefordshire, une assemblée analogue fut tenue à JSgelnodesstân, en présence de I'évêque JEdelstàn, et de l'ealdorman Ranig, les thanes du comté étant convoqués (3). Il ressort des faits précédents, que l'ealdorman était vérita- blement à la tête de la justice du comté, et qu'il pouvait connaître tant des matières civiles que des criminelles. Les scirmen, scirgeréfan ou sheriffs étaient ses officiers, agissant sous son autorité, et partageant avec lui les pouvoirs exécutifs et judiciaires. Dans le sbire, l'ealdorman, comme le graf franc, était le chef militaire du hereban, posse comitates, ou levée en masse des hommes libres. Il se mettait à la tête de la force armée, pour réprimer les séditions ou repousser les invasions, aux frontières du shire qui avait été commis à sa garde. En 800, un ealdorman des Merciens, /Edelmund, livre bataille aux Hwiccas, qu'il repousse ; l'ealdorman Weôxstan(4), se rencontre victorieusement avec les hommes du Wiltshire. En 837, .Edelhem conduit les hommes de Dorset contre les Danois ; en 860, Osric, avec les hommes du 1. Ken. Muni, lib. IV. 2. Cod. Dipt., n° 219. 3. Ibid., nos 219, 275. 4. Car on., sax., an. 800. ils SAXONS I SW ANGLETERRE 271 Hampshire, et l'aide de L'ealdorman, /Edelwulf, repousse victorieusement les Danois, dans les environs de Win- chester (1). L'ealdorman est done bien à la tète de la force militaire du comté, comme il est le chef de la justice du shire. C'était l'État qui donnait au duc les moyens de tenir son rang. L'ealdorman jouissait d'abord du revenu de certaines terres inaliénables, dépendant du domaine de la Couronne, et il prélevait un tiers des impôts qu'il avait perçus pour le trésor royal (2). Le duc, appartenant d'ordinaire à la pre- mière noblesse, possédait des terres nombreuses par héri- tage, ou par une concession du roi (3;. De plus, dans un état social primitif, le duc touchait des redevances particulières de ceux dont il protégeait expressément la vie et les libertés. Ainsi, en 8oo, Ealhhun, évèque de Worcester et son cha- pitre, font donation viagère de onze bides de terres au duc Jidelwulf et à la duchesse Wulfdryd, à la condition que l'ealdorman protégera le monastère et ses franchises (i). En 90 i, Werfrid et le même chapitre accordent au duc Jidelred, à la duchesse et à leur fille, un domaine dans le Worcester, de 132 acres de terre arable, pour trois généra- tions, à charge de retour au donateur, et avec obligation de protection pour les bénéficiaires (5). Il evt probable que le duc prélevait encore une part du pillage ; qu'il touchait la rançon des prisonniers de distinction, et qu'il pouvait, enlin, réquisitionner les services des hommes libres, pour la cul- ture de ses terres et la garde de ses troupeaux. Il devait 1 Cf. C/iron. sac . an. 837, 845. 8o3, 800, 905, 10H>. t « Dovere reddebat 18 libras, de quibus denariis h a be bal rex Kdwardus duas partes et cornes Goduinus tcrtiam », Domesd. Ghenth. 3. Cod. Dipt , n° 237. 4. Ibid., n° 279. 5. Ibid., n° 339. 272 BE0W1 IK jouir ni fait, sinon en droit, aè tous les regalia^ et il apparaît même qu'à L'exemple des évêques, il ait parfois, battu mon- naie. Comme chef de la force publique, La protection du duc était sollicitée de toutes parts : elle s'obtenait par des redevances sur le produit des terres ; par un impôt fixe, ou par un louage de services. Le royaume anglo-saxon paraît donc constitué par une grande association aristocratique, dont les ealdormen étaient les membres, et le roi, le président-né. Les ducs étaient presque les égaux roi, et ils pouvaient contracter eux-mêmes, et pour les leurs, des alliances avec les membres de la famille royale. Ce n'était que du consentement des ealdormen que le roi montait sur le trône ; ce n'était que par leur soutien et leur alliance, qu'il s'y maintenait. Il ne pouvait, sans les consulter et sans être approuvé d'eux, modifier, abroger, ou promulguer les lois : ils étaient en un mot, les conseillers du roi, et les modérateurs de son pouvoir. Le wergyld de l'ealdorman était distinct de celui d'un noble ordinaire, et sa maison était regardée comme un lieu d'asile : le criminel qui s'y réfugiait, pouvait y demeurer trois jours, sans être inquiété (1). La violation de sa demeure était punie d'une amende de quatre-vingts shillings, qu'Alfred réduisit à soixante. La position seule de l'archevêque, était supérieure à celle de lealdorman, par une réminiscence du rang pré- pondérant du grand-prêtre païen. Le duc ne paraît pas avoir eu d'insignes particuliers de sa dignité : il devait avoir au front, un beâh, sorte de cou- ronne ; il devait revêtir une toge brodée, pour rendre la justice, et la cuirasse dor, réservée à la noblesse, quand il allait combattre. Le glaive et la main, devaient être portés 1. Leg. .Edehf., III, § (i. LES SAXONS KN ANGLETERRE 27,'{ devant lui, comme symboles de sa juridiction civile cl cri- minelle. Les questions suivantes ont été posées sur les fonctions des ducs : celles-ci étaient-elles héréditaires, viagères, durante beneplacito, ou benemerito ? Il y a peu d'exemples de L'hérédité, dans la charge de l'ealdorman : citons seulement le cas dVElfric, succédant en Mercie, à son père ^Ëifhere, l'an 933. Ce n'était là qu'une exception au principe, que la dignité de duc était viagère ; que même, les titulaires n'en étaient revêtus pour un cer- tain nombre d'années, et qu'ils la pouvaient perdre pour trahison et pour fautes graves, dans leur administration (1). Il demeure constant que les ducs étaient choisis dans les familles de la plus haute noblesse, descendant, parfois, des antiques maisons royales. Avant l'extension des pouvoirs du roi, les ducs adoptèrent souvent les formules de la royauté elle-même : au ixc siècle, Oswulf, ealdorman du Kent du Sud, s'intitule : « Dei gratia dux » ; et Sigewulf et Sigehelm qui figurent au x° siècle, parmi les ducs de Kent, apparte- naient à la famille de Sigeraed, roi de cette province. A la promulgation de la constitution de Cnut, le role politique des ducs alla en s'effaçant, jusqu'à ce qu'ils devinssent réduits, comme les ducs francs, à la condition de fonctionnaires royaux, en mission dans les provinces, sous la dépendance immédiate du roi et inférieurs, en rang, aux grands-officiers de la Couronne. I. Leg /Elf, £ 40. « îsta verb pfaeûbminata tellus prïmitiis fuit praepëdilus a quodam duce, nomine Wiilfherc» et cius uxore, quando illc uti'umquc et suum dominum regem .Ellïedum et patriam ultra iusinrandum quam régi et. suis omnibus optimatibns iuraVerat sine liceritié dereliquil. Tune: etiam, cum omnium iudicio sapientium Gewissorum cl Mercensium. potestatem et haereditatem dercliquit agrorum ». Co'd. DîpL, n° 1078. 18 CHAPITRE IV Le Geréfa Le nom généralement employé chez les Anglo-Saxons, pour désigner l'officier fiscal, représentant de l'administra- tion royale, était celui de geroéfa (God. DipL, n° 235). Mais un préfixe entrant en composition avec lui, précisait le carac- tère et l'importance des fonctions, dont le geréfa était investi : ainsi le scir-geréfa est-il l'officier du shirc, ou sheriff ; le tûngeréfa, l'officier des fermes, ou bailli (1). L'opinion généralement admise sur l'étymologie de ce nom est qu'il dérive de rôf clamor, rof, celeber, famosus, et du verbe rofan ou réfan, appeler à haute voix. Le nom de geréfa serait, de la sorte, synonyme de bannitor, officier qui pro- clame les actes du roi ; héraut qui donne lecture des réquisi- 1. On lit dans les lois d'Eâdweard le Confesseur : « Grève autem nomen est potestatis; apud nos aulem nieliil melius videtur esse quam pra'fectura. Est enim multiplex nomen : grève enim dicitur de scira, de wa'pentagiis, de hundredo, de burgis, de villis : et videtur nobis coinpositum esse e grid angliee. quod est pax latine, et ve latine, videlicet quod debet facere grid, i. e. paeem, ex illis qui inferunt in terram ve, i. e. miseriam vel dolorem... Frisones et Flandrenses comités suos meregrave vocant, quasi majores vel bonos pacificos: et sicut modo vocantur grèves, qui habent pi'tefecluras super alios, ita tune temporis voeabantur eldcreman. non propter senectiitem, sed propter sapientiam », cap. XXXII. LES SAXONS EN A.NGLETERBE 2/.) titms appelanl les hommes Libres sous la bannière du roi ; et la circonscription de cet officier, portait encore le nom de mânung ou bannum (1). Par ce seul terme, nombre de degrés divers d'autorité sont désignés, et quelqu'ait été, à, l'origine, la signification de ce mot, on ne peut mettre en doute la 1res haute antiquité de l'institution qu'il sert a désigner. Selon toute probabilité, les geréfan lurent les chefs primitivement élus, qui présidaient les assemblées des hommes libres du Ga, et qui promulguaient les lois dans Le -5 districts (2). Dans les constitutions germaniques et dans les documents anglo-saxons, le geréfa apparaît toujours revêtu de fonctions judiciaires : c'est lui qui tient la cour de justice, disposition prévue dans les lois d'Eâdweard : « Eâdweard, le roi, ordonne à tous les officiers (geréfan), de tenir un gemôt, une fois les quatre semaines ; de veiller à ce que chaque homme y ait ses droits consacrés, selon la loi, et que les procès y reçoivent une solution rapide » (3). Il est certain que les divers geréfan devaient être investis de pouvoirs très différents, et qu'il ne pouvait y avoir d'ana- logie entre le geréfa qui promulguait la loi dans le shire, et celui qui délimitait, par son arbitrage, les champs de deux voisins. 1° Le Heâhgeréfa. En général, le mot qui entre en com- position avec geréfa, précise les fonctions particulières de cet officier ; mais tel n'est pas le cas pour le heâhgeréfa, ou haut-geréfa dont le caractère demeure incertain. Il est diffi- cile de savoir si le rang eminent de cet officier, était attaché 1. .Edclst., V, 8, % 2, ?>, 4. 2. « Eliguntnr in iisdem conciliis cl principes, qui iura per pagos vicosque reddunt », Tacit., Germ., XII. 3. Leg.Eadto., I, § 1, 2, 11 ; Thorpe, I, 158, 160, !(>'*. -27f> itKi'W i ii à s;i personne <>n à sa fonction, el si cette dernière étaii exceptionnelle ou permanente. On lit dans la Chronique saxonne, de l'an 778, qu\ Edel- bald et He'ardberthl de Northumberland massacrèrent t rr>is heâhgeréfan, Ealhwulf, fils de Bosa, Cynewulf et Ëcga : et la conséquence immédiate de ces actes, parait avoir été la déposition d'i^Edelred, auquel ^Elfwold succède, sur le trône de Northumberland. Ces heâhgeréfan, étaient proba- blement des chefs de l'armée d'^delred, et Siniéon de Durham, en rapportant Je même fait, les qualifie de ducs. (litcfs. En 7cS0, Siinéon mentionne encore connue ducs. Osbald ci ^delheard, mais la Chronique saxonne les appelle heâhgeréfan. Cependant le heâhgëréfa avait un wergyld distinct, infé- rieur à celui de l'ealdorman. 2° Le Scirgeréfa, ou Sheriff. Le scirgeréfa est, comme son nom l'indique, le fonctionnaire placé à la tête du shire. pa'glts, ou comté ; il est aussi appelé scirman ou scirigman (1). C'est lui qui tient la cour du comté, scirgemot ou folcmot, et il parait avoir été d'abord élu par le peuple, puis rangé sous l'autorité royale, et contrôlé dans ses actes de juridiction, par l'ealdorman, et par l'évêque, Car, dans la législation anglo-saxonne, même du vm° siècle, l'ealdorman est en droit et en fait, le chef du shire (2) ; mais il n'y a pas d'apparence qu'il ait jamais siégé judiciairement, dans le folcmot, sans l'assistance du sheriff, alors que ce dernier pouvait y siéger, parfois, sans le duc. D'habitude, la cour tenait ses assisses, sous la présidence I. Leg. Ini, % 8: .Edelst. v. c, 8. § 2, 3, 4; yËdelwine scirman.. Cod. DipL, no 761, .EHelwine scirgeréfa : Ibi/L. n° 732, Wulfsige preôsl scirigman: and Wulfsige se scirigman: Ibid., n° 1288, Ufegeàt scire- man ; Ibid., n° 902. Leôfric scii'csman : Ibid.. n° *Ji29. t Leg. Ini. § 3G. IIS SAXONS K\ ANGLETERRE "277 de t'ealdorman, d<* L'évêque el du scirgeréfa, qui y portait Le titre d<> vicecomeSj vicedomimts. Sous le règne do Cnut, Le shiremoot tenu à /Egëlnodesstân, étail composé ôVJEdelstân, évêque d'Hereford, du duo Ranig, de sou lils Eâdwine, de Leôfwine el de Durcytel, Le blanc, de Tofîg, missus du roi, ol de Bryming, sheriff (Cod. Dipl., n° 7o.">), Mais, dans un procès retentissant, sur des biens-fonds à Wouldham, dans lo Kent, où l'archevêque Dunstân lui-même, était partie, le Litige fut tranché, par Le soul sheriff ou shireman, Wulfsige (Cod. Dipl., n° 1288) : au demeurant, l'évêque étant partie au procès, ne pouvait siéger à la cour. Dans un différend de même nature, à Snodland, dans le Kent, il n'est pas fait mention de l'ealdorman, et l'on peut conclure de cette absence, que la présence du sheriff à la cour de justice était toujours nécessaire, alors que celle de l'ealdorman n'était pas indispensable (l). Par les dispositions des derniers rois de la période anglo- saxonne, l'on voit que le scirgemôt ou cour du sheriff, tenait ses assises, devant lesquelles étaient soumises les causes les plus importantes (2). Mais les fonctions judiciaires du scirgeréfa, n'étaient pas les seules qu'il exerçât. Il était encore chargé de l'exécution des lois, de la police supreme dans le comté, de la promul- gation des lois, décrétées par le roi et son witena-gemôt (3). Mais le scirgeréfa était surtout le principal officier fiscal du comté. 11 percevait les amendes et les taxes foncières, établies pour assurer les services publics (i). Le sheriff était 1. Kddsl.. [V,§ 1 ; Thorpe, [,220. 2. Leg Eadg., II. 5: Cnut, II, 18; Thorpe, I, 268, 386./ 3. .Edelst.. I, § 26 : III, § 7: IV, £ 2; IX, § 8; Thorpe, I, 212, 219, 222, 262, 342,366; Eâdm , III. § 5 : Thorpe, I, 253, Leg. .Ivlelr., I, § 4: Thorpe. I, 282. 4. Cod. Dipl., nos 1323, 328, 1258. 278 BEOWULF lé chef de La milice ou levée des hommes Libres, qu'il prépa- rait et convoquait à la guerre. Si les fonctions du scirgeréfa ont pu être électives, au début de La monarchie, elles furent données, par la suite, au seul choix du roi. Le sheriff recevait du monarque, une part des impôts qu'il avait perçus, et il était souvent possesseur de propriétés étendues, dans le district. Des terres déter- minées et inaliénables, dans le comté, pouvaient être attri- buées au sheriff, car on rencontre dans les textes les mots geréf-land, geréf-mâed, qui indiquent que les biens dont il s'agit, étaient affectés non au slierili' lui-même, mais à sa fonction. On retrouve dans les chartes, les noms de quelques-uns de ces officiers, dans les divers comtés : Berks. Devonshire . Dorsetshire . Essex. . . Hampshire . Herefordshire Cyneweard (1). Gôdric (2). Hugh the Norman (3). Alfred (4). Leofcild (5). Rodbeard steallcre (6). Eadsige (7). Eâdnôd steallere (8). Jilfnôd (9). Bryning" (10). 1. Cod. DipL, n° 948. 2. Ibid., n° 840. 3. Flor. Wig., an. 1008. 4. Cod. DipL, n°871. 5. Ibid., nos 788, 869,870. 6. Ibid., n° 859. 7. Ibid., n° 1337. 8. Ibid., n° 845. 9. Chron. sax., 1056. ■10. Cod. Dipt. y no 755. LES SAXONS EN ANGLETERRE 279 Osbearn (1). Ulfcytel(2). Hertfordshire . . . Mfstàn(3). Ësgâr steallerc i I). Huntingdonshire . . .Eliïic(o). Gyneric (G). Kent Edelric (7). ^delwine (8). Esgâr steallerc (9). Leôfric (10). Osweard (11). Wulfsige preôst (12). Wulistân (13). Lincolnshire . . . Osgôd (14). Middlesex Elfgeât (15). Esgâr steallere (16). Ulf (17). Norfolk Eâdric(lS). I. Cod . no 833. i>. Ibid., n° 802. 3. Ibid , n° 945. 4. Ibid., n° 864 5. Ibid., n° 903. 6. Ibid . n° 90(>. 7. Ibid., nos 1323. 1325. 8. Ibid., nos 731, 732. 9. Ibid., no 827. JO. Ibid , no 929. \\. Ibid., nos «47, 85i. 12. Cod. DipL, n° 1288. 13 Ibid., n° 1258. 14. Ibid., n°13i9. 15. Ibid., no 885. 16 Ibid , no 855. 17. Ibid., n° 8'.3# IS. Ibid., n° 785. "280 iu;mw i i.i Norfolk and Suffolk . Tolig (1). Northampton . . Marleswegen 2 . Nfordman 1 3). Somersetshire . . . Godwine (4). Tpfig (5). Tauid or Touid (6). Suffolk ..... J^HVic (7). Tolig (8). Warwickshire . . . Uua (9). Wiltshire .... Eânwulf Penhearding (10). Worcestershire . . Leofric (1 1). II n'existe point de documents, permettant d'affirmer que les fonctions du sheriff aient été annuelles, ou de quelque autre durée limitée. Le clergé, comme on le peut voir, parmi les noms ci-dessus, n'était pas exclu de cet office, de même qu'au temps du paganisme, chez les nations du Nord, le prêtre était souvent choisi pour juge, en dépit de son carac- tère sacerdotal (12). 3° Le Cyninges Géré fa, ou officier royal. Dans bien des cas, ce nom est employé comme synonyme de scîgeréfa. Ainsi, .Elfred rappelle par deux fois, que le cyninges- 1 Ibid., no» 833, *75, : Cod. Dip/., n° 789. 2. Cod. Dipl , n-s 950, 1289, 981 : Chron sax., an. 90(1. 282 HKOWTLK semble avoir été sons La surveillance de L'ealdorman : on L'a parfois comparé, el non sans raison, au praetor urbaniis u déterminer La nature el l'importance exactes de ses ronc- hons. 5° Le Portgeréfa. Gel officier présidait aux transactions commerciales, «'tail électif, et connaissait de toutes causes ayant trait au négoce : à Londres, il avait le rang de sheriff. On relève dans Les chartes, les noms de Swétmanet .Llfsige, pdrtgeréfan pour Londres et Canterbury : .Llfsige, pour Bodmin, et Leôfcilcl, pour Bath (1). La meilleure partie des revenus de cet officier, devait provenir des frais de justice, dans les affaires dont il connaissait. 6° Le Wicgeréfa. Cet officier exerçait les mêmes fonctions que les précédents, dans les villages, et dans les villes, for- mées, à l'origine, d'un village. Mais ce titre était parfois étendu à des officiers, qui se trouvaient à la tête des villes royales. Ainsi la Chronique saxonne (an. 897), mentionne Beornwulf comme ayant été wicgeréfa, dans Winchester. Et dans les lois dïllodere et d'Eâdric, (§ 16, Thorpe, I, 34) ce nom est donné à l'officier du roi, à Londres : Cyninges wicgeréfa. Mais, en général, on peut supposer que le wicgeréfa était un officier suhalterne, et qu'il exerçait surtout ses fonctions, dans les villages réputés propriétés ducales ou épiscopales ; les autres, qui dépendaient de la Couronne, étant directement administrés par le sheriff. 7° Le Tungeréfa. Le tûngcréfa est le villicus, ou bailli du domaine sur lequel il a juridiction. Quand il était placé à la 1. Cod. DipL, nos 857, 861, 872, 799, 981, 929, 789, 993. Cf. Leg. Eadw., § 1 ; Thorpe, I, 158; Eâdm , III,. g 5; Thorpe, I, 253; /Edelst., F, | 12; Thorpe,!. 200. LES SAXONS EN ANGLETERRE 283 tête des Pennes royales, il devait, en veillant aux détails de la culture, maintenir la paix entre les travailleurs des champs. A Londres, il paraît avoir été sous les ordres du portgeréfa, et l'assistant de celui-ci (J^lelc, IV, 3). D'après les lois d'^Elfred (.Klf., § 1, Thorpe, 1, 61), il était encore chargé de la uourriture et de l'entretien des prison- niers, el c'était lui, qui dans le domaine royal, était l'aumô- nier du roi : .Ldelstan prescrit à son tûngeréfa, de donner à un pauvre, un quartier de lard, une tonne de bière, des vête- ments pour douze mois, et ce, pour la rémission de ses péchés (JEdelst., I, § 1, Thorpe, I, 196). 8° Le Swângeréfa. Cet officier avait la juridiction des forêts, et présidait la cour du Swainmoot, qui connaissait des diffé- rends entre bergers et gardes des forêts ; des questions liti- gieuses sur les pâtures, les porcs et les usages des biens communs (Cod Dipl. n°219). L'organisation du swâna gemot fut définitivement établie par la constitution de Cnut, de Foresta (Thorpe, I, 246). Le geréfa n'était pas nécessairement un officier royal : des évêques, des caldormen, et même de simples nobles, avaient pour veiller sur leurs domaines un geréfa, qui rendait la jus- tice entre les serfs, comme le scirgeréfa^ l'administrait, dans le shirc, entre les hommes libres. La fonction essentielle du geréfa est donc essentiellement judiciaire, quelque soit l'ini- portanec de son rang, depuis l'officier royal, jusqu'au simple intendant des domaines d'un seigneur (1). 1. Cf. Ini, § 03: Cod. Dipl., nos 931, 8'*!. CHAPITRE V Le Witena Gemot Les barbares germains qui avaient contribué à la conquête romaine de l'Angleterre, s'étaient établis dans ce pays, en y apportant leurs mœurs propres, et les institutions de Leur ancienne patrie. Dans l'association volontaire qu'ils far- inaient entre eux, chacun conservait, avec un reste de liberté et d'initiative individuelles, le droit de parler et de délibérer, sur les intérêts généraux de la communauté. Celle-ci n'était pas trop nombreuse pour être consultée, et le souci de leur sécurité garantissait la fidélité de ses membres : car le Germain captif ou déserteur, ne pouvait attendre de ses ennemis, que la mort ou une longue servitude. Le danger commun, créait entre tous, une solidarité de fait. Ces associations étaient bien constituées, en vue de béné- fices communs, et pour assurer à leurs membres la garantie de leurs possessions. L'intérêt général et l'intérêt individuel se trouvaient ainsi liés. Mais le principe d'égalité chez tous les membres de la communauté, entraînait celui de la loi de Ja majorité. Si la minorité était faible, elle devait se sou- mettre ou s'insurger contre la volonté générale : si elle se trouvait, par le nombre et par les ressources, capable d'action efficace, elle pouvait renoncera l'alliance, et aller vers de nouveaux établissements. LES saxons IN ANGLETERRE 285 Quand le ùoriibre dos citoyens n'est pas excessif, le suf- frage de la majorité s'exprime dans une assemblée publique, où sont présents tous los membres de l'Ftat. L'existence 304. 5. Ibid., nos 353, -364, 1.107 LES SAXONS EN ANGLETERRE 289 reculés, ce nombre dut être moindre, puisque Bècle rapporte (Hist. EccL, II, 13) que le gemot réuni pour décider de l'adoption du christianisme dans le Northumberland, fut tenu dans une chambre, et que Dunstan se rencontra dans un local identique, avec les witan d'Angleterre (Ghron. sax., an. 978). Les membres du witena gemot n'étaient pas élus, et si au début, leur représentation fut élective, elle cessa de l'être du jour où les scirgeréfan et les ealdormen ne furent plus élus par le peuple (1). Le nom particulier, en saxon, de ces assemblées est witena gemot ; littéralement, la réunion des witan. Mais on rencontre encore : micel gemot, la grande assemblée ; sinodlic gemot, l'assemblée synodale ; seonod, le synode. Les noms latins appliqués au witena gemot sont concilium, conventus, synodus, synodale conciliabulum. Quoique syno- dus et seonod semblent se rapporter plutôt à des réunions ecclésiastiques qu'à des assemblées laïques, il n'apparaît pas que les Saxons aient fait, ici, de distinction, attendu que 1. « In Saxonum gente priscis temporibus neque summi cœlestisque regis inerat notitia, ut digna cultai eius exhiberetur reverentia, neque terreni alicuius regis dignitas et honorificentia, cuius regeretur provi- dentia, corrigeretur censura, defenderetur industria : sed erat gens ipsa, siculi nunc usque consistit, ordine tripartito divisa. Sunt denique ibi, qui illorum lingua tdilingi, sunt qui frîlingi, surit qui lassi dicuntur, quod in latina sonat lingua, nobiles, ingenuiles atque serviles. Pro suo vero libitu, consilio quoque, ut videbatur, prudenti, singulis pagis principes praeerant singuli. Statuto quoque tempore anni scmel ex singulis pagis, atque ab eisdem ordinibus tripartitis, singillatim viri duodecim elccti, et in unum collecti, in media Saxonia secus flumen Wiseram et locum Marklo nuncupatum, exercebant générale concilium, tractantes, sancien- tes et propalantes communis commoda utilitatis, iuxta placilum a se sta- tula3 legis. Sed etsi forte belli terreret exitium, si pacis arrideret gau- dium, consulebant ad bœc quid sibi foret agendum. » Pertz, monum. If, 361, 362. 19 290 BEOWULF 1rs affaires tanl ecclésiastiques que séculières, étaient sou- mises à la même assemblée. Mais il demeure probable, comme dans Le système de La monarchie franque, que le clergé délibérait seul avec le roi sur les matières purement ecclésiastiques. Il y a des actes sur lesquels ne sont apposées que les signatures du clergé, alors que dans d'autres docu- ments, ces dernières sont suivies et confirmées par celles des laïcs (1). Les pouvoirs du witena gemot 1° En premier lieu et d'une manière générale, les witan avaient voix deliberative, et jouissaient du droll d'examen de tout acte public qui devait Hre promulgué par le roi. 1. « Kegnante lui, Westsaxonum rege, subilanea qusedam incubuerat, nova quadam seditione exorla, nécessitas, et statim synodale a prima- tibus a>cclesiarum cum consilio prœdicti regis servorum Dei factum est concilium : nioxque omnibus in unum convenientibus, saluberrima de hac recenii dissentione consilii qua'stio inter sacerdotales œcclesiastici ordinis gradus sapienter exoritur, et prudentiori inito eonsultu, fidèles in Domino legatos ad archiepiscopum Cantuariœ civitatis, nomine Berdit- waldum, destinandos deputarunt, ne eorum praisumptione aut temeri- tate adseriberetur, si quid sine tanti pontificis agerent consilio. Cumque omnis senatus et uni versus clericorum ordo tam providenti peracta con- latione consentirent » Pertz., IL 338. « Theodoricus rex Francorum, cum esset Cathalaunis, elegit viros sapientes. qui in regno suo legibus antiquis eruditi erant : ipso autem dictante, iussit conscribere legem Francorum, Alemannorum et Baiuva- rioruni », etc. Eichhorn, I, 273. « Incipit Lex Alamannorum, quœ tem- poribus Hlodharii regis (an. 613-628) una cum principibus suis, id sunt XXXIII episcopis, et XXIV ducibus, et LXII comitibus, vel caetero populo constitua est. » Eichhorn, I, 274, note a. « In Christi nomine, incipit Lex Alamannorum, qui temporibus Lanfrido iilio Godofrido renovata est. Gonvenitenim maioribus nalu populo allamannorum una cum duci eorum lanfrido vel citerorun populo adunato ut si quilibet », etc. Eich- liorn, I, 274, note c. « Ut omnis legum Romanarum, et antiqui iuris LES SA\<»NS KN ANGLETERRE 291 2° Les witan délibéraient sur la rédaction des lois nou- velles qui devaient être ajoutées au folcriht existant, et qui ètaient_alor s promulguées de leur propre autorité et de celle du roi. Bède, dans son Histoire, s'exprime ainsi, à propos d'iEdelberht (1) : « Parmi les bienfaits qu'il prodigua à son peuple, il con- vient de citer les lois qu'il lui donna, sur l'avis de ses witan, selon l'usage des Romains, et qui ont été écrites en langue anglaise... » La promulgation de ces lois était un acte de la double autorité du roi et des witan. Les préliminaires des lois de Wihtrâed sont ainsi conçus : «... Sous le règne du plus clément des rois des hommes du Kent, Wihtrâed,... dans l'assemblée des hommes illustres du royaume,... lui-même et ces derniers ont décrété, d'une voix unanime, ces lois qu'ils ajoutent aux coutumes déjà existantes... » (2). Le début des lois d'Ini est formulé en des termes iden- tiques : « lui, par la grâce de Dieu, roi des Saxons de l'Ouest, a promulgué les lois suivantes, avee l'assistance et l'avis de Génred, son père, des évêques Hedde et Ercenwold, de tous ses ealdormen, et des plus sages de ses witan... » (3). Les préambules des lois dVElfred sont conçus en termes identiques : obscuritas, adhibitis sacerdotibus ac nobilibus viris, in lucein inlclli^en- tiii' motions deductn resplendeat. Quibus omnibus enueleatis atque in uniuii librum prudentium electione collectis, ht les regarder comme lois » (1). Les lois d'Eâdweard, comme celles d'Hlodhere, ne ren- ferment pas de préliminaires. Eâdmund, au conseil de GulintoD, débute ainsi (2) : « Ceci est le décret qu'Eâdmund, le roi, ses évêques et ses witan ont rendu à Culinton, sur le maintien de la paix, et sur la réception des serments de fidélité. » En 1008, .Edelred promulgue la disposition suivante (3) : « Voici l'ordonnance que le roi des Anglais a rendue, sur lavis de ses witan, tant clercs que lais... » Il résulte de l'examen de ees textes, que les witan exer- cèrent, conjointement avec le roi, les pouvoirs législatifs, et même qu'ils pouvaient l'exercer sans le roi, alors que celui-ci ne pouvait se passer de leur concours. Car en eux était représentée la nation, dont ils exprimaient la volonté, en la dirigeant. 3° Les witan avaient le pouvoir de contracter des alliances et des traités de paix, et d'en arrêter les termes. Après la défaite des Danois par ^Elfred, en 878, intervint un traité de paix entre ce roi et le vaincu, Gudorm .Edelstan. Le premier article de cet acte essentiel, est ainsi formulé (4) : (( Telle est la paix qu'^Elfred, le roi', et tous les witan de la nation anglaise, et tout le peuple de TEastanglia, ont arrêtée et confirmée par serment, pour eux-mêmes, et pour leurs descendants, nés ou ànaitre... » i° Les witan avaient le pouvoir délire le roi. La dignité 1. Thorpe, I, 59. 2. Ibid., I, 2-44, 240 3. Ibid , I, 30'k 314, 316, 318, 340, 342, 350, 358, 376, Cf /Edelr., Vil, § 24, Ibid., 1. 334, yEdelr IX, § 3(3, Ibid., I, 348. 4. Ibid., I, 452. LES SAXONS EN ANGLETERRE 293 royale était, chez les Anglo-Saxons, mi-héréditaire et mi- élective. Les rois étaient généralement choisis dans des maisons illustres, mais les witan se réservaient le droit délire la personne qu'ils voulaient voir régner. Les exem- ples sont nombreux de cas où les fils, ou descendants directs du roi, sont écartés du trône, en faveur d'un frère ou d'un autre prince, que la nation jugeait plus digne de régner. L'avènement au trône dVElfred eut lieu dans de telles condi- tions, et au détriment des enfants de son frère aîné : car la nation voulait sur le trône un prince énergique et guerrier, de sorte qu'Alfred, fort de la volonté de tous, eût pu en cas d'opposition, détrôner son frère Eldelred, et régner à sa place (1). Florent de Worcester rapporte, pour l'année 959, qu'Eâd- gar fut élu par tout le peuple d'Angleterre : « Ab omni Anglorum populo electus... regnum suscepit ». En 979, la Chronique saxonne poursuit : « Cette année /Edelred prit les rênes du royaume... et il fut sacré roi à Kingston, parmi la joie de ses witan anglais... » On lit dans la même Chronique, qu'à la mort de Swegen, en 1014, l'armée avait élu roi, Cnut : « Mais tous les witan qui étaient en Angleterre, clercs et lais, décidèrent d'aller quérir le roi JMelred, et ils décla- rèrent qu'aucun autre roi ne leur pouvait être plus agréable que leur seigneur naturel... » Cependant Cnut l'emporta, et après l'extinction de sa dynastie, tout le peuple élut Eâdweard le Confesseur, en 1042 : 1. « .Elfredus a ducibus et a praesulibus totius genlis eligitur, et non solum ab ipsis, verumetiam ab omni populo adoratur, ut eis praeesset, ad faeiendam vindictam in nationibus, increpationesin populis. » An. 871 . Siméon de Durham. 2\ > \ BEOWULF « Et, ajoute La Chronique, cotte année-là, mourut Harda- cnut, tandis qu'il buvait à sa table... Tout Le peuple acclama roi Eâdweard, comme c'était là sou droit naturel... » 5° Les witan (iraient le droit de dévoser le roi, si son gouvernement ne répondait pas au bien du people. En fait, l'exercice d'un pareil droit fut rare : l'histoire anglo-saxonne a' en fournit qu'un exemple : en 755, les witan «le Wessex, indignés des exactions du roi Sigeberht, le déposèrent, et nommèrent à sa place, son parent, Gynewulf. Ce fait histo- rique est rapporté par plusieurs auteurs. La Chronique saxonne de Fan 755, le mentionne brièvement : « Cette année-là, Cynewulf et ses witan privèrent Sige- berht de son royaume, excepté du Hampshire, pour ses démérites. » Florent de Worcester (Flor. Wig., an. 755) donne une his- toire aussi peu détaillée de cet événement, qu'Henri de Huntingdon rapporte assez longuement, et Siméon de Durham cite un roi du Northumberland, Alcred, comme ayant été déposé et exilé, du consentement de tout son peuple (1). 6° Le roi et ses witan avaient le pouvoir de nommer les prélats aux sièges épiscopaux vacants. On trouve de nom- 1. « Sigebertus rex, in principle secundi anni regni sui. cum incorrigi- bilis superbia' et nequitia^ esset, congregati sunt proceres et populus totius regni, et pro vida deliberatione, et unanimi consensu omnium expul- sus est a regno. Kinewulf vero, iuvenis egregius, de regia stirpe oriun- dus, electus est in regem. » Hen. Hunt., Hist. Aug. lib. IV. « Eodem tempore, Alcredus rex, consilio et consensu omnium suorum, regia1 familise principum destitutus societate, exilio imperii mutavit maiestatem. » Sim. Dun. an. 774. « Sed cum Aldoaldus eversa mente insaniret, de regno eiectus est. » Paul. Diac. Langob., IV, 43. « Generali nomine rex appellatur Hendinos, etritu veteri, potestate deposita remo- vetur, si sub eo i'ortuna titubaverit belli, vel segetum copiam negaverit terra. » Amm. Man., XXXIIÏ. 5. LES SAXONS EN ANGLETERRE 295 breux exemples de pareilles nominations, dans la Chronique saxonne, pour les années 971, 995, 1050. Ainsi, en 959, Dûnstan fut élu archevêque de Canterbury, dans les condi- tions suivantes : u Dehinc beatus Dunstanus, /Lthelmi archiepiscopi ex fratre nepos, Glaestaniae abbas, post Huicciorum et Lon- doniensium episcopus, ex respectu divino et sapientum con- silio. prima4 metropolis Anglorum primas et patriarcha. » (Flor. Wig., an. 959). 7° Ils avaient également le pouvoir de statuer sur les matières ecclésiastiques ; d ordonner des jeûnes, des aumônes, d'arrêter le jour des fêtes religieuses, et de fixer le montant des contributions dues au clergé. Les fêtes de saint Eâdweard et de saint Dûnstân furent fixées par les witan, au quinzième jour des calendes d'avril, et au quatorzième de celles de juin (1). Les lois renferment encore des dispositions touchant aux aumônes volontaires efforcées, à l'observation des jeûnes, à la célébration dominicale, aux règles monastiques, et aux dispenses et prohibitions de mariage (2). 8" Le roi et les witan avaient le pouvoir de lever des impôts pour assurer les services publics. Au début, les contributions des hommes libres durent être volontaires, mais elles perdirent bientôt ce caractère, et furent comprises sous la dénomination de cyninges gafol, ayant pour assiette, la mesure territoriale du hide. Au temps d'Ini, les witan fixent le montant de cette contribution, en orge, à six livres, par hide de terrain (3). Des impôts nou- veaux sont votés, pour les indemnités de la guerre danoise, 1. /Edelr., V, § 16, Cnut, I, § 47, Thorpe, I, 310, 370. 2. Cnut, ï, § 14, 15, 16, Ibid., I, 368; /Edelr., fX, § 6, VI, §41; Ibid., 1,342, 328. 3. [ni, § 59, Ibid., I, 140. 296 BEOWULF sous ^Edelred, et pour l'entretien de la flotte : en 1018, ces taxes s'élevaient, quand riles furent supprimées après trente- neuf ans, par Eâdweard, à 82.500 livres (1). 9° Le roi et ses witan avaient le pouvoir de mobiliser les forces de /erre et de mer, quand les circonstances F exigeaient. Le roi avait le droit propre d'appeler le ban des hommes libres et de requérir, eu tout état de cause, les services des comités et de leurs vassaux. Mais quand les circonstances exigeaient la levée et l'équipement de troupes plus considé- rables, le roi devait réunir les witan, pour convoquer l'arrière-ban ou hereban. On lit dans la Chronique, qu'en 999, le roi et les witan ordonnèrent des armements contre les Danois, et des prières publiques. Après la volonté expri- mée du roi et des witan, ces levées extraordinaires dépen- daient encore, en fait, du consentement national, et Svein, roi des Danois, ayant fait appel à Eâdweard le Confesseur, contre Magnus de Norvège, le peuple s'opposa, à l'unani- mité, à ce qu'une flotte fût envoyée à son secours (2). 1 0° Les witan avaient le pouvoir de conférer et de ratifier des concessions de terres, et iï autoriser la conversion de fôlcland en ôocland, et réciproquement . Toute concession de terre, du fait royal, à titre onéreux ou gratuit, est toujours accompagnée, dans le Codex Diploma- tics, de la mention « cum consilio, consensu, et licentia procerum ». Et la nécessité de ce double consentement s'explique, en ce que de pareils actes entraînaient la con- version de biens publics, ou fôlcland, en domaines privés, ou bôcland. Du même coup, les revenus publics dont le roi et les witan étaient les administrateurs fiduciaires, se trouvaient atteints, sauf dans le cas où il s'agissait d'un simple échange : 1. Cf. Chron. saxon. , an. 1006, 1008, 1018, 1052 2. Flor., 1047, 1048. LES SAXONS EN ANGLETERRE 297 en 858 (l), le roi et son l liane Wulflâf, échangèrent des domaines dans Le Kent, ^delberht recevant cinq hides de terres à Mersham, contre cinq qu'il donnait à Wassingwell. Le consentemenl ties witan, comme représentants de la nation, est encore nécessaire quand des terres sont attribuées au roi lui-même, comme personne privée. En 847, Edelwulf de Wessex obtint de ses witan, vingt hides de terres à Ham. La concession en est rédigée en ces termes : « Moi .Edelwulf, par la grâce de Dieu, roi des Saxons de l'Ouest, avec le consentement et la licence de mes évêques et de mes princes, je me suis attribué une terre de vingt hides d'étendue, en héritage... » (2). Offa, roi de Mercie, se fait concéder cent dix hides de terres conquises dans le Kent, de l'assentiment de ses conseillers (3). En !)64, le roi Eâdgar dota son épouse, ^Elfdryd, de dix hides de terres à Aston, dans le Berkshire, « consilio satellitum, pontificum, comitum, militum » (4). 11° Les witan avaient le pouvoir d'attribuer à la Couronne les biens de ceux qui étaient morts intestats et de confisquer au profit du roi, les domaines des condamnés de droit commun. .Elfred, condamné pour trahison et rébellion contre ^Edel- stân, perdit ses biens par jugement des witan, qui les con- fisquèrent au profit du roi (5). Encore voit-on les domaines d'hommes libres, condamnés pour vol, attribués à la Cou- ronne, avec la mention (6) : i. Cod. Dipl:, n° 284. 2. Ibid., n°260. 3. Ibid., no 4019. 4. Ibid., no 125li. 5. Ibid . n° 4442. 6. Ibid., n° 374. 298 BEOWULF « liisfo valde iudicio totius populi, seniorum el prima- 1 11 m ». Cinquante hides de terres constitués en majorat, par Ecgberht, en 825, au profit d'Aulton, à Winchester, lui lirriii retour à La mort du bénéficiaire infestai (1). 12° Les witan agissaient comme juridiction suprême, tant an civil qu'au criminel. Ces pouvoirs sont confirmés par de nombreux documents qui se retrouvent à foutes les pages du Codex Diplomaticus, avec les noms des parties, l'objet de la cause, les phases du procès... Mais la justice du gemot semble avoir été mise eu doute par les contemporains eux-mêmes. Un corps politique aussi nombreux ne pouvait faire preuve d'équité bien grande : les violences de la majorité emportaient maintes fois les suffrages, et des sentences rigoureuses telles que la mort, la perte des yeux, la mise hors la loi, étaient prononcées par la haute cour des witan, pour des crimes, et dans des desseins, le plus souvent, politiques. Tels sont les divers pouvoirs, très étendus, du gemot. D'ordinaire, le roi convoquait celui-ci, à quelque domaine royal, aux fêtes de Pâques, ou à la Noël : les witan pouvaient être réunis d'urgence, quand les circonstances l'exigeaient. L'assemblée s'ouvrait par un service religieux, et par l'affir- mation, chez ses membres, de leur adhésion à la foi catho- lique (2). Le roi leur soumettait alors les propositions sur les- quelles ils devaient délibérer, et celles-ci étaient acceptées, modifiées, ou rejetées. Puis, des messagers royaux allaient recueillir par les sbires, l'adhésion et le serment de fidélité des hommes libres, aux lois nouvelles. Le peuple est donc associé aux votes des witan, et saisi de leurs résultats, étant 1. Cod. DipL, no 1035. 2. Ibid., n° 4019. LES SAXONS EN ANGLETERRE 299 donné ce principe de La législation fceutone, que La Loi nail dos volontés jointes, du roi et de son peuple4. (Test ce qui explique que les capitula étaient signifiés aux homines libres du shire, qui leur donnaient une adhésion personnelle. Sur chaque Loi, préparée et votée par les witan, il y avait une sorte de plebiscite4 qui la ratifiait, ou qui la rejetait définiti- vement. Bien que les personnages essentiels fussent seuls nom- mes dans la composition du gemot, il est probable qu'en fait, l'homme libre du voisinage y devait venir, en armes, sinon pour y délibérer, du moins pour ajouter son acclama- tion à celle qui accueillait tonte mesure favorable à la majorité du peuple (1), dont la présence réelle ou fictive ne fut jamais obligatoire. Car ce sont les membres mêmes du gemot qui représentent le peuple, dans cette assemblée. Des dispositions ordonnées par Sigeberbt, sont rapportées comme ayant été prises, dans une assemblée procernm et populi (2). Une charte d'Ini, en 723, est consentie, cum prœsentia populations (3). Le 28 mai 92i, un gemot se réunit à Winchester, tota populi generalitate, et une autre assemblée s'ouvre à Wordig, en 931, tota plebis generali- tate (4), .Edelstan, en 938, déclare que certaines terres ont été confisquées au profit de la Couronne, du consentement du peuple, des seniores et des primates, et que les chartes, à leur origine, étaient octroyées par un acte solennel du peuple entier. Que le mot peuple ait été employé dans un sens res- trictif ou plus général, et quelque vague qu'ait été, en ces 1. « Et dixit omnis populis qui ibi «ulerat. Fiat, Fiai. Amen. » Cod. Dipl., no 1129. 2. Hon. Hunt., lib. IV. 3. Cod. Dipt., no 7:*. I. Tbid., nos H03, :J64, 186. MO BEOWl LF temps, L'idée de représentation, elle n'en existe pas moins à L'état virtuel, et d'aucuns ont pu voir, dans ces premières assemblées délibérantes, formellement respectueuses de la volonté nationale, le premier germe des institutions parle- mentaires en Angleterre. CHAPITRE VI Les Villes La ville bretonne, au temps de César, ne présentait qu'une sorte de citadelle, entourée dun rempart ou d'un fossé creusé, pour arrêter momentanément, les incursions de l'ennemi. C'est ainsi que s'étaient formées les oppida de Cassivelaunus, Caratac ou Galgacus, qui résistèrent souvent au génie du général romain. Mais de telles villes n'avaient qu'une importance politique ou stratégique, et ne compor- taient point d'unité administrative, ou de centre économique. Ce furent des colonies, avec ces derniers caractères qui constituent intégralement une ville, que les Romains lais- sèrent sur tous les points de la Bretagne, où les municipia apparurent de tous côtés. Leur tâche fut facilitée par l'accroissement de la population, car César rapporte que les demeures des Bretons étaient nombreuses, comme dans les cités des Gaules (1). Moins de quatre-vingts ans après le retour des Romains en Bretagne, et quarante ans après la soumission complète de l'île, par Agricola, Ptolémée, au commencement du ne siècle, vers l'an 120, énumère cinquante- 4. « Greberrima aedificia, fere Gallicis consimilia ». Bell. GalL, V, 12. M)2 111 ii\\ i i.i si\ viles en Bretagne, doni I existence détail pas toujours due aux efforts de La civilisation romaine 1). César, en effet, ne l'ait pas oiention de Londres, quoiqu'il est difficile de supposer qu'à l'époque de La conquête, romaine, cette ville n'ait pas été un centre important. Londres fut longtemps la ville principale des Cantii, que César a dépeints, comme le peuple le plus poli de la Bre- tagne, et les marchands qui taisaient le trafic aux rives Districts Villes Districts Villes Novantae. Loucopibia. Parisi' . . . Petuaria. Rhetigonium. Ordovices . . Mediolianium. Selgovae . . Carbantorigum. Brannogenium. Uxelum. Cornabii . . Deuana. Corda. Viroconium. Trimontium . Coritavi . . Lindum. Damnii . Colània. Rhage. Vanduara. Catyeuchlani . Salenae. Coria. Urolaniuni. Alauna. Simeni . . Venla. Lindurn. ïrinoantes. . Camudolanum. Victoria. Demetœ . . Luentinium. Otadeni . . Curia. Maridunuin. Bremenium. Silures . . . Bullaeum. Vacomagi Banatia. Dobuni . . . Corinium . Tameia. Atrebatii . Nalkua . ïuesis . Cantii . . . Londinium. Venicontes . Orrhea. Darvenurn. Texal i . . . De v ana. Rlmtupiae. Brigantes. . Epeiacum. Rhegni . . . Naeomagus Vinnovium. Belgae . . . Iscbalis. Gaturhactonium. The Hot Springs Calatum. Venta. Isurium. Durotriges . . Dunium. Rhigodunum. Dumnonii . Voliba. 0 lie an a. Ixcla. Eboracum . Tamare. Oiniunlodunum. Isca. LES SAXONS K\ kNGLETERRI 'M)\i anglaises, ne devaient pas ignorer celle ville, silure sur les bords d'un grand Ûeuve, ei à une distance peu éloignée de La mer. A cenl soixante ans de distance, Londres esl renommé comme centre commercial (1), qui avait pu se développer, sous L'égide romaine, pendant un siècle de paix. Mais Londres ne fut pas une colonia romaine : la première ville qui reçut ce titre, avec les avantagés qui s'y ratta- chaient, fut Gamelodunum, probablement le breton, Gair Golun, et aujourd'hui, Colchester, dans L'Essex. Après la victoire des légions, les vaincus, à limitation des vainqueurs, multiplièrent les municipes et les colonies. Henry de Huntingdon, Asser et la Chronique saxonne citent parmi les villes romaines en Angleterre : Londinium, Verulamium, Colonia, Glevum (Gloucester), Venta Belgarum ( Winchester), Venta Icenorum (Norwich), Venta Silurum (Cair Gwint), Durocornovium ou Gorinium (Cirencester), Calleva Atrebatum (Silchester), Eboracum (York), Uxella (Exeter), Aquœ Solis (Bath), Durnovaria (Dorchester), Regnum (Chichester), Durocovernum (Canter- bury), Iriconium (Wroxeter), et Linduni (Lincoln). Ces villes comprenaient une population romaine importante : les ruines de leurs théâtres, de leurs villas, de leurs bains et de leurs fortifications, l'attestent. Dans la constitution de la cité romaine, sous la République, le corps entier des citoyens prend part aux délibérations, tou- chant les affaires municipales. Les fonctions administra- tives, cependant, sont dévolues à une classe privilégiée de citoyens : aux Curiales, Decuriones, Ordo Decurionum, Senatus. Ceux-ci étaient au corps des citoyens, ce que fut 1. « Al Suetonius mira constantia medios inler hostes Londinium per- rexil, cognomenlo quidem colonia' non insigne, sed copia negotiatorum et commeatum maxime célèbre. » Tacite, Ann., XIV, 33. 3(M BEOWULF Le Sénat, sous les Empereurs, vis-à-vis des citoyens de Rome. Leurs fonctions étaient héréditaires, et quand La nécessité exigeait de nouvelles nominations, ces corps privilégiés, s'adjoignaient d'eux-mêmes, et propria jure, de nouveaux membres. Dans ce collège de Décurions étaient choisis Les magistrates , qui constituaient le pouvoir exécutif suprême de la province : ces derniers devaient être élus pour un an, et portaient différents noms dans les diverses cités, d'après leur nombre : Duumviri, Quatuorviri, et rarement, Consules. Une pareille organisation se retrouvait, avec ses caractères essentiels, dans Tadministrations des provinces, soumises à la domination romaine. Mais tous les actes delà vie administra- tive des cités, étaient soumis au pouvoir régulateur et au contrôle du Consularis, Legatus ou Procurator, et aux autres officiers militaires et fiscaux. Les fonctionnaires de la pro- vince étaient bien élus par l'Orclo ou Curia, niais sur la présentation du gouverneur romain. En fait, leur juridiction était très limitée et subissait sans cesse les empiétements des fonctionnaires de l'empire. Les décurions provinciaux formaient donc une sorte de noblesse, distinguée par le rang, les privilèges et par ses propres richesses. Ils demeuraient responsables de la per- ception entière des impôts, et subissaient, souvent, les exactions des officiers impériaux (1), ce qui explique quà la 1. « Ceterum animorum provincial prudens, simulque doctus per aliéna expérimenta, parum proficiarmis, si iniuriœ sequerentur, causas bellorum statuil excidere. . Frumenti et tributorum exactionem aequalitate mune- rum mollire, circumeisis, quai in quaestum reperta, ipso tributo gravius lolerabantur : namque per ludibrium adsidere clausis horreis, et emerc ultro frumenta, ac vendere pretio cogebantur : devortia itinerum et lon- ginquitas regionum indicebatur, ut civitates a proximis hybernis in remota et avia déferrent, donee, quod omnibus in promtu erat,, paueis lucrosum fieret. » Tac, Agric, XIX. « Britanni agi tare inter se mala ser- vitutis, conferre iniuras et interpretando accendere : nihil profîci patientia, LES SAXONS EN ANGLETERRE 305 décadence romaine, on dut forcer des citoyens à accepter ces charges sans profit, signe de La misérable condition des pro- vinces sons les derniers empereurs. D'antres cités moins favorisées étaient gouvernées comme des préfectures, par un envoyé direct de Rome, qui centrali- sait en lui, toute la vie administrative. Dans ces villes, les fonctions des Décimons étaient encore diminuées : ils n'avaient plus que la police de la voirie et des marchés, la garde des poids et mesures. D'autre part, peu de cités jouis- saient du jus italic um ou droit de former une association municipale, identique à celle des villes d'Italie. Vers la fin du ive siècle, dans toutes les cités qui ne jouissaient pas de pareils privilèges, on trouve un officier particulier, le Defensor civitatis, qui devait être élu par tout le corps des citoyens et qui représentait l'élément populaire contre les empiétements de l'aristocratie, contre les Duumviri et le Senatus. Dans la plupart des villes de la Gaule, ce furent les évêques qui remplirent cette charge, ce qui les mit souvent en rapport avec les envahisseurs barbares (1). Gomment ces principes de gouvernement et d'administra- tion publique étaient-ils appliqués à la Grande-Bretagne? Gelle-ci fut toujours regardée par le vainqueur, comme la province lointaine sur laquelle il pouvait faire peser le plus lourdement son joug", et le poids de ses impôts arbitraires. Quelques phrases de Tacite, demeurent les seules sources historiques sur la domination romaine en Angleterre. Gettc nisi ni. graviora, tanquam ex t'acili tolerantibus, imperentur : singulos sibi olim reges fuisse, nunc binos imponi : e quibus Legatus in sanguinem, Procurator in bona sœviret. Aeque discordiam Prœpositorum, œque con- cordiam subiectis exiliosam, alterius nianus, cenluriones alterius, vim et eontumelias miscere. Nihil iani cupiditati, nihil libidini exceptum. Tac, Agric, XV. 1. Sâvighy, Rom. Rechf., 1, 53. 806 MlnWILK domination parait avoir été violente, jusqu'au gouvememenl d'Agricole qui s'efforça de détruire Le sentiment national chez les Bretons, par L'introduction des arts el du Luxe, parmi Le peuple^ Ce u'étail pas La civilisation seule qu'i] répandait par toute L'île, mais L'esclavage \\ i u vie a'étail |>as sans présenter de graves inconvénients, avec les dangers el L'éloignemenl wi 1 1 lollf lc |>;i \ n. étaient responsables dr ions les actes dfi leUP ministère envers L'évêque, dont ils étaient regardés comme 1rs vicaires, c'estrà-dire au lien et pince desquels « quorum vice ») ils remplissaient leurs fonctions. Los « presbyte ri plebei », ou prêtres des paroisses administraient tous Les sacrements, à l'exception de ceux qui relevaient de Lépis- çopat, c'est-à-dire la contirmation, l'ordre, la consécration des églises, et le sacre des rois; ils pouvaient donc baptiser, marier et administrer la communion. Par la suite, ils lurent investis de la « iurisdictio fori interni », de la confession, et des pouvoirs qui en découlent, d'imposer des pénitences, et de donner l'absolution : mais ils n'agissaient ainsi que comme représentants, et comme vicaires de lévêque (1) D'importants privilèges étaient donnés aux clercs, dans la société. Leur rang séculier était eminent, et leur wergyld, très élevé. La vie du weofodpegn, ou simple servant d'autel, était évaluée au même prix que celle du thane séculier (woroldpegn). Les serments d'un prêtre ou d'un diacre, avaient plus de valeur que ceux de tout homme libre. Mais le prêtre, en retour devait respecter toutes les obligations du 1. « De pœnitentibus, ut a presbyteeis non reconeilientur, nisi pra^ci- piente episcopo. Ex concilio Afïieano. Ut pœnitentibus, secundum diiïe- rentiam peccatorum, episeopi arbitrio pœnitentia» tempora decernantur, et ut, presbyter, inconsulto episcopo, non reconciliet pœnitentem, nisi absentia episeopi, necessitate cogente... Item, Ex concilio Cartaginensi (Je eadem re. Aurelius episcopus dixit : Si quisquam in periculo fuerit consti tutus, et se neconciliari divin is altaribus petierit, si episcopus absens fuerit, debet utique presbyter consulere episcopum, et sic periclitantem eius pnecepto reconciliare : quam rem debemus salubri concilio roborare. Ab universes episcopis dictum est : Placet quod sanctitas vestra necessaria nos instrucre dignata est. Homani reconciliant bominem intra absidem : Grœci nolunt. Reconciliatio penitentium in cœna Domini tantum est ab episcopo, et consummata penitentia : si vero episcopo difficile sit, presby- tero, potest, necessitatis causa, praebere potestatem, ut impleat », Poen. Tbeodori, Thorpe, If, C>. LES SAXONI K.\ ANGLETERRE M~ sacerdoce, et bien qu'on admit que tout clore, on justice. devait être jugé selon la Loi romaine, Alfred proscrit qu'en .as de meurtre, le prêtre sera sécularise, avant d'être Livré à la justice criminelle ordinaire (1). Los lois d'.lvlolred (2) et de Gnut (3) contiennent dos dispositions analogues. Ead- weard (4) ordonne, enfin, que Le clerc qui vole, se parjure, ou vit dans L'incontinence sera sujet aux mêmes pénalités que le laïque, sans préjudice dos pénitences canoniques (5). En dehors du clergé séculier et des églises paroissiales, l'Angleterre chrétienne comprenait encore de nombreux établissements conventuels. La règle de saint Benoit avait été établie dans le sud de l'île, bien avant l'arrivée d'Au- gustin en Angleterre. Gomme le clergé, les moines étaient soumis au contrôle de l'évêque, et les abbés mitres rece- vaient la consécration épiscopale de l'évêque diocésain (6). 1. /Elf.,§ 21. 2. leg., .Fdelr , IX. §26: Thorpe, I, 346. 3. Leg., Gnut, If, § il : Thorpe, I, 400. 4. Eâd ; GikL, §3 ; Thorpe, l, 168. 5. Leg., Wihtr, § 18. 19; .Edclr., IX, § 19-24, 27: Cnut, \, § 5; II, J 41. 6. « Ideo rniiltum cavclole, fratres, semper, ne secundum genus unquam, ne deforis aliunde vohis Patrem quaeratis; sed iuxta quod Régula magni quondam abbatis Benedicti, iuxta quod privilegii nostri continont décréta, in conventu vestrœ congrcgalionis communi consilio perquiratis, qui secundum vita1 meritum et sapientia» doctrinam aptior ad (aie miuisterium perficiendum digniorque probetur ; et quemeunque omnes utianimœ charitatis inquisilione optimum cognoscentes eligeretis, hune vobis. accito episropo, rogetis abbatem consueta benedictione for- mari », Beda, Vit. Benêt., § 12. (Opera Minora, II, 151). « Multa diu secum mente versans. utilius deorevit, dato Fratribus pnecepto, ut iuxta sui statut a privilegii, iuxtaque Rcgulam sancti abbatis Benedicti, de suis sibi ipsi Patram, qui aptior esscl, eligerent, etc., Vit. Bened, § 16 (Op. Min., II, 156). » Vivons ibi quoque secundum sanctam Scripturam, con- templativam vilain in actuali agens. et nobis regularem vitam primus fornponens const il ni L, quam usque bodie cum Régula Benedicti observa- mus », Anon. Cudb., $ 25 (Bed. Op. Min.. Il, 271). « Maxime suo sub X*2H itKiiW I LF Quand l'archevêque Dûnstân entreprit, en Angleterre, la réforme des ordres monastiques, \n plupart de ceux-ci, u'ayanl point de règles fixes, et ne connaissaient que celles qui avaient été imposées par le fondateur ou donateur (iure dominiï) (1). regulari videlicet disciplina abbati monachica subditus obedientia prap- bebat, ut labore raanuum coltidiano et disciplinai! ofïieionim amminis- tratione incessanter secundum praefinitam beali Patris Benedicti rectae constitutionis formam insisteret », etc.. Vit. Bonif Pertz, H, 336. « Et hoc pranlicto modo saluberrimam sancti Benedicti sequens institutionem, primus abbas Anglicse nationis enituit », (Bridferd., MS. Cott. Cleop., B XII, fol. 72». 1. « Sunt loca innumera, ut novimus omnes, in monasteriorum ascripto vocabulum, sed nihil prorsus monastics conversations habentia », Ep. Ecgb., § 10. « Ouod enim turpe est dicere, tot sub nomine monasterium loca hi, qui monachicae vitae prorsus sunt expertes, in suam ditionem acceperunt, sicut ipse melius nosti », etc., ibid,, § 11. » At alii graviore adhuc tlagitio, quum sint ipsi laiciet nullius vitse regularis vel usu exer- citi, vel a more prsediti, data regibus pecunia, emunt sibi sub praetextu monasteriorum construendorum territoria, in quibus suœ liberius vacent libidini, et hase insuper in ius sibi hœreditarium edictis, regalibus faciunt ascribi, ipsas quoque litteras privilegiorum suorum, quasi veraciter Deo dignas, pontificum, abbatum et potestatum seculi. obtinent subscrip- tione confirmari. Sicque usurpatis sibi agellulis sive vicis. liberi exinde a divinosimul ethumano servitio, suis tantuminibi desideriis laici mona- chis imperantes deserviunt ; immo non monachos ibi congregant, sed quoscunque ob culpam inobedientia; veris expulsos monasteriis alicubi forte oberrantes invenerent, aut evocare monasteriis ipsi valuerint ; vel certe quos ipsi de suis satellitibus ad suscipiendam tonsuram, promissa sibi obedientia monachica, invitare quiverint. Horum distortis cohortibus suas, quas instruxere, cellas implent, multumque informi atque inaudito spectaculo. idem ipsi viri modo coniugis ac liberorum procreandorum curam gérant, modo exsurgentes de cubilibus, quid intra septa onaste- rium geri debeat sedula intentione pertractant... Sic per annos circiter ti'iginta, hoc est ex quo Aldfrid rex humanis rebus ablatus est, provincia nostra vesano illo errore dementata est. ut nullus pêne exinde praefec- torum extiterit, qui non huiusmodi sibi monasterium in diebus suœ praefecturœ comparaverit, suamque simul coniugem pari reatu nocivi mercatus astrinxerit : ac praivalente pessima consuetudine, ministri quo- que regis ac famuli idem facere sategerint », ibid., 12, 13. LES SAXONS EN ANGLETERRE ^29 Ce ne l'ut que vers La fin du vin* siècle, que Chrodogang introduisit dans la cathédrale de son archidiocèse, Ja règle de vie monastique. Bien avant cotte époque, la grande majo- rité des églises avait été fondée, et les prêtres ne s'y réunis- saient que pour l'exercice de leur sacerdoce, et vivaient séparément de leurs prébendes. Mais souvent, en fait, la cathédrale se trouvait dépendre d'une abbaye, et ceux qui la desservaient, menaient nécessairement la vie régulière, sans que celle-ci ait toujours été rigoureusement observée (1). Et malgré l'effort réformateur de Dûnstân, ce n'est qu'après sa mort, et sous .'archevêque /Elfric, que la règle est définiti- vement introduite à la cathédrale de Canterbury. 1 « Dràfût daclerca of da biscoprice, fordan daet hi noldon nân Regul liealdan », Chron. sax., an 963. « Clerici illi, nominetenus Ganonici, frequent ationem chori labores vigil iarum, et ministerium altaris vicariis suis utcumque sustentatis relin • quentes.etaba?cclesire conspectu plerumque absentes septennio, quidquid de pra'bendis percipiebant, locis et modis sibi placitis absumebant. Nuda fuit aecclesia intus et extra », An. Wint., p. 289. « Erant Ganonici nefandis scelerum moribus implicati, elatione et insolentia atque luxuria praeventi, adeo ut nonnulli eorum dedignaren- tur missas suo ordine cejebrare, repudientes uxores ([lias illicite dux- erant, et alias aucipientes gula^et ebrietati iugiter dediti », Vit. .Edelw , p. 6H. «. Erat de ssecularibus clericis, gladioque qucm semispatium vocant semper accinctus, sagoque pro eappa utebatur, parumque apcclesiastica4 disciplina? imperiis parebat." Nain co'piam canuin multiplicem semper habebai. cum qua venationi quotidie insistebat, sagittatorque praîcipuus in arcubns ligneis ad aves feriendas erat, bisque operibus inagis quam aic- clesiasticae disciplina» sludiis se exercebat ». Gcsta Abbatum Fontanellen- siiim, Pertz. I, 284, 285 ; Cod. Dipl,, nos 675, 078, 553, 586, 615. CHAPITRE IX Les Revenus du Clergé Les revenus proprement dits du clergé, aux différentes périodes de son histoire, consistèrent en contributions volon- taires de la part du peuple ; en concessions de domaines et de terres ; finalement, en impôts grevant les personnes et les propriétés, autorisés par l'État, et perçus sous son con- trôle. Et il est probable que ces sources diverses de revenus, se confondaient pour le clergé, avec les progrès du christia- nisme. Déjà les contributions en nature avaient été exigées des fidèles, par le synode de Tours, en 567 (1), et dix-huit 1. « Agraria, pascuaria. vel décimas porcorum, a?cclesia\ pro fidei nos- tra1 devotione, concedimus. ita ut actor aut decimator in rebus œcclesise imllus accédai : œçclesise vel clericis nullain requirant agentes publici functionem qui avi vel genitorisaut germani nostri immunitatem merue- rent », Pertz, III, 'A. Conc. Matiscon, 585, can. 5. « Omnes igitur reliquas fidci causas, quas tempocis Jongitudine cognovimus deterioratas fuisse, oportet nos ad slatum pristiniim revocare, ne nobis simus adversarii, dum ea qua» cognoseimus ad nostri ordinis qualitatem pertinere. aut non cor- rigimus, aut, «piod net'as est, silentio praeterimus . Leges itaque divinse, consulentes sacerdotibus ac ministris aecclesiarum, pro haereditatis por- tione omni populo prœceperunt décimas fructuum suorum locis sacris praestare, ut nullo labore impediti, horis legitimis spiritualibus possent vacare ministeriis. Quas leges Christianorum congeries longis temporibus custodivit inlemeratas; nunc autem prulatim pnevaricatores legum poene LES SAXONS KN ANGLETERRE 381 années plus tard au concile de Mâcon, cet appel fui renou- velé, comme un retour aux lois Lévitiques. Ce ne fui que dans les Capitulaires us vim patiantur. Décimas non est legitimum dare, nisi paupe- ribus et peregrinis » (3). L'archevêque Ecgberht fait défense d'appliquer les dîmes perçues par d'anciennes paroisses, à de nouvelles fondations (Excerpt. Ecghberhti, nos 24, 101, 102, 4, 5; Thorpe, II, 100, 111, 112,98) : « In lege Domini scriptum est : « Décimas et primitias non tardants offerre ». Et in Levitico : « Omnes décimas terra?, sive de frugibus, sive de pomis arborum, Domini sunt; boves, et oves, et capra», quae sub pastoris virga transeunt, quicquid decimum venerit, sanctificabitur Domino ». Non Christian'! omnes ostendentnr, du m ea quœ divinitus, saneita sunt, adimplere negligunt. Unde statuimus et decernimus ut mos antiquus a fidelibus reparetur. et décimas œcclesiasticis famulantibus c.vremoniis populus omnis inferat, quas sacerdotes aut in pauperum usum, aut in captivorum redemptionem preerogantes, suis orationibus paccm populo et salutem impetrent. Si quis autem contumax nostris statutis saluberri- mis fuerit, a membris aecclesise omni tempore separetur ». 1. « De decimis, ut unusquisque decimam donet, atque per iussionem pontificis dispensatur », Capit., 769, cap. 7; Pertz, III. 2. ttad. Gud, % 6; Thorpe, I. 470. 3. Capitul. et Fragment, Theod. Thorpe, If, 65. 332 HKOWl II eligetur nee bonum nee malum, nee alteram commutabitur. Augustinus (licit : Decimae igitur tributae sunt aecclcsiarum et egentium animarum. 0 homo, inde Dominus décimas expe- tit, unde vivis. De militia, de negotio, de artificio rodde déci- mas; non enim egel Dominus noster, non prœmia postulat, sed honorem » « Ut unusquisque sacerdos cunctos sibi pertinentes erudiat, ut sciant qualiter décimas totius facul- tatis aecclesiis divinis débite offerant. Ut ipsi sacerdotes ;i populis suscipiant décimas, et nomina eorum quicumque dederint scripta babeant, et secundum auctoritatem canoni- cam coram [Deum] timentibus dividant ; et ad ornamentum aecclesiap primam eligant partem; secundam autem, ad usum pauperum atque peregrinorum, per eorum manus misericor- diter cum omni humilitate dispensent, tertiam vero sibimet ipsis sacerdotes reservent » (1). 1. « (Juando qtiidem iuxta sanctorum canonum décréta décimas in quatuor portioues dividenfes, unam, sibi, alteram clericis, tertiam pau- peribus, quartam restaurandis aecclesiis tradiderunt ? Numquid avaritiae sua1 tantummodo consulenles, in distributione decimarum obliti sunt pauperum, restaurationisque aecclesiarum, sicut modo, pro dolor ! cer- nimus agi ? Canones enim sancti, ex quorum auctoritate exiguntur decimae. non solum décimas dari, sed etiam inter varios a^cclesiae usus distribui : ut in urbibus quibuslibet et vicis Xenodochia babeantur, ubi pauperes et peregreni alantur Sed tarn sanctum et tarn necessarium praee'eptum in pluribus locis non solum minime curatur, sed etiam peene ignoratur. Nam solummodo illud legitur, quod epicopis decimae sint tri - buendae ; quid vero exinde agendum sit, vel si quidquam aliud curandum sit circa monasleria, 1am a clericis — miserabile dictu — quani a laicis destructa, citraque iudicia religionis Christiana1 subversa. oblivioni sen ignorantiae commendalur », Pertz, II, 358. « Mos autem sedis apostolicae est ordinatis episcopis pnecepta tradere, ut in omni stipendio, quod acce- dit, quatuor debeant fieri portiones : una videlicet episcopo et familiae propler bospitalitatem atque susceptionem, alia clero, tertia pauperibus, quarta aecclesiis reparandis. Sed quia tua lraternitas monasterii regulis erudita, seorsum fieri non debet a clericis suis in aecclcsia-Anglorum qua1, auctore Deo, nuper adhuc ad fidem adducta est, hanc debet conversa- tionem instituere, quae initio nascensis aecclesiîe fuit patribus noslris; in LES SAXONS EN ANGLETERRE 333 L'an So,"), la dime fut étahlie par .lidelwulf qui aban- donna, au profil de L'Eglise la dixième partie de ses droits particuliers, ou regalia ( 1 ). Et le clergé jouissait encore des revenus proprement dits de l'église, des deniers du culte, du casuel, des fondations, et de droits tels que ceux de pèche, de chasse et de pâture, que lui concédaient les fidèles sur leurs propres domaines. quibus nul Jus eorum ex his, quae possidebant, aliquid suum esse dicebal, sed erant eis omnia communia », Beda, //. E., I, 27. 1. « Eodem anno .EdhehvuHus praelatus venerabilis rex decimam lotius regni sui partem ab omni regali servitio el tributo liberavit, in sempiternoque graphio in cruce Chris! i. pro redemptione animée suaj et anlecessoriim suorum, uni et Irino Deo immolavil », Chron. sa.c., 855. « Eodem anno rex magnificus AtheiwuU'us decimam regni sui partem Deo et Beata* Maria* et omnibus Sanctis contuJit, liberam ab omnibus ser- vitiis saecularibus exactionibus et Iributis ». « Pro utilîtate animae sua4 et salute, per omne regnum suum semper in decern hidis vel mansionibiis pauperem iinum indigenam, vel peregrinum cibo, potu et operirnento, successoribus suis usque in finem saeculi post se pascere praecepit, ita lamen ut si terra ilia pecoribus abundaret et ab hominibus coleretur ». (juamobrem ego .Edelwulfus rex Occidentalium Saxonum cum consilio episcoporum et principum meorum, consilium salubre atque uniforme remedium affirmavi; ut aliquam porlionem terrarum hflereditariam, antea possidentibus gradibus omnibus, — sive t'amulis et t'amulabus Dei Deo servientibus, sive laicis, — semper decimam mansionern, ubi minimum sit, turn decimam partem, — in libertatem perpetuam perdonare diiudi- cavi ; ut sit tuta et munila ab omnibus saecularibus servitutibus, tiscis regalibus. tributis maioribusel minoribus, sive iaxationibus qua; nos dici- mus Witera'den ; sit(jue libera omnium rerum, pro remissione animaruni et peccatorum nostrorum. Deo soli ad serviendum, sine expeditione, et pontis instruct ione et arcis munitione. ut eo diligentius pro nobis ad Deum preces sine cessatione i'undant, quo eorunseruitutem saecularem in aliqua parte levigamus », Cod. DipL, nos 270, 271, 275, 276, 1048, 1050, 1051, 1052, 1053, 1054, 1057, 270. CHAPITRE X Les Pauvres La possession de l'homme lihrc étant limitée par le hyd, ce dernier devient insuffisant pour assurer la suhsistance de la famille, dans l'état primitif, chez les Anglo-Saxons. L'émigration, le service dans le comitatus, la servitude de la terre, le célibat étaient les conditions qui s'imposaient au paupérisme naissant, dans une société où l'Etat ne recon- naît pour membres, que ceux qui doivent leur indépen- dance à la seule possession du sol. Le christianisme apporta à la condition des pauvres, quelques tempéraments. Dans les dernières années du vie siècle, le pape Grégoire le Grand rappela à Augustin, que s'était la coutume romaine d'attribuer aux pauvres le quart des offrandes volontaires des fidèles à l'autel. Cette recommandation fut suivie par l'Eglise d'Angleterre, et sanctionnée en 1014, par un acte d'/Ëdelred, conçu dans les ternies suivants : « ... Le roi et ses witan déclarent que les offrandes et revenus de l'église, iront pour une part, à l'entretien du culte ; pour une autre part, au clergé ; pour une dernière part, aux nécessiteux » (1). Les ordonnances des évêques anglo-saxons, sont remplies 1. J^lelr., IX, §6. I i S SAXONS EN ANGLETERRE 338 de dispositions analogues. Dans Les Capitula et Fragmenta, Théodore défend de prélever sur les offrandes, d'autres parts, pour les Laïques, que celles qui sont destinées aux indigents et aux pèlerins (1). On trouve dans un mandement de l'archevêque Ecgberht, la disposition suivante (2) : « ... Les prêtres feront trois parts des dons des fidèles : la première sera consacrée à la décoration de l'église ; la seconde sera distribuée en toute merci et charité, aux pau- vres et aux étrangers; La troisième sera gardée par les prêtres eux-mêmes. » Et le même prélat adresse aux confesseurs cette recom- mandation (3) : « Soyez doux et charitables envers les pauvres ; zélés dans vos aumônes, et donnez à l'église de Dieu et aux indi- gents. » Dans les canons d'Eâdgâr et dM^lfric, on lit cette ordon- nance : « Nous enjoignons aux prêtres de distribuer les aumônes du peuple, pour l'accoutumer à la charité, et pour donner satisfaction à Dieu ; une part des aumônes sera délivrée aux prêtres ; l'autre sera attribuée à l'église, et la dernière sera partagée entre les pauvres » (4). Les mêmes canons disposent, que tout homme qui jeûnera, devra donner aux pauvres de Dieu, les mets qu'il aurait mangés (5). Dans la confession, certaines pénitences étaient rachetées par des aumônes. Théodore prescrit « que celui qui ne peut I. Gap. el Fragm., Theod. Thorpe, 11,65, 11, 80. i>. Excerpt. Ecgb., Ibid., Il, 98. 3. Confess. Ecgb., Ibid., Il, 132. I. lb id., II, 256, 35->. :>. Ibid., 11. 286. 336 BEOWULF jeûner, par débilité, doit faire aumône aux pauvres, selon ses moyens... » (1). Ecghbertht réclame encore pour les pauvres, le tiers du butin de guerre (2), et /Edelred, pré- lève à leur intention, une part des amendes infligées en justice (3). Larchevêque Ecghberht recommande encore aux fidèles opulents, de donner sur leur superflu, une large part d'aumônes. Les évêques et leur clergé devaient exercer la charité active. Les é\ êques devaient nourrir et vêtir les pauvres (4), et le clerc était excommunié qui, possédant le superflu, ne le distribuait point aux pauvres. Les hôpitaux furent encore, à cette époque, le refuge du pauvre. Le xenodockium ou hospiiium, fut fondé par la géné- rosité du clergé ou des fidèles, en dehors des murs des églises ou des monastères. L'initiative privée faisait encore de louables efforts, pour soulager la misère publique. En 832, l'archevêque Wulfred fait nourrir, par jour, vingt-six pauvres sur ses domaines, et le jour anniversaire de sa naissance, il fait remettre à douze cents pauvres, un pain, un fromage, du lard et un penny (5). Oswulf, duc du Ouest-Kent, au début du ix° siècle, ordonne qu'à son anniversaire, on partage aux pauvres, douze cents pains, un bœuf gras, quatre moutons, cinq oies, dix poules, dix livres de fromage, trente mesures de bière galloise, et un tonneau de miel, ou deux de vin (6). 4. Pœnit., Thorpe, II, (il. 07, 69, 70, 134, °222. 2. Pœnit., Ecgb., Ibid., II, 23-2. 3. .ÏCdelr., VI, § 5t ; lbid., 1, 328. 4. a Episcopus pauperibus et infirmis, qui debilitate faciente non pos- sunt suis manibus laborare, victum et vestimentum, in quantum possibi- litas fuerit, largiatur », Ibid., II, 105. 5. Cod. Dipt., n° 230. 6. Ibid., n° 226. LKS SAXONS EN ANGLETERRE '.VM Vers la tin du x(' siècle, Wulfwaru partage ses biens entre sa parenté, et impose à ses héritiers L'entretien de vingt pa uvres (I). On voit par ces documents, que la part des pauvres, distri- buée sous la surveillance de lévèqne, était assez considé- rable, pour soulager sensiblement la misère publique. I. Cod. Dipl .. n° 694. 22 APPEXDICE DU LIVRE II I THE DOOMS OF THE CITY OF LONDON (JEdelstân V. Thorpe, I, 228, sq.) « This is the ordinance which the bishops and the reeves belonging to London have ordained, and with weds confirmed, among our « frith gegildas », as well eorlish as ceorlish, in addition to the dooms which were fixed at Greatanlea and at Exeter and at Thunresfeld. « This then is first. « 1. That no thief be spared over Xll pence, and no person over XII years, whom we learn according to folkright that he is guilty, and can mak no denial ; that we slay him, and take all that he has ; and first take the « ceapgild » from the property ; and after that let the surplus be divided into II : one part to the wife, if she be innocent, and were not privy to the crime ; and the other into II ; let the king take half, half the fellowship. If it be bocland or bishop's land, then has tho landlord the half part in common with the fellow- ship. « 2. And» he who secretly harbours a thief, and is privy to the crime and to the guilt, to him let the like be done. 342 iu:ow i ii « .'J. And he who stands with a thief, and fights with him, let him be slain with the thief. i. And he who ofl before has been convicted openly of theft, and shall go to the ordeal, and is there found guilty; that he he slain, unless the kindred or the lord be willing to release him hy his « wer », and by the full « ceap-gild », and also have him in « borh », that he thenceforth desist from every kind of evil. If after that he again steal, then let his kinsmen give him up to the reeve to whom it may appertain, in such custody as they before took him out of from the ordeal, and let him be slain in retribution of the theft. But if anyone defend him, and will take him, although he was convicted at the ordeal, so that he might not be shun ; that he should be liable in his life, unless he should flee to the king, and he should give him his life ; all as it was before ordained at Greatanlea, and at Exeter, and ad Thun- resfeld. « 5. And whoever will avenge a thief, and commits an assault, or makes an attack on the highway ; let him be liable in CXX shillings to the king. But if he slay any one in his revenge, let him be liable in bis life, and in all that he has, unless the king is willing to be merciful to him. « Second. « That we have ordained : that each of us should contri- bute IV pence for our common use within XII months, and pay for the property which should be taken after we had contributed the money : and that all should have the search in common; and that every man should contribute his shil- ling who had property to the value of XXX pence, except the poor widow who has no « forwyrhta » nor any land. BEOWULF 343 a Third. a That we count al\\;i\s ten men together, and the chief should direct the aine in each of those duties which we have all ordained ; and countj afterwards their « hyndens » toge- ther, and one « hynden-man » who shall admonish the X for our common benefit ; and let these XI hold the money of the « hynden », and decide what they shall dishurse when aught is to pay, and what they shall receive, if money should arise to us, at our common suit ; and let them also know that every contrihution he forthcoming which we have all ordained for our common benefit, after the rate of XXX pence or one ox ; so that all be fulfilled which we have ordained in our ordi- nances, and which stands in our agreement. « Fourth. « That every man of them who has heard the orders should he aidful to others, as well in tracing as in pursuit, so long as the track is known ; and after the track has failed him, that one man he found wdiere there is a large population, as well as from one tithing vhere a less population is, either tho ride or to go (unless there he need of more) thither where most need is, and as they all have ordained. « Fifth « That no search be abandoned, either to the north of the march or to the south, before every man who has a horse has ridden one riding ; and that he who has not a horse, work for the lord who rides or goes for him, until he come home; unless right shall have been previously obtained. :ii4 HI-mW II. K « Sixth « 1. Respecting our « ceapgild » : a horse at half a pound, if it 1)0 so good ; and il* it be inferior, let it he paid for by the worth of its appearance, and by that which the man values it at who owns it, unless he have evidenee that it be as good as he says, and then let [lis] have the surplus which we there require. » 2. An ox at a mancus, and a cow at XX, and a swine at X, and a sheep at a shilling. « 3. And we have ordained respecting our « theowmen » whom men might have ; if anyone should steal him, that he should be paid for with half a pound ; but if we should raise the « gild », that it should be increased above that, by the worh of his appearance, and that we should have for oursel- ves the surplus that we then should require. But if he should have stolen himself away, that he should be led to the stoning, as it was formerly ordained ; and that every man who had a man should contribute either a penny or a half- penny, according to the number of the fellowship, so that we might be able to raise the worth. But if he should make his escape, that he should be paid for by the worth of his appearance, and we all should make search for him. If we then should be able to come at him, that the same should be done to him that would be done to a Wylisc thief, or that he be hanged. « 4. And let the « ceapgild » always advance from XXX pence to half a pound, after we make search ; further, if we raise the « ceapgild » tho the full « angilde » ; and let the search still continue, as was before ordained, though it be less. BEOWULF « Seventh, 345 « That we have ordained : Let do the (1pn<\ He then said, that it seemed to him, and to those who counselled with him, that no younger person should b<> slain than XV years, except he should make resistance or tlee, and would uot surrender himself; that then he should be slain, as well for more as for less, whichever it might be. But if he he willing to surrender himself, let him be put into prison, as it was ordained at (iratanlea, and by the same let him be redeemed. « 2. Or if he come not into prison, and they have none, that they take him in « borh » by his full « wer », thar he will evermore desist from every kind of evil. If the kindred will not take him out, nor enter into « borh » lor him, then let him swear as the bishop may instruct him, that he will desist from every kind of evil, and stand in servitude by his « wer ». But if he after that again steal, let him be slain or hanged, as was before done to the elder ones. « 3. And the king has also ordained, that no one should be slain for less property than Xll pence worth, unless he will flee or defend himself; and that then no one should hesitate, though it were for less. If we it thus hold, then trust I in God that our « frith » will be better than it has before been ». Les pièces suivantes qui peuvent paraître intéressantes au point de vue documentaire, sont extraites de Warkônigs' His- tory of Flanders, vol. II. I. Première Charte ou Keure de la ville de St. Orner, accordée par Guillaume de Normandie, comte de Flandre, et con- firmée par Louis-le-Gros, roi de France. 14 avril 11Q21 '. « Ego Guillelmus Dei gratia Flandrensium Comes peti- tioni Burgensium Sancti Audomari contraire nolens, pro eo ;{.">() HKUW III maxime quia meam $e Gonsulatu Flamlriae petitionem Liben$i ;mim<> receperun^j <*t quia honestius el fidelius caeteris Flan- drensibue erga mé semper se habuerunt, Lagas sen consue- tudines suhscriptus perpétue ek iure c once do. et ratas manere pr»cipio. « § 1. Primo quidem ut erga unumquemque hominem, pàcem cis faciam et eus sicut homines meos sine malo inge- nio manuteneam et defendam; reetumque indicium scabino- rum erga unumquemque hotninem, et erga me ipsum cis fieri cpncedam ; ipsisque scabiiiis libertateffi, qualem melius liabent scabini terra' mea* constituam. « § 2. Si quis Burgensium Sancti Audomari alicui pecu- niam suam crediderit, et ille cui crédita est, coram légiti- mas hominibus et in villa sua hereditariis sponte concesse- rit, quod si die constituta pecuniam non persolverit, ipse vel bona eius, donee omnia reddat, retineantur : si persolvere noluerit, aut si negaverit hanc conventionem, et testimonio duorum Scabinorum, vel duorum iuratorum inde convictus fuerit, donee debitum solvat, retineatur. « § 3. Si quis de iure christianitatis ab aliquo interpellatus fuerit, de villa Sancti Audomari alias pro iustitia exequenda, non exeat : sed in eadem villa coram episcopo vel eius Archidiacono, vel suo presbytero, quod iustum est clerico- rum, scabinorumque iudicio exequatur : nee respondeat ali- cui, nisi tribus de causis ; videlicet de infractura ecclesia?, vel atrii, de lesione clerici, de oppressione et violatione feminae : quod si de alii s causis, querimonia facta fuerit coram iudicibus et praeposito meo hoc finiatur. Si eniiii coram K. Comité et episcopo Johanne statutum fuit. « 4. Libertateni vero, quam antecessorum nieoruni tenipo- ribus habuerunt eis concedo. Scilicet quod nuinquam de terra sua in expeditionem proficiseentur, excepto si hostilis TEXTE ET TRAD! CTIOIS 3S I exercitus terrain Flandriae LnvaseritJ tune me et terrain oieam defendere dehunt. « § o. Omnes qui Gildam eorum habent, et ad illam per- tinent, et infra cingnlam villae suae inanent, liberos omnes a teloneo facio, ad portum Dichesmudœ et GraVeningis ; et per Iota ni terrain Flandriae, eos liberos a Sewerp facio. Apud Batpalmas teloneum, quale (louant Atrebatenses, eis constituto. « S 6. Quisquis eorum ad terrain imperatoris pro negotia- tione sua perexerit, a nemine meorum hansam persolvere cogatur. « § 7. Si contigerit milii aliquo tempore praeter terrain Flandriae aliam conquirere, aut si eoncordia pacis inter me et avunculum nieiini H. regein Àngliae facta fuerit, in conquisita terra illa aut in toto regno Anglorum eos liberos ab omni teloneo et ab omni consuetudine in eoncordia illa recipi facia m. « § 8. In omni mereato Flandriee si quis elamorem adversus eos suscitaverit iudicium scabinorum de omni clamore sine duello subeant ; ab duello vero ulterius liberi sint. « §9. Omnes qui infra niurum sancti Audomari habitant et deinceps sunt habitaturi, liberos a Cavagio hoc est a capitali censu, et de advocationibus constituo. « $ 10. Pecuniam eorum qua1 post mortem Coniitis lv. eis ablata est, et quae propter fidelitatein quam erga me habent adhuc eis detinetur, aut infra annum reddi faciam, aut iudi- cio scabinorum institiani eis iieri concedain. « §11. Pra*terea rogaverunt regem Frftiiciae et Uaulphum de Parona, ut ubicumque in terrain illorum venerint, liberi sint al) omni teloneo, et traverso et passagio ; quod et concedi volo. « S 12. Communionem autem suam sicut earn iuraverunt permanere pranipio, et a ix-'inine dissolvi permitto, et onnie 352 BKOWULF rectum rectamque iustitiam sicut melius stat in terra mea, scilicet in Flandria, cis concede « $ 13. Et sicut meliores et liberiores Burgenses Flandriae ab oinni consuetudine liheros deinceps esse volo ; nullum scotli, nullam taliam, nullam pecuniae suae petitionem ab eis requiro. « § 11. iMonetam meam in Sancto Audomaro unde per annum XXX Libras habebam et quidquid in ea habere debeo, ad restaura I ionem damnorum suoruni et gildae sua- sustenta- nientum constitute, lpsi vero Burgenses monetam per totain vitam meam stabilem et bonani, unde villa sua melioretur, stabiliant. « § 15. Custodes qui singulis noctibus per annum vigilantes castellum Sancti Audomari custodiunt, et qui praeter feodum suum et praebendam sibi antiquitus constitutain in avena et caseis et in pellibus arietum, iniuste et violenter ab unaqua- que domo in eadem villa, scilicet ad Sanctum Andomarum sanctumque Bertinum in natali domini panem unum et dena- rium unum ant duos denarios exigere soient, aut pro hiis pauperum vadimonia tollebant, nihil omnino deinceps praeter feodum suum et praebendam suam exigere audeant. « § 16. Quisquis ad Niuverledam venerit, undecumque venerit, licentiam habeat veniendi ad Sanctum Audomarum cum rebus suis in quacunque navi voluerit. « § 17. Si cum Boloniensum comité S. concordiam habuero, in ilia reconciliation eos a Teleneo et Seuwerp apud Wit- sant et per totam terrain eius liberos esse facia m. « § 18. Pasturam adiacentem villa? Sancti Audomari in nemori, quod dicitur Lo, et in paludibus et in pratis et in bruera et in Hongrecoltra, usibus eoruni, excepta terra Lazarorum, concedo, sicut fuit tempore Roberti Gomitis Barbati. « § 19. Mansiones quoque, qua1 sunt in niinisterio Advo- LKS SAXONS EN ANGLETERRE 353 cati Sancti Bertini, i i las videlicet quae inbabitantur, ab omni consuetudine libéras esse volo : dabuntque singular denarios XII in festo Sancti Michaelis, et de brotban denarios XII et de byrban denarios XII. Vanne anteni nihil dab un t. « § 20. Si ({iiis extraneus aliquem Burgensium Sancti Audo- mai'i agressus fuerit, et ei contiimeliain vel iniuriam irroga- verit vel violenter ei sua abstulerit, et cum hac iniura nianus eius evaserit, postmodum vocatus a castellano vel uxore eius sen ab eius dapifero infra, iriduum ad satisfactionem venire contempserit aut neglexerit ; ipsi comniuniter iniu- riam fratris sui in eo vindicabunt, in qua vindicta si domus diruta vel combusta fuerit, aut si quispiam vulneratus vel occisus fuerit, nullum corporis aut rerum suarum periculuin, qui vindictam perpetravit, incurrat, nee ofi'ensam meant super hoc sentiat vel pertimescat ; si vero, qui iniuriam intu- lit presentialiter tentus fuerit, secundum leges et consuetu- dines villa' presentialiter iudicabitur et secundum quantita- tein facti punietur; scilicet oculum pro oculo, dentem pro dente, caput pro capite reddet. « § 21. De morte Eustachii de Stenford quicunque aliquem Burgensium Sancti Audomari perturbaverit et molestaverit, reus proditionis et mortis K. Gomitis habeatur ; quoniam pro fidelitate mea factum est, quidquid de eo factum est; et sicut iuravi et fîdeni dedi, sic eos, erga parentes eius reconciliare et pacificare volo. « § 25. Hanc igitur Communionem tenendam, has supra - dictas consuetudines et conventiones esse observandas tide prorniserunt et sacramento confirmaverunt ; Ludovicus rex Francorum, Guillelmus cornes Flandriae, Raulphus de Parona, Hugo Gandeyana, llosto Castellanus, et Guillelmus frater eius, Robertus de Bethuna, et Guillelmus lilius eius, Anselmus de Hesdinio, Stephanus Cornes Boloniensis, Manasses Cornes Gisnensis, Galtcrus de Lillers, Balduinus 23 354 BEOWULF Gandavensis, HiUvannus frâter eius, Rogerus Castellanus [nsulensis, ei Robertus lilins dus, Castellanus Gandavensis, Gervasius Petrus dapifer, Stephanus de Seningaham. Confir- niatuiu est hoc privilegium el a Comité Guillelmo e1 praedic- tis Baronibus istis fide et sacramento sancitum, et collauda- tum anno dominicœ [ncarnationis MCXXVII, win Kl. Maii, feria Va die festo Sancti Tiburtii et Valeriani. » II. Additions et change mens faits à la Keure précédente par h' Comte Thierri d'Alsace. 2? août 1128. « § 1. Monetam quam Burgenses Sancti Audomari habue- rant, Comiti liberam reddiderunt eo quod eos benignius tractaret, et lagas suas eis libèhtius ratas teneret : et insu- per ut ceteri Flandrenses eidem sua incrementa celerius redderent. « § 2. Teloneum vero suum ab eodem in perpetuo ccnsu receperunt, quotannis C soli dos dando. « § 8. Si quis etiam eorum mortuo aliquo consanguineo suo, portionem aliquam possessioni illius sibi obvenire cre- dens et in comitatu Flandriae manens, cum eo, qui posses- sionem ilia m tenebit, vel partiri infra annum neglexerit, vel eum super boc per iudices et scabinos minime convenerit ; qui per annum integrum sine légitima calumnia tenuerit, quiète deinceps teneat, et nulli super boc respondeat. Si autem beres in comitatu Flandriae non fuerit, infra annum, quo redierit, cum possessore agat supradicto modo : alio- quin qui tenebit sine ulla inquietatione teneat. Si autem berede aliquandiu peregre commorante, et cum redierit suam requirente, possidens se cum eo partitum esse dixerit, si ille per quinque Scabinos probare falsum esse poterit,. bereditas qua? eum attingit ei reddetur : alioquin possidens per quatuor legitimes viros se ei portionem suam dédisse LES sa\o\s EN ANGLETERRE «V>5 probabit; e1 ila quietus erit. Quod si hères infra annos dis- cretionis fuerit, pater vel mater, si supervixerint, vel qui eum rnanutenebit, portionem quae illum attinget scabinis et aliis Legitimis viris intra annum obitus ill i us ostendat, et si ois visum fuerit quod ille fideliter servare debeat, ei comit- tatur. Sin autem iudicio et providentia illorum ita disponatur, ne hères damnum alioquod patiatur ; etcum ad annos discre- tions venerit, et opportunum fuerit, hereditate sua intègre et sine aliqua diniinutione investiatur. « § i. Item si quis alicui lilium suuni, vel filiam in matri- monio coniunxerit, et tilius ille, veltilia sine proie obierint, ad patrem et matreni eorum si supervixerint, si autem mortui fuerint ad alios filios eorum, vel tilios filiorum redeat here- ditas quai pertinebat ad filium vel filiam, quos aliis matri- monio copulaverant; et viventibus pâtre vel maire eorum heredîtas ilia eum supradictis personis tantum dividatur : mortuis autem illis propinquiores çonsanguinei illain, prout iustum est, sortiantur. « Hane igitur communionem tenendam, et supradietas institutiones et conventiones esse ol)servandas fide promise- runt et sacramento confirmaveruiit Tlieodoricus, Cornes Flandriae, Willelmus Gastellanus Sancti Audomari, Willel- mus de Lo, Iwaunus de Gandavo, Danihel de Tenramunda, Raso de Gavera, Gislebertus de Bergis, Henricus de Broburc, Gastellanus de Gandavo, Gervasius de Brugis. — Praefati Barones insuper iuraverunt, quod si Gomes Burgenses Sancti Audomari extra consuetudines suas eiicere et sine iudicio Scabinorum tractare vellet, se a comité diseessuros et cum eis remansuros, douce cornes eis suas consuetudines intégré restitueret et iudicium Scabinorum eos subire permit teret. Actum anno dominicae tncarnationis MCXXVII1 in octa- vis assumptionis Beatae Mariae ». 356 BEOWULF III. Charte de donation du fonds delà Gild-halle de St. Orner aux Hour (/cois de cette ville, 1151. « Ego Theodoricus DeipatientiaFlanôrensium Comes, con- sensu uxoris mese Sibillae, concedente ita quoque Philippo filio meo, terram in qua Ghildhalla apud sanctum Àudoma- rum in foro sita est, cuin scopis et adpenditiis suis lain ligneis quam lapideis, burgensibus eiusdem villae hereditario iure possidendam, et ad omnem mercaturam tani in appen- diliis, quam in Ghildhalla exercendam tradidi : hanc quo- que libertatem eis concessi, ut si (jais in eam venerit, unde- cunque reus fuerit. in ipsa domo iudici in eum nianum non mittere licebit ; ille autem su!) cuius custodia Ghildhalla tenetur, admonitus a iudice réuni extra limen Ghildhallae con- ducens nisi fideiussione se defenderit, in praesentia duorum scabinorum vel plurium eum iudici tradet : iudex vero eum in potestate sua habens secundum quantitatem facti cum eo aget. Illud quoque addidimus, quod alienus negotiator nus- quam, nisi in praedicta domo aut in appendiciis eius, vel in pleno foro merces suas suas vendendas exponat aut vendat. Solis autem burgensibus in foro, in Ghildhalla, seu magis velint, is propria domo sua, vendere liceat. « Quoniam autem humana omnia ex rerum et temporum varietate senescunt, sigilli mei auctoritate et subscriptorum testimonio hoc corroboravi. Walterus Gastellanus sancti Audomari, Arnoldus Cornes de Gisnes, Gerardus Propositus, Arnulplms de Arde, Henricus (lastcllanus de Briibborg, Elenardus de Sinningehem, Hugo de Ravensberghe, Balde- vinus de Bailgul, Michœl Junior, Christianus de Aria, Guido Gastellanus de Bergis, Bogerus de Wavrin, Helinus filins (MUS. » LES SAXONS EN ANGLETERRE 357 IV. Keure de Bruges, Vers 1190. o Haec est lox et consuetudo quam Brugenses tenere debout a comité Philippo instituta. Si quisalicui vulnus fcce rit infra pontem sanctae Maria1, infra Botrebeika, infra usque ad (Ionium Galtori Calvi, infra usque ad domiini Lanikini Car- pentaria supra terram Balduini de Prat infra fossatum vote- ris molendini, et illud veritate scabinorum cognoscatur de quacunque re factum sit, ad domum in qua ille manet, qui vulnus imposuit, per scabinos et per iustitiam coniitis sub- moneatur. Qui submonitus, si scabinis se pra?sentet, veritate inquisita de illo qui vulnus fecerit per sexaginta libras fore- factum emendet, et si scabini sciunt quod vulnus non fecerit, liber et in pace remanebit. Si die quâ submonebitur se non praesentaverit. remanel)at in forefacto sexaginta librarum, et si scabini voluerint domum eius prosternere, potcrunt et in respectum ponere, sed ex toto condonare non possunt nisi voluntate Comitis. « 2. Si verô quis aliquem in domo sua assiluerit, undë cla- mor factus sit, scabini et iustitia domum ibunt inspicere : et si scabini poterunt videre, assultum esse apparentem, ille de quo clamor factus est submoneri debet ; qui si scabinis se praesentaverit et illum intellexerint assultum fecisse, LX libras amittet. Si vero cognoverint illum assultum non fecisse, liber' et in pace recédât. Si autem ad diem submonitionis venire noluerit, domo ejus prostrata LX librarum reus erit. Quod si alii assul ui interfuerint, de quibus clamor factus non sit, si cornes super hoc veritatem scabinorum requisierit scabini veritatem inquirere debent, et quotquot veritate scabinorum de assultu tenebuntur, unusquisque eorum LX librarum reus erit, ac si de eo clamor factus sit. Si vero scabini nullum assultum agnoscere potuerunt ab ipsis super hoc Veritas est inquirenda. *Y.\H BEOWULF << 3. Qui cum armis molutis infra praafinitos terminos ali- quem fugaverit, si veritate scabinorum convincatur foris- facto Librarum LX tenebitur : si aliquis assiiiatur, quidquid ipse facial in defendendo corpus suum nullo tenebitur foris- facto. « 4. Qui aliquem bannitum occideril in hoc nullum facil forisfactum. « 5. Quicumque testimonio scabinorum convictus fuorit de rapina, LX lil) de forisfacto dabit el dampnum rapinae réstituet. « G. Qualemcunque concordiam bannitus faciat comiti, remanebit tamen bannitus, donee viris Brugensibus ad opus castri IX Solidos dederit. « 7. Oui bannitum de forefacto LX libr. hospitio susce- perit, veritate scabinorum convictus LX libras amittet. « 8. Oui aliquem fuste vel l)aculo perçussent, convictus a scabinis in forisfacto X lil). incidit de quibus comes habebit V lib. Castellanus XX sol. ille qui percussus est LX sol. et ad opus castri XX sol. « 9. Qui pugno vel palma aliquem percusserit seu per capillos acceperit inde per scabinos convictus LX sol. dabit unde XXX solidi comitis erunt, perçus >i XV sol. castellani X sol. ad opus castri V sol. Qui aliquem per capillos ad terrain traxerit sive per lutuni trahendo pedibus conculcaverit, Xlib. comiti dabit, maletractato XV solidos, Gastellano X sol. et ad castrum V solidos. <( 10. Qui vero alicui convitia dixerit, si testimonio duorum scabinorum convincatur, illi cui convicia dixerit V solidos dabit, Iusticiae XII denarios. » 11. Quiduobus scabinis aut pluribus inducias pacis, qua5 treuiaB dicuntur, de ([uàlil^ct discordià dare nuolerit, illud emendabit per LX lib. « 12. Si dissensiones aut discordiae aut guerraeaut aliquod LES SAXONS K\ ANGLETERRE 359 aliud malum inter probos viros oppidi exoriatur, unde ad aures scabinorum clamor perveniat, salvo iure comitis, scabini illud componere el pacificare poterunt. Oui vero compositipnem vol pacem quam super hoc scabini consolida- verint, sequi aoluerit, forisfactum LXlib. ineurret. « 13. Qui ea dedixerit quae scabini in iudicio vol testimonio affirmaverint, LX Lib. amittet, et unicuique scabinorum qui al> eo dedictus orit X Libras dabit. « M. Quicumque per vim fœminam violaverit, si de eo veritate scabinorum convincatur, éâdem pœnà dampnabitur, quanta a pnedecessoribus comitil)US, taies malefactores dampnari soient in Flandrià. « 15. Quicumque per malum in scabinos manu m suani immiserit, si scabini illud testifîcentur, LX libras dabit. « 16. Praeterea sciant omnes, quod vir de oppido Brugensi, cuiuscunique forisfacti se réuni fecerit, non amplius quam LX libr. aniittere poterit, nisi legitime per scabinos convictus fuerit de raptu, ut dictum est, vel de latrocinio, vel de falsi- tate, vel nisi hominem occident. Qui verô occiderit hominem, caput pro capite dabit, et omnia sua in potestate comitis erunt absque omni contradictione, si de homicidio veritate scabinorum teneatur. « 17. Nemo infra praefmitos terminos manens infra muros castri gladium ferat, nisi sit mercator vel alius qui gratià negocii sui per castrum transeat. Si vero castrum intraverit causa inibi morandi, gladium extra in suburbio dimittat. Quod si non fecerit, LX solidos et gladiadum amittet. lusti- ciis vero comitis et ministris earum, quia pacem castri obser- vare del)ent, nocte et die infra castrum arma ferre licebit. Viris etiam Brugensibus gladium portare et reportare licebit, dummodo Castro exeanî festinanter. Si quis autem eorum moras faciendo, vel per castrum vagando, gladium portave- rit, LX solid, et gladium amittet. 360 BEOWULF «< IS. Si scabini gratia emendationis villa* assensu iustitiae comitis bannum in pane et vino et ci'tcris mcrus consti- tuerint, medietas eorum quae ex banno provenient, comitis erit, el altera medietas castellani et oppidi* « 1(.). Si mercator sive alius homo extranens ante scabinos iustitiae causa venerit, si illi, dequibus conqueritur présentes sint vel inveniri possint infra turtium diem vel saltern infra octavum, plena riam ei scabini iustitiam faciant iuxta legem castri. « 20. Neniini in foro comitis stallos locare licebit, quod si locaverit et veritate scabinorum super hoc convictus fuerit, LX solidos comiti dabit. 21 . Si aliquis de infracturis castri coram scabinis falsum testimonium portaverit si scabini illud cognoverint LX libras amittet. « 22. Quando aliquis scabinus decedet, alius ei substitue- tur electione Comitis non aliter. « 23. Si scabinus testimonio scabinorum parium suorum de falsitate convictus fuerit, ipse et omnia sua in potestate Comitis erunt. <( 24 Si Scabini a Comité vel a ministro Comitis submoniti, falsum super aliqua re iudicium fecerint, veritate scabino- rum Atrebatensium, sive aliorum qui eandem legem tenent, comes eos convincere poterit ; et si convicti fuerint, ipsi et omnia sua in potestate comitis erunt. Quoties vero super huiusmodi falsitate submoniti fuerint, nullatenus contradi- cere poterunt, quin diem sibi a Comité pra?fixum teneant, ubicumque Comes voluerit in Flandriâ. « 25. De omnibus vero aliis causis ad Comitem pertinenti- bus, Brugis in castello vel ante castellum placita tenebunt in praesentia Comitis vel illius quern loco suo ad iustitiam tenendam instituerit. Instituto autem ad eius submonitionem LES SAXONS IN A Nli LKTKHHE M\\ de omnibus tanquam Comiti respondebunt, quamdiu in hoc servitio comitis erit. Ad hoc uec scabini nee Burgenses aliquid addere, mutare, vel corrigere poterunt, nisi per consilium Comitis vol illins quern Loco silo ad iustitiam tenendam instituerit. V. Ordonnance du comte Philippe d'Alsace, sur les attributs des Baillis ni Flandre, Vers 1178 « Hipc sunt puncta. qua? per universam terrain suam Cornes observari praecepit. » S 1 . Primo qui homineni occident, caput pro capite dabit. » § 2. Item baillivus Comitis poterit arrestare hominem qui forefecit sine Scabinis donee ante Scabinos veniat, et per consilium eorum plegium accipiat de forisfacto. « § 3. Item si baillivus volens hominem arrestare, non potuerit et auxilium vocaverit, qui primus merit, et balli- vum non adiuverit in forisfacto erit, sicut Scabini considera- bunt ; nisi forte ostendere quis potuerit per Scabinos quod ille qui arrestandus erat, inimicus eius sit de mortali faidâ ; et tune sine forisfacto erit licet baillivum non adiuverit ad capiendum suum inimicum. (( g A. Item baillivus Comitis erit cum Scabinis, qui eligent probos viros villse ad faciendas tallias et Assisas, sed cum talliabunt Scabini vel Indicia facient, vel inquisitiones veri- tatis, vel protractiones, non intererit baillivus ; aliis autem cousiliis qua» ad utilitatem villae pertinebunt, baillivus intere- rit cum Scabinis, scriptum autem talliae et assisa? reddent Scabini baillivo, si postulaverit. « § 5. Item baillivus accipiet forisfactum adiudicatum Comiti per Scabinos, ubicumque illud invenerit extra eccle- siam et ubicumque accipi debet per Scabinos. 'M\li m:<)\\ i i.i «■ 6. Il<'in (jui bannitum de pecunia reccptaveril eâdem Lege de pecuniâ tenebitur qua bannitus ; el si fueril capite bannitus qui receptatus est, tunc receptans tenebitur de forisfacto LX lil>. Quod si vir domi non fueritj el ejus uxor bannitum receptaverit, rediensque vir, tertiâ aim mi probo- 1*11111 virorum iurare potueril : quod bannitum in domum suam receptum esse nescierit; sine forisfacto remanebit : si autem absentia mariti, uxori prohibitum fuerit per Scabinos, ne bannitum receptet, de caetero non poteril eum sine forisfacto receptare. « § 7. [tern de quindenâ in quindenam, habet conies, vcl baillivus ex eius parte, veritatem si voluerit. « g 8. Item domus diruenda Judicio Scabinorum, posl quindenam a scabinis indultam, quandocumque Comes pra?- ceperit, aut baillivus eius, diruetur a Communia villae, cam- pana pulsata per Scabinos : et qui ad diruendam domum illam non venerit, in forisfacto erit, sicut Scabini considéra - bunt, nisi talem excusationem habuerit, qu.se Scabinis suffi - ciens videatur. « $ 9. Item pater non poterit forisfacere domum vel rem filiorum, qu.ee eis ex parte matris contingit ; nee lilii pote- runt forisfacere rem vel domum patris, qnee ex parte patris venit. « § 10. Item si homo per Scabinos domum suam sine scampo invadiaverit, earn forisfacere non poterit, nisi salvo catallo eius, qui domum illam vadet in vadio. « vj 11. Item fugïvitus de aliquâ villa pro debito, si in alia villa inventus fuerit, arrestabitur, et ad villain de qua fuge- rat, reducetur, et iudicium Scabinorum illius vilLne subire cogetur. « § 12. Item si quis vulneratus fuerit, et videatur Scabinis, quod non sit vulneratus ad mortem, et postea de illo vulnere mortuus fuerit, Scabini non erunt in forisfacto contra Comi- LES SAXONS l.N ANGLETERRE 3G3 tcm, qui minorent plegiaturam acceperuni : Leg, Hen. I, XI, §'2 ; Thorpe, I, 520. «« De omni annona décima garba sanctse aecclesiee reddenda est. Si quis gregem equarum habuerit, pullum decimum reddat ; qui imam solam vel duas, de singulis pull is singulos denarios. Qui vaccas plures habuerit, vitulum deciinuni ; qui imam vel duas, de singulis obolos singulos. Et si de eis caseum fecerit, caseum decimum, vel lac décima die. Agnum decimum, vellus decimum, caseum decimum, butirum deci- mum, porcelluni decimum. De apibus, secundum quod sibi per annum hide profecerit. Quinetiam de boscis et pratis, aquis, molendinis, parcis, vivariis, piscariis, virgultis, ortis, negotiationibus, et de omnibus similiter rebus quas dederit Dominus, décima reddenda est; et qui earn detinuerit, per iusticiam sanctae aecélesiae et regis, si necesse fuerit, ad redditionem cogatur. Haec pnedicavit sanctus Augustinus, et h«ec concessa sunt a rege, et contîrmata a baronibus et populis ; sed postea,iiistigante diabolo, ea plures detinuerunt, e\ sacerdotes qui divites erant non multum curios! erant ad perquirendas eas, quia in multis locis sunt modo IV vel III aeccleeias, ubi tunc teinporis non erat nisi una ; et sic iucepe- runt minui », Eâdw. Gonf., § 7, 8. 372 BEOWI LF « Et praecipimus, ut omnis homo super dilectionem Dei <*l omnium sanctorum (let cyricsceattum et rectam decimani suam, sicut in diebus antccessorum nostrorum stetit, quando melius stelil : hoc est, sicut aratrum peragrabit decimam acram », ^Edelr., VIII, S 4; Thorpe, I, 338. « De ciricsceatto dicit vicecomitatus quod episcopus, de omni terra qua' ad ecclesiam suam pertinet, debet habere, in die festivitatis sancti Martini, unam summam annonae, qualis melior crescit in ipsa terra, de unaquaque hida libera et villana ; et si dies ille fractus fuerit, ille qui retinuerit reddet ipsam summam, et undecies persolvat ; et ipse epis- copus accipiat inde forisfacturam qualem ipse debet habere de terra sua. De ciricsceatto de Perscora dicit vicecomitatus quod ilia ecclesia de Perscora debet habere ipsum ciricsceat- tum de omnibus CGC hidis, scilicet de unaquaque hida ubi francus homo inanet, unam summam annona*, et si plures habet hidas, sint libera' ; et si dies fractus fuerit, in festivi- tate sancti Martini, ipse qui retinuerit det ipsam summam et undecies persolvat, abbati de Perscora ; et reddat forisfactu- ram abbati de Westminstre quia sua terra est ». Cart. Heming, I, 49, 50. « De ciricsceate. Dicit vicecomitatus quod de unaquaque hida terrae, libera vel villana, quae ad eccle- siam de Wirecestre pertinet, debet episcopus habere, in die festo sancti Martini unam summam annonae, de meliori quae ibidem crescit ; quod si dies ille non reddita annona transient, qui retinuit annonam reddat, undecies persolvet, et insuper forisfacturam episcopus accipiet, qualem et sua terra habere debet », Ibid., 1, 308. « Nunc igitur praecipio et obtestor omnes meos episcopos et regni pra?positos, per fidem quam Deo et mihi debetis. LES SAXONS EN ANGLETERRE 373 quatenus facialis, ut antequam ego Angliam veniam, omnia débita, quae Deo secundum Legem antiquam debemus, sint soluta, scilicet eleemosynae pro aratris, et décimas anima- lium ipsius ainii procreatorum, et denarii quos Roma' ad sanctum Petrum debemus, sive ex urbibus sive ex villis, et mediante Augusto decimae frugum, et in fcstivitate sancti Martini primitise seminum ad ecclesiam sub cuius parochia quisque est, quae Anglice Circesceat nominantur », Epist. Gnut. Flor. Wig., an. 1031. « Et semper possessor terra? illius reddat tributum aeccle- siasticum, quod ciricsceat dicitur, tô Pirigtùne ; et omni anno iinus ager inde aretur to Pirigtùne, et iterum metatur », Cod. Dipl., n° 661; « Sit autem hoc praedictum rus liberum ab omni mundiali servitio,... excepta sanctae Dei basilica? suppeditatione ac ministratione », Ibid., n° 666. Ifl LES VILLES . Egeles byrig, Aylesbury dans Bucks. Chron. sax., 157, 921 . Ambresbyrig, Amesbury, Wilts. Chron., 995. Andredesceaster. Chron., 495. Baddanbyrig, Badbury, Dorset. Chron., 901. Badecanwyl, Bakewell, Derby, Chron., 923. Banesingtûn, Bensington, Oxf. Chron., 571, 777. Bebbanbùrh, Bamborough. Chron., 642, 920, 993. Bedanford, Bedford. Chron., 919. Beranbyrig. Chron., 556. Bremesbyrig. Chron., 910. Brunanburh, Brunanbyrig, Brunanfeld. Chron., 937. Brycgnord, Bridgenorth, Salop. Chron., 912. Bucingahâm, Buckingham. Chron., 918. Cantwarabyrig, Canterbury. Dorobernia, ciuitas : Beda, H. E., lib. 1, c. 25 : Flor. Wig., an. 1011 ; Chron., 633, 655, 995, 1009, 1011. Cirenceaster. Chron., 577, 628. Colnceaser, Colchester. Chron., 921 : « niurum illius l'edintegravit, virosque in ea bellicosos cum stipendio posuit » ; Flor., 9J8. Coludesburh, Coldingham. Chron., 679. Cyppanham, Chippenham, Wilts. Chron., 878. LES saxons EN ANGLETERRE 375 Deôraby, Derby. Ghron., 917, 941. Dofera, Dover dans le Kent, Ghron., 1048, 1052; Flor. Wig., L051. Dorceceaster, Dorchester, Oxon. Ghron., 954, 971. Dorceceaster, Dornwaraceaster, Dorchester, Dorset. Ghron., 635,636, 639. Eligbyrig, Ely. Ghron., 1036. E gone s ham, Eynesham, Oxon. Ghron., 571. Eoforwic, Eoforwic coaster, York ; Kair Ebrauc, Ebora- Clllll. Exanceaster, Exerter, Isca Damnoniorum, Uxella. Ghron., 87(3,891, 1003. Exanmûda, Exmouth. Ghron., 1001. Genisburuh, Gainsborough. Ghron,, 1013, 101 4. Glaestingaburh, Glaestingabyrig, Glastonbury, Som. Urbs Glastoniae. Ghron., 688, 943. Gleawanceaster, Gloucester ; Kair glou, Glevum. Urbs Gloverniae, Glocestriae. Ghron., 577, 918. Haestingas, Hastings. Ghron., 1066. Hagustaldes hàm, Hagstealdeshàm, Hexham. Ghron.. 685. Hamtûn, Southampton. Ghron., 837. Heanbyrig, Hanbury. Ghron., 674. Heortford, Hertford. Ghron., 913; Flor., 913. Hereford, Hereford. Ghron., 918, 1055, 1066. Hrolesceaster, Durocobrevis , Hrofesbreta, Rochester. Ghron., 604, 616, 633, 644; Asser., 884. Huntena tun, Huntingdon. Ghron., 921 ; Flor., 918. Judanbyrig, Jedburgh, Ghron., 952. Legaceaster, Kairlegeon, Chester» Ghron., 607 ; Flor., 908. Legraceaster, Leicester. Ghron., 918, 941, 943; Flor., 942. Lindicoln, Lindum, Lincoln. Flor., 942. Lundenbyrig, Lundenwic, Londinium, London. Ghron., 457, 604, 872, 886, 896, 910, 994, 1009, 1013, 1016, 1052. :ne> Bi »vn < i.i Lygeanbyrig, Leightpu buzzard. Chron., 571. Maidulfi urbs, Meldumesbyrig, Malmesbury. Flor., 940. Mameceaster, Manchester : « urbem restaurarent, el in ea fortes milites colloearent ». Flor., 9*20. Mealdun, Maldon. Chron., 920, 921 ; Flor., 917. Medeshâmstede, Peterborough. Chron., 913. Merantûn, Merton dans F Oxfords h ire. Chron., 11Y6. Middeltûn, Middleton. Chron., 893. Nordhamtnn, Hâniti'in. Chron., 1010. Nordwic, Norwich. Chron., 1004. Oxnaford, Oxford. Chron., 1009. Raedingas. Asser., 871. Runcofa. Flor. Wig., 916. Sandwic, Sandwich. Chron., 851. Searoburh, Salisbury. Chron., 552. Scaergeat, Scargate. Chron., 912; arx munita, Flor. Wig., 913. Sceaftesbyrig, Shaftsbury. Chron., 980, 982. Sceobyrig, Shoebury. Chron., 894. Seletiin, Silton dans le Yorkshire. Chron., 780. Snotingahâm, Nottingham. Asser., 868 ; Chron., 868, 922, 923, 941 ; Flor. Wig., 919, 921. Soccabyrig, Sockburn. Chron., 780. Stafford, Stafford. Chron., 913; arx, Flor. Wig., 914. Sumerti'm, Somerton. Chron., 733. Sudbyrig, Sudbury. Chron., 797. Swanawic, Swanwick, Hants. Chron., 877. Temesford, Teinpsford. Chron., 921. Tofeceaster, Towchester. Chron., 921; civitas, Flor. Wig., 918. Toniawordig, Tamworth. Chron., 913, 922. WaBringawlc, Warwick. Chron., 914 ; Flor. Wig., 915. Weardbyrig, Warborough, Oxford. Flor. Wig., 916. LES SAXONS K.\ ANGLETERRE 377 Wigornaceoster, Worcester. Ghron., 922, 1041. Withtgarabyrig, Garisb rook. Ghron., 530, 544'. Wiltun, Wilton. Ghron., 100S. Wintanceaster, Winchester. Chron., (H3, (348. Withâm, Witham. Chron., 913; Flor. Wig., 914. Delweal, Thelwall. Chron., 923; Flor. Wig., 920. Detford, Thetford. Chrun., 952, 1004. LE POÈME DE BEOWULF II TEXTE ET TRADUCTION NOTES — INDEX — BIBLIOGRAPHIE RYTHMIQUE - GRAMMAIRE - LEXIQUE TEXTE ET TRADUCTION llwaet ! We Gâr-Dena [fol. 129 a.] in gear dagum, theôd-cininga thrym ge-frunon ; hû tha aethelingas ellen fremedon. Oft Scyld Scéfing sceathen [a] threat uni, monegum maegthum, io meodo-setla of-teàh, egsode eorl sythan âerest-wearth feâ-sceaft funden : he thaes frôfre ge-bâ [d] ; weôx under wolcnum, weorth-myndum thâh, oth thaet him âeg-hwylc thara ymb-sittendra ofer hron-râde 20 hyran scolde, Voilà que nous avons su par les récits la majesté des Gar-Danes, de ces rois puissants dans les jours passés ; et comment ces nobles hommes furent parfaits en valeur ! Souvent Scyld, le fils de Scéf avait-il ravi l'hydromel aux hôtes de ses ennemis, en les pri- vant de leurs trônes sur bien des tribus; ainsi le comte les terrifiait- il, quand ils l'avaient, une pre- mière fois, rejeté. Donc il vivait dans l'opulence, florissant sous le firmament et plein de dignités, jus- qu'au jour où chacun des peuples qui l'entouraient sur les rives que sillonne la baleine, durent lui obéir et durent lui payer tribut. 0 quel bon roi ce fut là ! Les lettres, mots, finales, membres de phrase ajoutés au texte, complétés, séparés, ou ponctués différemment, pour les nécessités de l'interprétation, sont imprimés entre parenthèses. Tous changements, modifications, addi- tions, ou séparations que commande l'intelligence du texte que nous avons tenté de rétablir ici intégralement, sont indiqués delà même manière. Dans la traduction française, les mots en italiques, sont ceux qui ont été ajoutés, pour rendre intelligible le sens général de phrases souvent obscures, incer- taines ou incomplètes, dans la traduction littérale à laquelle nous nous som- mes attaché. 382 151 «>\\ I l.l gomban gyldan : thaet waes gôd lining. Thâem eafera waes aefter cenned geông in geardum, thone God sende folce h'> frôfre : fyren thearfe on-geat thaet hie âer drugon 3o aldor — le J use, lange hwfle : him thaes lif-freâ, wnldres wealdend, worold-âre for-geaf Beo-wulf waes breme blaed wide sprang Scyldes eafera Scede-landum in : swa sceal [gtith-fru] ma 40 gode ge-wircean, fromum feoh-giftum, on faeder [feo] rme, [fol. 129 b. j Par la suite, il lui naquit une jeune postérité dans les lieux quU habitait, et que Dieu avait en v<>\ ée ;i ses peuples pour leur bien ; ne connaissait-il pas la nécessité malheureuse dont ils avaient souf- fert pendant un long temps, alors qu'ils étaient sans prince ? à ces causes, le maître de la vie, dispen- sateur de gloire, lui donna la pros- périté en ce monde. Beowulf fut fameux : il étendit au loin la gloire de la souche de Scyld, dans les terres divisées. Ainsi un prince guerrier devra-t-il travailler pour sa propre cause par des bienfaits et d'habiles dons d'argent, pendant qu'il est encore à la charge de son père, 29. Le manuscrit porte « thaet », comme de coutume- Suivant l'opinion de Zupilza, « thaet» est généralement mis pour thaet ou pour tha, conjonc- tion (de telle sorte que, ainsi que), qui dans le cas présent, régirait fyr en- 1 hearfe. A cette ligne même, les caractères du manuscrit sont défectueux. 35. Dans l'édition de Heyne et Socin, on lit cette transcription des vers qui suivent : Beôwulf was breme, blaed wide sprang Scyldes eafera [n] Scede-landum in. 39. Nous avons admis la version de Kemble : [gulh-fru] ma. 11 y a un manque, dans le manuscrit, à l'endroit des parenthèses. Les éditeurs succes- sifs ont donc procédé par addition, et Grein sans plus de raison que Kemble, propose : [geong g] uma. At. Il y a une lacune au coin du manuscrit. Zupitza, après Kemble cl HKOWULF ;jh:{ thael bine on vide efl ge*wunigen \vi! IJ-ge-sithas, thonne wig eunie. Leôde sre-lâesteD lôf-dâedu sceal in maegtha ge-hwàere 5o man ge-theon. Him thé Scyld se wât to ge-scaep-hw ile, fela-hror te ran on freân wâere : hi hyne thâ aet-bâeron tô brimes farothe swâese ge-sithas sw â lie sel fa baed, thenden wordnm weôld Go wine Scyld inga, leôf lancl-fruma; lange ante. Thaer aet hythe stod hringed-stefna. isig and ût-fûs, aethelinges faer : a-ledon tha leofne Iheoden beâga bryttan, 70 on bearm scipes, maerne be maeste ; thaer waes madma fela, of feor-wegum, fraetwa ge-laeded. Ne hyrde ic cymlicor ceol ge-gyrwan bilde-waepnum. and Iieatho-waedum, . a (in qu'à son tour, dans la vieillesse, de loyaux compagnons puissent alors avoir recours à lui, quand la guerre viendra à fondre sur lui-même : , soutenu par son peuple, un homme prospérera dans toute tribu, et il accomplira des prouesses dignes de louanges. Au jour venu de son destin, Scyld s'en fut tout caduc, dans la paix du Seigneur : alors eux, ses chers compagnons le por- tèrent hors de sa demeure, sur le rivage de lamer, comme il l'avait lui même demandé du temps que lui, l'ami des Scyldings, le chef bien-aimé avait du pouvoir par ses paroles; pouvoir qu'il retint long- temps ! Là, sur la rive, se tenait le vaisseau à la proue sonore, l'équipage des nobles, brillant comme la glace, et prêt à prendre la mer. Alors ils déposèrent le cher prince, le dispensateur des anneaux au cœur du vaisseau ; — ce vaillant, auprès du mât ; et il y avait nombre de trésors et d'orne- ments venus des lointaines con- trées. De plus beau navire on n'entendit jamais parler : on l'avait orné d'armes de bataille et de harnais de guerre, Conybeare propose « .. rme » ou « me » ; Wulcker et Heyne, « wine » ; Grein, « aern » (maison) ; Thorpe, « bearnie « (soin). :m BEOWULF billum and byrnum ; 80 him on bearrne laeg mâdma menigo, tha him mid scoldon on flôdes aeht feor ge-witan. Nalaes hi hine laessan lacum teôdan, theôd -ge-s treo quid , thon [ne] tha dydon, the hine aet frum-sceafte 90 forth on-sendon, âenne ofer ythe, umbor-vvesende : [fol. 130 a.; thâ gyt hie liim â-setton Segen g[yl] denne heâh ofer heâfod, lëlon holm ber [an]. geafon on gâr-secg : him waes geomor sefa, murnende mod ; 100 Men ne cunnon Secgan to sothe, séle-raedenne, haeleth under heofenu, hwa thaein hlaeste on-feng. Thâ waes on burgum Beo-wulf Scyldinga, leof leod-cyning, longe thrage, folcum ge-frâege, 1 10 (faeder ellor hwearf, de haches et de cottes de mailles. Sur 1«' sein du héros, l'on avait déposé une foule de trésors qui devaient partir au loin avec lui, et devenir la proie du Ilot. Ils le chargèrent de présents, avec le même bon vouloir que d'autres avaient mis à I envoyer, jadis, à l'aventure, dans la misère, et à l'abandonner, seul, sur les vagues Encore élevèrent-ils pour lui, bien haut, sur sa tète, une ensei- gne d'or; ils laissèrent la mer profonde /'emporter ; ils le com- mirent à la garde de l'océan. Tristes étaient leurs esprits, et leurs cœurs étaient dans l'afflic- tion. En vérité nul homme — ni d'entre ceux de bon conseil, ni parmi les autres qui vivent sous les cieux, — ne sait qui a reçu le vaisseau et sa charge. I Alors Beowulf devint le roi des Scyldings sur les cités, pendant un long temps ; il fut fameux parmi ses peuples [son père étant parti à jamais, lui, le prince, de son palais] ; jusqu'au jour où sortant de sa race, s'éveilla à la lumière, 102. On lit dans le M. S. séle-raeden[d]e. La correction est de Kemble, BEOWULF 385 aldor of earde) oth timet liim eft OQ-WÔC heâh Healf-dene ; heôld thenden lifde gamol and gdth-reouw, glaede Scyldingas. Thâem feower beam forth-ge-rimed in worold wocun, 1 20 weoroda raeswa, Heoro-gâr and Hrôth-gâr and Halga til, hyrde, ic lhael Elan ewén Heatho-Scilfingas, heals-ge-bedda. tha waes Hroth-gàre here-sped gyfen wiges weorth-mynd, i3o thaet him his wine-magas georne hyrdon, oth thaet seo geôgoth ge- niago-driht micel. [weox Hi on mod be-arn thaet heal reced h cita n wolde, [medol-aern micel, [fol. 130 b. men he-wyrcean thone yldo-|"b]earne . . . . le superbe Healfdene ; féroce à la guerre, il y vieillil au cours de sa destinée, et régna avec bonheur sur les Scyldings. De lui quatre enfants naquirent au monde par la suite, le chef des armées lïéorogar, et Hrothgar, et le bon Halga; nous avons appris qu'Elan, la reine, qui avait été jointe au trùne, alla poursuivre jusqu'au delà des mers, les guer- riers Scylfings. Alors le succès des armes fut donné à Hrothgar, le digne chef de guerre, de telle sorte que sa chère parente lui obéit avec joie, jusqu'au jour où son jeune peuple devint une nation forte et unie. Il lui vint à l'esprit de faire élever un édifice, avec une vaste salle à boire l'hydromel, que les fils des hommes célébre- raient à jamais ; et là, de distri- buer aussi bien aux jeunes gens qu'aux vieillards, tout ce que Dieu lui avait accordé de richesses, hormis la terre et les vies des hommes 423. Le M S. porte : « hyrde ic thaet elan cwen », sans lacune. Grundtwig présume que elan forme les deux dernières syllabes à'Onllan, Onela étant fils d'Ongentheow, et que le nom de la princesse est perdu. Sur cette con- jecture, Ettmùller a ajouté au texte : [Ongentheowes waes]. 126. Pour la forme gebedda (compagne de lit) appliquée à une femme, Heyne la compare à foregenga (même sens), dont est qualifiée dans « Judith », la servante de celle-ci. 135. kemble ajoute « thaet[hej heal-reced », 25 :wii HKnWi LF i (.0 aefre ge-frunon ; and thaer on-innan call g e-dâelan, geongum and ealdum, swylc hi in God sealde, huton folc-scarc and IconiM. gumena. Tha ic wide ge-fraegn weorc ge-bannan m an i g re m a eg the, 1 5o gcond thisme middan-geard , folc-stede fraetwan. Him on fyrste gelomp, aedre mid yldum, thaet hit wearth eal gearo, heal-aerna maest ; scop him Heort naman se the his wordes ge-weald wide haefde. He be<')t ne a-léh ; 1 60 beàgas dâelde, sine aet symle ; sele hlifade ; lieah and horn-geap heatlio-wylma bad la than liges : ne waes hit lenge tha gen thaet se secg héte a thum swerian ; aefter wael-nithe 170 waecnan scolde ; . Puis, nous apprenons que cette œuvre Fui dénoncée à plus d'une tribu lointaine, au delà du continent, à travers le monde, et l'on sut qu'une reine des cités allait être parée. Entre temps, il advint au héros — et le bruit s'en répandil aussitôt parmi les hom- mes — que ce palais, le plus grand de tous, fut entièrement achevé, et lui, dont la parole avait tant de pouvoir, forgea pour cette demeure, le nom d'Heort. Il ne fut pas infi- dèle à ses promesses ; au festin, il distribua anneaux et trésors : les voûtes de la salle s'élevaient bien haut, ainsi que les murailles de la forteresse sur lesquelles s'arron- dissaient des tours, prêtes à braver les flots ennemis d'un feu plein d'horreur : et il ne s'écoula point un long temps avant que le héros ne leur commandât de jurer par les serments de fèautè 167. Le M. S. porte secg héte; Grein le modifie en ecg-hete. 1(>S . A thum swerian : athum : beau- fils . A ce propos, Bugge fait remar- quer que allium sweriam, est un composé appartenant à la même catégorie que suhtergefœderàn, et signifiant à la t'ois beau-fils el beau-père. Ce sens éclaire singulièrement le passage, où Ingcld épouse la fille d'Hrothgar, Freawaru (vers 4.044 et suiv.). UKOWULF :*87 thé se ellen-gâesl earfoth-lice t h rage getholode, se the in thystru bad thaet he dogora he-hwàm dream ge-hyrde, hludne in healle ; thaer waes hearpan swég sw l'itol sang scopes : 1 80 saegde se the ciipe frum-sceaft fira feorran reccan, cwaeth thaet se al-mihtiga eorthan \vj~orhte] I fol. 132 a. wlite-beorhtne wang swa waeter be bugeth ; ge-sette sige-hrethig sunn ;an| and monan, leôman to leôhte 190 land-bu. fen] dum ; and ge-fraetwade fold an sceatas leomuni and leafum : Iff eac ge-sceop cy [n "na ge-hwylcum thâra the cwice hwyrfath. Swa thadriht-guman dreâmum lifd [on] eadig-lice, 200 oththaet an on-gan fyrene fre m man feûnd on helle : après quoi, le destin le condamna à s'affaiblir par suite d'embûches meurtrières ; et cela, depuis que l'esprit jaloux, lui qui vit dans les ténèbres, ne pouvait souffrir pendant une sai- son, d'entendre chaque jour, la joie éclater sous les voûtes du palais : n'y entendait-on pas les harpes vibrer, et s'élever la claire chanson des poètes? L'un disait qu'il savait bien narrer depuis les jours perdus, l'origine des hommes, et il parlait ainsi : « la main du Tout-Puissant a forgé la terre, la longue plaine à la face brillante, que l'eau entoure d'une ceinture : joyeux dans sa victoire, Il fit monter aux deux le soleil et la lune, flambeaux qui éclairent les habitants de l'uni- vers ; et il orna les régions de la terre, de rameaux- et de feuilles. Et il créa aussi la vie, pour toutes les espèces d'êtres qui vont, vivant par le monde. Ainsi les vassaux vivaient heureusement dans la joie, , . . . . 171. Rieger propose ellor-gaest, qu'Earle adopte également. 183. En ce passage, le manuscrit a une lacune dans un coin du feuillet. 202. Earle adopié la correction de Bugge. healle au lieu de helle. D'autre part» il accepte au vers 284, la forme hel-lhef/nes au lieu de heal-thègnes, que propose Ettnnïllcr. :ws HKOW I LP waes se grimma gaest Grendel hâten, mâere mearc-stapa se the moras heôld, fen and faesten : fifel-cynnes eard won-sâeli wer 210 weardode hwile, sithan him scyppend for scrifen haefde. In (laines cynne 1 1 1 o n e c w ea 1 m ge- w raec éce d ri h ten. thes the he Abel slog. Nege-feâh hethaere fâehthe, ac he hine feor for-wraec, metod for thy inane, 220 man-cynne frani : thanon un-tydras ealle on-vvocon, Eôtenas and Ylfe and Orcneas : swylce gifgantas] [132 b.] thâ with Gode wunnon, lange thrage ; he] him thaesleânfor-geaïd. II [Ge]-wât thâ neosian, 23o sythan ni ht becom, hean luises, hû hit Hring-Dene . jusqu'au jour où lui, le démon d'enfer, se prit à perpétrer ses crimes ; l'horrible monstre étrange, s'appelait Grendel, qui hantait dans sa puissance, les marches des états, et qui tenait les marais SOUS sa domination ; l'être maudit gardait étroitement ces retraites de la race des mons- tres, depuis que le Créateur les lui avait assignées, pour son châti- ment. Sur la race de Caïn, le Seigneur éternel a vengé le meur- tre qui lit périr Abel. Lui, le Créa- teur, ne se complut pas à l'acte de haine, mais il bannit Caïn pour son crime, loin de l'humanité. De là naquirent à la vie, les races du mal, les lémures, les elfes, les mauvais esprits ; des géants aussi entrèrent en guerre contre Dieu, pour un long temps : et il leur donna la récompense de leurs forfaits. II Grendel se mit en marche, quand la nuit fut venue, pour aller visiter la haute maison, et voir comment les Ring- Danes, 209. Tous les commentateurs adoptent ici la forme usuelle : won-saélig . 213-16. Sievers transcrit : In Caines cynne (thon[n]e cwealm ge-wraec ece drill ten). BEOWULF :W9 aefter [b] eor-thege ge-bûn haefdon . Fa ml thâ thaer-inne aethelinga ge-driht swefan aefter symble ; sorge ne ciïthon, won-sceaft wera, 240 wiht un hâelo. Grim and graedig gearo sona waes, reôc and repe, and on raeste ge-nam. thritig tegna : thanon eft ge-wât lnithe hrémig to ham faran, mid thaere wael-fylle 2Do wica neôsan. Tha waes on uhtan, mid aer-daege, grendles gdth-craeft gum urn un dyrne : thâ waes aefter wiste wop up-â-hafen, micel morgen-swég : maere theôden aetheling aer-gôd, 260 un blithe saet, tholode thryth-swyth ; thegn sorge treali ; sythan hie thaes hit ban last sceâwedon, wergan pastes : waes thaet ge-win to Strang lath and lons:-sum. l'avaient adornée, après que la bière eut été servie. 11 trouva dans la place une troupe de nobles, dor- mant après le festin; ils ne con- naissaient pas le souci, ce mal- heur des hommes, et jamais ils n'avaient fait l'épreuve de l'infor- tune ; l'horrible et avide ogre fut bientôt prêt, et sauvage et féroce, il saisit dans leur sommeil, trente des chefs. Alors il repartit chez soi, joyeux de sa proie, avec les ossements de ceux qu'il avait massacrés, pour visiter ses propres demeures. Puis à l'aube du matin, au commencement du jour, la ruse cruelle de Grendel fut révélée aux hommes : puis, les lamentations s'élevèrent après le festin, et de grandes clameurs éclatèrent au matin. Le vaillant prince, un noble d'antique vertu, demeura consterné ; le fort aux armées souffrait que les chefs éprouvas- sent de la douleur ; après avoir vu l'acte de l'être haïssable, de l'esprit maudit : la lutte contre lui, était trop dure, décourageante et vaine. 239. Sievers transcrit « wera[s] ». 390 DEOWl l I Naes hil lengra fyr at, 133 a. 270 efl ge-fre mede , morth-beala mare, ami no mearn fore ... , fâehthe and fyrene ; wiics h'» laesl on I ham, th ,1 wars eàth-fynde the liim elles-hwaer ge-rumlicor raeste [sothe] bed aefter burum, tha him ge-beacnod waes. 280 Ge-saegd soth-lice sweô ; loj Ian tac ne heal-thegnes hete ; heôld hyne syththan fyr and faestor se thàem feônde aet-wand. Swâ rixode and with rihte wan, âna with eallum, oth thaet idel stod 290 hûsa sélest ; wâes see hwil micel. NIT. win Ira tid torn ge-tholode wine scyld[i]n[g]a, weana ge-hwelcne, sidra sorga ; for tham [syththanjwearth ylda-bearnum un-dyrne cuth, Il ne s'écoula pas un lOOg temps avantquele monstre n'accomplît plus de meurtres encore, sans souci de la haine el du crime; il était trop acharné contre eux, depuis (ju\\ s'emparait aisément en ces lieux (de ce qu'il ne pou- vait trouver librement ailleurs;, de lits de repos sous les ombrages, où il était tenté d'aller. Et l'ennemi de la salle des chefs donnait de ses prouesses une preuve évi- dente: quiconque lui avait échappé se cachait ensuite, le plus vite et le plus loin qu'il pouvait. Ainsi régnait-il souverainement, et l'emportait-il en dépit du bon droit, seul contre tous, jusqu'au jour où le meilleur des maisons fut vide ; le temps s'écoulait avec lenteur; pendant douze années, les féaux des Scyldings endurèrent la rage du monstre, . 277. Kemble ne comble pas la lacune du manuscrit. Grein ajoute [sohte] : Wulcker, \_rymdé\. 290. Sievers écrit : husa se/est [waes seohwil micel]. 294. Dans le M. S., Scyldenda. Thorpe écrit Scyldinga; Kemble, Scyl- denda. 297. Syththan, ajouté par Kemble, pour l'allitération. MEOW! I.K 391 3oo gyddu geomore, thaette Grendel wan ; liwi'lr with Hrôth-gâr hete-nfthas waeg, fyrene and fâehthe, fela missora. singale saece : sibbe ne wolde with manna h wo no maegenes Deniga, 3 io feorh-bealo feorran fea thingian : no paer nâenig witena wénan thorfte beorhtre bote Io banu folmu : Atol ... aege làeca [133 b.] ebtende waes, deorc deâth-sc[ua], [dulguthe and geôgethe; 320 seomade and syrede, [s] in-nihte heôld mistige moras : men ne c unnon hwyder hel riinan hwyrftum scrithath. swa fela fyrena feônd man cynnes, àtolan-gengea, oft ge-fremede 33o heardra hyntha : Heorot eardode. toute misère, et toute peine profonde. Et voilà que par la suite, on apprit ouver- tement aux fils des hommes, voilà qu'on leur chanta tristement, que (Jrendel gagnait, tandis qu'il lut- tait à l'envi contre Hrothgàr de haine malicieuse, de crimes et de forfaits, des batailles continuelles durant bien des années. Le tueur des vies ne voulait pas,, même au prix d'une rançon, éta- blir la paix pour une longue période, avec aucun homme sous la domination danoise, et aucun ambassadeur ne pouvait arracher de meilleures conditions des mains du meurtrier ; l'impur maudit, ombre ténébreuse de la mort, allait, persécutant à la fois, et ceux que leur âge dignifiait, et les jeunes hommes : il les opprimait et les faisait tomber en des pièges ; dans la nuit éternelle 311. M. S., fea. Kemble, feo. 315. M.S., bona. Kemble, banan. 310. Lacune à l'extrémité du feuillet. Thorpe la comble avec A toi, (horri- ble), Riegeravec ac se, (mais lui). 392 HKOW 1 II sine- l' âge sel, sweartum nihtum ; n<> he I hone gif-stôl grétan music, mal hum, for metode, ne his myne wisse : (had wars wraec micel. Wine Scyldinga 340 modes brectha monig oft ge-saet, rice to nine ; rded eahtedon, hwaet swith-fcrhthum sélesl waere with faer-gryru to ge-fremmanne. Hwi'lum hîe ge-héton aet hraerg-trafum 35o wig-weorthunga ; word u m bâedon thaet himgast-bona geôce ge-fremede, with theôd-threâum. Swyle waes peàw hyra, hàethenra hyht ; helle ge-mundon in môd-sefan, metod hie ne eu thon 36o dâeda démend, ne wiston hie drihten God : [134 a.] il gardai! les marais recouverts de brouil- lard : (;l les hommes ne savent pas où vont errant, les sorciers d'en- fer ! Tant de crimes et tant de cruelles injures, voilà ce que commettait souvent l'ennemi de l'homme, le détestable solitaire. Dans les nuits sombres il habi- tait Heort, l'antre empli de trésors variés : [encore ne pouvait-il, par la protection divine, loucher au trône, ce trésor, et il ne connais- sait pas les intentions de Dieu] . Ce fut là une grande misère ; l'ami des Scyldings s'asseyait au conseil, l'esprit abattu, lui, le guerrier puissant; l'on y délibérait sur ce que les hommes au cœur fort, pouvaient entreprendre de meilleur contre ces horreurs se- crètes. Parfois, ils promettaient des prières aux tabernacles de leurs idoles ; ils priaient avec des formules, pour que le destracteur des mauvais esprits leur vînt en aide contre l'accablant fléau. Telle était leur coutume; l'es- poir des païens ; c'était de l'enfer qu'ils se rappelaient, en leurs esprits; hum heofena helm 333. Heyne transcrit cette phrase de la manière suivante : Sweartum nihtum (no hë~ thone gif-sfôl gretan nïôste, mâththum for metode, ne bis myne wisse). 359. Grundtvig écrit : « haer BKOWI II Word inné â-beâd ; eôw hét secgan s fgi '-drill ten irn'n, aldor Eâst-Den a, 780 thaet he eôwer aethelu can and ge him syndon ofer sàe-wylmas, heard -hicgende, hider wil-cuman. Nu ge môton gangan in eôwruni guth-geatawum, under here-griman Hrôth-gar ge-seon. Lâetath hilde-bord 790 her on-bidan wudu wael-sceaftas, worda ge-thinges. A'-râs thâ se rica, ymb hine rinc nlanig thryth-lic thegna heap ; sume thaer bidon heatho-reâf heôldon, s\vàhimse[hea]rdabe-beâd. [139 a.] Snyredon aet-somne, 800 [thaer] secg wi'sode under Heorotes hrôf, hea[rd ] under helme, thaet he on hëothege-stôd. Beô-wulf mathelode, Wulfgar parla ; il leur offrit ces paroles : « Mon victorieux seigneur, le prince des Danois de l'Ouest m'ordonne de vous dire qu'il connaît votre noblesse, et que vous, hommes aux âmes cou- rageuses, lui êtes bienvenus à tra- vers les vagues de la mer. Mainte- nant vous pouvez aller en armures, et gardant vos casques, voir Ilroth- gar. Laissez là vos engins de guerre, vos lances, vos flèches mortelles, jusqu'à ce que le conseil ait décidé de leur usage ». Alors le héros puissant se leva, et autour de lui plus d'un guerrier, toute une troupe hardie de féaux ; d'au- cuns restèrent à la même place, pour y garder les vêtements de guerre, comme le brave chef le leur avait ordonné. Ils se hâtèrent en foule vers l'endroit où, brave sous le casque, cet homme les guidait ; sur le seuil d'Heorot, être, devait annoncer que Wulfgar allait parler. Cette hypothèse peut se formuler, en s'inspirant du sens général de la phrase suivante. Grein inter- cale ces lignes : [Tha with duru heal le Wulfgar eode]. 786. Ettmùller. écrit : «gufh-getawum » . 803. Thorpe et Kemble écrivent : « heo[r]the ». BEOWULF \()1 on hi m bypQe scan, sea po -net seôwed smithes or-thancum : waea (lui, Hrô th]-gàr hâl ! le eôm Hige-lâces 810 maeg and mago-thegn : hacbbe ic màertha fela on-gunnen on geôgothe; me wearth G rend les thing on minre éthel-tyrf un-dyrne ciitli : secgatli sâe-lithend thaet thaes sele stânde, reced sélesta, rinca ge hwylcum 820 fdel and un-nyt, sithan aefen-leôht under heofones hàdOr beholen weortheth : thâ me thaet ge-laerdon leôde mine, tha sélestan, snotere ceoiias, theôden Hroth-gâr, thaet ic the sôthe ; 83o for than hie maegenes craeft mine cuthon ; selfe ofer-sawon, thâ ic of searwum cwom, fâh from feondum, le héros s'arrêta sous un dais. Beowulf parla ; sur lui brillait la cotte de mailles, ce filet de guerre tissé par les mains habiles de l'armurier : « Salut à toi, Urothgar ! D'Higelac,je suis le parent et le compagnon : dans mon adolescence, en vérité, j'ai accompli plus d'un fait glorieux ; dans mon propre pays, le fléau de Grendel m'a été entièrement révélé : les mariniers disent que ce palais, des maisons la meil- leure, demeure vide et inutile à chacun, sitôt que la lumière du crépuscule va s'assombrir dans la sérénité des cieux : c'est alors, ô roi Hrothgar, que des hommes prudents, l'élite de mon peuple, me conseillèrent de t'aller trouver, parce qu'ils connaissaient bien toute la puissance de ma force; eux-mêmes guettaient mon arri- vée, quand je revenais triomphant des embûches qu'on m'avait dres- sées, et souillé de sang ennemi, avec cinq prisonniers dans les fers ; 808. Des éditeurs substituent la forme « Waes » (Saxon du Nord) à la forme « Wes » (Saxon de l'Ouest) . 817. Grein écrit « thés ». 821. Heyne et Socin écrivent « hathor ». L'accentuation de Va est incer- taine, « hathor » signifie : éclat, sérénité. Dans son Glossaire, Grein donne d' « hathor » les formes suivantes : aheathor », « heador », « hador ». 831. Grein écrit « min[n]e». M)H KKOW I IK thaer ic fffe ge-band, ythde eôtena cyn, and on ythum slog niceras aithes ; nearo-thearfe dreâh, 840 wraec Wedjera nith, [139 b.] wean âhsodon, for grand [grâ] mum : and mi with G rend el sceal with tha ag-laecan, ana ge-hegan thing with thyrse. . [Ic] the nu thâ hrego Beorht Dena, biddan wille, 85o [eo] dor Scyldinga, ânre bene ; thaet thiime ne for-wyrne, wigendra hleô, freo-wine folca, nii ic thus feorran com, thaet ic mote ana [and] minra eorla gedryht, andthes hearda heap, Heorot fâelsian. 86o Haebbe ic eâc ge-ahsod thaet se aeg-laeca for his won-hydum waepna ne recceth ; ic thaet thonne for-hicge, swa me Hige-lâc sie min mon-drihten modes blithe, thaet ic swreord here othe sidne scyld, . j'ai soumis la race des Kites, et sur les vagues, j'ai massacré des monstres dans la nuit : j'ai subi de pressantes épreuves. Par la guerre, je me suis vengé des Westerns; ils allaient au-devant de leur propre malheur, et je les ai réduits à néant : et aujourd'hui, ainsi en userai-je envers Grendel, la bête scélérate, et seul j'entre- prendrai cette tâche contre le monstre. Donc, ô prince des bril- lants Danois, souverain des Scyl- dings, je ne te demanderai qu'une grâce : ne me refuse pas, ô pro- tecteur des guerriers, libre sei- gneur des nations, maintenant que je suis venu de si loin, de pouvoir seul (en compagnie de mes comtes et de cette troupe guer- rière), purifier le seuil d'Heorot. J'ai su encore que la misérable bête, grâce à sa peau maudite, émousse les traits des armes : aussi renoncerai-je (et cela pour gagner le bon plaisir d'Higelàc, mon féal seigneur) à porter ou glaive, ou ample bouclier à pointe d'or, 857. Groin transpose la conjonction t and », « et », de « thés », devant a minra ». BEOWULF 409 870 geolo-rand to guthe; ac ic mid grape sceal l'on with leônde, and yrab feorh sacan, lath with lâthum, thaer ge-lyfan sceal dryhtnes dome se the nine death nimeth. Wén ic thaet he wille, gif he wealdan mot, 880 in thaem guth-sele Geotena leôde etan un-forhte, swa he oft dyde [140 a. maegen Hreth-manne. Nâ thii minne thearft hafalan hydan ; ac he me hahban wile d re^eore fâhne : gif mec death nimeth, 890 byreth blôdig wael, byrgean thenceth ; eteth an genga un-murn-h'ce; mearcath fen-hopu ; nôtkûymb mines ne thearft lices feerme leng sorgian . On send Hige-lace, gif mec hild nime, 900 beadu-scriida betst thaet mine breôst wereth, braegla sélest, thaet is Ifraedlan làf, . . à la bataille; mais saisis- sant le maudit corps à corps, avec lui je lutterai pour la vie ; c'est là, au lieu du combat, que dormira celui des detix que par décret du Seigneur, la mort doit prendre. Je gage que Grendel s'il peut l'em- porter, dévorera sans crainte dans le palais de la guerre, tout le peuple des Geats, ainsi qu'il l'a fait de ceux des Hreth. Dédaigne de cacher ma cotte de mailles ; car la bète ne m'aura, que taché de son propre sang : si la mort me prend, rapportez ici mon rouge cadavre, et gardez en mé- moire de lui donner la sépulture ; sinon, sans vous lamenter, laissez le monstre qui passe solitaire, achever sa pâture, et trouvez ensuite, où je repose dans les marais; après quoi, ne vous in- quiétez plus longtemps du festin qu'on aura fait de mon corps. Renvoyez h Higelac,sije succombe dans la lutte, les plus beaux bijoux de guerre de la cuirasse qui garde ma poitrine : ils sont un legs d'Hraedla, et Weland les a forgés 8X1. Les éditeurs ;i loptent généralement : « geatena » !)03. Grein écrit : « ïlredlan ». 110 CI OWI IK Welandes ge weorc : gâe tha wyrd swa" hiô scel. . . . .Et toujours va le destin, où il doit aller ! » VII VII Hrôth-gâr mathelode, helm Scyldinga ; fere fyhtum tln'i wine min Beô-wulf, 910 and for âr-stafum ûsic sohtest. Ge-slôh thin faeder fâehthe mâeste : wearth he Heatho-lâfe to hand-honan mid Wilfingu, thâ hine gara cyn for here-hrôgan habban ne mihte : 920 thanon he ge-sôhte Suth-dena foie ofer ytha ge-wealc, âr [Sciljdinga, [140 b."] thâic furthum weôld folce Deninga, and on geôgothe heôld gimme-rice, hord-burh haeletha ; thâ waes Here-gâr dead, 93o myn yldra mâeg un-h'figende, bearn [lealf-denes, se waes betera thon ic : siththan [th]a fâehthe Hrothgar, le protecteur des Scyldings, parla : « C'est pour porter la défense, 0 Beowulf, ô très cher ; c'est pour porter le secours, que tu nous es venu trouver. Ton père se vengeait des plus redoutables ennemis, en frap- pant de grands coups : il mit à mort Heatholaf, parmi les Wyl- fings, lui qui, par la terreur guer- rière qu'il inspirait, avait échappé à la race qui lance les javelots ; puis, il alla chercher le peuple des Danois du Sud, en messager des Scyldings, sur les monts des vagues, alors que je régnais pour la première fois, sur le peuple des Danois, et que dans ma jeu- nesse, mon sceptre couvrait l'éten- due du trésor des cités héroïques ; Heregar, mon frère aîné, était parti en ces jours : il ne vivait plus ; , . . . . 908. Grundtvig propose : « F[or io]ere- fyhtum] ». 925. Les éditeurs écrivent généralement « Deniga ». BE0W1 II 411 feo thiftgOde ; sende ic WylfingÛ ofer waeteres hrycg ealde màdmas : be me âthas swor. 940 Sorh is me to secganne, on se fan minimi, gumena âengum, hwaet me Grendel hafatli, hyntho on Heorote, mid his hete-thancum, faer-nitha ge-fremed : is m in flet-werod, wig-heap, ge-wanod ; hie wyrd for-sweôp 950 on Grendles gryre. God eâthe maeg thone dol-scathan dâeda ge-twâefan. Fui oft ge-beôtedon beôre druncne, ofer ealo-wâege oret-mecgas, thaet hie in beor-sele bid an woldon 960 Grendles gûthe mid gryrum eega. Thon waes theôs medo-heal on morgen-tid, driht-sele dreôr-fâh thon daeg lixte ; eal bene thelu [141 a.] blôde be-stymed, heall heor[o]-dreôre : . . . il était meilleur que moi ; ensuite, j'apaisai l'ennemi par un tribut ; sur le dos des vagues, j'envoyai aux Wylfings des trésors très anciens : et ils me jurèrent une trêve. Aujourd'hui, j'ai l'âme en grande tristesse, de dire à un homme, de quelle honte, de quelles calamités soudaines Grendel et sa haine m'ont accablé : ma garde du palais, ma troupe de guerre sont diminuées : le destin les a emportées, dans l'horreur de Gren- del (Dieu seul peut aisément dé- tourner de ses forfaits le malicieux ennemi). Bien souvent, ivres de bière, les fils des batailles ont promis sur la coupe pleine, de défier Grendel au combat dans la grande salle, avec la renommée terrible de leurs glaives. Puis, cette salle de la bière, au retour du matin, était teinte de sang, quand blanchissait l'aube ; tout le pavé de bois fumait du sang- répandu par les glaives, sur la salle entière : 952. Dans le manuscrit, il y a une surcharge d'écriture postérieure, et un p recouvre le ca. 412 BKOWULF âhte ic holdr;i thy laes, • 170 deorre duguthe, the tli.î death for-nam. Site 11 ii I 6] symle and on sael-meoto, sige-hreth secgu swâ thin sefa hwette. T h a wacs G eât- m aecgu m geador aet-somne on beor-sele, bene ge-rymed ; 980 thaer swith-ferhthe sittan eodon thrythum dealle : thegn nytte be-heold se the on handa baer hroden ealo-wâege, scencte scir-wered ; scop hwilum sang hâdor on Heorote, thaer waes haeletha dream ()90 diiguth un-lytel Den a and Wedéra. et je ne faisais que compter des membres en moins, parmi mes loyaux compagnons, mes chers jeunes hommes qu'en ces lieux la mort m'a ravi-. Maintenant, prends place au festin, et mange avec joie, et exulte dans ta victoire parmi mes guerriers, autant que pourra t'y inciter ton esprit héroïque ». Alors pour tous les fils des Geats, un bancs fut dégagé dans la salle de la bière; là, l'homme à l'âme cou- rageuse, libre d'envie, vint s'as- seoir : le féal faisait son office, lui qui tient en sa main le vase de bière à l'anse contournée; il versa la douce et brillante liqueur ; cepen- dant que le poète élevait sa voix mélodieuse sous les voûtes d'Heo- rot, et il y avait de la joie parmi ces héros, et une pompe illustre chez les Danois et les Westerns. VIII VIII Hunferth mathelode Ecg-lâfes bearn, the aet fôtum saet freân Scyldinga; on-band beado-rune waes him Beô-wulfes sith. Hunferth, le fils d'Eglaf, parla, lui qui était étendu aux pieds du roi des Scyldings : il suscita un propos querelleur : 973. Nous adoptons ici l'interprétation de Miillenhof : « meoto » serait pour « meotu » ou « metu », pluriel de « met ». « pensée », d'où est dérivé le verbe « metian », « méditer ». 992. La plupart des éditeurs transcrivent : « Unferd ». BEOWULF 413 môdges mere-faraii, micel aef-thunca. looo for I lion the he ae lithe thaet âenig other man aefre mâerthe thon ma 141 b. middan-geardes, ge-hedde under heofenum, thon he sylfa : eart thii se Beo-wulf se the with Brecan wunne on sidne sâe, ymb sund-flite, io io thaer git for wlence wad a cunnedon, and for dol-gilpe on deop waeter aldru néthdon ; ne inc àenig mon, ne leôf ne lath, be-leân mihte sorh-fullne sith : thâ git on sund reôn. 1020 thaer git eagor-streâm earmum théhton, mâeton mere-straeta, mundum brugdon, glidon ôfer gâr-secg ; geofon-ythù weôl wintrys wylm : git on waeteres aeht seofon-niht swuncon; he the aet sunde ofer-flât, i o3o haefde mare maegen : thâ hime on morgen-tid le voyage de Beowulf, l'orgueilleux marin, lui était à grand dépit, parce qu'il n'accordait pas qu'aucun homme sous les cieux, eut eu jamais par le monde plus de renommée que lui-même : « Es-tu ce Beowulf qui sur la mer étendue, lutta de vitesse à la nage avec Brecca, quand par orgueil, vous exploriez tous deux les fiords, et que par vaine gloire, vous aventuriez vos vies sur l'eau profonde ? Et tout homme, hostile ou ami, ne pourrait que blâmer votre déplorable entreprise : là, vous remontiez la mer, couvrant tous deux de vos bras, les courants de l'océan ; vous mesuriez les défilés de l'onde, et vous glissiez sur elle; la fureur de l'hiver bouillonnait dans les vagues profondes, et tous deux pendant une semaine, vous explorâtes avec effort les royau- mes de la mer : il te surpassa à la nage, car il avait plus de force que toi : 1025. Grein et Wûlcker écrivent : geofon-ydum iveol wintry a wllm. D'autres éditions portent « wylm » ou « tot/lme » ou « wylmum ». ï\\ BE0W1 Li- on Heatho-râemes holm up-aet-baer ; Ihonoi) he ge-sôhte swâcsne '8' leôf his leôdura, land Brondinga freôtho burh faegere, thaer lie foie àhte 1040 burh and beâgas» Beôt eal with the su nu Bean-stânes so[ the j ge-lâeste. Thon wéne ic tô the wyrsan thingea, theâh thû heatho-raesa ge-hwâer d élite, grimre gûthe, gif thû Grendl^esj dearst, io5o nith-longne fyrst, neân bi[dan]. Beo-wulf mathelode beam Ecg-theôwes ; Hwaet thû worn fêla wine min Hunterfth], beôre druncen, ymb Brecan spraece, saegdest from his sithe ; soth ic talige 1 060 thaet ic mere-strengo mâran âhte, earfetho on ythum. . . . et puis au lever du jour, la mer profonde le porta jusqu'à Heathoraemes,d'où il gagna le sol paternel cher à son peuple, la terre des Brondings où il con- quit une nation, une cite" et des anneaux. Le fils de Beaustan accomplil loyalement, toutes les promesses qu'il t'avait faites. Aujourd'hui, j'attends pour loi un pire échec, quoique tu te montres si excellent dans les assauts de guerre et les terribles batailles, si durant l'es- pace d'une nuit, tu oses demeurer auprès de Grendel »... Beôwulf, le fils d'Ecgtheow, parla : « Ecoute, pendant un long temps, ami Hun- ferth, ivre de bière, tu as parlé de Brecca, et raconté son entreprise. Je te dis la vérité, et j'ai une force plus grande sur la mer, une plus grande endurance contre les vagues qu'aucun autre homme ! 1032. Grein : « Heatho-Raemas ». 4035. Ces caractères runiques en vieil anglais, sont mis à la place du mot « ethel » . 4055. Dans le manuscrit, « hunferd » est toujours écrit avec Y h, bien que le mot soit toujours en allitération avec des voyelles. 1062. « eafetho » est proposé par quelques auteurs, comme se rapportant mieux à « mere-strengo » . BKnWTLK u;> I lionne âenig other man. Wit thael ge-cwaedon cniht-wesende and ge-beôtedon, wâeron begen thé gil on geogoth-feore , thaet wit, on gar-secg nt 1070 aldrnm nrthdon, and thaet ge-aefndon swa. Haefdon swurd nacod, thé wit on snnd reon, heard on banda ; wit une with hron-fixas wérian thohton. Ne he wiht fram me flod-ythu feor fleotan mealite, 1080 bratbor on holme, no ic fram him wolde ; t h â Wit aet-[s]omne [142 b. on sae wâeron fif nibta fyrst, oth thaet une flôd to-draf, wado weallende, wedera cealdost, nipende niht ; and northan [w^ind 1090 heatho-grim and hwearf : hreo waeron [y]tha. Waes mere-fixa mod on-hréred : thaer me with lathum b'c-syrce m in, heard bond-locen. Tous deux, quand nous étions enfants, nous nous étions dit et promis (étant, dis-je, dans la pre- mière adolescence) que nous nous risquerions avec nos vies, sur l'océan ; et ainsi fîmes-nous. Nous avions, fortement serré dans nos mains, nos glaives nus, quand nous remontions la mer; car nous pensions à nous défendre contre les baleines. Sur l'océan profond, il ne pouvait nager plus rapide- ment que moi, ni s'éloigner de moi sur les vagues du courant, et je ne voulais pas me séparer de lui ; ainsi fûmes-nous ensemble pen- dant cinq nuits sur la mer, jus- qu'à ce que le flot nous séparât ; par la plus froide des tempêtes, et par la nuit obscure, le vent du nord furieux comme la guerre, sévissait et tourbillonnait dans les fiords bouillonnants ; les va- gues étaient déchaînées. L'audace des monstres marins fut excitée : alors, contre ces enne- mis mon vêtement de corps, dur et fermé à la main, me donna quelque assistance ;..... 1090. Grein regarde « hwearf » comme un adjectif qu'il traduit dans son Glossaire, par « versatilis », « volubilis ». u<; BKOWl LF helpe ge-fremede; beado hraegl broden on breôstum laeg, iioo golde ge-gyrwed. iVlë tô grunde teâh fâh feônd-scatha ; fa este haefde grim on grape : hwaethremegyfethe wearth , thaet ic ag-laecan orde ge-raehte, hilde-bille ; heatho-râês for-nacn i no mihtig mere-deor tburh mine hand . ma cotte de mailles ornée d'or reeouvrait ma poitrine, comme à la guerre. L'en- nemi aux mille couleurs, m'en- traînait au fond de l'abîme; il cne tenait serré, terrible en son étreinte : cependant, il cne fut accordé d'atteindre le maudit avec la pointe de mon glaive et le tranchant de ma hache de bataille : et le puissant monstre marin reçut de cette main, le coup de guerre. IX IX Swà mec ge-lôme lath-ge-teônan threatedon thearle ; ic him thénode deôran sweorde, swâ hit ge-défe vvaes : nâes hie thâere fylle ge-feân haefdon, ii 20 mân-for-dâedlan, thaet hie me thegon, symbel ymb sâeton sae-jrrunde neâh. Ac on mergenne mecu wunde, [143 a.] be yth-lâfe uppe lâegon, swe [ordu] â-swefede ; Ainsi souvent, mes ennemis pleins de haine me menaçaient-ils dans leur violence ; je les servais bien en retour de mon cher glaive, ainsi qu'il convenait : eux, ces artisans du mal, n'avaient pas la joie du massacre en m'attaquant, en se jettant sur moi tous ensem- ble, en m'entraînant au fond de l'océan. Mais au matin, blessés de mes coups tranchants, ils demeu- raient haut derrière les vagues qui se retiraient : mon glaive les avait endormis ; de telle sorte que de ce jour, autour du fiord bouil- lonnant, 1128. Le manuscrit ne porte que « swe » et une partie de 1' « o ». Thorke- 1 HKOWTLF H7 I had sythan né i i3o ymb bront ne ford, brim lithende hide ne letton. Leôht eâstan com. beorht beâcen Godes, brimu swathredon, tbaet ie sâe nâessas ge-séon mihte, windige wen lias. Wyrd oft neretb i 140 un-fâegne eorl tbonne bis ellen deâh. llwaetbere me ge-saelde thaet ic mid sweorde of slob niceras nigene : no ic on nilit ge-fraegn under beôfones hwealf lieardran feobtan, ne on ég-streâmum n5o earmran mannon : bwathere ic fara feng, feore ge digde sithes wérig, thâ mec sae oth-baer, flôd aefter farothe, on Pinna land, wudu weallendu. No ic wiht fra the swylcra searo-nitha secgan hyrde, 1 160 billa brogan : hreca naefre git . . . ils n'ont jamais détourné les mariniers de leur course. De l'orient vint la lumière, le brillant fanal de Dieu ; les flots furieux s'apaisèrent, et je pus voir ainsi, les promontoires de l'Océan et les falaises battues par les vents. Le destin souvent conserve le guerrier qui n'est pas encore condamné à mourir, quand celui-ci s'aide de sa propre valeur. J'eus encore la fortune de massacrer avec mon glaive neuf nicors (1) : jamais je n'entendis parler de bataille nocturne plus dure sous la voûte des cieux, ni d'homme plus accablé sur les courants de l'océan : toutefois, je poursuivis ma route., et je sauvais ma vie, harassé de ma tâche : alors, la mer me porta en Finlande, et au bord des bords bouillonnants, le flot me déposa sur la grève. Jamais je n'ai entendu quelqu'un d'entre vous parler de semblables embûches, ni inspirer de la sorte, la terreur des glaives : in a transcrit « sweodum », et nous donnons dans le texte, l'addition de Kemble. 1151. On transcrit généralement « hwaethere », et (1456» « wadu ». 1. Nicor, monstre marin. 11 il8 ItKOW I I.I aei heatho-lâce, ne ge-hwaether incer, ewa deôr-lfce \ chèremenl gagnés à la pointe des glaives souillés de sang. De tout cela je n'ai point d'orgueil, quoique lu ;iics été le meurtrier de les frères, de ta plus proche parenté, ce pourquoi tu dois souffrir de la damnation aux enfers, bien que ton esprit soit subtil. Je te le dis en vérité, fils d'Ecglaf, que (iren- del, le monstre détestable, n'eut jamais accompli tant d'horreurs contre ton prince, et n'eût jamais causé tant de honte dans Heorot, si ton esprit et ton cœur avaient été aussi courageux à la guerre que tu le dis toi-même. Mais il a découvert qu'il peut ne pas prendre grand souci du belliqueux et fier courage de votre peuple, des Scyldings victorieux ; son audace grandit; Htio. Après « sweordum », Heyne, Harrison et Sharp prétendent que deux lignes ont été perdues, ce qui n'est qu'une simple hypothèse d'ailleurs mal étayée et que nous ne reproduirons pas ici, le texte en cet endroit suffisant à l'interprétation. •1475. Lire « G rend et ». HKnWTLF \U) swefeth, ond sendeth ; seoce ne wéneth té Gar-Denum : ac ic lii m Geata sccal eafoth and ellen, uogeara nu guthe ge-beodan, 1200 Gâeth eft se the mot. to medo môdig, sithan morgen-leôht ofer ylda-bearn, ôthres dogores su n n e s \v eg 1 - w e red sûthan scénetli. Thâ waes on sâlum si noes brytta, gamol-feax and gûth-rôf 1 2 io geoce ge-lyfde b rego Beorht-Dena ; 144 a. ge-hyrde on Beo -wulfe Ibices hyrde faest-raedne ge-thoht. Thaer waes haeletha hlym swynsode, [hlealitor. word waeroo wynsume; eode Wealh-theôw forth cwen Hrôth-gâres ; i22o cynna ge-myndig grétte gold-hroden guman on liealle ; and tha freo-lic wif il n'épargne nul d'entre le peuple des Danois, mais il attaque selon son plaisir, et il vous massacre, et vous endort à jamais; il dédaigne d'en venir aux mains avec les Gar-l)anes, en bataille ! Mais moi, un Geat, je vais à présent, et sans qu'il s'y attende, lui offrir en défi mon instinct guerrier, mon effort per- sévérant, et ma hardiesse ! En- suite, celui qui le pourra, vien- dra orgueilleusement dans la salle de bière, après qu'au second jour, la lumière du matin et le soleil, gardien du ciel, brilleront de l'Orient sur les fils des hommes. » Alors le dispensateur des tré- sors, aux cheveux âgés, lui le prince des brillants Danois, fameux à la guerre, eut la foi et l'apaisement; le pasteur de son peuple entendit bien les inten- tions arrêtées de Beowulf. Il y eut parmi les héros, des rires de joie ; des chants étaient modulés, et les propos étaient riants; Wealtheow, la reine d'IIrothgar, s'avança ; se souvenant de leurs races, elle, sur qui toute, pendait l'or, salua les hommes dans le palais ; . . . 4194. « secce » est une forme de dialecte : Thorpe lui substitue « saecce ». et est suivi en cela par la plupart des auteurs. 1196. Thorpe et Heyne suppriment « ic ». Thorpe fait de « Geata », forme faible, le sujet, et de « eafoth and ellen •<, le complément. II est suivi par Earle. Hevne prend « eafoth and ellen Geata » comme sujet, et « guthe » comme complément. 420 BEOWI I.K fui ge-sealde âeresl East-Dena éthel-wearde ; baed bine hlithne act thaer[e] beôr-thege leôdum leôfne. i23o He on lust [e] ge-theâh symbol and scle-ful, sige-rôf Kyning. Ymb-eode tliâ ides Helminga diiguthe and geôgothe, duel aog-hwylcne ; sine-fats sealde, ot.li thaet sad a-lamp thaet hiô Beô-wulfe, 1240 beâg-hroden cwen, mode ge-thungen, medo-ful aet-baer. Grétte Geâta leod. Gode tb an code wis-faest word urn, thaes tbe hire se willa ge- [lamp, thaet beô on âenigne eorl ge-lyfde fyrena frôfre. 12D0 He thaet fui ge-theâh wael-reow wiga el la dame de libre naissance, tendit d'abord la coupe au prince des Danois du Sud, et lui recommanda de se servir joyeusement de bière qu'aimait son peuple. Lui, le roi fier de ses victoires, accepta avec contentement, le festin et la coupe du palais. A ce moment, la souveraine des Helmings fit le tour de la table, en s'arrêtant partout, auprès des jeunes et des vieux ; elle distribua tout le trésor des vaisseaux, jus- qu'à ce que l'occasion lui fut offerte, à elle, la reine recouverte de ceintures d'anneaux, de tendre. Tair digne de respect, la coupe de bière à Beowulf. Prudente en paroles, elle remercia le Geat, et rendit grâces au Seigneur de ce que ses vœux étaient remplis, maintenant qu'elle pouvait avoir foi en ce comte, quel qu'il fût, et le recevoir comme une consola- tion de tant de crimes. Lui, le guerrier farouche, reçut la coupe de Wealtheow, et s'apprêtant au combat, il parla ; aet W ealh-tbeôn, and thâ gyddode 144 h. 1230 Ici, et au vers 1250, il convient de lire « gethah >>. Cette dernière forme esl le prétérit de « thicr/an », alors que « ge-theah » viendrait de « theon ». 1242 11 semble qu'on soil ici en présence d'une formule invariable, dans l'épopée, pour la présentation des coupes (Banning, Die Epischen Formeln in Beowulf, p. 5). IIEOWIÎLK m gùthe ge-fysed : Beô-wulf mathelode, bearn Ecg-theôwes : le tliaet hogode thà ic on holm ge-stâh, sâe-bàt ge-saet 1 260 mid m l'ara seega ge-driht, tliaet ic ânunga eôwra leôda willan ge-worhte, othe on wael crunge, feônd-grâpum faest : ic ge-fremman sceal eorlic ellen, othe ende-daea: on tinsse nieodu-healle 1270 m in ne ge-bidan. Tham wife tha word wel h'codon gilp-ewide Geâtes ; eôde gold-hroden, freô-licu folc-cwen. tô hire freân sittan. Tha waes eft swâ, âer inné on healle thryth-word sprecen, 1280 theôd on sâelum, sige-folca swég, hoowulf. le (ils d'Ecgtheow, dit : « J'ai voulu, quand je suis parti sur l'océan profond, quand j'ai tenu la barque de la nier, avec ma troupe de guerriers, ou répondre seul au vœu de votre peuple, et le réaliser, ou descendre parmi les morts, dans la dure étreinte de l'ennemi : j'ac- complirai l'acte valeureux qui sied à un comte, ou bien j'atten- drai mon jour de mort dans cette salle de la bière ». Les paroles, l'orgueil du Geat furent bien aimés de la femme ; ceinturée d'or, la reine librement née de ce peuple vint s'asseoir auprès de son sei- gneur. Alors il y eut encore, comme auparavant, à travers la salle, de superbes propos échan- gés':' les hommes étaient heureux ; il y avait un bruit de nations victorieuses, quand soudain, le fils d'flealfdene voulut aller pren- dre son repos de la nuit ; . 1276-1277. Quelques auteurs, et surtout Kcmble. ont prétondu que le poème de « Beowulf •> était anglais plutôt que saxon. Et ils ont tiré un argument, h l'appui de leur thèse, de ces deux vers. Ce n'était pas l'usage, chez les Saxons du Sud, que la reine fût assise, auprès de son seigneur, sur le trône, et les autres tribus saxonnes ont du partager ce sentiment. Au xie siècle, même, /Edewulf fut longtemps blâmé d'avoir accordé cet honneur à son épouse, Judith, princesse franque. et fille de Charles le Chauve. « Ita quamris omnis controversia pro aVeniqena uxore fuerit, magna illam dignatione habitam, fhrono etiam contra morem Westsaxonum, juxta se locabat », Gui. Meld. de Gest. Meg.. II, 2, pp. 3S, 40. w» 122 in <»w i it olli lliacl semninga sunu llealf-den.es SéCÔÔtl wolde aefen-raeste : wiste tliâeni ali-lâecan to thàem heâh-sele hilde ge-thinged, sithan hie sunnan leôht i2<)o ge-seôn meahton, othe nipende ni ht ofer ealle, scadu-helma ge-sceapu scrfthan cwoman, wan under wolcnu. Werod eall a -ras. grétte thâ nu ma ôtherne, Hroth-gar Beô~wulf, 1 3oo and him hâel â-beéd win-aernes ge-weald, [145 a. and thaet word à-cwaeth ; Naefre ic âenegu men àer â-lyfde, siththan ic hond and rond hebhan milite, thryth-aem Dena, il savait que la lutte allée se préparer dans la haute salle pour les Vassaux infortunés, après qu'ils ne pou- vaient plu s lo tig té trips , c ontém pler la lumière du soleil, ni la nuit s'épaisissant sur toutes choses, et toute la création des ombres qui s'étendent, descendaient pâles, sous le tirmament. Tous les com- pagnons se levèrent ; là des hom- mes s'encourageaient ; Hrothgar salua Beowulf ; il lui souhaita le succès ; il lui commit son pouvoir sur la salle où l'on buvait, et il dit ces mots : « Jamais en d'autres jours (alors que je pouvais lever main et bouclier), je n'ai confié à d'autre homme qu'à toi même aujourd'hui, cette salle où s'as- semblent les Danois 1290. Thorpe propose : « geseon [rie] meahton ». Et cette addition est généralement acceptée. Bugge, veut regarder « othe » comme équivalent à « and ». Et contre celui-ci et Heyne, Earle défend le sens habituel d' a or » ou « bien ». 1293. « gesceap[n], création. La forme la plus usuelle est le féminin, « gesceaft ». Cf. Caedm. 32* Ainsi en est-il encore du neutre, « uurdigis- kap », « metodigiscap », dans Je vieux saxon, alors que dans l'anglo-saxon proprement dit, on rencontre : a metodsceaft »» 1297. Grein et Wûlcker complètent ce vers par l'addition de [« glaedé mod »] ; Heyne, par celle de « giddum ». HKMW I I! 123 bulon the mi tha. Mala in i and ge*heald i 3 10 I) i'i sa se I est ; uc-mvne inaert ho, inaegen-ellen cyth, waca with w rat I nun : ne bith the wilna gâd gif Uni thaet cllcn-weorc aldre ge digest. Maintiens, à présent, el garde l'élite des niai- sons ; souviens-loi de la renom- mée; montre Ion puissant cou- rage ; sois en éveil de l'ennemi : tu ne seras animé d'aucun désir qui ne soil satisfait, si lu accom- plis, en vivant, cet acte de cou- rase » . X X Tha him Hrôth-gar ge-wât mid his haeletha ge-dryht, eudur Scydinga 1820 ût of healle ; wolde wig-fruma Wealh-tlieo sécan, cwen tô ge-beddan : haefde Kyning wuldor Grendle tô-geanes, Alors ïlrothgar, le chef des Scyldings, sortit de la salle avec sa cohorte de héros ; le prince de la guerre voulait chercher Weal- theow, la reine, la compagne de son lit : 1308. « nu tha •>. Cf. Anal., 133, 55 ; Psalt., 151,329, 333, 335. 345, 368, 377,378, 387. 1309. « Hafa » . Les verbes de la deuxième conjugaison faible, faisant « ode » au prétérit, et « od » au participe passé, ont leur impératif en « a», comme « seal fa », « unge » : c'est pourquoi Grimm a quelque doute qu' « hafa » provienne de « habban » (D. G., Il, 908). Les exemples d* « Hafa » sont très nombreux. Cf. vers 2790 de « Beowulf » : « gethyld hafa ». Caedm. 147 : « hafa arna thane » . Bed., p. 492 : « hafa thumid the thone y lean bisceop to spraece ». Cott. Mss. Vitel. C. 3, fol. 18 : « hafa thonne swithe lange on thinum mut he ». Cod. Verc, 1, 450 : a hafa bletsunge » On trouve encore des exemples d' « tiafu >■> première personne du passé indéfini, en « o » ou « u », au vers 50'*3 de Beowulf : « le hafa », et Cod. Ex., 48 : « ne ic thaes dea thaes hafu xorge on mode », 1314. Sur « Gad ». Cf. Caedm.J5 222. Cod. Verc,, VI, 1986 : « Naes tha friegendra under goldhoman gad in burgum, feorran geferede ». 2324. « Cyning wuldtés ». La gloire des rois, c'est-à-dire» Dieu. Il est 42 i BEOWI LF swa gum an ge-frungon, sele-weard â-seted : sundor-nytte be-heoTd vinl) aldor Dena [33o eoton-weard a head ; huru G eat a leôd georne triiwode môdgan maegnes, metodes hyldo, th;V he hi of-dyde fsern-byrnan, helm of hafelan, sealde his hyrsted sweord, irena cyst. 1 340 ombiht-thegne, and ge-healdan h et hilde-geàtwe : ge-spraec thâ se goda gylp-worda sum, Beo-wulf Geâta, [145 h.] âer he on hed stige. Nô ic me an here-waesmun hnagran talige gdth-ge-weorca, i35o thonne Grendel hine, . Dieu, la gloire des roi>, comme plusieurs l'ont entendu, avail placé un veiïlenr pour garder la salle contre Grendel : il remplissait sa charge insigne au- près du prince des Danois ; ce gardien attendait le monstre. Tout au moins le chef des Geats avait-il entière confiance dans sa force audacieuse et dans la pro- tection du Créateur, quand il se dévêtit de sa cotte de mailles d'airain, qu'il ôta son casque de son chef, et quand il donna à un serviteur son glaive ciselé, du plus coûteux acier, en lui ordon- nant de tenir son harnais de bataille : alors parla le bon guer- rier en quelques mots superbes, lui, Beowulf, le Geat, avant de monter sur son lit : « Je ne m'avoue pas plus faible en belli- queuse ardeur, ni en faits d'armes, que Grendel lui-même ne se recon- naît, douteux quo l'épithète s'applique à Hrothgar. Cf. Judith. (Anal. 135, 66) ; Cod. Verc. I, 346, 1114, 1711, 1800, 2821 : Elene, 5. 1324. « Kyning » se trouve à la fin d'une ligne du manuscrit : il y a place pour un « a ». mais on n'en peut découvrir la trace. 1330. Thorpe donne « eoton » pour accusatif: « weard » pour nominatif ; Heyne donne « eoton » pour datif, et « weard » pour accusatif. 1347. « here-waestmum » adopté par Thorpe et Kemble: Grein écrit: « waesmum ». « Waestînum ». « Waestm » dénote toute croissance, tout développe- ment. 11 a généralement le sens de taille, stature, et le mot « waist », tour (]p taille, en anglais moderne, doit sans doute, en dériver. BEOWULF 426 for than ic hine sweorde swebban nell<\ aldre be^neôtan, theâh ic oal maege. Nat he thâra goda thaet lie me on-gean sleâ, rand ge-heâwe, tlieâh the he rof sie nith-ge-weorca, r36o ac wit on niht scnlon. secge ofer-sittan, gif het ge-sécean dear wig ofer waepen ; and siththan wilig God, on swâ hwaethere hond, hâlig dryhten maertho dénie, swa him ge-met thince. Hylde hine tha heatho-deôr 1 370 hleor bolster on feng, eorles and-wlitan ; and hineymb monig snellic sae-rinc sele-reste ge-beah. Nâenig heora thôhte thaet he thanon scolde eft eard-lufan aefre ge-sécean, foie oththe freô-burh i38o thaer he â-féded waes : ac hie haefdon ge-frunen ^thaet hie âer té fêla niicles, in thaein win-sele . . car. quoi qu'avec mon glaive je puisse l'endormir, lui arra- cher la vie. je ne le ferai pas ainsi (avec mes armes) (1)... Il pour- rait me frapper ; il pourrait faus- ser mon bouclier, tout orgueilleux qu'il est de ses forfaits insidieux, mais tous deux par la nuit, nous nous prêterons attentivement à la bataille, s'il ose me chercher sans armes; après quoi, Dieu sage, Dieu saint, dispensera la gloire de l'un ou de l'autre côté, selon même qu'il lui paraîtra convenable ». Il se coucha sur la peau des bêtes féroces ; sa joue s'appuya sur les coussins, et il gardait le maintien d'un comte : et autour de lui, plus d'un actif marinier se dirigea vers la salle de repos. Chacun d'eux pensait que jamais, de ce jour, il ne pour- rait retrouver sa terre bien-aimée, ni les peuples de la libre cité où il avait grandi : mais ils avaient entendu dire qu'une mort san- glante avait emporté de trop nombreux d'entre eux,. . - I. <> passage incomplet, est dans le lexte d'une entière obscurité, et la traduction n'en peut cire qu'incertaine et approximative. 1362. « he » adopté par Kemble. 120 BEOWULF wad (Irai h for- nam, Denigea leôde : ac him dryhten for-geàf wig- sped a ge-wiôfu, [146 a. frôfor and ful I mu , 1 390 thael hic feônd heora iliurli ancs craeft ealle ofer-comon, selles mi lilum : soth is ge*cythed thael mihtig Grod manna cynnes weôld. | | ferhth com on wan re niht, scrithan s 'cal du-genga ; 1400 sceotend swâefon tha timet horn-reced healdan scoldon, ealle huton an [um] ; thael waes yldum cut 1 1 , thaet hie ne moste du peuple danois, dans la salle des libations : cependant, Dieu leur donnait le secret du succès à la guerre, et au peuple des Westerns, la confiance et l'art de la défense, de telle sorte que par la force d'un seul homme et par sa vertu, ils allaient vain- cre leur ennemi : en vérité, il est démontré que Dieu puissant gou- verne la race des hommes. La hardiesse d'âme leur vint, tandis que le fantôme d'omhre s'avan- çait dans la nuit pâle; les guer- riers, eux qui devaient garder la salle élevée, s'endormirent tous, sauf un ; les hommes apprirent que le maudit ne pourrait, cette nuit, les massacrer dans /'omhre (puisqu'ainsi 1386. Quoique « dryhten » se soit glissé dans ce passage, la pensée en est païenne, et on peut supposer qu'il a dû autrefois y avoir « Nom » ou « Wf/rd », à la place de « dryhten ». La croyance est commune, en anglo- saxon, au destins tissant les trames de la vie humaine. Cf. Deutsche Mythologie, de Grimm, p. 229-234. 1397. [« wide »] est proposé par Kemble, et [« ride »] par Thorkelin. 11 n'y a dans le manuscrit au début du vers qu'un trait droit dépendant de la première lettre. Le reste des caractères est effacé. 4400. Les noms à forme de participes, sont généralement sans inflexions, au nominatif et à l'accusatif pluriel. Cf. Beowulf, vers 816, 2248, 2301, 3650, etc. De pareils noms gardent au génitif pluriel, 1' « r » de la déclinai- son des adjectifs ; avec une exception pour « fréon d » et « feond », qui, dès l'abord, ont été regardés comme substantifs, et ont généralement eu le nominatif et l'accusatif pluriel en « as ».Une exception à cette remarque se rencontre dans (Gesetze der Angel-Sachsen, par Schmit, p. 167) : « tha nehstan freond » (nom. plur.). BKMW II» vsh thn met od Qolde m syn-sratha under sceadu bfegdan ; ;k' he waeceende i 1 10 w râthum on atidan, bad bolgen-môd beadwa ge-thinges. Dieu l'avait dé- fendiO,mais lui (llenwulf), entrait en rage con Ire l'ennemi, et a tien dail, le cœur plein de colère, que la bataille se décidât. XI XI Tha com of mûre under mist-hléothm, Grendel gongan ; godes yrre baer, mynte se mân-scatba mannacynnes surane b[e]-syrwan 1420 in sele thâm heân. Wôd under [wolcjnum tô thaes tbe he win-reced, gold-sele gum[e]na, gearwost wisse, faettum fâhne : ne waes thaet forma sith thaet he Hroth-gares ha ge-sôhte. Naefre he on aldor-dagum 1430 âer ne sith than heardran liâele heal-thegnas fand. Com thâ to recede ri ne si'thian dreâmum be-dâeled, [1.40 lu] Alors sous les voiles du brouil- lard, Grendel vint des marais; il apportait avec soi la colère de Dieu : le criminel avait le dessein de surprendre quelques-uns de la race des hommes, dans la haute demeure. Jl marchait sous les cieux, quand il aperçut en toute clarté la salle des libations, la maison renfermant les trésors des hommes, et riche en vaisseaux : encore n'était-ce pas la première fois qu'il avait cherché la demeure d'Hrothgar. Jamais de toute sa vie, ni avant, ni depuis, il n'avait trouvé d'hommes plus braves, gardant la salle. Le monstre vint alors vers le palais d'où la joie était bannie ; bientôt, il se rua sur la porte, l'ébranlant avec des barres durcies au feu : puis il la toucha de ses mains ; . . . . 1412. La plupart des auteurs lisent : « beadive », au génitif Singulier « belli decretum ». Cf. Caedm 250. 1414. Cf. Cod. Ex. 93 : « mist-hleothu » ; 72 b : « mièt-helm ». î*28 HKOWI LI duru sôna on-arn, fyr- ben dura faest, syththan he hire fol mu m [hr]an; On-braed tha bealo-hydig, 1440 thâ [hege] bolgen waes, recedes mû than ; rathe aefter ihon on fàgne flôr feônd treddode. Eôdde yrre-môd, him of eàgum stôd, li gge gé-licost, leôht un-faeger. Ge-seah he in recede i55o rinça manige swefan sibbe-ge-driht samod aet-gadere, mago-rinca heâp : thâ his mod â-hlôg : mynte thaet he ge-dâelde âer thon daeg cwome, il voulait le mal. et arracha, en l'ouvrant. animé de sa rage, la porte de la salle; bientôt après, l'ennemi mar- chait sur les dalles variées d'orne- ments. Il allait, plein de fureur, et de ses yeux, semblable à la flamme, s'échappait une lueur hideuse. Il vit dans la maison maint guerrier endormi, une troupe entière et tranquille, une troupe d'hommes alliés : alors il rit de toute sa face : 1438. La correction « aet-hran » de Rask est généralement admise. Elle s'appuie sur les passages suivants du Cod. Verc. : T, 2001, 2002. Le manuscrit est incomplet au coin. Zupitza, dans sa copie, écrit : « [gehr]an ». Il y a place pour deux lettres avant « hran ». Mais rien ne recommande l'hypothèse de Zupitza. plutôt que toute autre. Kemble pro- pose, et les éditeurs le suivent d'ordinaire, l'addition « [aet-hr]an ». 1440. Lacune au coin du manuscrit. Kemble, Grein, Wùlcker, Heyne la complètent avec « [//#][«] bolgen ». Mais Zupitza après un examen plus attentif du manuscrit, que nous avons également fait, prétend à juste titre, que devant « bolgen », on aperçoit les traces de deux lettres, dont la pre- mière semble avoir été un g. Sa correction est reproduite dans le texte. 1442. « aefter thon ». ensuite Cf. Bed. II, 20: III, 2 : III, 18. 1446. Pour « sfod », Cf en ancien normand, « Enn af geirom, geislar stodo », des rayons partaient des lances. « Tha quamo leiptrar yfir tha oc stofho geislar i scipin » (Helg. q. Hund. I, 15: II, 16 b. BEOWULF 429 iitol ag-lâeca, aura ge-hwylces Iff with lice; 14Ô0 Ilia him â-lumpeo waes wist-fylle wén ; ne waes [w]yrd thé gen, thaet he ma môste manna cynnes thigean ofer tha niht. Thryth-swytli be heôld mâeg Hige-lâces, liû se mân-scatha under fâer-gripum, 1470 ge-faran wolde. Ne thaet se ag-làeca yldan thôhte, ac he ge-feng hrathe [131] forman sithe slâependne rinc ; slât un-wearnum, bât bân-loean, bl[6d]edrum dranc, syn-snaedum swealh ; 1480 sôna haefde un-lyhgendes, eal ge-feormod, fét and fol ma : forth near aet-stôp, nam thâ mid h[an]da hige-thihtigne rinc on raeste. Hand] raehte on-gean, feônd mid folme le maudit, l'infâme voulait avant la venue du jour, séparer la vie du corps de chacun, depuis qu'il nourris- sait l'espoir d'un abondant festin; cependant, ce n'était pas son des- tin de toucher à plus de membres de la race humaine, de ce soir-là. Le féal d'JIygelac, à l'âme coura- geuse, considérait comment le malin allait procéder dans sa sou- daine attaque. Le misérable n'avait point d'intention de la différer, mais aussitôt, il saisit rapidement un guerrier endormi ; brusque- ment, il le déchira, il lui mordit le corps, il but le sang de ses veines, et dévora sa chair en la lacérant sans cesse; bientôt avait-il entière- ment dévoré les pieds et les mains du cadavre : il se rapprocha, et saisit de sa main le guerrier à l'âme puissante, dans son repos. Lui {Beowulf), tendit la main, et subitement, agrippa l'ennemi, nourrissant des idées de combat, et se dressa sur le coude ; . 4465. « ofer thâ niht ». Après cette nuit-là. Cf. « gif he ofer thaet stalige ». Ll. .Kdelst, II, I, § 4 (Schm. [, 71). « sede hine ofer that feor- mige «, id. id. II, 2, § 1. « but an hi ofer this geswican willon ». id. id. Ill, Prol. (p. 79). Cf. encore id. id. Ill, 9 (p. 81); VI, 1, § 5 (p. 85). \'M) Il KO W I II i |.)o he ôn-feng hra! he, in w il thancu, and with earm-ge-saet : sôna thael <>n-funde fyrena hyrde thaet he ne mette middan-geardes, eorthan sceatta, on ebran men mnnd -gripe maran : i 3oo lie od mode wearth forht on ferhtlie; no thy âer from meahte : hyge waes him hin-fus. wolde on heolster fleun, sécan deôfla ge-draeg; ne waes his drohtoth thaer swylce he on ealder-dagUm âer ge-métte. Ge-munde tha se goda i 5 1 o mâeg Higê laces aefen spraece, lip-lang â-stôd and him faeste with-feng ; fingras burston, eôten waes lit Veard ; eorl furthur stop ; mynte se mâera, bientôt, le berger des erimei vint à décou- vrir qu'il n'avait jamais rencontré par tonte la terre, ni parmi les quartiers de l'univers, ni parmi les étrangers, d'homme plus fort au serrement des mains. Rentrant en lui-même, le monstre se sentit le cœur épouvanté ; il ne pouvait se sauver plus tôt pour cela ; ses desseins étaient dans une fuite prochaine ; il voulait voler vers ses cavernes, pour y retrouver les démons en tumulte ; l'accueil qui lui était fait en ces lieux était tel qu'il n'en avait jamais rencontré de sa vie, auparavant. Alors, le bon féal d'Higelac se rappela ses paroles du soir; il se tint haut dressé, et serra fortement la main de Grendel ; ses doigts cédèrent : l'ogre était sorti ; le comte s'élança à sa suite : 1492. Cf. Gaedm. 291. 1497. Plusieurs éditeurs s'arrêtent à la forme « sceata ». 1499. Au lieu de « mund-gripe », ïrautmann (Anglistik 11, 461) propose assez inutilement, du reste, « herewaepnum ». 1505. Pour <( gedraeg », Cf. God. Vex'c. I, 82 : « thaer waes cirm micel geond Mermedonia manfulra hlol/u fordénera gedraeg ». Id. I. 3106 : « thaer waes wop wera wide gehyred, earmlic y Ida gedraeg ». En ees deux passages, la notion de « bruit », est contenue dans le mot « gedraeg ». HKOWULF 4;n hwae r he meahte swâ, i:u h. widre ge-windan i?2o and Ojn-weg thanoo fleôn on fen-hôpu : wiste h is fingra ge-weald on grâmes uni pu in thaet lie waes geôcor : sitli thaet se hearm-sca[th]a tô Heorute a-teah, dryht-sele dynede, Denu eallum wearth ceaster-biiendum, r53o cénra ge-hwylcum, eorlum ealu seerwen : yrre wâeron begen, rethe rén-weardas ; rcced hlynsode; tha, waes wundor micel thaet se wm-sele with-haefdeheatho-deôrum, thaet he on hrûsan ne féôl, faeger fold-bold ; 1640 ac he thaes faeste waes, innan and litan, iren-bendum, searo-thoneum be-smithod : thaer fram sylle â-beag medu-benc monig, mine ge-fraege, le monstre laineux voulait, s'il l'eût pu ainsi, s'échap- per plus au large, et puis gagner dans sa fuite, ses demeures des marais; il savait, à présent, quelle résistance avaient ses doigts dans le serrement de main du héros plein de colère, et que Beowulf était le plus fort : avant que le maudit ne s'en fût d'Iïeorot, la salle seigneuriale tonna; la bière futrépandue pour les comtes, pour tous les Danois, pour ceux qui vivaient dans la cité, pour chacun des vaillants : les deux cham- pions forts et féroces, étaient en rage ; la demeure résonnait ; alors ce fut un grand étonnement que la salle des libations put résister à ces géants de la guerre, et qu'il ne s'écroulât point sur le sol, le magnifique palais ! Mais il était ainsi armé, tant au dehors qu'au dedans, de barres de fer, ingé- nieusement forgées : là (commeje l'ai entendu narrer), plus d'un banc orné d"or, et où Ton buvait l'hydromel, fut emporté sous l'ef- fort des combattants furieux ; . I0I8. Le M.S., l'ail défaut au coin du feuillet. Ettinuller, Wùlcker, Heyne proposent « thaer ». Zupitza, fort d'un examen minutieux du texte, qu'après lui nous avons vérifié, prétend pouvoir lire « h » et « w », en encre presque transparente, et il adopte la forme « hwaer, * 11 faut convenir que ces caractères se devinent, plus qu'on ne peut les lire. 1524. Grein opine pour l'omission de « he », qui figure dans le texte. 1533. « reri » est ici une contract ion de « regen » (Kemble). 432 UEOWULF golde ge-regnad, thaer Ilia grdman wunnon thaes no wén89. Selon la croyance mythologique des peuples du Nord, qui paraît avoir été parlagée par les Saxons, les géants ne pouvaient être blessés avec le glaive, quoique leur tête seule, fût vulnérable. D.M. Grimm,307. Grendel ne peut être blessé (v. 800 et suiv. ), et sa mère ne peut être atteinte par le glaive, Hruntig (v. 30-44). Elle tombe donc sous les coups d'un glaive forgé par sa propre race, et qui, comme (Irimm l'observe, est probablemenl de pierre et non d'airain. 28 m III it\\ I I I tulde-inecgas, and on heal fa ur-liw one hen \\, au nominatif pluriel. 436 m oui li tholian scold on, loni un-lyt. el k')(x) thaet wiics tâcen swedtol, syththan hilde-deôr hond â-legde, earm and eaxle; thaer waes cal geador Grendles grdpe, under geapne hj rôf . Mil il avail encore apaisé dans loin- pays toute inquiétude du malin qu'ils avaient supportée, et dont ils avaient lange ; he his lend u id wear! h fallu aethelliogum, to aldor-ceare. swylce olt be-mearn âerran mnclu m swith-ferhthes sith 1810 snotor ceorl monig, sc the him bealwa t(') bote ge-lyfde, thaet thaet theôdnes beam parmi les Jutes, il fut livré par trahison aux mains de ses enne- mis, et fut bientôt prisonnier : les atteintes de la douleur l'accablè- rent trop longtemps : il devint un fatal souci pour son peuple, et pour tous les nobles ». Ainsi, en des temps plus reculés, maint homme prudent avait-il chanté les aventures du héros au cœur vaillant, et cet homme avait foi en lui, Volsunga Saga, donne une relation de leurs aventures. En ce cas, « Eotenas » pourrait indiquer les Frisons, fils d'Hundig contre lesquels Sigmundr suc- comba. La Nornagesl Saga dit (Fornald. Sog I, 323) : « [fundings sijnir hofthu tek it undirsik that riki er aft hafthi Sigurdr i Frakklandi... » I, 327 : « ok eptir that sigldum ver suthr fvrir Holsetuland, or sva fyrir austan Frisland, ok thar at landi,... >>. Mais ce détail, que Sigmunder, le Volsunger, tua un dragon pour lui voler ses trésors, sans l'aide de Sinfiotli, ne se trouve que dans ce poème. Sigurdr, fils de Sigmund, massacra le dragon Fafnir, et cet exploit est traditionnel dans la mythologie du Nord : mais la version allemande du xne siècle n'en tient que faiblement compte, et l'aventure n'est rapportée qu'en trois lignes, dans le Nibelungen Lied, de Hagene. Mais si. dans « Beowulf », Eotenas désigne les êtres redoutables et cachés, d'une race mystérieuse appartenant à un autre monde, Sigurdr Fafnisbani, a été confondu en ces lignes du poème, avec son père, Sigmundr. Les êtres obscurs du monde souterrain, « Niflungar », opposés souvent à la race de splendeur et de lumière, « Volsungar », peuvent être vraisemblablement désignés ici par « Eotenas ». Aucune explication de la brusque transition, dans ce passage, de Sigemund à Heremod, n'a pu être encore donnée. Les deux noms se trou- vent, l'un près de l'autre, dans l'ancienne Edda, ainsi que Dederich et Fleinzel l'on fait remarquer. Et l'on ne peut que les regarder comme héros des mêmes aventures (Sieverp, Saxo, 180). 1803. Keinble propose « lemedon». 1804. Avec le nominatif pluriel : « sorh-wytmas », il convient de lire : « tempflon » . iï2 BKOWI Lf ue Ihe.'m srnlde, faeder a e the 1 urn on-Con, l'oie gç healdan bord ond bleô-burh, haeletha rfce, •8- ëthel Scyldkiga. 1820 Ile thaereallum weartb mâeg llige-laces manna cynne, l'reôndum ge-faegra ; hine fyren on-wod. Ilwilum flitende féal we straete mearum mâeton, thâ waes niorgen-leôht scofen and scynded ; i83o eôde scealc monisr 150 a. swith-hicgende, to sele thâm heân searo-wundor séon. Swylce self-cyning of bryd-bure, beâh-horda weafrdl tryddode tir-faest. . comme en une protec- tion contre le mal, ei il croyait que le fils du roi sérail florissanl : que la noblesse de smi père lui Berail léguée; qu'il défendrait le peuple, les trésors e1 la métropole, le royaume des héros, l'héritage des Scyldings. Lui, lieoivulf, le féal d'Hygelac, était à présent, aux yeux de toute la race des hommes, ses alliés, plus fameux encore ; lui, Sigemund, avait été abattu par le crime. Parfois, en courant, les guerriers se mesuraient sur les voies fauves : quand la lumière du matin vint à briller, et s'épan- dit, plus d'un soldat à l'àme cou- rageuse se rendit à la haute salle, pour y voir la merveille de l'art. 1815. Il paraît inutile de faire de « faeder -aethelum » un composé, bien que ce soit là l'avis de plusieurs éditeurs, de Kemble, notamment. 1823. « Hefaegra » est probablement une erreur du copiste. Kemble lit « gefraegra ». « Fyren » (v. 1825) semble se rapporter à « faehthe and fyrena u, du vers 1751, que Grimm considère comme une allusion aux exploits de Sigmundr et de Sintiotli. Même allusion dans Helg-q. Hund I, 38 : « (iorthir thic fraegian al' fïrinwercom ». « Tu t'es rendu fameux par d'horribles crimes ». 1825. Quelques éditeurs marquent la fin de cet épisode en laissant dans le texte une ligne d'intervalle. Encore n'y a-t-il dans le M. S. qu'un point. l(S2(i. « fealwe straete ». Cosijn : « fealwum ». de sorte que « fauve » s'appliquerait aux chevaux, et non aux avenues. \ HI.OWI If ua gv truiue micle, evstum ge-cythed : i (S |o and his cwcn mid him nied u I'Stig ge-maet maegtha hose. XIV. II roth-gar mathelode ; ho to healle geôûg, stud on stapole, ge-seâh steapne hrôf golde fâhne, and Grendles hondl ; Thisse an-syne, i85o al wealdan thane lungue ge-limpe. Fela ic lathes ge bad grynna aet Grendle ; [a maeg God wyrcan wunder aefter wundre, wuldres hyrde], thaet waes un-geara thaet ic dénigra me weâna ne wende, i860 to widan feore, bote ge-bidan ; thonne blôde fâh h il sa selest heoro-dreorig stod, weâ wid-scofen witena ge-hwylcne, thâra the ne wéndon thaet hie wide ferhth, leôda land-ge-weorc Le roi lui-même, également, le gardien du trésor des anneaux, sortit glorieux de sa chambre nuptiale, avec une troupe nom- breuse, renommé quit èlail pour sa munificence, et avec lui, sa reine monta les degrés conduisant à la salle de la bière, escortée de sa compagnie de suivantes. XIV Ilrothgar parla ; il se rendit à la salle ; il s'arrêta sur le seuil ; il vit la voûte élevée, variée d'or, et la main de Grendel : « Pour cette vue, que grâces soient aussitôt rendues au Tout-Puissant ! J'ai souffert tant d'ennui et de chagrin par cette main de Grendel (puisse à jamais Dieu, le gardien de la gloire, nous prodiguer miracle sur miracle !), qu'en vérité, je ne pou- vais penser à attendre, durant toute ma vie, de compensation à mes pertes : alors que maculées, les meilleures des maisons dégout- taient d'un sang sauvage; quand le malheur s'était largement ré- pandu sur chacun de mes conseil- lers, qui n'espéraient point qu'eux- mêmes, vaillants d'esprit, pussent défendre l'œuvre puissante des na- tions contre nos ennemis, contre les démons et les larves .... 4846. Miller (Anglia, XII, 399) montre que l'anglo-saxon, « stapol ». correspond au français « perron », et il commente ainsi, ce passage : « Hrothgar parle du haut dos degrés qui conduisent h la snlle de bière .. ». i '. ï HKOWTLF i 2. Le manuscrti porte « he ». HKmW ULF Y 155 2170 ngan môston, and ac I leoh-g\ flu Folc-Waldan sunu. dôgra ge-hwylce, Dene weorthode, Hengestes heap hringû wénede of ne swâ swithe sinc-ge-streônuin faettan goldes, 2180 swâ hê Frësena cyn on bêor-sele hyldan wolde. Tha hie ge-truwedon on twfi heal fa faeste friothu-wâere, Fin Hen geste, elne un-flitme, âthû be-nemde [fol. 154 a. thaet hë thâ weâ-lâfe 2190 weotena dôme arum hëolde, thaet thaer âenig mon wordù né worcum wâere né braece, né thurh in-wit-searo aefre ge-mâenden, theâh hie. hira beâg-gyfan banan folgedon theôden-leâse, 2200 thâ him swâ ge-thearfod [waes : gyf thonne Frysna hwylc il lui serait donné tout un second palais, une salle, un trône; le pouvoir serait par- tagé avec les (ils des Jutes, et à la distribution des trésors, chaque jour, le fils de Folcwalda ferait honneur aux Danois, aux troupes d'Ilengest; il leur distribuerait encore des anneaux, avec de nom- breux trésors d'or massif, dans la mesure même où il les aurait dis- pensés aux hommes de la race des Frisons, dans la salle de bière. Là, des deux côtés, on confirma un traité de paix très étroit : Finn, avec force et sans équivoque, s'en- gagea par serment envers Hengest à protéger gracieusement les pau- vres survivants, d'après le juge- ment de son conseil, (et Hengest), à ce qu'en ce pays, aucun homme par ses actes ou par ses paroles, ne romprait la paix, et ne rappel- lerait jamais, en intentions hos- tiles, le conflit de guerre, quoique Ions privés de leur prince qui leur avait donné des anneaux, dussent suivre celui qui l'avait massacré, puisqu'ils y étaient ainsi con- traints par la nécessité : 2174. « Weorthian » est souvent employé dans la même acception que dans ce passage. Cf. « Bèowtllf », vers 3988 ; Cod. Verc. I, 113 : « ivordum weorthian ». Id. I, 1080, 2176. Thorkelin : « thenede ». 456 HKOWTLK frëcnen spraece thaes morthor-hetes myndgiend waere, thonne hit sweordesecg syththan scoldc. Al h waes ge-aefned, and icge gold â-haefen of horde 2210 here-Scyldinga : hetst beado-rinca waes on bael gearu ; aet thaem ate waes eth-ge-syne swat-fâ h syrce, swyn eal-gylden, eofer iren-heard ; aetheling manig wundum a-wyrded, 2220 sume on waele erungon. Hét thâ Hilde-burh at Hnaefes âde hire selfre sunu sweolothe be-faestan, ban- fa tu baernan, and on bael don, earme on eaxle ; ides gnornode gëomrode giddum, 223o gûth-rinc â-stâh, wand [tô] wolcnum [fol. 154 b.] wael-fvra ma est. et au cas où quelqu'un des Frisons, en inso- lents discours, ferait allusion à la guerre mortelle, alors le tranchant du glaive en tirerait vengeance. Le serment fut échangé, et de l'or amoncelé fut apporté du trésor des guerriers Scyldings : les meil- leurs des héros se tenaient prêts, autour du bûcher où il était aisé de voir des cottes de mailles teintes de sang, les enseignes d'or à têtes de sanglier, les lances au fer dur, — et bien des nobles criblés de blessures, — car plus d'un était entré dans la mort. Alors, au faîte du bûcher de Hnaef, Hildeburh ordonna qu'on livrât aux flammes son propre fils ; qu'on brûlât son corps, et qu'on le plaçât sur le monceau des cadavres ; la dame pleurait, penchée sur l'épaule de son fils, et se lamentait en chants de deuil ; 2202. Zupitza transcrit avec Kemble : « frecnen spraece » : Wùlcker : « frecnenspraece ». 221G. « eal-gylden » est un composé très commun en anglo-saxon. Cf. For Skirn. XIX, 1 (Ed. Saem I, 77) : « Epli ellifo, her hefi ec al-gvllin ». 2230. Grundtvig : « guth-rec ». BEOWI LF 457 hlynode for hlâwe, nafelan multon. ben-geato burston t lionne blôd aet-spranc, lâth- b (te lices lïg cal le for-swealg, gàesta gïfrost, 22 (.o thâra Ihe thaer grith for- béga folces waes nam h ira blâed scacen. XVII Ge-witon him tha wigend wîca neôsian, freundn be-feallen, Frvs-land ge-seôn, llamas and hed-burh ; Hengest thâgyt wael-fâgne winter 225o wunode mid Finne, un hlitme, eard ge-munde, theâh the hë meahte on mere drifan hringed-stefnan, holm storme wëol won with winde, winter ythe be-lâc Ts-ge-binde, 2260 oth thaet other com . . le guerrier fui porté au bûcher^ ei le pins grand des feux de mort tourbillonna vers le ciel, en grondant dans ses remparts de bois : les casques fondaient ; les cicatrices drs blessures éclataient, dans le crépitement des chairs, quand le sang en jaillissait; la flamme, des éléments le plus avide, dévorait tous ceux là qu'en ces lieux, la mort avait emportés : des deux peuples, la gloire, ainsi, s'en était allée. XVII De là, les guerriers partirent, privés d'amis, pour visiter leurs demeures, pour voir le pays des Frisons, les maisons de ceux-ci, et leur cité altière. Hengest encore, pendant l'hiver aux couleurs de mort, demeura avec Finn, sans contrainte ; sans qu'on lui fît d'attribution de domaines, il cul- tivait la terre, quoiqu'il eût pu conduire sur la mer, le vaisseau à la proue annelée ; 2239. Cf. Cod. Ex. 19 . « Fyr gaésta gifrost •> ; id. 22 : « se gifr gast ». 2251. Heyne : « mùi » «Finne» « \ealles] » « unhlitme » : Rieger, Grein cl Wûlcker : « el [ne] » « un[f]lit?ne ». 2253. Grein et quelques auteurs avaient lu « ne », au lieu de « lie », dnns le manuscrit. 158 BE0W1 I l' gear m geardas : s\v;i mi gyt (I ('I h. tin the syngales séle be-witiath, wuldor-torhtan weder. Thé waes winter scacen, faeger foldan bearm, fundode wrecca gist of geardum; 2270 he tô gyrn-wraece swithor thôhte thon t(') sâe-lade, [fol. 155 a. ; gif hë torn-[ge] mot thurh-teôn milite, thaet hë Eotenfa] bearn inné ge-munde. Swâ hë ne fo[r]-wyrnde worold-raedenne thonne him Hûn lâfing, 2280 hilde-leôman, billa sélefst], on bearn dyde ; thaes waeron mid Eôtenum ecge cûthe ; swylce ferht-frecan Fin eft be-geat, les profondeurs de l'océan bouillonnaienl Boas les tempêtes, el luttaient contre les vents; l'hiver retenait la vague dans des chaînes de glare, jusqu'à ce qu'une second*' année s'écoulât pour les habitants de ce continent : ainsi encore, la saison éternelle dispense-t-elle avec bonheur des jours de gloire et de lumière. Quand l'hiver passa, et que le sein de la terre devint riant, l'étranger, l'exilé sortit de ses demeures, pour explorer le pays. Il pensait plus à sa vengeance qu'à s'en aller par mer ; il eût voulu provoquer des deux côtés, une rencontre hostile car il se souvenait en lui-même, des fils des Jutes. 2278. Il est difficile d'accepter, malgré l'opinion de Moller, Bugge, Heyne, Socin et Earle, la correction « worod-raedenne », car on ne rencontre jamais la forme « worod » dans la poésie de l'ancien anglais. 2279. En ce passage, nous avons gardé l'écriture du manuscrit : « Hun lafing », que Zupitza et Kemble transcrivent, comme « hun-lafing ». On trouve constamment dans le texte des noms propres, séparés en deux, et par conséquent « Hun lafing », pourrait également s'écrire : « Hunlafing » ou « Hun Lafing ». Bugge, dans une hypothèse ingénieuse, prétend que « Hun » est en conjonction avec «Lafing», qui serait le nom du glaive dont Finn essaye la pointe sur la poitrine d'Hengest, quand celui-ci, pour mieux assurer sa vengeance, ne refuse pas de se reconnaître pour l'homme lige de Finn. BEOWl'LF 459 sweordVbealo slïtlipn. aet his selfes ham, sit h Mia n grimne gripe 2290 Giith-Iàf and Ôs-lâf aefter sae-sithe, sorge màendon ; aet-witoo weàna dâel ; ne ineah le waefre-môd fôr-habban in hrethre ; 1 1 1,1 waes heal hroden feônda from in, swilce Fin slaegen cyningon corthre, 2 3 00 and sêo cwèn nu m en sceôtend Scyldinga tô scypon feredon, eal in-ge-steald eorth-cyninges, swylce hïe aet Finnes-ham fin dan meahton, sigla searo-gimma ; hie on sâe-lade driht-Iice wif 23 10 té Denum feredon, laeddon tô leôdum. [fol. 155 b.] Lêoth waes a-sungen gle<')-mannes gyd, gamen eft â-stàh, beorhtode benc-swég byrelas sealdon wïn of \v under-fatum : thé cwôm Wealh-theô forth gân under gyldnum beage. 2320 thaer thâ gôdan twêgen saeton suhter-ge-faede Van ; \insi n'échappa-t-il pas à la mort, quand le descendant d'Ilun- laf lui plongea dans le sein l'éclair de guerre, le meilleur des glaives : et l'on sut parmi les Jutes, et à la pointe du glaive, quels guerriers h l'Ame hardie Finn, le sangui- naire, devait rencontrer par la suite, dans ses propres demeures : quand Gudlaf et Oslaf, après leur voyage de mer, déplorèrent le meurtre, et accusèrent Finn de leur douleur. 11 vengèrent leurs pertes en partie : et le roi aux desseins pervers, ne put contenir sa peter, quand son palais fut investi par les hommes de ses ennemis ; Finn, lui-même, fut massacré, lui, le roi, parmi ses guerriers, et la reine fut enlevée. Les héros des Scyldings empor- tèrent sur leurs vaisseaux, tout ce qu'ils avaient pu trouver de ri- chesses domestiques dans le palais du roi puissant, les joyaux et les pierres taillées : par la mer, ils ramenèrent la dame royale chez les Danois, et ils la rendirent à son peuple. Le lai fut chanté, ainsi que la chanson du bouffon, et la joie à nouveau s'éleva ; des rumeurs allaient en croissant, de tous les bancs, et les porteurs de coupes versaient le vin hors de vases pré- cieux : alors Wealtheôw s'avança sous une couronne d'or, . 2290. Biiirge : « rode// » . MM) BEOWULF thé gyt wars hicra sib aet-gaedere, âeg-hwylc ôthrurr, trywe. Swylce thaer Hunferth thyle aet fôtum saet frean Scyldinga ; 233o ge-hwylc hiora bis ferhthe treôwde thaet hê haefde môd micel, theâh he" his mâgum nàere aer-faesl aet ecga ge-lâcum. spraec thâ ides Scyldinga : on fôh thissum fui le freô-drihten mîn, 2340 synces brytta, thû on saelum wes gold- wine gumena, and tô Geâtum spraec mild urn word u m swà sceal man don ; beo with Geâtas glaed, geofena ge-myndig neân and feorran ; thû niî [freotho] hafast, 235o mê man saegde, thaet thû the for sunu wolde [fol. 156 a.] here-ric habban ; Heorot is ge-faelsod beâh-sele beofrna] ; brûc thenden thû mote vers l'en- droit où l('^ deux bons cousins étaient assis : encore chacun, en ces temps, était-il fidèle à l'au- tre, en toute paix. Là aussi, le diserl Hunferth s'était étendu aux pieds du roi des Scyldings ; tous avaient confiance en son esprit, et savaient que grand était son cou- rage, bien qu'auparavant, et pour ses vassaux, il ne se fût point montré ferme au jeu des glaives. Alors parla la reine des Scyl- dings : « Reçois cette coupe, o mon Seigneur, toi qui distribues les anneaux ! Sois heureux, prince des héros, et parle aux Geats, avec de la douceur en tes discours, ainsi qu'il convient à un roi : vis avec eux en bonne amitié, te sou- venant des bienfaits, et de près, et de loin ! Tu as promis aujour- d'hui, m'a-t-on rapporté, de re- garder leur chef comme ton fils ; lleorot est purifié, Heorot, la salle d'anneaux des guerriers; . . . 2327. Le M. S., porte « hun ferth ». 2341. « onsalum •> est plus usuel. 2352. Quelques auteurs écrivent [« here-ri\rî]c »]. BEOWULF 'lb* mamma me da . and thinum mngum lad' folc and rice thon ne Uni forth scyle 236o metod-sceaft scon : ic... minne can glaedne Hrôth-ulf thaet hë tliâ g eôjgothe wile arum healdan, gyf thii âer thon hë, wëne Scyldinga, worold of-laetest : wéne ic lhaet hë mid gode gyldan wille 2 3 70 uricran eaferan, gyf he thaet eal ge-mon hwaet wit to willan and to worth-myndum umbor-wesendum aer ârn a gë-fremedon. Hwearf thâ bT hence timer hyre byre wâeron Ilréth-ric and Hroth-mund and haeletha beam, 238o giôgoth aet-gaedere; thaer se goda saet jouis, pendant que tu le peux, de tout ton bonheur, cl laisse à tes enfants, et ton peuple et ton royaume, quand il le faudra partir, pour voir la mort : je sais à présent, mon aimable llrôlbwulf, que gra- cieusement, il protégera tes fils, si avant lui, o ami des Scyldings, tu quittes le monde : je gage qu'il paiera en bienfaits notre postérité, s'il se souvient de tout ce qu'en faveurs, pour sa joie et son hon- neur, nous avons dispensé sur lui, en d'autres temps, quand il était clans le malheur. Alors, elle se tourna vers le banc où se trou- vaient ses fils, Hrethric et llroth- mund, — et les enfants des guer- riers — toute la jeunesse réunie; là, le bon guerrier était assis, Beowulf le Geat, près des deux frères. 2356. Le manuscrit manque à la finale : « me » [...]. 2360. « metod-sceaft ». « Dieselbe heidnische vorstellung bricht nun noch in dem Alts, rega?igiscapu, reganogiscapu durch, welches. » (Hélj. 79, 103) ; id. : « wurdgis-capu » ; id., 56 : « metodogiscapu » ; Grimm,D. M. p. IX : « wir sahen cor/iin das Metod ebenfals eine benennung des hochs- ten wesens icar, die der christliche dichter aus der heidnischen poésie beizube Italien sich getraute » . 2361. Probablement : « 16 nu ». 2375. Les mots de la quatrième déclinaison féminine forte, ont souvent un génitif pluriel faible. Ainsi « arna », arena. Caedin. 130, 136, 147, 448, 234; Cod. Ex. 53; Cod. Ver. I, 536. \&2 Il how I LF Beô-wulf Geâta be Iliac ge-b roth rum twame XVIII llim waes lui boren, and freônd-latliu word m h be-waegned, and w unden gold éstum ge^-eâwed, earn reâde twâ, 23()o hraegl and hringa[s], heals-beâga mâest [fol. 156 b. I h ara the ic on foldan [gej-fraegen haebbe : nâenigne ic under sweg[le] sélran hyrde hord-mâdmum haeletha, Will La coupe lui fut portée, et on le convia en mots d'amitié : en joie, on lui présenta de l'or ouvragé, des anneaux et une robe, teinte en rouge sur les bras, et le plus écla- tant des colliers dont j'ai*' jamais entendu parler : je n'ai connu sous le soleil de plus coûteux trésor des héros, depuis qu'IIama em- porta au monastère d'IIerebyrhte, le collier des Brosings, les perles et la vaisselle précieuse : . . . 2389. Grein : « earm-\Ji\reade ». 2396. « /tord maththum ». Grimm (1). H. S., p. 17) l'ait remarquer que ce passage a. trait à un épisode traditionnel, dans les cycles gothiques et normands. L' « Hama » de « Beoiculf » est 1' « Heime » des poèmes germa- niques du xne siècle, où on le trouve toujours lié à « Wîttich » (« Wudga » et « Hama » dans la « Chanson du Voyageur»), L'épisode avait été connu, déjà, de Jornandès qui écrit : «Ermanaricus, rex Gothorum, licet multa- rum gentium extiterit triumji/iator, Rojonalorum gens infida^ quae tune inter alias Mi famulatum exhibebat, tali eum nanciscitur occasione decipere. Dam enim quandam mulierem Sanielfi nomine ex g ente memo- rata, pro mariti f'raudulento discessu, rex furore commotus, equis fero- cibus illigatam, incitatisque cursibus, per diversa divelli praecepisset, fratres ejus Sarus et Ammius germanae obilum vindieantes, Ermanarici latus ferro petierunt... » (Muratori, 1, en. XXIV). D'autres versions donnent les formes « Roxolanorum », « Rasomonorum », « Rosomorum », et au lieu de « Sanielh », Sonilda », « Suanibildam », « Sunihil ». La Wilkina Saga qui contient peut-être la tradition la plus pure, cite les noms suivants : « Swanhild », « Sorti », « Hamdir », et fait de ces personnages, selon l'his- toire normande, des enfants de « Gudrun », veuve de « Sigurdr ». Le récit se trouve avec plus de détails encore, dans l'Edda et dans .Saxo Gramma- HKOW I IK u\:\ s\ iht han Ha ma aet-waeg tê Here-byrtan b yrig Brosinga mené, 2400 sigte and sinc-faet : - earo-nithas fealh Eorm en-rices ; ge-ceâs écnc raed. il avait fait l'épreuve des maléfices d'Iler- manaric, et il avait choisi les biens éternels. L'anneau avait été possédé par llygelac. le Geat, neveu de Swerting, la dernière fois où, sous la bannière, . . . ticus, et l'allusion qui y est faite dans « Beowulf*, prouve que ces vieilles légendes teuton es étaient alors répandues parmi les Angles païens. L'histoire d'Hama emportanl les trésors dllermanaric, est seule rapportée dans ce passage de « Beowulf » : et il est difficile de savoir si « Brosinga me'n », nom Lien connu sous lequel on désigne le collier de Freya, est ici pour désigner un bijou précieux quelconque, ou si le Brosinga mén, lui- même, appartient à « Beowulf ». Quoiqu'il en soit, il est souvent fait allu- sion, dans de nombreux poèmes du moyen âge, au trésor d'Hermanaric. Ainsi dans « Reinaert », I, 224.vi : « Reinaert spraec wilen 1er stotulen h acide mine hère min vader vonden des coninx « Hérmelinx » seal in ere verholnen s fat. » Et encore : I, 2566 : « Reinaert nam en stro cor hem ende s/trac here coninc, nem, hier gkeve ic di up den scat di /rilen « Ermelinc » hesat. » et I, 2614 : « daer suldi rinden menich ghesmide ran goude, rikelic ende scone. daer suldi rinden die crone die « Ermelinc » die coninc droech, ende auder chierheit ghenoech, edele stene, huldin waerc. » Quelques-unes des copies de « Reinaert » portent « N&sorkwi ». ou « Nastorqui », au lieu d'Hermanaric, 2398. Ettmïiller : « t h aère ». 2401. Leo, Grundtvig, Cosijn, Bugge : « fleah ». Bugge l'ait justement remarquer que « feolan » ne régit jamais un accusatif, tandis que « fleon», le fait. 2403. Toute la ligne n'est qu'une périphrase, pour dire : « il mourut ». Gel emploi de « ceosan » est commun dans l'anglo-saxon, el contraste singn- 4Gi IlKUWULF Thone bring baefde Hfge-lâc Geàta, nefa Swertinges, n vhslan si'the, siththan hê under segne sine ealgode, 24 10 wael-reâf wérede ; hyne wyrd for-nam syththan hë for wienco wean âhsode, faehthe tô Frysû ; hë thâ fraetwe waeg, eorclan-stânas ofer ytha fui, n'cg tbeoden, hê under rande ge-cranc : 2420 ge-hwearf thâin francna feorh cyninges, [faethm breôst ge-waedu and se beâh soinod il défen- dit son trésor, et garda les dé- pouilles de Ceux qui avaient été massacrés : le destin l'avait em- porté, quand par orgueil, il s'en fut au-devant de son propre mal- heur, en guerroyant contre les Frisons ; lui, le chef puissant, ravit les ornements, les pierres précieuses, sur la coupe des vagues (la mer , et périt sous le bouclier : la vie du roi fut prise alors par les Francs, ainsi que ses colliers de poitrine, et ses bagues, tout ensem- ble ; .... , lièrement avec « niman », dans des phrases telles que « gif mec flild ni me » au vers 899 (« Beowulf ») ; « gif mec Death ni met h » (id., vers 889) ; « hinc wyrd fornam » (id., vers 2411) et « Beorhtn », dans Anal. 128 : « ac me sceai waepn niman ». C'est sans doute le dogme chrétien (« godes leoht geceas », au vers 4934 de « Beowulf » qui est opposé à la vieille croyance païenne en Taction de la Mort, de l'Enfer, des « Wael-cyrian », démons qui choisissent parmi les morts. Cf Gaedrii, 99. « aérthon forth- cure wintrum waeireste », « Beorhtn » Anal. 124 : « wael-reste geceas ». De môme dans l'allemand du xne siècle : « ioh todes ouh ci Koronne», Otf, IV, 13, 23. Et dans l'allemand du temps de Luther : « den piteren tôt chiesen » ; « den enten chiesen ».D\ui\skd. par Graff, III, 89, 93. Cf. Benecke, Beytràge, I, 94 : « he sal den doit han irkoren » ; Reinckronik der Stadt Coin, par Van Groot, p. 9 : « den doit wil ich vil lieuer Keisen » : Nib. N. 170 : « darumbe muosen degene sider Kiesen den tot » ; Grave Kuodolf, par Grimm, C. b. 15 : « an deme galgen suln sie Kiesen den vil bitteren tot ». 2411. Wùlcker écrit : « Wyrd » avec le w majuscule, tandis que généra- lement aucun éditeur, ni Kemble, ne se servent de majuscule pour les noms religieux, chrétiens. I»K<»\\ I II iCS wvrsan wïg- frecan wael reàfeden aefter giith-sceare Geâta leôde hrea-wic heoldon . Ileal swége on = Pëng; 2430 Wealh-theô mathelode héô fore thaém werede spraec : bruc t hisses beâges, Beô-wulf leôfa, hvse mid hâele, and tinsses hraegles neôt, fol. 157 a.l L J theôge-streôna, and g..., tela, cen thee mid craefte and thyssum cnihtu[m]wes 2440 Icira lithe, ic the thaes lean ge-man : hafa[st] thû ge-fëred thaet the feor and neâh, ealne wide-fer[hth] weras ehtiffath, efne swa siide swei sâe be-buTgethj wind geard-weallas . Wes thenden thû litige 2460 aeth elingj eâdig; ic the an tela . par le destin de la guerre, le peuple desGeats occupait la place des cadavres. La salle fit écho au son des mois ; Wealthcôw, par- lant, dit devant l'hôte : « Jouis de cette bague, cher Beowulf, o guer- rier, avec la santé encore, et sers-toi de ces vêtements, de ces nombreux trésors, et sois bien florissant : fortifie ton pouvoir, et sois à ces enfants de doux con- seil ; à présent, toute ma pensée est à te récompenser : ce qu'au- jourd'hui tu as accompli mérite que tous hommes au cœur géné- reux te fassent honneur, sur une étendue même aussi vaste que la ceinture de la mer autour des remparts battus des vents, de la terre 4425. Quelques auteurs écrivent : « reafedon ». 2436. Bugge, Heine : « fheo[d]-gestreona ». 2i)>7. La plupart des auteurs : « getheoh tela ». 2448. Kemble, El lui id 1er : « windige weal las ». 2450. Wùlcker met une virgule après « aetheling », en en faisant un vocatif Nous n'avons pas reproduit cette modification au texte qui a l'incon- vénient, comme d'autres analogues, de rompre fâcheusement le rythme. 30 406 HI "WULF siiic--c-sliv(')iia : Ikm'> tln'i suna ininii daedum ge-défe, dreâm-haldende. Her is âeg-hwylc eorl ôthrum ge-trywe, modes milde, man-dribtne heol ; 2460 thegnas syndon ge-thwaere, theod eal gearo, drunrne dr\ ht-guman doth swâ ic bidde. Eôde tha tô setle thaer vvaes symbla cyst. dru neon win weras, wyrd ne eu thon geô-sceaft grimne swâ hit à-gangen wearth 2470 eorla manegû syththan aefen cwùm, and him Hréth-gâr ge-wat tô hôfe-sinum rice to raeste . Keced weardode un-rim eorla, swâ hie oft aer dydon, benc-thelu béredon ; hit geond brâeded wearth 2480 beddum and bolstrum, bëor-scealca sum. fus and fâege, flet-raeste ge-[beâh] : [folio 157 b.] saeton him tô heâfdon hilde-randas, Soi-;, l.ani que lu vivras, un noble fortuné : je t'accorde a.\ ec satisfaction ers irésors : Boia celui qui maintiendra mon fils en joie, ••limine il te sied par tes hauts fails. Ici, chaque homme est fidèle à l'autre, et de bon vouloir, et loyal à son seigneur; gentils sont les féaux; tout le peuple (prêta l'obéissance); et même, les guer- rière pris d'ivresse, agissent ainsi que je le leur ordonne » . Elle vint alors s'asseoir à son trône; là, se trouvait servi le plus coûteux des festins; les hommes buvaient le vin : ils ignoraient la destinée, la puissance du mal, et comme celle-ci devait l'emporter sur plus d'un guerrier, après que la nuit fut venue, et qu'Hrothgar fût parti, lui le prince puissant, pour aller prendre à la cour, son repos. Une multitude de guerriers veillaient sur la salle, comme ils l'avaient fait maintes fois, aupa- vant; ils portaient les planches des bancs ; on les recouvrait en- tièrement de lits et de couver- tures ; quelques-uns des servants de bière, prêts et destinés à mou- rir, allaient se reposer à leur place, dans le palais : au-dessus de leurs tètes, ils avaient suspendu l'équipement de guerre, et le bois brillant du bouclier ; . . 2459. La plupart des auteurs : « hol[d\ ». 2468. Ettmùller : tgrimtnev» BEOWI II 467 h ord-wudii beorhtan ; thaer on bence waes, ofer aethelinge yth-ge-séne. 2400 heatho-steâpa helm, hringed byrne, threc-wudu thrvm-lic ; waes Hi leàw livra thaet hTe oft wâeron an wig gearwe, ge ael ham ge on herge, ge ge-hwaether tbâra efne swvlce mâela swvlce hira man-dryht nej 2?oo thearf ge-saelde waes seô thp«'>d tilu. xrx Sigon the In slàepc; sum sare an-geald aefen-raeste, awe him ful oft go-lamp siththan gold-sele Grendel warode, un-riht aefnde, oth thaet ende be-cwom, 25 10 swyltaefter synnum : thaet ge-syne wearth, w id -cut h werum, là, sur le banc, on pouvait aisémenl voir au-dessus du guerrier, sow casque qu'il portait superbement à la guerre, la cottede mailles annelée, il le bouclier massif. C'était leur coutume d'être prêts au combat, et sous les toits, et dans les champs, ou dans tout autre lieu. quand la nécessité contraignait leur seigneur à la guerre : et ce peuple était brave. XIX Là, ils s'endormirent profon- dément; quelques-uns devaient payer chèrement ce repos du soir qu'ils avaient pris pleinement et si souvent, depuis que Grendel visitant la salle de For, avait per- pétré ses forfaits, jusqu'au jour où sa fin fut venue : la mort, après les crimes. 2490-2500. Cf. Tacite, Germania, XIII : « Ils ne traitent d 'affaire publique ou particulière, quêtant armes ». M., XIV : « Le chef combat pour la victoire; les vassaux combattent pour leur chef ». Id., XXII : « Ils sont . . . en armes à leurs fêtes... ». Ettmûller et Groin : « (znwig-gearwe », :2507. Il y a sur le parchemin, une lâche d'encre recouvrant « ira » de « warode ». Quelques auteurs ont cru, sans raison, pouvoir lire : « fa rode » . 4(i8 BEOWULF thael le wrecend thé gyt lifde aefter lâthu, lange thràge aefter gûth-ceare ; Grendles môdor ides âg-lâec wiT yrmthe ge-munde, 2520 sê the waeter-egesan wunian seolde, cealde streàmas si I h than camp wearth lu ecg-banan ângan bréther, faederen maege : he the fag ge-wat Il fut manifestement révélé aux homines qu'un vengeur survivait au maudit, de longtemps déjà, depuis le combat : la mère de Grendel, femme et monstre femelle, se rappelait sa douleur : elle, dont le destin même était d'habiter et la terreur des eaux, et les courants glacés, après que Gain fût devenu le meurtrier de son frère unique : de là, il partit souillé de sang, marqué par le meurtre, pour fuir la joie des hommes : . 2523. Au lieu de « camp » du manuscrit, la critique, en général, écrit : « Cain ». Le mélange des mythes judaïques et païens, a fait croire dans la tradition anglo-saxonne, que Gain était le père de toutes les races de monstres. Cette erreur est née probablement d'une confusion entre les « Anakim » et les « Eotenas » du Nord Le passage suivant d'un poème du xne siècle, contient une relation de l'origine des monstres nés des filles de Caïn : « Dco ne wolt er in niht fliessen . er liiez in gen puosen.sin zeichen er in gab. daz ime niemen taie deheinen slack . dvo muos er sin fluhtiger tint wada- lere . ze uil? manege me iare . sin puoze ne was porguot . ubel was sin herze ioc/i sin muot . er lerte siniu chint . dei zober dei hiute sint . duo wurten die scuzlinge . glicfi deme stamme . ubel wuocher si parem . dem tiuele uageten. « Adam liiez si miden umrze . daz sinen ne wurren an ir geburten . sin gebot si uerchurn . ir geburt si ferlurn . dei chint si gebaren . dei unglich iraren .sumelic/ie lieten hobet sam hunt, sumeliche heten an deo brusten den munt . an den ahselun dei ougen . dei muosen sich des hobtes getoben . sumeliche heten so michel oren . daz si sich damite dachten. Etlicner hat einen fuoz . unt was der uile groz . da mit liuf er so balde. sam daz tier daze walde. Etlichui par drz chint . daz mit alien uieren gie sam daz vint. Someliche flurn pe garewe . ir sconen uarwe . si wurten swarz unt egelich . den ist nehein liut gelich . dei ogen in scinent . die zeni glizent . suenne si si lazent plecchen . so mahten si och den tiufel screchen . die afterchomen un in zeigtun . waz ir uorderen garnet heten . alsolich si iraren innen solich wurten dise uzzen », Diut. Ill, 58. 59. BEOVS I II 409 mortbre ge-mearcod, m an-dreâm (leôn ; fol. 158 a.l 253o wêsten warode ; tli anon woe tela geô-sceafl gâsta, waes thâera Grend eljsum heoro-wearh hete-lic, se aet Heorote fand waeccendne wer wiges bidan ; thaer him [se] âg-lâeca aetgraepe wearth ; 2?4<) hwaethre hë ge-munde maegenes strenge, gim-faeste gife the him god sealde, and him to an-waldan are ge-lj'fde, fro f re and fuit urn, thy hë thone feônd ofer- [cwôn, ge-hnaegde helle-gâst ; thâ hë heân ge-wât, 255o dreâme be-dâeled, deâth-wîc '[ge j-seôn , man-c}mnes feônd ; and his môdor thâ gyt gïfre and galg-môd ge-gân wolde sorh-fulne sith, su nu theôd-wrecan. Côm thâ tô Heorote thaer llring-Dene il habita le désert ; de sa souche naquirent de grandes puissances d'esprits du mal, dont Grendel fut l'un : lui, le loup affreux et sanguinaire qui trouva dans Heorot un héros qui veillait, attendant le combat : en ces lieux, avec lui, le maudit lutta ; mais le héros se souvint de toute la puissance de sa force, et l'étendue de la grâce dont Dieu l'avait doué, Dieu, son réconfort et son soutien. Donc, il défit l'en- nemi, et il humilia l'esprit venu de l'enfer; l'ennemi de l'homme s'éloigna du palais dans la honte, privé de joie, pour aller prendre place parmi les cadavres : et sa mère encore, avide et imaginant des tortures, coulait des jours douloureux, et voulait venger ter- riblement son fils. Alors, elle vint à Heorot, où les Danois aux anneaux, dormaient dans l'éten- due de la salle 2542. Thorpe, Gein, Sweet : « gin-faesie », parle changement de a en m devant les labiales, a Giri'faest », Cf. « Beowulf », v. 4359 ; Caedm. 176. 2557. Correction d'Ettmùllcr : suma death wrecan ». /<7(> m «.wri.F 256o geond thael saeld swâefun. Thé I haer sôna wearhl . ed-hwyrfl eorlum, siththan inne fealh Grendles môdor : wa.es se gryre laessa efne swé micle sw;i hit h maegtha craeft, wig-gvfre wifes, be waepned-inen, 2570 thon heoru-bunden hamere ge-thuren, sweord swâte fall, swi'ii ofer helme., ecgum dyhtig [fol . 1 58 b.l and-weard sciretli. The waes on healle heard ecg togen, sweord ofer setlum, sid-rand manig 258o hafen Jianda faest, helm ne ge-munde, by man side, tha bine se brôga an-geat. Ileo waes on ofste. wolde lit thanon fëore beorgan, I ha lieo on-funden waes ; hrathe heô aethelinga an ne haefde 2590 faeste be-fangen, tha heô to fenne gang, se waes Hrôth-gâre haeletba leôfost on ge-sithes had Là, en eel instant, il \ eul bientôt un tumulte parmi les comtes, quand la mère de Grendel approcha du palais. La terreur gui régnait était telle qu'elle se pouvait comparer à la faiblesse des vierges, à l'horreur «1rs fe les pour la guerre, auprès du courage des hommes, quand le fer forgé, et battu du marteau, coloré de sang, à la pointe hardie, fend, en frappant, le cimier du casque. Alors, dans la salle, les durs glaives furent brandis; l'épée fut saisie au-dessus des lits, et plus d'un large bouclier fut levé serré dans les mains : le guerrier oubliait, et son casque, et son ample cotte de mailles, au moment où la terreur vint fondre sur lui. La mère de Grendel se hâtait : elle voulait sortir du palais, pour sauver sa vie, depuis qu'elle avait été découverte. Bientôt avait-elle étroitement étouffé l'un des nobles, quand elle regagna les marais : . . . 2583. Heyne et Sweet : « the hine » : whom, lequel. 2594. Cf. «Beowulf », v. 4382 : « on sweordes had » ; Cod. Verc. II, 53 : « on /{-"res hade »; Id., I. 1827 : « thurh cnihtes had » . BEOWI II 471 be seem tweonû, rice raad-wîga I hone the heô* on raeste [à-breat] blaed-faestne beorn ; naes Beo-wulfthaer, 2600 ac waes other in âer ge-teohhod aefter maththum-gife nnierum Geâte. Urea m wearth on Heorote. heo under heolfre ge-nam ciithe fol me ; cearu waes ge-nïwod ge-worden in wicun, ne waes thaet ge-wrixle til, 2610 thaet hie on ha healfa bicgan scaldon freônda feoni . Thâ waes frod cyning, hâr hilde-rinc, on hreôn mode, syththan he aldor-thegn un-lynTgendnel, thone deôrhtan deâdne wisse, 2620 Hra[the waes] to biire Beô-wulf fetod, sigor-eàdig secg samod aer-daege ; eôde eorla sum aethele cempa. self mid ge-sithum, thaer se snottra bad bwaethre him alf-walda aefre wille 263o aefter wea-spelle celui-là était à llrolhgar le plus cher de ses héros, et comme un compa- gnon, et un guerrier puissant parmi /on s, entre les deux mers, et elle l'avait détruit durant son sommeil ; Beowulf n'était point là : car une autre demeure avait été assignée au Geat fameux, après le don du trésor. 11 y eut un cri dans lleorot; elle prit sous son bras la main bien connue ; le souci, à nouveau, planait sur le palais, et c'était une triste néces- sité que chacun dût payer des deux cotés, de la vie de ses com- pagnons. Alors le roi prudent, le guer- rier chenu fut triste dans l'âme, quand il apprit que le féal prin- cier qui lui était le plus cher, ne vivait plus. En bate Beôwulf fut mandé à la salle, — lui, l'homme heureux dans la victoire — , à la pointe du jour : accompagné de ses comtes, il vint, le noble cham- pion, lui-même, avec ses compa- gnons, vers l'endroit où le roi sage allait, ne sachant si la faveur du Tout-Puissant lui accorderait jamais un changement de fortune, après ces mauvaises nouvelles. L'homme excellent à la guerre, passa donc sur le plancher avec sa troupe ; 2628. La plupari des auteurs écrivent : « Al-walda ». i72 UKOWLLF w \ ppe ge-fremmrfa. )i;nm ili.'i aefter flore fyrd-wyrthe man mid his hand-scale, heal-wudu dynede, thael he thone wisan word uni bnâeg[de] (re; in Ing-wina ; fraegn gif him waere 2640 aefter neôd-lathu ni ht ge Uiese. XX Hrôth-gâr mathelode helm Scyldinga : ne frïn thù aefter sâelû, sorh is ge niwod Denigea leodum, dead is yEsc-here Yrmen-lafes VIdra broth or, 2b5o min rfin-wita, and min ràed-hora, la salle de bois en résonna, jusqu'au moment où il fit en paroles, hommage au chef des alliés d'Ing : appelé en hâte, il demandait au roi, si la nuit lui avait été douce ? XX Hrothgar, le protecteur des Scyl- dings, parla : « Ne t'enquiers pas demon bonheur! La douleur est renouvelée pour le peuple des Danois : .^Eschere, le frère aîné d'Yrmenlâf, n'est plus ! Lui, le confident de mes secrets, mon conseiller, mon plus proche com- pagnon, quand dans la bataille, nous défendions nos têtes bardées de fer, quand les troupes s'écra- saient l'une contre l'autre, el que les casques éclataient : ... 2(>3i. Bugge, Grein : « hand scole ». 2637. On peut supprimer dans « hnaegde », 1' « h » qui est prothétique, et le « g » qui s'élide. Cf. Cod. Verc. VI, 573 : « origan tha leoflic wif . weras Ebrea .wordum negan ». Id. VI, 770 : « hio sio cwen origan . wordum genegan ». Id. VI, 1116 : « tha seo cwen ongan . weras Ebresce . wordum ne g an ». Dans tous ces cas, il convient de lire « hnaegan ». (Test là, le verbe transitif et faible formé sur le prétérit « hnah », du verbe neutre et fort, « hnigan », et pour ces verbes, l'action qu'ils expriment, est transportée à l'objet, alors que dans le verbe fort, elle se rapporte au sujet seul. Ainsi, « licgan », reposer, se coucher, et « lecgan », étendre, ou faire coucher; « birnan », brûler, et « baernan », faire brûler, ou mettre le feu à. Cf. Camb. Philolog. Museum, 1105 : « Les prétérits anglais ». 2(U0. Sweel : « neod-lathe ». BEOWI LF m eaxl ge-stealla thonne wê on or-lege ha Tela n wéredon, llion hnitOD fethan eoferas cnysédan ; Swy Ic scolde eorl fol. 159 b. wesan àer-irod swylc /Esc-here waes Wealth him on Heorote 2660 to hand-banan wael-gaest waefre ; ic ne wât hwaether âtol aesc-wlanc eft-si (has teah, fylle ge-fraegnod ; hen thâ fâehthe wraec the thii gystran niht (jlrendel cwealdest, thurh haestne had 2670 heardû clammum ; fop-than hê tô lange leôde mine, wanode and wyrde ; hê aet wige ge-crang ealdres scyldig and nii other cwôm mihtig man-scatha, wolde hype maeg wrecan ge-feor h a fat h . 2680 fâehthe ge-stàeled : thaes the thincean maeg thegne monegum se the aefter sinc-gyfa on sefan greôteth, . toujours, un guerrier devrait être vaillant . comme fut .Ksrhere In hôte fatal et mali- cieux est devenu son meurtrier dnns Eleorot ! Je ne sais si la misé- rable est repartie sur son chemin, gorgée de chair, et se réjouissant d'être assouvie : avec ses dures griffes, elle a vengé l'ennemi, Gpendel que violemment tu mas- sacras, la nuit dernière : parce que trop longtemps il détruisit et dévasta mon peuple, l'infâme a péri au combat, voué à la mort, et voici que maintenant, un autre monstre puissant est apparu, et a. voulu venger sa progéniture : vous avez donc retrouvé voire ennemi venu de loin, ainsi que le reconnaît plus d'un féal qui main- tenant, pleure amèrement en son âme blessée, sur son chef ; 2656. Le Ms , est incomplet au coin du feuillet : « swy... scolde ». :2()(>:2. Toller : « hwaeder » ou « hwider ». 2(>84. Cf. Sal. Sat. 751. La forme « greôteth «de « Beowulf » présuppose i7'i HKOWI LF hrether bealo-hearde ; mi see hand lig eth se the eôw wel h\v\ Icra . wilna dôhte. le thael lond-bûend 2690 leôde mine sele-ràedende secgan hjTde, thael lnV ge-sawon swylce twêgen micle mearc-stapao moras healdan, ellor-gaestas, thâera (HI 1er waes, thaes tlie hie ge-wis-licost 2700 ge-witan meahton, idese on-h'cnaes, other earm-sceapen on weres waestmum wraec-lâstas traed, [fol. 160 a. j naefne hê waes mâra thon âenig [man] other thone on gear-dagu Grendel nemfdon] fold-huende : 2710 no hie faedercunnon hwae [therl him aenig waes aer a-cenned, dyrnra gaesta ; an jourd'hui, la main pend, inerte, qui s'ouvrait, généreuse, à l■ . Ainsi, en anglo-saxon, la forme la plus com- mune est « graétan ». Le très vieux saxon présente aussi la forme « griotan ». Ci*. Helj. 144, 170, 174. 2687. Sweet : « seo the ». 2701. Zupitza : « onlic-waes » ; Sweet : « onlic, urnes ». 2708. Le manuscrit est défectueux à son extrémité : Kemble : « )iem[dott]\ Zupitza : « nemdo[n] ». liKOWl IK 175 lu''1 dygel loud warigeatb wulf-hleôthu, wind ige oaessa6, frêcne fen-ge-Iâd, than' Qrgen-stream under oaessa ge-nipu 2720 aither ge-witëth flôd under foldan ; nis thaet feor heonon mil ge-niearces t lia el se mere standeth, ofer thaein hongiath hrïnde-bearwas ; wiulu wvrtu faest waeter ofer-helmath : thaer m a eg nilita g#di\vâem 2730 nith-wundor seen fyr on flode; no thaes frôd leofath gumena bearna thaet thone grund wite ; theâh the hâeth-stapa lis fréquentent la région cachée, le refuge du loup, les promon- toires battus des vents, le rude sentier des marais où un torrent de la montagne se précipite dans la vallée, sous l'ombre opaque des collines, et se perd en un cours souterrain : il n'y a pas plus d'un mille de ces lieux, jusqu'au lac, sur lequel sont suspendues des grottes rocailleuses : des arbres aux racines profondément enfouies dans le sol, ombragent ces eaux. Là, quelqu'un peut voir à la nuit, un spectacle merveilleux : du feu sur le courant ! 2720 et suiv. Celte sorte de lac appartient aux superstitions teulones. Un exemple analogue se rencontre dans Wigalois. Gervasius Tilb. le dépeint: il s'agit (Time montagne en Catalogne : « in cujus summitate. laças est, (Kjuam continens subnigram, et infundo imper scrutabilem : il lie mansiô fertur esse dœmonum, ad modum palatii dilatata, et janua clausa ; faciès tamen ipsuis mansionis sicut ipsorum dœmonum vulgaribus est incognita et invisibilis. In lacum si quis aliquam lapideam, aat alias solidam projecerit materiam, slatim tanquam offensis dœmonibus tem- pestas erumpit ». Leibniz. Scriptores rerurn germanarum, I, 982. Cette superstition s'est maintenue au Mont Pilate. Cl*. Macgregor. Note Book, III, 15, 16, 20. 2726. Morris : « hrimige bear was ». 2729. « ge-hivaem » est le plus souvent construit avec des génitifs féminin, pluriel. Cf. Cod Yerc. L 246 : « in stow a gehwam ». 2730. « nith », homme, est ici employé de façon abstraite comme « man », dans l'allemand du xne siècle. \n\ HEOWULF liiimlii ge swenced heorol hornû trum, holt-wudu séce feorran ge-flymed, 2740 âer hê Feorh seleth aldor on ôfre, aer he in wille hafelah hydan]. Nis thaet hêoru-stôw ; thonon, yth-ge-blond ûp-â-stfgeth won to wolcnum, thon wind slyreth lath ge-widru, 2-jbo oth thaet lyft, drysmath, roderas reôtath. Nii is se râed ge-lang eft aet [the] and ; eard git ne const, frëcne stôwe, [thaer] thii findan miht fela-synnigne secg : [see] gif thii dyrre, ic the thâ fâehthe 2760 fëo leânige eald-ge-streénû, swà ic âer dyde, wundum golde, gyf thû on weg cymest. Des fils des hom- mes, le plus sage, il n'existe point (jni connaisse le fond de l'abîme. Bien quecherchanl les bois, bon- dissant sur les bruyères, l<* cerf aux ramures puissantes, harcelé par les meules, et forcé de fuir au loin, aimera mieux rendre aussitôt, et son souffle, et sa vie sur ces bords, que de plonger dans l'abîme, pour s'y cacher le chef ! Ce n'est point là un doux lieu î Et les vagues s'y mêlant, s'élèvent furieusement contre le ciel, quand le vent soulève d'effroyables tem- pêtes ; que l'air s'épuise, et que le tonnerre gronde. Maintenant, à toi seul, il appartient à nouveau, de décider ce qu'il convient de faire, encore que tu ne connaisses point la terre, et les lieux sauvages, où tu peux découvrir le monstre cou- pable de bien des crimes : cherche- le, si tu l'oses, et je récompenserai ton exploit avec des métaux pré- cieux, et des trésors anciens, comme je l'ai fait auparavant, avec de l'or travaillé, si tu reviens, sauf, de la tentative. XXI XXI Beô-wulf mathelode beam Ecg-theo-[w]es Beowulf, le fils d'Ecgtheôw, parla : 2743. « hydan » : correction de Thorpe. 2750 adrf/snian » provient de « drosn », turpitude; d'où l'adjectif, « on- drysne ». au vers 3861 de « Beowulf ». BEOWULF Î77 ne sorga snotor mima, sélre hi l h âeg-hwâëm thaet he" his freônd wrece 2770 t lionne hê fela murne : lire âeg-hwylc sceal ende ge-bidan worolde lifes, wyrce se" the môte dômes aer deâthe ; thaet bith driht-guman un-lffgendum aefter sélesl : â-ris rices weard, 2780 uton hraethe fëran G rend les mâgan gan sceâwigan. Ic hit thé ge-hâte, nô hë on helm losath, né on fol dan faethm, né on fyrgen-holt, né on gyfenes grand, gâ thaer hé wille. Thy s dôgor thû 2750 ge-thyld h a fa weâna ge-hwylces swâ ic thé wéne tô. A-hleôp thâ se gomela, gode thancode mihtigan drihlne thaes se man ge-s[praec]. Thâ waes Hrôth-gâre hors ge-[bâeted], wieg wunden-feax. 2800 Wisa fençel . . « — Ne te laisse point aller à la douleur, ô homme prudent : il est préférable pour tout homme de venger son ami, plutôt que 1I11 se lamenter longtemps ! Chacun de nous doit connaître la fin de cette vie terrestre ; que celui qui le peut, accomplisse l'œuvre de la justice, avant sa mort : après quoi, ce sera pour le guerrier, son plus grand mérite, quand il aura cessé de vivre ! Debout, gardien du royaume! Laisse nous partir en hâte pour suivre la trace de la mère de (irendel. En vérité, je te le pro- mets, elle n'échappera point : ni dans la profondeur des eaux, ni dans le sein de la terre, ni dans les forêts de la montagne, ni dans les abîmes de l'océan : quelle aille, où elle le voudra ! 2782. Dans le manuscrit, en surcharge sur 1' « n », de « sceairif/an. », on découvre un « g », qui paraît être d'une écriture aussi ancienne (pie le reste du mot. 2789. Hevne regarde « Ihysdogor », comme un accusatif de durée Ï7H llKOWl I.I geato lie gen g de gum-fêtha stop lind-haebbendra, lâsl as \\ âeron aefter wald-swathû w [de ge-syne ; gang ofer grundas gegnû for : ofer myrcan mor 2810 mago-thegna baer thone sélestan sâwol-leâsne thâra the mid Hroth-gâre ham eahlode. 0 fer- e ode the aethelinga beam steâp stân-hlitho, stige near we, enge an-pathas, 2820 un-euth ge-lad, neowle naessas, nicor-husa fela. Hë fëara sum be-foran gengde, wisra monna wong sceawian, oth thaet he" fâeringa fyrgen-beâmas, ofer harne stân 283o hleônian funde, wyn-leasne wudu, waeter under stôd, dreorig and ge-dréfed, Denum eallum waes, winum Scyldinga, Pendanl jour, prends chacune de tes pertes en patience, comme je l'ai tends de toi. Alors, le \ ieillard se leva, en tressaillanl de joie : il remercia Dieu, le seigneur puissant, pour ce que le héros avait dit. Un cheval fui donc sellé pour Hroth- gar : un coursier, à la crinière bouclée. Le roi prudenl partil sur-le-champ. Ine troupe d'hom- mes s'avançait, de porteurs de boucliers, qui découvraient les larges traces du monstre, le long des andains de la forêt. Us allaient plus avant sur le sol aride, côtoyant les sombres mares, où avaient été portés sans vie, les meilleurs des féaux et des alliés, de ceux qui, avec Hrothgar, avaient défendu le palais. Alors le fils des. nobles franchit les pics de pierre abrupts, la route resserrée, les sentiers perdus et solitaires, les voies inconnues, les promontoires à précipices, et la multitude des demeures des monstres. Accompagné de quel- ques hommes sages, il alla de l'avant pour explorer la plaine, jusqu'à ce que, tout à coup, il se trouvât en présence d'arbres des montagnes, abritant les pierres nues, — une foret sans joie ; . 2808. Ilcvne adopte la correction de Sievers qui considère ce vers comme insuffisant de rythme : « [thaer hea].gegnum for ». ::i nwilLK Ï79 weorce on mode to ge-tholiaone, thegne monegu, ôn-eyth eorla ge-hwâem, 2840 syththan /Esc-heres on thâ holm-clife bafelan métton. Flôd blôde wëol, foie tô-saegon hâtan heolfre : [fol. 101 h. horn stundum song fus- lie gryre]-leôth ; fetha eal ge-scaet ; ge-sawon thâ aefter w 283o wyrm-cynnes fêla aetere sel-lice sâe-drâcan sund cunnian, swylce on mâes-hleôthum nieras liegean, thâ on undern-mâel oft be-witigath sorh-fulne sith on segl-ràde, wyrmas and wildeôr ; 2860 hie on weg hruron bitere and ge-bolgne, bearhtin on-gëaton, gûth-horn galan ; sumne Geâta leod of flân-bogan feores ge-twâefde, yth-ge-winnes, thaethim on aldre stôd i\o± eaux coulaient sous ell<\ Irish- e1 troublées. A tous les Danois, aux amis des Scyldings, «à plus d'un féal, il fut douloureux dans l'âme, de retrouver, quand chacun l'eut bien reconnu, le casque à mailles d'.Kschere, sur la falaise de l'océan. Le dot bouillonnait de sang, de poison brûlant, et la troupe regardait au loin : parfois le cor jetait un son menaçant, chant terrible ; toute la troupe s'assit ; là, les hommes virent nager parmi les eaux comme un serpent, et d'étranges dragons de mer, et aussi, sur les promon- toires, des monstres étendus (qui dans les courants du matin, pré- parent aux vaisseaux qui sillon- nent les flots, un passage tour- menté), et des reptiles, et des bètes sauvages : ceux-ci s'éloi- gnaient en rage furieuse : Us per- cevaient le son, le chant du cor de guerre. Le prince des Geats sépara l'un d'eux, de la vie, avec son arc ; il l'affranchit de sa lutte avec les flots, et son trait de guerre restait fixé dans sa chair vivante : i>84:>. Cf. « Beowulf», v. 1691 et God. Verc. I, 2480. 2847. Lacune à l'extrémité du manuscrit. Kemble : « fus-[lic gryrê\ » ; Bouterwerk cl Zupitza : « fûslic f\yrd] », ■180 KKOWl |,K here-strael hearda ; 2870 hê on holme waes s u rides the saenra the hyne swylt for-nam. Hrathe wearth on ythum mid eofer-spréôtum. heoro-hôc ythum, hearde ge-nearwod, nitha ge-naeged, and on nàes tôgen, wu n dorh'c wâeg-bora .; 2880 we ras se a wed on gryre-licne gist. Gyrede hine Beô-wulf eorl ge-waedum, n allés for ealdre m earn : scolde here-byrne hondum ge brôden, sid and searo-fâh, sund cunnian, sëo the beân-cofan 2890 beorgan ciithe, thaet him hilde-grâp hrethre ne mihte, eorres in-wit-feng aldre ge-sceththan : ae se hwita helm hafelan wérede, se the mere-grundas men[gan] scolde, séean sund-ge-bland, 2900 since ge-weorthad ; be-fongen freâ-wrâsnum, swâ hine fyrn-dagum worhte waepnasmith, wundrum teôde, . . . . et sur les (lots, il allait nageanl avec plus de lenteur, quand la mort l'emporta. Bientôt, le monstre prodigieux qui voguai! sur les vagues, vaincu dan- ses maléfices, fut duremenl percé de lances, bravemenl harponné, et traîné sur le promontoire : les hommes regardaient cet hôte redoutable. Beowulf, se prépa- rant, révélait son armure, sans souci de sa vie : la cotte de mailles travaillée à la main, large et variée de couleurs, devait, à pré- sent, éprouver les profondeurs des eaux, elle qui savait protéger le corps, afin que l'étreinte de la guerre ne pût blesser la poitrine, et que l'effort hostile du monstre en fureur, nepûi atteindre la vie. Mais le casque blanc, précieuse- ment adorné, recouvrait la cotte de tête, qui devait braver les pro- fondeurs du lac, et fendre les vagues confondues; il était entouré de chaînettes d'or, tout comme aux jours passés, quand le batteur d'armes Yavait forgé, l'avait mer- veilleusement paré, 2878. Sweet : « ije\]i\naeged ». Kl OWULF 181 be-sette swfn-lfcum, thaet bine syththan nô brond né beado-mëcas bitan ne inealiton : naes thaet thonne màetost 2()io maegen-fultuma, thaet him on thearfe lâb thy le Hroth-gâres; waes thâm haèft-mëce Hruntig nama, thaet waes ânforan eald-ge-strëona ; ecg waes iren âter-tânum fah, a-hyrded heatho swâte, 2920 naefre hit aet hilde ne swâc manna aengum thàra the hit mid mundum [bewand, se thegryre-sithas ge-gan dorste, folc-stede fâra : naes thaet forma sith thaet hit ellen-weorc aefnan scolde. Hum nege-munde 2(j3o mago Ecg-lafes. eafothes craeftig, thaet hë âer ge-spraec wine druncen, thà lié thaes waepnes on-lâh sélran sweord-freean : selfa ne dorste under ytha ge-win aldrege-néthan driht-scype dreogan, 2940 thaer he dome for-leâs en lui don- nant en ses contours, les formes du cygne, afin que jamais par la suite, ni torche, ni glaive de guerre n'eût pouvoir de l'entamer. Puis, dans ce que lui avait prêté Hrolhgar, pour l'assister, ce n'était pas la moindre arme, que le glaive à poignée qu'on nommait Hruntig, et qui était auparavant, l'un des autiques trésors : la pointe en était d'airain, teinte de gouttes de poison, et trempée dans le sang. Jamais, au combat, il n'avait trompé aucun homme, parmi ceux qui l'avaient balancé dans leurs mains; qui tentaient d'accomplir la terrible tâche, et de s'emparer des cités des hommes : ce n'était pas la première fois qu'il devait se rendre digne d'un acte de valeur. Encore le fils d'Ecglaf, dont l'àme était profondément troublée, ne se souvenait-il plus de ce qu'autre- fois il avait dit, pris de vin, alors qu'il voulait décerner l'arme à un meilleur guerrier. Lui-même n'osa point risquer sa vie sous les tem- pêtes des vagues, et souffrir pour ce haut fait 2918 Cosijn, Heyne, Socin : « ater-tearum » 31 iS2 l'.mw i i i ellen- maer thum ; fol. 162 I». ne waes thâem ôthrum swâ syththan hê hine tô gùthe ge~gyred haefde. Là, il démentit, à bon droit, la réputation de son courage : il n'en étail pas ainsi de l'autre guerrier, après qu'il se fût préparé à combattre. XXII Wll Beô-wulf mathelode bearn Ecg-theowes : ge-thenc nu se mâera maga Healf-denes, snottra fengel. 2950 1111 ic eôm si thés fus, gold-wine gumena, hwaet wit geô sprâeeon ; gif ic aet thearfe thinre scolde aldre linnan. thaet tliu më a wâere forlh-ge -witenum on faeder staele ; waes thû mund-bora 2960 minum mago-thegnum, hond-ge-sellum, gif mec hild nime : swylce thû thâ mâdmas the thû më sealdest, Hrôth-gâr leôfa, Hîge-lâce on on-send : maegthonne on thâem golde Beôwulf, le (ils d'Ecgtheow, parla :« Que maintenant, le fils fameux d'llealfdene,le prince pru- dent, le seigneur du peuple, se souvienne, dès lors que je suis prêt au suprême voyage, de ce que nous avons dit tous deux, aupa- ravant : si je venais à te man- quer, à cesser de vivre, tu serais toujours pour moi, comme un père, même si je devais partir pour jamais ! Sois donc le protecteur des féaux de mon sang, de mes proches compagnons, si la guerre m'emporte ! 2941. Kemble : « weorthum » ; Thorpe : « maerthum » ; Zupilza : « maer- thum » . 2955. « linnan » est le [dus souvent suivi d'un génitif. Cf. « Beowulf ». v. 4482. Cod. Verc. I, 2274 (avec le datif). 2900. Heyne se trompe sur le rythme en plaçant « minum », à la fin de la ligne précédente. BEOWI IK îs:i Geàta çjryjiten on gitan ge-seôn sunn I ham ge-wyrce, otbthe mec death nimeth. [fol, 163 a.] . E f t e r t h a e m \v ord ura] Weder-Geâta leod éfste mid elne, nalas and-sware bidan wolde: brim-wvlm on-fëng hilde-rince. 2990 Thé waes hwil daeges âcr hô thone grund-wong on-gytan méhte. Sôna thaet on funde se tha flôda be-gong hcoro-glfre be-hêold bund missera, grim and grâedig thaet thaer gumena sum ael-wihta eard En outrç, cher Hroth- gar, renvoie à Hygelac les trésors (jue (u m'as donnés, en d'autres jours : ainsi le chef t\rx (ieats comprendra-t-il par tout cet or, ainsi le fils d'Ilrethel verra-t-il, devant ce trésor, que j'ai trouvé un dispensateur d'anneaux, royal dans sa munificence ; que fen ai joui, pendant le temps qui m'était dévolu! Et souffre qu'llunferth, héros à la lointaine renommée, reçoive l'antique héritage, le glaive travaillé, à la lame ondulée, à la dure pointe : avec Hruntig, je me forgerai la gloire, ou bien la mort me ravira ! Après ces mots, le prince des Weder-( ieats se hâta bravement : il ne voulait point attendre de réponse, et déjà, la vague de l'abîme étreignait le guerrier. Alors, il s'écoula une partie du jour, avant qu'il put apercevoir le fond des eaux. Bientôt le monstre, assoiffé de sang, féroce et avide, qui pendant cent années, avait régné sur l'étendue couverte par les vagues, découvrit-il qu'en ces lieux, l'un des fils des hommes, de ces êtres étranges (pour lui), essayait de toucher à l'abîme, venant de la terre élevée. . 2984 el siiLv. Le combat de Beowulf el delà mère de Grendel pourrait être comparé à l'histoire de la femme de Troll, dans 1' « Old JVorsk Grettio- Saga » (S. B., I, 122-1317), et à celle qui est rapportée dans la Saga d' 1 0/7///' S/oro/fsso/i ». 484 BEOWULF 3ooo u l'an cunno de : map ilia tô-geanes, gûth-rinc ge-fêng àt[olan] cloinmum ; nô thy âer in ge-scôd lia Ian lice. hring iilan ymb-beârh, thaet hêo thone fyrd-hôm thurh-fôn ne mihte, locene leôd-syrcan 3oio lâthan fingrum ; baer th;i se*') brim-wyl[f] thé heô to botme com, hringa thengel tô hôfe sinum, swâ he ne mihte, no hë thaem môdigwaes, waepna ge-wealdan ; ac hine wundra thaes fela swe[n]cte on sunde, 3o20 sae-deor monig hilde-tuxum here-syrcan braec, êhton aeg laecan ; thâ se eoii on-geat La mère de Grendel s'avança vers lui pour /'étreindre; elle le saisit en ses griffes maudites : mais elle ne put pour cela, les enfoncer plus avant dans tout son corps, car la cotte bien tressée le recouvrait, tant au dehors qu'au dedans, de sorte f/ue les doigts de la maudite ne pou- vaient déchirer l'habit de guerre, l'armure de combat bien fermée. En cet instant, la louve de mer (quand elle eut touché le fond du lac), emporta le prince des an- neaux en ses demeures, et il ne pouvait, furieux comme il était, se servir de ses armes. Tandis qu'il nageait, plus d'un être affrayant lui faisait obstacle; . 3003. * atolum » au datif pluriel, et non « atolan ». 3007. La forme '-a plus usuelle est faible : « fyrd-homa » ; « flaesc- homa »; « fether-homa ». Mais, dans Anal. 137,9 : « byrn-homas ». 3017. Ms., : « thaem »; Grundtvig et Heyne : « thaes »; Grein : « theah ». 3024 et suiv. Stopford Brooke a trouvé une explication ingénieuse du repaire du monstre (Hist, of early english, lit. 63, 64) : « La cave sous la mer. écrit-il, semble être l'un des phénomènes naturels que connaissait per- sonnellement l'auteur, et qu'il introduisait dans son récit, comme surnaturel, pour donner au poème, plus de couleur. 11 existe plusieurs cavernes, sem- blables à celie qui est dépeinte dans « Beowulf». Leur entrée est au niveau le plus bas du flot. Le plongeur se trouve, aussitôt, dans une haute caverne à arcs, s'étendant sous les rochers d'une falaise voisine, et aérée par les cre- vasses du roc. D'après le texte, Beôwulf et la mère de Grendel, se trouvent BKOWTLF 485 lliael bè" nith-selc mil bwylcum waes, thàer him nàenig waeter wihte nc scethede, oé li i m for hrôf-sele 3o3o hri'nan no méhte fâer-gripe flôdes, Fyr-leô]htge sea h, [fol. 163 b.] blâcne leôraan, beorlite scïnan. OQ-geat thâ se goda grund-wyrgenne, mere-wif mihtig maegen-raes for-geaf hilde bille, 3040 hord-swenge ne of-teâh thaet hire on, hafelan hring-mâel â-gôl grâedig giith leôth : [thâ] se gist on fand thaet se beado-leôma bitan nolde, aldre sceththan, ac seô ecg ge-swâc [thJeodne aet thearfe, 3o5o Ttholode àer fêla hond-fge]-môta, plus d'un monstre marin rompait la cotte de mailles avec ses cornes, et harcelait le héros infortuné, quand celui-ci s'aperçut qu'il était arrivé en je ne sais quelle caverne ennemie, où les eaux ne l'étouf- faient plus, et la pression sou- daine du flot ne pouvait plus longtemps peser sur lui, à cause des voûtes qui surplombaient cet antre. 11 vit une lumière, une flamme pâle qui brillait, aveu- glante. En cet instant, le brave cham- pion, reconnut la louve de l'abîme, la forte géante de la mer. Il lui donna l'attaque aver ses armes de guerre ; il ne retint point l'élan du glaive, de sorte que sur sa tête, l'airain fit retentir son chant sonore. Alors l'hùte découvrit que l'arme de bataille ne pouvait en- tamer, ni détruire sa vie ; . . . « dans l'antre de la mer, où les eaux ne sont point ». Aux murs de la caverne sont appendues des armes,... et le combat se poursuit sur le sable sec, sous une voûte élevée. Un feu est allumé dans l'antre... ». Contre la thèse ingénieuse de Stopford Brooke, on ne peut que faire remarquer qu'il n'y a point de lieux au sud du Roskilde Fjord ou dTssefjord, présentant, ou ayant pu présenter les dispositions qu'il décrit. 3025. Thorpe : « in nith sele ». Grein et Heyne : « nitk-sele », et ils tra- duisent par : cave souterraine. Sweet adopte la même écriture, et traduit par : cave de l'ennemi. 3040. Sweet : « sweng hond». 486 BKOWl II helm ofl ge-scaer féeges fyrd- hr aegl, l hé wâes forma sfl h (Ionium madine I had his dôm â-laeg eft w;irs m ràed, Dalas clues I aet ; mâertha gé-myndig, 3o6o mâeg Hy[ge] laces wearp Ilia wundel~mâel, wraettum ge-bunden^ yrre ôretta, thaet hit on eordan laeg stith and styl-ecg, stren^e ge-trûwode, mund-gripe maegenes, sw ;'i seeal man don thon lie aet gûthe 3070 ge-gân thenceth long-sum ne lof, mi ymb his Iff cearath. Ge-fêng thâ be eaxle, nalas for fae lithe mearn. Guth-Geâta leôd G rend les mod or : braegd tha beadwe-heard tli a hë ge-bolgen waes feorh-ge-nTthlan 3o8o thael héo on fletge-beâh; hëo him eft li rathe hand-lean for-geald grimmam gnipum [fol. 164 a.] mais la pointe du glaive faisait défaut au prince qui recourait à elle : el celle laine avait autrefois triom- phé, en plus d'une rencontre hos- tile : souvent avait-elle fendu le casque qui protège le guerrier pré- destiné, et c'était pour le cher trésor, la première fois que sa vertu venait à manquer]. Le héros pris d'une fureur nouvelle, ne perdit point courage : se souve- nant de sa gloire, le féal d'Hyge- lac, le champion plein de rage, rejeta la lame ondulée, à la poi- gnée serrée, de sorte qu'elle gisait à terre, vaine et émoussée. Il se fiait à sa force, à la puissance de son étreinte, comme doit faire au combat, toute homme qui veut conquérir une gloire durable, sans souci de sa vie. Donc, le prince des guerriers Geats, saisit à l'épaule la mère de Grendel, sans crainte de sa risposte : âpre au combat (depuis qu'il était en fureur), il enlaça l'homicide, de sorte qu'il la fit pencher vers le sol. :!070. Pour les besoins de l'allitération, Sweet et Rieger adoptent la forme « feaxey), au lieu de « eaxle ». 3082. Ilevne et Sweet adoptent la correction de Rieger : « and-îëan », ;ill itérant avec « eft ». HKOWILK 4 ST and him tô-gêanes feng ; ofer-wearp tha wérig-môd wigena strengest, let he cempa, thaet he on fylle wearth ; of-sael tha thone sele gyst 3090 and liviv seaxe ge-teah, brâd brun eeg, wolde hire beam wrecan, ingan eaferan ; him on eaxle laeg breôst-net brnden, thaet ge~beàrh f<~ore with ord and with ecge, in -gang for-stôde : haefde tha for-si'thod l 3 100 sunu Ecg-throwes undfer] gynne-grund, Geâta cempa, nemne him, heatho-byrne helpe ge-fremede, here:net hearde, and hâlig God ge-wêold wig-sigor, witig drihten, rodera ràedend, 3no hit on ryht ge-scëd y t he-lice; sythlhan hê eft a- s tod. Bientôt, elle voulut lui rendre son attaque, et vint à lui, féroce, pour l'embrasser étroitement. Mais las d'efforts, le plus puissant des guerriers, fardenl champion tom- bant, roula sur lui-même ; alors, elle assaillit l'étranger qui avail pénétré dans l'antre, et brandit son glaive large, à la pointe brunie : elle voulait venger son fils, son propre rejeton : sur lui, sur l'épaule du guerrier, était agrafée la cotte de poitrine qui protégeait sa vie contre la pointe et contre le tranchant, et qui empêchait la lame de pénétrer. A ce moment, le fils d'Ecgtheow, le champion des Geats, eût péri sous l'abîme, si sa cuirasse de guerre, sa dure cotte de mailles ne l'avait défendu, et si Dieu saint, victorieux dans les batailles, le Seigneur de toute sagesse, ne l'avait emporté. Le roi du firma- ment faisait aisément triompher la justice : après quoi, le héros, encore, était debout ! 3084. Gosijn l'ail observer que, par exception, « oferweorpan », n'est pas, ici, intransitif. 3090. Ettmûller, Sweel : « seax », également adopté par Kemblc. 3091. Par raison prosodique, Heyne : « brad [ond] brun-erg ». 3096. « Beorgan » est construit avec le datif. Cf. « Beowulf », v. 5194 ; Anal. 126, 56; Cod. Verc. 1, 3075. 3110. Wulcker met deux points après « ge seed)), et pas de ponctuation après « ythe-lice ». i8S BE0W1 LF Will XXIII Ge-seah thé on searwum sfge-eddig bil, eald sweord eôtenisc, ecgum Ihyhtig, wigena weorth-mynd, thael waepna cyst, bûton bit waes mâere 3 1 20 âenig mon other [thonne to bead u -lace aet-beran meahte,] gôd and geato-Iic, giganta ge-weorc : hé ge-fëng thâ fetel-hilt, freca Scyldinga, hrëoh and heoro-grim hring-mâel, ge-braegd, a Id res or-wéna 3i3o yrringâ [s]16h, [fol. 164 b.] thaet hire with halse heard grapôde ; ban-hringas braec, bil eal thurh-wod taegne flaesc-homan ; heô on flet ge-crong : sweord waes swatig, secg weorce ge-féh, llxte se leôma, 3140 leôht inné stôd, efne swâof hefene had re scineth rodores candel, Alors, il vit parmi les armes, une lame fortunée dans la victoire, un glaive antique et démesuré, à la pointe vaillante, — dignité des guerriers C'était la plus coû- teuse des armes, (encore qu'elle fût trop grande, pour qu'aucun autre homme pût la brandir au sein de la guerre). Elle était là, bonne, prête à servir, forgée par les géants. 11 saisit la poignée tressée — le guerrier des Scyl- dings — et fier et sauvage, vola l'airain ! Désespérant de la vie, il frappait furieusement, de sorte que la lame lui sciait durement le cou : elle lui brisa les anneaux des os, et l'arme transperçait tout le corps maudit. La mère de Gren- del chancela à terre : le glaive était sanglant ; le héros se réjouis- sait de son exploit : un rayon brilla : une clarté illuminait l'inté- rieur de l'antre, avec la même douceur qu'au firmament, luit la lampe céleste. Son regard par- courut ces lieux : alors, le féal d'Hygelac vint au mur, bouillant de rage, et saisit âprement le glaive à la poignée. 3118. Correction de Kemble : « thaet [tvaes] waepna cyst». 3138. Généralement au génitif. Cod. Verc. VI, 4701 : « cwen treorces gefeah ». Cf. Psalt, 8. BEOWU.K m hr aefter recede wlât : Hwearf thé be vealle, waepen hafena de heard l>e hiltum, Hfge-làces thegn, yrre and ûn-raed ; 3 1 3o unes see ecg fracod hilde-rince, ac hë hrathe wolde (J rend le Tor gyldan guth-raesa fela thâra the hë ge-worhte to West-den u m oftor micle thonne on aenne sith, thon hë Hroth-gàres 3i6o heorth-ge-neâtas slôh on sweofote, slâepende fraet folces Denigea fyf-tyne men, and other swyle fit of ferede lath-lieu lac ; he him thaes lean for-geald, rëthe ce m pa 3170 to thaes the he on raeste gûth-wérigne ^ge-seah Grendel licgan, aldor-Ieasne, swâ him aer ge-scud hi Id aet Heorote ; hra wide sprong, syththan hë aefler deâthe drepe thrô wade heoro-sweng héordne, 3 1 80 and hine tha heafde be-cearf Sôna thaet ge sa won snottre ceorlas La pointe obéissait au guerrier, el celui-ci voulail payer Grendel • les nombreuses attaques qu'il avait jadis, entreprises contre les Danois du Sud, bien plus souvent qu'une fois : quand il massacrait dans leur sommeil, ceux de la maison d'Hrothgar ; qu'il dévorait quinze Danois endormis, et qu'il en emportait autant : holocauste terrible ! Il lui donna donc sa récompense, le fier champion, d'autant plus qu'il voyait Grendel abattu par la lutte, gisant sans vie, ainsi que le sort des armes l'avait décidé pour lui, dans Ileorot. Son corps était déchiré de toutes parts : Beowulf lui porta, bien qu'il fût mort, un dur coup de glaive, et lui trancha la tête. Les hommes prudents qui, avec Hroihgar, regardaient le lac profond, virent bientôt un mé- lange flotter sur les eaux, et le flot furieux était souillé de sang. 190 111 n\\ ( I.I- lliTi the mid Hrôth-gâre on holm w liton , thaet waes yth-geblond eal ge-menged, brim blôde féh : blonden-feaxe gomele ymb gôdne 3 K)o on-geador sprâecon, thael hig thaes aethelinges eft ne wêndon thaet hê sfge-hrethig sécean côme mâerne Iheôden ; Ihâ thaes monige ge-wearth thaet I line seô brim-wylf a-breoten haefflde : tha com non daeges 32oo nâes of-gëafon hwâte Scyldingas ; ge-wat him ham thonon gold-fwinej gumena gistas spcan. modes seôce, and o[n] mere stâredon wiston and ne wéndon thaet heora wine-drihten [hie selfne ge-sâwon. 32io Thâ thaet sweord on-gan aefter heatho-swâlc, hilde-gicelum, wig-bil wanian; thaet waes wundra sum, thaet hit eal ge-mealt I, es hommes chenus, les vieil- lards s'entretenaient du bon cham- pion : aucun ne s'attendait plus à ce que le noble héros vint retrou- ver le prince fameux : depuis qu'il y avail apparence que la louve dé mer l'avait détruit... Puis vin! l'heure de midi, et les braves Scyldings quittèrent le promon- toire : alors, le prince du peuple s'en revint vers ses hôtes, l'Ame triste, et ceux-ci regardaient fixe- ment le lac : ils désiraient, mais ils ne croyaient pas qu'il leur fût donné de revoir leur bon seigneur, lui-même. Mais le glaive de ba- taille, teint de sang, entrait en fusion et diminuait : .... 3198. La plupart des auteurs : « abrofen ». 11 faul lire « abroten », participe passé de « abréotan ». 3201. La plupart des auteurs : secean ». 3207. Kemble : « wiseton »; Sweet : « wyseton »; Cosijn : « wiston » = « wished ». 11E0WULF 491 fse ge-licost, thon forstes bend faeder on-laetel h nn-wintheth war g -râpas, 322Q së I he ge-weald hafath sdela and mâela, l had is sôth metod. V nom he in thàem wicû Weder-Geâta, leôd, mâthm-âhta ma, tliéli 1 1 <~ thaer monige [ge-seah, bfiton tlione hafclan and thâ hilt somod, since fâge ; 3&3o sweord âer ge-mealt, for-barn brôden-mâel, waes thaet blôd [t]ô thaes âettren ellor-gaest liât së thaer inné swealt. Sôna waes on sunde çê thë âer aet saecce ge-bâd wig-bryre wrâthra, waeter ûp-turh-deâf, wâeron yth-geblond 3240 eal ge-fâelsod, eâcne eardas, thâ se ellor-gaest of-lët lif-dagas and thâs lâenan ge-sceaft. Cûni thâ ta lande lid-manna helm s with mod swymman, sâe-lâco ge-feah, ce fut une merveille qu'il fondît comme la -lace, quand le Père (qui a pou- voir sur le temps, et sur les sai- sons)— le vrai Dieu, en un mot — rompt les chaînes de glace, et rend à la vague captive, sa liberté. Lui, le prince des Weder-Geats, ne prit d'autre richesse dans l'antre aux trésors amoncelés — et quoiqu'il en vît là d'innombrables, — que le casque à cotte de mailles, et avec lui, la poignée du glaive, précieusement ouvragée. Auparavant, le glaive lui-même s'était dissout ; la lame ondulée avait fondu, tant était chaud le sang empoisonné de l'étranger qui avait péri en ces lieux! Bientôt il allait nageant, celui qui renver- sait ses ennemis à la bataille ; . 3249. Sweet adopte la correction de Kemble : « iraeg-rapas ». Ileyne : « wael-ra pas ». 3325. Cf. v. 1694. « Leas » n'est pas souvent construit avec un génitif. i92 BE0W1 II maegen- by rthenne 3 2 5 ( ) thâra the he him mid haefde. Eédon liiiii Ih.i tô geanes, gode thancodon thryth Ifc thegna heap, theôdnes ge-fëgon thaes the hi hyne ge-sundne i^c-soon môston : thâ waes of thaem hrôran helm mand by me lungre ;i lysed, 3260 lagu dnisade waeter under wolcnum, wael-dréore fâg. Ferdon forth thonon fêthe lâstum fer h thorn faegne fold-weg maeton ciithe straete, cyning-balde men from thaem holm-clife hafelan baeron 3270 earforth-lice, beora aeg-bwaethru fêla môdigra : fëower scoldon on thaem wael-stenge weorcum ge-ferian tô thaem gold-sele Grendles heafod : oth tbaet semninga [fol. 166 a.] tô sele cô m on 3280 frome, fyrd-hwâte, fêower-tyne geata gongan gu[m]-drihten mid ; modig on ge-monge meod[o]-wongas traed. il se frayait un chemin à la surface des eaux donl tous les flots étaient purifiés, et il apercevait les champs fertiles, où fièrement, il avait fait le sacrifice de ses jours de vie, et toute la création. Alors parvint à terre le chef des mariniers, na- geant avec vigueur : il se réjouis- sait du don delà mer, du puissant fardeau qu'il portait avec soi. Donc, ils vinrent à sa rencontre ; la vaillante troupe des féaux rendit grâces à Dieu ; ils se ré- jouissaient de leur chef, de pou- voir le contempler sain et sauf. Alors, on enleva vivement au guerrier encore dispos, son casque et sa cotte de mailles : le lac cou- lait toujours sous le ciel, taché du sang du monstre égorgé. Ils par- tirent de ces lieux à grands pas, joyeux dans l'âme. Les héros de royale bravoure, parcouraient le chemin du pays, la voie qu'ils connaissaient bien ; du haut des falaises de la mer, ils portaient le casque à cotte des hommes au i;rand cœur, el cette vue affligeait chacun d'eux : quatre des leurs devaient soutenir avec peine, jus- qu'à la salle de l'or, la tète de Grendel au bout du pieu fatal. BEOWULF -493 Thé com in gân ealdor thegna, dâed-céne mon dôme ce-wurlh ad , 3290 baele hilde-deôr, H rôth -gàr grétan ; thé waes be feaxe on 11 et boren G rend les heàfod, thaer human dru neon, eges-lfc for eorlum, and tliaere idese mid wlite seon wr[aet] lie w eras on sâwon. XXIV 33oo Beô-wulf mathelode beam Kcg-thëowe[s] : hwaet, wë thë thas sae-lâc, sunu Healf-denes, leôd Scyldinga, lustrû brôhton tires to tac ne, the Uni lier to-locast. Ic thaet un-softe ealdre ge-digde 33 1 o wigge under waetere, weorc ge-néthde eafoth-lice; aet rihte waes guth ge-twaefed nymthe mec God scylde. Ne liieahte ic aet hilde mid Hruntinge wihtge-wryrcan, theah thâët waepen diige ; 3320 ac mê ge-ûthe Quand soudain, quatorze d'entre les Geais, bons héros, braves à la guerre, vinrent au palais avec leur seigneur : superbe parmi eux, celui ci marchait à travers les salles de bière. Alors entra le prince des féaux, l'homme aux. valeureux exploits, plein d'hon- neur et de dignité, l'homme ardent comme le fauve, à la bataille, pour saluer Hrothgar : puis on apporta, tenue par les cheveux, la tète de Urendel, dans le palais où buvaient les hommes : elleètait là, horrible et merveilleux spectacle à contempler, pour les guerriers et pour les femmes qui étaient là, en leur compagnie. XXIV Beôwulf, le tîls d'Ecgtheôw, parla : « — Voilà, fils d'IIealfdene, prince des Scyldings, que nous t'avons en joie, apporté ce présent de la mer que tu considères, comme un trophée de notre gloire ! J'ai accompli avec peine cette prouesse, et au péril de ma vie, dans cette lutte sous les eaux. L'effort ac- compagnait ma tâche : mais la Providence, en a décidé en toute justice, et Dieu m'a protégé ! Je n'ai pu à la bataille, me servir d'Hruntig, quoique cette arme fût vaillante : ï!)i UKOWi LF vida waldend thaet ic on wâge ge-seah wlftig han giao fol. 166 I». eald sweord eâcen, oftosl wfsode, wénigea-leâsum thaet i<- thy waepne ge- braed ( ) f-slôw thâ aet thâere [saecce, thâ më sâel â-geald, 333o buses hyrdas ; thâ thaet hilde-bil for-[born] brogden-mâel, swâ thaet blôcl ge-sprang li âtost heatho-swâta, ic thaet hilt thanon feôndum aet-ferede; fyren-dàeda wraec, dëath-cwealm Denigea, swâ hit ge-défe waes, 3340 le hit thê thon ge-hâte thaet thû on Heorote mùst fs]orh-leâs swefan mid thiura seega ge-dryht, and thegna ge-hwylc[um] thinra leoda duguthe and iogothe. thaet thû him on-draeda ne on thâ healfe, [thearft theoden Scyldinga 335o aldor-bealu eorlum, swâ thû âer dydest. Thâ waes gylden hilt gamelum rince, hârum liild-fruman, on hand gyfen, enta âer-geweorc; . . . . mais l<' ioi des hommes m'accorda de voir appendu au mur, un antique el puissant glaive — qui devait le plus souvent me soutenir, quand je perdais l'espé- rance — de sorte qua.vec cette arme, je me battis. Dans la lutte, je massacrai-là, puisque l'occa- sion d'une revanche m'était offerte en retour, les gardiens de ces demeures ; et alors l'arme de guerre, la lame ondulée se con- suma, au moment où jaillissait le sang le plus chaud, répandu au combat : j'arrachai de ces lieux, à mes ennemis, la dépouille (d\ Es- chere) ; je punis leurs crimes, le fléau mortel des Danois, comme il convenait que je le fisse. Je te promets donc que tu peux dans Heorot, dormir en sûreté, avec la compagnie de tes guerriers, et avec chacun des féaux de ton peuple, jeunes et vieux, et que tu peux ne pas craindre pour eux, dans ce palais, o prince des Scyl- dings, de massacre de tes comtes, ainsi qu'autrefois tu le redoutais. Donc le casque d'or, première œuvre des géants, fut remis au vieux guerrier, au chef vénéra- ble : BEOWULF 195 hit on aeht ge-hwearf aefter deôfla hryre, Denigea freân, 336o wundor-smitha ge-weorc; and thé thâs worold of-geaf grom-heorl mi ma, godes and-saca, morthres scyldig, and his môdor eâc, on ge- weald ge-hwearf worold-cyninga thâcm sâelestan be saein tweônû, [fol. 167 a. 3 3 70 thâra the on Sceden-igge sceatjtas dâelde. Hroth-gâr mathelode, liilt sceawode ealde lâfe, on thaein waes ôr-wri[ten] fyrn ge-winnes, sypthan flod of-s lob , gifen geotende, g i ganta cyn ; 338o frëcne ge -fërdon, thaet waes fremde theod écean driht[ne], him thaes ende-leân thiirh waeteres wylm waldend sealde : swâ waes on thaem scenTne] sciran goldes thurh rim-stafas rih te ge -mearcod, 33go ge-seted and ge-saed, . . . ce travail de merveilleux forgerons, après la chute des démons, passait (Mitre les mains du seigneur des Danois: quand le monstre au cœur sauvage, ennemi de Dieu et souillé de crimes, eut quitté la terre, et sa mère égale- ment, il appartenait au meilleur des puissants rois entre les deux océans, de ceux qui dansScenedig, distribuaient les trésors, llrothgar parla ; il regardait le casque, cet ancien héritage, où étaient gravées les origines des plus antiques luttes : après le déluge, l'océan débordant détruisit le peuple des géants : ceux-ci se défendirent avec audace : c'était une race ennemie du Dieu éternel, et le Maître, en revanche, les englou- tissait une dernière fois, sous des trombes d'eau 3361. Mûllenhof et Bugge rejettenl «and», comme inutile, au commen- cement d'une phrase qui n'est (pie le développement de celle qui la précède. 496 UKOWn.F h warn thael swe ord ge- [renna cyst, worht, âerest waere, wr[eothen hylt and wyrm- Thé se wisa spraec fâh. mi nu] Healf-denes, swigedon eal le; I h act la m a eg secgan se the sôth and riht 3400 fremeth on folce, feor eal ge-mon eald 8- wear[d], thaet tes eorl vaere ge-boren betera. Blaed^isj â-râered geond vvid-wegas, wine nun Beo-[wulfJ. thin ofer theuda ge-hwylce Eal thii hit ge-thyldum [healdest 3410 maegen mid modes snyt- [trum ; ic the sceal, mine ge-laestan freothe swa wit furthum [sprâecon; thii scealt to fro f re weor- [than, eal-lang twidig, lêodû thinû, [hael] ethum to helpe : [fol. 167 b.] ne wearth Here-mod [swâ] eaferum Ecg-welan âr Seyldingum ; Egalement à la surface de l'or, brillanl en carac teres runiques, avait-on bien mar- qué et dil pour qui avait été forgé le glaive, du plus coûteux airain, avec le casque travaille el au métal ondulé, comme les anneaux d'un serpent. Alors, le fils prudent dMIealfdene parla, et tous furent silencieux : « — Que tout prince âgé, ayant vécu dans la vérité, ayant rendu la justice au peuple, et se souvenant des antiques exploits, reconnaisse sur toutes choses, que ce comte est né très excellent! Tu t'es élevé en gloire, o mon cher Beowulf, et par delà les voies lointaines, et au-dessus des peuples A ta persévérance est due ta gloire, et tu jouis de ta force avec la modération de l'es- prit; je remplirai ma promesse envers toi, comme nous Pavons dit auparavant ; tu seras long- temps agréable à tes peuples; tu seras leur soutien, et /'appui des héros ! 3402. La plupart des auteurs : « eatd et/iel-weard ». 8403. Bugge : « thaet the eorl naere ». 3412. Wiïlckeret Heyne : « frôode ». HKOWTI.K i<)7 3420 ne ge-weox he him tô willan ac tô wael-feal le . and U'> dëath-cwalum, Deniga leôdû ; breât bol gen-môd beod-gë-nêâtas, eaxl-ge-[ste] allan, oth thaet hë ana hwearf, mâere thë[6d]en, mon-dreâmû from : 3430 tlieâli the lune [mi]htig God maegenes wynnû. eafethum stjépte ofer ealle men, forth ge-fremeLd]e, hwaethere him on ferhthe [greôw breôst-[h]ord blôd-reôw, nallas beâgas geaf Demi m aéfter dome ; dreâm-leâs ge-bâd 3440 thaet hë thaes ge-vinnes weorc thrôwade, leôd-bealo long-sum ; thâ thë lâer be thon, gû-cyste on-git : ic this gid be thë â-wraec wintrum frôd, wundor is té secganne hû mihtig god manna cynne 3460 thûr sîdne sella n snyttru bryttath, eard and eorl-scipe, heâh ealra ge-weald ; hwilû hë on lufan laeteth hworfan monnes môd-ge-thonc . Ainsi lleremod ne fut-il pas un protecteur pour les Scyl- dings, pour les fils d'Ecgwela : il ne s'éleva pas, comme ils l'eussent voulu, mais il grandit, cause de destruction, et fléau mortel poul- ie peuple des Danois. Plein de colère, il massacra ceux qui vivaient en son palais, ses pro- ches compagnons, jusqu'à ce qu'il s'éloignât, le prince fameux de la joie des hommes. Bien que Dieu puissant l'élevâtsur tous les siens en pouvoir et en œuvres, et qu'il le poussât vers une gloire nou- velle, son cœur nourrissait, cepen- dant, un sentiment sauvage, et ce prince ne distribuait point aux Danois d'anneaux, selon l'équité. Il vécut sans joie, endurant les travaux de la guerre, odieux fléau pour son peuple. Eclaire-toi de son exemple, et comprends les bien- faits ! Moi-même que les années ont rendu prudent, j'ai rapporté pour toi cette histoire : il est mer- veilleux de dire comment Dieu puissant, dans sa vaste pensée, dispense entre la race des hom- mes, la sagesse, la terre, le cou- rage, et sur tous, la domination souveraine 32 fi>8 KKOWILK maeran cynnes, selèl li him on élhle eorthân w^nne 3460 l(') healdanne, hléo-bubh wera, ge-déth him swâge-weal- [dene worolde dâel as thael In" his selfa no maeg his un-snyttrum ende ge-theneean : wnnalli In" on wiste, nô hino wihl dweleth âd[l] né yldo, 3470 ne him in-wit-sorh on sefafn] sweorceth, né ge-sacu 6-h-waer ecg-he[te] eoweth, ac him eal worold wendeth on w[il]lan ; hô thaet wvrse ne con. Parfois, selon sôti plaisir, il souffre que la pensée de l'homme d'une rare d'élite, se réalise; e/nriél eri sa possession les joies de la terre, et il lui permet de régner sur les cités on se réfu- gient les hommes Ainsi, il met sous sa dépendance des parties rie l'univers, afin que dans sa folie, il ne puisse plus même se souvenir de sa fin ; il continue à festoyer ; ni l'âge, ni la maladie ne l'éclai- rent, et la peine soudaine n'obs- curcit pas son âme; nulle part il ne rencontre la haine meurtrière de l'ennemi, mais le monde évolue à sa volonté : il ne connaît point le malheur. XXV XXV Oth thaet him on innan ofer-hygda dâel weax jeth and wridath, 1480 thon se weard swefeth, sâwele h[yrde] ; bith se slâep to faest jusqu au jour ou une semence d'orgueil croît, et se lève en lui, quand dort l'ange gardien, le pasteur de l'Ame ; 3471. Le coin du manuscrit est défectueux. Kemble. Zupilza : t< sef<<[n] ». 3472. Grein : « gesaca ». 3470. Le manuscrit porte un point après « con ». Et puis au § 25, un 0 majuscule. Mais il parait impossible de commencer une phrase nouvelle avec « oth thaet » = jusqu'à ce que, ainsi qu'Earle le fait. Grein coupe la phrase au vers 34-75, ainsi que Kemble: Heyne, au vers 3486. IIKOWTLF i99 bisgum ge-bunde n , bona swfthe neâh se the of flàn-bogan fv l'en u ni scéôteth ; thon l)itli on hrethre under helm drcpen biteran si racle, 3400 him be-beorgan ne con worn wundor-be-bodum wcrgan gâstes ; t liincetli him 16 lytel lhaet hê tô lange liëold ; gvtsalh grom*hydig, n alias on gylp seleth faedde beâgas, and lie thâ forth-ge-sceaft for-gyteth and for-gymeth 35oo thaesthe himâerGod saelde, wuldres wal dend, [fol. 168 b.] weorth-mynda dael. Hit on ende-staef oft ge-limpeth timet se Ifc-homa laene ge-dreôseth, fâege ge-fealleth, féhth other' to , se the un-murnlfce 35 10 mâdmasdâeleth, eor les âer-ge-streôn, eçesan ne symeth. le sommeil ('si trop profond, engendré par le mal ; le meurtrier s'approche, ad ». « toigge- ;')()2 BK0WULP 358o bed d |efi neôsan, gamela Scyldiag ; Gedt unig-metes wel pôfne rand"W(gan restan lys te ; sôna him sele thegn sfthes wergu, feorran-cundum forth wfsade, se for and-rysnum 35oo ealle be-weotene thegnes thearfe, swyce thy dôgore hëatho-Iithende habban scoldon. Eleste bine thâ ri'im-heort, reced h Una de geâp and gold-fâh; gaest inné swaef olh thaet hrae[fn] blâca 36oo heofones wynne blith-heort bôdode ; ] beorht scacan. fol. 169 b.] Les vieux Scyldings aux chevelures touffues, voulaient contempler le lit du héros; les Geats souhaitaient au guerrier fameux, un repos indéfini et doux ; bientôt le thane commis à la salle, vint guider /étranger, fatigué de sa tâche, — et de ma- nière congrue, il réunit tout ce dont le héros avait besoin, et tout ce que désiraient ces mariniers, venus sur l'océan profond. Le guerrier magnanime se reposa; la demeure s'élevait en une voûte arrondie, et variée d'or ; là, l'étranger dormit, jusqu'à ce que le pâle oiseau au cœur joyeux, eût annoncé la fête du ciel : la venue du soleil écla- tant. Les guerriers se hâtèrent ; les nobles étaient prêts à retourner vers leurs vassaux : 3582. La pluparl des éditeurs : « ungemetes ». 3590. Plusieurs éditeurs : « beweotene ». « Bewitian » est un verbe faible, il faut donc lire : « beweotede ». 3596 « hlifade » répond bien au sens de la phrase, mais, à l'examen, il est douteux que le Ms., ne porte pas « hlinade ». Plusieurs éditeurs et Heyne : « hlivade » et « hlifade ». 3(302. Lacune au manuscrit. Wûlcker propose : « thâ com beorht [leoma] » « scacan [ofer scadu] » . Heyne : « thâ com beorht[sunne] » « scacan [ofer grundasj ». Mais ces additions au texte n'ont qu'une valeur relative, celle de l'autorité des auteurs qui les proposent. MEOW I II 503 Scathan on-etton, wâeroD aethelingas eft tô leôdum fuse to farenne ; wolde Peor thanon ciiiiia col len]-ferhth ceôles neosan. 36 io Iléht Ihâ se hearda Il runtig beran su nu Ecg-lâfes, heht sweord niman, leôf-lic iren : sâegde him tliaesleânes ^thanc, cwaeth hë thone gûth-wine [gôd]ne tealde. wig craef ligne ; nales [worjdum 16g 3620 mëces ecge : thaet waes m(')dig secg. Thâ' sith-frome searwû gearwe wigend wâeron, [e]6de weorth Thenum aetheling tô yppan, |thaer| se other waes, helle hilde-deôr Hrôth-gâr grétte. le raillant à l'esprit bien trempé, voulait loin de ces lieux, visiter son navire. Alors le h rave, pria le fils d'Ecglaf de porter Hruntig : il lui lit jurer de recevoir le glaive, le fer chéri; il lui rendit grâces de ses dons ; il reconnaissait, disait il, /'ami de guerre pour un prud'homme, puis- sant aux combats, et il ne blâma pas en ses paroles, la pointe du glaive (qui lui avait fait défaut) ; quel héros magnanime ! Quand les braves combattants furent prêts, et revêtus de leur armure, le prince vint vers les valeureux Danois, en leur présence, aux lieux où l'autre prince se trou- vait : le héros, — salua Hrothgar. lion de guerre XXVI Beowulf, le fils d'Ecgtheow, parla : XXVI 363o [B]eô-\vulfmathelode bearn Ecg-theôwes : 3615. Heyne, Grein, Socin et Mûllenhoff : « laenes ». 3628. La plupart des éditeurs : « haele » . Plus correctement. « haele hilde-deor » . Cf. Cod Verc. I, 2006; VI, 1874 « and haelefh hilde-deor ». 504 BEOWI LE nu; w]ê sâe-lfthend secgan will.iili feorran cumene, I had wê fundiath Hige-lâc sécan, wâeron her tela wi'lhi be-wenede, Uni ûs wel dôhtest . 3640 Gif ic thonne on eorthan. (Vwithe maeg thinre môd-lufan mâran tilian, gumena dryhten, thonne ic gyt dyde, gùth-ge-\yeorca, ic beô gearo sôna, gif ic thaet ge-fricge [fol. 170 a.] ofer flôda be -gang 365o thaet thec ymb-sittend egesan thywath, [swâ thec hetende hwilum dydon. ] le thë thusenda thegna bri-[n]ge, hœletha tô helpe : ic on Hige-lâce wât, Geata dryhten, theâh the hë geông sy 366o folces hyrde, thaet hë mec fremman wile weordum and worcum thaet ic thë wel herpge], and thë tô geôce . « Maintenant, nous, mariniers venus de loin, nous dirons que notre dessein est d'aller retrouver llygelac ; ici, nous fûmes excellemment traités, et tu t'es montré envers nous, magni- fique ! Si je puis sur la terre et en toute chose, te donner une plus grande satisfaction que je ne l'ai fait, par mes exploits, je serai prêt aussitôt, si j'apprends que tes voisins cherchent à t'en imposer par la terreur (comme l'ont fait tes anciens ennemis), je t'amènerai mille féaux qui, guerriers, te viendront en aide. Je sais d'Hyge- lac, seigneur des Geats, jeune, quoique pasteur du peuple, qu'il me remplacerait en paroles et en œuvres, de sorte que je puis te bien défendre, et t'apporter le secours de mon javelot, le soutien de mon pouvoir, quand tu auras besoin d'hommes! Si donc Hreth- rine, le fils du roi, se rend à la cour des Geats, il y pourra trouver des amis en grand nombre : 3638. L'allitération est sur « thu », et Thorpe propose donc « bethenede ». 3602. Correction des éditeurs : « wordum and weorcum. ». REOWILF ;•)<>;•) gâr-holt bere, maegenes fui lu m thaerthêbith manna thearf, g if him thonne Hrëth-rinc tô hofum geâta 3670 ge-thinged theôdnes bearn, hê maeg thaer fêla freônda findan : feor-cypthe booth sélran ge-sôhte thâem the him selfa deâh. Hrôth-gàr mathelode him on and-sware : thë thâ word-cwydas wigtig d ryh ten 368o on sefan sende ; ne hyrde ic snotorlTcor, on swa geôngum fëore, guman thingian. Thû eart maegenes Strang and on mode frod, wis word-cwida ; wen ic tâlige gif thaet ge-gangeth thaet Ihe gar nymeth, 3(590 hild heoru-grimme, Hrethles eaferan, âdl oththe iren, ealdor thinne, folces hyrde, and thû thin feorh hafast, thaet thô S ;ie-(ieâtas sélran naebben tô ge-céosen[ne] cynig âenigne, les guerriers qui vivent sur les terres lointaines, sont ceux que doit rechercher d<> préférence, celui qui lui -menu; est vaillant ! » Hrothgar lui parla en réponse : « (Test Dieu sage qui m'inspire les mots que je prononce ! Jamais je n'entendis d'homme parler avec plus de prudence, à un âge aussi jeune. Ta force est grande, ton esprit avisé, et sages sont tes paroles : je crois que l'on peut dire — si la chose arrivait — que le javelot ou la guerre, enlevât bru- talement le descendant d'Hrethrel ; — que la maladie ou le fer em- portât ton prince, le pasteur de son peuple — et que tu fusses encore en vie : — -je crois, dis je, que les Geats de la mer ne sau- raient avoir de meilleur roi à élire que toi-même, le gardien du trésor des héros, si ceux-ci voulaient tenir le royaume de tes alliés. Ton œuvre m'est agréable, cher Beôwulf : puisse-t-elle durer le plus longtemps possible, et ce sera le mieux ! 8670. Kemble : « ge-thingath ». 3(>7î). La plupart des éditeurs : « wittig », 506 III (iWI LI 3700 hord-weard haeletha, g if Uni healdan wylt mâga rice. Mê I li in môd-sefa licath leng swa wel I (M. l'a Bed w ulf : hafast Uni ge-fered thaet tlii'uii folcum] s]ceal, Geâta leôdum and-Gér-denum, 3710 sib[ge]-mâenum and sacu restan, in-wit-nfthas th je hie àer drugon ; wesan thenden ic weal [de] widan rices math mas ge-mâene ; raanig ôtherne gôdum ge-gréttan ofer ganotes baeth ; 3720 sceal hring-naca ofer heâthu bringan lac and lûf-tâcen . Ic thâ leôde wât gewith feônd ge with freônd faeste ge-worhte, àeg-hwaes un-tâele ealde wisan. Thâ gît him eorlahleô inné ge-sealde, 3730 mago Healf-denes, mathmas XII. hét inné mid thaem lâcum Tu as accompli ceci. — qu'entre nos peuples en commun ; qu'entre les tribus des GeatS cl des Danois aux lances, il \ aura paix, et que les conflits s'apaiseront, et que cesse roui les menées hostiles dont ils souf- fraient autrefois: — qu^ nos tré- sors seront confondus, tandis que mon sceptre couvrira le royaume étendu î Chacun échangera des bienfaits, sur les eaux où se baigne la mouette : le vaisseau à la proue annelée apportera sur les profon- deurs, des offrandes et des gages d'amour. Je sais que les peuples sont fermes en leurs desseins, envers amis et ennemis, sans reprocher à ceux-ci leur conduite passée, selon les mœurs antiques. Encore le protecteur des comtes, le fils d'Healfdene, leur distribua- t-il douze trésors ; avec des pré- sents, il donna congé au héros, d'aller retrouver son peuple en toute sûreté, et de revenir, bientôt encore 370i. Bugge et Heyne : a leng sum sel ». 3710. La plupart des éditeurs : « gemaene » 3721. Kluge : « heafu ». 3732. La plupart des éditeurs : « \h]ine ». HEOWULF 50' leùdc swàese séceao on ge-sj ni um, smide ef't eu man . Ge-evste thâ cyning aethelum gôd, theoden Scyldinga thegn betstan, 3740 and be healse ge-nam ; hrûron him têaras blonden-feaxum ; him waes béga wén ealdnm în-frôdum ôthres swfthor thaet he seoththan ] ge-seôn môston, môdigeon methle : waes hi m se man tô thon leôf 3750 thaet hë thone h[reôst]-wylm for-beran ne méhte, ac him om hrethre hyge-bendum faest, aefter d~eôr7um men dyrne langath boom with bl[ô]de. Him Beu-wulf thanan, * gûth-rinc gold-wlanc, graes-moldan traed, 37(3o since h[ré]mig : sae genga bâd aged freân, se Tthel on ancre râd. Alors le roi de bonne noblesse, le prince des Scyldings, embrassa le meilleur des thanes, el le prit par le cou; des larmes tombaient des yeux du roi, aux cheveux épars ; vieux et débile, comme il était, des deux choses qu'il pouvait attendre, la plus cer- taine était que par la suite, il ne pourrait voir encore le héros, et que tous deux, les hommes au cœur élevé, ne se rencontreraient plus. Le héros lui était si cher, qu'il ne put retenir les larmes qui tombaient sur son sein, et au fond de l'âme, secrètement, il aspirait à revoir le guerrier chéri, crai- gnant des retours sanglants (de l'ennemi). De là partit, Beowulf le héros, dans l'orgueil de l'or, fou- lant les herbes de la plaine, et se réjouissant de ses trésors; le pilote au gouvernail, attendait son sei- gneur lui-même ! 3746. La plu part des éditeurs : « h[i~]e ». 3756. Grein : « beam ». Heyne regarde « dyrne langath beorn » comme signifiant : « le héros secrètement regrette... ». 11 fait de « beorn », un nominatif, alors que « langian » est un verbe impersonnel, et commande l'accusatif de la personne. Ce cas reste sans solution, « beorn » étant une forme dont on ne rencontre pas d'autre exemple, du prétérit de « beornan ». La plupart des éditeurs : « age\ri\d-frean ». :>os HKOW I IK Thé waes on gauge gifu- H rôth -gares oft ge-aehted, I had waes an cyning âeg-hwaes or-leahtre, oth thaet him yldo be-nam maegenes wynnum, 3770 se t he oft manegum scod . Alors, i o HKOWTLF thael hfe Geâta clifu on-gitan meahton, 3820 cûthe naessas. Cêol up ge-sprang, lyft-ge-swencéd on lande stôd. Hrathe waes aet holme livth-wcird geara, Se I ho àer lange tid leôfra manna fus act farothe [faer] wlatode : 383o sâelde tô sande sid-faethme scip, on cear-bendumfaest, thy laes him yth-thrym, wudu wyn-suman, for-wrecan [meahjte. Hét thâ fip-heran aetlielinga ge-stre[6n], fraetwe and faet gold ; naes him feorthanTon 1840 to çe-secanne sinces bryttan : Hige-lac Hrethling thaer aet ham wunath, s[elf]mid ge-sithum sae-wealle neâh; bold waes bet-lie, Brego rôf cyning heâ healle hygd-swithe geong, 385o wis wel-thungen . ;Le vaisseau < j u i passait sur la mer, le navire au collier d'écume, avec sa ferme proue, allait, s'avan- <; . t ni sur les vagues, franchissait les courants de l'océan de sorte, que les guerriers aperçurent les falaises des (ieals, et ces promon- toires qu'ils connaissaient bien ! Le vaisseau s'élançait* porté par les vents, et bientôt, il abordait au rivage. Aussitôt, sur le bord de la mer, fut prêt le gardien des cotes, celui qui longtemps auparavant, de la plage, avait surveillé le départ de ses chers compagnons : il ancra au rivage le vaisseau à la large carène, de crainte que les vagues ne fissent dommage au bois victorieux Alors, il ordonna de transporter le trésor des nobles, les ornements d'or massif : de là, la troupe n'eut pas longtemps à marcher pour retrouver le dispen- sateur des trésors, llygelac, le fils d'Ilrethel, à l'endroit où lui-même vivait, avec ses compagnons, près des remparts de la mer. . . . 3825. La plupart des éditeurs : « gearu ». 3832. La plupart des éditeurs: « oncer-bendum •>. 3843. Wùlcker : « wunade ». 3847. lleyne et Grundtvig : « brego-rof », HKOW Ml :> 1 1 theâh the wintra 1\ t under hurh-loran ge-biden haebbe Hâerethes dob tor ; naes bio hnâh swâ theâh, aé to gneâih gifa Geâta leôdurn, mâthm-gë-streônâ : môd-thrytho waeg 58(h) tVemu folces cwëti, firen on-drysne ; nâonig thaét dorste deôr ge-nétb;m. swaesra ge-sitha. ne-fne sinfreâ, t lia et li ire an daeges eâgum stàrede,] ac liim wael-bende, fol. 172 b.l L J weotode tealde, 3870 hand-ge-wn'thene ; bratbe sy ththan waes aefter mund-gripe mëce ge-tbinged, thaet hit sceaden-mael scyran môste, cwealni-bealu cythan : ne bitb swylc [cwën-]lic theâw Dans lr /tassé, le palais était déjà excel- lent, quand le roi — un chef fameux — gardait fa haute salle — le très jeune Hygd, sage et très digne, quoiqu'il n'eût vécu que quelques hivers dans l'enceinte de la cité, avec... (Thrytho), la fille d'Haeredh : — cependant, celle-ci n'était nullement débonnaire, ni libérale en dons de trésors accu- mulés, pour le peuple des Geats. La reine sauvage de cette nation perpétrait de terribles crimes dans sa violence : aucun des chers féaux n'osait s'aventurer près d'elle, — hormis son seigneur à qui elle était unie, et qui la re- gardait, seul, avec ses yeux, en face — sans quoi, le compagnon était marqué des mains de la reine, pour la mort. Bientôt après qu'on l'eût saisi, le jugement était rendu par le glaive qui tranchait, sans sur- seoir, le conflit, et qui faisait apparaître l'œuvre d'iniquité : . . 3861. Suchier : « firen-ondrysne >». 3865. Heyne cl Zupilzii : « Sin-frea ». Ce mol semble être composé dans le manuscrit même, car il y a un espace distinct entre Yn el Vf. « Sin-frea » est un compose comme « sine-hïwe », « sin-gal » et « sin- nikt ». 38()i). Ivcmble, Zupitza, Leo : a and-daeges » ; Suchier : « andeges ». 3874. Bugge, Suchier, Znpilza : « sdèàden mael » ; Heyne : « sceathen- maet scyran ». 512 liKOSVI U idese tô efnanne, theâh the h eô âen-lfcu sy, 388o thaet te freothu-webbe fêores on-saece aefter lige tome leôfne man nan : h Qru tliaet on-hôhsnod[e Hemminges mâeg : [eal]o drincende Oder sdedon, thaet hio leùd bealewa laes ge-fremede, 3890 in-wit-nitha, syththan âerest wearth gyfen gold-hroden geongû cempan, aetbelum diôre, syththan heô Offan flet ofer fealone flod, be faeder-lâre, sithe ge-sohte ; thaer hïo syththan well 3900 in gum-stôle gode mâere, lif-ge-sceafta, lifigende breac, hiold heâh-lufan with haeletha brego, ealles mon-cynnes, mine ge frâege, bï sâem tweônû, tha sélestane eormen-cynnes; tels méfaits qu'il ne convient pas à une femme d'accomplir, parce qu'e\\e contraint l'arbitre de la paix, à poursuivre de sa colère homicide, un compagnon chéri : et celle conduite, en effet, répu- gnait au féal d'Ileinning. D'autres rapportaient, en buvant la bière, qu'elle avait commis moins de crimes et de maléfices, du jour où. entourée d'or, elle fut d'abord donnée (en mariage), au jeune guerrier de noble souche, et depuis que, sur les conseils de son père, elle vint trouver, en une traversée sur le flot sauvage, le palais d'Ofï'a où par la suite, heureuse sur le trône, et vivant en bon renom, elle goûta les joies de la vie, et porta grand amour au prince des guerriers, le meilleur de tous entre les deux mers, de la race entière des hommes, autant que j'ai pu l'entendre dire. 3881 . Suchier et Kicger : « onsece 3894. « aethelum », n'a presque que la valeur d'un qualificatif, bête sau- vage. Les noms de bêtes féroces s'appliquent communément aux héros. Exemple : « Wulf », « Beorn », « Eofor», etc. 3908. La plupart des éditeurs : « thone sélestan ». KKOWTLF 513 3910 forthaû Offa waes geofu and gûthû gâr-céne man w id e ge]-weôrthod ; wîs-dôme heôld geard-Jéthel sfnne, tlionon geomor wôc haelethum to helpe Heminges niaeg, nefa (J Tu- m unci es 3û20 nftha craeftig. XXVIII Ge-wât him thâ se heard a mid his hund scôle, sylf aefter sonde, sâe-wong tredan, wide warothas ; woruld-candel scan, si gel sûthan fus. Hi sith drugon, elne ge eôdon, 3930 tô thaeFs the] eorla hleô, honan Ongen-theôes, burg[umj in innan, geongne gûth-cyning gôdne ge-frunon hringas daelan. Hige-lâce waes sith Béo-wulfes snùthe ge-cythed, thaet daer on worthig 3(j4 i nea g linn wordu : meodu-scencfi hwearf geond thaet side reced Haerethes dohtor, lafode thâ leôde, 3()6o lith-waege bear haenfi to handa. iiige-lac origan sinne ge-seldan in sele thâ heân faegre fricgean ; [Jygelac on annonça bientôt l'ar- rivée de Beowulf^ et que là-bas, h Ira ver- 1rs voies, le protecteur des guerriers, son compagnon à la bataille, venait vivant, et sauf du jeu de la guerre, pour s'appro- cher de sa cour. Aussitôt, — ainsi l'ordonna le roi puissant. — la salle fut préparée pour ses hôtes valeureux. L'allié (Beôwulf) qui, en sûreté, était de retour, loin de la lutte, était assis devant son allié, après que le seigneur des hommes l'eût salué à haute voix, et par des paroles guerrières, lui (Beowulf), son cher vassal. A tra- vers la salle bien édifiée, la fille d'Haereth allait, versant le vin à la ronde : elle affectionnait le peuple, et elle élevait jusqu'à la main des guerriers hautains, les coupes pleines, Hygelac, avec complaisance, se prit à interroger son compagnon, dans la haute salle : 3957. Zupitza fait remarquer que « side » ajouté sur la ligne, à la même main, paraît être d'une autre encre. Kemble : « heal-reced ». 3961. Zupitza observe qu'entre Y « ae » et l" « nr>, une lettre qui pour- rait être « fit ». s'est effacée. Grein : « haelum » : Bugge, Ueyne et Socin : « haenum » . « handa » est une forme archaïque, gardant les traces d'une déclinaison féminine qui s'est perdue. La troisième déclinaison féminine forte, était tonnée avec « u », et en gothique « handus », en faisait partie. Comme en anglo-saxon, les masculins « sunu », « irudu » de la troisième déclinaison, font « suna », « umda » : -- de même « handu », vrai nominatif, comme « f/uru », (( dura », fait « handa ». Cf. « Beotculf », v. 1485, 1621. BEOWULF 5 1 8 h v no l'yrwel brâec h w vice sâe-Geâta sit has wâeron. Ili'i lonip e(')\von lâde 3<)7<) leôfa Bôô-wulf| thé 1 1 1 i*i faer inga feorr ge-hôgodest saecce séeean ofer sealt waeter, . hilde to iliorote; ac thû Hroth-gâro with ciithne weàn wih te ge béttest, mâerû theôdne : 3q8o ic thaes môd-ceare sorh- wy I m u m seat h , si the ne truwode leofes mannes,. ic the lange baed thaet thu thone wael-gaest wihte ne grétte, let Siith-Dene sylfe ge-weordan gûthe with Grendel. 3i7 under heofones hwealf heal-sittendra medu -dreâm màr[an : hwilum mseru cwên, friihu-sibb folca, 4o3o flet eall geond hwearf; baedde byre geônge ; oft h!o beâb w ri than secge sealde, ] aer hie tô setle geông; [fol. 174 b.] hwi'lû fo[r dûgujthe dohtor Hrôth-gâres, eorlum [on] ende, ealu-wœge brer, thâ ic Frea-ware 4040 flet -sittende nemnan hyrde, thaer hïo [g]led-sinc haelethum sealde : sio ge-haien [wses] geông, gold-hroden gladu sunaFmdan, [ha]fath thœs ge-worden wine Scyldinga rices hyrde, ma vie : les mêmes mots sont employés, de façon identique, au datif, avec la préposition to, v. 1860 : « to ividan feore ». Cod. Verc. I, 2756; VI, 1522, 1623: 1, 215: « widan ferorh »: « widan fyrhth »; « icidan ferhth » ; to widan feore». Dans le « Psalter », on trouve des termes semblables : « a to feore » ; « syththan to feore»; « a tea to aldre ». Et l'expression « in aeternum », se rencontre encore, presque sous la même forme, dans le « Psalter » : « thur/t eal wide ferhth ». 11 est à remarquer que, dans cette construction, l'adjectif est toujours dans la forme faible ou définie, « widan », et non « windne ». 4032. « beah writhenne ». Accusatif masculin singulier. « wriden » : Kemble. 4042. « [f/]led » : correction de Kemble ; « [nae]f/led » : correction de Ore in . les compa gnons étaient joyeux, et jamais de toute ma vie, je n'ai vu sous la voûte des cieux, plus d'hommes assis dans un palais, et s'aban- donna nt aux joies de la bière. De temps à autre., la noble reine, le lien de paix entre les nations alliées, faisait le tour de la salle entière; elle parlait à ses jeunes fils ; souvent, avant de se rendre à son siège, elle distribuait au guerrier, /'anneau forgé ; parfois, devant la cour majestueuse, la fille d'Hrothgar, portait aux héros, successivement, la coupe de bière, elle que j'entendis dans le palais, appelée par les servants, Freaware, quand elle allait, don- nant aux guerriers des trésors, étincelant comme l'œil du milan. 518 BEOWULF 4o5o and thael raed talath thaet hë mid tby w I fe wsel-fœhtba dœl, sœcca, ge-sette. Ofl s eldan, hwaer. œfter leôd-hrfre, I vile h wile, bon-gâr btigeth, theâb se<) bryd diige. m |aeg tbas thon of-thyncan 4060 theôden Heatho[b]eardnà and tliegna ge-hwâm thara leode, thon ne hë mid faemnan on flett gaeth, dryht-bearn Dena dugutha bi-wénede, on him gladiath gomelra lâfe, heard and hring-mael, 4070 Heatha-bearna ge-streon, thenden hie tha wœpnù weal dan moston. Oththa?t hie for-laeddan Jeune, et toute parée d'or, elle fut promise au fils joyeux de Froda ; ainsi l'ami des Scyldings devint-il le pasteur du royaume, et la re- nommée nous apprend qu'avec sa femme, il apaisa des bai nés mor- telles, et des conflits. « Rarement, en quelque lieu que ce soit, après la défaite du peuple, le javelot fatal reste-t-il au repos, même pour un court moment, quelque excellente que soit l'épou- sée ! Ainsi, le chef des Heatho- bards, et chacun des peuples se courrouçaient-ils bien de ce que lui, le royal enfant des Danois, allât par le palais avec la reine, servi par les grands, se réjouis- sant en propre de /'antique héri- tage, du dur glaive à la poignée tressée, du trésor des Heatho- bards, tout le temps que ceux-ci furent condamnés par le destin, à abandonner leurs armes,. . . . -4054. Correction de Heyne : « Oft, \no~\seldan ». Mais Zupitza, Kolbing et Wiïlcker font remarquer que, malgré une lacune évidente du manuscrit, il n'y a pas de place suffisante devant « seldan», pour « no ». 4060. Kemble propose « tlicodne », et il soutient que « ofthincan » régit toujours le datif, et « theoden » ne représente pas ce cas. 4066. Grein : « bi-werede ». Mais d'autres auteurs proposent d'éliminer la conjonction « thaes » au vers 4059 : de prendre « dugutha » comme nominatif, par rapport à « biwenede », et de considérer ce cas, comme l'un de ceux que l'on rencontre fréquemment dans l'ancien anglais : un sujet au pluriel, avec un verbe au singulier. 4070. La plupart des éditeurs : « Heathobear\d]na ». 4073. Le manuscrit porte un O majuscule, au commencement de la ligne, et ces majuscules ne se rencontrent guère qu'au début d'un nouveau cbant. Mn>\\ i IK 519 tù tliâm lind-plegan sweese ge*sfthas, ond livra syllVa feorh : thonne cwith ael bëore se tlic bean ge-syhth * fol. 175 a.] eald a>se-\viga 4080 sô the call ge-[mon] gâr-ewealm gumena, him beoth grim-sefa , on-gi nneth gëomor-môd geân nm cempan, thurh hrethra ge-hygd, [higes] cunnian, wTg-bealu weccean, and thaet wo[rd] â-c\vyth : meaht thii mïn wine 4090 mêce ge-cnawan thone thin fœder to ge feohtej beer under here-griman, hindeman si'the, dyre iren, thaer hyne Dene slôgon, weôldon weel-stowe syththan Wither-gyld hug, aefter hœlelha hryfrej 4100 hwâte Scyldungas : nii her thara banfena] byre nât hwylces frœtwû hrémig on flet gaeth, morthres gylpeth], and thone maththu byreth , • et à con- duire à la destruction, par le jeu des boucliers, et leurs chers com- pagnons, et eux-mêmes. « Alois, à la bi ère, quelque vieux guerrier rapportera, en voyant un anneau, et en se souvenant de toutes choses, le massacre des hommes, au combat ; son âme s'en irritera, et enclin à la tristesse, il tentera d'influer sur l'esprit du jeune guerrier, sur les pensées qu'il nourrit en son sein, afin de réveiller le désir de la guerre, et il dira ces paroles : « Compagnon, tu peux reconnaître le glaive, le cher acier que ton père portait à la bataille, sous le casque bien fermé, pour la dernière fois, quand les Danois le massacrèrent, et que les hardis Scyldings triom- phèrent sur le champ fatal, au moment où Withergyld tomba, après le massacre des héros : maintenant, ici, le fils de je ne sais lequel de ces meurtriers, va par le palais, s'enorgueillissant de ses trophées, se vantant des mas- sacres, et possède ce trésor dont, à bon droit, tu devrais être pos- sesseur. qui serait le chant XIX. Heyne, sans raisons très plausibles, le l'ail com- mencer au vers 4059. 4080 Le manuscrit est défectueux au coin du feuillet, ainsi qu'aux vers 4080 et 4105. 520 KKOW I I K thone the Uni m id rihle râedan sceoldesl : manath sw a and myndgath [no maela ge-hwylce sérum wordum, oththaeet s;el cymeth tliaetse faemnan thcgn, lore farder dœdum, aeftbiles bite blod-fag swefeth, ealdres scyldig; him se other thonan losath[li]figende [fol. 175 b. | 4120 con him land geare ; thonne bïoth [à]-brocene on ba healfe ath-sweord eorla ; |syth]than Ingelde weal lath W8el-nitha,s, and hï [wif]-lufan sefter cear-waelmum côlran [weor]thath. Thy ic Heatho-bearfdlna 4i3o hyldo ne [tel]ge, dryht-sibbe dael, Denïi un-faecne, I fr]eônd-scipe fa?stne. Ic sceal forth-sprecan gën ymbe Grendel, thaet thii geare I cun]ne, sinces brytta to hwan syththan [wjearth hond-raes heeletha : « Ainsi, il va /Vxeitant, et rat- eable en toute occasion, de paro- les de remords, jusqu'à ce que la fatalité ordonne que pour les crimes de son père, le jeune époux dorme, baigné dans le sang, après la morsure du glaive, et privé de la vie. De ces lieux, alors, un autre guerrier s'enfuit, connaissant bien le pays où il est déjà venu : donc, des deux cotés, sera rompu le serment juré par les comtes ; après quoi, d'insi- dieux complots seront fomentés dans Ingeld, et l'amour du roi pour la reine, s'émoussera sous les vagues du souci ! Ainsi, je ne compte point sur les bons senti- ments des Heathobards, et je ne crois point que leur paix géné- reuse avec les Danois, soit sans trahison dans l'avenir, et que durable soit leur amitié. Mainte- nant je vais continuer à parler de Grendel, afin que toi, ô dispensa- teur des trésors, tu puisses ap- prendre comment les héros me- nèrent à bien leur effort guerrier! 4119. Lacune au coin du manuscrit. Thorkelin : « wigende » ; Heyne et Zupitza : « lifigende » . 4121. Kemble et Zupitza : « [a]brocene ». 4123. Kemble et Zupitza : « ath-sweord ». HKnWTLK 521 4140 syththan heofones g]im glad ofer grundas, gœsl yrre cwôm, a» toi aefen-grom, user neôsan, thaer wë ge-sunde sa'l weardodon t'hâer wœs Hond-sciô hilde og sœge, feorh-bealu faegum; 41 5o se Hie] fyrmest laeg gyrded ce in pa, him Grendel wearth, maerû magû, thesne to muth-bonan ; leôfes mannes lie eall for-swealg : no thy aer lit tha gên (del-hende bona blôdig-toth, 4160 bealewa ge-myndig, ofthà gold-sele gongan wolde, ac hë maëgnes nôf min costode grâpode geareo fol m ; [fol. 176 a.l glôf [hangodej sid and syl-lic searo bendû fsest, [siô] wœs or-thonefi 4170 eall ge-gyrwed dé ôfles] erseftum and dracan fell Ci, « Après que la perle des nuits eût glissé dans les profondeurs du firmament, /'étranger vinl,en rage, lui, le fléau maudit des ténèbres, pour nous visiter, à l'endroit où, en sûreté, nous veil- lions sur la salle. Là, était tendue la main du monstre, prompte à la guerre, et qui détruisait la vie de ceux qui étaient voués à la mort. Et, mon noble seigneur et allié, (îrendel avec sa gueule, fut le meurtrier du héros aux reins forts, qui vivait en d'autres jours : il dévora tout le corps du cher homme ! Malgré ce forfait, le meurtrier à la dent sanguinaire, prêt aux crimes, ne voulut point s'éloigner encore, de la salle de l'or, les mains vides : mais or- gueilleux de sa force, il m'éprouva, et les mains prêtes, il m'étreignit. Sa main pendait, large et étrange, recouverte de bandes adroitement serrées, et de la peau d'un dra- gon : elle possédait la force de l'enfer il 40. Cf. Cod. Kx. 17 : « halge gimmas ». 4148 La plupart des éditeurs : « hild ». 4153. La plupart des éditeurs : « geareo-folm », 522 BEOWULF Ik" nice thœr on | innan un-synnigne (If'(')r (l|,i'(l fruma ge-dôn wohle, manigra sumne, hyt ne mihte swâ] ; syllilli.in ic on yrre 1 1 So upp-ri hi â-stôd. Tô lang is tô recenne h ii ' ic thâm] leôd-sceathan y fia ge-hwylces hon[d-Ieàn] for-geald, thaer ic, theôden min, thine leode weorthode weorcû ; hë on-[weg] losade. lytle h wile 4190 h'f-wynna [breâc], hwaethre him sîo swithre swathe [wear]dade hand on Hiorte, and hë heân thonan modes gëomor inere-g[rund] ge-feôll : më thone wseel-raes wine Scyldunga faettan golde 4200 fêla leânode, manegû math mû, sytthan mergen côm, and wë tô symble ge-seten hœfdon ; thaer wœs gidd and gleô, gomela [Scylding], [fol. 176 b.] . . . Lui, le monstre criminel, voulait me saisir parmi tant d'au- tres, moi qui ne l'avait point attaqué î II ne put le faire ainsi, quand je me dressai devant lui, dans nia rage ! Il serait trop long de narrer, el la manière dont je payai de chacun de ses crimes sans nombre, ce génie du mal, et où j'ai, mon prince, soutenu l'hon- neur de ton peuple, par mes exploits. Grendel prit la fuite ! Pendant un court moment, il goûta les plaisirs de la vie. Néan- moins, sa main gauche le guidait, tandis qu'il portait ses pas hors d'Heorot, et qu'il se pressait, humilié, loin de ces lieux ; et que, triste dans l'âme, il disparaissait dans les abîmes du lac. « L'ami des Scyldings me paya magnifiquement, en or massif et par maint trésor, le prix de la guerre, quand le matin fut venu, et que nous nous étions assis au festin. Il y avait là, des chants et des réjouissances : les vieux Scyl- dings m'interrogeaient souvent, et ils rapportaient des histoires passées. 4182. La plupart des éditeurs, comblant la lacune du manuscrit : « huie- dam ». 4192. Cf. v. 1934. BEOWULF tola fricgende, feorran rehte ; [hwflum hilde-deôr 42 ro liearpan wynne, gLomen -wudu givtte, h wilfi gyd ;i-wra>c S('»tli and s;ir|-lï<\ 1 1 wi'lu 111 syl-lfc spell rehte œfter [rihjte riim-heort cynning, hwi'Ifi eft [on-g]an, eldo-ge-bunden, go m el guth-wiga, 4220 [geu]guthe cwithan hilde-strengo, hrether [inne~| weôll, thou he wintrû frôd worn [ge-mujnde. Swâ wë thaer-inne and-langne[dœg] niôde nâman, oththa3t niht be-cwôm. other thù yldum; 4230 thâ wœes eft hrathe gearo gyrjn-wrsece, Grendeles modor sithode [sorh;-full, sunu death for-nam wi'g-hete |Wed]ra ; wif un- h y re hyre beam ge-wraec, beolrn a-cwealde L _i ellen-h'ce ; 4240 thaer wees .-Esc[-he]re frodan fyrn-witan feorh ûth-genge : . . . Tantôt, le vieux roi tou- chait la harpe sonore, le bois joyeux ; tantôt, il narrait une légende triste et douce. Parfois, le souverain magnanime, en justes termes, poursuivait quelque étrange récit; parfois encore, le vieux héros courbé par l'âge, parlait aux jeunes hommes de la puissance de la guerre. Son cœur bondissait, quand dans la pru- dence de ses années, il évoquait à sa propre mémoire, la multitude de ses exploits. « Ainsi, pendant le jour entier, nous passâmes le temps en longs propos animés, jusqu'à ce que vint la nuit, pour les hommes, la seconde nuit! Bientôt alors, à son tour, la mère de Grendel fut prête à venir venger sa perte : elle partit pleine de douleur : la mort avait emporté son fils, et /'objet de la haine guerrière des Danois du Sud : la femelle hideuse vengea sa progéniture, et massacra un héros, dans sa fureur ! Donc, la vie abandonna .'Eschere, le con- seiller vieux et prudent 4227. Kemble : « namon ». 4242. « read-frodum », datif de l'adjectif « /rod » 524 BEOWl II nô 1 1 her 1 1 \ nine ne môston syththan mergen cwôm, deâth-wérigne, Dénia leôde bronde For bsernan ; né on bael hladan leôfne mannan ; |2?o lu»'» thaet lie set bœr, [fol. 177 a ) feôndes faethfrunga |, un |der firgen-streâm ; thaet waees Hrôth-gâre hreôwa lornost thâra the leod frunian lange be-gea te ; thâse theoden [mec] [be] thine life heal sodé hreôh-môd, 4260 [thaet ic] on holma ge-thring eorl-scipe efnfde], ealdre ge-néthde ; maertho fremedfel, hê më méde ge-hét ; ic thâthaes wfelm[es] [the is wide cûth I grim me gryre-1 ic-[nel grund-hyrde fond ; thaer une h wile woes 4270 hand-ge-maene, holm heolfre weôll, and ic hêafde be-cearf in thâm | çrund-jsele Et le peuple des Danois ne put même, au malin, brûler dans les flammes son cadavre vaincu par la mort, ni élever haul sur le bûcher, l'homme chéri : elle, la mère de /'ennemi, avail emporté son corps sous les profondeurs du torrent de la montagne. « C'était depuis longtemps, et entre toutes les autres, la peine la plus sensible qui affligeât le prince du peuple. Puis le roi, l'âme triste, me conjura par ta vie, d'accomplir un exploit, parmi le choc des vagues; de hasarder mes jours, et de gagner la gloire : il me promit des récompenses. Alors, comme je le savais bien, je trouvai au fond des abîmes, un féroce et ténébreux gardien de la vague. Là, pendant un moment, nous eûmes, tous deux, à lutter main à main : l'eau profonde bouillonnait de poison, et je dimi- nuai de la tête, la mère de Gren- del, avec une lame puissante, dans les retraites de l'océan : . . . . 4251. Kemble et Zupitza : « faeth[rungd\, [un]der » Dans le manuscrit, après « faeth », on ne distingue que le jambage d'une lettre qui peut être indifféremment r, mou n. Grein : « faeth\mum\ \\111\der ». 42G7 La plupart des éditeurs : « grimne ». 4270. Wûlcker et . Heyne : « hand gemaene ». 4273. « grundel-sele », correction de Grundtvig. HEOWULF .")*2.) G re n del es môdor, eâenum ecgu m : un-sôfte Human feorh oth-ferede. uses ic fœge thé gyt; ac më eorla hi eôj 4280 efl ge-sealde mâthma menigeo, mago Healf denes. de son corps, la vie s'échappa dans la douleur. .Mon destin n'était point encore de mourir. Mais le fils d'Healfdene, le protecteur des héros, me donna en retour, une multitude de trésors. XXXI XXXI Swase theôd-kyning theâwû lyfde, nealles ic thâ leanû for-loren hœfde, mœçenes méde, ac hê me [mâthmas] geaf, [fol. 177 h sunu ilealf-denes 4290 on 1111 n ne sylfes dôrii, tha ic thé beorn-fcy :ning bringan wylle, éslum gejwan. gëo is eall ;et thé lissa gelong : [ici lyt halo heâfod-mâga nefne [Hy]ge-làc thec liét tha in-beran 43oo eafor heafod-segn, « Ainsi, le roi puissant avait-il coutume d'en user, et loin de rien perdre de la récompense de mon courage, le fils d'Healfdene me donna, selon mon plaisir, des trésors que je t'apporterai, ô roi des hommes, et que joyeusement, je préparerai à ton intention, puis que tout ce qui m'advient d'avan- tageux, se reporte sur toi ! J'ai peu de parents de mon sang, hormis toi-même, ô Uygelac ! » Alors il ordonna qu'on apportât en ces lieux, la tète de sanglier, ornement pour le chef, le casque superbe à la guerre, la cotte de mailles grise, le glaive prêt à la bataille •i2(J0. Grundtvig : « [sih]ne ». 4300. Kemble écrit : « eafor àeafod-sef/n », comme un composé de deux mots seulement, alors que Zupitza cl la plupart des éditeurs l'écrivent ainsi '■ « pafor-keafodsegti ». Mais les composés de trois mots sont rares, dans l'ancienne poésie anglaise, et comme les composés de deux mots sont assez fréquents, l'écriture de Kemble semble la meilleure. •yu) liKOW I II heatho steâpne helm, h âre-byrnan, gûth-sweôrd geâto-lic : gy (I eefter wrœc : mé Uns hilde-sceorp Hrôth-gâr sealde, snotra fengel, suine | \v |orde hët thaet ic is aerest thé 43io est ge-saegde ; c w.iili thaet hyt hsefde Hioro-gâr cyning, [l]eôd Scyldunga lange II wile : ri»') thy aer suna sinu syllan wolde, hwatfi [Hejoro wearde, llieâh hé him hold waere, breôst-ge-wœdu ; 4320 brûc ealles well. Hyrde ic thaet thâm frœt- [wum feower mearas, lungre ge-lice last weardode, eeppel-fealuwe, hë hï est ge-teâh mëara and math ma, swâ sceal mœg don ; [fol. 178 a. I nealles in-wit-net 433o ôthrû bregdon \prcs quoi, il (Beôwulf) prononça ces paroles : « — C'< -1 à moi qu'Hrothgar fil présent de ce vêlement de guerre ; le prince avisé me l'offrit avec ses paroles : il me recommanda, à mon tour, de te parler d'abord, de cette ar- mure ! « 11 ajouta qu'Heorogar, te roi, prince des Scyldings, l'avait long- temps possédée, sans vouloir jamais remettre cette parure de guerre à son fils, le brave Heoro- weard, quoique celui-ci lui fut cher. Jouis donc bien de tout cela ! » Nous avons entendu rap- porter que quatre chevaux gris pommelés, suivirent également les trésors, aussitôt : il (Beowulf) donna au roi la jouissance et des chevaux, et des trésors. . . . 4302. Rask : « /tare » . 4310. La plupart des éditeurs ont lu « eft » dans le manuscrit, au lieu de « est », Kemble, Heyne et Wïilcker. par exemple. 4324. Kemble : « weardodon ». 4330. Kemble : « bregdan ». mnw I 1,1 &27 il\ mu cfaefte, death Pen iao hond-ge-steallao ; llyge-laiv \\;r> ii lilies lieardu nefa swvthe hold, and ge-hw ;rtheri 6 thrum broth ra ge-myndig. 1 1 vide ic, tliaet hê thone heals-beâh 4340 hygde ge-sealde wrat-lTcne wundur-m âthm thone the him Weal h -then Lgeaf, theôdnes dohtor; thrTo wics: somod swancor and sadol-beorht, hyre syththan waes sefter] beâh-thege brfejost ge-weorthod. Swâ. b e-al dode 435o beam Ecg-the6wes> guma gi'n thuml ciith, godû dœdii ; dreâh eefter dôme, nealles druncne slog. heorth-ge-neâtas ; nœs him hreoh sefa, ac hê ma[n]-cynnes maeste crœfte, gin-fa;sta[n] gife 4360 the im god sealde, he:j ï BËOWULF .poo .N.i li 1 1 \\ ;'i s\\ rnnl-w Bge I'ol. 180a. oththe iv o p nue footed' wai'-c (Irvnc-r.rl deûre. dugnthe ellor^seoc, seeal se hearda helm [hyrlsted golde, fa; tu be-feallan ; feorm [end I swefath. tha the beado-griman bywan sceoldon ; 45 io ge-swylce sëo here-pâd, [sïo] œt hilde ge-bâd ofer borda ge-bra>c lath !-bite irena, brosnath a^fter beorne; ne mœg byrnan hring a>fter w[ïg-fruman] wide feran, haslethum be healfe ; neees hearpan wyn, 4520 gomen gléo-beâmes, ne gôd h a foc geond sael swingeth, ne se swifta mearh burh-stede beâteth, be[aloLcwealm hafath fêla feorh-cynna [feorth] on-sended. Swfi. gTomor-môd giolitho mœnde, 453o an ffifter eallfi . . // dit rev quelques pa- roles :•« — |{ciicii> bten, aujour- d'hui, ô terre, maintenant que i<-s héros ni' le pourraient plu>. les richesses acquises par les hom- mes : car voici qu'autrefois, des braves les avaient arrachées de ton sein ! La mort guerrière et la ruine de la vie ont emporté sans merci, tous les hommes de mon peuple, de ceux qui ont perdu le jour, après avoir connu la joie des festins, au fond des palais. Il n'en est plus qui puisse porter le glaive, ou recevoir la coupe mas- sive, ou la vaisselle de prix, dans laquelle on boit : les vaillants sont morts de tristesse ! Le casque résistant, orné d'or, aux ciselures en relief, sera enfoui sous la terre : ceux qui le fourbissaient, dorment dans la mort! « Ainsi en sem-t-il encore de la cotte de mailles qui dans la bataille, sous le choc des boucliers, résistait à /'âpre morsure du fer : ainsi reposera-t-elle, après le guer- rier qui la porta. Et /'armure annelée n'ira plus au large, ni au loin, avec le héros, aux cotés du combattant ! . 4501. Au lieu de « feormie », Grein propose « fetige ». •450-). La plupart des éditeurs : «scoc». 4j 19. Heyne conserve à « naes », la forme du manuscrit. 1527. Zupitza : « forth ». HEOWTLF '.YM\ un-blithe hwe op , da>ges and nihtes pththbaet deâthes wylm In' an act licortan. Ilord-wvnne fond cald uhl-s.vathu opeoe standan, 3ë the byrnende biorgas§éceth, p f<) nacod nit I ih Irani nith es j flëogeth fyre befangeo ; hyne fold-buende awythe ondraeda[th]< [foL180b.] He" gesëcean sceall I ho] r "donj hriisan ... . thaer hë haethen gold warath wintrum frod, l{; né bith him wjhte thy [sél] : 455o thaet a se.theôd— sceatha thrëo himd wintra [h]eold on hrusam hord-serna su, eacen [cr]œftig, , oththset hyne an a-bealch mon on mode : man-drvhtne bœr. faeted wâege, ; friotho-waere bsed 4D60 hlâford sinne, ;. Dâ [w]aes bord râsod . . . . // n'y a plus de joie, éveillée par la harpe; plus de plaisir naissant du bois harmo- nieux. Et le bon faucon, en se balançant, ne vole plus hors du palais ; cl l'intrépide cavale ne s'arrête plus devant les remparts delà cité! Le fléau fatal exigea le tribut d'une multitude de vies ! » Ainsi, Tàme triste d'anciennes dou- leurs, il se lamentait : seul survi- vant de tous les autres, amère- ment il pleurait et le jour, et la nuit, jusqu'à ce que les vagues de la mort recouvrissent son cœur. L'antique fléau du crépuscule trouvait le trésor enviable., sans gardien : lui qui, brûlant, cherche les montagnes: le dragon, nu et furieux, qui vole par la nuit, dans un tourbillon de flammes. Les habitants de la terre le redoutaient bien, alors que rendu prudent par les années, il gardait /'or païen, et n'en avait point, pour cela, plus de joie. Là, pen- dant, trois siècles, ce fléau puis- sant veilla sur l'antre souterrain des trésors, jusqu'à ce qu'un homme vînt /'irriter 1 4544-4540. Los corrections entre parenthèses, sont de Zupitza. Le manus- crit a un manque de deux lignes et quart. 4552. Kcinble : « hrusan », 455,5., La plupart des éditeurs : « abealh ». 4561. Kcmble : « reafod ». 536 BKOW I LI on-boren beaga hord, bene ge tithad fea-sceaftû men. Free scëawode fïra fyrn-ge-weorc [fjorman si'the ; thà se wvrm on-wôc wrôht wvts ge-nlwad, 4570 stone thâ œfter stâne, stearc-beort on-fand feôndes f6t-[ljâst ; hê to forth ge-st6p dyrnan crœfte dracan heâfde neâh ; swâ mseg un-fœge eâthe ge-digan wëan and wrœc-sith, se the wa Id en des 4580 hyldo ge-healdeth . Hord-weard sohte georne œfter grunde, wolde guman findan thone the hi on sweofote sâre ge-teode ; hât and hreôh-mod hlsewii eft ymbe-hwearf [fol. 181 a.] ealne [utan]-weardne nethaer œnig mon 4590 on thaem wëstenne, hwaetre hilde ge-féh, befadu !-weorces hwilû Celui-ci porta à son seigneur-, la coupe massive; il supplia son suzerain de lui faire remise de sa peine : le trésor fut découvert; le trésor des anneaux, fut ravi : sa prière fnl accordée à l'homme hors la loi, et son seigneur contempla le tra- vail antique des hommes. Sitôt que le dragon s'éveilla, il redoubla de fureur : il flaira les rochers à l'entour; la rage au cœur, il découvrit la trace des pas de son ennemi : celui-ci s'échappa, par un pouvoir secret, en passant près de la tête même du dragon, et l'homme prédestiné, que pré- servait la grâce du Dieu Tout- Puissant, put aisément fuir, loin de la douleur et du danger de l'aventure. Le gardien du trésor cherchait avec acharnement, sur le sol : il voulait trouver l'homme, celui qui durant son sommeil, lui avait fait cette injure. Brûlant et féroce, il allait et venait autour de ses monceaux (d'or), parcourant toute la montagne, sans trouver d'homme dans la solitude. Mais il aimait le combat, et se plaisait aux efforts de la lutte : . . . . 4562. Kemble : « oth-broden »; Thorpe : « oth-boren ». Bugge propose : « bear/a daêl », en alléguant que la répétition de « hord», est une faute du copiste. 4588. Kemble, Grundtvig, Thorpe, Wùlcker etHeyne : « hlaeio riû ». 4590. Kemble : « thaem » ou « thaere » ; Grein : « haethe », pour l'alli- tération. Heyne : « [traps'] on thâere wëstenne ». HKOWI LF 537 on beorh »t-hw earf sinc-fci*t sôhte ; hé thaet sôna on-f and |, tha't haefde gumena su goldes ge-fandod, heâh-ge-streôna. llord-weard on -bad 4600 earforth-Hce oththset aefen , cwômj ; wœs thâ ge- bo I gen beorges hyrde, wolde fêla thâ lïge for-gyldan, drinc-fset dyre. Thâ waes dœg sceacen wyrme on-willan, no on wealle keg 4610 ne bfdan wolde, ac mid baele for, fyre ge-fysed ; was se fruma eges-lïc leodû on lande, swâ hyt lungre wearth on hyra sinc-gifan sâre ge-endod . U revint à la montagne, et il chercha parmi la vaisselle précieuse. Il découvrit bientôt que quel- qu'un, que certain homme avait touché à son or, et à ses trésors magnifiques. Le gardien des richesses attendit impatiemment que la nuit fût venue : «à cette heure, le berger de la montagne entra en fureur : il voulait, en soufflant la flamme dans l'étendue de la contrée, se payer de la perte de la chère coupe, où il buvait. Alors, pour la joie du serpent, le jour s'en fut : il ne voulait demeu- rer plus longtemps sur son emi- nence, mais il s'avança, vomis- sant des flammes, et tout brûlant. Le commencement du fléau dans le pays, fut terrible au peuple, et bientôt il devait, en se précipitant, s'achever pour lui en douleur, dans la personne de son prince bien-aimé. XXXIII XXXIII Thâ se gaest on-gan glédû spîwan, 4621) beorht hofu baernan ; bryne-leôma stôd eldum on andan ; no th'aerl âht cwices. Alors l'étranger se prit à vomir des flammes, et h brûler les claires demeures. 4004. Jiui»£e : 0 se lalha ». 4(>09. Kemblo et Thorpe : « leng ». 338 111 f.W I I.I lâth [yfl (loga lee fan w ol le and bronde ; - ; beorges ge-truwode 4O40 wiges and wealles, hi seo wén ge-leah. Tha \va3S Bio-wulfe broga ge-cy[th]ed sniide to sôthe, thaet his sylfes him, bolda sélest, brvne-wylmû mealt, ! ' gif-stul Geâta ; thaet tha god an wses 46 5 o hreow [o]n hrethre, hyge-sorga mœst ; wénde [s |e wisa thaet hë wealdende, ofer ealde [riht, f écean dryhtne bitre ge-bulge; [bjreost innan weôll theostru ge-thoncum, swa hi ge-th5rwe ne wœs. Les flammée terriflaienl les hom- mes, et lr serpent maudit, en volant à Iravi'rs les airs, n'en laissait poinl de \ i vaut . Les hosti- lités du dragon étaienl très mani- festes, ainsi que la perfidie du monstre aux couleurs variées, et ton sa rail combien ce fléau (Je guerre haïssait et persécutait le peuple des Gêats: A son trésor il retourna, à son antre secret; avant l'aube. Il avait investi Its habi- tants du pays, de feu, de flammes ; il les avait frappés de foudres. // avait foi en sa montagne, en sa fureur guerrière, en sa citadelle : mais l'espoir -lui mentait. Fuis cette terrible nouvelle, à là vérité, fut annoncée en hâte à Béowulf : que son propre palais, le meilleur des édifices, avait été détruit sous des vagues de feu } — le trône et les trésors des Geats ! Ce fut pour le bon prince à /'âme ardente, la plus sensible des pei- nes : le roi pensa qu'il avait gra- vement offensé le Tout-Puissant, le Seigneur éternel, en violant l'ancienne loi : son cœur était empli de sombres pensées, comme jamais il ne lui était ainsi advenu. Le gardien de flammes, qui veil- lait sur /'antre, avait entièrement détruit par le feu, . . . . . 4645. Wiilcker : « him »; Conybeare, Kemble : « ham », HKOW I LF 839 .\(W)o Heefde fig draca leôda feeten, ëalojûd utan, eorth-weard thone, gledD for-grunden : ; . hi th.i's gi'ith-kyning, Wedera thiôden, wraece leornode. Iléht hï thé eê wrcean wigendra hleô 4670 eall (renne, eorla dry h ten, wig-bord wreeWfc : wis se hë gear we [fol. 182 a.] thaet hT holt-wudu heflpan] ne meahte, lind withlïge ; sceôlde thend daga • fetheling a?r-gôd ende [ge]-bidan 4680 worulde lifes, and se wyrm somod, theâh the hord-welan heoldelanfge ]* Ofer-hogode thà hringa fengel thaet hf1 thone wïd-fïogan weorode ge-sohte, sïdan herge, ik') hë hï thâ sœcce on-dred ; 4690 né him thees wyrm es wig for wiht dyde, la consistance e\ du peuple, et de l'île dans son étendue. De cela, le roi de la guerre, le prince des Westerns, lui fil éprouver le châtiment. Alors l'espoir des comtes, ordonna qu'on lui forgeât un bouclier ciselé, tout de fer : il savait bien, en effet, qu'un bouclier de bois n'eût pu le protéger : le bois de tilleul étant opposé à la 11 am me. Lui, le prince à la bonté éprou- vée, était condamné à vivre la fin des vains jours de la vie du monde : et avec lui, le dragon, quoique/ eut longtemps possédé les trésors amoncelés. Le prince d°s anneaux fut trop orgueilleux pour aller trouver le monstre qui vole au loin, avec une troupe et une suite nombreuse. ... 4675. Le manuscrit manque au coin du feuillet. 4677. Kemble : « laen-daga ». 4684. Quand Frdtho, fils d'Hadding, va combattre le dragon, il est sans compagnons. Saxo, livre II : « Solitarius in insulam trajicit, ne comitatior belluam adoriretur, quam A.thletas aggredi moris f'uernt ». 540 IIEoWliLF eafotli and ellen ; for thon hë œr Cela nearo-néthende nîtha ge-dfg de], hilde-hlemma, syththan hê Hrôth-gàr[es] , sigor-eâdig secg, sele fa'lsodè, 4700 and set gfùthe] for-grâp Grendeles msegû lâthan cynnes : no thyet latest w 4755. Kemble : « sohton ». o!42 ItKOWl IF 4760 sfie <\\ àinga thâra the in Swio-nVe sine*' brytnade, mâerne theôden : loi. 183 a. hi thael tô mearce wearth : hé thaèr or-feorme feorh-wunde Meat, sweor des swen gum, sunu Hyge-laces, .:' and [himt eft gé-wàt 4770 Ongeh-thiôes beam hâ[-mes] ni('>san, syththan Heardrëd lœg ; let thone brego-stôl Biô-wulf healdan, Geétû wealdan ;# thaet wœs gôd cyning. XXXIV SO tlues leod-hryres lean ge-rnunde uferan dôgrû, 4780 Ead gilse wearth feâ-sçeaftû freônd ; C'était, défâ, pour lieu 11I1 i's innan full wraetta and wïra ; weard un-hiôre, gearo guth-freca, gold -math mas heuld, eald under eorthan : naes thaet ythe ceap to ge-gangenne gumena senigu. Ge-saet thâ on nœsse 483o nith-heard cyning, thenden haelo â-beâd heorth-ge-neâtû, goId-[w]ine Geàta, him wœs geomor sefa, waefre and wsel-Ms, wyrd un-ge-mete neâh, se thone gomelan grétan sceolde, sécean sâwle-hord, 4840 sundur ge-daelan I if with lice ; nô thon lange wœes feorh sethelinffes fla3sce be-wunden . Biô-wulf mathelade beam Ecg-theôwes : fela ic on-giogothe guth-raesa ge-nœs, ôr-leg-hwila ; 4850 ic thaet eall ge-inon : il allait ainsi contre son gré, quand il aperçut une caverne, creusée sous la terre, près du flot de l'océan, — et contre laquelle se brisaient les vagues. L'antre, à l'intérieur, était plein d'ornements en relief et de fils (d'or). Un gardien sauvage, prêt à la guerre, et féroce, (vivant) depuis longtemps sous la terre, veillait sur Cor fabuleux, qu'il n'était aisé pour aucun homme, d'obtenir. Donc, le roi dur à la guerre, s'as- sit sur le promontoire, cependant qu'il faisait, lui, le prince des Geats, — ses adieux aux compa- gnons de son palais. Triste était son Ame indécise, mais prête à la la mort : le Destin le touchait presque, prompt à accueillir le vieux guerrier ; à ravir le trésor de son âme ; à séparer sans retour, la vie de son corps. Et la vie du noble héros ne devait plus être longtemps emprisonnée dans sa chair. Beôwulf, le fils d'Ecgtheow. parla : « J'ai dans ma jeunesse, traversé bien des assauts de guerre, et vécu plus dune heure de bataille ! « Je me souviens de tout cela ! J'avais sept ans, quand le prince des trésors, le seigneur ami des peuples me prit à mon père. . . 4837. Wùlcker : « seo ». IŒOWULF 545 lc waes syfan-wintre [fol. 184 a.] tliâ mecsiofca bal]dor, freâ-wine folca, set minCi faîdferej ge-nam ; heôld mêc and haefde Hrethel cyn[ing], geaf mo sine and symbel, sibbe ge-mund[e] ; nœs ic hi to life 4860 lâthra 6-wihte, beorn [in] burgu, thon" his bearna hwyle, Here-be[ald], and Hœth-cyn, olhthe Hyge-lâc mine. Wses thâm yldestan un-ge-défe-lice, mœges deedu,, morthor-bed strëd, syththan hyne Hœth-cyn 4870 of horn-bogan, his freâ-wine, flâne ge-swencte, miste mercelses, and his maeg o[f]-scét, brôthôr ôtherne, blôdigan gare ; thaet w[aes] feoh-leâs ge- [feoht, fyrenû ge-syngath : Hreth[el] hyge-méthe. 4880 Sceôlde hwa3thre swâ theâh aetheling un-wrecen ealdres linnan, swâ bith geômor-lic gomelû ceorle Le roi Hrethrel me nourrit et nVéleva, nie donnant le trésor et le festin, et se souvenant de notre parenté. Dans la vie du palais, je n'étais pas moins cher au guerrier que Tun de ses enfants: Herebeald et Haethcyn. et mon cher Hygelac. Pour l'aîné, par la faute de son frère, il fut prématurément étendu sur la couche de la mort, quand Haethcyn, son allié et ami, l'eût tué dune flèche, tirée à fare de corne ! H manqua son but, et il atteignit son parent, — car ils étaient frères entre eux, — d'un trait sanglant, décoché de loin. C'était là un crime odieusement perpétré, et que l'argent ne pou- vait racheter. Hrethrel fut abattu par la dou- leur. Néanmoins le noble enfant, sans vengeance, dut quitter la vie : car il est si triste pour un vieil- lard, d'endurer que son jeune fils se balance à un gibet ! . . . . 4868. )> morthor-bed stred ». Cf. Cod. Verc. I, 2184 sty red » . « Mid bed d 35 546 iti «>\\i LP ti'i ge bidanne iliac! his byre ride giông on galgan : thon hë gyd wrece, aarigne sang, 4890 thon his su nu hangath href ne to hrôre, and hé hï helpan ne mœg, raid and in-frod âenige ge-fremman : synable bith ge-myndgad morna ge-hwylce [eafor]an ellor-sith : [fol. 184 1». J ôthres ne gymeth tô i;e-bidanne 4900 burgu in in nan yrfe-weardas, tii on se an hafath thurh deâthes nyd daxla ge-fondad : ge-syhth sorh-cearig on bis suna bure win-sele wéstne, wind-ge-reste. reotebe-rofene : 4910 îidend swefatb ïtonc il ha faut seulement chanter un triste chant, pend a ni que ion Q)s esi livré en pâture aux corbeaux, et que lui-même, vieux et infirme, ne peut lui venir en aide ! Sans cesse, chaque matin lui rappelle la mort de ta postérité. // se soucie peu de l'espoir d'attendre, du haut de ses tours, un autre héritier, quand le premier, déjà, a su hi l'épreuve de la vie, et l'étreinte subite de la mort ? Soucieux et se lamentant, il voit dans les demeures de son fils, la salle du vin déserte : le vent seul /'habite; seuls, ses bruits y reten- tissent : 4891. A « hrore », dans le manuscrit, un « tli » a été ajouté, de sorte que ce mot y est ainsi écrit : « hrothre » . On doit lire ici, « hrothre ». Il n'y a pas en anglo-saxon de substantif « hror ». Le sens général commande « hrother », bienfait. Cf. v. 4338 de « Beowulf ». Gaedm. 62 : « to hleo and to hrother ». Cod. Ex. 25. Cod. Verc. 1,225. 1437. 4892. Kemble : « helpe ». 4901. Thorpe : « yrfe-weardes ». 4908. Thorpe : « ge-raeste ». 4910. « ridend », est ici l'équivalent de l'allemand du xne siècle, « ritter » BKOWIILF 541 fueleth in liothnian ; nis thaer h(\!ij>a ii vwég, gomen in geardu, swvlco I liner \i\ w aron. XXXV Ge wfteth thon on sealman, sorh-leôth gaeleth an avfter and : thiîhte him eall to ru wongas and wfc-stede, 4920 Swa Wedra helm a'fter Here-bealcle heortan sorge weatlende vneg, wihte ne meahte on thâm feorh-bonan fâeghthe ge-bétan ; no thy 8BF he thone heatho- rinc hatian ne meahte, latho m dœdô, 40 3o theah hi leôf ne wnes. He tha mid Ulcere sorhge the hT sio sar be- lamp, g5 -dream of-geaf, Godes leoht ge-ceâs ; eaferû lœfde, (swâ déth eàdig mon) lond and leod-byrig, . . . les guerriers et les comtes y dorment à jamais, dans les ténèbres- En ces demeures, comme autrefois, ne résonnent plus ni les échos de joie, ni le son de la harpe. XXXV En ces temps, il se prit à chanter, à chanter des lais de tristesse, Pun après l'autre. Toute chose lui semblait trop vaste : et les plaines désertes i et le palais abandonné! Ainsi le chef des Westerns portait en son cœur, des larmes de douleur pour llere- beald : et toujours, il ne pouvait se venger du crime, sur le meur- trier : et quoiqu'il s en fît un reproche, il était également inca- pable de se déterminer à haïr le guerrier chargé de ce forfait. Donc, dans la tristesse, depuis que cette douleur l'avait accablé, il renonça à la joie du monde, et choisit la lumière de Dieu. // laissa à ses descendants, ainsi que le fait un homme riche, ses terres et sa métropole^ quand il quitta la vie (eques, caballero, unczvs). Et le mot usuel, pour désigner un chevalier, était, sous les premiers rois normands, « riderez. 4(J2tJ. keniule : « faéhthe». 1934 . Kemble : « sorge ». 4932. Thorpe : « (ha ». 548 BEOWl IF thé hë of life, ge-wât. Thâ [wœs] synn and sacu [fol. 185 a. 4940 Sweôna and (ieâla, ofer w id ivjeter wroht ge-maene, here-nith heard[ra |, syththan Ilrêthel swealt ; oththc liï Ongen-theowes eaferan waeran fro me fyrd-hwate freode ne woldon ofer heafo healdan, 4q3o ac ymb Hreosna-beorh eatoflne] in-wit-scear oft ge-fremedon : thaet infaeg] wine mine ge wraecan fcohtheand firene, s wâ hit ge-frœge wœs, theâh the other his ealdre ge-bohte, heardan ceâpe ; 4960 Haeth-cynne wearth, Geâta dry ht ne giith on saeg[e] : thâ ic on morgne ge-freegn mfieg 6th erne billes ecgù . . . 11 y avait alors un conllil entre les Suédois et les Geats, sur le vaste océan, des dissensions communes, et des dispositions hostiles chez les guerriers, après iju'llrethel fût mort; jusque-là, déjà, les fils d'Ongentheow, braves et fiers à la guerre, n'avaient pas voulu maintenir la paix sur la mer, mais souvent autour d'Hreos- nabeorh, Us préparaient de terri- bles embûches. Un mien compa- gnon pourrait raconter les crimes et les offenses, tels qu'ils ont été connus de tous, et de quelle ma- nière ils ont été vengés chèrement, au prix de la vie des coupables ! Encore pour Haethcyn, le chef des Geats, la guerre fut-elle fatale. Là, au matin, comme je l'appris, l'un des frères vengea / autre sur le meurtrier, à la pointe du glaive, quand Ongentheow se rencontra avec Eofor ; son casque de com- bat céda, et le vieux Scylfîng tomba évanoui : il se rappelait bien et la force de sa main, et ses exploits, mais il ne para pas le fatal élan du glaive on bonan staelan thaer Ongen-theo Eofores niosath ; 4946. Kemble : « waeroti ». 4951. Kemble : « atolne ». 4951. Le manuscrit porle deux fois « ge » par incorrection : « ge ge- fremedon ». 4908. Grein : « niosade ». BEOWTLK 549 giitli-helm tô-glâd ; 4070 gomela Scylfing lire a s blâc, hond ge-munde fœhtho ge-nôge, feorh-sweng ne of-teâh : ic hl tha math mas the hê më seal de geald set gûthe, swâ më gifethe wœs, leôlitan sweorde ; 4080 hê më lond for-geaf, eard éthel-wy[n] : naes him aenig thearf thaet hë tô Gifthy, oththe tô Gâr-denu, oththe in Swio-rice, sécean thurfe [wyrs]an wïg-frecan, [fol. 185 b.] weorthe ge-cypa[n]. [Swylce] ic hï on fethan 4990 be-foran wolde, âna on orde, and swâ tô aldre sceall sœcce fremman, thenden this sweord tôlath thaet mec aer and sith oft ge-Iœste, syththan ic for dûgethû daeg-hrefne wearth tô hand-bonan 5ooo Hûga [ce]mpan : nalles hê thâ frœtwe Frës-cyning[el, J'ai payé avec mes armes promptes à la guerre, comme il me fut donné (de le faire), les trésors dont il me fit présent. Il (Hrethel) me donna, en effet, des champs, un terri- toire, et la joie de posséder un patrimoine : point n'était besoin pour lui de recherche à prix d'or, de moindres guerriers, parmi les Gifthas, ou les Gardenes, ou dans Swiorice. Ainsi, à la bataille, je le devançais, toujours seul, dans la mêlée, et ainsi le ferai-/e, de toute rua vie, aussi longtemps que durera ce glaive qui, récem- ment, et en des temps lointains, m'a souvent servi : quand par ma bravoure, je tuai de mes mains le corbeau du jour, Hugh, le guerrier : il ne put nullement apporter le trésor, /'ornement pectoral au roi des Frisons, mais lui, gardien de /'étendard, fut renversé dans la lutte : . . . . 4969. Cf. Cod. Verc I, 250 : « niht-helm to-glad ». 4971. Grein ajoute au manuscrit : « [heoro-]blac »r 499Kf Kemble ; « daeg-hroefne » , :>;>() BEOWULF brcnst -worthunge bringan môste, ac in cempan ge-erong rumbles hvrdc, tetheling on elne. Né wii's ecg bona, ac In hilde grâp 5oio heortan wylmas, bân-hûs ge-bnec. Nii sceall billes ecg, bond and heard sweord, ymb hord wigaûi. Beô-wulf mathelode beôt-wordiï sprœc nïehstan sithe : ic ge-néthde fela gutha on geôgothe, 5o2b gyt ic wylle, frod folces weard, fachthe sécan mœrthû freminan, gif mec se mân-sceatha of eorth-sele ut ge-séceth. Ge-grëtte tha gumena ge-hwylcne, hwate helm-berend, 5o3o hindeman sithe, swaese-ge- sîthas Nolde ic sweord beran, waepen to wyrme, gif ic wiste hu [fol. 186 a. with tham ag-kecean elles meahte 5005. Kenible : « in compe »> r>009. Thorpe : « Ic him ». mon glaive ne le lit point périr, mais mon (''Ireinte lui brisa le cœur, et la carcasse. Maintenant aussi, la pointe du glaive, la m;iin et le dur acier vont guerroyer pour le trésor ! » Beôwulf s'àd ressaut à eux, leur parla pour la dernière fois, en termes menaçants : « —J'ai risqué ma vie en bien des batailles, dans ma jeunesse, et encore le ferai-je : pasteur âgé de mon peuple, je perpétrerai le massacre ; j'accom- plirai l'œuvre de gloire, si l'inique fléau me vient chercher hors de sa caverne ! » Alors, il fit ses adieux à chacun des hommes, lui (Beôwulf) qui portait hardiment le casque ; il salua ses chers com- pagnons, pour la dernière fois : « — Je ne prendrai (dit il) ni glaive, ni toute autre arme contre le dragon, si je savais que je pusse serrer étroitement le mau- dit, comme je le fis autrefois, de Grendel ; mais je gage que ce combattant de feu est brûlant, féroce, et empoisonné : . . . . 5023. KembLe et Bugge : « maertho ». «B0\< MF 551 gylpe with-gripan swé ic giô with Grendle dyde ; 5040 at if thaer 1 1 0 a 1 1 1 u 1 * \ ivs hâte S \\ (MIC, 0 retfoes .nid hâttres ; for-thon ic më on hafu bord and byrnan : nelle ic beorges weard ofer-fleon fûtes I rem ac nnc see all woorthan aêt wealle swâ nnc wyrd ge-teoth, 5o5o metod manna ge-lnwes : ic eom on mode from thaet ic with thone giïth- flogan gylp\>f~er -sitte; ge-bide gë on beorge byrnû werede, secgas on searwu, hweether sél maege a^fF va^l-raese wunde ge-dygan, 5o6o uncer twéga. Nis thœteower sith, né ge-met-mannes, ne fne] mïn ânes, wat hê with âg-lœcean c'est pon r- quoi je porte sur moi le bouclier, et la cotte de mailles ! « Je ne rec nierai point d'un senl pas, dormit le gardien de la mon- tagne ; mais en présence de l'obstacle, Dieu, la Providence de tout homme, nous sera en aide ! J'ai l'orgueilleux dessein d'attein- dre à la gloire, en combattant contre le monstre, brave et ailé. Te nez- vous sur la montagne, guerriers, couverts de vos cottes et de vos armures, et v>oyez lequel des deux combattants, doit se relever de sa blessure, après la mêlée 5042. Heyne : « refîtes and-hâttres » . Il convient de lire : « affres ». L'allitération est sur « le », non sur « hafu ». 5046. Ce vers est incomplet au point de vue rythmique. ËttmÙll'èr ctGreih proposent : « [feo/td] oferfleon » ; Heyne : « feond Unhyre ». 5047. Kemble : « tremmum ». 5060. Kemble : <« twegra ». 5064. La plupart des éditeurs et Kemble : « thaef », nu lieu de ti ivat >k o52 BKOWULF eofotho da±Ie, eorl-8cype efne : ic mid el ne sceall goldge-gangan, nth the gùth nimeth, 5070 feorh-bealu frëcne, freân eowerne. A'-râs thâ bï ronde rôf ôretta, heard under helme, hioro-sercean ba?r under stân-cleofu ; strengo ge-truwode ânes mannes ; ne bith swylc earges sith. 3o8o Ge-seah thâ be wealle (se the worna fela, [fol. i86 b.] gû-cystù gôd, gûtha ge-dïgde, hilde-hlemma thon hnitan fêthan), stôdan stân-bôgan, streâ ût thonan brecan of beorge ; wses thœre burnan wœlm 3090 heatho-fyrû hat, ne meahte horde neâh un-byrnende, âenige hwile deôp ge-dygan, for dracan lëge. . • .Ce n'est point là une entre- prise pour vous, ni pour tout autre homme, excepté moi seul, — d'aller faire effort contre le mau- dit, et ^/'accomplir la prouesse héroïque. Par mon courage, j'ob- tiendrai /'or, ou la guerre qui ravage la vie, vous ravira sans merci, votre seigneur ! » Alors le guerrier fameux, au bouclier redoutable, se leva, le casque bien fixé et vêtu de la cotte de mailles, il s'avançait sous les cavités de la falaise : il avait foi en sa seule force : et une telle entreprise ne sied point au lâche ! Lui, brave et magnifique, qui dans plus d'une guerre avait eu le succès, — dans le tumulte des ba- tailles, quand se heurtaient les troupes, — Beowulf, aperçut du haut des pierres sur lesquelles il était monté, un torrent qui se pré- cipitait des flancs de la montagne : les flots en étaient brûlants, comme la flamme de guerre! Le héros ne put réussir à descendre près du trésor, même un instant, sans être arrêté par la cuisson du feu du dragon 5065. Kemble : « earfotke». 5085. Kemble : « hnitomn. 5086. Kemble : « stodon ». La plupart des éditeurs : « sto[n~\dan ». 5092. Kemble : « un-birnende », 5094. Kemble : « f/edîgan ». BEOWULF 553 Lêt thi of breôstû, (ha he" ge-bolgcn was. Weder-Geâta leôd word ût fa ran : bioo stearc-heort styrmde, stefn in be-côm heatho-torht hlynnan under hârne stân : hete waes on-hrêred, hord-weard on-cnïow mannes reorde ; na?s thaer m ara fyrst freôde tô friclan, frô aerest cwôm 5 1 io orath âg-laeeean ût of stâne, hât hilde-swât : hriise dynede, biorn under beorge bord-rand on swâf with thâm gryre-gieste Geâta drybten. Thé wœs hring-bogan heorte ge-fysed 5 120 sœcce tô séceanne : sweord œr ge-braed gôd guth-cyning, gomele lâfe, ecgû un-gleâw : seg-hwœthrû waes bealo-bycgendra [brô]ga frâ othru : [fol. 187 a. stlth-mùd ge-st(3d with steâpne rond 5i3o winia bealdor ; thâ se wyrm ge-beâh . . . Ace moment, le chef des Weder-Geats, dans sa colère, laissa déborder ses paroles : un violent orage grondait en son oenr vaillant. Sa voix sortit en accents guerriers, et résonna sous /'Apre rocher : la haine fut excitée. Le gardien du trésor reconnut la voix de l'homme : il n'y avait plus longtemps de paix, pour le guerrier ! D'abord s'éleva des pierres, /'haleine du monstre, chaude et sanglante ; la terre gronda ; le héros, le seigneur des Geats, se mit en garde, à /'abri du bouclier, contre le féroce étranger. En cet instant, le cœur du dragon à la croupe annelée, fut prêt à combattre, et le brave roi de guerre avait déjà brandi son glaive, l'antique legs', au dur tranchant. Dans leur pensée sau- vage, ils éprouvaient de la terreur, l'un de /'autre. Le prince des féaux se tenait inébranlable, cou- vert par son large bouclier. £124. Busse : nuns fâir », :>:iï BKOWl Ll snûde t<'t somne hë on searwum bâd : ge-wât thâ b y nie n de ge-bogeu scrftha a tô g-scipe scyndan; m -y Id welge-bearg li'f] «ind lice laessan hwile 5140 meerû theôdne thonnfe) lii.s mynesohte, thaer hë thy fyrste, form an dôgore, wealdan mùste, swa him wyrd ne ge-scràf hreth œt hilde. Hond û[p] â-brœd Geâta dry h ten, gryre-fâhne slo[h] 5i5o incge lâfe, thaet siô ecg ge-wâc brun on bane, bât un-swîthor, thoïi his thiôd-cyning thearffe] hœfde, bysigû ge-baeded. Thâ wœs beorges weard œfter heathu-swenge on hreôum mode, 5 160 wearp wâel-fyre wide sprungon hilde-leoman : hrêth sigora ne gealp gold-wine Geâta, gûth-bill ge-swfic nacod œt nithe Mais le serpenl se replia rapide- ment sur lui-même, et il attendit, en embuscade : alors il s'avança, brûlant, el déroulanl ses anneaux, pour chercher la bataille. Certes, le bouclier protégeait bien et la vie, et le corps du prince fameux, pendant la durée du combat qu'il espérait court, en ce premier jour où il devait forcer la victoire : mais le destin, pour lui, n'en ordonna pas ainsi. Le seigneur des Geats leva la main, et frappa le monstre aux effroyables cou- leurs, avec le glaive, /elegs d'Ing, de sorte qui\ en faussa la pointe, qui se brunit à la brûlure de fos. L'acier pénétra avec moins de force que le puissant roi, las de fatigues, ne l'avait espéré. Donc le gardien de la montagne fut plein de fureur de ce coup guer- rier : il vomit de funestes flam- mes : il fit rayonner au loin, les feux de la guerre. 5136. Heyne adopte ici la correction de Mùllenhoff : « scrithàn to gescife scyndan », « se montrant, avançant ». 5150. Thorpe : « Tncges ». Cf. Ing, roi des Danois du Sud. ltloWULF 555 swâ h\ te m'» sceolde ire ii œr-gôd, in»1 wfles thaet éthe sfth.) 5 1 70 thaët se meera maga Ecg-themves grund-wong thone of-gyfan wolde, sceôlde willan Nvic card i an elles-hwergeto ; swâ sceal fieg-hwylc mon [Vol. 187 b.] à-laetan Ueen-dagfasj. Naes tha long to thon 5 1 80 thaet tha âg lrecean hy eft ge-métton ; hyrte hyne hord-weard, hrether aethme weôll niwan stefne ; nearo "thrlôwode fyre be-fongen se the œr folce weôld : nealles him on hêape heand-ge-steallan, 5 190 Bethel in ga beam, ymbe-ge-stodon, hilde-cystu ; ac hy on holt bugon ealdre burgan : hiora in ânû weôll sefa with sorgù ; sibb aefre ne mœg wiht on-wendan thâ the wel tenceth. Le prince des (jieats ne s'enor- gueillil pas d'une victoire glo- rieuse : /'arme trompa son attente — impuissante au combat — comme n'eiU pas dû être un acier d'aussi vieille trempe. Ce n'était point là une entreprise facile, de sorte que\e fils illustre d'Ecgtheow, devait perdre le terrain, et aller habiter en un autre monde, de même que chacun doit quitter les tristes jours de cette vie ! Les com - battants acharnés furent encore et bientôt, près l'un de l'autre : le gardien du trésor résistait, la poi- trine brûlant des feux de son haleine, et il redoubla de cla- meurs. Beowulf qui, auparavant, avait régné sur le peuple, souf- frit cruellement, enveloppé de flammes. Ses compagnons prochains, les fils des nobles, ne vinrent nulle- ment, braves et magnifiques, se serrer en phalange, autour de lui : mais ils s'enfuirent vers la forêt, pour sauver leurs vies ! Cependant, le cœur de l'un d'eux était rempli de douleur : pour l'homme aux loyales pensées, rien ne peut jamais l'affranchir des devoirs de l'amitié ! 5167. Kemble : « hit ». 5173. Kemble : « ofgifan ». 5174. ttieger : ofer willan » ; Grein : « wijrmes willan ». 5189. La plupart des éditeurs : « hand ». M\(\ IlKOW I II WW I. XXXVI 5 200 Wig- 1 à f \va\s 1 1 distri- buait les anneaux, que nous le paierions en retour, de nos armes, de nos casques et de nos durs glaives, s'il se trouvait, comme à présent, réduit à quelque extré- mité ! « Quand, de son propre mouve- ment, il nous choisit de sa suite, pour cette expédition, il nous rappela notre bon renom, et me donna ces trésors ; il ajouta qu'il nous tenait pour de bons guer- riers, portant hardiment le cas- que ; et cependant, notre seigneur, le pasteur du peuple, a pensé à achever cette prouesse, seul, loin de nous, parce que de tous les hommes, il a conquis le plus de gloire, et accompli les exploits les plus follement héroïques ! . . . enses theutonici, galeœ. armillœquê nitentes, loricœ talo immisce, quas contulit olim Rolvo suis, memores acuant in prœlia mentes. Res petit, et par est, quœcumque per otia summa nacti pace sumus, belli ditione mereri. ». (Saxo, lib. II, p. 83). 5263. Kemblc : « fhegon». 5268 etsuiv. Cf. Tacite, Germania, XIV : « Les guerriers viennent solli- citer les libéralités de leur prince,... quand leur lance est victorieuse, et tachée de sang, ». 5274. Kemble : « sith-faete » 5286. Zupitza : « fortkau ». HEOWl LF 559 daeda dol-licra : mi is se daeg cumen ?2()o thaet Tire man-dry liten meegenes be-hôfath god i a gutli rinca : wiitun gangan to helpan hild-fruman, thenden hit sy gled-egesa grim. God wat on mec thaet mi" is micle leofre thaet minne lic-haman 53oo mid minne gold-gyfan g lêd fa? t h mie : ne thynceth mê genrysoe thaet wë rondas heren eft tôearde, nemme wë âer maegèn fane ge-fyllan, feorh ealgian i fol. 197 a. Wedra theodnes. le wàt gear [ë] 53 1 <> tliaet meron eald ge-wyrht, thaet he ana scyle Gë[àta] dûguthe gnorn thrôwian, ge-sigan aetsaecce : ûrû sceal sweord and helm, hyrne and byrdu scrud, ^beôn] ge-msene. . . . Mainte- nant, le jour est venu, où notre cher seigneur réclame nos forces, et de bons guerriers : Allons ! Allons vers lui : aidons notre chef, toute cuisante et terrible que soit la morsure du feu ! Pour moi, Dieu sait que je serais même heureux, que la flamme enve- loppât mon corps, avec celui du héros qui m'a donné l'or ! « Il me para ft honteux que nous ramenions au pays, nos boucliers, sans avoir d'abord terrassé ^en- nemi, et défendu les jours du prince des Westerns. Je sais assez que ce n'était pas /'usage autre- fois, que lui seul, sans le secours des Geats, dût souffrir en détresse, et tomber dans la lutte ! Aussi, à nous deux seront communs glaive, casque, cotte, et lourde armure ! » Alors, il traversa les tourbillons de la fumée fatale, et porta son casque de guerre à /'aide de son seigneur. . • • • • • . • 5300. Kemhle : « minum ». 5301. Zupiiza : u faethmie » ; Wiilcker : « faethmiae ». 5302. Kemble : « gerisene ». 5310. Kemble : « ge-rith ». .>:U5. Zupil/îi el Kemble : « urum-sceat » . 5317. Cf. v. 3504. Anal. 20, 130. Cod. Ex. 26 (Fornal. Sôg. I, 221) « bona skal ykkr bathum ». 560 BKOWLLF Wôd thé thurli thone wœl- l'raec, vis-h'ea folan baer 5320 freân on fultû ; feâ worda c[waeth] : leôfa Biô-wulf best eall tela swâ Dj ii on g[eô]guth-fëore geara ge-twaede, thaet thii ne â-laete be thé lifigendû dômge-dreosan : scealt nu dâedû rôf, 533o œtheling an-hydig, ealle mœgene feorh ealgian, ic thé ful-laestu . /ftfter thâm wordù wyrm yrre cwôra, âtol in-wit-g[aest], ôthre sitfee, fyr-wylmû fâh, fionda niô[san], 5340 lâthra manna : lig-ythù for-born bord w[ith] rond, byrne ne meahte geôngû gâr-wigan geôce ge-fremman ; ac se maga geônga undfer] his maeges scyld elne ge-eôde, thâ hisâgen [wœs] . . . . // dit quelques paroles : « — Cher Beowulf, accomplis bien tout ce qu'en tes jeunes années tu promettais, déjà : que tu ne souffrirais point, tant que durerait ta vie, que la justice fût vaincue ! « Aujourd'hui, toi qu'ont rendu fameux tes hauts faits, tu vas, noble à l'âme droite, défendre ta vie de toutes tes forces : je t'assis- terai ! » Après ces paroles, le serpent vint furieux, plein de cruelles embûches, tout enveloppé de vagues ignées, pour se ren- contrer une seconde fois avec ses ennemis, les hommes qu'il haïs- sait. Sous un flot de feu, il con- suma le bouclier par les bords. La cotte ne fut d'aucun secours au jeune guerrier, mais hardiment, il vint s'abriter sous le bouclier de son seigneur, puisque le sien avait été réduit en cendres par les flammes 5318. Kemble : « réc ». 5325. Kemble : « ge-cwaede ». 5341. Kemble : « for-barn ». 5342. Kemble : « ronde». HKOWULF 561 535o gledù for-grunden. Thâ-gën gùth-cyaing meertha] ge-munde, msegen-strengo, slôh hilde-bille [thaet] hyt on heafolan stôd nithe ge-nyded, Naegling for-baerst, ge-swâc set sœcce sweord Bio-wulfes 536o Gomol and grâeg-mâel. In thaet gifethe ne waes [fol. 197 b.] [thaet] hï irenna ecge mi h ton helpan aet hilde; wees siô hond to strong se the mêca ge-h'wane, mine ge-fraege, swenge ofer-sôhte thon hë tô saecce bser 5 3 70 waepen wundû heard ; nees him wihte thé sél. Thâ waes theod-sceatha thriddan sithe, frëcne fyr-draca, fâehtha ge-myndig ; raesde on thone rôfan thâ hï rû â-geald, hât and heatho-grim A son tour, le roi de guerre se souvint de sa renommée, de sa force puissante : il frappa de son glaive qui, balancé avec fureur, se tint, menaçant, sur la tête du dragon. L'acier de Nagling s'ébrécha : elle fit défaut à Beôwulf, dans le combat, la vieille lame, aux taches de rouille ! 11 ne lui fut pas accordé de se servir efficacement du tranchant du glaive, à la bataille : comme je l'ai entendu rapporter, la main était trop forte, qui brandissait l'arme trempée dans les blessures : elle en faussait à chaque coup, la portée ; c'était, pour le héros, un désavantage. Encore te fléau re- doutable, le serpent furieux vomis- sant la flamme, fut-il prêt à /'attaque, une troisième fois : il s'élança sur le prince renommé : en cette rencontre, il lui rendit chèrement son coup 5357. Le nom du glaive de Beôwulf, rappelle celui de Theodoric, «Naglh- ringur », Wilk. Sag. XVI. 5362. Kemble : « irenne ». 5363. Kemble : « ecga ». 5367. Kemble : « ge-fraegn ». 5370. Wùlcker : « wundum »; Thorpe : « wundrum », — forme qui se retrouve, au vers 98 du « Wanderer » : «< wundrum heah ». 3G 562 BKOWTLK heals ealneymbe-fëng 538o biteran banû, hë ge-blôdegod wearth sâwul-driôre, swât ythu weôll. Brûlant et féroce, il lui saisit le col entier (Mitre ses grilles cruelles : il lui couvert du sang de vie, qui bouil- lonna comme le (lot. xxx vu XXXVII lluiic aet thearfe [gefraegn] theùd-cyninges and-longne eorl ellen cythan, craeft and cénthu, swâ him ge-cynde waes : 53go ne hédde hë thaes heafolan, ac siô hand ge-barn môdiges mannes, thaer hë his maegenes \ healpé ; thaet hë thone nith-gœst niothor-hwéne-slôh, secg on searwû, thaet thaet sweord ge-deâf fâh and faeted ; thaet thaé?t fyr on-gon 5400 swethrian syththan : thâ-gën sylf cyning ge-weold his ge-witte, wœl-seaxe ge-braed, biter and beadu-scearp thaet hë on byrnan wseg : for-wrât Wedra helm [fol. 189 a.] wyrm on middan feond ge-fyldan On raconte que le comte dans la lutte, fit preuve d'audace, de force, et de courage, en assistant son grand roi, comme c'était son devoir de le faire. Il n'avait point souci de se couvrir de son ar- mure, et la main du hardi guer- rier brûla, tandis qu'il secourait son allié, et qu'il frappait bas, l'étranger ennemi. Le jeune guer- rier armé, frappa de telle sorte qu'il plongea le glaive à la poi- gnée ciselée et massive ; après quoi, les flammes commencèrent à diminuer. A son tour, le roi retrouva ses esprits : il brandit son glaive fatal, cruel et tranchant à la guerre, et qu'î/ portait sur son armure 5393. Wùlcker : « maegenes » ; Kemble : « maeges » 5394. Kemble : « tha ». KEOWTI.F 563 ferh-ellen wraec, 5410 and In by ne tha bégen â-broten hœfdon sib aethelingas, 1 swylc sceolde secg wesan thegD set thearfe.) thaetthâ tlieod ne waes sithas sige-hwfle sylfes daedû worn lde]-ge-\veorces, thé siô wund on-gon 5420 the hï se eiorthj-draca a?r ge-worhte swelan and swellan : hr thaet sôna on-fand thaet hi on breostu bealo-nithj weoll, fit tor on inn an : thâ se aetheling giong thaet h<~ bï wealle wïs-hycgende 3430 ge s;et on sesse; seah on enta ge-weorc, hii thâ stân-bogan, stapulu faeste, éce eorth-reced innan healde. Hyne thâ mid banda beoro-drëôrigne th[eo]den mœrne, thegn un-ge-mete till, 5440 wine-dryht [en] his wastere ge-lafede, hilde-ssedne, Le fer des Westerns pénétra dans le dragon par le milieu (de son corps) : il punit le serpenl de son mortel courage; il terrassa l'ennemi : et tous deux, les féaux alliés avaient détruit le monstre! Ainsi devrait agir tout guerrier, dans une pareille extré- mité ! Ainsi, pour le prince, il y eut un moment de victoire dans son expédition, dans son entreprise humaine, conduite par ses propres moyens. Alors la blessure creusée auparavant dans sa chair, par le feu du serpent de terre, commença à le brûler, et à s'envenimer. Il découvrit bientôt qu'un mal inexo- rable, le poison, brûlait au fond de sa poitrine. Et le noble héros, l'esprit encore vivant, alla s'as- seoir sur une pierre, auprès des remparts : il contempla le travail des géants, admirant que la ca- verne séculaire pût reposer sur des arches de pierre, comme sur des piliers. Puis, le féal si bon, de sa main, baigna avec de l'eau, la plaie de son cher seigneur, de l'illustre prince, souillé de sang, las de la bataille, — et il lui ôta son casque. 541G. Kemble : « sithes sige-hicil » ; fîrein : « sithast sigehwila ». 5428. Kemble : « 6e». 5435. Heyne : « heoldon ». 564 m:o\\ i if and liis hé lm on-speôn . Biô-wulf mathelode, hr ofer I» eone spraec, wunde wœl-bleâte ; wisse I if' gearwe thaet he" daeg-hwila gedrogen haefde, 5450 eorthan wynfne] ; Hi a wœs eall sceacen dogor-ge-rimes, death un-ge-niete neâh : nii ic suna minû syllan wolde guth-ge-waedu, thaer më gifethe swfi âenig yrfe-weard [fol. 189 b.] œfter wurde, 5460 lice ge-lenge. ]c thâs leôde heôld fTftig wintra ; nées se folc-cyning ymbe-sitendra œnig thâra the mec gûth-winû [gjrétan dorste, egesan theôn : icon earde bad 5470 [mjeel-ge-sceafta, heold min tela, ne sohte searo-nilhas, ne mê swôr fêla ad a on unriht. le Unes ealles maeg feorh-hennu seoc, ge-feân habban, fort h â mê witan ne thearf Beôwulf parla, il dit ce qu'il savait de sa blessure, fatale el mortelle. Il n'ignorait pas, déjà, qu'il avait rempli ^espace de sa vie, et qu'il avait vécu las joies de la terre ; que tous ses jours étaient comblés, e/que la mort était toute prochaine. « — C'est maintenant qu'à mon fils je remettrais ces armes de guerre, si quelque des- cendant, sorti de mon sang, m'avait été donné i J'ai régné sur ce peuple, pendant cinquante années. 11 ny eut point de roi voisin qui ait osé me menacer de guerriers, ou qui m'ait fait trem- bler. Je me suis soumis dans mon royaume, à la destinée : j'ai bien gardé ce qu'elle me donna ; je n'ai point cherché d'injustes que- relles, et jamais, je ne me suis parjuré ! « Pour tous ces mérites, mou- rant de mes blessures, je puis avoir de la joie, puisque le Roi des hommes n'aura point à me repro- cher le meurtre de mes féaux, quand la vie se sera échappée de mon corps 5443. Le manuscrit au coin, est défectueux. BKOWULF 568 waldend fïra 3480 morthor-bealo mâga, thonne mm sceaceth Ilf of lice. Ni'i (lui lungre geong hord sceawian under hérne stân, Wig-lâf leôfa, dû se wyrm ligeth swefeth sâre wund, since be-reafod : 5490 biô nii on ôfoste thaet ic rer-welan, gold-aeht on-gite, gearo sceâwige swegie searo-gîmas, thaet ic thy séft msege aefter mâththû-welan [mi]n â-lœtan lïf and leôd-scipe thone ic longe heold. XXXVIII 55oo Thâ ic snûde ge-frœgn sunu Wih-stânes, œff word-cwydû, wundû dryhtne hyran heatho-siôcû, hring-net beran, brogdne beadu-sercean, under beorges href. Ge-seah thâ sige-hrëthig thâ hê bï sesse geông. 55 10 mago-thegn môdig, [fol. 190 a.] . . . . A présent, va-t-en sans larder, et contemple les trésors amoncelés sous la pierre sauvage, o mon cher Wiglaf, maintenant que le dragon gît, endormi par sa blessure, et que nous lui avons ravi le trésor ! Hâte-toi donc, afin que je puisse contempler les richesses infinies, /'or conquis, et que je voie, enfin, tes joyaux, les pierres variées. Ayant attaché mon regard sur ces beautés, je pourrai quitter la vie avec plus de dou- ceur, — et le peuple que j'ai long- temps guidé ! » XXXVIII Alors ai-je entendu dire que le fils de Wihstân, après ces paroles, obéit aussitôt à son seigneur mou- rant : lui-même blessé, il gagna, portant encore sa cotte, et son armure de guerre, la voûte de la montagne . 5483. Kemble : « gang ». 5509. Kemble : « be ». 566 mow i i.i màththû-sigla fealo gold glitmian grunde ge-tenge, wundur om wealle, and thaes wyrmes denn, ealdes ûht-flogan, orcas stondan fyrn-manna fa tu, feormend- lease, 5520 hyrstu be-hrôrene : thaer waes helm monig eald and ômig, earm-beaga fela searwû ge-sâeled : (sine eâthe maeg, gold on grfunde], gû-cynnes ge-hwone ofer-hïgian, hyde se the wylle : ) 553o swylce hë siomian ge-seah segn eall-gylden heah ofer horde, hond-wundra nicest, ge-locen leotho-crœftiï, of thâ leôman stôd thaet he thone grund-wong on-gitan meah[te], wraece giond wlitan. Naes thaes wyrmes thfaer] 5540 on-syn senig, ac hyneecg for-nâ. Thâ ic [on] hlœwe ge-frœgn bord reâfian, . . . .Glorieux de ta victoire, à l'endroit où il se rendit près des rochers, le brave féal aperçut une multitude de pierres serties, et l'or massif étincelanl sur h- sol ; des richesses pendantes aux mu- railles, et l'antre de /'antique dra- gon, qui volait au crépuscule. // di'couvrit rangés, des plats et ^/es- vaisselles des hommes d'autre- fois, abandonnés de leurs posses- seurs, et aux inscriptions effacées. 11 y avait là, maint casque vieux et rouillé; Une multitude de bra- celets adroitement liés les uns aux autres... [Les trésors et l'or, sur la terre, peuvent aisément rendre insensé tout être de la race des hommes : que celui qui le peut, les cache !] Il vit également, plus bas, sur ces richesses, une enseigne toute d'or, s'élevant, magnifique, sur le trésor : la plus étrange merveille que des hommes eussent forgée de leurs mains, et à l'aide d'in- cantations : de ce trésor partaient des rayons de lumière, de sorte qu'\\ put voir, et l'insondable pro- fondeur de /'antre, et l'étendue de cette place isolée 5511. Kemble ; « fela » : quelques éditeurs : « feola » 5528. Grein : « \hord] oferhigian » . 5535. Kemble : « leoma ». 5538. Thorpe : « ivraete ». BEOWULF 507 eald enta ge-weorc, ânne man nan ; hi on bearm hlod an bfman and discas, sylfes dome ; segn eâc ge-no~m], 555o beâcna beorhtost, bill aer-ge-scod, ecg waes iren eald-hlâf-ordes thâ thâra mat lima mund-bora wees longe hwile, lTg-egesan waeg liât ne for horde, hioro-weallende 556o middel-nihtum, othth be northre swealL [fol. 190 b.] A'r waes on ofoste, eft-sithes georn, frsetwu ge-fyrthred ; hyne fyrwet brœc, hwœther collen-ferth cwicne ge-mélte in thâ wong-stede, Wedra theôdén 55/0 ellen-siôcne, thaer hë hine âer for-let. Hê thâ mid thâ mâthmû maerne thiôden, dryhten sinne, driorigne fand, ealdresœt ende : hë hine eft on-gon wœ teres weorpan, H n'y avait là, plus de trace du dragon, que la pointe du glaive avail emporté. Puis, j'ai su que dans la caverne, un seul homme se chargea (de porter) le trésor, /'œuvre anti- que des géants, suspendant à sa poitrine, selon sa fantaisie, les coupes et les plats. // prit /'en- seigne, aussi, — le plus brillant des étendards ; des armes au cui- vre étincelant, à la pointe de fer, ayant appartenu a l ancien roi qui avait longtemps défendu par elles, les trésors. Dans le flam- boiement des torches, il avait cou- tume, à minuit, de contempler les richesses, et ainsi fit-il, jusqu'à ce qu'il connut la mort. //homme se hâtait, anxieux de son retour, avec les trésors dont il était chargé. La curiosité le pres- sait de savoir s'il trouverait le héros au cœur hardi, encore vivant sur la plaine, ou le prince des Westerns agonisant, à l'en- droit où il l'avait auparavant laissé. S avançant avec les trésors, il découvrit le prince fameux, son seigneur, souillé de sang, — au terme de sa vie •')"»:>. Hieger : « eald-hlaforde » . 5578. « weorpan », commande après lui, le datif, « waetere ». 568 BEOWULF oth thaet worries ord 558o breôst-hord thurh-braec ; gomel on giôgothe gold sceâwode : le thâra frœtwa, fretin elles thane wuldur-cyninge wordû [se]cge, ecu dryhtne, the ic her on starie ; thaes the fie] môste 5590 nii'nfi leodd aer swylt-daege swyle ge-[str]ynan ; nu ic on mâth ma hord minne be-bohte frode feorh-lege : fremmath ge-na leôda thearfe : ne mseg ic her leng-wesan hâtath heatho-maere 56oo hâelw ge-wyrcean, beorhtne aefter baele, aet brimes nosan ; se seel to ge-myndu miniT leodii heâh hlïfian on Hrones nassse; thaet hit sae-lithend syththan hâtan Biô-wulfes biorh, 56 10 thâ the Brentingas Il se prit de nou- veau, à le baigner d'eau, jusqu'à ce que le sens des paroles pénétrât au tréfonds son sein. (Beôwulf parla), les membres fatigués, et il regarda /'or : « — Je rends grâces en paroles au Dieu universel, au Koi de gloire, au Seigneur éternel, pour les trésors que je puis con- templer ici, longuement. « Je le remerice de ce ^w'avant ma mort, j'aie obtenu de tels avan- tages pour mes peuples. Aujour- d'hui, par prévoyance, j'ai conquis par ma mort, un monceau de tré- sors qui serviront encore aux besoins du royaume. Je puis ne pas demeurer plus longtemps, ici-bas ! Ordonne aux vétérans de la guerre de m'élever une tombe éclatante au sommet du bûcher funéraire, à la pointe du promontoire, qui s'élè- vera bien au-dessus d'Hronesnaes, comme un souvenir pour mon peu- ple, — et pour que les mariniers, par la suite, /'appellent le mau- solée de Beôwulf, quand les Bren- tings voguent au loin, sur les flots obscurs ! 5581. Thorpe : « giohthe ». Cf. God. Verc. 1, 136. 5594. La plupart des éditeurs : « mine » ; Kemble : « minum ». 5596. Thorpe, Grein, Heyne : « ge mi ». 5603. Kemble : « sceal ». BEOWULF 569 ofer flôda ge-nipu [fol. 191 a.] feorran dri'fath. Dyde hi of heal se hring gyldenne, thioden thrist-hydig thegne ge-sealde, geôndu gâr-wigan, gold- fâh ne helm, beâh and byrnan, 5620 héthyne brûcan well. Thii eart ende-lâf lisses cynnes, Waes mundinsa ; ealle wyrd for-speôf mine mâgas tu metod-sceafte, eorlas on elne; ic hï œfter sceal. Thœt wœs thâ gomelan 563o gingœste word, breôst-ge-hygdCi, âer hë bâel cure, hâte heatho-wylmas : hï of hwœthre ge-wât sâwol sécean sôth-frestra dôm. . . . . Le prince au cœur hardi, détacha de son cou, son collier d'or. (// le donna à son féal, au jeune guerrier), avec son casque à la couleur d'or, son anneau, et sa cotte : il lui ordonna de s'en bien servir : « — Tu es le dernier des- cendant de notre race, des Waég- mundings ! La Fatalité a pris dans la mort, tous mes fils, guerriers en pleine bravoure : je dois les suivre !» — Ce fut la dernière pa- role du vieux prince ; la dernière pensée de son âme, avant qu'on le portât sur le feu funéraire, sur les vagues du feu dévastateur. De son sein s'échappa son âme, pour s'élever à la gloire des justes. XXXIX Le jeune guerrier eut alors la douleur de voir sur le sol, le plus cher des hommes, gisant sans force, à la fin de sa vie. XXXIX Thâ wœs ge-gongen gumû un-frôdù earfoth-lice, 5640 thaet hë on eôrthan ge-seah 5624. Grein, Kemble, Heyne : « forsweof », 5630. Kemble : « f/ingeste » . 5634. Kemble : « hrethre ». 570 BEOWULF thone leôfestan lil'cs set ende bleâte ge-bâeran ; bona swylce laeg, eges-liceeorth-draca, eald[re] be-reâfod, bealwe ge-baeded ; beâh-hordû leng wyrm wôh-bogen 56 5o weald an ne niôste, ac him irenna ecga for-n anion, hearde heatho-scearde, ho m era lâfe, thaet se wid-floga wundu stille hreâs on hrusan hord a^rne neâh ; nalles œfter lyfte [fol. 191 b.] 566o lâcende hwearf middcl-nihtu, mathm-aehta wlonc an-syn ywde, ac hê eorthan ge-feoll for thïes hild-fruman hond-ge-weorce : huru thaet on lande lyt manna thâh msegen-âgendra, 56yo mine he-fraege, theâh the hê dâeda ge-hwees dyrstig wâere, thaet hé with âttor-sceathan orethe ge-rsesde, oththe hring-sele hon dû styrede, gifhe weeccende weard on-funde Son meurtrier, ^effroyable dra gon de la terre, était également étendu, privé de vie, atteinl par le mal. Le serpent aux longs replis, ne pouvait plus longtemps régner sur le trésor des anneaux, mais les pointes des glaives l'avaient arrêté, — dures .nines de guerre, forgées par le marteau des géants, — de sorte que /'être volant au loin, immobilisé par les blessures, tomba sur le sol, prés du repaire aux trésors. // n'allait plus, volant à travers les airs, à minuit, plein d'orgueil, exultant dans la possession des trésors, et projetant au loin, son corps, mais il était tombé sur la terre, frappé par la main du prince de la guerre : peu d'hommes, d hommes forts, comme je l'ai entendu dire, ont réussi (quelque fut leur audace en toute aventure), à s'exposer au souffle empoisonné des monstres, ou à troubler de leurs mains, la possession des antres aux trésors, s'ils en trouvaient le gardien vivant et éveillé, sur la montagne. IM-inWULF 571 hi 10 non beorge. 568o Biô-wulfe wearth dryht-mâthma dael dëâthe for-golden : haefde âeg-hwaBthre en de ge-fered lâenan lifes. Naes thâ Iang tô thon, thaet thâ hild-latan holt of-gëfan, tydre treôw-Iogan 5690 Une aet somne, thâ ne thorston aer d a ret lui la can on hyra man-dryhtnes m ici an thearfe ; ac h y scamiende scyldas bâeran, gùth-ge-wâedu, thaerse gomela lœg, wli'tan on Wï-làf : 5 700 hë ge-wërgad sret fëthe cempa freân eaxlû neah, wehte hyne weetre ; hï wiht ne-speùp, ne meahte hë on eorthan theâh hë ûthe wel, on thâ frû-gâre feorh ge-healdan, Jieôwnlf avait acheté de la mort, .sy* pari des trésors princiers : cha- cun des combattants avait touché à la fin de cette misérable vie ! 11 ne s'écoula point un long temps avant que les lâches ne sortissent du bois, — race d'hommes sans foi, — dix tous ensemble : ceux- là qui, auparavant, n'avaient point joué de leurs javelots, dans la grande détresse de leur seigneur et roi. Maintenant, avec honte, ils s'avançaient avec leurs boucliers, leurs armes de guerre, vers l'en- droit où reposait le vieux prince, pour contempler Wiglaf. Lui, le hardi champion se tenait, accablé de douleur, près de la poitrine de son seigneur, et il le baignait d'eau. Il ne réussit en rien, comme il l'eût désiré, à rappeler son prince à la vie terrestre, et la volonté de Dieu, le roi souverain, l'ordonnait ainsi, 5679. Kemble : « buan ». 5683. Kemble : « aeghwaether »; Grein : « aegfiwaetkre ». 5688. Kemble : « of g ea fori ». 5691. Kemble : « dorston ». 5696. Kemble : « baéron ». 5699. Kemble : « Wiglaf ' ». 5703. Kemble et la plupart des éditeurs : « speow » 572 BEOWI I. F né thaes wéaïdendes [willan] 5710 wild on-cifran ; woldedôm Godes [fol. 192 a.] daedû raedan gumena ge-hwylcû swa hë mi gën déth. Thâ wses aet thâ geôngû grï and-swar[u] éth-be-gëte thâ the âer his elne for-leâs. Wig-làf mathelode 0720 Weoh-stânes sunu, sec[g] sârig-ferth seah on un-leôfe : thaet la inœg secgan se the wyle sôth sprecan, thaet se môn-dryhten se eôw thà mâthmas geaf, êored-geatwe the gë thaer on-standath, thon he on ealu-bence 5y3o oft ge-sealde heal-sittendû helm and byrnan, theoden histhegnû swylce hë thryd-licost ô-wër feor oththe neâh findan neahte, thaet hë gënunga gûth-ge-wâedu wràthe for-wurpe, 5740 thâ hyne wig be-get : nealles folc-cyning . . . . comme elle commande; encore au destin de tout homme, aujourd'hui même. Puis, le jeune héros eut bientôt apostrophé ceux qui, naguère, avaient manqué de courage. Wiglaf, fils de Wihslan, parla : le guerrier à l'âme triste. paraissait en proie à la colère : « — Ecoutez ! Celui qui dira la vérité, pourra rapporter que le seigneur qui vous distribua des trésors et /'équipement de guerre qu'à présent vous portez : quand à la table de bière, il donnait aux convives des casques et des cottes, se comportait en prince pour ses féaux, alors qu'il eut pu en trouver au loin, ou près de lui, qui fussent aussi excellents ; celui-là, dis-je, pourra rapporter qu'il a rejeté ses armes et ses moyens de défense, au moment où la guerre assaillit son roi! 5709. « [willan] » : addition de Thorpe 5735. Kemble : « o-hwaer ». 5740. Kemble : « begeat ». BEOWULF 573 fyrd-ge-steal Ian gylpan thorfe, hwaethre hi God uthe, sigor[a] waldend, thaet hê hynesylfege-wreec âna mid ecge, thâ hi W8BS elnes thearf. le hï lif-wnithe 5/5o lytle meahte set gifan aet giithe, and on-gan swâ theâh ofer mïn ge-met rnaeges helpan : symle wees thy ssemra thon ic sweorde drep ferhth-ge-nithlan, fyran swithor wêoll of gewitte. 5760 fergendra to lyt throng ymbe theôden, thâ hyne siô thrag be-cwôm, [fol. 192 b.] Hû sceal sinc-thego and swyrd-gifu, eall éthel-wyn, « Le prince n'eût pu s'enorgueil- lir de ses compagnons ; et cepen- dant Dieu, dispensateur des victoi- res, lui accorda de se venger seul, à la pointe du glaive, quand il lui fallut faire une dernière prouesse. Je ne pus que protéger faiblement sa vie dans la bataille, et toute- fois, je me pris à secourir mon parent, au delà même de mes forces. Je demeurai toujours le plus faible : alors, je frappai de mon glaive le meurtrier qui brûla, de lui-même, de flammes plus ardentes ! « Trop peu de défenseurs se pressèrent autour de leur prince, quand l'attaque fondit sur lui ! Maintenant la distribution des trésors, et le don des glaives, toute joie de l'héritage paternel, tout secours manqueront à votre postérité ! 5758. Grein : « fyr ran swithor ». 5760. Kemble et la plupart des éditeurs ; « Wergendra ». 57G3. Kemble : « Nu ». Toutes ces paroles de Wiglaf sont, sans doute, une formule de jugement. Ainsi Chlodovis, parlait- il à son vassal Ragnachari, qui avait été pris et enchaîné. Cf. dans Script. Rer. Gall, and Francic. vol. II, 555 : « Oui dixit C/tlodoveus, cur humiliasti gentem nostram, ut te vincere permit teres ? Nonne melius tibi fuerit mori ? Et elevata bipenne, in caput ejus defixit, et m.jrtuus est. Conversusque ad fratrem ejus, ait; si tu solatium fratm tuo prœbuisses, ille H g a tus non fuisset. Similiter et ipsum in capite percussum inter fecit, et mortuus est ». D'après Tacite, la félonie d'un guerrier, retombait sur sa « gens », ou « maégburh » : Germania, VI : « nee sacris adesse aut concilium inire ignominioso fas... ». 574 BEOWl LF eowni cynne lufenâ-licgean : lond-rihtes mot thàere mâeg-burge 770 monna aeg-hwylc idel hweorfan, syththan aethelingas feorran ge-fricgean fleam eôwerne, dô-leâsan dâed : death bith sella eorla ge-hwylcu thonne ed-wit-lif. XL Héht thâ thaetheathoweorc 5780 tô hagan biôdan, up ofer ëcg-clif, thaerthaet eorl-weorod morgen-longne dseg môd-giômor sast bord-haebbende, béga on wénû ende dogores and eft-cymes leofes monnes. 5790 Lyt swigode nîwra spella se the naes ge-râd ; ac hë sôth-lice ssegde ofer ealle : nii is wil-geofa Wedra leôda, dryhten Geâta . . . . Chacun des descendants de vos familles errera, privé de ses droits de cité, quand au loin el au large, des nobles entendront parler de votre fuite, de votre acte ignominieux! Pour tout guer- rier, la mort est préférable à une vie sans honneur ! » XL Il ordonna donc que l'œuvre de guerre fût annoncée à l'armée, de la falaise marine, où la troupe des guerriers portant leurs boucliers, s'étaient tristement assis durant ces heures, dans l'attente, et de la fin du jour, et du retour du héros chéri. Le messager cacha peu de chose des nouvelles, en s'avançant sur le promontoire, mais il dit en tout, la vérité : « — Maintenant celui qui donnait la joie au peuple des Westerns, le seigneur des Geats, est étendu sur son lit de mort,, et il habite le séjour de l'éternel repos ! 5767. Kemble : « leof'en ». 5781 . Kemble ; « lg-clif » . BEOWULF 575 death -bedde fœst : wunath wœl-reste 58oo wyrmes dâedû : liim on efn I i get h ealdorge-winna, siex ben nu seôc ; sweorde ne meahte on thâ âg-làecean âenige thinga wunde ge-wyrcean. Wïg-làf siteth ofer Bio-wulfe, 58io l)yre Wih-stânes, eorl ofer ôthrû un-lifigendû, healdeth hige-mœthum heâfod-wearde [fol. 193 a.] leôfes and lâthes. Nu [is leôdum] wén orleg-hwile, syththan under [ne] Froncû and Fry su 5 8 20 fyll cyninges wide weortheth ; wœs siô wrôht scepen heard with Hûgas, syththan Hige-lâc cwôm faran flôt-herge on Frêsn[a] land thaer hyne het-ware hilde ge-hnâegdon, elnege-eôdon 583o mid ofer-mœgene, thaet se byrn-wiga . . . A ses côtés, gft son ennemi mortel, abattu à coups de stylet, — car il n'a pu faire de blessure au monstre, avec son glaive. Wiglaf, fils de Wihstan, demeure auprès de Beowulf, — lui, vivant auprès du mort, et il veille, avec chagrin, sur l'ami et sur l'ennemi ! « Le peuple peut s'attendre à une ère de guerres, aussitôt que la mort du roi sera connue des Francs et des Frisons : une guerre implacable fut faite aux Hugas, après qu'llygelac fût venu, avec une flotte, envahir le pays des Frisons, où ses ennemis le vain- quirent, et l'humilièrent à la guerre : hardiment, ils marchèrent contre des forces supérieures, et ainsi le guerrier dut leur céder : il tomba dans la bataille, et le prince ne donna aucun trésor à ses compagnons vaillants. . . . 5803. Cf. Cacdm. 118; Hélj. 170 : « nundonsiok ». 5813. Kcmble. : « hyge-méthnm » : Sievers : « hige-methe » 5822. Kemble : « scapen». 576 BEOWULF bûgao sceolde ; feôll on fëthan : nulles frœtwe geaf ealdor dûgothe. Us wars â-svtbtban mere-Wïoingas milts un-gyfethe. Ne ic te Sweô-theôde S 840 sibbeoththe treôwe wihte ne wéne; ac wœs wide cûth thaeteOngen-thiô ealdre be-snythede liàeth-cen Hrëthling, with Hrefna-wudu, thâ, for on-m[edJlan, arrest ge-sôhton Geâta leôde 585o gûth-Scilfingas. Sona hï se frôda feeder Oht-heres, eald and eges-full, hond-slyht à-geaf ; â-breôt brï-wisan brydtâ heorde, gomela iô-mëowl[an], golde be-rofene, Onelan môdor 5 860 and Ôht-heres; Tou jours, depuis lors, le bienfait de la paix avec le roi mérovingien, nous fut refusé : et je n'espère ni bonne entente, ni fidélité des Sué- dois. « Mais il fut bien connu qu'On- gentheow priva de la vie Hàeth- cyn, Hlrethling, près de la forêt d'Hrefna, quand par orgueil, les guerriers Scylfings cherchèrent querelle, pour la première fois, au peuple des Geats. Bientôt le père avisé d'Ohthere, vieux et terrible, le frappa de sa main, el priva le roi de la mer, (Haethcyn) de son cortège de vierges 5837. Kernble : « mere-Wi-cinga » ; Wûlcker : « Merewioinga ». 5839. La plupart des éditeurs : « to ». 5854. Pour garder l'écriture du texte « hond-slyht », que la plupart des éditeurs écrivent « ond-slyht », il faut admettre que Y «h », puisse allitérer avec les voyelles. Le même cas se rencontre plusieurs fois au cours du poème, dans « Hanferth », par exemple. 5856. Quelques éditeurs : « brjjd ahëorde », mais Zupitza et Kernble con- servent l'écriture du manuscrit. BEOWI LF 577 and thé folgode feorh-ge-nfthlan, oththœt hi oth-eudon earfoth-lfce in Ilrefnes-holl, lilâf-ord-leâse. Be-sset thé sin-herge sweorda lafe, wundû wërge, 5870 [weân" oft ge-hét [fol. 193 b.] earmre teôhhe ond-lo[ngel niht ; cwaeth hê on mergenne méces ecgum gëtan wolde, sum[e] on galg-treowu[m] [fuglum] to gamene : frôfor eft ge-lamp sârig-môdû, 588o somod âer-dœge, Le vieillard lui ravit la vieille épouse toute parée d'or, la mère d'Onela et d'Ohthere, et il poursuivit alors les meurtriers, jusqu'à ce qu'ils échappassent malaisément, dans la foret des corbeaux, et privés de leur seigneur Puis avec des forces puissantes, il assaillit ceux que le glaive avait épargnés, et qui se mouraient de leurs blessures : pen- dant la nuit entière, il menaçait mainte fois de supplices, cette race malheureuse ! Il disaitqu'au matin, il les trans- percerait de glaives, et qu'il en pendrait quelques-uns à des gibets, pour son plaisir! 5857. 11 faut lire, ici, « iu-meowlan «, et « gomele », à l'accusatif singu- lier. Parmi les composés de « iu », ou « gio ». Cf. Bed. I, XXIV : « iu- cyning » ; Caedm. 276 : « iu-daed » ; Boet. 41 : « gio-daeg » ; Beda, V, 23 : « iu-monna » . 5870. Les guerriers sauvages du Nord mettaient à mort leurs prisonniers, comme le faisaient presque toutes les nations, avant les progrès du christia- nisme. Les exemples en sont nombreux dans Saxo Grammaticus : Cf. le dialogue entre Gro et Bessus, livre I, p. 7 ; V, 84 ; VI, 123 ; VIII, 155, 156 ; IX, 171, 176. Dagobert faisait massacrer les prisonniers qui étaient plus hauts que son épée fichée en terre. Pertz. I, 79 ; A. D. 955 : « Otto Rexcum Agarenis pugnabat... et erat numerus eorum C millia, et multi illorum comprehensi sunt cum rege eorum nomine Pulszi, et suspensi sunt in pâli - bulis... ». Charlemagne massacrait ses prisonniers saxons, mais après les avoir qualifiés de rebelles. Cf. le cruel supplice infligé par Ubbo, à /Ella de Northumberland : « ôrn risla », « aquilam secare », D. R. A. 691. Dans l'Edda Saem. Sigurd-q. II, 26 (vol. II, 165), l'on voit Sigurdr faire subir cette torture à Lingwi, fils d'Hunding. Cf. Fornald. Sôg. I, 329, 354. 5876-5877. Correction de Thorpe. 37 578 IIKOWCLK sytlillian lue Hyge-lâces horn and by man. gealdor on-gëaton, thâ se goda côm leôda dûgothe on lâst faran, XLI L'espoir, encore, vint renaître, à l'aube, jjour les infortunés, quand ils perçurent le cor et les trompes d'Ilygelac ; quand le bon prince vint sur lew trace, avec la puissance de son peuple. XLI Waes siô svvât-swatbu Swona and Geâta, wœl-raes weora, 5 890 wi'de ge-syne ; hu thâ foie mid hi fâehthe tô-wehton. Ge-wât him thâ se goda mid his gaedelingû, frôd fela-geômor, feesten sécean, eorl Ongen-thio ufor on-cirde ; hœfde Ilige-lâces 5900 hilde ge-frûnen, wlonces wig-crœft ; wi three netriiwode thaet hê sœ-mannû on-sacan mihte, heâtho-lithendû, hord for-standan bearn and bryde ; beâh eft thonan eald under eorth-weall. 5910 Thâ wrcs aeht boden Sweona leôdû, Les rencontres sanguinaires des Suédois et des Geats; les fatals assauts des guerriers, montraient bien comment les deux peuples avaient allumé entre eux, la guerre. Alors le vaillant chef, vieux et très triste, alla chercher un retran- chement, avec ses compagnons. Ongentheôw, le comte, se replia vers la plage. Il avait entendu parler du renom d'Hygelac à la guerre, et de la force au combat, de /'orgueilleux héros. Il ne se fiait point à son adversaire ; il savait ne pouvoir résister aux hommes de la mer, à ceux qui avaient vogué sur les profondeurs, ni défendre contre eux son trésor, son fils et son épouse. 5888. « Sw\e]ona » donné par'Kemble> et la plupart des éditeurs. 5889. Kemble : « wera ». BEOWULF 579 segn Hfge-lace[s] ; freotho-wong thone ford ofer-eôdon syththan Hrëthlingas to hagan thrungon. Thaer wearth Ongen-thiôw ecgû sweordu, blonden-fexa 5920 on bid wrecen, thaet se theôd-cyning thafian sceôlde eafores arme dôin. [fol. 194 a.] H v ne vrrïnga Wulf Won-rëding waepne ge-raehte, thaet him for swenge swât aedrum sprong forth under fexe. 593o nœs hë forht swâ thëh gomela Scilfing, ac for-geald hrathe wyrsan wrixle wsel-hlem thone, syththan theôd-cyning thyder on-cirde. Nemeahte se snella sunu Won-rëdes ealdû ceorle 5940 hond-slyht giofan, ac hë hï on heâfde helm aer ge-scer, . . . Le chef âgé partit encore de là, pour gagner un retranche- ment. Pendant ce temps, le peuple des Suédois offrait For, et /'en- seigne royale à Ilygelac : les llrethlings traversaient des plaines tranquilles, quand soudain, ils se précipitèrent sur les troupes ca- chées. Alors, on tira vengeance du meurtre : Ongentheôw à la tête chenue, fut amené à la pointe des glaives, et lui, le roi puissant, dut se résoudre à sa fin, selon la volonté d'Eofor seul. Wulf, le fils de Wonred, dans sa rage, l'attei- gnit de son arme, de sorte que ce coup fit jaillir le sang des veines, sous les cheveux. « Néanmoins le vieux Scylfing ne fut pas terrifié, mais vivement, il rendit le coup de pire manière : après que le roi puissant se fût retourné, le fils agile de Wonred ne put faire au vieillard de nou- velle blessure, 5918. Kemble : « sweorda ». 5923. Kemble : « Io fores »: Heyne : « Eo fores ». 5929. Kemble : « feaxe ». 5940. Kemble : « gif an ». 5942. Kemble : « ge-scear ». 580 BEOWULF thffet In"' blôde fît h bûgan sceôlde ; feôll on foldan, mes hi faege thâ git; ac hë hvne ge-wyrpte theâh the hë wund brine. Lot se hearda 5950 Hige-làces thegn l)iâd[n]e mêce thâ his brôthor laeg, eald sweord eùtonisc entiscne helm brecan ofer bord-weal ; thâge-beâh cyning folces hyrde, wœs in leorh dropen : thâ waeron monige 5960 The his ma?g writhon ricone â-raerdon, thâ h! ge-rymed wearth thaet hie wael-stôwe wealdan môston ; thenden reâfode rinc ôtherne ; namon Ongen-thio iren-byrnan, heard swyrd hilted 5970 and his helm somod, hâres hyrste, Hige-lâce bœr hë [thâm] frœtwu féng and hï fsegre ge-hét leâna[onl leôdû, mais lui (Ongen- theôw), la tête déjà fendue sous le casque, et pleine de sa nu, se courba, et tomba sur le sol : (Wulfj n'était pas encore voué à la mort, et il se ranima, quoique le coup l'eût atteint. Puis, le brave féal d'IIygelac, avec ses larges armes, à l'endroit où son frère était tombé, laissa le vieux glaive tita- nique briser le casque gigantes- que, malgré le rempart du bou- clier : alors le roi s'abattit, le pasteur de son peuple : sa vie était perdue ! Il y eut nombre d'alliés qui vinrent secourir Wulf : ils l'emportèrent en hâte, depuis que le champ était libre, et qu'ils y pouvaient commander : pendant ce temps, des guerriers dépouil- laient /'autre combattant. Ils enle- vèrent à Ongentheôw sa cotte de fer, son glaive dur et trempé, et son casque tout ensemble. Hygelac se coiffa du casque, ornement de la chevelure ; [fol. 194 b.J 5958. Kemble : « drepen ». 5962. Kemble : « mathmum». 5972. Kemble : « baeron ». BEOWULF 581 and ge-hvsta sw ;i : -cald thone guth-raes Geàta divhten, Hrêthles eafora, 5q8o thâ he tô bâm be-côm Eofore and Wulfe mid ; ofer mâth ma m sealde liiora ge-hwaethru bund thûsenda landes and locenra beaga : ne thorfte hi tha lean oth- [witan mon on middan-gearde, syththan hie thâ meertha ge- [slôgon; and tha lofore for geaf 5990 an-gan dohtor, ham-weorthunge, hyldo to wedde. Thaet ys siô fâehtho and se feônd-scipe, \v;el-nith wera, thœs the ic [wénjhafô the ûs séceath tô Sweôna leôda, sytthan hie ge-fricgeath 6000 freân ûserne ealdor-leâsne thone the âer ge-heôld with hettendû hord an rice, œfter hseletha hryre hwâte-Scildingas, — il prit les dé- pouilles, et promit écjuitablement (à Wulf et à Eofer), des récom- penses parmi son peuple, — et ainsi le fit-il. Lui, le seigneur des Geats, le fils d'IIrethel, quand il revint au palais avec Wulf et Eofer,, paya l'effort de la guerre : en sus du trésor, il donna à cha- cun d'eux cent milles de terres, et des anneaux bien arrondis. « Nul homme sur la terre, ne pouvait le blâmer de ces présents, puîsqu'Eofor et Wulf avaient mérité ces honneurs, en combat- tant ; — et à Eofor il donna sa fil le unique, comme gage de faveur, et pour embellir sa mai- son. Telle fut la guerre ; tels sont les sentiments hostiles et la haine mortelle des hommes, qui feront que le peuple des Suédois nous attaquera, comme je n'en doute point, quand ils auront appris que notre seigneur est mort, lui qui défendait auparavant, les tré- sors et le royaume contre nos ennemis, et gouvernait les vail- lants Scylfings, après la chute des héros, 5976. Kemble : « ge-laeste ». 5998. Heyne, Kemble : « Leode » . 6006. Thorpe : « Scylfingas ». Les Scylfings seraient les ancêtres com- muns des Suédois et- des Geats. 582 BEOWULF folc-rëd frcmede, oththe furdur g<~n eorl-scipc efnde. 6010 Me is ofost betost thaet wë theôd-cyning thaer sceâwian, and thone ge-bringan the us beâgas geaf on âd-faere : ne seel ânes hwœt m el tan mid thâ môdigan, ac thaer is mâthma hord, gold un-rime 6020 grïme ge-ceafpod] ; and nu setsithestan sylfes fëore beâgas (be-bôh)te thâ sceall brond fretan, aeled theccean, nalles eorl wegan [fol. 195 a.] mâththum tô ge-myndum, né mœgth scyne habban on healse 6o3o hring-weorthunge ; ac sceall geômor-môd golde be-reâfod, oft, nalles aene, el-land tredan; . . . faisant le bien de son peu- ple, et accomplissant toujours des prouesses nouvelles. Maintenant, c'est pour nous le mieux, d'aller contempler, là-bas, notre puis- sant roi, et de le porter sur le bûcher, lui qui nous donna les anneaux ! « Des objets séparés ne seront pas brûlés avec le prince hardi, mais il y a un monceau de tré- sors, de l'or innombrable, âpre- ment acquis ; et au prix de sa propre vie, le roi a gagné les anneaux que le feu dévorera ; que la flamme recouvrira : il n'y aura pas de comte, pour porter de trésor en sa mémoire ; nulle vierge belle, n'aura la grâce des colliers, à son cou ! 6007. Kemble : « folc-raed ». 6010. Kemble : « Nu », au lieu de « Me ». 6016. Kemble : « Sceal ». 6018. Cf. Psalt. 197 : « oft nalaes seldan » ; God. Ex. 25 : « monge nales fea »; Id. , 25 : « oft nalles aene ». 6034. « el-land », terre éloignée. La forme plus exacte est « ele-land ». D'où « êli-lant » (allemand du xne siècle) ; « eli-lenti », et en allemand moderne, « elend r, misère, exil. Cf. Psalt. fol. 152 : « thaer ic on ele- BEOWULF mi se here-wi'sa hleahtor à-legde, sramen and çleô-dreâm : forthon sceall gàr wesan mo ni g morgen-sceald 6040 inundu be-wunden, lupfen on handa ; n ailes hearpan sweg wigend weccean, ac se wonna hrefn fus ofer faegu fela reordian, ear ne secgan, lui hi aet aete speôw, thenden he with wulf 6o5o wael reâfode. Swa se secg hwata secgende waes lâthra spella, hê ne leâg fela wyrda ne worda. Weorod eall as-ras, eôdon un-blithe under earna-nees, wollen têare, 6060 wundur sceâwian : fundon thâ on sande sâwul-leâsne hlim-bed-healdan thone he hi hringas geaf . . . Mais l'âme triste, priyés de l'or, ils : iront mainte fois, fouler la terre étrangère, aujourd'hui que le chef de notre armée a perdu le rire, la gaieté, et la joie des chan- sons] Ainsi plus d'un javelot sera froid au matin, quand des mains étrangères le raviront ! « Le guerrier n'éveillera plus les sons de la harpe, mais le corbeau funèbre prêt à fondre sur les cadavres, dira bien des choses à l'aigle, en lui racontant comment il s'est gorgé, tandis qu'avec le loup, il dépouillait les carcasses de ceux qui avaient été massa- crés!»— Ainsi le guerrier vaillant allait, parlant de ces événements malheureux, et il ne mentait ni en paroles, m en actions. La troupe entière se leva d'un même mouvement : tristes et en pleurs, ils se rendirent sous le promon- toire des aigles, pour contempler le prodige : lande ahte stotve ». En bas allemand moyen : « he toch in dat elende », il alla en des pays étrangers. Staatsb. Mag. IX, 361. 6044. Kemble : « hraefn ». 6049. Kemble : « wulfe ». 6058. Cf. Helg-q. Hund. I, 14 : « so vnd Arasteini ». 6059. Cf. Cod. Ey. 31 : « so tearum geotan » (datif pluriel). 6063. Grein, Kemble : « hlin-bed ». 584 BEOWULF a:rran mœlû : thâ wœs ende-dseg gùdû ge-gongen thaet se gûth-cyning, Wed ni theôden, 6070 wundor-deâthe swealt : âer hï thaer ge-sëgan syl -lie ran wiht, wyrm on wonge, wither-raehtes thaer lathne liegean; waes se lêg-draca, grim-lic gryfre], irledu be-swâeled, [fol. 195 b.] se wœs fiftïges 6080 fôt-ge~mearces lang on légère : lyft-wynne heôld nihteshwilû, nyther eft-ge-wât dennes nïosian, wœs thâ deâthe fœst ; haefde eorth-scrafa . ende ge-nyttod ; him big-stodan 6090 bûnan and orcas, discas lagon, and dyre swyrd Us trouvèrent en ces lieux, sur le sable, et sans vie, couvrant le lit de mort, celui qui en des jours passés, leur avait donné des anneaux. Donc, son jour extrême était venu pour le bon roi, et lui, le prince des Westerns, avait péri de merveil- leuse mort ! Ils virent là, un monstre très étrange, le dragon gisant en face du roi, abattu sur la plaine. Le serpent de feu, monstre effroyable, était consumé par ses propres flammes, et sa longueur était de cinquante pieds, à l'en- droit où il était étendu. Il avait goûté depuis longtemps, la joie de voler dans les airs ; il redescendait pour visiter son antre, et il gisait là, bien mort. // avait fini de jouir de ses cavernes ; près de lui étaient rassemblés des coupes et des vases, et des plats ; 6071. Kemble : « gesegon ». 6077. Le manuscrit manque au coin. Heyne : « gryre-gaest », en se basant sur l'hypothèse de Kolbing, qu'il y a place dans le manuscrit, pour trois à quatre lettres. Mais l'examen du manuscrit suffit à prouver qu'il manque une lettre au plus, et Zupitza et Kemble proposent, non sans raison, cette simple correction : « gnj\rë\ ». 6089. Kemble : « stodon » Cf. Gaedm. 18 ; D. G. II, 903 ; Anal. 126, 33. BEOWULF 585 omige thurh-etone, swé lin1 with eorthan fsetbm tlulsend wintra tha^r eardodon : thon wœs thaer yrfe eâcen-crœftig, iii-monna gold 6100 galdre bc-wunden, tbaetthâm hring-sele hrinan ne môste gumena aenig, nefne God sylfà, sigora sôth cyning, sealde tha thé wôlde (hê is manna ge-hyld,) hord openian, efne swâ hwylcù manna 61 10 swâ hï ge-met thûhte, rlaives .de riches rongés, dé- rouillas et meures enfouis sous la terre pen- dant mille ans, depuis que cet héritage magnifique, — /'or des hommes d'autrefois, — était gardé par des enchantements, qui em- pêchaient tout homme d'appro- cher de l'antre aux colliers, — si Dieu lui-même, vrai roi des vic- toires, n'avait permis à son élu, à celui qu'il lui avait semblé bon de choisir, (le Seigneur est le dispen- sateur des graces sur les hommes) de pénétrer dans le trésor ! XLII XLIL Thâ wœs ge-syne tha et se sith ne thâ h thâ the un-rihte inné ge-hydde, wraece under weal le; weard âer of-slôh fêara sûne, thâ siô fœhth ge-wearth ge-wrecen wrâth-lice, 6120 wundur hwâr thon eorl ellen-rôf ende ge-fëre lif-ge- sceafta ; Alors on vit que le destin n'avait pas favorisé celui qui, contre le , bon droit, avait caché les trésors sous la roche de la montagne, à l'aide de maléfices. Le dragon avait tué d'abord quelques hom- mes, et ce meurtre fut cruellement venge 6093. Kemble : « etene». 6115. Thorpe : « wraete ». 586 HKOWn.F thon leng oe maeg mon mid his mag]û medu-seld biian, swâ w.rs Biô-wulfe thâ hë biorges weard, [fol. 196 a.] sôhte searo-nithas, 6i3o seolfa ne cûthe thurh hwœt his woruldege-dâl weorthan sceôlde : swâ hit oth domes dseg diope be-nemdon theodnas maere, thâ thaet thâêr dydon, thaet se secg wœre synnù scildig, hergii ge-heatherod , 6 1 40 hell-bend Ci fœst. wômû ge-witnad, se thone wong strâde ; nœs hë gold-hwœte, gearwor hsefde âgendes est œr ge-scêawod. Wïg-lâf mathelode Wih-stânes sunu : oft sceall eoii monig 6 1 5o ânes willan wrœcâ dreôgeth, swâ ûsge-worden is ; ne meahton wë ge-laeran leofne théôden, rices hyrde, reed senigne, . . . (l'est toujours un mystère que de savoir en quel lieu un noble de vaillant renom, doit ren- contrer la fin de sa fortune, puis- qu'un homme ne peut longtemps s'asseoir parmi ses fils, à la table de bière. Ainsi en advint-il de lîeowulf, quand il attaqua le gar- dien de la montagne, et son infer- nale malice. // ne savait lui- même, comment il quitterait la vie ! Ainsi les principaux d'entre les chefs qui laissaient le trésor en ces lieux, prononcèrent-ils sur lui de terribles imprécations : que l'homme qui marcherait sur ce sol, serait souillé de péché, jus- qu'au jour du jugement ; qu'il serait enfermé dans les temples des idoles, lié par l'enfer, et investi de fléaux. Car il (Beôwulf), n'avait pas été avide de /'or, mais n'avait cherché dès l'abord, et constam- ment, qu'à glorifier le Seigneur. Wiglaf, fils de Weohstan, parla : « — Souvent il advient que maint comte souffre amèrement, du fait d'un seul homme. Ainsi en a-t-il été de nous ! 6125. Le manuscrit a, au coin du feuillet, une lacune. 6143. Thorpe et Wùlcker « gold-hwaetes » ; Sievers : « gold-hwaeles » 6151. Kemble ; « dreagan». BEOWULF 587 thaet hé ne grétte gold-weard thone; lête hyne licgean 6160 thaer hê longe waes, wicû wunian oth woruld-ende : heoldon heâh ge-sceap; hord y s ge-sceâwod grime ge-gongen, waes thaet gifethe tô swith the thone thyder on-tyhte : le waes theer inné and thaet eall geond seh 6170 recedes geatwa, thâ më ge-rymed waes ; nealles swœs-lice ; sith â-lyfeth inn under eorth-weall ; ic on ôfoste ge-fêng micle mid mundû maegen-byrthenne hord-ge-streôna, hider ût œt-beer [fol. 196 b.] 5 r8o cyningeminû; cwico wees thâ gêna wis and ge-wittig, worn eall ge-sprœc gomol on ge-litho, and êowic grétan hét, baed thaet gëge-worhton œfter wines dœdû in bâel-stede beorh thone heân, Nous ne pouvions persuader à notre cher prince, au pasteur du royaume, de ne point attaquer le gardien de l'or; de le laisser reposer en paix où il vivait depuis longtemps ; de lui permettre d'habiter son antre jusqu'à la fin des siècles. Nous avons subi le destin, commandé par le ciel! Voici que nous contemplons le trésor cruellement gagné, et l'envie fut funeste qui incita Beowulf, à le conquérir ! Je fus clans l'antre dont j'examinai tous les trésors, puisque je pouvais le faire ; et le voyage que j'entrepris sous les remparts de la terre, ne me fut point doux. De mes mains, en hâte, j'ai soulevé une puissante et forte charge de trésors amoncelés . Je les apportai, ici, à mon roi : il était encore éveillé, ayant l'esprit présent. Très âgé, il dit une foule de paroles, dans sa détresse, et me chargea de vous saluer en son nom ! « Il a commandé que vous éle- viez sur l'emplacement du bûcher funéraire, un mausolée très haut, comme il convient aux mérites de de notre ami : 6163. Kemblc, Grein, Heyne et Toller : • heatdan». 6169. Kemble : « seali ». 6181. Kemble : « cwice ». 588 HKOWULF 6190 micelne and marne, swii hê manna waes vvfgend wcorl h ful lost wide geond eorthan, thenden he hurh-welan brdcan môste. Uton mi efstan othre [sido] seôn and sécean searo-ge-thrrec, 6200 wundur under wealle; ic eôw wisige thaet gêge-nôge ne on sceàwiath beâgas and brad gold : sie siô bœr gearo,, œdre ge sefned thon wë ut cymen, and thon ge-ferian freân ûserne, Ô210 leôfne mannan, thœr hê longe sceal on thaes waldendes wsere ge-tholian. Hét thâ ge-béodan byre-Wih-stânes, hsele hilde-dior, hseletha monegu bold-àgendra, thaet hie-bœl-wudu 6220 feorran feredon, folc-âgende gôdû tô-génes : nu sceal glëd fretan, weaxan wonna lëg, wigena strengel thone the oft ge-bâd qu'il soit donc illustre <;l magnifique, ainsi que Beowulf fut le plus vaillant guer- rier d'entre les hommes, tout à travers la terre, alors qu'il pou- vait jouir de la richesse des cités ! A présent, hâtons nous pour la dernière fois, d'aller voir, et quérir les trésors amoncelés, ces merveilles qui reposent sous la montagne ! Je vous guiderai, pour que vous puissiez contempler d'assez près, les anneaux, et /'or massif ! Que pour notre retour, la sépulture soit aussitôt préparée, et nous porterons alors notre roi, le héros chéri, aux lieux où long- temps, il dormira, dans la paix du Seigneur ! » Alors le fils de Wihstan, le héros furieux à la guerre, com- manda qu'on fît apporter de loin, à une foule d'hommes, possesseurs de palais et de serviteurs, du bois pour le bûcher, afin de faire hon- neur au bon chef. « Mainte- nant, dit-il, la flamme, la flamme avide dévorera, en tourbillonnant, le ferme soutien des guerriers, qui souvent bravait le nuage éclatant des traits, quand la tempête des flèches décochées de l'arc, gron- dait sur la muraille des boucliers ; quand les flèches sifflaient ; . . . 6203. lleyne : « nean » . BEOWULF ")89 ïsern-scûre, thoïï strsela storm strengû ge-baeded 62 3(5 scôc ofer scild-weall, sceft-nytte heôld fœder-gearwu fus, flane full eode. Ilûru senotra su nu Wih-stânes â-cigdeof eorthre cyninges thegnas, [fol. 198 a.] syfonefaet] somne, tha sélestan, 6240 eôde eâhta sum under in-wit-hrôf; hilde-rinc su on handa bser éêled-leôman, se the on orde geông; nœs tha on-hlytme hwâ thaet hord strude, syththan or-wearde aenigne dàel Ô25o secgas ge-sëgon, on sele wunian, leene licgan ; lyt âenig mearn thaet hie ôfost-lic[e] ût ge-feredon dyre mâthmas ; dracan éc scufun, wyrm of weall-clif, quand passait le vol de leurs plumes ! » Ainsi le fils prudent de Wihstan choisit parmi la troupe, les meil- leurs d'entre les comtes du roi : accompagné par huit de ceux-ci, il s'avança sous la voûte de l'en- nemi : un guerrier les précédant, portait dans sa main, une torche brûlante. Celui qui eût pu distribuer en parts les trésors, n'étant pas là, les hommes voyaient avec indif- férence, ce qui en restait, sans pos- sesseur, au fond de la caverne, et ils se souciaient peu d'emporter en hâte, les chers trésors. Le dragon, aussi, le serpent fut jeté par eux, du haut du rempart de la falaise. Ils laissèrent la vague recevoir, et le flot embrasser le gardien des trésors 6234. Kemble : «sceaft-n... ». 6232. Kemble : « fether-geanvu». 6239. Kemble, Zupitza : « [to]-somne » ; Grein : « [aet\-somne >:. 6257. Kemble; : « scufon ». 590 HEOW I IK lëton w âeg ni man, 6260 flôd fsethmian fraetwa hyrde : thaet waes vunden 14 o 1 < J on waen h laden, éeg-hwaes un-rim ; aethelinge boren, bar hilde-[deor], to llrones-mrsse. XLIII Him thâ gegiredan Geata leéde 6270 âd on eorthan, un-wâc-licne, helm-be-hongen, hilde-bordû, beorthû byrnû, swà hë béna wœs : â-legdon thâ tô-middes mâerne theôden hœleth hiofende, hlâf-ord leôfne ; 6280 on-gunnon thâ on beorge bael fyra inaêst wïgend weccan : wu[du-r]êc â-stâh sweart of swic-thole, . . . Puis, l'or forgé fut chargé sur le chariot, — richesses de toutes espèces, et sans nombre, — et le noble, le glorieux héros fui porté à llronesnaes. XUII Four lui le peuple des Geats apprêta sur la terre, un monu- ment funéraire, majestueux et paré à l'entour, de casques, d'ar- mures de guerre, et de cuirasses étincelantes, ainsi qu'il l'avait demandé. En pleurant, les héros déposèrent alors au sommet, leur cher Seigneur, et les guerriers sur la montagne, se prirent à allumer le plus violent des feux de mort : la fumée du bois s'épaississait, en s'élevant vers les cieux. Les crépi- tements de la flamme se mêlaient au bruit des sanglots 6262. Kemble : « tha waes... » ; Thorpe : « thaer ». 6266. Thorpe : « hilde[-rinc] ». 6268. Kemble : « gegiredon ». 6272. Grein : « heln[um] ». 6284. Toller fait dériver « swic-thole » de « swice », « swicc » ; Grein de « swathul ». « swic-thol -, désigne le feu, et est composé de « thol », en vieux nor- BEOWULP 591 swogende let Et les vents wôpe] be-wunden se turent, jusqu'à ce que le feu wint-blond g-Iaeg, eût fait éclater la poitrine du roi, otb -thaet hë tha bân-bûs dans la prison des os. L'âme triste, ge-brocen haefd[e], le cœur désespéré, ils gémirent 6290 hât on hrethre ; sur la mort de leur seigneur ! Bien higû un-rote plus, la femme âgée (llygd?), les môd-ceare mâendon, cheveux relevés, commença un mon-dryhtnes [cwealm] ; chant plaintif, et répétait qu'elle swylce geômor-gyd craignait grandement des jours fsio geo-]meowle néfastes pour elle-même, le car - [fol. 198 b.] narge, — et ce que redoutent les wunden heorde guerriers, le joug de la captivité ! sorg-cearig sœlde La fumée se perdit dans lescieux... ge neahhe thaet hiô hyre gas 63oo hearde de mand, bois : « swic-thol », signifie donc littéralement, ce qui dévore le bois Cf. Grimm, D. M. 467, sur Muspelli. 6285. Thorpe : « leg ». 6291. Kemble : « hygu ». 6295-6304. La meilleure reconstitution de cette lacune du manuscrit, paraît être celle de Bugge. Heyne compte deux vers entre « egesan »,et «heofon». Et de même, Wùlcker juge qu'il y a deux vers entre « wonn », et « hytho ». Bugge répond aux besoins de l'allitération, dans le passage qu'il reconstitue La version est la suivante, mais s'éloigne bien du texte : « Swylce giomor-gyd sio géo-méowle aefter Béowulfe bunden-heorde song sorg-cearig, saede geneahhe, thaet hio hyre hearm-dagas bearde ondrede, wael-fylla worn, wigendes egesan, hyntho ond haeft-nyd, Leof on rice wealg ». 592 BEOWl I F lr<> w.i'l -fvlla wonn .... des ege8an hytho ... Ii d. Heofon rêce swe a Ge-worhton tha" Wedra leôde hlâew on |h jlithe, se wajs heal) and brad, [waégjg-lïthendum 63 io wide g[e] syne, and be-ti inbred on on tyn-dagum beadu-rôfis been, bronda lâfe wealle be-worhton swâ hyt weorth-licost fore-snotre men findan mihton : hi on beorg dydon 6320 bégand bfeorht] siglu, eall swylce on horde âer swylce on horde ser nith-hydige men genumen hœfdon; for-lêton eorla gestrëon eorthan healdan, gold on greôte, thœr hit nu gën h'fath eldû swâ un-nyt 633o swâ hit [âeror] waes. Thâ ybe hlœw riodan hilde-deôre, œthelinga beam Le peuple des Westerns éleva alors un monument dominant la mer, haut et large, facilement aperçu des mariniers sur les vagues, el pendant dix jouis, ils édifièrent le mausolée du héros renommé à la guerre. Ils /'entourèrent d'un mur d'enceinte, de la meilleure manière que des hommes avisés puissent imaginer. Ils enfouirent dans la sépulture, des anneaux et des gemmes étincelantes, — tous orne- ments que les guerriers à l'âme hère, avaient enlevés du trésor. Ils souffrirent que la terre reçût le trésor des guerriers ; que l'or se perdît dans les sables, où il de- meure encore, également inutile auxhommesd'aujourd'hui, comme il le fut, à ceux du passé ! Alors, autour du monument, défila une troupe de guerriers d'élite, en tout, douze d'entre les nobles 6307. Kemble, Thorpe : « [li\lithe ». 6314. Heyne : « be lafe ». 6320. Kemble : « beag ». 6330. Kemble : » hi[t aero]r ». UKOWTLF 593 • alia twelfa woldon ;eeare; cwïthan kyning nuienan, word-gyd wrecen ondymb \v[er]sylfe sprecan; eahtodan eorl-scipe, 6340 and his ellen-weorc dùguthû démdon, swâ hit g-d éfe bithj thaet mon his wine-dryhten word 11 herge, ferhthfi frêofge] thonne] hë forth scile of lic-haman, flame] weorthan. Swâ be-gnornodon 635o Geâta lëode hlâfordes [hry ire, heorth-g-neatas; cwsedon thaet hé waere wyruld-cyningja; manna mildust and m[on-thw3e]rust, leodu lithost and lôf-geornost. .... Ils allaient, s'entretenant du roi, le rappelant au souvenir, chantant ses hauts faits, et ainsi ils parlaient eux-mêmes : Us louaient sa valeur, et ils jugeaient avec éloges, ses prouesses ; ainsi convient-il qu un guerrier exalte son seigneur chéri, et /'aime dans /'âme, quand celui-ci doit aban- donner son corps, et disparaître ! Donc, le peuple des Geats, les compagnons du palais pleuraient leur seigneur bien-aimé : ils di- saient qu'il était des rois du monde, le plus doux et le plus clément ; le plus agréable à sou peuple, et le plus jaloux de sa gloire ! 6335. Ivemble, Grein : «.[ceare] ». 6335-6340. Cosijn cite un passage de Joraandès (eh. XLIX) qui montre qu'une semblable coutume existait aussi, chez les Huns. 0338. Grein : « wer ». «1351. Thorpe : «.[hryré] ». 0359. Tous les détails des funérailles d'un héros teuton étaient déjà observés, avant l'ère chrétienne, avec le sacrifice des faucons, des meutes, des chevaux.de l'épouse, et des esclaves. Swàwa se fait ensevelir avec son époux ; Brvnliild se tue sur le bûcher de Sigurdr. Gudr-q. I : « Brynhildur vildi eigi Ufa eptir Sigurth ; lion let drepa Praela sina atta, ok funm àmbotter; tha laydi lion sik sverthi til bana ». Les mêmes faits sont rap- portés avec plus de précision et de couleur, dans Sigurd-q. Kl, 02. 65. :*8 OÎ)4 ItKOW I I.I- <( JJrenni cnom llunska a hlith m dra mina thiôna menion gavfga, twcir at havfdotn, ok I weir havkar; thâ er avllo skipt til jafnathar. « Ihwiat hanojn fylgia il inni aniboltir, âtta thiùnar ethlom gôthir, fôstr-man mitt ok fatherni that er Buthli gal' barrii si no. « Crement illo Hunnieo ad alterum latus meos famulos monilibus decoros, duo ad caput, et duo accipitres ; ita sunt omnia partita sequali modo. « nam eum comitentur quinque ancillœ, octo servi natalibus generosi, mancipium meum collactaneum, et hereditas (patrimoniale) quam Buthlius dedit soboli suae ». La croyance commune était que les chevaux, bijoux et chariots places sur le bûcher, devaient servir au défunt dans un autre monde, le Valhalla, — et que ceux qu'on brûlait avec lui, l'y suivaient. Ainsi dans ce passage bËowi i.i SÔS (Fornald, Sôg. I. 387) : voici Tordre des funérailles du roi, « llaralldr- Hilditavnn » : \\ i 1 1 signifie, le destin, « fatum », el précise un événement qui doit se pro- duire dans un laps : Edda Saemundar liions Froda, I, 7.')) : « Mer var aldr uni « skapathr », Oc alt lif urn lagit ». « Un age « me fut « assigné », et toute ma vie fut réglée... «.Autre exemple, que l'on trouve dans Hund, I, 2 : « Normir quamo ther er authlingi alldr um « scopo ». Il est, du reste, possible que a gescaep-hwil », soit seulement l'une des périphrases nombreuses, employées en anglo-saxon, pour désigner la mort. 72. « Fêla », est un substantif désignant une multitude,* et qui ne se décline pas ; il est toujours suivi d'un génitif, et le verbe dont il dépend, est au singulier. Cf. vers 3772. 85. « Laessan » est à l'accusatif singulier, et se rapporte à « hine » ; il n'est pas au datif pluriel, et se rapportant à « lacum », sans quoi l'on rencontrerait la forme : « laessum ». Une construction analogue se trouve au vers 2444. 92. « umbor-ivesende » est un accusatif singulier, suivant le verbe, et se rapportant à Scyld. Des participes présentent, parfois, cette anomalie, et perdent 1' « n » désignant le plus souvent un adjectif, ou une forme du participe, à l'accusatif masculin, singulier. Ainsi, au vers 742 : « eniht- wesende ». 402. ïl faut lire ici « séle raedende », comme au vers 2691. Le présent du verbe « cunnon », rend cette correction nécessaire : si l'on regarde la forme « sele-raedenne », comme un génitif, après « men », celle-ci exigerait un verbe au prétérit. 104. « on-fon » est suivi d'un accusatif ou d'un datif, selon que l'action de saisir, est plus ou moins indiquée et violente. Il en est de même d' « hrinan », atteindre, aux vers 1698 et 2338. D'autres exemples de cette construction avec l'accusatif, figurent dans Bib. Publ. de Cambridge, John, XVIII, 3 ; Lue, IX, X, 48,53; XIII, 8, 38 ; mais dans John, XIX, 25, on trouve un génitif, dans l'exemple suivant : « fha se Haélendonfeng thaes ecedes » : prenant du vinaigre. 106. « Beowulf des Sq/ldings », ainsi au vers 2132 : « Hnaef Scyl- dinga ». Le génitif pluriel dépend de « Beowulf », et non de « bur g uni ». 108. L'espace de temps, pendant lequel un événement se produit, est mis à l'accusatif. « Thrage » est synonyme de « throw », en moyen anglais. Exemple tiré de la « Vision de Piers Plowman », p. 87 : « And NOTES (>0l I have though! a « târowe ». Ce < [ n i en anglais moderne, s'écrirait : I have though! awhile : j'ai pensé., pendanl un moment... 11*!». Le pluriel « raesira » impliquerait le singulier « raeso », comme u bref/o », etc.. mais cette forme n'existe pas. Il convient donc de lire : - raestoan ». 124. La plupart des auteurs s'arrètenl à la correction suivante :« ofer saésohte. .. ». 130. Il y a quelque difficulté au mot « mayas ». En anglo-saxon, il y a trois mots à peu près identiques : « maeg », « ma g a » et « mecg », ou « maecg ». Le premier de ceux-ci, répond à la forme latine « affuris », et au gothique « ?negs » : ses voyelles, dans ce cas, doivent donc être longues, et celles-ci ne changeraient pas au pluriel, dans la déclinaison, qui serait la suivante : nominatif singulier : « maeg » ; génitif singulier : « maëg-es » ; datif singulier : « maeg-e » ; accusatif singulier : « maeg » ; nominatif pluriel : « maeg-as » ; génitif pluriel : « maeg a » ; datif pluriel : « maeg-um » ; accusatif pluriel : « maeg as ». Si, au contraire, les voyelles sont brèves, la déclinaison sera changée, au pluriel., en : nominatif : « mag-as »; génitif: « m,ag-a » ; datif : « mag-um » : accu- satif : « mag-as ». Mais dans ce dernier cas, il n'y a pas de rapport entre « maeg », et le gothique « megs », qui commande la forme « maeg ». II semble, dès lors, qu'il se soit produit une confusion en anglo-saxon, et qu'autrefois, les deux mots existaient : l'un, avec les voyelles longues, « maeg » (affinis). correspondant au gothique « megs » ; l'autre, avec les voyelles brèves « maeg » (le fils), correspondant au gothique « magus ». Dans « Beowulf », au vers 1169, on rencontre la forme d'un datif au pluriel : « heafod-maégum ». 145- 146. « Hormis la terre et les vies des hommes... ». Cosijn (Aant, 2) regarde ces vers, comme ajoutés au texte primitif. Earle pense qu'un copiste a pu les interpoler, pour mieux mettre ce passage en harmonie avec les coutumes de son siècle. Il est possible que nous nous trouvions en présence d'une finale semblable à celle des « Révélations » (XVIII, 13) : a y.ôù tlvyv.; v;jQorj)T:r,yj ». JoO. « middan-geard ». On trouve l'explication de cette expression dans 1' « Edda Icelandique ». en une citation tirée du Dictionnaire de Clcasby et Vigfûsson, au mot « mithgarthr » : « La terre (« mithgartli »), la demeure des hommes, est située au milieu de l'univers, fortifiée idole (228). 365. Cf. un passage à peu près identique, dans le poème allitéré alle- mand duxn« siècle : « J/uspilli», par Schmeller. 375. « Wilnian » est suivi du génitif, de la chose désirée, et la per- sonne de qui l'on attend celle-ci, est au datif, avec la préposition « to ». Cf. Caedmon, 229. Cod. Ex., 19, 121. « Ealle tô the, éce dryliten, « aetes » on eorthan eâc wilniath », Psalt., 372. 378. « Seothan ». Cf. vers 3980, avec le sens latin de « coquere », est commun en anglo-saxon. Cf. Beda, II, 12; IV, 9, 29. « Tamcn ante obitum suum per dies multos amplius incamino aegritudinis excoctus, et sicut aurum in igné probatus esl », Caesarius, IV, 30. 400-408. « Ils consultaient les présages ». Cf. Tacite, Germania, ch. X. « Aucun peuple ne pratique... avec plus de soin... la divini- sation. 413. La construction « XVnu sum », se rencontre de façon identique, dans Caedmon, 132 : « feowera sum » ; Oros, p. 23 : « thara he saede thaet he si. /-a sum ofsloge si.rtig on tiram dagum ». Cf. « Beoiculf », vers 2823, 4177, 6117, 6240; « feara sum », un d'entre un petit nombre. En vieux saxon, dans Hélj.. 68 : « fahora su?n ». On rencontre des exem- ples semblables, dans le vieux frison : « twira sum », un des trois ; « fîoicera sum » : « sexa su??i » ; « tolva sum. » (Grimm, Deutsche Grammatik, II, 951). 604 I!i;h\\ i i,r 424. « strèamas wundon, sunt/ with sande »... Cf. Andreas, II. 424, 425 : « Sand is geblonden, grund with greote ! » i'.\S. « stefn » est la proue; « stefna »,ce qui a une proue, le vaisseau. Les épithètes accolées à astefna ». se rattachent, néanmoins, à « stefn ». Ainsi, a wunden-stefna ». signifiera non pas. une proue ornée, mais le ruisseau, portant une proue ornée. C'esl une forme communément ren- contrée dans les poèmes épiques du Nord : ainsi lit-on encore, dans Saxo Grammaticus, livre VIII, p. 145 : « Thirikar vero instar dracontis tortuosas habente proras navigio vehebatur ». 445. Les verbes « cwethan», « lithan », « snithan », « weorthan », etc., changent le « th » en « d • , au pluriel du prétérit, et au participe passé. Si l'on prend « cwethan-» pour exemple, on aura dans les cas précités : « le cwaed » ; « we cwaédon » ; « hit is gecirsden ». 453. « thauciàn » régit le dalif. Mask Gr. 124. Cf. « Beowulf », vers 1244; dans Ilélj . 141 : « Gode thancôda ». 466. « faroth » signifie rivage, de môme que « waroth » (liltus). On trouve dans Cod. Verc. I, IÎ97, un curieux composé de ces deux syno- nymes : « waroth-faruth » . 479-481. Au vers 479, Sievers propose cette correction (Anglia, XIV, 145) : « Hwaet ! le hwile ivaes... ». Voici que je suis gardien des côtes depuis longtemps... Socin adopte cette modification, sans « Hwaet! », dans sa sixième édition. Pour « aeg-wearde »/Grimm (op. cit., 11, 533J propose « ecg-w », le garde des armes. Mais la plupart des auteurs, après Kemble, ont écril « ég-wearde », le gardien de la mer. Cf. « Beowulf », vers 1148 ; Cod. Verc. I, 519 ; VI, 481. Caedm. 85 : « aeg-flotan ». 488. Le sens « mot de passe », a été indiqué par Earlc. 496. Selon Heyne, Socin et Bugge, « seldguna » est pris dans le sens de personne ordinaire, de vassal. Ceci étant admis, « nis » qui précède ce substantif, indique une qualité supérieure, et sert de correctif à ce qu'il peut y avoir d'inférieur dans la première acception de ce mot, auquel il donne le sens d' « homme supérieur », de « héros ». 498. Le manuscrit, porte « naefre », mais il ne peut régir le sujel h leoge ». el l'on doit lire ici « naefne », avec le sens d" «. excepté ». 508. « gethoht » est du masculin : il faut donc lire « minne », el non « mine ». NOTES 605 510. « ofosi is se Lest ». Cf. la même expression, au \ers 0010 : « me is "/'os/ betost ». 535. Le sens de « leod-gebyrgea ». paraît être « civium protectiOy /■f.r ». et son genre, le masculin. Cf. Cod. Vcrc. VI, 405, 1109. 005. « eofor-lic ». L'image de sanglier souvenl placée au cimier des casques, chez les tribus germaines de l'orient, était consacrée au dieu Krevr. Cf. Tacite, Germania, chap. XLV : «... Ils adorent la mère des dieux, et portent connue un ornement sacré, la tête d'un sanglier sau- vage ». Ci'. Stopford Brooke, Hist. Early English. Liv. 1,478, 179, el Earle, Deeds of Beowulf, p. in. 011-012. En ces vers, et dans le suivant, il n'y a pas d'allitération. Kemble propose d'écrire le vers 011, comme suit : « oththaet hy sael timbred ». 040. « gungan cwomon ». Littéralement « venir pour aller ». Cette expression est un saxonisme. Dans Hélj., p. 124, 151. « gangan » signifie seulement « aller », sans impliquer de direction particulière, de même que dans l'allemand du xvi° siècle, « gehen » ne se traduit que par « marcher ». Cf. vers 1413. L'usage d'un verbe actif avec « cwoman», est très fréquent, ainsi « scrithan cwoman » ; « ferait cwoman », Caedmon, 259. 052. Le verbe faible, « hringian », ayant pour racine « h ring », doit marquer l'action de renfermer des choses dans un cercle ; en ce sens, on trouve « ymb-hringian », indiquant l'action de tracer un cercle autour d'une personne, c'est-à-dire de l'entourer. 000. « grim-helmas ». Les casques à visière proprement dits, semblent avoir été inconnus au temps de Beôwulf. Mais le visage des combattants était protégé par une sorte de masque, comme celui qui se rattache au casque d'argent, trouvé dans le Thorsbjcrg Moss, au sud du Jutland, cl qui figure à la page 122, du livre de Sophus Mûller, « Nordische Alter- tumskunde ». 073. « wén ic » qu'on lit dans le manuscrit, n'est accepté d'aucun auteur. On propose ou « mène ic », ou la forme plus correcte, « wén is ». 084. Au sens littéral, « Beowulf» signifie « Bee- wolf », c'est-à-dire « loup qui poursuit les abeilles ». De même « beorn », héros, a pour forme originaire « bear » : et « beohata », guerrier, dans Caedmon, signifie littéralement celui 07 « hyder », cl les (irais deviennent ainsi le peuple qui apporte les présents. 858-859-860. La construction deces trois lignes es1 rendue très obscure par les substantifs, qui sonl partout au nominatif. Kemble propose avec plusieurs au leurs, de mettre « thés hearda heap » en opposition à a eorla gedryht ». avec le sens suivant : «... afin que moi seul (avec ma troupe de comtes, vaillante cohorte), je puisse purifier Heorot... ». 877. « setke hi ne », lui que.., CI*. Psalt. 159 : « Ile ireorth éadig sethe liine ere God cystum geceoseth ». Psalt. 319 : « the lune ». Psalt . 260 : « thaet bit h eadig mon the tint hine, exe God. or, thinre sot/ire aé si/1 fa get gh test ». 888. « dreore fahne ». souillé de sang : telle est la correction donnée par Kemhle. On pourrait encore proposer « deorne fah », un cher ennemi, un ennemi qu'il devait vaincre chèrement. 891. S inspirant du sens littéral de cette ligne, Konrath (H. A. XGIX, 417), soutient qu'elle a trait à l'ancien usage, Scandinave, de couvrir d'un voile, la tète du cadavre qu'on ensevelissait. 892. Un festin avait toujours lieu aux funérailles d'un héros. Mais Beowulf, d'après le texte, demande, s'il succombe, qu'on déploie peu de faste, en ces cérémonies. « Umnurlice », doit être regardé non seulement comme négatif (« sine maerore »), mais encore, comme ayant un sens positif (« gratulanter », avec joie). Un héros, en effet, ne pouvait périr plus glorieusement, et son âme qui s'élevait aussitôt au « Wael-heal », ne pouvait être pleurée. A cette conception particulière de la mort des héros, se rapporte un fragment du xne siècle, trouvé dans Burchart de Worms (mort en 1204), Collection of the Decretals. Colon. 1548 : « Est aliquis qui supra mortuum nocturnis horis carmina diabolica cantaret et biberet et manducar et ibi, quasi de ejus morte gralularetur. . . ». 894. « fen-hopu » est ainsi écrit à tort. Il faut ici lire, pour les néces- sités du sens « mor-hofu », demeures des marais. 898. A la mort d'un guerrier Y « here-geatwe », c'est-à-dire ses armes et son cheval, étaient la propriété de son seigneur : « Ins heer-geivate gehort unsprung lich, pferd, sc/uvert, und Kriegsgetrand des erblas- sers : dièse stiicke, wenn ein held ge fallen war, warden heimgesandt » (Klage, 1288), 1). R. A., 568. 912. « slean » est ici pour « slahan », comme par ailleurs, « lean » pour « leahan » : « thwean » pour « thweahan ». « Slean » indique aussi, ce qui a été conquis ou accompli, par l'action de frapper. Cf. « Beowulf », vers 59SX ; Caed. 129 ; Bed. I, 45, 16. <)08 BEOWULF 910-917. Il n'v a pas d'allitération dans ces lignes : il faudrail «lone, pour la rétablir, substituer « waepna cyn », à « gara cyn ». 922. « ofer ytha ge-wealc >•... Périphrase, pour désigner la mer. Cf. Caedm. 206: Cod. Verc. 1,521. 1)37-938. « lis se réjouissent des présents que leur font les tribus voi- sines, et ceux-ci ne sont pas envoyés seulement par des particuliers, mais par la nation elle-même. Ce sont des coursiers choisis: de lourdes armures, et des chaînes de cou » (Tacite, Germania, cap. XV). 974. Cosijn prend « Sigehrethsecgum »,pour un nom(Âanteekeningen, 10). Trautmann, avec quelque raison, fait observer que « meotot», est un accusa lil' pluriel de « met », ou « g erne t », avec le sens de règle, de mesure, et que « sige.hr eth », est un adjectif. Il traduit ainsi : «und lose, du siegberùbmter, den mànnern die regel, wie dich der geint treibt ». (Bonner Anglistik, II, 454). 1002. « aefra maertha thon ma ». Cf. le Gothique, « thana mais » : l'allemand du xne siècle, « dama mer ». Cf. dans les Psaulmes, 200 : « Naef're withdrifeth Drihten urehis agen foie, ne his yrfe thon ma on, ealre tide aefre forlaetan » ; Psalt. 158 : « Ne him awiht thon ma heora tùngan na teonan onsittath »; Poetical Dialogue of Salomon and Saturn, Ms., de Cambridge, 431 : « For thon thas fold an ne maeg /ira ae'nig, thone mearcstede mon gesécan, fngol gefleogan, ne thon ma foldan neat » ; Cott. Ms. Jul. A. 2. fol. 141 : «Meng tha blisse with tha unrotnesse, fortham heora neither ne bitti noht lange baton othrum, gif is ne bith to fela, and thu miht the eath on thaes the on becymth, fortham heora nather ne maeg be~o~n aeltewe butan othrum,, thon ma the se waeta maeg beon butan drigum, oththe wearm butan cealdum ». 1019. Le sens general de la phrase exige un verbe, « reotcon ». Le copiste du texte a dû être égaré par la similitude de son. de « sund- reon », du texte. Même remarque à l'aire au vers 1073. 1035. « Sept nuits ». Earle : « a sennight ». Cf. Tacite, Germania, XI : « Au lieu de compter par jours, comme nous le faisons, ils comptent par nuits... ». 4045. « wyrsan thingea », Rieger et Trautmann (Bonner Anglistik, II, 155) lisent à ce passage « thinges », au lieu de « thingea ». 4050. « nith longue ». Pendant l'espace d'une nuit. Cf. Cod. Verc. I, 1071, 2618; Caedm, 191, 197. SÛTES ()09 1068. « on geogoth-f'eore ». Dans notre jeune vie. CI'. Psalt. 137 : « on middum /'fore ». 1 128. Gf. vers 1351; Anal. 140, 65 ; Cod. Verc. I, 147. 1139. L'intervention du Destin, en dehors de celle de Dieu, était encore une croyance de l'époque. L'évêque Brymholm écrit, dans « Notae uberiores », p. r>2 : « Fatum universus Septentrio et Stoicam de neces- sitate opinionem, magno affîrmavit consensu; contra quam nee res, nee consilium, nec humana i^irtus ulla, quicquam posset . Hinc adeo omnium lieroum in extremis vitœ periculis, unanimis vox eral, quœ prœsentem statum solaretur ». — « Et ma grigum forda, nie ofri- )}< ihi i..\ (Iianson hi \oya<;kih Helm Wulfingû, Wîikl Woingum, 60 W'od Thyringû, Sâe-ferth Sycgum, Sweôm Ongend-tbeôw, Sceaft-herc Ymbriun, Sceafa Long-beard fi, Hûn-haet Werum, and Holen Wrosnum. 1 1 ring-weald waes hâten llere-farena cyning : Offa weôld Ongle, 70 Alewih Den Ci, se wii's tbara manna modgast ealra ; no hwœthre hê oferOffan eorl-scype f remède, ac Offa gë-slôg âerest monna, cniht-wésende, cyne-rica meest : naenig efen-eald him 80 eorl-scipe ma ran, on orette âne sweorde; mêrce ge-mœrde with Myrgingu bT Fifel-dore ; heoldon forth siththan Engle and Swaefe swà hit Offa ge-slog. Hroth-wulf and Hrôth-gâr Helm, aux Wulfings; Wald, aux Woings ; Wod,aux Tbyriniçs; Saeferth,aux Sycgis; Ongentheow, aux Su eves ; Sceaf there, aux Ymbres; Sceafa, aux Longobards ; Hunhaet, aux Wers, et JTolen, aux Wrosnis. Hingweald était surnommé, le roi des combattants. Offa commanda aux Angles; Alewih, aux Danois. O/fa de tous les hommes fut le plus fort, et nul n'obtint jamais sur lui, la puissance. Lui, le pre- mier des hommes, fonda, dans sa jeunesse, un grand royaume. El personne de son age, n'éleva jamais plus haut de trône, avec l'aide de sa seule épée ! « Les frontières désignées furent celles des Myrgings. De ce temps, les Angles et les Suèves eurent le libre passage dans cinq cités, ainsi qu'Offa l'avait imposé. Hrothwulf et Hrothgar eurent très longtemps, entre eux, la paix 59. Dans rénumération dos tribus Scandinaves, donnée par Jornandès (ch. III), il en est une qui paraît se rapprocher de « Woingum », et c'esl : « Vagoth » (?). 69. Kemble : « Onglum ». 83. Kemble et Oônybeare : « mearce » . LA chanson in \i\\ \i,i:i u <>I7 no heôldon lengest sibbe ael somne, sr» h. su h (or- lard ran, siththan 1 1 y for-wraecon Wi-cinga cynn, and Engeldes ôr for-bigdan, for-he6wan aet lleorote Heatho-beardna thrym. Swâ ic geonde ferde fêla ioo fremdra londa, geond gin ne grfind ; godes and yfles thœr ic cunnade cnùsle bi-dcrled, freô-mœgum feor folgade wide ; for thon ic maeg singan and secgan spell, m.enan fore mengo i io in meodu-healle hû me cyne gode cystum dohten. Ic \vais mid Hunum and mid Hréth-gôtum, mid Sweom and mid Geâtum, and mid Sûth-Denum ; mid Wenlum ic waes and mid [Waernum, Issus du même père, ils cherchèrent ensemble, à lira- vengeance de id race des Wisigoths, et ils commencèrenl les hostilités. Jls tuèrent dans Ileorot, des hommes puissants, et de haute naissance.... Ainsi, j'ai parcouru plusieurs pays lointains, sur la vaste terre. Là, j'ai connu le bien et le mal, inhérents à la race des hommes. Et j'ai été suivi au loin, par ceux qu avait conquis mon chant ! <( Voilà pourquoi je puis chanter et parler, et faire des récits, devant les hommes, dans la salle de bière, et rapporter comment des rois magnifiques, m'ont enrichi de leurs dons. Je fus avec les Huns, et chez les Hredgoths ; avec les Suèves, et avec les Geats, et avec les Danois du Sud i)(). Kemble : « for-bigdon ». ï)7. Conybeare et Kemble : « for-heowon ». 105. Kemble : « freo-maf/um ». 106. Kemble : «folgode». 112. Kemble et Conybeare : « dohton ». 114. Les Hredgoths paraissent avoir habité le Jutland. (11. Edda Snor- ronis, sub initio. <>IS LA CH vn^hn m \n>, a i iK I it mid mid Wi-eimni ; mid Gef-thum ic waes and mid Wincilii 1 20 and mid Gef-flegum ; mid En glu m ic wœs, and mid Swaefu and mid JEneimm ; mid Seaxum ic waes and [Sycgum, and mid Sweord-werum ; mid Hronum ic waes and mid Dean nm, and mid Ileatho-Reamum ; mid Thyringum ic waes, and mid Thro wen dû ; and mid Burgendum i3o thaer ic beâg ge thah, më thaër Gûth-here for-geaf glaed-licne mâththum songes tô leâne, nœs thaet sâene cyning. Mid Froncû ic waes, and mid [Fry sum and mid Frumtingù; mid Rugum ic wees and mid [Glommu, and mid Rum- Wain m . Swylce ic waes on Eatule 140 mid .Elf-wine, sehaefde mon-cynnes, mine gë-frâege, leohteste hond l(')fes to wyrcenne, heortanûn hneâweste hringa ge-dâles, J'étais avec les Vinules, et avec les Varins, el avec les Wirings. Je fus avec les I répi- des, el avec les Vérèdes. et avec les Geflèges. Je demeurai chez les Angles el les Suèves, el avec les Aniènes. .le fus chez les Saxons et les Sycges, et chez les porteurs de glaives. Je vécus chez les llronis et les Danois, et chez les plus fameux Romains. Je fus chez les Thuringes, el chez les lanceurs de javelots ; et chez les Burgondes. Là. je me suis réjoui des bracelets dor, que Gudhere m'a donnés d'un cœur joyeux, en récompense de mon chant : et ce n'est point là nn roi indolent ! « Je fus avec les Francs et les Frisons, et avec les Frumtings; avec les Ruges et les Glommes, et avec les Romains. Je fus encore en Italie, avec .Elfwine. Et ce fils d'Eadwine eut, selon mon juge- ment, la main la plus libérale de largesses, le cœur le plus généreux, dans la distribution des anneaux, et des bracelets étincelants. Je fus chez les Sercyngs, et chez les Serings ; 138. Sur le mot « Rum-Walum », pour Romains. Cf. Cluverji Germanic Antiquitates, I, 79. 144. Conybeare et Kemble : « wyreanne ». I \ CHANSON W VOYAGE! R <>!<> beorthra beâga, [86 beam Eâd-wines. Mid Sercingum ic w&s, 1 5o and mid Seringum, mid CreacQ ic waes, and [mid Finnu and mid Càsere se thê win-burga ge-weald âhte, Wiolane and Wilna, and Wala-rices; mid Scott û ic waes and mid [Pëohtum, and mid Scride-Finnnm ; mid Lid-wicingum ic waes, and mid Leonu, i bo and mid Long-beardum ; mid Haethnum, and mid Haelethum, and mid Hundingum ; mid Israhelum ic waes, and mid Exsyringum, mid Ebreum, and mid [Indfcum, and mid Egyptum ; mid Moidum ic waes, and [midPersum, and mid Myrgingum, and Mofdingum, 170 and ongend Myrgingum, . . . je fus avec Ins Grecs et avec les habitants de Finn, et avec César qui tient la ville splen- dide, et les pompes, la puissance, et l'opulence de l'empire. « Je fus avec les Pietés et les Scots, et avec les Scritoûnns ; avec les les Lidwicings, et les Leomes, et avec les Longobar- des. Avec les païens j'ai vécu, et avec les chrétiens, et avec les llnn- dings. Je fus avec les Israélites, et avec les Assyriens ; avec les Hébreux, les Indiens et aussi, les Egyptiens ; avec les Mèdes et les Perses; avec les Myrgings, et les Mofdings; et encore avec les Myr- gings et les Amothings. Je fus chez les Thuringes du Sud ; chez les Eoliens, les Estiens^ et les Iduméens 155. Kembls : « welena and wilna ». 138. Pour « Scride-Finnum ». Cf. Jornandès, p. 740. 169. Keysler rapporte la découverte d'un autel à Niewmaycn, et dédié : « Matribus Mopatensibua » ; ces dernières paraissent avoir été, comme Matrcs, Gallaica?, Trevirae, Suebge, etc., des divinités tutélaires locales. Keysler, Ant. Sept. 439. 620 LA (HANSON hi \()\ \(,l I H .■nul mill Vmothingum ; mid East-Thyringum id wses, and mid Solum, and mid Islum. and [dumingum ; and ic wics mid Eorman-rice < allé Linage, thaer me Gotena cyning gode dôhte, se me beâg for-geaf 1 80 Burg-warena fruma on tham sïex bund wses s ma êtes goldes, ge-scyred sceatta scilling rime ; tbone ic Ead-gilse on eeht sealde minum bleo drihtne, tlia Te tô ham bï cwôin, leôfum tô leâne 190 theesthë hë më lond for-geaf, mines feeder éthel, freâ Myrginga. And më thâ Ealh-hild ôtherne for-geaf, dryht-cwên dûguthe, dohtor Ead-wines; hyre lof lengde geond londafela thon ic bë songe 200 secgan sceôlde, bwaer ic under swegl sélast wisse gold-hrodene cwën giefe bryttian, T86 b.l El chez Hermanric, j'ai vécu tout un long temps. Là, le roi des Goths me combla de bienfaits : lui, le prince du peuple me donna un. bracelet dor, avec six cents lingots d'or véritable et vierge. « Je donnai le bracelet à Ead- gilse, mon suzerain, dès que j'allai vers lui, par amour et fidé- lité. Car lui, le prince m'avait donné des terres, dans ma patrie. Et alors, la reine bienfaisante, fille d'Eadwin, m'investil d'un au Ire fief. Son amour fui répandu, en bien des pays. Voilà pourquoi, je dois dire en mes chants, qu'elle est sous le ciel, la meilleure reine entourée d'or, et le dispensant. 471. Cette peuplade est citée dans Jornandès, ch. III. 202. Kemble et Conybeare : « sélest ». LA CHANSON M VOYAGE! l; 621 l VOYAGÊt R 623 We rum and wifum, 260 Wudga and I l;i ma. Sw;i ic thaet symle on-fond on thsere ferimre thaet so 1 > i 1 1 1 le«')fa>l lond-buendum, se the him God syleth gumena rice to ge-healdenne thênden hê her leofâtb. Swa scn'thende 270 gë-sceapum hweorfath gleô-men gumena geond grunda fela, tliearfe secgath, thonc-word sprecath, simle siith oththe north sumne gë-métath gydda gleâwne, geofum un-hnedwne, se the fore diiguthe wile 280 dôm a-rseran, eorl-scipe aefnan, oththsêt eal scâceth leôht and lif sômod. Lof se ge-wyrceth hafath under heofonu heàh-frcstne dôm. 87 Ainsi, j'ai maintes ibis observé au cours de mes voyages, que celui-là auquel Dieu a commis la conduite des hommes, est le plus cher aux peuples de la terre, quand lui- même, les aime le mieux. « Ainsi les bardes vont portant, par toutes les terres, les chants des héros ; ils disent aux rois les nécessités du sort ; et ils leur ren- dent grâces, du Nord à l'Orient. Encore pour leurs chants magni- fiques, ceux-ci les récompensent- ils par des dons éclatants. Tout héros qui devant les nobles, veut entendre exalter ses hauts faits, et soutenir la dignité de son trône, doit d'une âme libérale, répandre sur le barde, tous ses bienfaits : il conquiert son amour, et garde sous le ciel, une éternelle renom- mée ! » 267. Kemble : « (je-healdaïuie ». LA BATAILLE DE FINNES-BURH hor nas byrnath, nœfre? » hleôthrode thâ hearo-geông cyning, « né this ne dagath eastan, né hër draca ne fleôgeth, né her thisse healle bornas ne byrnath, ac hër forth-berath, « Ce ne sont point là, des palais en flammes !.., » Alors parla le jeune et vaillant guerrier : « Ce ne sont pas au loin , les feux d'Orient, et sur ces lieux, aucun dragon ne plane ; 4. Le manuscrit original de ce court fragment, écrit sur feuillet d'un recueil d'homélies, qui existait autrefois dans la librairie archiépiscopale de Lambeth, a été longtemps perdu. 11 y est fait allusion dans le « Thésaurus linguarum septentrionalium », de Hickes, Oxford, 1705 (vol. I, p, 1!>2), et la copie qui en est donnée dans cet ouvrage, est l'unique base sur laquelle on peut établir le texte. Quelques-unes des nombreuses obscurités du texte, peuvent être attribuées à la négligence du copiste. Le morceau tout entier est d'une grande vigueur dramatique, et la traduction qui en est ici donnée se réfère au texte Je meilleur, établi par Wyatt, et s'inspire des travaux excellents du professeur Ten Brink : « Grundriss der Germanischen Philo- logie » (pp. 546-549). 3. Kemblc : « heoro-g . ... »; Hickes : « hearo-g . ... ». 4. Hickes : « eastum». 5. Cf. cette métaphore à celle qu'Eschyle met sur les lèvres d'Apollon, dans les Euménides, I, 176 : « Mr, v,où ). thàerehealle durum 40 hyrsta ne baêran, l'incendie, ici, n'est pas allumé, mais les ensei- gnes à tête d'ours s'avancent, les oiseaux de la bataille chantent; les cottes grises se choquent ; l'éclair des lances a lui, et le bou- clier répond aux traits. Mainte- nant des crimes vont se perpétrer qui appelleront la vengeance de ce peuple ! « Mais éveillez-vous, mainte- nant, mes guerriers ; tenez vos bou- cliers dune main ferme; pensez aux prouesses héroïques ; com- battez sur le front des armées ; et soyez dun cœur vaillant ! » Alors maint comte se leva, bardé d'or, et ceignit son glaive. Vers les portes, deux nobles guerriers s'élancèrent, Sigeferth et Eaha, et ils tirèrent leurs glaives ; et aux autres portes coururent, Ordlaf et Guthlaf ; et Hengest lui-même, s'élançait sur leurs traces. Bien plus, Garulf exhorta Guthere à ne point risquer une aussi noble vie, au premier engagement d'armes, aux portes du palais, alors que le dur adversaire au combat, les voulait attaquer; 12. Kemble : « sceafte ». 20. Kemble : « eowra ». 21. Kemble : « hyegeath ». 22. Hickes : « windath ». 25. Kemble : « gold-hladen ». 40. Kemble : « baére ». 40 626 La ha: ai i, i. i dé h\\i>-iu iui mi hit nfllia heard â-nyman wôldej ;ic hë fragn ofer eal un-deaminga, deôr-môd haelelh, hw a thâ duru heôlde. Sige-ferth is min nama, [cwji'th lie. ic com Sccgena leôd, wrecten \\ îde-cûth ; 5o fêla ic weana ge-bàd, heardra hilda, the is gyt her witod swœ ther thû sylf to me sécean wylle. Thâ waes on healle wœl-slihta ge-hlyn, -j- sceôlde celod bord *}* ge-numon handa, bân-helm berstan, 60 buruh-thelu dynede, oth set thœre gûthe Gâr-ulf ge-crang, . • . . . et lui-même (Garulf), le raillant guerrier, de- mandait déjà, sa rn i.r couvrante tumulte : — « Qui a forcé la porte ? » — « Sigeferth »i-t mon nom, lui fut-il répondu ; je suis prince des Seegs, et guerrier aven- tureux, et bien connu ! « J'ai connu bien des soucis, cl subi d'amères épreuves : le destin est pour toi, de subir ici lout niai que tu tenterais de me faire ! » Alors, sous les voûtes, ce fut le tumulte du carnage. Sous les boucliers en forme de quille, écla- taient les casques à le les d'ours. Le sol du palais était retentis- sant : dans la mêlée, Garulf tombe mort, lui, le premier de tous les mortels, fils de Guthlaf, — et maint héros, à ses cotés. 41. Kemble : unit ». 42. Kemble : « a-niman ». 43. Kemble : « fraegn ». 49. Hickes et Kemble : « wrecten », au lieu de « wraeccena ». 50. Hickes : « faela » ; Hickes : « \oeuna ». 51. Hickes : « heordra ». 53. Kemble : « sum thaer ». 54. Kemble : « wille ». 55. Hickes : « healle ». « on healle ». Conf. Ten Brink, Gmndriss der Germaniselien Philologie, pp. 546,549. 57. Kemble : « sceolde naeglod bor ge-numen handa » ; Hickes : «.sceolde celaes borth genumon handa». LA 1UTA1LLK bfi FIN'NÉS-M II II (1-27 ealr,a aerest ntrth-bûendra, (iûlh-lâles sunu : ymb li\ Q€ gôdra fsela liwearf lacra hwer hraefen wandrode, sweart and sealo-brûn : 70 swurd-lejâma stôd swylce eal Finns-buruh fyrenu waere : aege-fraegn ic nâïfre wurth- [lTcor aet wera hilde sixtig sige-beorna sél ge-baeran, 7 ne nëfre swâ noc hwîtne medo sél for-gyldao, 80 thonne Hnaefe guida n his haeg-stealdas : hig fûhtoo fif dagas swâ hyra nan ne feôl driht-gesitha, ac higthàduru heoldon: thâge-wâthim wund hœleth on waeg gangan, saede thaet liis byrne â-brocen waere, 90 here-sceorpum hrôr, Une foule d'ennemis étaient abattus ; le vautour planait, aux plumes noires et jaunes ; l'éclair des glaives brillait, comme si tout Finnsburg étaient en flammes. Jamais, je n'ai entendu dire qu'en aucune rencontre mortelle, des héros conquérants se soient mieux, et plus vaillamment conduits ; jamais dans un plus grand' élan d'amour (pour son suzerain), un coup plus rude ne fut porté, que celui qui fit tomber ÏInaef. Durant cinq jours ils combattirent, et quoiqu'ils gardassent les portes, nombre de leurs suivants furent tués. Alors le chef blessé se retira, disant que sa cotte de mailles était rompue ; que son armure désormais, était vaine, et que son casque, encore, était percé. 66-67. « hwearf ladra hreas ». Jellinck. P. B. XV, 434. ()7. Hickes : « hwear/lacra hraer» ; Kemble : « hwearf lathra hraew». 76. Kemble : « sele ». 77. Kemble: « naef're ». 78. Kemble : « not-h. . . ». 85. Kemble : « dura ». 87. Kemble : « weg ». (i'2H LA BATAILLE l»K H.WI.S-IU lill and eâc was lii.^ helm Uiyrl Et, Thé hine sôna fraegn sans détour, le pasteur du peuple folces hyrde lui demanda si les guerriers sur- hû thâ wigend hyra vivaient h leurs blessures, et quel wunda ge-nœson, était celui des jeunes hommes ... . oththe hwœther Huera hyssa 91. Keinble : « waes ». INDEX DES NOMS PROPRES IXDEX DES NOMS PR OP R ES Abel. Un rappel est fait du meurtre de Caïn, 213. yElfhere. Scylfiog, parent de Wiglaf qui est surnommé, « l'allié d'.LIfhere, 5204. /Eschere, le compagnon d'armes et le conseiller le plus cher d'Hrothgar, qui fut massacré et emporté par la mère de Grendel, 2576-2603; 4240-4260. Ar-Scyldingas, 923. Littéralement : Scyldings honorés, — un nom des Danois. Aid. Scyldingas, Bëanstân. Père de Breca, le Bronding, 1042. Beorht-Dene. Littéralement : Danois brillants, 848, 1211, Vid. Dene. Bèowulf, le Danois, n'est pas le héros du poème, mais l'ancêtre du roi Danois, Hrothgar, 35, 106. Bf'owulf le Geat (le second scribe dont la copie commence, dans le Mss., au vers 3878, écrit ce nom, BTowulf. (vers 3970, 3.993); au génitif. Bïowulfes, v. 4383, 5359, 5609 ; au datif, Bïowulfe, (y, 4642, 5680, 5809, 6127). Il est fait mention de lui, pour la première lois, au vers 386, comme du « féal dllijgtdac », et l'on trouve seulement le nom de Beowulf, au vers 684. Le héros appartient à la famille royale des Geats, et aussi du cùté paternel, à la ligne suédoise des Waegmundings. Il est fils d'Ecg- theow ; le nom de sa mère est ignoré, mais celle-ci était fille d'IIrer tel, roi des Geats, et sœur d'Ilygelac. Le poème entier consiste dans le récit de la vie de Beowulf, de ses exploits, de sa mort, et de ses funérailles, 632 IMUA DES NOMS PROPRES Vprès sa septième année, il est élevé à la cour de son aïeul, Hrethel, auprès de ses oncles, Herebeald, Haethcyn et Hygelac (4956-4962). Dans sa jeunesse, il fut longtemps regardé comme peu brave (4302-4374), niais quand il grandit, sa main avait la force de celles de trente autres hommes (755-757). C'est donc en en venant aux mains, qu'il atteint sa plus grande renommer: (5008- 5010; 5365). 11 accompagne Hygelac dans sa fatale expédition oon- Ire les Hetware, et sauve sa propre vie. après la chute du roi Geat, en nageant vers sa patrie (4728-4730). Jl refuse le trône qui lui esl offert, parla veuve d'ilygelac (4747-4748: il devient le protecteur d'Heardred, fils d'Hygelac, et à la mort de celui-ci, il devient roi des Geats, sur lesquels il règne pendant cinquante ans (4412-4413). Le Beowulf qui dirigea l'expédition contre les Hetware, appar- tient peut-être à l'histoire ; mais le héros des trois exploits princi- paux du poème : de la lutte à la nage avec Breca ; des combats avec Grendel et sa mère, est certainement légendaire. Le caractère de Beowulf mérite une étude attentive : il est tracé avec beaucoup d'intérêt dans l'ensemble, et de netteté dans le détail. Le poète paraît apporter de la fidélité à la description de son héros, et il met également en relief, ses vertus guerrières et ses fau- tes humaines. L'auteur porte sur Beowulf son propre jugement, à la fin de la première partie du poème, et la fin de la seconde (4354- 4378). Il dépeint, d'abord, le héros comme vaillant, prudent, et de cœur magnamine. ; puis il le considère comme doux et bon, quoique porté aux ambitieux dessins. Partout, se manifeste la magnanimité de Beowulf: « la gloire, dit-il doit-être le seul but de l'homme » (2774-2776; 5028), et pour l'at- teindre, « il faut vaincre ou mourir» (1264-1268 ; 2980-2982; 5070- 5072). Le guerrier doit se comporter en chevalier, même en combat- tant des monstres (856-880; 1358-1374; 5036-5048). Le sentiment chevaleresque, dans toute sa pureté, inspire les vers 4690-4692, et 5064-5066. Il s'enquiert avec sollicitude de ses compagnons (2954- 2958), et ne laisse pas son rival Breca, dans la détresse (1086). Ces mœurs de chevalerie se retrouvent, dépeintes avec un rare bonheur, au cours du poème (688-694; 2638-2639; 3618-3621). Et Beowulf sait oublier son ressentiment contre Unferth, quand celui-ci lui demande le pardon du passé. La noblesse d'âme et le désintéressement du héros ressortent en maint endroit : Beowulf refuse le royaume des Geats qui lui est INDEX DES NOMS PROPRES 033 offert, et se fait tuteur du jeune roi (4747-4748). Son ambition esl grande, mais il semble dédaigner tout honneur, qui ne s'achète poinl au prix d'un combat. Il esl mercenaire et d'esprit aventureux, et réclame son salaire, — ce qu'Hrothgar n'oublie poinl (1320; 2760- 27bi ; 1268). Mais quoique Beowulf parle souvent de l'or, sa récom- pense (5070), — c'est plutôt pour les autres que pour lui-même, qu'il combat, el avant tout, pour la gloire (3224-3227). Il sail encore distribuer généreusement, les dons qu'il a reçus (3800-3800 ; 4296- 1-308). Sa sagesse politique («si manifeste aux lignes 1058-4000 et 4134- H36. Il apparaît, pour l'époque, modeste et réservé (2410, 4746), cl le peu de jactance qu'on relève en ses paroles, est inhérent à sa pro- fession même (5038-5041 ; 5054-5056). A son heure extreme, Beowulf s'enorgueillit de la droiture de sa vie (5. 406-5476), et sa piété est certaine, bien que celle-ci soit mi- chrétienne, mi-païenne, et empreinte d'un sombre fatalisme (884- 910; 1370-1372; 1028 ; 3316). Tout Beowulf est inspiré delamélan- colie poétique anglo-saxonne, depuis le jour où le héros est né au malheur, jusqu'au dernier instant, où il meurt dans la solitude (5458-5461). L'astuce et la déloyauté barbares se montrent parfois, chez Beo- wulf : quand il se vante d'avoir fait maint faux serment (5476), et d'avoir massacré ses alliés (5478). Mais il convient de faire observer, en sa faveur, qu'à l'époque, toutes les trahisons étaient légitimes, dans la poursuite de la vengeance (4058-4060). Trie remarque plus générale est celle-ci : dans le poème entier, il n'y a avec YVigiaf, qu'un seul guerrier de grande bravoure^ — Beo- wulf. C'est sans doute, la un procédé de Fauteur pour mettre en relief, la valeur du héros principal. Tous les guerriers de la suite de Beowulf, reculent devant les monstres, que le Geat seul ose aborder (836-844; 1148-1140; 5064-5067). Ce détail donne au poème un caractère différent de celui des Nibelungenlied, — où chacun est également audacieux. — el de la Chanson de Ptoland, où le héros n'est que le plus brave d'entre ses pairs. Breca, lutte à la nage avec Beowulf. Il est chef des Brondings, et fils de Beanstan, Bugge compare cet épisode à celui de la Saga Islan- dique d'Egil (1020, et s...). Cf. Beitrâge, XII. Brisings', collier, (en vieux normand, Brisinga men). Ce mot se 634 Index m:s noms propres rencontre dans l'Edda (Hamarsheimt), éi le collier est cité, comme ayanl été porté par la déesse, Freyja. Le mol Brosing, offre une ana- logie avec Breisgau, (à la partie Sud de la Forêt-Noire), qui probla- blemenl esl le lieu, où la légende est née (2398). Brondings, La tribu., dont Breca est le chef. Peut-être habitait-elle le Mecklembourg, ou la Poméranie (A, (il) (1022), Caïn est cite aux vers 213 et 2523, comme étant l'ancêtre de Grendel. Daeghrefn, guerrier des Hugs, que semble avoir tué Hygelac, à la bataille, et que Beowulf massacre (3002). Danes. Le théâtre de la première partie du poème, est l'île danoise de Zealand, et l'on parle des Danois, comme possédant encore Scede- nig, ou les Scedelands, à la partie Sud de la Suède Dans Widsith, v. 29, ils sont appelés Sea-Danes ; v. 3o, Danes ; v. 58, South- Danes. Dans Beowulf, des noms variés leur sont attribués, qui rappellent leurs exploits: Beorht-Dene, Gâr Dene, Hring-Dene, — ou leur situa- tion géographique : East-Dene,North-Dene,Sûth-Dene, West-Dene... Parmi ces derniers, on cite trois rois légendaires : Scéf, Scyld, et Beotvulf, le Scyld ing. Leur ère doit être située, avant la naissance du Christ. Au quatrième et au cinquième siècle, on trouve Halfdane et ses fils, Ileorogar, Hrothgar et Jïalga ; Tngeld et Froda, dont le fils, llrothwulf, fut associé au trône d'Hrothgar, et épousa la fille de celui-ci, Freaware. Hrothgar eut de la reine, Wealhtheôw. de la race des Helmings, — deux fils, llrethric et Hrôthmund. Toute cette race royale est qualifié dTngwinas, terme qui semble se rapprocher du mot normand, « Ynglingar ». Heremôd est encore cité, comme ayant régné tyranniquement, sur une partie du Danemark. Ce per- sonnage peut être identifié avec Sigmund, le Waelsing (v. 170a), et dans le llyndlv Liôth '-■ (Edd. Saem. I, 34a). D'autres héros danois qui ne sont point de sang royal, sont nommés dans Beowulf : /Eschere, llunferth, Wulfgar, Guthlac, Iïengest, etUslaf. Eadgils, le plus jeune fils d'Ohthere. Ce qui est dit dans Beowulf, sur les frères Eadgils et Eanmund, semble s'adresser à des auditeurs connaissant, déjà, les aventures de ces personnages, Les épisodes où ceux-ci sont mêlés, paraissent INDEX DES NOMS PROPRES 635 bien obscurs aux commentateurs, qui n'ont pu que reconstituer, d'oux mêmes, l'histoire dos deux héros. La version la plus ingé- nieuse est donnée par Wyatt. Eanmund et Eadgils sonl bannis de Suède, pour s'être révoltés (4758 et s...), et se réfugient à la cour du roi Geat, Heardred. Le l'ait qu'ils ont trouvé un asile auprès de son ennemi héréditaire, excite à tel point la colère du roi Suédois, Onela, leur oncle, que celui-ci envaliil le pays des Geais (4404 et s...), et parvient à tuer Heardred (4708 et s...); mais il permet à Beowulf, de prendre la succession au trône des Geats, sans être inquiété (i778-4780). Hear- dred est le second roi Geat, qui tombe sous les coups des Suédois (vid. Haethcyn), et plus tard, Beowulf rouvre les hostilités, en aidant Eadgils, quand il envahit la Suède, pour y tuer Onela, son oncle (4784 ; 4779 et s...). Ces détails sont confirmés par la tradition normande où Athils — Eadgils, massacre Âli = Onela, sur le lac de glace, Wener (Cf. v. 4792), Eanmund, Suédois, et fils d'Othere, tué par Weôhstan (5223). Earnanaes (0062) Eagles ness : littéralement : nid d'aigle. L'en- droit auprès duquel Beowulf combat le dragon. Ecglaf. Danois, père d'Unferth (980). Ecgthëow (Ecgthëo, 746) ; au génitif, Ecgthloes (3998) père de Beowulf, le Geat; épouse la fille unique d'Hrethel, roi des Geats, et père d'Hygelac (745-751). Ayant tué lleatholaf, le Wylfing, — Ecgthëow sollicite la protection d'IIrothgar. au début de sa royauté. Hrothgar fait alliance avec lui, et lui donne des subsides (918). . Ecgwela (3420) : « les descendants d'Egcwela, les Scyldings hono- rés... », c'est-à-dire les Danois. Grein regarde Ecgwela, comme étant le fondateur de la très ancienne dynastie des rois danois, qui s'arrête, avec Jleremond. Elan (124). Danoise, fille d'Iïealfdene, et peut-être, femme d'On- gentheow, roi des Suédois. Cf. Old. Norse Hrolfs Kraka Saga, dans Kluge E.S., XXII, 144. Eofor (datif, lofore, 5986, 5990), guerrier Geat, tils de Wonred, frère de Wulf, et beau-fils d'Hygelac. Il vient au secours de son frère Wulf, dans un combat singulier avec Ongentheow qu'il lue, vengeant, ainsi, la mort d'Haethcyn. Ilygelae récompense libérale- ().'{() INDES DES NOMS PROPRES niciil les deux frères, el donne sa lill*1 unique .:i Eofor (4968 el s...; 5922 el s...). Eomaer, Angle, fils d'Offn el de Thrytho (3920). Eormenric (Hermanaric), roi des Ostrogoths, qui meurl l'an 375, de l'ère chrétienne. Il esl cité dans Beowulf, au cours de l'épisode du collier(153). Il 4 l Hererïc (4412). Eleardred est appelé : « ffererices nefa ». Peut- être, était-il I»1 frère d'Hygd. Hetwaras (4726, 5832). Peuplade qui, avec les Frisons et les Francs, repousse l'invasion d'Hygelac. Ce sont là, les llattuarii, Attoarii, (Gesta regum Francorutn ; les Chattuarii, de Strabon ; les Chatti, de Tacite (Geruiania, ch. XXX) : ils constituaient une tribu franco-frisonne, qui peuplait la région du Bas-Rhin, autour de (-lèves. Hildeburh (2142, 2228), fille d'IIoc, et femme de Finn. Vid. Finn. llnaef (2138 et s...), périt dans la bataille, avec Finn. Vid. Finn. Hoc (2132), père d'Hildeburh. Vid. Finn. HondscTo (1480 et s ... ; 4152). L'un des quatorze compagnons de Beowulf, dans son expédition au royaume danois, et que Grendel dévore, avant d'attaquer Beowulf. Hreosna-beorh (4954). Le théâtre des luttes entre les Suédois et les Geats, — sous Onela et Ohthere; — probablement à la frontière, entre la Suède et le territoire des Geats. Hrêthel (génitif, forme faible, Hrethlan, 908; génitif, llrethles, 2970). Roi des Geats : il était fils de Swerting (2406), père d'Hyge- lac, et aïeul de Beowulf (746 et s...), à qui il laissa sa cotte de mail- les (908). 11 meurt de chagrin, en perdant son tils aîné (4870 et s...) qu'Haethcyn atteint involontairement, d'une flèche. Hrëth-men (890). Triomphateurs. Epithète donnée aux Danois. Hréthrlc (2378, 3672). Fils aînéd'Hrothgar. Hrones-naes (5610, 6272), antre de la baleine. Promontoire rocheux où Beowulf, en mourant, veut que son mausolée s'élève. Grein soutient que ce lieu était près de Kongelf, dans une petite île, entourée du bras Nord du Gota Elf. Hrôthgâr, roi des Danois, second fils d'Healfdene. 11 est l'un des personnages principaux du poème : il fait élever le palais d'Heorot, que Grendel dévaste, et il prépare les voies aux prouesses du héros. 11 a été identifié avec le Roe de Saxo Grammaticus, et avec le Hroar de la llrolfs Saga (Beowulf passim.). 41 () \2 INDES Dl B NOMS PROPRES lliôthmund (2378). Le plusjeune til- d'Hrothgar. Hrôthulf (2034, 2362), probablement le (ils du plus jeune frère d'Hrôthgar, Eïalga. Ilvivail à là com' de Danemark. Wealtheow exprime l'espoir qu'elle a, de lui voir rendre en dévouement à ses enfants, la bonté qu'llrothgar eut pour lui-même (2360 et s...). Et il semble que cet espoir ait été trahi (2328-2338). Ce personnage est le Rolf Krakede l'Ynglingâ Saga, et est mentionné dans Widsith, ligne 45. Hruntig (2914, 2980, 3318, 3614). Le glaive d'Unferth, que celui- ci prête à Beowulf, pour combattre la mère de Grendel. Hugas (5004, 5828). Les i lugs, — Chauci, de Tacite (Germania, 35). Tribu qui se joint aux Francs, pour repousser l'attaque d'Hygelac, sur les côtes des Frisons Hûnlafing (2286), fils d'Hunlaf, et guerrier de Finn : il tue Hengest. Mygd (3852, 4344, 4738). Fille d'Haereth (3858), femme d'Hyge- lac, et mère dTïeardred. Hygelâc (qu'on écrit généralement Higelâc, 870 ; Hygelâc, 4302 etc.; génitif, llygelâces, 3060, 4772, 5886; lïigelâces, 388 etc.; datif, Hygelâce, 4338 ; Higelâce, 904 etc.). Le roi régnant des Geats, pendant toute l'action du poème (llygelac = le Ghocilaicus ou Cho- cbilagus, de Grégoire de Tours, et de Gesta flegum Francorum). 11 est le troisième fils d'Hrethel, et l'oncle de Beowulf. Ongentheow avant défait et tué son frère, Haethcyn, llygelac atta- que, à son tour, le roi de Suède, et l'un de ses compagnons, Eofor, tue ce dernier. llygelac, encore jeune, quand Beowulf revient de Danemark, épouse la princesse Hygd. Il meurt peu de temps après, au cours de l'invasion qu'il fait chez les Frisons, entre l'an 512 et 520 après J.-C.(2404ets.. ; 4708 et s...; 5002 et s... ; 5028 et s...). Son jeune fils, Jleardred lui succède, Beowulf ayant refusé le trône qui lui était offert par la reine Hygd, veuve d'Hygelac. Ingeld (4128), fils de Froda, et prince des Heathobards. Beowulf dit à Hygelâc, que la fille d'Hrothgar, Freawaru, est promise en mariage à Ingeld, et que le roi danois espère arrêter, parla, les hos- tilités entre les deux peuples (4048 et s...). Beowulf exprime son I.NDKX DES NOMS PROPRES 643 doute à cet égard (4134-4138). Les mêmes détails se retrouvent dans Widsith (45-49) : « Hrothwulfand Hrôthgàr hëoldon lengest sibbe a et s o m ne su h tor f a ed ran, siththan hy forwraëcon Wïçinga cynn ami [ngeldes ord forbïgdan, forhëowan aet Heorote llaetliobeardna thrym. » Greins' Bibliothek, I, 252. Ingwine (2088, 2638), amis d'Ing, le premier roi légendaire des Danois du Sud. Sur Ing, on lit dans Rune-poem, 67-68, (édit. Wiil cher) : « (Ing) waes aerest mid Eastdenum gesewen secgun. » Inç a été identifié avec Sceaf et Frea. Merewïoing (génitif, Merewïoingas, 5842\ le roi mérovingien des Francs. Naegling (5360). Le glaive dont Beowulf se sert, en combattant le dragon. Stopford Brooke (I, 76), prétend reconnaître dans Naegling, la racine de nail, clou : le glaive s'enfoncerait dans le corps de l'en- nemi, comme un clou, — ou bien, nail s'appliquerait aux clous gar- nissant le pommeau du glaive (?). Offa (3898, 3914). Roi des Angles (« Offa weôld Ongle », Wid- sith, 35) ; fils de Garmund ; époux de Thrytho ; père d'Eomaer. Ohthere (génitif, Ôhteres, 4760, 4788, 5224, Ôhtheres, 5856). (L'Ottar Vendilkraka de la Saga d'Ynglinga), fils du roi suédois, Ongentheow, et père d'Eanmund et d'Eadgils. Onela(5232, 5864). Suédois (l'Ali de l'Ynlinga Sagaj qu'Athils = Eadgils, tue au cours de la bataille, sur le lac de glace, Wener. Ongentheow (nom. Ongentheow, 4972; Ongenthïo, 5848, 5902; OngenthTow, 5922 ; génitif, Ongenthëowes, 4940 ; Ongenthéoes, 3936; Ongenthïoes, 4774; datif, Ongenthïo, 5972). Roi des Suédois, et père d'Onela et d'Ohthere. On suppose que le nom de sa femme a été Elan (?). Comme représailles à des incursions des fils d'Ongen- theow, Ilaethcyn, roi desGeats, envahit la Suède, et enlève la femme d'Ongenthcow (Elan ?), comme otage Ongentheow viole, alors, le ter- ritoire des Geats, tueflaethcyn, et délivre sa reine. Mais Ilygelac le 644 INDEX DES NOMS PROPRES défait, à son tour, à Uavenswood, et Ongentheow est toé par Eofor (4944-4978 ; 5820-5996). Oslaf (2296), guerrier qui s'est uni à Guthlaf, pour- venger la morl de llnaef. Sceden-ïg (datif, Sceden-igge, 3372; en vieux normand, Skâney). Scandie, — la partie méridionale de la péninsule Scandinave, appartenant aux Danois. Ce nom s'applique, ici, à tout !e royaume danois. Scêfing (8), (ils de Scef ou Sceaf. Scyld, (8, 38, 52) fils de Sceaf, et fondateur légendaire de la dynastie scylding (le Skyoldus de Saxo Grammaticus). Scyldingas (Scyldungas, 4104; génitif, Scildunga, 4202; Scyl- dunga, 4318 ; Scyldinga, 60, etc.). Les Scyldings, descendants de Scyld, et généralement, tout le peuple danois. Formes variées : Ar-Scyldingas, Here-Scyldingas, Sige-Scyldingas, Theôd-Scyldin- gas. Vid. Dene. Scylfingas (4762). Les Scylfings, nom de la dynastie suédoise régnante, — et qui s'étend au peuple suédois, comme Scyldings s'applique au peuple danois. Les Scylfings sont encore appelés : Gùth-Scylfingas, Heatho-Scylfingas. Le parent de Beowulf, Wiglaf, appartient et à la famille des Scyl- fings, et à celle des Waegmundings (5628). En ce cas, sa filiation peut être ainsi établie : Scylf Waegmund Ongentheow Ecgtheow Weohstan i i Beowulf Wiiiiaf l6' Sigemund (1750, 1768), fils de Waels, père et oncle de Fitela. Dans la Vôlsunga Saga, et dans leNiebelungenlied, c'est Sigurdr ou Siegfried, fils de Sigemund, qui tue le dragon, et non Sigemund lui- même, comme dans Beowulf. Ce qui prouve que la version de cette légende, dans Beowulf, serait la première en date. INDEX DES NOMS PROPRES 64f> Swëon (4944, 5802, 5916, (1002). Les Suédois, appelés aussi, Swêo-thëod, et leur pays, Swïo-rïce. Ils sont sous la domination de la dynastie scylfing. Swerting (2106). (ieat, et aïeul d'IIygelac. ïrytho. Femme d'Offa, roi des Angles. Elle figure dans un court épisode, qui apparaît, sans transition, dans le poème, pour accuser, semble-t-il, le contraste entre la violence et la dureté de cette reine, et la douceur d'Hygd (3862-3924). l'nferth. Danois, attaché à la cour d'Hrothgar, comme héraut. A l'issue du festin qui précède le combat de Beowulf et de Grendel, Unferth pris de vin et d'envie, s'oublie à méconnaître les lois de l'hospitalité, et proclame que Beowulf a été vaincu à la nage, par Breca. Le héros lui répond victorieusement, et dans la suite du poème, Unferth est devenu l'ami de Beowulf, à qui il prête Hruntig, le glaive fameux. C'est là un des caractères les plus incertains, et les plus barbares du poème (998, 1060, 2330, 3614). Wœgmundingas (5214, 5628). La famille à laquelle Beowulf et Wiglaf appartiennent. Vid. Scylfingas. Wrëls (1754, 1794). Père de Sigemund. Wealhthëow (1224). (Wealhthëo 1328, 232i,2430; datif, Wealh- thëon, 1258). De la famille des Helmings (1240), femme d'ilrothgar. Elle donne à Beowulf, la meilleure hospitalité (1224, 2376, 2430). Wederas (génitif, Wedera, 450, etc.), ou Weder-Geats, — un nom des Geats. Wêland (910). Le Volund de l'Edda, le fameux forgeron de la légende germanique, dont la cotte de mailles de Beowulf, est l'œuvre. Wendlas.(496), (les Wenlas de Widsith, 59 ?), ou plus proba- blement, les Vandales. Cf. Bugge, dans PB. XII, 7; ten Brink. Beowulf-Untersuchungen, 203. Moller (Altengl. Volksepos, p. 5, et Sarrazin (Beowulf-Studien, pp. 29, 43). Ces auteurs les considèrent, comme ayant habité la partie nord du Jutland. Weohstân (5226), (génitif, Weôhstanes, 5724 ; Weoxstânes, 5204 ; Wihstanes, 5504, etc.). Père de Wiglaf, et meurtrier d'Eanmund. 646 INDEX DES NOMS PROPBJ - Wïglâf. Fils fie Weobstan. 11 est parent fie Beowulf 5626), delà race des Waegmundinge (T»(>2S;, et l'un des chefs des Scyldings (5206). Il est choisi, avec dix autres guerriers, pour accompagner Beowulf dans son expédition contre le dragon ( 5720 et s...), et lui seul, se montre digne de cet honneur. S'ahritant sous le bouclier de Beowulf, il fait preuve d'un grand courage, et il porte au dragon le premier coup mortel (5388 et is...). C'est à lui seul que Beowulf s'adresse, en mourant, et commet ses volontés dernières (5618, etc.). Wiglaf reproche leur lâcheté aux autres compagnons de Beowulf, et il les dépouille de leurs fiefs (5772). Puis il donne, pour les funé- railles du héros, les ordres mômes qu'il a reçus de Beowulf mourant. (5601, 6188 et s...). Withergyld (4102). Le nom d'un guerrier des Ileathobards. Wonrêd (5942). Père de Wulf et d'Eofor. Wulf (5930, 5986), fils de Wonred, et père d'Eofor. Dans la bataille qui met aux prises les forces d'Hygelac et d'Ongentheow, Wulf attaque ce dernier, qui commence à le mettre en déroute, quand Eofor se porte au secours de Wulf, et tue Ongentheow (5928 et s...). Wulfgar. Chef des Wendels, à la cour d'Hrothgar : c'est lui qui le premier, reçoit Beowulf et ses compagnons, à leur arrivée en Dane- mark, et qui les présente à Hrothgar (696, 720, 780). Wylfingas (dat. Wilfingum, 922, Wylfingum 942). Tribu à laquelle Heatholaf appartenait. Miillenhoff situe son territoire sur les côtes Sud-Ouest de la Baltique (Untersuchungen, 90). Wyrd (5054). Comme le latin, fortwia, wyrd indique et la fatalité, et la personnification de la fatalité. Dans la mythologie Scandinave, Wyrd était l'un des trois principaux Noms ou Nornir, qui, avec les Yalkyriurs, étaient les maîtres absolus de la destinée humaine. Yrmenlaf (2648). Danois, et le plus jeune frère d'Aeschere. BIBLIOGRAPHIE BIBLIOGRAPHIE Thorkeliii, G. J. De Danorum rebus gestis secul. III et IV poema Danicum dialecto Anglosaxonica. Havnioo, 1815. Outzen. Ueberdas Ags. Beowulfs Gedicht. Kieler Blatter, III, 312. 1816. Grundtvig, N. F. S. Dannewirke, II, 284. 1817. — (Translation) Bjowulfs Drape. Copenhagen, 1820. 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Finsburg-Bruchstiick, v. F. Jlolthausen. Heidel- berg, 1 90a- 1 900. APPENDICE TABLES GENEALOGIQUES Les noms des femmes sont imprimés en italique. Les noms entre parenthèses sont ceux quel'on trouve clans Saxo Grammaticus, D. Danes Scyldings, [ngwine, Hrethmen . G a <=> É «1 ^ o 3 O ^3S a o ri 3 £ î- >-> «3 o ce ^ __ o =0 zi. "ri K H-H + \ % a « so O» o £ o O ~ O S3 o T3 £ « 3 «3 1 S fen i ' X3 i-i \ 1 ? o Si (h w Si -G p <1> to C 2 ° a ri + 4; 662 APPENDICE -.,y,y, >: o v9 1 2 Porte E 3 4 £ A. a 3 4 Diagramme d'un palais royal Scandinave, I. — Vue plane. II. — Coupe verticale, 668 APPENDICE Sur les ailes s'échelonnaient des bancs de bois, surélevés de deux marches, el qui servaient de sièges, ou de lits de repos. De ces sièges, la rangée < j 1 1 i se dressail à l'entrée de droite, a la pointe sud du croquis, était la plus considérée. Les places d'honneur, par excellence, sont figurées par les lettres A, B, C, I), el sur ces sièges les chefs pouvaient s'asseoir, avec les guerriers qu'ils voulaient particulièrement honorer. La place éminente, A, était toujours occupée par le chef auquel la demeure appartenait ; dans Beôwulf, par Hrothgar; et Unferth, dans le même poème, assis aux pieds d'Hrothgar, devrait être placé sur le siège inférieur, B. La seconde place élevée G, sur le rang opposé, était donnée à l'hôte le plus distingué. Beowulf l'occuperait donc, dans ses visites à Hrothgar et à Hygelac. Les autres bancs étaient occupés par la cour, les guerriers escortant les chefs, etc. Des dispositions analogues se retrouvent dans l'architecture russe contemporaine, où les maisons communes comprennent et les bancs circulaires, et le foyer central. Cf. Grundriss der Germanise hen Philologie de Paul, Xlll, 228- 235 ; Aordbon under Hednatiden, par Holmberg, Stockholm, 1871, p. 129; Kônigliche Gefolgestube, p. 232. Ai'i'E.NDia; ()0(J IV Fig. I. — Reconstitution du pommeau (Tun glaive, avec inscriptions runiques, par .1. Wyatt. Fii,r. II el III. — I. es deux figures inférieures montrent l'autre côté du pommeau, cl le liant, de celui-ci. avec ses ornements. Bouclier de bois, avec centre et motifs en bronze, à l'entrecroisement des bois (J. Wyatt). <;to APl'ENDICI Guerriers de l'île d'Oland, avec enseignes à Lête de sanglier, sur le casque ; la lance dans la main droite ; la main gauche appuyée sur un glaive à la courte lame (J. YVvait). I. — Mors et brides. II. — Lame damasquinée (J. Wyatt). VI'I'I.NMU-: 071 VI Corselet et colle de mailles, a ligure inférieure montre l'enchevêtrement des anneaux (J. Wyatt), <)T2 APPENDICE Vil Fig. I. Bracelet. Fis. IL - - Collier (J. Wyall Al'I'KNDICK c>7:* VIII Reconstitution d'un navire Scandinave, au pavillon de Norvège, à l'exposition de Chicago, en 1893. 43 BEOWULF RYTHMIQUE ANGLO-SAXONNE ET DU TRÈS ANCIEN ANGLAIS RYTHMIQUK Le vers allitéré dans l'ancien anglais (1) Il est probable que L'allitération fut la forme primitive de la poé- tique anglaise. Et la tendance du génie poétique anglais à l'allitéra- tion, se marque déjà dans la très ancienne prose, en des noms de héros et de familles, tels que Scyld et Sceaf, Hengist et Horsa, Finn etFolcwald, qui allitèrent entre eux, comme les noms analogues des autres familles teutones. (Autre exemple : Mannus, Ingo, Isto, Irmino) (2). Les plus anciens monuments de la poésie anglaise, tels que les fragments des hymnes de Caedmon dans le Ms., More de Cambridge, et l'inscription sur la croix de Ruth well, sont composés de lignes allitérées, qui représentent le caractère essentiel de la pres- que totalité de l'ancienne poésie anglaise, à l'exception du « Poème Rimant » (« Rhyming Poem »), dans l'Exeter Book (3), et de quel- ques autres pièces en petit nombre, et d'une date ultérieure, où l'al- litération et la rime sont combinées. Cette très ancienne poésie anglaise, et les fragments d'anciens dialectes du Nord, et d'Anglo- 1. Nous avons été guide dans cette étude, par les recherches savantes et définitives de Jacob Shipper, que nous avons suivies, et dont l'excel- lente histoire de la versification anglaise, fait autorité en la matière (J. Shipper. A History of English Versification^, Oxford, Clarendon, Press, 1910. 2. Tacite, G er mania, 11. 3. Cf. Grein-Wûlcker, HI, 1, p. 156. f)78 KVTIIMlnl I Saxon (I'lleliand avec 5. 985 lignes, et le fragment récemment décou- vert, do la Genèse en 335 lignes de vieil anglo-saxon, et publié, en 1894, par Zangemeister et Braune) permettent de retrouver suffisam- ment, les lois du vers allitéré tel que l'employaient les nation^ teu- tones. 1 Théories sur la forme métrique de la ligne allitérée En dépit de leur rareté relative, les fragments de vieil allemand, Ililderbrandslied, Wessobrunner Gebet, Muspili, et deux formules magiques, avec un total de cent dix lignes, ont donné naissance aux premières théories sur les lois de l'accentuation, et sur les caractè- res généraux de la ligne allitérée. Le premier essai de théorie sur la structure de la ligne allitérée, fut fait par Lachmann. Son système s'étayait sur la forme du vers créé par Otfried, à l'imitation du modèle latin, et consistant en une ligne longue, de huit accents, divisée par une rime léonine en deux hémistiches, de quatre accents chacun, alternativement forts et fai- bles. Les lois du vers rimant et strophique d'Otfried, furent appli- quées par Lachmann aux vers purement allitérés, de l'ancien alle- mand, dans Hildebrandslied, par exemple, et cette manière de scander fut encore pratiquée, par ses successeurs, pour le vers alli- téré de l'ancien anglais, sur la véritable nature duquel, l'opinion de la critique s'égara longtemps. En Angleterre, l'évêque Percy eut une plus claire notion du vers allitéré originaire, en l'année 1765, dans son « Essai sur le mètre de Pierce Plowmann » (1). La théorie du vers allitéré à quatre temps La théorie du vers allitéré à quatre temps, reposant sur ce prin- cipe, que chacun des deux hémistiches doit avoir quatre syllabes 1. Cf. Sievers, Altgermanische Metrik, 1893, pp. 2-17. RYTHMIC! B 8TD accentuées pour produire un rythme régulier, fut d'abord appliquée par Lachmann lui-même, au seul tree ancien allemand, d'Hilde- ôra/t(/s/ie. len Brink (2), appelle complets, les hémistiches à quatre temps, tels que hy'ràn sciUdè, mais il admet les hémistiches à trois temps seulement, les qualifiant d'incomplets, par le manque d'un accent secondaire, (ainsi, ïwèlf wintra ltd, ham gesôhle). M. Kaluza fut parmi les théoriciens du vers à quatre temps, qu'il s'etTorce de rattacher aux conclusions de Sievers, et de quelques autres auteurs (3) Trautmann, adoptant le point de vue d'Ame- lung, reconnaît que certains mots et syllabes peuvent être allongés, pour obtenir les quatre syllabes accentuées, nécessaires à chaque hémistiche. Ainsi, on obtiendra avec le mode de scansion de Traut- mann, pour la ligne suivante : sprécalh fàegerè befôran le schéma : XX— XX | XX | ÛX, et pour, ônd thû him mêle sy'tesl — : X'X | XX | XX | ÙX. Ond. en ce dernier cas, est prolongé de deux unités, et un même exemple de cette application, se rencontre dans la syllabe finale du mot radores, et dans l'hémistiche, under râdorès ry'ne alors que dans une section, comme gûth rinc monig, ou of fold-grâefe, les mots rinc et of auraient une valeur double, et que gûth et fold, vau- draient quatre unités, pour rentrer dans ce mode de scansion : 1. Die Met ri I,- des westgermanischen Atlilerat ionsverses, Marburg, 1892. "2. Paul, Grundriss der germanischen Philologie, II, 518. 3. Der alfenglische Vers : I. Kritik der bisherigen Theorien,. 1894 ; II. Die Metrik des Heowulfliedes. 1894: III. DieMelrik der sog. Caedmo- nischen Dichtungon. 1895. Cf. Saran, Zeitschrif't fur deutsche Philo- /o< temps secondaires, des deux autres. Trautmann, toutefois, ne consent pas à reconnaître de différence aussi essentielles et marquée, dans la force des quatre accents. Tous les partisans du vers à quatre temps, professent seuls, cette opinion commune, que le rythme du vers est basé sur le temps (tahlie- rend . La théorie du vers allitéré à deux temps La théorie du vers allitéré à deux temps repose sur ce principe, que chacun des deux hémistiches, ne comporte que deux syllabes accentuées. En Angleterre, cette opinion fut soutenue avec art, par deux auteurs du xvie siècle, Georges Gascoigne (1), qui cite la ligne suivante, avec ce schéma d'accentuation : No wight in this icorld, that wealth can attain v " r r 'i et le roi-poète Jacques VIT (2), qui propose cet exemple : Fetching fude for to feid it fast furth of the Farie En 1765, Percy dans son Essai sur les Visions de Pierce Plow- man, fit remarquer « que contrairement h ce que d'aucuns suppo- sent, l'auteur de ce poème n'a pas été un novateur en sa versifica- tion, et n'a fait que garder la rythmique anglo-saxonne et gothique, qui ne fut jamais, à vrai dire, abandonnée, mais seulement négligée et reprise, à divers intervalles »... Après avoir cité deux vers, en dialecte ancien du Nord, il les fait suivre de deux vers, de vieil anglais : 1. Vertayne notes of Instruction concern? 'ng the making of verse or ryme in English, 1575. (Réimpression d'Arbër. Londres, 18(38, p. 34). 2. Ane Sc/iort Treatise, conteining some Récits and Cauielis to be obseruit and èschewit in Scottis poésie, 4585, p. 63 de la réimpression d'Arber. RYTMMInl I OS^ sceo/h thu una ' sci/rede scythtkendure (Gen. 65) ham and heahsell heofena rices (if/. XV). VA il poursuit : * Si nous examinons, à présent, la versification des Visions de Pierce Plowmann, (dont il cite les premiers vers) : /// a somer season \ when so fie was the sonne Ischop me into a schrond j a seheep as {/cere), nous découvrirons qu'elle est formée selon cette règle, que chaque distique, — ou longue ligne complète — doit contenir au moins trois muts. commençant par la même lettre, ou par le même son ; que chacun des sons correspondants peut être placé soit dans la pre- mière ou la seconde ligne du distique, et l'un dans l'autre, — mais que tous trois ne doivent pas être nécessairement groupés dans une seule ligne ». Il fait alors de nouvelles citations de vers allitérés, tirées de Pierce the Ploughman s Crede, The Sege of Jerusalem, The Gheva- lere Assigne, Death and Liffe et Scottish-Fielde. Ce dernier morceau se termine par un couplet rimé : And his ancestors of old time \ have yearde theire longe lie fore William conquerour \ this cuntry did inhabitt. Jesus bring them to blisse \ that brought us forth of bale, That hath hearkened me heure \ or heard my tale. Percy termine sa dissertation sur l'histoire du vers allitéré, par la conclusion suivante: « 11 est à remarquer que les poètes a)rant employé le mètre allitéré, ont également retenu les idiomes saxons propres à la poésie : et ce détail appelle V attention de ceux, qui veulent retrouver les lois de l'ancienne poésie saxonne, qiion a souvent regardées comme inexpli- cables : je crois qu'ils les restitueront, avec le métré de Pierce Plow- man ». Au début du xvie siècle, la forme de cette versification se prit à changer : l'auteur de Scottish Field, comme nous l'avons vu, ter- mine son poème par un couplet de rimes, et ce fut là, une innova- tion qui ne fit que préparer la voie à l'admission de cet ornement plus recherché. Quand la ruine fut surajoutée, tous les raffinements de l'allitération se maintinrent, au début, à côté d'elle, mais sous peu, la correspondance des suns finaux attirant toute l'attention du poète, et satisfaisant le lecteur, l'allitération ne fut plus aussi longue- 684 m m m in i i. ment étudiée, el vinl se perdre dans les morceaux de composition vulgaire, — ainsi ce vers : A cooler (here was and he lived in a stall ». Il est facile de noter que ee vers présente exactement la même structure, que les vers cités par Gascoigne : No wight in this world that wealth can a t lay ne, U'nless he b'elèue, that all is biit cay' ne, — avec cette remarque, que ce sont là, des vers de quatre accents en tout, — deux dans chaque hémistiche. C'est encore la même cons- truction rythmique de la ligne allitérée, dont parle Jacques VI, avec « Deux syllabes brèves, et une longue par toute la ligne », — ou en d'autres termes, avec quatre syllabes accentuées dans le vers. Percy a donc découvert la relation qui existe entre la ligne allité- rée, du moyen anglais, et celle de l'ancien anglais. Selon lui, le mètre de Pierce Plowman renfermait le rythme d'une forme ancienne de vers, qu'on devrait lire avec deux syllabes accentuées, dans l'hémis- tiche, et par suite, quatre dans la ligne entière. Gomme il a été dit plus haut, Lachmann lui-même admettait la scansion à deux temps, pour les vieux dialectes du Nord, pour le vieux saxon et l'ancien anglais, et en 1844, A. Schmeller, l'éditeur de YHèliand, formulait cette loi, que dans les langues teutoniques, c'est la force même avec laquelle les différentes syllabes sont pro- noncées qui commande le rythme du vers, et non le nombre ou la longueur des syllabes. Selon le même auteur, le vers allitéré était écrit non pour le chant, mais pour la récitation (1). Plus tard, W. Wackernagel (2) opta en faveur de la théorie à deux temps, pour tous les vers teutoniques allitérés. Dans chaque hémistiche du vers, il y a selon Wackernagel, deux syllabes, grammaticale- ment ou logiquement renforcées, et par suite, fortement accentuées, le nombre des syllabes plus faiblement accentuées, étant indéter- miné. La théorie du vers à deux temps, fut encore heureusement soutenue par F. Vetter (3) et par K. Hildebrand, qui abordèrent ce \ . Ueber (ten Versbau der alliterierenden Poésie, besonder A ttsachsen, Bay, Akademie der Wissenschaften, philos .-histor., classe IV, p. 207. 2 Litteraturgesehiclite, p. 45. 3. Ueber die germanische Alliterationspoesie, Vienna, 4872, et Zum Muspilli, Vienna, IX72. \\\ I II. M 101 K 685 sujet dans une étude sur le vers allitéré en vieux normand (I), et par Elieger, dans son essai sur la versification en vieux saxon, et en ancien anglais (2). Dans cette étude, Elieger fait ressortir les règles prédominantes, dans la poésie de ces deux nations teutonnes, si étroitement apparentées : la place et la qualité de l'allitération ; les rapports entre l'allitération et le nom, adjectif ou verbe ; Tordre des maux, la césure, la fin du vers, les syllabes accentuées, et la limite de l'emploi des syllabes non-accentuées. D'autres auteurs, Horm, Ries et Sievers, s'appuyant sur les bases critiques de Rieger, ont contribué a mettre en lumière les caractères essentiels de ce mètre (3). Parmi eux, Sievers (i) démontre qu'une classification méthodi- que de groupes de mots, avec leur accentuation naturelle, dans l'une et l'autre section de la ligne allitérée, permet de juger que ce mètre, en dépifde sa variété, n'est pas aussi irrégulier, dans les syllabes non accentuées, au commencement ou au milieu du vers, qu'il a été dit, et que ce vers comprend un nombre limité de formes définies, qui, toutes, peuvent être réduites à cinq types primordiaux. Ces cinq types, ou principales variations dans la position changeante des syllabes accentuées et non accentuées, sont, d'après Sievers, de telle nature et si arbitrairement combinés dans les vers, qu'il ne peu- vent être regardés, comme les pieds symétriques même d'une ligne, où le nombre des syllabes est compté. Le principe fondamental du vers allitéré est donc dans le libre changement du rythme, — ce qui suppose que le vers n'est pas chanté, mais récité (5). Bientôt après la publication de l'essai de Sievers sur le rythme du vers germani- que, — ouvrage contenant une classification complète de toutes les formes de vers se présentant dans Beowulf, — d'autres érudits fai- sant application de la méthode de Sievers à d'autres textes impor- tants en vieil anglais, confirmèrent les résultats des études de cet 1. Uber die Verstheilung der Edda, Zeitschr. fur deutsche Phil., p. 74. 2. Die alt-und angélsachsisehe Verkunst, Halle, 1876 '6. C. R. Horn, Paul and Braunes Beitrage, v. 164; ,1. Ries, Quellen und Forsehungen, XLI, 112; E. Sievers, Zeitschr. /'. deutsche Phil., XIX, 43. 4. Paul und Braunës Beitrage, X, 18«S5; 14». 209-314 et 491-545. 5. Sievers. Paul's Gruîidriss, H, p. 4. ()8() m Tim lui i auteur: Luick s'attacha à Judith t); Frucht (2), aux poèmes de Cyrttwulf, el Cremer, à Andréas(3). El Sievers lui-même, développa, à nouveau, ses conclusions avec plus dé détails, dans son ouvrage sur le metre du vieil allemand (4), où il déclare que sa théorie des cinq types, est moins une théorie, que la simple enumeration des règles du vers aHitéré, obtenues par la méthode d'observation que fournit la statistique. Malgré les objections de Moller, Heusler. Hirt, Furh au système de Sievers, celui-ci n'en demeure pas moins en con- formité, avec la manière de lire ou de scander le vers allitéré, telle que la donnent depuis le xvie siècle. les théoriciens de l'ancienne versification anglaise. Quant aux formes préhistoriques de la poésie teutonique, l'opi- nion de Sievers est qu'une forme primitive de cette poésie, consistait en strophes ou stances, pour le chant, et non pour la seule récita- tion ; qu'à une période très reculée, cette poésie strophique chantée, fut remplacée par la récitation de narrations épiques, qui se trans- formèrent, peu à peu, dans la forme des cinq types. Comme toutes les tentatives pour prouver que certains poèmes anglais très anciens, furent composés dans la forme stropique, sont demeurées vaines, on peut opposer à la conclusion de Sievers que, dans la plupart des cas, les lignes allitérées se suivaient l'une l'autre, en une succession ininterrompue, et que même, dans les temps historiques, elles n'étaient pas composées en mètres symétriques (taktierend), et n'étaient pas destinées à être chantées, sur des mesures fixes. On ne peut attribuer à l'ancienne poésie anglaise., de telles mètres symétriques, par ce fait, que la fin de la ligne ne correspond pas, en général, avec la fin de la phrase, comme cela eût dû être, si les lignes avaient été composées en stances, pour le chant. La struc- ture de la ligne allitérée, n'est commandée que par les nécessités de la libre récitation. Le vers se compose de deux hémistiches qui ont 1 . Paul und Braune's Beitrage, XI, 470. 2. Metrisches und sprachliches zu Cynewulfs Elené, Juliana und Crist. Greifsirald, 1887. 3. Metrische und sprachliche Untersuclninu der àtiéiigl dedicate Andreas, dut lilac, Phœnix, Bonn, 1888. 4. Altgermanische Metrik, Halle, 189)5. 5. H. JVIoller, Das Yolksepos in der ursprii rig lichen stropfiischen Form, Kiel, 4883. UY ni m loi i 687 une parenté rythmique résultant de la présence, dans chacun d'eux, de deux syllabes accentuées, mais qui n'ont pas entre elles, une complète identité de rythme, parce que le nombre et la place des syllabes non accentuées, peut varier notablement dans les deux sec- tions. Accentuation de l'ancien anglais Comme la versification de l'ancien anglais est basée sur l'accen- tuation naturelle du langage, il est nécessaire d'établir les lois de cette accentuation, avant d'étudier les cinq types auxquels la struc- ture de l'hémistiche a été réduite. Dans de simples polysyllabes, l'accent principal ou primaire, marqué par un accent aigu ('), se trouve en général, sur la syllabe radicale, et les inflexions et autres éléments du mot ont un accent moins marqué, qui va de l'accent secondaire marqué par un accent grave ('), à l'accent le plus faible qui, généralement, n'est pas mar- qué, ainsi: wâldor, hèofon, ivilig, icûuode, âelhelingas ... Dans la ligne allitérée, en règle générale, seules les syllabes avec l'accent principal, comportent ou des sons allitérés, ou les quatre accents rythmiques du vers. Toutes les autres syllabes, même celles marquées d'un accent secondaire, ne comptent ordinairement que pour des sons inférieurs du vers (senkungen) : siuclon tha héarivas blédum gehôngene wlitigum wâestmnm : ihaer nô wâniath ô hâlge under héofonum haltes frâehve . Phoenix 71-73. Dans les mots composés, (en en exceptant certaines combinaisons avec préfixes non accentués), le premier élément du mot composé (qui modifie ou détermine le sens du second élément) —, a l'accent principal ; le second élément n'a que l'accent secondaire, ainsi dans : wûld&r-cyning; heah-sèll; sôih-fàest. Et par voie de conséquence, si le composé n'a, comme dans la plupart des cas, qu'un son allitéré, cette allitération doit nécessairement tomber sur la première partie du composé : 088 RYTHMIQl i wlHg wuldorcyning wôrlde and héofena. Dan. 427. Parfois, il advient que (Jans les hémistiches «le peu . et dans une forme particulière d'allitération, le composé peut même renfermer l'un des sons allitérés, comme dans ce vers : (1) hwaet ! we Gârdéna in gëarôâgum. Beow. I. Les suffixes moins fortement accentués, dérivés et infléchis, hien que ne devant pas ail itérer, peuvent occasionnellement, recevoir l'accent rythmique, à la condition qu'ils suivent immédiatement, une syllabe longue et accentuée : mid Wy'lfingum, thâ hine Vsara cijn. ne mèahle ic aet hilde mid \\r an linge. Beow. 922-2318. Ces règles générales pour l'accent des mots composés de deux noms, ou d'un adjectif et d'un nom, souffrent des modifications pour les cas où un préfixe, (adverbe ou préposition) est juxtaposé à un verbe, ou à un substantif. La préposition placée devant un nom, ou dépendant de celui-ci, est si étroitement unie à ce nom, que les deux mots n'expriment qu'une même notion, le nom portant l'accent principal. Ex : onwèg, âwég, (away, au loin), aetsômne (together, ensemble), of dune (down, en bas), tonihte (tonight, cette nuit), onmiddum (amid, parmi). Autres exemples dans ces vers : gebtld finira worn aer he onwég hwûrfe. Beow. 264, sîd aetsômne thâ gesfmdrod wâes. Gen. 162. Mais tandis que le préfixe en préposition, ne comporte pas d'allité- ration, du fait de son manque d'accent, quelques-uns des adverbes pris en composition, sont accentués ; d'autres non accentués, et 1. Cf. Sievers, Altger. Metrik, p. 41. RYTHMIQUE ()89 d'autres encore, peuvent l'être ou ne pas l'être. Quand le préfixe adverbial est à l'origine distinct du verbe, tout en étant placé auprès de lui, il peut dans certains cas, en être dissocié, el il porte alors l'accent primaire, puisqu'il est bien un élément modifiant le composé. Quand, toutefois, le préfixe et le verbe sont assez étroite- ment unis pour n'exprimer qu'une seule notion, le verbe prend l'accent, et le préfixe est regardé comme proclitique. Il est encore une troisième classe de ces composés, portant indifféremment l'ac- cent sur le préfixe ou sur le verbe. Quelques-uns des préfixes les plus communément employés dans l'allitération, sont les (1) suivants : and, aefter, eft, ed, fore, fort//, from, hider. in, hin, mid, mis, nither, ongcan, or, up, ât, efne. On les rencontre dans des composés tels que : andswarian, ingong, aèfterveard, etc. : on kndswâre and on élne strong. Gû. 264. àethelïc ingông éat waes gebûnden. Cri. 308. and êac y fêla (v-sorh wànath. Met, VII, 43. ûplang gestôd with Ysrahêlum. Ex. 303. Les préfixes qui ne reçoivent pas l'allitération, sont : â, ge, for, geond, otli. âhôn and âhébban on hêahne beam. Jul. 228. hâefde thâgeUhlen Uremaèrne blâed. Jud. 122 brônde forbàernan ne on bâel hlàdan. Beow. 4292. Les préfixes suivants relèvent tantôt de Tune, et tantôt, de l'autre règle : aet, an, bl (big, grand), bi (be, être), of, ofer, on, lô, under, thurh, with, wither, ymb. Ils sont généralement accentués, et allitèrent, s'ils entrent en com- position avec des substantifs ou adjectifs; mais ils ne sont pas 1. Cf. Koch, Historische Grammatih' der englischen Sprache, Weimar, lx(v{, l, 156. 44 cm in I H. M in I I accentués, et n'allitèrent pas, s'ils sont composés avec des verbes, ou autres particules (1) : ainsi, ôferkéah, éferhyd ; et, ofereàman% oferbidan. Exemples tirés des textes : (a; préfixes qui allitèrent : thâra the thurh àferny'dûp dstigeih. Dan. 494. \\tol is thin ônsêon hàbbatfuve èalle 8toâ. Satan 61 . ymbe-sitîendra âenig thâra. Beow. 5468. (b) préfixes qui n'allitèrent pas : ôththaet he thâ hysgu oferhiden haefde. Gû. 518. ne willalh cow ondràedan dêade fèthan. Exod.266. sy'mbel ymbsâeton sâegrunde nêah. Beow. 1128(2). Quand des prépositions précèdent d'autres prépositions, ou adver- bes en composition, l'accent reste sur la partie du composé, qu'on peut regarder comme la plus importante. Des composés de ce genre rentrent dans trois classes : 1° si une préposition, ou si un adverbe sont précédés par les prépositions be, on on, to, thurh, with, — ces dernières ne sont pas accentuées, puisqu'elles ne modifient pas sen- siblement le sens de l'adverbe qui les suit. Des composés de -ce genre, sont les suivants : beaèftan, befâran, begeôndan, behindan, beinnan, benéothan, brifan, bidan, onâf'an, onâppan, tofôran, within- nan; withûtan (3), under néo than. Il n'y a que la seconde partie du composé qui puisse allitérer dans ces mots : he îêâra sâm beîôran gèngde. Beow. 2824. ne the behindan lâet thonne thu heônan cijrre. Cri. 155. 1. Cf. Streitberg, Ungermanische Grammatik, 1900., § 143, p. 167; Wilmanns, Deutsche Grammatik, 1897, ï, 407, § 349. 2. Cf. Englische Metrik, I, pp. 43, 45. 3. Koch ajoute à ceux-ci : withéeftan, irithforan, withnéothan. uvnniini i: 691 Et la plupart de ces ra©ta ne se rèncoft trent pas en poésie. 2° Dans les composés de timer et d'une préposition, la préposition est accen- tuée, et reçoit l'allitération : swà he thaerinne kndlangne ddeg. Beow. 2824. the thaerôn sindon èce dn/hten. Ily. IV, 3 3° weard, comme dans aeflerweard, foreweard, hindanweard, nitherweard, nfeweard, n'est pas accentué : hioit hindanweard and se hais gïène. Ph. 298. niothotoeard and ufeweard and thael nebb lixetk. laid. 299. Ude-gésturh ïlét innanweard. Beow. 3774. 5 L'accent secondaire L'accent secondaire ou subordonné, est d'une aussi grande impor- tance que l'accent principal ou primaire, dans la détermination du caractère rythmique de la ligne allitérée. On le rencontre dans les classes de mots suivantes : 1° Dans tous les composés, d'un nom et d'un autre nom, d'un adjectif et d'un nom, et de deux adjectifs, — le second élément du composé reçoit l'accent subordonné : heâh sètl, gûth-rinc, hring-nèt, sùth-faèst. Des syllabes avec cet accent secondaire, sont nécessaires comme lien du vers, dans des formes telles que thègn Hrôlhgâfes (-' | -' X'Xi, — ou fyrst forth gewât (-' | -' X X). 2° Dans les noms propres, tels qtfHrothgàr, Bêoivùlf thjgei'c, cet accent secondaire peut parfois compter, pour Tun des quatre accents métriques principaux de la ligne : hèornas on hlâncum lhaer waes ïïèowiïlfes. Beow. 1114. 3° Quand le second élément n'est plus une partie distincte du com- posé, et demeure un peu plus qu'un suffixe, il perd complètement 092 KYTHMIQ1 I l'accent secondaire : ainsi, hlâford, àeghwylc, inwit, et la classe des mois nombreux, composes de — lie, et de sum : thaet he Héardrêde hlâford wâere. Beow. i750. hifsum and Uihe lèofum monnum. Cri. 914. 4U Dans les mois de trois syllabes, la seconde syllabe, quand elle est longue et suit une syllabe radicale longue avec l'accent principal, poiie, et surtoutdans la première période du vieil anglais, un accent secondaire bien marqué : ainsi, âerèsta, ùihèrra, sèuninga, éhtènde: — la troisième syllabe dans les mots de la forme detheltnga, porte le môme accent secondaire. Cet accent secondaire peut compter pour l'un des quatre accents rythmiques de la ligne : thâ âeréslan ùelda cynnes. (ni. 948. sigefolca swi'g oth lhael sémninga. lîeow. 1288. Des mots de cette classe, non composés, sont relativement rares, mais des composés avec l'accent secondaire, se rencontrent fréquem- ment. Ces secondes syllabes avec un accent secondaire marqué, forment par elles-mêmes, un membre du vers, et ne sont pas regardées comme en étant les simples parties : dy gebra gescèafta. àgenne broihor. Créât. 18. Metr. IX. 28. 5° Après une longue syllabe radicale d'un mot trisyllabique, une seconde syllabe brève (que sa voyelle ait été originairement, brève ou longue), peut porter l'un des accents principaux de la ligne, ainsi : bôcère, biscope : lhaer ôiscéopas and bùcèras. An. 607. Elle peut encore demeurer dans le corps du vers, sans accentua- tion. Ex : godes bïsceope thâ spraec gûihcyning. Cen. 2123. RYTHMIQ1 I' 693 Ce qui montre que dans le style ordinaire, ees syllabes n'avaient qu'un léger accent secondaire. 6° Les syllabes finales (brèves ou longues), en règle générale, ne sont pas accentuées, même si une syllable radicale longue, les pré- cède. Division et valeur métrique des syllabes Quelques autres points touchant à la division et à la valeur métrique des syllabes de certaines classes de mots, doivent être précisés. L'élément formel /, dans la seconde classe des verbes faibles, compte toujours pour une syllabe, quand il suit une syllabe radicale longue, ainsi : fund-i-an, fund-i-ende, et non pas fund-yan. Dans les verbes avec la syllabe radicale brève, au point de vue métrique, il importe peu que Yi soit regardé comme formant par lui-même une syllabe, ou comme s'unissant, à la manière d'une consonne, avec la voyelle suivante : aussi peut-on écrire indifféremment : ner-i-an, ou ner-yan. Dans les vers de la première et de la troisième classe, la prononciation consonnante était, selon Sievers, la plus habituellement employée, ainsi : neryan (nerian); lifyan (lifzan). Pour les verbes de la seconde classe, la syllabe demeure purement vocale. Exemple : tholian (1). Dans les noms étrangers, tels qu' Assyria, Eusebuis, Yi est géné- ralement considéré comme une voyelle, mais dans des noms plus longs, comme une consonne, ainsi : Macedunya [Macedonia). En ce qui touche aux voyelles épenthétiques, dérivées d'un w, la métrique ne peut solutionner la question de savoir si l'on doit ainsi pro- noncer, gearowe ou gearwe ; bealowes, ou bealwes. L, m,n (l, m, ?i\ syllabiques, suivant une voyelle radicale brève, perdent leur caractère syllabique, ainsi : sétl, h raëgl, sicpfn, sont des monosyllabes, mais er venant après IV originaire, comme dans waeter, léger, peut être ou consonnant, ou vocal. Après une syllabe radicale longue, la pronon- I. Cf. Sievers. Rei fraye, X} 22.% : Angelsochsische Grammatïk, §§410, 444,415. 694 M I II Mini I rial ion vocale est la règle, mais occasionnellement, des mots tels que tûngl, àôsm, tàcn, sont employés comme monosyllabes, et 17, I'm e1 Vn sont alors des consonnes. L'hiatus esi permis, mais dans bien des cas, il y a elision d'nne syllabe non accentuée, quoiqu'il n'y ail pas de règle fixe, pour le nombre de syllabes non accentuées permises flans l'hémistiche, ou dans toute la ligne. Souvent les néces sites métriques obligent le lecteur à éliminer des voyelles qui se sont glissées dans les textes, par la négligence des copistes, et l'on doit écrire : t'theles, èngles, au lieu de éngeles, — d/'o/les, au lieu de df'ofeies; — et dans d'autres cas, il faut restituer les formes plus anciennes, et écrire : ôtherra au lieu de ôthrâ ; eûwere au lieu de fowre (1). La contraction des syllabes longues, avec l'accent prin- cipal sur la dernière partie du mot, — et des syllables longues, avec l'accent secondaire sur le corps du mot, — indue sensiblement sur le nombre de syllabes, dans la ligne entière. Au lieu de l'unique syllabe longue portant l'un des quatre accents principaux du vers, on rencontre la réunion d'une syllabe brève accentuée, et d'une syllabe non accentuée, indifféremment longue ou brève (ÙX). Ce principe admis, un mot tel que fârothe, avec une syllabe accentuée et deux syllabes non accentuées, a la même valeur rythmique que fôron, avec une syllabe longue accentuée et une autre qui ne l'est pas, — ou un groupement comme se the waes, est au point de vue rythmique, équivalent à Sécgivaes. Structure de la ligne entière allitérée La ligne allitérée régulière, est composée de deux hémistiches, ou sections. Ces deux sections sont séparées l'une de l'autre par une pause, ou césure, mais unies par les voies de l'allitération, de sorte qu'elles constituent une unité rythmique. Chaque hémistiche doit avoir deux syllabes dominant les autres, par leur importance logique et syntaxique, et qui, pour cette raison, portent un accent prosodique plus fort. Ces quatre syllabes accentuées pour toute la 1. Cf. Sievers, Altgermanische Metrik, §§ 74-77 ; Beitrage. X, 475. RYTHMIQUE ligne comptent pour les accents rythmiques du vers. La force donnée à res syllabes accentuées est plus marquée, quand ces der- nières entraînent, en même temps, l'allitération, ce qui advient, au moins une fois dans chaque hémistiche ; souvent deux fois dans le premier, et une fois dans le second hémistiche; et dans hien des cas, deux fois dans chaque hémistiche. Cette accentuation pro- longée, donnée à ces quatre mots ou syllabes, par la syntaxe, l'élymologie et le rythme, et souvent par l'allitération, — permet de regarder les autres mots et syllabes, comme non accentués, alors même qu'ils portent un accent secondaire. Dans certains cas de structure particulière de l'hémistiche, on rencontre un accent rythmique secondaire, qui coïncide, générale- ment, avec un accent étymologique secondaire, ou avec un mono- syllabe, ou avec la syllabe radicale d'un mot disyllabique. Sievers regarde ces syllabes comme ayant dans le rythme du vers, le ton mineur (Nebenhebung) : mais elles appartiennent plutôt à la classe de syllabes majeures, avec une légère diminution d'accent {tieftonige senkung). Les deux sections de la ligne allitérée présentent rarement une symétrie parfaite dans le nombre des syllabes non accentuées, et dans leur position par rapport aux syllabes accentuées. Dans la majorité des cas, leur analogie consiste seulement en ceci, qu'elles ont chacune deux syllabes accentuées. Il est à remarquer que cer- taines combinaisons de syllabes accentuées et non accentuées, se rencontrent plus fréquemment dans un hémistiche que dans l'autre, ou ne se rencontrent même que dans un seul hémistiche. En dehors de la ligne allitérée normale ou ordinaire, avec quatre accents, il existe clans l'ancien anglais et dans l'ancienne poésie allemande du sud, une variété de la ligne allitérée qu'on appelle la ligne allongée (schwellvers ou slreckvers). Dans cette ligne, chaque hémistiche renferme trois syllabes accentuées : et les syl- labes non accentuées, sont vis-à vis des autres, dans la même dépendance que dans l'hémistiche normal, à deux temps. (i'Mi in I II Mini | La structure de l'hémistiche dans la ligne normale allitérée L'hémistiche normal se compose rie quatre, et rarement de cinq membres (\)(glieder) : deux d'entre eux sont fortement accentués (arses\ et les autres {theses), ne sont pas accentués, ou le sont moins. En règle générale, chaque arsis est formé d'une syllabe longue accentuée (-'), mais la seconde partie d'un composé, et, — moins fréquemment, — la seconde syllabe avec un accent secon- daire d'un mot trisyllabique ou disyllabique, peuvent être regardées comme arsis. Par contraction, une syllabe longue accentuée, peut être remplacée par deux syllabes brèves, dont la première est accentuée. Ce dernier cas peut être résumé par le symbole, ÙX. Les membres de l'hémistiche, moins fortement accentués rentrent dans deux classes, selon qu'ils sont non accentués, ou qu'ils portent l'accent secondaire. Et ce classement, en dernière analyse, dépend de l'importance logique ou étymologique des syllabes. Les syllabes non accentuées (marquées dans Sievers par la notation X), étymo- logiquement longues ou brèves, sont le plus souvent des terminai sons infléchies, des éléments constitutifs du mot, ou des mots pro- clitiques et enclitiques. Les membres du vers portant l'accent secondaire, — la plupart monosyllabiques et longs — (désignés par le symbole X, et quand ils sont brefs, par le signe ù), sont des syllabes radicales dans la seconde partie des composés, et des syllabes secondes et longues de mots trisyllabiques, dont la syllabe radicale est longue. La valeur rythmique de ces syllabes portant l'accent secondaire, n'est pas toujours la même. Quand elles se trouvent dans un pied ou dans une mesure de deux membres, et qu'elles sont précédées d'une syl- labe accentuée, elles comptent simplement comme non accentuées, et le pied est, en fait, identique au type normal, représenté par la notation -' X (comme dans l'hémistiche wîsra wôrda), mais ces syllabes à demi-accentuées, peuvent être dénommées thèses fortes, et les pieds qui les renferment, peuvent être représentés par le I. Anglo-saxon Header. Sweet, §365. RYTHMIQUE f>!!7 symbole -'.Y. comme dans wisfaèst wôrdum (-'X' | -'X). L'hémistiche semblable à ce dernier, esl appelé renforce. parSievers (gesteigert), ou s'il contient deux syllabes fortes non accentuées dans chaque pied, il est qualifié de doublement renforcé, par le même auteur, comme dans la coupe : gûthrinc gôldwlinc (-X | -'X). Dans ces exemples, la présence d'une syllabe forte non accentuée est possible, mais non nécessaire ; dans les pieds, ou mesures de trois membres, elle est obligatoire, en tant que degré intermédiaire entre V arsis et la thèse, ou entre un membre accentué et un membre non accentué, comme dans thègn Hrôthgàres(~' j -'X'X),ou dans fgrst forth gewât(- \ -'XX), ou dans héalaèrna mâest (-'XX j -'). Dans ces cas, Sievers attribue au membre du vers portant cet accent secondaire, le caractère d'une arsis subordonnée, ou mesure (Nebenhebung) Mais il paraît préférable, pour marquer plus fortement la mesure à deux temps de l'hémistiche, de regarder de pareils membres avec l'accent secondaire, comme n'ayant que la valeur rythmique de syllabes non accentuées, et de les appeler des thèses, avec un léger accent. Le rythme à deux temps de l'hémistiche est la seule caractéristique de celui-ci, car quoique les deux temps ne soient pas toujours égale- ment forts, ni aussi fortement marqués (1), ils sont néanmoins tou- jours distingués des autres membres non accentués de l'hémistiche, et le rythme même de celui-ci serait altéré par l'introduction d'une mesure supplémentaire, si légère fut-elle. Les cas dans lesquels les deux principales mesures de l'hémistiche ne sont pas exactement de la même force, se présentent quand deux syllabes accentuées, — ou toutes deux avec l'accent principal, ou l'une avec le principal, et l'autre avec l'accent secondaire — sont en juxtaposition, et non séparées par une syllabe qui n'est pas accentuée. La seconde de ces deux syllabes accentuées peut être une syllabe brève avec accent principal, au lieu d'une syllabe longue, comme on l'observe généralement. Mais dans l'un et l'autre cas, longue ou brève, cette seconde mesure succédant immédiate- ment à la première mesure, est marquée avec moins de force que celle-ci, ainsi qu'il ressort d'exemples tels que gebûn hâefdon, Beow., 234 ; tô hum fâran, id., 242 ; mid àerdnege, id., 252. Rare- ment la seconde mesure l'emporte en force sur la première. La 1. Sievers. Altgerm. Metrik, % 9, 3, 4. 698 i;\ IHMIQUE cause de cette variation dans la bra des deux mesures, doil être recherchée dans les lois de I'acceni syntaxique. Sous d'autres rapports, dos membres de vers avec un accent secondaire, suivent des lois analogues à celles qui régissent ceux qui portent un accent primaire, [Is consistent généralement en une syllabe longue, mais si un membre ayant V arsis les précède, il peut yavoir substitution d'une syllabe brève, avec l'accent secondaire. On rencontre peu de membres de vers de cette espèce, — ce qui prouve qu'ils sont plus afférents à la thèse, qu'à Yarsis de l'hémistiche. Une syllabe non accentuée suffit à former la thèse (X), mais celle-ci peut aussi comprendre deux ou plusieurs syllabes non accentuées (XX, XXX...), leur nombre augmentant en raison de leur brièveté, et de la facilité avec laquelle on peut les prononcer, sans toutefois qu'un accent secondaire intervienne. Toutes ces syllabes non accentuées sont regardées comme formant une seule thèse, et s'opposent aux syllabes accentuées, ou arsis. Les éléments constitutifs de cette thèse plus longue peuvent présenter une cer- taine gradation de force, en les comparant les uns aux autres, mais la réunion de ces degrés ne doit jamais égaler la force avec laquelle Yarsis est prononcée, bien que parfois l'on observe, en raison du caractère variable de l'accent syntaxique, qu'un monosyllabe qui dans un cas figure dans la thèse, peut porter ailleurs l'accent secon- daire, ou même primaire. On a cru longtemps que le nombre des syllabes non accentuées de la thèse, dépendait entièrement du seul choix de fauteur (1). Sievers fut le premier à apporter quelques éclaircissement à cette étude (2). Il montra que l'hémistiche de la ligne allitérée de l'ancien anglais est semblable au vers à quatre syllabes dans l'ancien normand, et présente, en général, le rythme trochaïque (-'X-'X). Et l'auteur cite, à l'appui de sa thèse, les cinq cent quatre-vingt douze hémistiches qu'on rencontre dans Beowulf, du type -'X | -'X (tel que hyran scôlde), et dans le même texte, deux cent trente-huit du type -'XX | -'X (tels que gode gewyrcan ; hèold thenden lifde), et dans l'ensemble, huit cent trente hémistiches avec un rythme trochaïque ou dactylique, contre onze hémistiches de même struc- ture, mais avec une syllabe non accentuée, en tête(X | -'X(X) | -'X); 1. Cf. Rieger. Alt-und Angelsachsische Verskunst, p. 62. 2. Cf. Paul-Braune's Beitrage, X, 209. RYTHMIQUE <>99 et même quatre ou cinq de ces onze hémistiches, sont d'une correc- tion douteuse. D'après ces exemples, il paraît probable que dans le type (-'X(X)-'X) on n'usait pas, en général, de la licence de faire com- mencer l'hémistiche par une syllabe non accentuée, avant la pre- mière syllabe accentuée. D'autre part, quand la première syllabe accentuée est brève, avec une syllabe non accentuée seulement, comme dans la thèse (ÙX), on observe que cette syllabe initiale non accentuée devient presque la règle, comme dans genûmen haéfrfon, (Beowulf, 6334) (X | uX | -'X) : il existe de cette dernière forme cent trente exemples, ainsi que Rieger le fait remarquer, alors que le schéma (ÙX | -'X) se rencontre rarement. Exemple : cyning màenan (Beowulf, 6334). II est encore plus singulier d'observer que, tandis que la forme (-'XX | -'X) se présente environ deux cent trente-huit fois dans les textes, — un vers de la forme, (X | ttXX | -X), ne se rencontre jamais. La proportion numérique de la forme (-'X | -'X) (592 cas) par rapport à la forme (-'XX | -'X) (238 cas), est à peine de 5 h 2, et la proportion de (X | ùX | -'X) (130 cas) à (X I ùXX | -'X) (0 cas) est de 130 à 0. La quantité de la seconde arsis, dans la mesure où elle se rapporte au préfixe de syllabes non accentuées, est dans l'hémistiche, moins importante que celle de la première. Des hémistiches du type (-'X | ùX) se présente 34 fois, et dans 29 cas, la dernière syllabe non accentuée est un mot entier, ou un mono- syllabe, ou la partie d'un composé. Le même type, avec une syllabe initiale non accentuée (X | -'X | ùX), se rencontre aussi 34 fois, mais alors la dernière syllabe est entièrement dépourvue d'accent. La proportion de la forme (-'X | -X) à la forme (X | -'X | -'X), est de 592 à 11, et celle de la forme (-'X | ùX) à la forme (X | -'X j #X) est de 34 à 34, avec une différence notable. On supposait autrefois que le nombre de syllabes non accentuées suivant la syllabe accentuée, était indifférent. Mais la forme (-'XX | -'X) se rencontre 238 fois et la forme (-'X | -'XX) 22 fois seulement. Et nombre d'exemples de cette dernière forme sont d'une évidence discutable : même en les comptant tous, la proportion des deux formes est de 11 à 1. Si les deux syllabes accentuées ne sont pas séparées par une syllabe non accentuée, ou plutôt, si les deux mesures sont immédia- tement juxtaposées, — ou deux syllabes non accentuées doivent se trouver après la seconde arsis [-' | -'XX) — ce qui se rencontre 700 RYTHMIQUE 120 fois dans Beowulf '; — ou une syllabe non accentuée doit pré- erder la première arsis, et une syllabe non aecentuée doit suivre la seconde arsis (X-' | -'X) (127 fois dans Beowulf) ; ou enfin, la der- nière arsis doit . L'ordre des membres du vers dans l'hémistiche Chaque hémistiche se compose de deux pieds ou mesures, conte- nant chacun une syllabe accentuée. Généralement, ces deux pieds ou mesures renferment, l'un et l'autre, quatre membres du vers, et rarement cinq membres. Dans l'hémistiche de quatre membres qu'il convient d'étudier en premier lieu, les mesures peuvent consister en deux membres, chacune (2 + 2), ou l'une peut con- tenir un membre, et l'autre, trois (1 H- 3 ou 3 + 1). Une mesure d'un membre n'a qu'une syllabe accentuée (-') ; une mesure de deux membres a une syllabe accentuée, et une syllabe non accentuée qui peuvent se présenter indifféremment, dans l'un de ces deux ordres (-'X) au (X-') ; une mesure de trois membres comporte une syllabe accentuée et deux syllabes non accentuées, dont Tune a l'accent secondaire, et leur ordre peut être (-'X'X) ou (-'XX) Les mesures de deux membres peuvent être réunies de trois manières différentes, pour former un hémistiche : 1° (-'X | -'X), rythme descendant ; 2° (X- | X-'), rythme ascendant; 3° (X- | -'X), rythme ascendant- descendant fi). 1 et 2 sont symétriques ; 3 est dissymétrique, mais comme le nombre des membres dans les pieds de ces trois types (2+2 membres) est le même, nous pouvons les appeler, comme le fait Sievers, des types à pieds égaux {gleichfiissige Typen), tandis 4. Pour le type (-'xx/-'). Cf. Sievers. Paul-Braunes Beitrarje, X, p. 2fi2. Kl I II Mini I 7(H que les autres types (1+3 membres ou 3 + 1 membres), peuvent ê.tre qualifiés de types à pieds ou mesures inégales. L'hémistiche normal, consista ni en quatre membres du wv*, rentrera, selon la position respective de ces mesures ou pieds, dans l'un i\<>> cinq types principaux suivants : ab, — avec les deux thèses renforcées (-'X' | -' X) : bânliàs blèdf âg (An. 1407); — gulhrinc gôldwlànc (Beow. 3764); — àenlîc ànsyn (Beow. 502) ; — avec résolution de la première arsis : wlite- sèon wrâetlîc (Beow. 3302), — et de la seconde arsis : glèawemôd gode lèof (An. 1581); — gûthswèord gèalolïc (Beow 4316), — et de la première et de la seconde arsis : héorowèarhhétet te (Beow. 2%3ti); — avec résolution de la première thèse renforcée : nydwràcu nit/i- grim (Beow. 386); — avec résolution et de la première arsis, et de la première thèse : by'relàde bry'd gèong (Gû 842) — avec resolu- tion de la seconde thèse renforcée : ègestllc èorthdràca (Beow. 5672) ; — avec résolution de la première et de la seconde thèse : fg'rdsèaru fûslicu (Beow. 464). La forme de ce type comporte aussi, en règle générale, la double allitération. 1. Cf. Sievers, Angehachsische Gram., % 141, et Altgerm. Metrik, § 79. 45 706 ItVni.Mlnl I. Le sous-type A:J est le type A, avec l'allitération sur la seeonde arsis seulement, et il esl presque entièrement limité au premier hémistiche. Une thèse renforcée ne se présente qu'après la seconde arsis, et ce sous-type peut être désigné par la notation A/;. Les vers rentrant dans cette catégorie, avec leur allitération por- tant toujours sur la dernière syllabe moins une, ou (en cas de résolution), sur la dernière syllabe moins deux, se distinguent par la fréquente occurence de thèses polysyllabiques, s'étendant à cinq syllabes, et en contraste évident avec les types Ai et A2 où les thèses d'une ou deux, syllabes sont la règle, et les thèses plus longues, l'exception. Dans A3, cependant, des thèses plus courtes se rencon- trent avec les résolutions habituelles : une thèse monosyllabique dans hwâer se thèoden (EL 5(33); — vow hct sécgan (Beow. 782) ; — avec résolution de la première arsis : wâton nû éfsian(baow. 6204); — avec résolution de la seconde arsis : thus me fâeder min (EL 528) ; — ic thaet hôgode (Beow. 1266) ; — avec thèse disyllabique : hèhl thâ on âklan (El. 105); — hùefdese goda (Beow. 410) ; — avec résolution de la première arsis : thânon he gesôhte (Beow. 9£6) ; — avec résolution de la seconde arsis : wèarlh him on Hèorote (Beow, 2662) ; — avec la seconde thèse renforcée : èarl thû se Bêowulf (Beow. 1012) ; — avec thèse trysyllabique : gif thé lliael gelimpe (El. 441) ; — fiïndon thâ on sânde (Beow. 6068); — avec résolution de la première arsis : hwâethere më gesàelde (Beow. 1148) ; — avec résolution de la seconde arsis ; sy'ththan ic for dûgethum (Beow. 5004); — avec la seconde thèse renforcée : no hc thone gifstôl (Beow. 336); — avec une thèse de quatre syllabes : swylce ht me g eb tendon (Cri 1438); — hâbbath wc tô thaem maeran Beow. 514); — avec résolution de la première arsis : âian Us tô thaere hy' the . (Cri. 865); — avec résolution de la première et de la seconde arsis : thône the him oit swèofote (Beow. 4592) ; — avec la seconde thèse renforcée : no thy aer thone hèathorinc (Bew. 4932) ; — avec thèse de cinq sylla- bes : syihthan hc hine tô guthe (Beow. 2946); avec thèse de six syl- labes : hy'rde ic thaet hc thone héalshcah (Beow. 4346). Ces formes sont susceptibles d'autres variétés, notamment de l'anacruse mono- syllabique, combinée avec la thèse monosyllabique : the vow of wèrglhe (EL 295); — thaet hine on y'ide (Beow. 44) ; — de la seconde thèse renforcée : thaet hine svo brimwylf (Beow . 3200) ; de la thèse disyllabique : ne théarft thû swâ swfthe (EL 940) ; — gesprâec thâ se goda Beow. 1352); — de la thèse disyllabique avec résolution de la in TiiMiyuE 707 première arsis : gewitun him thâ gôngan (Cri, 533); — de l'anacrqse disyllabique et de la thèse disyllabique : ne gefràegn ic thâmâeglhe (Beow. 2024) ; — de la résolution de la seconde arsis : gesèah hv in recede (Beow. 1450) ; — de la seconde thèse renforcée : geswyflee sco hérethâd (Beow. 4518); de l'anacruse monosyllabique avec la thèse trisyllabique : on hwy'lcum thâra bèama{¥A. 851); — de la thèse à quatre syllabes : geiviteth thonne on seabnan (Beow. 4924) ; de la résolution de la première arsis ; ne mhyon hi Ihonne gehy'nan (Cri 3050) ; — de la résolution de la seconde arsis : gesâwon thâ aefter wâetere (Beow. 2852). La dernière mesure peut être excep- tionnellement réduite à l'expression : (ÛX). Exemple : wâe$ min feeder (Beow, 514). En résumé, le type A semble se rencontrer moins souvent dans le premier hémistiche, que dans le second. Dans Beowulf, sur les 0.366 hémistiches composant le poème, 2.819 rentrent dans cette catégorie, dont 1.701 sont des premiers hémistiches, et 1.118 des seconds hémistiches (1). Le type principal B (X-' | X-'), n'a en dehors des résolutions, qu'une seule forme. Mais comme la seconde thèse peut se composer d'une ou de deux syllabes, on peut faire la distinction de deux sous- types : B4 (avec seconde thèse monosyllabique), et Ba (avec seconde thèse disyllabique). La variété la plus commune du type se présente dans la première thèse, qui peut être polysyllabique. I, — La forme la plus simple, le sous-type Bt, (X-' | X -') n'est pas fréquente. Sievers en relève cinquante-neuf exemples, dans tout le poème de Beowulf : ond Hàlga tîl iBeow. 122); — tlulm hàlig gàd (An. 14) ; — avec résolution de la première arsis : in séle ihâm Man (Beow. 1448) ; — de la seconde arsis .tfiurh rûmne se fan (Beow. 556); — des deux arsis : aer snmeres cy'me(E\. 1228). Dautre part, des hémistiches de ce type, avec une première thèse disyllabique, sont assez fréquents : sythlhan fàrthum toêox (Beow. 1828 ; — him thâ scy'ld yewkt (Beow. 52); — avec résolution de la première arsis : under Hèoroles hrôf (Beow. 800) ; — avec résolution de la seconde arsis : timet sco cèaster hider (An. 207) ; — et des deux arsis . aefter hnelelha hry're (Beow. 4100). Lne première thèse trisyllabique est également assez commune : thêahthehê iitres dry'nc (An. 53) ; — oih thael him êft onwôc (Beow. 112); — se the on hânda baèr (Beow. 1. Cf. Sievers, Paid-Braune's Beitrage, X, 290. 708 RYTHMIQUE 990j ; — avec résolution de la première arsis : forthàn hie maégeneè crâeft (Beow . 836); — el de la seconde arsis : ond hû thy thriddan dàeye (El. 185) ; el des deux arsis : ihaet hèthâ g éo gui he wile(Beow. 2304) ; — avec une première thèse de quatre syllabes : ne hyrde ic sith ne âer (El . 240) ; — swylce hie net Firmes hàm (Beow. 2314) ; — avec la première thèse de cinq syllables — rarement — : nthlhan he hire, fôlmum hràn (Beow. 1446); — et avec résolution de la seconde arsis : thonne hy him thurh mtnnenôman (Cri. 1351). Il . — Le sous-type B2, ou 1$ avec une seconde thèse disyllabique. se rencontre rarement, quand la première thèse n'a qu'une syllabe : the dry'htnes bibôd (Cri. 1159); — thû wâst gift hit is (Beow. 544) ; — thdm wife ihâ word (Beow. 1280); — avec résolution de la pre- mière arsis : Lurh darotha gedrèlh (An. 1446; ; — et de la seconde : thurh nihta genipu (Gû. 321). Ce sous-type se rencontre plus fré- quemment, avec une première thèse disyllabique : thâ of wèalle yeséah (Beow. 458) ; — hè times frofre yebàd (Beow. 152) ; — avec résolution de la première arsis : mid his hàeletha gedriht) Beow. 1326): — ofer wârotha yecoèorp (An. 306); — avec une première thèse trisyllabique : thonne hê âer oththe sith {El. 74) ; -- wes thû as lârena yod (Beow. 538); — avec résolution de la première arsis : thèah hê thaer môniye yeséah (Beow . 3.228); — et de la seconde arsis : thael naefre Gréudelswd fêla (Beow. 1 184) ; — avec la première thèse de quatre et cinq syllabes : hwaethre hê in brèostum thâ yit(Xn. 51); — thaes the hire sêwilla yelàmth (Beow. 1254). Dans ce type, des vers avec la seconde thèse trisyllabique, sont fort rares (1). 11 faut remarquer également que dans ce second type, la thèse est rarement formée de la seconde partie d'un composé, comme dans : hine fy'rwit brâec (Beow. 464); les exceptions sont des noms propres, comme dans : nû ic Beowidf thèc (Beow ,\ 1894) ; ne wearth Héremôd swa (Beow. 3420). Le type B, d'après le relevé de Sievers, se présente 1.014 fois dans Beowulf; 293 fois dans le premier hémistiche; 721 fois dans le second . Le type C a trois sous-types : 1. C4, — le type normal : (X-' | -'X) sans résolution, comme : oft Scy'ldScê/iny (Beow. 8) ; — yebûn hâef- don (Beow. 234). Là aussi, la première thèse peut se composer de deux, trois, quatre, ou cinq syllabes : thaei lue aeyhwy'lcne (An. 26); 1. Cf. Sievers, Paul- Bra une' s Beitrage, X, 241, "294. RYTHMIQUE 709 — thone gôd sénde (Beow. 26) : — ofer hrônràde (Beow. 20) ; — aer hc onwèg hwurfe (Beow. 528) ; — mid thaere icaéify'lle (Beow. 250); — the ic htm tô sèce (El. 310); — thàra the mid Béowulfe (Beow. 2104) ; — oth thaet hine sémninga (An. 821) ; — thâra the hè him m id hàefde (Beow. 3250) ; — swylce lue ofer she cômon [An. 247). II. — C, est le type normal G avec résolution de la première arsis, el il se rencontre si fréquemment qu'il peut être regardé comme constituant par lui-même, un type distinct : on hèrefèlda (An. 10) ; forscrifen h'ifde (\\eo\x . 212); in wôrold ivôcun (Beow. 120) ; — une forme moins commune du type, est celle formée avec la résolution de la première et de la seconde arsis : tô brimes fârothe (Beow. 56) ; — sioâ fêla fy'rena (Beow. 328); — parfois, avec résolution de la première arsis seule : tô saes fârothe (An. 236, 1660) ; — for frêan êgesan (An. 457) ; — mais aucun exemple ne s'en présente dans Beowulf. La première thèse peut renfermer deux, trois, ou quatre syllabes : thâ with gode wânnon (Beow. 226). — ofer lâgustraète ; — avec deux résolutions : ic thaes wine Dèniga Beow. 700,» ; — hû se mâga frè- mede (An. 639) ; — thaet him his winemàgas (Beow. 130) ; ne Me h dru winedrihten (Beow. 1724). III. — C3 est le type G, avec une seconde arsis brève : {X- | ùX), et se rencontre asses fréquemment : in géardâgum (Beow. 2) ; — of fèorwégum (Beow. 74) ; — la première thèse peut avoir de deux à cinq syllabes : thaet waes god cyning (Beow. 22); — thaet hle in bèorsèle (Beow. 964) ; — se the hine death nimeth (Beow. 882) ; — ne meaht thâ thaes sithfâeles (An. 211) ; — thonne hè on thaet sine stâ- rath (Beow. 2972). La résolution, dans ce type, semble évitée, bien qu'elle apparaisse çà et là ; of hlithes nôsan (Beow. 3784) ; — on ihaem nethelslède (Beow. 2166). La thèse avec accent secondaire, ne figure point dans ce type. Le nombre d'hémistiches du type G, dans Beowulf, est d'après Sievers, de 564. Le type D se termine toujours par une thèse disyllabique, dont la première syllabe est, en général, la seconde syllabe d'un composé, et porte l'accent secondaire. Il y a quatre sous-types : I. — D, est la forme normale : (-' | -'XX), comme dans : hélm àelwihta (An. 118;; — féond mâncynnes (Beow. 328) ; — w'igwéor- dùnga (Beow. 352); — wéard Scy'ldinga (Beow. 190) ; — lând- bûèndum (Beow. 190); — hring gy'ldènne (Beow. 5620); — hôf môdigra (Beow. 624) ; — frêan ûsèrne (Beow. 6004). Les principales 710 in in Mini I modifications proviennent dé la résolution de là première arsis : nfniiHj ùétfnihtig (El. 145); — fâeder ûlwàlda (Beow. 032) : — mèréftthèndê (Beow. 510); — jlâtan êowèfne (BôOW. 588); ct/ning hvnigne (llcow. 3702); — ou de la Seconde arsis : hêalt hygegèôtAOr (An. 1081)) ; — ma eg /lige/Aces (lîeow. 1470) ; — de la résolution de la première et de la seconde arsis : hidden hèrewaedum (Beow. 3796) ; ne fan HètèCÎceê (lîeow. 4414). Des hémistiches tels que, wiht unhaelo (lîeow. 240), renfermant des composés en un, peuvent être lus wiht unhaelo, conformément au type î)s, ou wiht unhaelo, conformément au type A : (-'X | -'X) (1). II. — D2 est la même forme, mais avec la thèse brève, et l'accent secondaire : (-' | -uX); — bèorht blâedgifa (An. 84) ; — leaf land- frinna (lîeow. 62); — stream ût thonan (lîeow. 5092); — ràed êàdhièdôtï (Beow. 344) ; — avec résolution de la première arsis : mâegen sâmnode (El. 55) ; — mâga Hèalfdènes (lîeow. 378) ; — avec résolution de la seconde arsis : hard épenian (Beow. 6114) ; — et c'en est le seul exemple. III. — D3 est le type normal, mais avec la seconde arsis brève (rare) : (-' | ftX'X) : éorthcij 'n inga (El. 1174) ; — avec résolution de la première arsis : râdorcy'n inges (El. 624). IV. — D4 revêt la forme : (-' | -'XX), et est apparenté au type E (-'XX | -'), puisqu'il porte l'accent secondaire sur la dernière syl- labe de la thèse : brê os t innanwèard (An. 649) ; - — hôlm ùp aetbaèr (Beow. 1038) ; — fy'rst forth gewtit (Beow. 420) ; — avec résolution de la première arsis : gèaro gùthe fràm (An. 234) ; — flôta fâmighèals (Beow. 436); — sûnu death for nam (Beow. 4240): — avec résolu- tion de ia seconde arsis : vblànc Wèdera I cod {id. 682); — et de la première et de la seconde arsis : lolitig wèoruda heap (An. 872) ; — avec résolution de la dernière thèse, avec accent secondaire : ivnlh ûlh âhàfen (Beow. 256); — - wûnath wintra fêla (Ph. 580). Certain hémistiches, appartenant à ce sous-type, peuvent comporter une accentuation alternée, et appartenir au type suivant, par exemple : scoth luvilum sang (Beow. 992), — peut être lu indiffé- remment : (-' | -'XX'), — ou comme le type E : (-'XX | -r).Demême : werod eall tiras (Beow . 1304). Le type E a deux sous types, qui se distinguent par la position 1. Cf. Sievers, Paul-Braunes Beitrage, X, 251 ; Khige, Paul's Grun- (frixs, p. 1051. RYTHMIQUE 711 de la syllabe portant ['accent secondaire : cette syllabe est, généra- lement, la seconde syllabe d'un composé, ou la syllabe médiale très longue d'un mot trisyllabique, avec syllabe radicale longue. Et a la forme : (-'XX | -'), — la syllabe avec l'accent secondaire étant placée, la première, dans la thèse : môdsorge waèg (Kl. (il); — wèorîh-myndum thàh (Beow. 16) ; — sûthikèna foie (Beow. 926); — Hi tende wàei (Beow. 318); — hâethènra ht/ht (Beow. 358) bénigne thime (Cri. 1498) ; — wôrdhôrd onlèac (Beow. 518) ûthlàng tisfôd (Beow. 1520) ; — scôth htoîlum sauf/ (Beow. 992) avec résolution de la première arsis : /léofonrices loeârd (El. 445) ; — Scèdelùndum in (Beow. 38) ; — wlitehèorhlne wâng (Beow. 196) ; — lifigende cwom (Beow. 3948) ; — âethelinges tvèox (El. 12) ; — mèdofitl aetbàer (Beow. 1250); — dàguth èall tiras (Beow. 3582). La résolution de la seconde arsis est rare : tiro.adge hâeleth 'An. 2) ; — hèlthègnes hète (Beow. 284). La résolution des deux arsis, égale- ment, est peu fréquente : sélewèard tisèted (Beow. 1336); — wine- dryhten frâegen (An. 921;-. Avec résolution de la thèse accentuée : glêdègesa grim (Beow. 5302). E, a la dernière syllabe de la thèse avec l'accent secondaire, et se présente très rarement : (-'XX | -') : môrthobed stred (Beow. 4874) ; — avec résolution de la dernière arsis : gëomorgidd wrécen (An. 1550); — bàeron ut hrtiethe(\n. 1223). Il Hémistiches de cinq membres Les hémistiches de cinq membres (étendus), se rencontrent bien plus rarement que les types normaux de quatre membres. Les types étendus sont désignés par les lettres A*, B*, C\ etc. Le type A* a deux sous-types qui se distinguent par la position de la syllabe portant l'accent secondaire. I. — \\ (-'XX | -'X) figure principalement dans le premier hémistiche : gôdbèarn on gâlgan (El. 719); — avec résolution delà première arsis : gèolorànd ta gûthe (Beow. 876) ; — avec la thèse de deux syllabes non accentuées, faisant suite à l'accent secondaire : glàedmôd on gesihthe (Cri. 911); — fâestràèdne gelhôht (Beow. 7 I "2 RTTHMIQl l 1221); — avec thèse finale renforcée par l'accent secondaire : gàstlîcne gôddrèam {(\\\. 602) ; — gâmolf èax ond gûthrof (Beow. 1218). II. — A*a (-'XX | -'X) peut, sans doute, se reconnaître dans : m&thfhumfaèt mnere (Beow. 4810); — wiïldorlvan wéorca (Cri. 1080) ; — avec résolution de la thèse portant l'accent secondaire : môrthorbèalo maya ///. (iàid. 306), Il est essentiel de remarquer que les combinaisons s/, gc, sp ne peuvent allitérer entre elles, ou avec des mots commençant par s, non suivie d'une consonne, — mais st ne peut allitérer qu'avec .s7; — se, qu'avec se ; — sp, qu'avec sp, ainsi : s para et scyld ; — stillan et springan : — sae et styrman ne comptent pas pour des allitéra- tions. L'illustration de la règle est manifeste, dans les lignes sui- vantes : hèt stream fare stillatt, star mas restart. (An. 1578). he Sbêttfthâ mid ham scg'lde, thaet se scéatt tobùerst and thaet spére spféngde, thaet hit sprang ongean, (Byrhtnoth. 136-7). Par la suite, cette règle ne fut plus strictement observée. Dans les Psaulmes, se allitère avec s ; et sco avec s, comme dans l'exem- ple suivant : hi hine him mmnuncga scêarthum strelum. (Ps. LXIII, 4). on thine tha swiihran, ond the ne scéatheth âenig. (Ps. XC, 7). Mais sp et st n'allitèrent pas ensemble, ou avec s. Dans yElfric, toutes ces combinaisons de consonnes allitèrent indifféremment, l'une avec l'autre, ou avec s, plus une autre consonne, ou avec Ys simple Exemple : with thdm the hêo beswtce Sâmson thone strdngan. (Mit Judges. 308). Parfois, dans Aïlfric, la lettre allitérante ne se rencontre pas au commencement du mot : and hè haefde hèora gewéald eailes twéntig gêara. {ibid. 85). Et l'allitération peut même tomber sur une particule non accen- tuée, comme dans : RYTHMIQUE 715 [ràm Ins (fêté&fatt and his ttë îùrsûwon (1). (ièid.M). II. Position des mots allitérants, — Des quatre syllabes accen- tuées de la ligne, au moins deux, et généralement trois, doivent commencer par un son allitéré, et cette allitération renforce encore le lien qu'ont entre elles ces syllabes, en vertu de leur accent rythmique et syntactique. La position de ces sons allitérés dans la ligne, peut varier, comme le nombre de ceux-ci. Les lois générales régissant la place de l'allitération, sont les suivantes : 1° Dans le premier hémistiche, on doit rencontrer un son allitéré ; deux sons de même nature peuvent y figurer ; 2° Dans le second hémistiche, le son allitérant doit tomber sur la première des deux syllabes accentuées de cet hémistiche, et la seconde syllabe accentuée dans le second hémistiche, ne contribue en rien à l'allitération ; 3° Quand il y a trois sons allitérants dans toute la ligne, deux d'entre eux doivent être dans le premier hémistiche ; un seulement, dans le second. Exemples de lignes avec trois sons allitérants : séoifa he yesétte simnan ond mônan (Sat. 4). ûfan ond titan him waes âeghwaer wâ. (Sat. 342). Des lignes avec deux sons allitérés seulement, — le premier pou- vant se lier à l'une ou l'autre des syllabes accentuées du premier hémistiche, — le second, se rapportant à la première syllabe accen- tuée du second hémistiche — sont très communes : hêafod èalra hêahgescèafta. (Gen. 4). hi hy'ne aetbaeron to brimes fârothe. (Beow. 56). Si le premier hémistiche ne contient qu'un son allitéré, cette alli- tération tombe, en général, sur la moins longue des deux syllabes accentuées de l'hémistiche, ordinairement, la première : 1. Cf. Dr. Arthur Brandeis, Die alliteration in JElfric's metrischen Homilien, 1897. "71<> RYTHHIQ1 I on in If /es àeht îeôr gewttan. (Beow. Si) Dans le type A, la seule allitération du premier hémistiche tombe fréquemment sur la seconde syllabe accentuée : thà waes on bûrgum Bêowulf Scyldinga. (Beow. lOfy Dans les types C et I), la seule allitération de la première section doit toujours tomber sur la première syllabe accentuée qui, dans ces types, est moins longue que la seconde. Dans les types 13 et E, l'allitération sur la seconde arsis, se reporterait trop près de la fin de l'hémistiche, et pour cette raison, se présente rarement. La double allitération dans le premier hémistiche, se rencontre dans les cinq types, et surtout quand les deux syllabes accentuées portent, Tune et l'autre, de forts accents. La double allitération est donc plus rare dans C (X-' | -'X), où la première arsis l'emporte sur la seconde, — et très fréquente, dans les hémistiches renforcés, dans D, E, A2, et dans le type D* à cinq membres (1). Une troisième forme d'allitération, quoique bien moins impor- tante et moins fréquente que les deux précédentes, se produit quand la seconde syllabe accentuée du second hémistiche, participe à l'allitération, et s'ajoute à la première syllabe accentuée. Il y a alors deux couples de sons allitérés, alternant entre eux, et répartis entre les deux hémistiches. La forme la plus courante de cette double allitération de toute la ligne, est représentée par le schéma : ab \ ab, comme dans : hwaet ! we Gârâéna in gêar&âgum. (Beow. 1). Scy'ldes éaferan Scédelandum in. (Beow. 38). hildewàethnum ond héalhowâedum. (Beow. 78). On la trouve représentée moins souvent par le schéma : ab \ ba : thà wâeron mônige the gis mâeg wrîthon. (Beow. 5964). 4. Sievers, Alt germ. Metrik, §20. RYTHMIQUE 717 bwtlum for dugutke dôhtor Hrôtfigâres . (Beow. 4040). Les règles qui ont été énumérées, sont strictement observées dans la poésie classique très ancienne ; avec le temps certaines licences s'y sont introduites : 1° la seconde syllabe accentuée du second hémistiche peut alors recevoir l'allitération, au lieu de la première syllabe accentuée : là s las légde olhthâet hé geUïedde. (Gen. 2536). 2° Les deux syllabes accentuées du second hémistiche, allitèrent avec une syllabe accentuée du premier hémistiche : me sèndon to the sâemen snél/e. (Byrhtnoth, 29). M0 Les quatre syllabes accentuées de la ligne, allitèrent ensemble : Gôdwine ond Gôdwig gûlhe ne gy'mdon. (ibid. 192). Dans la plupart des cas, la même lettre allitérante n'est pas employée dans deux lignes successives, mais on trouve des exem- ples, tels que : thâ lobrâed Sâmson bêgen his èarmas lhaet tha râthas tobiïrslon the he mid gebûnden waes . CElf. Judg. 269). Et même, trois lignes se suivant comme : swy'lee he âUdde of îixum twâm ond of îff hlâfum ïira cy'nnes îif thûsendo ; îedan sàeton. (An. 589). Les mots non accentués peuvent commencer par la même lettre que les mots accentués, portant l'allitération proprement dite : ne hie huru bèofona bèlm berian ne cûthon. (lîeow. 464). L'un des mots non accentués peut commencer par la même lettre qu'un mot accentué qui n'allitère pas. Exemple : 718 H VI II. Mini I. thael I ram \\àm gefràègn Wu/elâces bègn. (Beow. 388). On rencontre encore dans la très ancienne poésie anglaise, des vers sans allitération, tels que : he hèlpeth thearfan swy'lce êac waèdlan. (B. LXXI, 13). 111. L'allitération dans ses rapports arec les parties dn discours, et, avec V ordre des mots. — L'allitération et toute la structure de la ligne allitéréé, dépendent et de l'accent étymologique des mots simples, et de l'accent syntactique que portent ces mots, dans leurs rapports respectifs. Et de même que la syllabe accentuée d'un mot simple, peut participer à l'allitération, ainsi ces mots eux-mêmes peuvent-ils y contribuer, quand ils tiennent dans la phrase une place essentielle, et qu'ils sont fortement accentués. On trouve, en général, une certaine gradation d'accent parmi les mots accentués, que leur importance propre place parmi les pre- miers de la phrase. On peut, dès lors, poser les deux principes généraux suivants : 1° si la valeur syntactique des deux syllabes accentuées de l'hémi- stiche n'est pas égale, en ce cas, le mot portant le plus fort accent des deux, est choisi pour allitérer : dans le second hémistiche, c'est toujours le premier mot accentué ; dans le premier hémistiche, c'est généralement le premier mot accentué, quoique le second mot accentué, puisse également allitérer; — 2° si les deux syllabes accentuées de la section sont d'égale valeur syntactique, alors la première allitère, et quand la double allitération est permise, la seconde peut aussi allitérer. Les différentes catégories grammaticales de mots, se comportent de la façon suivante, par rapport à l'allitération. Les noms, adjectifs, infinitifs, participes des verbes, portent le plus fort accent, de tous les mots de la phrase. Par conséquent, un nom l'emporte sur les autres parties de la phrase dans laquelle il se présente, et reçoit l'allitération : ne in thâ céastre becûmah mèahte. (An. 931). hire thâ M dam &ndswdrode . (Gen. 827). RV TIIMltjl I 7IÎ* Si deux noms figurent clans le même hémistiche, c'est toujours le premier qui allitère : Un sa si1 /est. Waes sco \\wil micel. (lîeow. 292). lange luoïle. Mm waesYifJrra. (Beow. 32). sçéotiyum ondéa/dum, swylc him gôd séalde. (lieow. 144). Quand un nom et deux adjectifs, ou deux noms et un adjectif se rencontrent dans le même hémistiche, l'un d'eux est toujours subor- donné à l'autre, et tous deux sont traités, comme une combinaison. En pareil cas, quand il y a double allitération dans l'hémistiche, la place des mots allitérants peut être, ou : a a x; ou : ax a ; l'élément subordonné, (x), figurant à la dernière, ou à la seconde place de l'hémistiche : hèorht héacen Godes hrimu swâlhredon. (Beow. 1140). [ivèlf winira lid tôrn gelhôlode. (Beow. 294). En cas de simple allitération, c'est toujours le premier des noms ou adjectifs, qui allitère. Le verbe (l'infinitif et les participes exceptés) est, généralement, moins fortement accentué que le nom. Il peut, dès lors, précéder ou suivre, le nom ou l'adjectif sans allitération, soit dans l'arsis, ou dans la thèse : lêt se héarda Wigelâces thègn. (Beow. 5954). him thâ Scy'ld gewât 10 gesedeth-hwile. (Beow. 52). gevàt Ihâ twélfa sâm tôrne gebôlhen. (Beow. 4802). D'autre part, quand un hémistiche est composé seulement d'un nom et d'un verbe, le verbe peut allitérer : gôdnc gegy 'rwau cwaeifi hc gulk-cy'ning. (Beow. 398). 720 RYTHMIQUE hwètton higerôfne hàel scèaivedon . (Beow. 408;. Quand un substantif et un adjectif sont en conjonction, un verbe peut àllitérer dans le même hémistiche : by'reth blôdiy wael, hyryean théncelh . (Beow. 896). séofon niht éivûncoh ; hé thè ael sûnde ofèrflàt. (Beow. 1034). Dans les groupes se composant d'un nom et d'un verbe, le nom l'emporte sur le verbe, et reçoit l'allitération : wérodes w?s« wôrdhord onléac. (Beow. 518). Mais si le verbe est long, il peut àllitérer, bien qu'il y ait un nom dans le même hémistiche. Ce cas se présente surtout dans le second hémistiche : ondbe héalse genâm; hràron him tèaras. (Beow. 3744). gry'relicne gist. Gyrede hine Beowulf. {Ibid. 2882). On ne rencontre que peu d'exemples, dans le premier hémis- tiche. gemânde thâ se goda mâey Higelâces, (Beow. 1516). Quand l'un des deux verbes dans l'hémistiche est subordonné à l'autre verbe, c'est le premier ayant l'accent plus fort, qui alli- tère : my'nte thaethê gedàelde âer thon àâeg cwome. (Beow. 1462). Si les deux verbes sont coordonnés, le premier allitère : wôrolde lifes : wyrce se the mote. (Beow. 2774). Dans le premier hémistiche, les deux verbes allitèrent générale- ment : sèomade ond sy'rede sinriihtè héold. (Beow. 322). RYTHMIQUE 721 I .'adverbe. — Les adverbes marquant le degré comme, micle, swilhe, fui. etc., se rencontrent généralement dans la thèse, et même s'ils se trouvent dans l'arsis, ils n'allitèrent pas d'habitude : ôftor micie thoune on àennesith, (Beow. 3.10). Quand les adverbes de ce genre ont, dans la phrase, une valeur particulière, ils peuvent, néanmoins allitérer : èfneswâ micleswâ bith màegtha craeft. Beow. 25(58). ac hé is snél and swithe lèoht. (Phoen. 317). Les adverbes modifiant le sens du mot qui les précèdent, allitè- rent : àèscholt a fan grâeg : waes se îren threat. (Beow. 660). Les prépositions adverbiales précédant le verbe, allitèrent : hêt ihâ ûp oêran Aethelinga geslréon. (Beow. 3840). mais non, lorsqu'ils suivent le verbe : Gêat waes glâedmôd, géong sôna tô. (Beow. 2570). Les adverbes dérivés de noms, sont plus fortement accentués que le verbe, et, par conséquent, allitèrent : âlégdon thâ lômiddes mâerne ihêoden. Les pronoms, — et les adjectifs pronominaux lels que monig, eall, fêla, sont habituellement enclitiques, et précèdent ou suivent le nom, sans allitérer : manigu othru gesceaft éfnswîthe him. (Metr. XI, 44). ealne middangéard ôth mères trêamas. (Dan. 503). fêla ic ménna gefrâegn mâegthum wèaldan. (Wid.10). 46 722 RYTHMIQUE Avec un accent particulièrement marqué, ils peuvent allitérer, même s'ils précèdent un nom : on thàem dàege \hysses lïfrs. (Beow. 394). Le pronom self, et les pronoms composés du préfixe âé (âêghwâ, âèghwylc .) sont généralement accentués, etallitèrent, s'ils forment la première arsis de l'hémistiche : se Iran gesôhte thàem the him se I fa deah. Beow. 3680). hnefde àeghwaether hide ge fired.. (Beow. 5690). Les prépositions, conjonctions, participes ne sont pas accentués, en règle générale, mais les prépositions qui sont suivies d'un pro- nom enclitique, prennent l'accent et allitèrent : éaldum éarne and kefler thi'm . (Phoen. 238). nis under mi' âenig other. (Riddle XII, 86). 11 y a de l'incertitude sur le point de savoir si les mots de cette catégorie, se trouvant dans la première arsis du premier hémisti- che, à côté d'un autre mot, allitérant, devaient allitérer également : il est probable qu'il en devait être ainsi. Exemple : mid thy mâestan maégen thrymme cymeth. (Crist. 1009). Ces lois d'accentuation ne sont strictement observées que dans la très ancienne poésie : à la fin du xe siècle, dans Byrhtnoth, dans les Mètres de Boèce, et les Baumes, elles sont fréquemment violées. H Combinaisons et rapports du vers et de la phrase Les règles qui suivent sont observées dans la répartition de la phrase ou des parties de celle-ci, entre les hémistiches du vers. Qn RYTHMIQUE 7*2)1 rencontre deux pauses distinctes dans chaque ligne allitérée : l'une — communément appelée césure, — entre le premier et le second hémistiche ; — l'autre, à la fin de la ligne. Et ces pauses sont déter- minées par la construction syn tactique, c'est-à-dire qu'elles coïnci- dent avec la fin d'un membre de phrase de moindre valeur. L'hémis- tiche doit renfermer les parties de la phrase qui se rapportent étroitement l'une à l'autre : et ces parties unies, telles qu'un pro- nom et le nom auquel il se rapporte, -- ou un adverbe avec un adjectif, ne doivent pas être séparés l'un de l'autre par la césure, — à moins que le pronom ou l'adverbe ne soit placé dans la seconde arsis de l'hémistiche : wy'rd aefter t/iissum wôrdgeméarcum. (Gen. 2355). gif ge willath minre vaihte gelcfan. (Sat. 251). Dans Beowulf, la séparation de mots étroitement liés n'est per- mise, que si le mot se trouvant dans Farsis, allitère en même temps. De plus longues parties d'une phrase peuvent être séparées et par la césure, et par la pause, à la fin de la ligne. Le rapport syntactique entre les parties d'une phrase morcelée, contrihue à faire ressortir l'unité des parties qui la composent, et quand cette division se produit à la césure, entre les deux moitiés du vers, l'allitération commune au deux hémistiches met encore cette unité en plus grand relief. Les lignes simples allitérées se relient l'une à l'autre, par la cou- tume de terminer la phrase, non à la fin d'une ligne complète, mais à la fin du premier hémistiche ou au milieu de la ligne, — et de com- mencer une nouvelle phrase, avec le second hémistiche. La grande variété des expressions et la paraphrase propres à la poésie de l'an- cien anglais, contribuent à rendre faciles, dans la ligne, de telles cou- pures. En résumé, il demeure certain que dans la poésie de l'ancien anglais, les membres métriques et syntactiques coïncident parfois, mais qu'en d'autres endroits, ils n'ont entre eux aucun rapport, et qu'au demeurant, il est difficile de formuler une règle déduite de cas aussi divers et incertains (t). 1. Cf. Rieger, All-uudA/t,f/e/.sachsisc/ie Verskunut, p. 18. 724 RYTHMIQUE 12 Le vers allongé Kn dehors de la ligne normale à quatre temps (avec doux mesu- res à chaque hémistiche), il va en ancien anglais et en vieux saxon, une autre variété, la ligne allongée (schwellvers), avec trois mesures dans chaque hémistiche Ces vers se rencontrent dans presque tous les poèmes de l'ancien anglais, soit isolés, ou plus souvent, par groupes, et parfois on trouve des lignes avecun hémistiche de deux mesures, et le second hémistiche de trois mesures : pistes dûgethum thàera the mid gares ôrde. (Gen. 1522). ou avec un hémistiche allongé de Irois mesures, et un hémistiche normal de deux mesures. bâeron brândas on bryne blâcan fy'res (Dan. 246) (1). Dans les Psaumes et dans Juliana de Cynewulf, ces vers font tota- lement défaut. Dans Elene de Cynewulf sur 1321 vers, il n'y a que quatorze lignes allongées, et trois hémistiches allongés. Des exem- ples de groupements de ces vers allongés se trouvent dans Gen., 44- 46, 1015-1019, 2167-2169, 2854-2858; Exodus, 569-573; Dan. 59- 106, 203-205, 226-228, 238-246, 262-271, 435-438, 441, 448, 452-458 ; Judith, 2-12, 16-21, 30-34, 54-61, 63-68, 88-99, 272-274, 289-291, 338-349; Satan, 202, 232, 237, 605 ; Crist, 621, 889, 922, 1050, 1382-1386. Des vers moins allongés se rencontrent dans Salomon et Saturne, et dans la Genèse : ils ont généralement de longues thèses de quatre ou cinq syllabes non accentuées, après la première syllabe accen- tuée : henné haefde hè swd sunthne geworhtne. (Gen. 252). 1. Cf. Sievers, Paul Braunes Beitraye, MI, 455: Luick, XIII, 389; XV, 441 ; Kauffniann, XV, 360 ; Sievers, Altgerm. Metr., %% 88-96. M i unique 725 lis présentent également do longues anacruses, devant la première syllabe accentuée : tfiai't wè htm on ihâm lande làth gefrèmedon. (Gen. 392) (1). Il n'est pas toujours possible d'établir une distinction bien nette entre les lignes régulières avec premières tbèses longues, et les lignes allongées. Le mouvement et le rythme seuls, permettent de dire si l'on est en présence d'une ligne normale ou allongée. La ligne allon- gée est d'usage dans les passages, où le sens commande un rythme lent et solennel: quand, au contraire, l'allure du morceau est plus vive, on peut reconnaître en celui-ci, une ligne normale à quatre temps, avec une longue anacruse, ou une thèse polysyllabique au milieu de l'hémistiche. La caractéristique d'exemples définitifs de vers allongés, réside en ceci que dans chaque hémistiche, on trouve trois temps et trois pieds d'égale valeur métrique. Mais, de même que dans l'hémistiche habituel à deux temps de la ligne normale, les deux mesures ne sont pas nécessairement égales, de même dans l'hémistiche à trois temps, les trois mesures ne sont-elles pas tou- jours de même degré, et la place de la mesure la plus forte n'est pas toujours la même dans les deux hémistiches. Les mesures accom- pagnées d'allitération, sont généralement plus fortes que celles qui en sont dépourvues. En ce qui touche à l'emploi de l'allitération et à la structure de l'hémistiche, la ligne allongée se rapproche fort de la ligne normale. Allitération. — I. Le premier hémistiche a communément, deux sons allitérés qui tombent, en règle générale, sur la première et la seconde mesures : ge$èoth sôrga m/teste. (Crist. 1209). plus rarement, sur la seconde et la troisième mesures : louer on hyra râedas ri ce. (Dan. 497). Quelquefois, sur la première et la troisième mesures : Vif her méu forUosalh. (Rhyming Poem. 56). 1. Cf. Siovers. Beitrage, XU, 479. 72() RYTHMIQUE Çà et là, se rencontrent des hémistiches avec trois allitéra- tions : del bith sfi the him drihten ne ondràedeth. (Seafarer. 100). thy' sceal on ihêode gelhèon. (Gnom. Ex. 50). et par ailleurs, avec une seule allitération, et dans ce dernier cas, l'allitération tombe plus rarement sur la première mesure : cy'nîng sceal rtce hèaldan ceâstra bcoth feorran gesyne. (Gnom. Ex. 1). que sur la seconde : thaet se wâere mihta se the hie ofthâm mirce, genérede. (Dan. 448). II. Dans le second hémistiche, le son allitéré principal tombe généralement sur la seconde syllabe accentuée, et seulement, par exception, sur la première syllabe accentuée, comme dans : sty'ran sceal mon strongum mode. Stôrmoft hôlm gebringeth . (Gnom. Ex. 51). 13 L'origine et la structure du vers allongé D'après sa rareté relative et son usage spécial, la ligne allongée paraît dériver de la ligne normale à quatre temps. Deux explications ont été données de son origine et de son développement. La pre- mière, est celle de Sievers (1.) : selon cet auteur, un pied ou une mesure du type : (-' c'est-à-dire, une syllabe accentuée, plus x syllabes non accentuées) fut joint à l'un des cinq types normaux : d'où (-'X) joint à A, connerait le schéma : (-'X | -'X-'X), — et ( - X) joint à B, domnerait encore (-'X | X-'X-'). L'autre théorie, soutenue par Luick (2) ; veut prouver que l'hémistiche allongé est . Bei tr age, XII, 458. 2. Ibid., XIII, 388; XV, 445. Kl rBMIQUE 7*£7 dû à une corruption de plusieurs types normaux. L'hémistiche débute, par le commencement d'un des types normaux A, B, C ; puis, avec la seconde syllabe accentuée, succède un autre type qui se poursuit, comme si le poète1 avait jugé que le premier mode adopté par lui, était insuffisant à rendre sa pensée. Le tableau suivant résume les modifications principales des deux types normaux, en types allongés à trois temps : donnant donnant donnant donnant donnant : donnant A(-'X-'X) + C(X-'-'X) AC : (-'X-'-'X); A(-'X-'X) ' + D (-'-'XX) AD :(- X-'-'X X); B(X-'X-') + C (X-'-'X) BC :(X-' X-'-'X); B(X-'X-') + A (-'X-'X) BA(X-'^-'X-'X); C(X-'-'X) + A (-'X-'X) CA(X-'-'X-'X); A(-'X-'X) + A (-'X-'X) AA(-'X-'X-'X). Il semble qu'avec le savant professeur Sievers(l), on puisse recon- naître cette théorie comme la plus ingénieuse, pour mettre en valeur les variétés de structure du vers allongé . Il convient de citer, dans cette étude, les types les plus fréquents du vers allongé. 1. Cf. Sievers, Altger. Metrik, §94, 3, 95. 728 RYTHMIQUE Parmi ceux ci, vient en première ligne, le type A A (525 exem- ple)-(-' X....X-'.-'X,) : wéaxon wêlebrÔgan.Hâefdan hie wrôhtgettme . (Gen.45). ou avec résolution de la première syllabe accentuée, dans le premier hémistiche : sûnu mid swèordes écge (Gen. 2857). et dans le second hémistiche : Ula bilh îy'rwet-gèornra, (Gnom.Ex. 102); avec résolution de la seconde syllabe accentuée, dans le second hémistiche : Mer thû thôlades si th than. (Grist. 1410). ou de chacune des trois syllabes accentuées, dans le second hémisti- che : hy're times îâeder on rôder um. (Jud. 5). La principale variation de ce type provient de l'allongement de la première thèse, qui peut aller de une à six syllabes. Et les résolu- tions habituelles, se présentent en même temps. Type ordinaire : (-'XX || -'X | -'X) très fréquent : grimme with gôd gesômnod. (Gen. 46;; avec résolution de la première syllabe accentuée ; râced ofer réadum gôlde. (Gen. 2404) ; avec résolution des deux dernières syllabes accentuées : snude thâ snoteran idese. (Jud. 55). Type avec thèse trisyllabique : (-'XXX||-'X I -'X.) : meda syndon micla thina. (Gen. 2167) ; RYTHMIQUE 729 avec résolution de la première syllabe accentuée : witon fuira hyht mid dry' ht en. (Gû. 61). thèse de quatre à six syllabes : (-'X.... Il -'X | -'X) : àeleth hy mid thy énldan lige. (Crist. 1547). si th than h<~' haefde his gâst onsénded. (Cross. 49). hêtre him wâere ihaet hê brôthor âhte. (Gnom. Ex. 175). Le second pied renferme moins fréquemment, deux syllabes non accentuées, et en ce cas, le premier pied a une, ou parfois deux syl- labes non accentuées : I. (-'X||-'XX|-'X). II. — (-'XX II -'XX | -'X). Exemples : 1 . swâ thû A' bêle tour de. (Gen. 1019); avec résolution de la première arsis : sigor and sôthne gèlêafan. (Jud.89). 2. — rinça tô vûne gegângan. (Jud. 54), Le type A2A (-'X'-'X-'X) qui est le type A A avec l'accent secon- daire sur la première thèse, se rencontre vingt fois, selon Sievers, et toujours dans le premier bémistiche. Exemples : wâerfàest wïllan mines. (Gen. 2168); avec résolution de la dernière arsis : ihèarlmod theoden g amena. (Jud. 66) ; avec seconde thèse disyllabique : ïrèobèarn îâethmum bethèahte. (Gen. 2867). 730 RYTHMIQUE Le type A*A, (-'.X X ! -'X. ! -'X) qui est le type A A renforcé avec première thèse disyllabique, est presque aussi commun que le type A2A, et se rencontre toujours dans le premier hémistiche : ârléas of tarde thtnum. (rien. 1019): béalo fùl his bêddes nèosan. (Jud. 63) ; avec première thèse trisyllabique : hrêohmôd waessê hâethena tht-oden. (Dan. 242). Le type AB, (-'X -'X.-') offre une trentaine d'exemples envi- ron, d'égale répartition entre le premier et le second hémistiche : êorthân y'thum thèaht. (Bidd. XVII, 3) ; wâesceth his wârîg hrâegl. (Gnom. Ex. 99). Le type AC, (-'X -'-'X) se rencontre vingt-neuf fois, et sur celles-ci, plus de la moitié figurent dans le premier hémistiche : hrincg thaeshéan landes. (Gen. 2854); w litige tô wôruldny'tte. (Gen. 1016). Le type AD, (-'X. .-'-'IX), est plus rare, et se présente près de vingt fois, mais seulement dans le premier hémistiche : bêalde byrnwiggènde. (Jud. 17); Jfidas hire ongên thing ode. (El. 609). Le type AE, (-'X. .-'XX.-') est relativement plus commun que le précédent, et figure dans les deux hémistiches: swéord and swâtigne hélm. (Jud. 338); sâegde him ûntytel spell. (Gen. 2405). RYTHMIQUE 731 Le type HA, (X.-'X. . .-'X.-'XJ, se présente 120 fois, et sous sa forme la plus simple, représentée par le schéma, (X-'X-'X-'X) : âlàeton \tges gang a. (Dan. 263); avec thèse disyllabique, après la première arsis (X-'XX-'X-'X) : âwyrged l<~> wïthan àldre. (Gen. 1015); avec thèse trisyllabique (X-'XXX-'X-'X) : h g [ivt'gen seen Inn tàêfle gmbsittan. (Gnom. Ex. 182). La thèse initiale est rarement disyllabique. Le type BB, (X.-'X. . .-'X.-') est rencontré environ neuf fois, et la plupart du temps, dans le premier hémistiche : gebidan thaes hê gebaedan ne mâeg. (Gnom. Ex. 105) ; avec résolution de deux syllabes accentuées : ofertûmen bith hé her hê âcwéle. Gnom. Ex. 114). Le type BC, (X. .-'X. . .-'-' X), aussi commun que le précédent, figure presque toujours dans le premier hémistiche : and nâhle èaldfêondum. (Dan. 454); begôten of thaes gûman sidan. (Cross. 49). Le type BD, (X-'.X. . .-'XX), se rencontre à peu près seize fois, et dans l'un ou l'autre hémistiche : on éorthan ûnswàeslicne. (Jud. 65) ; aXèdon hie timer limwèrigne. (Cross. 63). Le type CA, (X-' -'X.-'X) est représenté par quinze exemples, dont huit, dans le premier hémistiche : gesf'oth %ôrga màesie. (Crist. 1209); 732 RYTHMJQI K t<> i.\màl<> uni h ta par///// (Dan. 220j Le type CC, (X ..-'-'ÙX), n'est relevé que neuf fois, et six fois, dans le second hémistiche : t/iael urnes %pd àelmihtig. (Cross. 390i; avec résolution de la première syllabe accentuée : ne se hri/ne bèotmâecgum. (Dan 205). thê thaet wèorc siâtholâde. (And. 800). Sievers (Allgerm Metrik, § 95, 90), cite encore quelques hémis- tiches allongés, à quatre temps, parmi lesquels : engel in thone ôfn innan ôecwôm. (Dan. 238). 14 Formation des stances et de la rime La poésie de l'ancien anglais est toute narrative, et l'on n'y trouve aucun rudiment de stance, ou de strophe. Des traces de combinai- sons de lignes, pour former une stance, se rencontrent, çà et là, dans Dcor, le poème runique, les Psaulmes, les Hymnes, les vers Gno- mique, X Exeter Book, — toutes tentatives qui rappellent les tirades du vieux français. D'un autre côté, la fin rimée de deux hémistiches, combinée avec l'allitération, n'est pas très rare, quoiqu'elle semble, quand on la rencontre, un ornement accessoire : îylle gef argon ; îaégere gethargon. (Beow. 2028) ; wârd-gyd wrécan ond ymb wér sprècan. (Beow. 0344) ; Hrothgâr ma the Iode, hilt sceau) ode. (Bow. 3374). . RYTHMIQUE 1X1 Dans le Poème Rimant et VKreter Book, on relève S7 lignes dans lesquelles, le premier et le second hémistiches riment, entièrement : (Elene, v. 114-115, 1237-1251) ; (Crist, v. 591-595) ; (And., 869- N7I . 890) ; (Gûtol., 801); Phœn., 15-16, 54-55). Souvent l'assonance est jointe à la rime parfaite, comme dans : (Giithl.,802; Phœn. ,53). Ces exemples suffisent à établir l'usage de la rime qui sert à accen- tuer le mouvement lyrique d'un passage. Des rimes monosyllabiques telles que nân : tân (llhym. Poem. 78) ; rad : gebàd (ib. 16) , onlàh : onwràh (ib. 1) sont dénommées mascu- lines. Et les rimes disyllabiques, comme wôngum : gôngum (ib. 7) ; gèngdon : mèngdon (ib. 11); — ou trisyllabiques, comme hlynede : dynede (ib. 28); sioinsade : minsade (ib. 29); bifade : fdifade (ib. 30), sont appelées féminines. Selon leur position dans l'hémistiche, les rimes rentrent dans deux catégories : a. les rimes intérieures, comme hônd rond ; gef êng (Jieow. 5218) ; slïlhmôth; gestôd (Beow.5134); — dans des composés tels que : wùrd-hôrd onteac (Beow. 518) ; — thâ waes sâel and mâel (Beow. 2016) ; — wôrdum and bôrdum (El. 24) ; — grund ond sund (And. 747) ; — et dans les rimes, dites grammaticales : lâth with lâthum (Beow. 880) ; — bèarn aefter béa me (G en. 1070) ; — b. les rimes de section, joignant les deux moitiés d'une ligne : sécgas mec saégon symbel ne âlàegon. (Khym. P. 5). Et parfois dans le Poème Rimant, se trouvent deux, trois ou quatre lignes allitérées, unies entre elles de cette façon. Les rimes finales de l'ancien anglais sont, ou des rimes complètes, telles que : hond-rond; gefâegon ; gethàegon : — ou des assonances, dans lesquelles les voyelles seules, se correspondent : ioaef-laes (El. 1238); — wrâthum ; arum (Crist. 595) ; — lâfodon ; wiïnedon (And. 870). Et ces assonances ne sont pas dues au hasard, en ce qu'elles se présentent, jointes à des rimes parfaites. BEOWULF ÉLÉMENT DE GRAMMAIRE ANGLO-SAXONNE GRAMMAIRE INTRODUCTION (1 I On comprend, sous la dénomination d'ancien anglais, la langue parlée par les habitants germaniques de l'Angleterre, depuis leur premier établissement, jusqu'au milieu ou vers la fin du xie siècle. La langue qui se différencie de la précédente, à partir de cette époque, par la corruption successive des formes infléchies et l'intro- duction d'éléments français, est qualifiée d'anglais moyen. L'ancien anglais forme une branche dépendante de l'allemand de l'ouest, langue cohérente et définitive dont procédèrent, par la suite, l'ancien anglais, le frison, le vieux saxon, le dialecte franc, et le haut allemand. L'ancien anglais est apparenté au frison, mais plus encore au vieux saxon. Dans les premiers manuscrits de l'ancien anglais, on peut distinguer nettement la coexistence de dialectes variés. Le principal de ceux-ci, est celui du Northumberland, dans le nord; le mercien, à l'intérieur du pays; le saxon, dans le sud ; et le dialecte de Kent, dans l'extrême sud-est. Le dialecte du Northumberland et le mercien forment tous deux 1. Cette étude est faite d'après la grammaire de l'ancien anglais d'Eduard Sievers, dont le professeur A. S. Cook a donné l'excellente tra- duction anglaise, et les ouvrages cités dans la bibliographie grammati- cale sur ces matières. 47 71*8 ii H A M. MA I UK le groupe angle. Le saxon esl surtout nettement représenté dans le Wessex, comté saxon, situé le plus à l'ouest, de sorte que le saxon cie l'ouest a été regardé comme le type le plus représentatif des dialectes saxons. Le langage de la troisième tribu, des Jutes, figure comme dialecte de Kent. Ainsi les divisions des Angles, des Saxons et des Jutes par tribus, se retrouvent parallèlement en linguistique, dans les dialectes angles, saxons, et de Kent. Les principales caractéristiques du saxon de l'ouest sont : la représentation du type allemand a par ae ; la distinction entre ea et eo ; la perte première du son oe, et le remplacement de la finale — u ; — o de la première personne au singulier, du présent indéfini par — e. Dans le saxon primitif de l'ouest, l'infléchissement (umlaut) de ea, eo devient ic, et plus tard, iy. Le dialecte du Northumberland a des tendances accentuées à l'élision de Yn final, et à la conversion de we en woe, et de toeo en wo. En ces périodes primitives, les inflexions étaient sans règles déterminées : on remarque, cependant, la formation fréquente de la troisième personne au singulier du présent indéfini, et de tous les cas au pluriel, en — s au lieu de — th. L'observation qu'on peut faire sur le fait le plus ancien qui se soit produit en dialecte de Kent, porte sur la vocalisation de g en i. La substitution de Ye à Yy fut de date moins reculée. Il Alphabet et prononciation L'alphabet de l'ancien anglais est l'alphabet des latins, modifié par les scribes anglais. Les lettres f, g, r, s diffèrent souvent de leur forme usuelles. En sus des lettres latines, il y avait les carac- tères ///, tk, w, empruntés à l'alphabet runique. Des éditions anglaises de textes de l'ancien anglais ont souvent été imprimées, à l'imitation des caractères des manuscrits (Cf. les ouvrages de B. Thorpe); mais aujourd'hui, et depuis Kemble, les lettres romaines ont été généralement adoptées, en leur ajoutant le caractère runique ///, et parfois, le 3 de l'ancien anglais est encore employé pour représenter le g. GRAMMAIRE 739 On se base, clans la critique, pour déterminer la dale de la pro- nonciation de ces lettres, sur la prononciation traditionnelle du latin, en Angleterre, aux environs du vir3 siècle. D'autre pari, il convient de prendre en considération des influences celtiques « | u i se sont manifestées, et de tenir compte, en précisant les règles de la prononciation, des variations d'orthographe, et des changements phonétiques et grammaticaux de l'ancien anglais lui-même, qui a varié au cours des siècles, et dans les différents pays. Les règles de prononciation des lettres de ces dialectes demeurent surtout intéres- santes, lorsque celles-ci diffèrent, comme prononciation, des lettres latines correspondantes. PHONOLOGIE PREMIERE PARTIE LES VOYELLES I. — Caractères généraux Les voyelles de l'ancien sont désignées par les six caractères sim- ples, a, e, i, o, u, y, par la liaison se, et par les digraphes, oe, ea (ia), eo, io, ie (rarement au, ai, ei, oi, ui, et dans les plus anciens textes, en, lu). Ces derniers, du reste, à l'exception de oe, oi, ui, et quelquefois de eo, ont la valeur de diphtongues. Au point de vue de l'articulation, a, o, u sont des voyelles guttu- rales, alors que se, e, i. œ, y sont palatales, et généralement, les diphtongues commencent par un son palatal. II. — Quantité Toutes ces voyelles, en comprenant les diphtongues avec elles, ont une quantité et brève, et longue. La longueur est parfois indiquée, et plus particulièrement dans les très anciens manuscrits, et dans les monosyllabes également, par la gemination du simple signe de la voyelle, — yy, sans doute : aa, ôreer, miin,doom, /mus. D'autre part, les liaisons et les diphtongues ne sont jamais gémi- nées. Par la suite, la longueur est marquée par un accent aigu sur le signe de la voyelle, ou sur la combinaison de lettres : â, brèr, min, déni, luis, mys, saé, ôethel ou oèlhel, éac ou eâc, tréowe ou treôwe, etc., bien que l'emploi de cet accent soit variable, et échappe GRAMMAIRE 7il à des règles iixes. Dans la présente élude, — et quoique eet usage soit contraire aux origines allemandes des dialectes, — la longueur sera désignée par le signe ordinaire, le macron : a se e i o œ u v a ae •' i o te u v Les voyelles de certaines syllabes dérivées et finales, qui étaient longues à l'origine, paraissent ne pas avoir gardé ce caractère en ancien anglais : toute voyelle d'une syllabe dérivée ou finale, doit donc être regardée comme brève. LES VOYELLES DU SAXON DE L OUEST I. — Les voyelles des syllabes accentuées 1 . — Simples voyelles L'a bref est relativement rare : il fait presque toujours défaut devant les nasales, et on ne le rencontre pas dans les syllabes étroi- tement liées. Les exceptions à cette règle, sont rares : habban, nabban ; crabba ; hnappian ; lappa ; appla ; masce, maxe ; wascan, waxan ; wrastlian, wraxlian ; brasllian ; les mots latins : abbud (anglais abbot) ; arc (arcus, ark) ; sacc {sack) ; trahtian {treat). Même dans les syllabes ouvertes, la présence de la, dépend en partie de l'influence du mot suivant. L'a long se rencontre fréquemment, et devant toutes les con- sonnes, dans les syllabes ouvertes ou fermées : hdtati; gâst; bân ; bânum; — et dans les mots d'origine latine, comme : sâcerd, ctîlend, mâgisler {sacerdos, calendae, magister). as Vae bref est un son de voyelle, caractéristique de l'ancien anglais, on le rencontre surtout dans les syllabes fermées : daeg (day) ; faet (vat) ; saet (sat). 742 liRAMMAIlŒ L'ae bref manque devant les nasales, le //>, 17/ terminant une syl- labe ; devant Yn précédant une consonne, et en saxon de l'ouest, devant 17 suivie d'une consonne. Vae long semble avoir, en général, la prononciation de Va ger- main, long. L'origine, d'«e long est variable, et procède : 1° de l'/'-umlaut de l'ancien anglais : à — l'allemand gothique ai, comme dans lâèran, gothique : iaisjan, de l'ancien anglais : lâr : — stâênen, de sldn ; 2° du germain âê (gothique ê), comme dans bôcron; — mâcg (gothique bêrun, mëgs) ; 3° du latin , et moins fréquemment io. L7 long stable est, ou 1° représentatif de l'allemand ', ou 2° dérivé de l'allemand i par ectblipse, contraction, etc.... L'ï long instable, au contraire, est la modification d'une forme plus ancienne, le. ho bref, dans les syllabes radicales, a une double origine, et représente ainsi deux sons différents : 1° o fermé, le gothique u, comme dans god, boda... Cette lettre ne se rencontre pas devant les nasales. 2° o ouvert, correspondant au gothique a, devant les nasales, et auquel a se substitue souvent, comme dans monn et mann ; hona et hana. Il est difficile de préciser le son de Vo long : il est possible que lô long, aussi bien que Vo bref aient eu, à l'origine, une double prononciation, ouverte et fermée, correspondant à leur double ori- gine. Le son de Vô long peut être regardé comme : t° représentant le gothique ô, comme dans gôd, et dans ce cas, la voyelle était probablement fermée ; 2° représentant l'allemand ae devant les nasales, comme dans mônath ; 3° comme dérivé avec allongement, de la forme on = gothique an, comme dans gôs. œ Les deux sons a- et Oê ne se rencontrent pas dans les très anciens textes du saxon de l'ouest, si l'on en excepte quelques formes éparses, telles quW. e et o délabialisées, qui se substituent souvent à ces deux sons. ~\\ 6RAMMA1BE u On ne peut donner de preuve de la double prononciation, ouverte et fermée, d'w dans l'ancien anglais. Vu bref se rencontre sans règles, devant toutes les consonnes. Il correspond : 1° à Vu de l'allemand de l'ouest. 2° occasionnellement à Yo de l'allemand de l'ouest, et particulière- ment devant les nasales, comme dans guma ; 3° cette voyelle dérive souvent d'io et de eo, dans les combinai- sons telles que wio et weo. Vu long a une double origine. Il représente généralement l'alle- mand û, comme dans hûs ; et provient encore de la perte d'une nasale, dans la combinaison de la forme un, comme dans mïith. Dans les documents primitifs du saxon de l'ouest, aussi bien que dans les autres dialectes, la lettre y, à l'origine, marquait un son ressemblant à l'allemand ù, l'i-umlaut d'u. Cet y est dit stable. Il se présente encore dans le bas saxon de l'ouest, un y instable, qui fait substitution avec i. Les correspondances étymologiques d'y bref sont les suivantes : 1° Vy stable est /-umlaut de u ; 2° Par voie de déduction, Y y instable représente te, ou io. Vy long apparaît : 1° Comme stable et sous deux aspects : a) comme i-umlaut d'iï ; b) comme allongé, par voie d'echtlipse, comme dans yst, -hydig; 2° Comme stable, et comme forme correspondant à le, et comme /'-umlaut de êa et êo. 9 Diphtongues Toutes les diphtongues de l'ancien anglais, ea, eo, io, ie, ou brèves, ou longues, sont des diphtongues à chute, c'est-à-dire que l'accent tonique doit porter chez elles, sur le premier des deux sons. La distinction de quantité est faite en allongeant, dans la prononcia- GRAMMAIRE 7'jO lion, la diphtongue entière. Dans d'autres mots, Vêà long ne doit pas être regardé comme ê ■+■ #< °u e -f à. ea et eo La différence de prononciation entre ea et eo, réside moins dans la seconde partie de la diphtongue (Va et Vo) que dans le son initial. Dans les textes très anciens, ea est souvent écrit œo, sea, tandis que eo fait substitution avec io, dans les manuscrits plus récents. On peut donc prétendre qu'ea a dû commencer par un son ouvert, res- semblant à celui d'ae, mais que le premier élément d'eo fut le son d'e fermé. ea ea brève a des origines nombreuses. Elle est tour à tour : 1° La cause d'apparition d'« devant certaines consonnes, comme dans ear m, ealt, eahta ; 2o L'tt-umlaut d'à, comme dans ealu ; 3° Un dérivé de la forme palatale + ae, comme dans geaf, ceaf, sceal. va longue : 1° représente généralement Vau germanique, comme dans beam, cac, ou 2° naît de la contraction d'« avec d'autres voyelles, comme dans s lean, ca, ou 3° s'est formée de la palatale -f ae, comme dans gèafon, gèar ; — moins fréquemment de la palatale + a (de l'allemand ai), comme dans gêasne, scêan, secadan, — gâesne, scan, scâdan. eo, 10 Les deux groupes eo et io se rencontrent fréquemment dans les plus anciens documents : puis io devient de plus en plus rare, pour disparaître finalement, co long représente eu plus ancien; îo long, tu plus ancien. De même, eo bref dériva de e plus ancien, tandis qu'io vint d'i plus ancien. On ne peut que donner cette approxima- 7'it) GRAMMAIRE tion, que eo se présente fréquemment pour w, dérivant Le w se présente d'abord : 1" devant tontes voyelles : wâi, wer. 2° dans les combinaisons : wr, ml : wrïlan, wlonc. \\° dans les combinaisons : cu\ hw, (Zip, thw, tw, sw : civethan, /urn, dweorg, thwèan, twâ, swefan. An milieu d'un mot, 10 se maintient devant toutes voyelles, excepté wet i, sans changement : sa wan, stuve... Il disparaît devant u et î, ce qui donne lieu à des contractions : 1° Devant u, comme dans va, thrêa, riva. 2° Devant i, dans des mots tels que âê, sdc, hrâé, — au lieu de ât, sâi, hrâi, dérivés des racines aiwi, saiivi-, hraiwi-. Le tv, à l'origine, ne figure pas à la fin d'une syllabe. Après une voyelle brève, il se change en u, et les deux voyelles s'unissent pour former une diphtongue; — après les consonnes, il se vocalise en u syllabique(o) ; — après une voyelle longue ou une diphtongue, w disparaît entièrement. j Les manuscrits, n'offrent pas de signe propre à la semivoyelle,/, (c'est-à-dire /', quand elle est consonnante ou non-syllabique), mais on la trouve indiquée, tantôt par le signe de voyelle i, et tantôt par 9- \. i occupe la place initiale en des mots étrangers, comme Jô/mnnes ; dans les mots originaux d'ancien anglais, il ne se pré- sente ainsi que devant u: iû, iung. Il figure plus fréquemment au milieu dun mot : heries, nerian. 2. g est le signe de beaucoup' le plus usuel. Il n'est initial que devant i, e, y; medial, que devant les voyelles gutturales : àergas, her gum. Comme final, g est rare, et ne se trouve qu'après une voyelle longue, ou une diphtongue : âcg, câcg, clâêg, leg. 2. — Les liquides LV de l'ancien anglais, fut probablement cérébral, c'est-à-dire prononcé avec la pointe de la langue très relevée. LV est rarement I'M) QRAMUAfJLI initial, medial ou final, et plus rarement encore, géminé, comme dans feorran, âfierran^ cien-an, mierran, Il n'est pas sujet à gémi- nation devant /. LV médial subit la niétathèse : 1° r précédant une voyelle, a tendance à changer de position avec elle, quand cette dernière est suivie de nn, ou de combinaisons avec s : iernan, bier nan, hors, baers, forsc ; 2° Une pareille application se retrouve devant ///, dans le nor- mand : frohiiga^ fry h Lu, breht. r est généralement stable, quelle que soit sa place dans le corps du mot, et son origine est double, r correspond : 1° à IV allemand, comme dansnee, râèdan, wair. Il peut alors se trouver dans toute partie du mot. 2° au z allemand, parfois représenté par s : maiza, ausô, hazjan, nasjan . 1 LV de l'ancien anglais doit avoir eu une double prononciation : celle de IV ordinaire, et une prononciation presque gutturale, avec une voyelle la précédant. LV peut se trouver dans toute partie du mot, est fréquemment géminée, et souvent syllabique. LV comporte la meta thèse, dans les cas suivants: a) Après une syllable accentuée, dl devient Id : bold, seld. spdld ; b) Après une syllabe faible, ou non accentuée, si, //, tkl ou dl, deviennent Is, If, Id, dans les noms propres se terminant en -f/ils, tels que Cynegils, Eadyils; dans les dérivés terminés en -els, -eld, -old : riecels, faereld, t/icrscold ; — en -elfe,. -il fe : innelfe, innilfe. 3. — Les nasales m. n m a le caractère de labiale, et n, conformément à l'usage latin, n'est pas seulement dentale, mais aussi gutturale, palatale, ou nasale. Ce dernier caractère n'existe que quand Yn figure devant c i.iiuiMAiiu: 7.) I OU g. >n et // se rencontrent dans (ouïes les positions, cl sont aussi géminées el syllabiques. La met a thèse d'/// se produit dans worms, (wurms, wyrms); wyr- msan... ('elle dVi est plus commune, dans certains textes, où se retrouvent les tinales ncng\ en f//t. — comme dans tdnc, reng, freng, — pour fàcn, ref/n, fraegn. La présence de nasales appelle les observations suivantes : 1° Devant les sourdes aspirantes /', ///, s, il y a perte d'm et w, accompagnée de l'allongement de la voyelle précédente : ainsi Va du très ancien anglais, se change en ô. Exemples : 1° de la perte de Y m : fif (gothique : fimf; — l'ad- verbe sôfte (se ft) : ôsle (amsa/a, du haut ancien allemand). 2° de la perte de Vn : f/ôs, pluriel : gês : has, hôther, sôth, tôth, pluriel : tetlr, est; sltJi ; ûs ; io y scan. On peut noter les changements suivants d'w : 1° à la lin d'une syllabe, mn se change en mm, m. par assimila- tion : em ; hrem : hraem ; — pour emny hremn. 2o h'n d'une finale infléchie, est supprimée en normand, particu- lièrement à l'infinitif, à l'optatif, mais non au passé indéfini, et dans les déclinaisons faibles. B. — Consonnes non sonores t. — Labiales p est la labiale sourde, avec pause. Elle est rarement initiale dans les mots germaniques : pael/i, pâd, pleya, — mais plus fréquente, dans les mots étrangers, comme pund, pil, pytl. D'autre part, elle est assez fréquente, dans les positions médiale et finale : scearp, wâèpen ; et se trouve fréquemment géminée : topp, loppe, aeppel, scieppariy up(p). p demeure toujours sans changement ; seulement, pn devient par- fois, mn dans wâêmn, wâémnian, au lieu de wâèpen, wâépnian. 7.')2 GRAMMAIRE Dans la plupart des textes, b est le signe de la labiale sonnante avec pose. Il se présente dans la forme simple, comme initial : bindan, bringan, bind. Quand il est médial ou final, b simple, dans l'ancien anglais commun, est remplacé par f ; habban, — ha fast, hafath ; — fvebb, we fan. Dans les textes plus anciens, b répond au son d'une aspirante sonnante, ou labiale, ou labiodentale. Il était alors prononcé comme le v anglais : obàer, hebttc, halbae, hlâbavd. /'a un double caractère, — en tant que sourd et qu'aspirant, son- nant, et labiodental : 1° /' est uniformément un aspirant sourd, lorsqu'il est initial, comme dans faeder fîndan ; — quand il est géminé au milieu du mot : gaffetung, hoffing, woffian. 2° D'autre part, /'est généralement aspirant sonnant, quand sa position est médiale, et qu'il ne se présente pas en combinaisons, telles que ff /"/, f's : wulf\ wulfes ; gerêfa ; ho fer. Les exceptions à la stabilité d'/*, en ancien anglais, sont les sui- vantes : 1° Dans les textes très anciens, j»£, parfois, représente ft : scaept, edscaepl. 2° fn (avec /" sonnant), se change fréquemment en m«, surtout quand il est médial, et plus particulièrement, dans l'anglais plus ancien : emne, stemn, dérivés de efne, stefn. v ou u, en anglo-saxon, figure le son du v latin, et est identique à la lettre de l'ancien anglais, sonnante, aspirante et labiodentale. Et m, dans la période primitive, est employé pour représenter la semivoyelle w. GRAMMAIRE ~'-V>\ 2. — Dentales t est toujours la dentale sourde avec pose, et se rencontre dans tou- tes les positions : toth ; trco ; tien ; elan; wât. Il est souvent géminé, comme dans sceal(l) ; hlûttor ; halte ; grotte. t est presque toujours stable. La seule exception est la sui- vante : Dans le saxon primitif de l'ouest, st se change souvent en stli, particulièrement, à la deuxième personne du singulier, du présent indéfini : tint giefesth : hilpesth ; et dans les mots comme faesth ; dâsth ; waesthm. La combinaison tj, se change aussi en r:ou ce, dans orceard, orgeard. d est le signe de la dentale sonnante avec pose, et correspond au gothique d. 11 se présente dans toutes positions, et est susceptible de gemination ; daey, dweorg, biddan. d est généralement stable, mais il faut faire, à ce sujet, les restric- tions suivantes : 1° d subit un changement grammatical avec th. 2° Id correspond au gothique Id, comme dans ceald, healdan. 3° Idl devient // dans siellic, — ou bien de sildaleiks, — et aussi, dans le normand : ballice, seofofallice, — au lieu de baldice, — fal- dlice. 4° Avant et après des consonnes sourdes, d devient / : a. Exemple du présent indéfini, à la deuxième personne du singu- lier : bilsl, laelst, binlsl, slentsl ; — dérivés de biddan, Idêdan, bin- dan, stondan. b. particulièrement dans le prétérit faible, et le participe passé de verbes à longues syllabes, comme scene te, ïecle, 5° après la forme consonnante td, /, il y a perte de rf, comme dans le prétérit, sende, êhte, — provenant de sendan, ohtan. 48 78 \ GRAMMAIRE th 1° Deux lettres désignaient à l'origine, et sans distinction, la dentale aspirante, qui, dans l'anglais moderne, est représentée par ///. /// peut se rencontrer dans toutes les positions, et comporte la gemination : thing ; thrï; tlmntan ; weorthan ; — ou : thing ; thri ; weorlhan. Les changements que subit le th, appellent les observations sui- vantes : 1° th subit le changement grammatical avec d. 2° La forme plus ancienne Ith, se transforme en Id : beald ; fêla ' ; wilde; gold; — du gothique : balths ; wiltheis ; gulth. 3° La forme plus ancienne //*/, se présentant, après une voyelle longue, devient régulièrement dl, dans le saxon de l'ouest ; âdl; nâêdl; wâêdla; — au lieu de : nâêthl ; mît/il; nêthl ; wêthla. 4° Athet dth deviennent tt, qui se simplifie, quand il est final et qu'il suit une consonne : a) thaette, — au lieu de timet the. b) êathmêtto; lâtleow ; gesçentn ; — au lieu de : cathmedthii ; lâth- thêow ; gescendthu . s est Tun des sons les plus communs de l'ancien anglais : elle peut occuper toute place dans le mot, et elle est sujette à gemination : su nu, sût an, sprecan, wesan, fisc... Le son de Ys allemande n'était que sourd et sibilant; de même, Vs de l'ancien anglais était indubitablement sourde, comme les son- nant allemand. Les observations à faire sur s, sont les suivantes : In 11 y a changement grammatical entre s et r. 2° Cette lettre est susceptible des combinaisons suivantes : st et ss, venant de la dentale xt\ st de sth ; sth de st ; ss de sr ; ss de sth. 3° Les combinaisons se et sp, dans le dernier saxon de l'ouest, — et quand elles sont médiates, comportent la métathèse en es (hs), mais généralement, en xet ps. (.HAM M A IKK 755 Le - n'est pas d'origine germanique, et il n'apparaît en ancien anglais, que sous la l'orme ts : Atsur ; dracentte. 3. — Gutturales et Palatales Les lettres c (k, q), y, h, {x), représentent en ancien anglais, et les gutturales, et les palatales. c( k, q ; x) c est le caractère marquant 1<> temps guttural sourd et le temps palatal sourd. Il se place devant toute voyelle, même e, i, y : çâsere, cosp, cynn, sac an ; — et il est aussi géminé : sac, sacces, theccan. Le son du latin qu est généralement désigné par cw, ou dans les textes plus anciens, par eu : cwethan cuic. A la place de es, on rencontre généralement x : rlxian, — au lieu de rlscian: axian, — au lieu de âcsian. Occasionnellement, c s'intercale dans les combinaisons s/, *>u. sn : sciât, scleacnes. Devant st et -th du présent indéfini, c devient sou- vent h, dans le bas saxon de l'ouest : tàêhst, tâvhth, — au lieu de tdêcst, tâéeth. c médial, en normand, est souvent écrit ch : folclies, loerclies. ë La lettre y ne désigne pas seulement la semi-voyelle allemande /, mais est encore le symbole d'un son guttural ou palatal, correspon- dant étymologiquement, à l'allemand y. Du fait que ce son allitère avec y de l'ancien anglais = /germanique, et qu'il se transpose avec j et h, on peut induire qu'il doit être regardé généralement comme aspirant, et non comme un temps sonnant. 1° y initial est avant tout, un son guttural aspirant, comme dans : g al an, yâst, glâêd. D'autre part, il est palatal aspirant, devant e, ca, i'0, i, le ïo : yeldan, gieldan, yea/, yea fou. 2° Quand y est final, il se change plus ou moins régulièrement en h, après une voyelle longue gutturale, — ou r, I : genôh, bca/i, sldh, 7oG GRAMMAIRE beorh, burh, sorh ; — au lieu de genôg, bêag, stag, beorg, burg, sorg. 3° Quand g suit une voyelle palatale à la (in d'une syllabe, il se change parfois en i : bodei, meùhâd, au lieu de bodeg, megthhâd. 4° Quand g est suivi de l'une des consonnes, d, (th), n, — il dis- paraît souvent, dans le saxon de l'ouest après une voyelle palatale, la voyelle précédente étant simultanément allongée : mâcden, sâcde, gesâêdd ; lède, geléd : — au lieu de saegde, legde... 5° ige, dérivé de igi est souvent contracté en l : lîsl, lïth, gelire; - au lieu de llgest, llgeth, geligere. 6° La finale -if/, perd souvent le//, — dans la plupart des cas, quand il est médial : syndrie, he fie, hungrie, — au lieu de sgn- drige, hefige, hungrige. T -ïg est souvent contracté en -ï, dans le premier membre d'un mot composé : stîrâp, sivltlma, — au lieu de stlgrdp, sivïgtîma. La combinaison ng garde le g sans modifications, sauf quand il est final, et remplacé par -ne, -neg, -ngc : Uuilherinc : Cûsincg ; Thêodningc. g géminé a une double origine et une double valeur phonéti- que : 1° Il dérive du gj germanique, et est palatal en ancien anglais. 2° Dans quelques mots seulement il ne dérive pas de gj, et dans ceux-ci il ne s'écrit pas cg, mais gg : dogga, frogga, /loggettan. 3° A l'origine, la prononciation de ces deux groupes était celle d'un double temps sonnant : mais la palate géminée cg devint, par la suite, la palatale fricative : (dz = anglais j). h(x) Vh initiale, est simplement une aspirée : elle se présente, sans règles, devant les voyelles^ et dans les combinaisons telles que, hl, hr, hn, hio, — qu'on doit peut-être regarder comme n'étant que l'équivalent des lettres sourdes, /, r, n, w : hlâf, hliehhan, hraefn, firing . Vh initiale disparaît dans nabban, de ne habban, — et dans le second membre de certains composés : ânllepe; waelrèow. L'A simple médiale, comme l'originale fuo, disparaît, quand elle est suivie d'une voyelle, et si une consonne précède l'A, la voyelle précédente s'allonge du fait de la disparition de Yh. GRAMMAIRE 757 L'h/i géminé n'est pas fréquent : geneahhe; sitj/i/w ; cohheltan ; crohha. h disparaît entre une voyelle et une consonne sonnante, — spé- cialement /, r, ///, //, — et est toujours maintenu à la fin d'un mot : feoh. lien h, wôh, rOh. INFLEXION PREMIÈRE PARTIE DÉCLINAISON CHAPITRE PREMIER DÉCLINAISON DES NOMS A. —Voyelle ou déclinaison forte 1 . La DÉCLINAISON 0 La déclinaison o de l'ancien anglais comprend des masculins et des neutres. Elle correspond à la seconde déclinaison grecque et latine (gr. masc. — oç, neut. — ov ; lat. — us, — um). Les féminins correspondant, forment la déclinaison â. Les radicaux o peuvent être subdivisés comme suit : a) simples radicaux o; b) radicaux en/o; c) radicaux en wo. Les terminaisons des masculins et des neutres, sont les mêmes à tous les cas, excepté au nominatif, et à l'accusatif pluriel. Les terminaisons des radicaux en o sont : Singulier Pluriel N. V. A. -(-e;-u; -o) Masc. Neut g. -es -as -u,- D. I. -e -a -um GRAMMAIRE 759 Le parenthétique -e, -w, -o dos nominatif el accusatif singuliers, sont les terminaisons «les radicaux en jo et wo. a) Simples radicaux en o Exemples pour le masculin et le neutre : masculin : dôm; neutre hof, word : Masculin Neutr g Sing. N. V. A. dôm hof word G. dômes hofes wordes D. I. dôme hofe worde Plur. N. Y. A. dôinas hofu, -o word G. dôma hofa word a D. I. dômum. hofum wordum • Les mots monosyllabiques masculins sont accentués comme dôm; les monosyllabiques neutres, avec une syllabe brève radicale, comme hof, — et comme word, quand ils ont une syllabe longue radicale. Les mots en ae, devant une simple consonne, comme le substantif masculin, daeg, changent Yae en a, au pluriel : daeg-dagas, daga, dagum. Les mots en h perdent ce son, devant une voyelle finale : 1° Si Yhest précédée d'une consonne, la voyelle radicale s'allonge, quand Y h disparaît : seolh- scoles ; — feorh-fêores. 2° Si Yh est précédée d'une voyelle, la perte de Y h implique la con- traction : eoh-ros; feoh-fcos ; Ihêoh-thêos. Les mots polysyllabiques de cette déclinaison sont soumis aux règles suivantes : 1° Les neutres, originairement trisyllabiques, — avec une syllabe radicale longue, comme nïelen, heafôd, ont Yu au nominatif et à l'accusatif pluriel : nïetenu, hvafodu. 2° Les neutres trisyllabiques, h l'origine, avec une syllabe brève radicale, sont sans terminaison, au nominatif de l'accusatif pluriel : reced werod. 760 lill.WIM UHK I») Radicaux oda,-e Sing.N. V. G D. A. I. Plur.N. V.A. G. D. J. halii c) Polysyllabes hâlges hâlgum h al igné halge halge hâlig \ bàligu,-o; 5 ) halgu,-o ; hâlig halii c haligu,-o; l hà!gu,-o ; hâlig haligra hâlgum hâligre hàligre halge halga,-e 2. — Radicaux en jo. Les radicaux brefs, à l'origine, tels que mid nyl, yesib, — se déclinent comme les radicaux purs en o, se terminant par une con- sonne géminée : mid, gen : middes ; fém : midre. Les radicaux longs, à l'origine, peennent -e au nominatif singu- lier masculin et neutre; -u, -o au nominatif singulier, féminin, et à l'accusatif pluriel, neutre ; aux autres cas, ils se déclinent comme les radicaux purs en o. Exemple : grêne. Sing. N. V. G. D. A. Masc. grene :renne Neut. Fém . grêne grenu, -o g rênes grênre grënum grënre grêne grêne GRAM M Villi. 7<>7 I Plur. N.V.A. grëne G I). I grëne grenu, -o grenade grënra grenu m 3. — Radigaux en wo Les mots avec une seule consonne devant le //>, vocalisent ce der- nier quand il est final, en -u, -o (-a), et en -o, devant une finale con- sonnante. Exemple : yearu. Masc. NeuL Fem. Sing. N. V. gearu,-o gearu,-o gearu,-o G. gearwes gearore D. gearwum gearore A. gearone gearu,-o gearwe I. gearwe ur. N V. A. G. D. ï. gearwe gearu,-o gearora gearwum gearwa,-e B. — Déclinaison faible La déclinaison faible des adjectifs est la même que celle des noms, excepté que le génitif pluriel est presque toujours remplacé par la forme forte, -ra. Exemple : goda. Masc. NeuL Fém. Sing. N. V. goda gode gode G. gôdan 1). I. gôdan A. gôdan gode gôdan Plur. N. V. A. gôdan G. gôdra,(- ena) 1). I. gôdum 7<>8 llltAMMAIHK C. — Déclinaison des participes Le participe présent suit la déclinaison en j'o des adjectifs, et peut être infléchi comme faillie. Exemple : g ie fende. Masc. Neut. Fém. Sing. N. V. giefende giefende giefendu,-o G. giefendes giefendum giefendre giefendre A. giefende giefende giefende 1. giefende Plur.N. V. A. (i. giefende giefendu,-o giefendra giefenda,-e 1) . I. giefendum Le participe passé, comme un adjectif normal, a une déclinaison forte et faible Exemples : participes de hâtan; âcèsstm ; nerian. Forte Faible hâten hâten hâten u âcoren âcoren âcoren (u) genered genered genered (u) âcorena acorene âcorene genereda generede . generede D. — Comparaison des adjectifs 1 . — Comparatif Le comparatif, en ancien anglais, n'a qu'une terminaison, -ra, correspondant et au gothique, -iza, et au gothique, -oza. 2. — Superlatif La forme la plus synthétique du superlatif, a une finale en -osl {-ust, -ast)y et plus rarement, en -est : lêof, Uofost; — rïce, rïc(é)ost; — slrenge, strenyest. GRAMMAIRE 769 E. — Formation des adverbes t. - Les adverbes dérivés d'adjectifs ont la iinale en -e : heard, hearde : — sôih, sOthe. Quand la formation des adverbes est compo- sée, ceux-ci se terminent en -lice, -lice : heard, heardlice. Quelques adverbes se terminent en -a : fêla, gêara, gietia ; d'autres dérivés d'adjectifs ou de substantifs se terminent en -unga ~inga\ -enga. 2. Les adverbes de lieu sont les suivants : ( h. •* D'où ? D'où ? thàêr, là thider thonan hwâer, où hwider hwonan lier, ici hider h ion an : hi ne inné, dedans in(n) innan ûte, sans ùt ùtan uppe, en haut up(p) uppan, ufan ^"* > en bas nithor niothan "™"" > avant forth foran i derrière hinder hindan *— * 5 à l'orient east êastan » à l'ouest west westan * au nord north northan •) au sud sûth sûthan feor(r), au loin feor(r) feorran néah, près de near nêan Les adverbes ne marquant pas le mouvement, sont remplacés par des composés avec prépositions, tels que be-niothan, be-foran, be- tas tan, on-mnan. CHAPITRE III Adjectifs nuitiéraux 1 Cardï.xaix Les trois premiers adjectifs numéraux sont déclinables dans tous les genres, et dans tous les cas ; les nombres de quatre à dix-neuf, quand leur sens est attributif, ne sont pas généralement infléchis. Si ces nombres sont isolés, ils subissent l'inflexion, conformément à la déclinaison en i. Exemple : nom. ace. fife ; neut. fifu,-o; gén. fi fa ; dat. fîfum. Les dizaines de âO à 60, sont formées par l'addition de la syllabe -tig (du gothique iigus), décade, — à l'unité correspondante : celles de 70 à 120, de même manière, avec le préfixe hand. Exemples : twëntig, thrïtig, fêoïoertig, siextig ; hundsiofontig, hundtwelf- tig. Les nombres de 200 à 900, sont généralement formés parle neutre hand : tu kund, thrlo hund. 1.000 est neutre : thûsend, gén. des, dat,-«fe, et au pluriel : thû- sendu (-o, -a). 2. Ordinaux Le nombre ordinal correspondant à 1 est forma (variantes ; for- mesla, fgrmest (a), fyrst (a) ;— ou âêresta. Celui qui correspond à 2, est : ôther ou aefterra. Les autres sont : thritlitha, feortha fifta, siexta, etc. Tous les nombres ordinaux se déclinent comme les adjectifs fai- (ill A M MA I UK 771 blés, à l'exception de other qui appartient à la déclinaison forte. Les préfixes ne se déclinent pas. 3. — Multiplicatifs Les multiplicatifs se forment en ajoutant l'adjectif -feald aux nom- bres cardinaux : ânfeald, -///>?>, t/ry/ca/d, thrie-thry feald, monig- feald. CHAPITRE IV Pronoms Pronoms personnels sans distinction de genre Première personne Seconde personne Sing . N. ïc thû G. mïn thïn D. më thë A. më (mec) thé (thec) Duel. N. wit orit G. uncer incer D. une inc A. une (uncit ?) inc (incit) Plur. N. wê gê G. ûre (ûs(s)er) ëower, ïower D. ûs ëow, îow A. ûs (ûsic) ëow, îow (ëowic) 2. Pronoms de la troisième personne Masc. Neut. Fem. Sing. N. hë hit hïo, hëo G. his hiere (hire, hyre) D. him hiere (hire, hyre) A. hi(e)ne hit hie (hï, hy) ur. N. A. hîe (h ï,hy) G. hiera (hira, hyra) ; hiora, heora D. him GRAMMAIRE 773 3. — Pronoms POSSESSIFS Les pronoms possessifs sont formés des racines des pronoms per- sonnels de la première et de la seconde personnes : mïn, thin, sin, uncer, incer, Cire, cower. La déclinaison des possessifs est identique à celle des adjectifs forts. i. — Pronoms démonstratifs Le pronom se, sio, thael, simplement démonstratif, à l'origine, fut presque réduit en ancien anglais, au rôle d'article défini. Sa décli- naison en saxon de l'ouest, est la suivante : Masc. Neul. Fèm. Sing. N. se thaet SÏO, S( G. thœs thaëre D. thsêm (thâm) thâêre A. thone thaet thâ 1. thy ; thon — Plur. N. A. thâ G. thâra (thaêra) D. theêm (thâm) Le pronom démonstratif composé thés: fém. thîos (thêos), neut. this, est ainsi décliné en saxon de l'ouest primitif : Masc. Neut. Fem . Sing. N. thés this thïos, thëos G. this(s)es, thy(s)es thisse D. this(s)um, thys(s)um; thiosum thisse A. thisne, thysne this thâs I. thys, thïs — Plur. N. A. thâs G. thissa D. this(s)um, thys(s)um ; lhios(s)um Le pronom d'identité (latin idem), est se ilea. L'équivalent à'ipse est en saxon de l'ouest primitif : self, sylf, seolf. 771 fitt A .M M A I Ht: 5. — Pronoms rel itifs L'ancien anglais n*a pas de pronom relatif, proprement dit. il est remplacé par un pronom démonstratifs'7, sïo, thaet, ou parla par- ticule the, seule, ou en combinaison avec un pronom démons- tratif. fi. Pronoms intehrooatifs Le pronom interrogatif simple, hwâ, kwaet (du gothique, hwas) ne "se rencontre qu'au masculin, et au neutre singulier. Mme. Netfl. Sing. N. hwâ hwaet G . hwaes D. hwaem (hwâm) A. hwone hwaet I. — hwv, hwï 7. — Pronoms indéfinis Le pronom indéfini, quelqu'un, est exprimé par sum, qui se décline comme un adjectif fort. Dans les phrases négatives et inter- rogatives, les pronoms interrogatifs hum, hwaether, hwelc, peuvent être employés comme pronoms indéfinis. A' importe qui = hwelc-h(w)ugu . N'importe quoi = âwuht (âuht); ôwuht (ôht). Qui que ce soit = sum hwaether swâ; swâ hwelc swâ . L'un des deux, — l'autre = âhwaether ; ôhwaetker. Chacun = aelc. ni = nâhumether \ nôhwaether ; — aucun =r nân, naenig ; — rien = nâwiht, nôwuht. tel — swelc, thyslic, thuslic. ..liWiUAiiu 77;» DEUXIEME PARTIE CONJUGAISON Le verbe, en ancien anglais, présente les earaetèrea suivants : lo II n'a qu'une voix, l'actif ; 2° Deux temps, le présent et le prétérit; le futur qui fait défaut, est remplacé par les verbes auxiliaires : bêon et sculati ; 3° Deux modes complets, un indicatif et un subjonctif, — en dehors d'un impératif, qui ne se conjugue qu'au présent; 4° Deux nombres, le singulier et je pluriel ; 5o Trois noms verbaux, un infinitif présent, un participe pré- sent, avec sens actif, et un participe passé, avec sens neutre, ou passif. Les verbes anglo-saxons se divisent en deux catégories princi- pales, commandées par la formation du prétérit : 1° Verbes forts. — Ceux-ci forment leur prétérit, soit par Y ablaut, c'est-à-dire par la variation de la voyelle radicale (binda, band), soit par le redoublement de la syllabe radicale, sans exclure Y ablaut, (haita, hailiait; le ta, lailôt). 2° Verbes faibles . — Ces derniers forment leur prétérit par l'addi- tion de la syllabe -da, -ta. comme finale (prétérit dental). Exemple : nasja, haba, salbô = nasida, habaida, salbôda. I. — Terminaisons des, verbes en général Terminaisons des verbes forts, en saxon de l'ouest : PRÉSENT Indicatif Optatif Impératif Sing. 1. -e \ Sing. 2. — 2. (e)s, -(e)st > -e Plur. 1. -an 3. -(e)th ) 2. -ath. Plur. -ath -en, -an, -on Infinitif: -an Participe : -ende 776 <;r\mmairk PRETERIT Indicatif Optatif Sing. 1. -e 2. -e :\. — Plur. -un, -on, -an -en, -an, -on Participe : -en Terminaisons des verbes faibles (classe I et classe II) : PRESENT Indicatif I II Sing. 1. -e -i(&)e 2. -(e)s, -(e)st -as, -ast 3. -(e)th -ath Plur. -ath -i(ge)ath Infinitif : I. -an ; II. -i(ge)an Optatif L II Impératif I II Sing. 2. -e, - -a -i(g)e Plur. 1. -an -i(ge)an 2. -ath -i(ge)ath en -i(g)en Participe : I. -ende ; II. -i(g)ende PRETERIT Indicatif Optatif Sing. 1. -de 2. -des, dest ï> -de 3. -de Plur. -dun, -don, -dan -den, -dan, -don Participe : I. -ed (-t); IL -od (-ad). II. — Verbes forts Conjugaison du verbe fort. Exemples : bindan, faran, heipan. i. ACTIF a) Verbes réguliers PRESENT Indicatif Sing. I. binde fare helpe bidde 2. bindest, bintst fa?r(e)st hilp(e)st bidest, bitst «ill A M M A I HE 777 3. bindeth, bint fœr(e)th iiilp(e)tb bideth, bit Plur. biodath farath helpath biddath Optatif Sing. binde tare helpe bidde Plur. bind en faren Impératif belpen bidden Sing. 2. bind (fœr), far help bide Plur. 1. bind an fa ran helpan biddan 2 bindath fa rath Infinitif helpath biddath bindan faran Participes helpan biddan bindende farende PRÉTÉRIT Indicatif helpende biddende Sing. i. bond for healp baed 2. bunde fore hulpe baede 3. bond for healp bœd Plur. bundon fôron Optatif hulpon b&don Sing. bunde fore hulpe bœde Plur. bunden fôren Participes hulpen haëden bunden faren holpen beden b) Verbes à contraction PRESENT Indicatif Sing. 1. têo têo 2. tïehst tïehst sëo siehst slëa sliehst fô fêhst 778 in i.lUMMYIKI % Uelith tîeiilli -iflllll -Imlilli fghth Plur. tôol II tëotli sêoth Qfëfatif slf-alh lôtl) Sing. tëo In» sëo slêa lu Plur. Icon trou sëon Impératif slr-au Ton Sing. 2. tëo h tëol) sëoh sleah l'ôli Plur. \, tëon tëon sëon slëan fôn 2. tëoth tëoth sëoth Infinitif slëath fr.th tëon tëon sëon slëan fôn Participes tëonde tëonde sëonde slëande fonde PRÉTÉRIT Indicatif Sing. 1. tâh tëah seah slog, -h feng 2. tige tuge sa we slôge fenge 3. tâh tëah seah slôg, -h feng Plur. tigon tugon sa won Optatif slôgon fengon Sing. tige tuge sa we slôge fenge Plur. tigen tugen sâwen Participes slôgen fengen tig en togen sewen 2. l'A S SI F slaegen fongen Ind. 1 et 3 Sing. : hâtte Plur. : hâtto r i III. - — Verbes faibles Les verbes faibles sont, pour la plupart, dérivés. Us sqnt divisés en Irois classes, qui reposent sur la variation de leurs suffixes dérivés : Lll.UI.M VlltK 77<> 1° La classe /©-(ou /a-). Son suffixe est dérivé de l'indo-européen, -t>-ju- ; 2o La çjasse-ô. Son suffice dérivé est l'allemand -0-j'a- : 3° La classe <■- ou ai-. Le radical el< MLN. 5 (1890). — , Lexical Notes. 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Bêfen-raest, f. fo., even-rest ; repos du soir ; 2504. œfen-spraec, f. fo., even-speech ; discours du soir; 151 I. aefnan, v. efnan. rëfre, adv., ever, always ; toujours, jamais ; 140, etc. iefter, prep, after ; après : 169, 2644, etc.: after, for. concerning; pour, pour ce qui est de ; 662, 2683, 4921 ; along, amond ; le long de, parmi; 1983, 5659 ; in accordance with, according to; selon ; 2092, 3438 ; on account of, in consequence of; en considération de; 3211, 3882. Emplois particulier : aefter beorne ; after (the death of) the hero ; après (la mort du) héros; 4516 ; a->fter mâththum- welan ; after obtaining wealth of treasure; après avoir obtenu les richesses du trésor; 5502; aefter farothe ; avec le torrent ; 1155. cefter, adv., after, aftewards ; après, par la suite; 24, etc. ;ef-tbunea, m. fa., mortification, vexation, annoyance; mortifica- tion, injure, ennui; 999. Éëg-hwà, a?g-hwaet, pron., each, everyone, every man ; chaque chacun, tout homme qui; etc., 2768 ; gen. œghwaes, of each kind ; de toute sorte; 6265. îëg-hwaes, gén. neut. employé adverbialement ; in every respect, altogether : à toul point de vue ; fout ensemble; 3767. .î'g-hwâer, adv., everywhere; partout ; 21 12. i i \i.ji i 70!» îi'u-hw aeiher, pron., either, each ; l'un oh rautre, chacun ; 5125. Emploi particulier : àêghwaethres sceal scearp scyldwiga gescâd wilan, wofdaond werca; leguerrier sage <|ui porte le bouclieF,doi1 connaître la différence «les mois aux actes, 573 et s. aëg-hwylc, (i) pron., each, everyone; chaque; 2330; (2) adj., each, even ; chaque ; 1236 . aUgl&cav vid. âgifèea . sêg-weard, f. fo., seaward, watch by the sea-coast ; garde de, ou a la mer ; 480. œht, f. To., owning, possession, power; possession, pouvoir, 1)8. 8êht, f. fo., pursuit, chase; poursuite, chasse; 5910. — aëhted, vid. eahtian. àêled, ro. fo., fire; feu; 002"). â'ied-lêoma, m. fa., fire-gleam, torch; torche, brandon ; 6241. ael-fylce, n. fo., alien folk, foreign nation; nation étrangère; 4737/ sel-mihtig, adj., ( = eal-mihtig) ; almighty; tout puissant: 183. sel-wiht, f. fo., (alien-wight) ; strange monster; monstre étrange; 2999. sêne, adv., once, once only ; une fois, une fois seulement ; 6033. cénig, adj. -pron., any, anyone ; n'importe qui, tout homme qui; 942, etc. eén-lïc, adj., (one-like) unique, peerless; unique, sans égal; 409. senne, vid., an. a?ppel-fealu, adj., (apple-fallow), apple, or reddish yellow ; jaune- pomme ; 432'). ;ér, adv.j ere, erst, before, formerly; avant, auparavant, d'abord ; 1430. etc. .«Tor, compar., before, formerly, first ; avant ; 5305. jïTest, superl., (erst) first; d'abord ; 12, etc. ;ît, prep., avec le dat., ere, before; avant: 2775, etc. ;it, conj.j ere* before : avant que, (s'emploie avec le subjonctif) ; 502, etc œr-daeg, m. fo., (ere-day) morning, twilight, day-break; aube, matin, aurore; 252, etc. jêrende, neut. fo., errand ; course; 538. œrestj vid. aër. aêr-faeder, m. lu., (ere-father father; père; 5241. 80U LEXIQUE sèr-gestrëon, neut. tu., (ere-treasure) ancient treasure; ancien trésor ; 3551. aer-geweorc, neut. fo., (ere- work; ancient work; ancien travail ; 3356. «It god, adj., (ere-good) good before others ; excellent : 259. aern, neut. fo., house; maison 4440. rârra, adj. conipar.. earlier, former; précédent, d'autrefois ; 6071, etc. aéer-wela, m. fo., (ere-weal) ancient wealth; richesse antique ; 5494. aës, neut. to., corpse; cadavre; 2663. a3sc. m. fo., (ash) spear; lance 3541. aesc-holt, neut. lb, (ash-wood) spear; lance; 657. tusc-wiga. in. fa., (ash- warrior) spear-warrior: guerrier portant la lance; 4079. ait, prep., at, in ; à, dans ; 63. set, m. fo., eating, meal ; nourriture ; 6048. aët-gaedere, adv., together; ensemble; 639. ôêt-graépe, adj., grasping at; étreinte; 2539. ;ct-rihte, adv., almost; presque; 3313. a^t-somne, adv., together ; ensemble ; à la fois ; 5690. lettren, adj., poisonous; empoisonné: 3233. aethele, adj., noble; noble ; 394. aetheling, m. fo., Atheling, noble, prince; prince, noble; 5, etc. asthelu, neut. fo., noble descent ; noble lignée ; 1818. tëthm, m. fo., breath; souffle, haleine ; 5183. âgan, v. fo., own, possess, have; avoir; 2170, etc. âgen, adj., (pp. de âgan), own ; sien ; 5351 . Agend, m. fo., Owner, (xod ; celui qui possède toutes choses, Dieu ; 6145. agend-frêa. m. fa., owning lord, owner ; possesseur; 3762. âglrëca, âîgltëca, m. fa., monster fighter, warrior, champion; monstre, celui qui combat les monstres; 316, etc. àglaéc-wïf, neut. fo., monster-wife ; monstre femelle ; 2518. an, âhte, vid. âgan. âhsian, v. fa., endure, suffer; endurer, souffrir; 841. âht ( == â-wiht) neut. fo., aught ; jamais ; 4623. aldor, vid. ealdor. LEXIQUE SOI AJ-walda, Al-wealda, m. fa., the all-wielder, (iod ; celui qui régit tout l'univers, Dieu; 1830. al-walda, adj. neut., all-wielding ; celui qui régit tout; 630. an, pre p. vid. on. an, num. adj. et pron., une. an, a ; un ; 200, etc. only, alone; un, seul ; 2753, etc. âna, adj. fa., only, alone ; seul ; 2150, etc. ancor, m. fo., anchor; ancre; 003. anda, m. fa., (1) indignation, deûance ; indignation, méfiance; 1410; (2) mischief, horror; horreur, méfait ; i622. and-gil, neut. fo., understanding, intelligence; intelligence, enten- dement, 2111. and-long, vid. ond-long. and-rysno, f. fo., courtesy ; courtoisie, politesse ; 3589. and-wiita, m. fa., face, countenance; visage, physionomie, main- tien; 1371. ân-feald, adj., onefold, plain ; un, uni ; 509. ânga, adj. fa., only, sole; seul, unique: 2523, etc. ân-geng(e)a, m. fa.,one-goer; celui qui va seul; 32S. an-haga, m. fa., a solitary ; un solitaire; 4731. àn-hydig, adj., resolute; résolu; 5330. ân-thaeth, m. fo., (one-path); sentier unique; 2819. ân-rœd adj., (one-rede), resolute; résolu; 3057. ân-sund,adj., sound; sain; 1993. ân-syn, vid. on-syn. ânunga adv., once for ail ; une fois pour toutes; 1261. An-walda, m. fa., (on-wielder), God; Dieu; 2544. âr, m. fo., messenger; messager; 669. Tir, f. fo., honour; honneur; 4751, etc. âr-faest, adj., (honour-fast) upright, dutiful; vertueux; 2334, âr-staef, m. fo., mercy, help ; aide, pitié; 631. atelïc, adj., horrible; horrible; 1561. alloc, neut. fo., poison ; poison; 5042. âth-sweord, neut. fo., oath-swearing; serment; 4123. awa, adv., aye, ever; toujours; 1903. Kn2 I I \I-i! I B bàêdan, v. fa., beset, press; assiéger, prc-M-r; i-H '»l . dr. baêl, ncuL fo., fire, feu ; 401 1 . bœl-fyr, neut. To., fire of Liu» funeral pile; l'eu du bûcher : i.i2NI. — bœran, ge-baêran, v. fa., bear oneself, behave, fare; se porter, se comporter ; 5643t. baernan, v. fa., trans., burn ; brûler 4<>20. bal dor, vid. bealdoi ■. ban, neut. fo., bone; os ; 5380. bân-cofa, m. fa., (bone-cove) body ; corps : 28S.il. ban-bring* m. fo., bone-ring; vertèbre ; 3133.. bannan,-ge-bannan, v. fo., order; ordonner; 148. bât-weard, m. fo., (boat-ward), captain ; capitaine ; 311Jo. be, bï. prep, avec le dat: by; par, dans ses sens divers; 71, 4433, etc. bëacen, neut. fo., sign, monument; signe, monumeul : ll.Vi. bëacnian, v. fa., (beckon), indicate: indiquer; 279. beado, beadu, f. fo., war; guerre; 3077. beado-gnma, m, fa., battle mask, helmet; casque ; 45US, beadu-scrud, neut. fo., (battle-shmud) coat of mail : col te de mail- les ; 000. bëag, ben h, m. fo., ring; anneau ; 2423, etc. bêah-thegu, f. fo., ring-receiving; le don de l'anneau; 4347. bealdian, v. fa., bear oneself boldly ; se comporter bravement ; 4349. bealdor, baldor, m. fo., prince, lord : prince, seigneur : 5634. bealo. bealu, neut. fo., evil, ruin ; mal, dommage; 1811, etc. bearhtm, m. fo., (1) brightness; éclat ; 3530. (2) sound ; sun ; 2862. bearm, m. fo., (barm) bosom; sein, giron; 70, etc. beam, neut, Co., (bairn) child, son; enfant, fils; 298. etc. beam, m. fo., grove, wood ; bois, bosquet, 272b. bëatan, v. fo., beat; frapper ; 4712. bed(d) neut. fo., bed ; lit; 288. be-foran, adv., before; avant 1990, bëgen, m, bâ, f. et neut., adj. num. el pron., 1067, etc. 1 1 \ivi i S08 be-gong, be-gang, m. !'<>., extent, expanse ; étendue, expan- sion ; 72 1 , etc. belgan, v. fo., swell with anger; ("Ire gonflé de colère; IHO, etc. bên, f. fo., (bene) request; requête ; 15453. bene, f. fo., bench ; banc; 651, etc. benn, f. fo., wound ; blessure; £116. hêodan. biodan. v. fo., (l)announee; annoncer; 5780 : (2) offer, give; offrir, donner; 2160, etc. bêod-genëat. m. I'o., table companion ; compagnon .. bide, abide; dtemeurer; 798, etc. biddan, v. fo., (bid), ask, beg; demander, prier : 58, etc. bil (1), neut. fo., bill, sword ; glaive; 79, etc. blndan, v. fo., bind ; lier, attacher; 431, etc. bilan, v. fo., bile, cut ; mordre, couper; 2908. etc. bïtre, adv., bitterly; anrèremenl ; 4(>56. blrir. adj.. bleak, brighl : brillant : 3033. blaec, adj., black ; noir ; 359& 80 \ ij;xiQUE bleed, m. fo., breath, life . souffle, vie ; 2242, etc... blanca, m. fa., a white horse; un cheval Mam-; 1705. blêate, adv., miserably : misérablemenl ; 5643. blïcan, v. f'u., -lean: ; briller ; i42. blithe, adj., joyous; joyeux ; 1227. blôd, neut. fo, blood ; sang; 1478-, etc. blonden-feax, adj., blended-haired), gray-haired; aux cheveux gris; 3188, elc. bodian, v. fa., (bode) announce ; annoncer ; 3601 , etc. bold, neut. fo., building; maison, construction; 1987, elc. bolgen-inôd, adj., (bulged-mood) ; pris de colère, plein fie ressen- tinicnl ; 1411, etc. bolster, m. fo., bolster; traversin ; 2480. bona, bana, m. fa., bane, banesman, slayer; assassin, bourreau ; 315, etc. bord, neut. fo., (board) shield ; bouclier: 5044. bot, f. fo., boot, remedy, compensation ; remède, compensation ; 1812, etc. botni, m. fo., bottom ; fond ; 3012. brad, adj., broad, wide ; large, ample: (3204, elc. brsêdan, v. fa., broaden ; étendre ; 2479. brecan, v. fo,,(l) trans., break; briser; 2194; (2) intrans., même sens, 5088. bredwian, à-bredwian, v. l'a., overthrow, slay; renverser, mas- sacrer; 5235. bregdan, v. fo , avecledat. ou l'ace. (1) brandish, cast; brandir, balancer ; 1408, etc.. ; (2) braid, weave ; tisser ; 1098, etc ge-bregdan, v. fo., avec ace, ou dat., même sensque le precedent; 3128, 2886. brego, in. fo., prince, king; prince, roi; 848 etc. brëme, adj., (brim) renowned; renommée : 35. brenting, m. fo., high ship ; vaisseau de haute envergure; 5(310. hrëost, neut. fo., breast; poitrine; 5631, etc... brëotan, â-br'ëotan, v. fo., break kill, destroy; briser, détruire, tuer ; 2596, etc. .. brïm, neut. fo., (brim) ocean, sea : océan, mer; 5(3, etc bringan, v. fo., bring ; apporter, porter ; 3655. etc brôden, \ id. bregdan. brôga, m. fa., terror; terreur; 2583. LEXIQUE 805 brond, m. fo., brand, ûre; brandon, feu ; 2907, etc. bront, adj., high : haut ; 475, etc. brosnian, v. l'a., perish : périr ; 1514. brûthor, m. fo., brother; frère: 2649, etc. brûcan, v. fo., aver le gén. use. enjoy ; user, jouir de ; 21 IS, etc. brun, adj., brown ; brun ; 5152. bryd, f. l'a., wife; femme, épouse; 4058. brynelëoma, m. l'a., burning ray ; flamme vomie (par ledragon i; 1.621. brytnian, v. fa., distribute: distribuer; 4762. bûan, v. fo., (1) intrans., dwell : habiter ; 5679: (2) trans., dwell in : habiter dans : 6126. bûgan, v. fo., how, bend, stoop; courber, baisser ; 659, etc. bunden stefna, m. fa., bound stem, bound prow, ship ; vaisseau ; ^816. hûne, f. fa., cup; coupe ; 0090. bûr, neut. fo., bower, room ; chambre ; 278, etc. burgh, burn, f. fo., burgh, castle: burg, château fortifié : 105, etc. burne, f. fa., burn, stream ; ruisseau. 5.002. bûton, bûtan, conj. (1) avec le subj., unless; à moins que; 1920 ; i 2) avec l'indic. , but that, except ; mais que, excepté que , 3120. bycgan, bicgan, v. fa., buy ; .acheter; 2611. byldan. v. fa., encourage; encourager; 2182. bvme, f. l'a., trumpet ; trompette ; 5882. byrdû-scrûd, neut. fo., shield; bouclier; 5316. hvre, m. fo., son boy ; fils, enfant; 2377, etc. byrgean, v. fa., taste; goûter; 891. byrne, f. fa., byrny. coatof mail ; cotte de mailles ; 805. etc. bysigu, f. fo., (business) (rouble, affliction; trouble, affliction 559, etc. byth, vid., héon. Itywan, v. fa., prepare, adorn ; préparer, orner ; 4509 camp, m. fo., battle ; bataille ; 5005, cm. vid. cunnan. ceald, adj., cold : froid : 2522. etc. S()C> 1 1 \inn: cëap, in. fo., i-liap) bargain : marché : 4&26, etc ceapian. \ fa., (cheapen, chop) purchase ; acheter;6020. cearian, v. fa ., take care ; prendre sofh; 3072. cear-sith, m. Co., care-journey; souci du Voyagé ; 4787. cearu. f Fo., care, sorrow ; souci, chagrin; 2807. ceaster-bûend, m. fo., castle- dweller ; celui qui habite un châ- teau, citoyen ; I 529. cenapa, m. fa., champioti; champion ; 262.'}. cène, adj., brave ; brave; 1536. cennan, v. fa.. (1) bèget, bear; engendrer, porter, 2\. etc., (2) declare ; déclarer; 2438. cënthu, f. fo , boldness; hardiesse; 5389. cêol, ni. fo.. ship; vaisseau; 70 ceorfàn, v. Fo., carve: sculpter; avec l'ace, de la pers., et le dàt. de la chose: 4180. ceorl, m. fo., man ; homme ; 403, etc. ceosan, clos, n, ge-ceosan. v. fo., choose, accept; choisir, accep- ter; 4748, etc. clgân, â-cïgan, v. fa., call'; appeler, 6236. cirran, v. fa ., (1) trans., turn, change; tourner, changer ; 5710 ; (2) intrans., turn, return ; tourner, retourner; 5898. clif, neut. fo., cliff ; falaise; 3818. clomm, clamm, m. fo., grip ; prise, étreinte ; 1923, etc. cnfiwan, ge-cnâwan, on-cnâwan, v. fo., know, recognise; connaî- tre, reconnaître; 4090, etc. cnihL m, fo , boy ; enfant, page ; 243!). cnyssan, v. fa., crash ; écraser; 2056. côlra, côl, adj., cool; frais; 562, etc. collen-ferhth.-ferth, adj., of proud spirit; bold-minded ; d'esprit orgueilleux, à lame fière; 3608, etc. corther, neut. fo., troop, crowd; troupe, foule; 2304, etc. era eft, m fo , might strength ; force, pouvoir ; 1391, etc. cringan, ge cringan, v. fo., fait ; tomber; 2419, etc. cuman, v. fo., corne; aller, venir; 46, etc. be-cuman, v. fo., (1) corne ; aller, venir; 230, etc., (2) avec l'ace, de la pers. befall; advenir, arrivera: 5762. cumbol. m. i'o., standard ; bannière : 5006. cunnan. v. f a , et fo., (1) avec l'ace, know, be acquainted with ; connaître, être en relations avec: 720. etc., (2) avec l'inf., know i.FXTon: SOT how to, be able to ; savoir cbmhîiéhl, 6tt*é bÀ^attie dé; 100. etc. cuoDian, v. fa., avecace. oil jjen.; try, make triai of: essayer, faire l^préuvé de" ; 101 1. etc. i-w e'alni, m. fo.. (qiK^Uinu), mùrdér, deaih ; meurtre, mort; 214, elc. cweceah, \. ta., (tjuaké) brandish ; brandir; 469. etc. cwellan. ,î-i'\\ ellan. v. l'a., quell, kill ; tuer: 1766. etc. cwën, 1'. Fo., queen, wife; reine, femme ; 124. etc. cwethan, a-cwethan- gë-cwëthàn, v. fo.. say, speak ; dire, parler: 4488, etc. cwic, cwico, adj., quick, living; vif, vivant; 196, etc cwithan, v. fo., avec l'ace, lament : pleurer, se lamenter de; 1220, elc. cyne-dùm, m. fo.. kingdom; royaume; 47i7 cyning, kyning, m. fo., king; roi ; 22, etc. cypan, ge-cypan. v. fa., buy; acheter; U)87, etc. cyssan, ge-cyssan, v. fa., kiss; embrasser; 3736. cyst. f. fo., (choosing) choice ; choix; 1339, etc. cythan, v. fa., make known, show: faire connaître, montrer; 1312, etc. D d.Wl. f. fo.. deed, act; l'ait action, acte; 360, etc. d.éd-cëne, adj.. (deed-keen) bold in act ; brave ; 3288, elc. d.eg, m. fo., day ; jour ; 071. etc. daêl, m. fo.. part; part, portion : 3478, etc. d«el;in. be-dadan. ge-da'-lan. v. l'a., distribute; diviser, distribuer: 160, elc. daroth, m. fo., dart, javelin ; trait, javelnt ; r»('»02. été. deall. adj . . proud ; lier ; 082. dr-alli. m. fo., death; mort: 877. etc. df'inan. v. fa., adjuge; attribuera; 1367. demi, neut. fo.. den; laninv ; 608'"». rlëofoî, m. ro., devil; dehidh; 150!). dëop, nenl. fo.. deep: profondeur : 5ïl94: dêor, dïor, adj.. bold, brain! : brave : H 75, deorc, adj.. dark ; obscur; 318, etc, disc, m, IV... dish : plat ; 6091, NOS LEXIQUE dôgor, neut, to., day ; juin- ; 437; etc. dohtor, f. fo., daughter; fille; 747. dol-gilp, m. fo., (doltish yelp) foolish boasl ; vantard; 1012. dol-lîc, adj . audacious, desperate; audacieux, désespéré; 5288. (loin, ni. fo., doom ; jugement; 876, etc. dôm-leas, adj., (glory-less) inglorious; sans gloire; 5774. don, gê-dôn, v. irreg., do, make, take, put, lay ; faire, prendre, placer, mettre, déposer; 883, etc. draca, m. fa., drake, dragon ; serpent, dragon ; 4172. — dnedan, on-draêdan, v. fo., dread; craindre; i089. etc. drëam, m fo., (dream) joy, mirth; joie; 170. etc. drëfan, v. l'a., trouble, stir; troubler, agiter; 3804. dreôgan, v. fo.. do, go through ; faire, persévérer, achever ; 1171. etc., â-drëogan, v. fo., endure; durer : 6151. drëor, m. fo., blood; sang; 888. drëosan, ge-drëosan, v. fo., fall, sink ; tomber, décliner; 3500. drepan, v. fo., strike ; frapper ; 3488, etc. drïfan, v. fo., drive; conduire; 2254. drincan, v. fo , drink; boire; 1478. drohtolh, m. f o , way of life, calling ; vocation ; 1506. dryhten, drihten, m. fo., lord, chieftain ; seigneur chef, 2968, etc. drync-faet. drincfaet, neut. fo., (drink-vat) drinking-vessel : vais- selle pour boire; 4502. etc. drysmian, v. fa., darken ; s'obscurcir; 2750. dûfan, ge-dûfan, thurh-dfifan, v. fo., dive, sink into; plonger, s'enfoncer dans ; 5397, etc. dugan, v. fo . et fa., avail ; l'emporter; 736. etc. duguth, m. fo., doughtiness; bravoure, triomphe ; 4035. etc durran, v. fo.. et fa., dare; oser; 2924, etc. duru, in. fo., door; porte ; 776. dwellan, v. fa., deceive ; tromper; 3468, etc. dygan, ge-dygan, ge-dïgan, v. fa., survive, ex.apé ; survivre, échapper à ; 598, etc. dygel, dëogol, adj., secret, hidden ; secret, caché; 2714. dynnan. v. l'a , din, resound ; sonner, résonner; 1537. etc. dyrc. dëore, adj., dear; cher, chéri ; 4116, etc. dyrstig, adj.. bold ; audacieux ; 5672. LEXIQUE 809 E ëac, adv., eke, also ; encore, également ; 194, etc. êacen, adj., great, extensive; grand, étendu: 6.098. ëadig, adj., rich ; prospère; 2450. eafora, eafera, m. l'a., child, son; enfant, (ils; 23, etc. eafoth, neut. fo., strength, might ; force, puissance ; I79X. etc. cage. neut. fa., eye ; œil; 1452. êagor-slream, m. fo., water-stream; cours d'eau; 1020. eahta, num., eight; huit; 2064. eahlian, v. fa., consider, deliberate; examiner, délibérer; 2445. eal, adj., all ; tout ; 222. etc. eall, adv.. all; entièrement, tout: 3414. ealles. adv.,(gen. d'ealljall, altogether; entièrement, toul ensem- ble ; 2011. eald, adj., yldra, compar., yldesta, superl; old; vieux; 143, etc. ealdor. aldor, m. fo.. chief, lord ; chef, prince, III, etc. ealdor, aldor, neut. fo., life ; vie, 2741, etc. eal-fela, adj.. (all-many) very many ; de très nombreux ; 1759, etc. ealgian, v. fa., defend, protect ; défendre, protéger; 2008, etc. ealo-benc, ealu-benc, f. fo., ale-bench ; banc de bière; 2051, etc. ëa-lond, neut. fo., water-land ; terre près du flot . ; 4662. ëam, m. fo., uncle; oncle; 1755. eard, m. fo., estate; domaine; 111, etc. eardian. v. fa.. (1) intrans. dwell; habiter; 6096.(2) trans., inhabit; habiter; 331. earfoth, neut. fo., endurance; endurance, fatigue; 1002 earg, adj., cowardly; lâche; 5079. earm. m. fo., arm ; bras ; 1021, etc. earm, adj., wretched; maudit; 4731, etc. earn. m. fo., eagle; aigle; 60i7. eart, m. fa., art ; art ; 702. ëastan, adv., from the east ; de l'orient ; 1133. ëathe, ythe. adj . pleasant; plaisant; 455, etc. êathe, adv.. easily ; facilement: 1)51. etc. e.ixl. f. fo., (axle) shoulder; épaule ; 1069, etc. êce, adj.. éternel : éternel ; 215. 810 1 1 viotf erg. f. f<>., edge; sword; tranehanl du glaive; glaive, épée ; 2208. ed-hwyrft, m. fo., return, change; changement, retour ; 2562. ed-wenden, f. fo., return, change; changement, retour; 3546. edwTt-llf, neut. lb., life of infamy : vile infâme : 5773. efen, adj., even ; même ; 5801 . efnan. aefnan; v. fa., achieve ; achever : 2075. efstan, v fa., hasten ; se hâter; 298b, etc-, eft, adv., after ; après ; 112, etc êg-clëf, neut. fo., sea-cliff; falaise; 5T82-. egesa, m. fo., fear; crainte; 1561, etc. eges-full, adj., terrible; tenable; 5853. egi, f. fo., claw ; serre ; 1967. egsian, v. fa., affright; épouvanter ; 12. ëhtan, v. fa., pursue ; poursuivre ; 317, etc. el-land, neut. fo., strange land ; étrange pays; 6034. ellen, m. fo., strength, courage ; force, courage ; 1141. elles, adv., else; autrement; 276, etc. ellor, adv., elsewither ; ailleurs ; 110, etc. ellor-gast, ellor-gaest, ni. fo., alien spirit ; esprit étranger ; 1608, etc. elra, adj., (compar. de ele) another; un autre; 1498. ende, m. fo., end; fin ; 1644, etc. endian, ge-endian, v. fa., end; finir; 4622. enge, adj., narrow ; étroit ; 2819. ent, m. fo., giant; géant; 3356. eodor, m. fo., (1) barrier: barrière; 2081 ; (2) protector, lord; seigneur, prince ; 850, etc. eofer, eofor, ni. fo., boar; durs, tète d'ours; 2217, etc. eolet, m. fo.,ou neut., sea ; mer; 446. eorclan-stan, m. fo., precious stone; pierre précieuse"; 2416. ëored-geatwe, f. pi. fo., military e'qtiipementà ; équipemenls mili- taires; 5727. eorl, m. fo., earl ; comte noble guerrier; 12, etc. eormen-cynn, m. fo., (enormous Kin) mankind ; genre littifiàth ; 3.909, etc. ' eorre, vid. yrre. eorth-eyning, m, io., earthly king; rdi delà terre; 2.304. eoten, eoton, m, fo., eoten. giant ; inonstré, géant; 223, etc. 1.1 Moll SU "iiw . pron. pers. ace. et dat. plur. vim : vous ; ^80-, etc. ëower, pron. pers. gen. pi.; of you ; de vous; V'.iï. etc. ëower, adj. poss., your; volte; 512, etc. ëowic, pron. pers. ace. pi. ; you ; vous : 632, etc. est, t'. fo.. favour, grace ; grâce, Paveur; UNO, etc. etao, thurh-etan, v. fo., ea1 : manger, dévorer; (>093, etc. ëth-begête, adj., (easy-begotten) easily got; Obfenu facilemenl : 5717. ethel, m. fo., native land ; terre natale; 1040, etfc. êth-gesyne, 5Tth-gesëne, adj., easy; facile, manifeste; 2214, etc..; facen-staef, m, fo., treachery : trahison : 2030, etc. faec, neut. fo., period of time; laps de temps; 5475. faeder, m. fo., father; père; 110, etc. Hfege, adj., doomed; condamné : 1693. faegen, adj.. (fain) glad ; content; 3265. fseger, adj., beautiful ; beau ; 1038. faéhth, faêhtho, f. fo., fend, hostility; hostilité; 4802, etc. ffèlsian., v. fa., cleanse; purifier, nettoyer; 859, etc. fa-nine, f. fa., bride, lady; épouse, femme ; iOOO, etc. far, neut. fo., vessel; vaisselle; 66. faer, m. fo., feor ; ci'ainte, danger: 2130, etc. fa'st. adj.. fast; attache à, qui tient à ; 003. etc, fa'stan, v. fa., fasten ; attacher ; 2224. faet, m. fo., vessel ; vaisselle; 5518. faêt, neut. fo., gold-plate; plat d'or; H37. faethm, m. fo., (fathom) embrace, bosom ; sein, embrasseitient 308, etc. fffithmian, v. fa., embrace; embrasser; 5301, etc. f7\!x, ffih, adj., stained, coloured : ebloré, teinl : 607, etc. fâh, fag, adj.. (I) hostile : liostile : 1102; (2) -uilty ; coupable 1 949. fâ hue, vid. fâg, ffih. fâmi (g)-heals, adj., foamy-necked ; ceinturé d'écume • 434, fandian. vid. fondian. fane, vid. fah, fâg, S12 LEXIQUE — fangen, vid.-fôn. fâra, vid. fa h, fâg. faran, v. fo., fare, go; se poller, aller; 248, etc. faroth. m. fo., tide; torrent ; 56, etc. fêa, adj. pi., few; un petit nombre, 4775, etc. — feah, vid . iron. fealh, vit], fëolan. feallan, v. fo., fall ; tomber , 2134, ge-feallan, v. fo., (1), in trans., fall; tomber; 3507 ; (2) trans., fall to; tomber sur. échoir à: 4.200, etc. fealo, vid. fêla. féal u, adj., fallow; jaune ; 1820, etc. fëa-sceaft, adj., wretched; misérable; 14, etc. feax, neut. fo., hair; cheveux ; 3292. fëdan, â-fëdan, v. fa., feed, bringup; nourrir, élever: 1390. fehth, vid. fôn. fël, f. fo., file, sword ; glaive; 2057. fêla, neut. fo., indecl. much, many; beaucoup de, nombre de; 1 175. etc. fêla, adv., much, greatly ; beaucoup, en grand nombre ; 2770, etc. fell, neut. fo., fell, skin; peau; 4172. fen (n), neut. fo.. fen, moor; marais; 206, etc. feng, m. fo., grasp; étreinte, prise: 1152, etc. lengel, m. fo., prince; prince; 2.800. feoh, neut. fo., fee, property, money; biens, argent; 310, etc. feohtan. ge-feohtan. v. fa., light; combattre; 2160, etc. fëolan, aet-fëolan, v. fa., stick; s'attacher, coller à. pénétrer: 2563, etc. — fëon, ge-lëon., v. fo., rejoice; se réjouir; 217, etc. fëond, m. fo., fiend, foe ; ennemi ; 202, etc. feor, adj., far; lointain; 2722, etc. feor, adv.. far, afar . loin au loin ; 84, etc. feorh, m. fo., life; vie; 146, etc. feorm, f. l'a., food, substance; nourriture, substance; 896. feormian, v. fa., ({) polish ; polir, fourbir; 4501. (2) eat, devour; manger, dévorer, 1482. feorran, v. fa., banish; bannir; 310. feorran, adv., from afar; de loin; 720, etc. fëower, num., four; quatre; 117. etc. i.KMot k si 3 (eower-tyne, aum., fourteen: quatorze; 3281. etc. leran, v. fa., fare, go; aller, être, se porter : ge-fêran, 1 1) trans., goto1reach : aller à, atteindre; 2239, etc. - intrans., fare; se com- porter : 3380. ferh, m. fo., (farrow) boar; figure of a boar; ours, enseigne d'ours ; 608. ferhtb, m. fo., hearty mind; cœur, esprit; 1501, etc. ferian, aet-ferian, ge-ferian,v. fa., (ferry) bear; porter; 2310, etc. fetel-hilt, neut. fo., belted hill ; glaive à ceindre; 3125. fetian, v. fa., fetch ; aller chercher : 2621, etc. fêtha, m. fa., troop on fool ; troupe sur pied ; 2848, etc fëthe, neut . fo., movement : mouvement (de troupes) ; 1933. tel he- wig, m. fo., foot-war; bataille de fantassins; 4722. t'ex. vid. feax. fïf, num., five ; cinq; 1084. fïfel-cynn, neut. fo., race of monsters; race de monstres; 208. fTf-tene, num., fifteen : quinze; 3104. flftig, num., fifty; cinquante; 4412, ete. find an, on-findan, v. fo., find, find out; trouver, découvrir; 13, etc. linger, m. fo., finger: doigt; 1514, etc. f'ïras, id. pi. fo., men; tes hommes; 181. firen, fyren, f. fo., crime, violence; crime, violence; 273, etc. firgen, vid. fyrgen. flaésc, neut. fo., flesh ; chair; 4844. flan, m. fo.. arrow; Heche; 4872. fleâh, vid. flëon. fleam, m. fo., flight ; fuite, vol ; 1999, etc. flëogan, v. fo., fly; voler, s'envoler; 4541, etc. flëon, be-Ilëon, ofer-flëon, v. fo., av. ace, flee, flee from ; fuir, s'enfuir de ; 1504, etc. flëotan,v fo., float, swim; flotter, nager; 107'.). flet, neut. fo., floor; plancher, salle; 2043, etc. fliht, m. fo., flight; vol, fuite; 3528, etc. fil tan, m. fo., contend; s'efforcer de; 1825; ôfer-flïtan, v. fo., overcome; l'emporter sur; 1029, etc. flôd, m. fo., flood ; flot ; 1078. (Iota, m. fa. (floater), bark, ship; barque, vaisseau; 419, etc. flyman, v. fa., put to flight ; mettre en fuite ; 1685, etc. SI 1 I.! \!nl i -fôhj vid. l'on. foie, neut- fo., folk, n.iiioii ; peuple, nation armée ; 27, etc. fold l)i)lil. iicul. fi».. (!arlli-l)iiil(liiiu ; rempart déterre; 1539. folde, I*, fa., earth : terre, sol ; 192. folgian, v. l'a., follow, pursue: suivie, poursuivre ; 21118. folm, f. fo., hand; main, 315, etc. Ion, v. fo., seize;, take; prendre, saisir; 872, etc.; befôn, hi-fën, v. fo., seize; saisir: 1946. etc; §e-fôn, v. fo , av. ace, seiae ; saisir: 1473:, etc.; on-fon, v. l*o., av. dât., receive, take, seize; rere voir, prendre, saisir : 1815, 0tc. : llmrli-fon. v. l'o., av. ace., pêne tratc ; pénétrer ; 3G0&; with-fôn, v. Co.. avec dat., grapple with; lutter avec; 15tt3 ; ymhe-fon, v. lo , av. ace, encircle; entourer, étreindre ; 5379. fondian, fandian, v. fa., av. gén., search out, experience : cher- cher, faire l'épreuve de ; 4597. for, prep. (1) av. dat., before ; avant ; 714, etc. (2) av. ace., for, instead of ; pour, à la place de ; 1888, etc. foran, adv., before ; en avant, en avant de ; 1962. etc. ford, ni. fo., forci ; détroit ; 1130. fore, prep. av. dat., before; avant; 2431, etc. forbt, adj., fearful, afraid ; apeuré ; 1501. forma, adj., supeii. de fore, tirsfe; premier; 1426, etc. Ibrst, m fo., frost; gelée ; 3217. forth, adv., forth ; avant, en avant de ; 90, etc for-tham, for-than, for-thon, adv., for that, therefore : ainsi, par conséquent; 842, etc.; for thon the, conj., because; à cause de ; 1002. forth-gesceaft, f. fo., (forth-creation), future world ; monde futur; 3448. fôt. m. fo., foot; pied ; 994, etc. fracod, adj., worthless; sans prix ; 3150. freetwa, fraetwe, f. pi. fo.. (fret-), adornments, jewels; joyaux, ornements ; 74, etc. frœtw(i)an, v. fa., (fret), adorn ; orner; 151. frêa, m. fa., lord; prince, seigneur; 539. etc. freca, m. fa., wolf, bold man; loup, intrépide, guerrier: 3126. frêcne, adj. . audacious ; audacieux; 1771, etc. l'mnde, adj . foreign: étranger: 3381. IVeme. adj., strenuous ; fort, énergique ; 38l>0. fremman, ge fremman; frame, do; parachever, lane; (i, etc. freo-burh, f. fo., (free burgh), free city; ville libre; 1379. frêod, f. fo.. friendship; amitié : a 108. frêo, dryhten, m. fo., noble, lord ; noble seigneur; 2339. frêogan, v. fa . love: aimer; liSS!). frëo-lïc, adj. (free-like), noble; noble; 1223. frêond, m. i'o., friend; ami; 1823, etc. freotho, f. fo., protection, peace; protection, paix; 375,, etc- fretan, v. fo., (fret), devour; dévorer: 3*162.. I'ricgean, v. fa., ask ; demander ; 3965, elc ; ge-fyijCgean, v. la., li'.iiii : apprendre; 5999, etc. friclan, v.. fa., seek for; rechercher; 5108. frignan, frïnan, ga-frignan, v. fo., ask, learn ; demander, appren- dre; G99, etc. frôd, adj., old, wise; vieux, sage ; 2612, etc. frôfor, f. fo., solace ; soulagement; 27, etc. from, adj., bold; hardi, qui va de l'avant; 3280. from, fram, prep., a v. dat., from, away from; de, loin de; 831, etc. from, fram, adv., away; au loin; 1502, etc. fruma, m. fa., beginning; commencement; 4613. fugol, m. fo., fowl, bird ; poule, oiseau ; 435. fui, adv., full; entièrement; 960. ful(l), neut. fo., cup; coupe ; 1231, etc. full, adj., full ; plein, entier; 4820, etc. fultum, m. fo., help; aide; 1389, etc. fundian, v. fa., hasten; se hâter de; 2268. furtbum, adv., tirst ; d'abord; 644, etc. furthur, adv., further; plus loin ; 505, etc. fus, adj., ready ; prompt à, ardent à ; 2482, etc. fyllan, v. fa., fill up ; remplir ; 2021. fyr, neut. fo., fire; feu; 368. etc. fyrd-gestealla, m. fa., army-conrade; compagnon d'armes; 5742, etc. fyrgen-bëam, m. fo,, mountain wood; foret dans la montagne ; 2786." fyrn-dagaSj, m. pi. fo., days of old; jours passés; 2902. fyr-wet, -wyt, neut. fo., curiosity ; curiosité; 103. fjsan, v. fa., prepare; apprètn-; I2Vi. S Hi APPENDICE G gâd, neut. l'o , lack ; manque; 1314, etc. gasdeling, m. Co., comrade; compagnon ; 5230, etc. galaa, â-galan, v fo., sing; chauler; 1565, etc. galga, ni. fa , gallows ; potence; 4887. gàlg-môd. adj., (sad-mood), gloomy ; triste ; 2554. gân, v. irrég., go; aller; 785, etc.; full-gân, v. fo., av. daU, followa iid aid; suivre et aider; 6238; ge-gân, v. fo., (1) go (intrans.) : aller ; 31)33 ; (2) go ; trans; make, venture ; faire, tenter; 2555 ; (3) gain, obtain ; gagner, obtenir; 3070 ; (4) happen ; arriver; 4395; ofer-gan, v. fo.. av. ace, go over; traverser; 2807 ; oth- gan, v. fo., go ; aller ; 5803 ; ymb-gân, v. fo., av. ace, go around ; aller autour; 1233. gang, ni. fo., track; trace, pas; 1928, etc. ganot, m. fo., diver; plongeur; 3719. gfir, m. fo., spear, javelin; lance, javeioi ; 054, etc. gasl, m. fo., ghost ; esprit, fantôme ; 205, etc. ge, conj., and ; et; 2490, etc. gê, pron. pers. (plur. de thû), ye, you; vous ; 472, etc. geador, adv., together; ensemble; 1004, etc. ge-aehtla, m. fa., high esteem ; haute estime ; 735. gealdor, neut. fo., (1) sound ; son ; 5883; (2) incantation ; incan- tation; 0100. gear, neut fo., year; année; 2209. geard, m. fo., yard ; cour; 20, etc. gêar-dagas, m. pi. fo., yore-days ; joui' d'autrefois ; 1. etc. gearo, gear u, adj., ready; prêt; 154, etc. gearo, adv.. well ; bien ; 5493, etc. gearwe, geare, adv., well; bien ; 527. geato-lïc, adj., splendid ; splendide; 428. geatwa. f. pi. fo., garniture; ornement ; 0170. ge-bedde, f. fa., bed-fellow ; compagnon de lit; 1330. ge-braec, neut. fo. (break), crash ; éclat; 4511. ge-byrd, neut. fo., fate ; destin ; 2142. ge-cynde, adj. (kind), hereditary; héréditaire; 4390. ge-dfil, neut. fo., parting; séparation, départ; 0131. ge-dëfe, adj., fitting; qui sied à ; 1117. LKXIQl i 817 ge-drseg, neut. fo.. tumult; tumulte; 1505. ge-dryht, ge-driht, neut. fo., troop ; troupe; 236, etc. ge-fêa, ni. fa., joy ; joie; 1119, etc. ge-feoht, neut. fo., Qght ; combal ; 1092, etc. ge-frœge, adj., renowned; renommé; 10!), etc. ge-frsegnian, v. fa., make famous ; illustrer; 2065. gegn-cwide, m. fo., reply; réponse; 731. gegnum, adv.. forwards; en avant : 62o. ge-hwâ, pron., pron. av. gen., cadi ; chacun, tout; 585, etc. ge-hwaer, adv., everywhere; partoul : 1 047. ge-hwaether, pron., either; l'un ou l'autre; 1163, etc. ge-hwylc, he-hwelc, adj. pron. av. gen. pi., each; chaque, cha cun ; 195, etc. ge hygd. neut. fo., thought: pensée; 4085. ge-hyld, neut. fo., protection ; protection; 6114. ge-l«ric, neut. fo., play : jeu ; 2073. ge-lâd, neut. fo., path; sentier; 2820. ge-len^e, adj., belongingts; appartenant à ; 5460. ge-lïc, adj.. like; semblable; 4323. ge-lôme, adv., frequently; fréquemment; 1112. ge-long, ge-lang, adj., along of; le long de ; 2752. ge-mœne, adj., common; commun à ; 3565. ge-mêde, neut. fo., consent, consentement ; 491. ge-met. neut. fo., power; pouvoir; 1551. ge-mëting, f. fo., meeting; assemblée, rencontre; 3997. ge-mong, m. fo., troop; troupe; 3284. ge-mynd, f. fo., memorial ; mémorial ; 5603, etc. gën, adv., again; encore; 1462, etc. ge-neahhe, adv., enough; assez; 1559, etc. ge-nip, neut fo., mist ; brouillard ; 2719. gênunga, adv., wholly; entièrement; 5737. gêo, gïo, îu, adv., formerly; précédemment; 2952. gëoc, f. fo., help; aide; 353, etc. gëocor, adj., sad ; triste ; 1524. geofon, gifen, gyfen, neut. fo., ocean ; océan ; 721, etc. geogoth, giogoth, f. fo., youth; jeunesse ; 319, etc. geolo, adj., yellow ; jaune ; 5217. gëo-mëowle, f. fa., bride; épousée; 6295. gëoraor, gïomor, adj., sad ; triste; 98, etc. 63 i-nêolan, v. fo., av. ace. pers., el dat., ch. ; deprive; priver de : 1353, etc. nerian, v. l'a., save; sauver; 1139. nesan, ge-nesan, v. fo., (intrans., survive; survivre; 11)92; (2) trans., escape from; échapper a ou de; 3994. nëthan, ge-nethan, v. fa., (1) av. ace., dare ; oser; 4694; (2) av. dat., risk; risquer; 1020. nicor, neut. fo., sea-monster; monstre marin ; 838, etc. nigen, num., nine; neuf; 1144. niht, f. fo., night ; nuit ; 230, etc. niman, v. fo.. take; prendre; 877, etc., be-niman, v. fo., deprive; priver de ; 3768; for-niman, v. fo., carry off; emporter; 971. nïod, f. fo., pleasure ; plaisir; 4233. nïpan, v. fo.. darken ; obscurcir, 1088. nith, m. fo., envy; envie; 367, etc. nïwe, adj., new ; nouveau ; 1559, etc. nïwian, v. fa., renew; renouveler; 2607, etc. no, adv., not at all, not; pas du tout, pas; 1081, etc. nun, f. fo., (noon) ninth hour ; neuvième heure ; 3199. north, adv., north; nord; 1709. nose, f. fa., cape ; cap; 5602. nu, adv., now : maintenant; 500, etc. nù, conj., now that ; maintenant que ; 855, etc. nvd, f. fo., need; nécessité ; 2003, etc. nydan, v. fo., force ; forcer à ; 5356, etc. nymthe, conj., unless ; à moins que ; 1556, etc. nyt, adj., useful; utile; 1581, etc. nytt, f. fo., duty ; devoir, charge ; 983. nyttian, ge-nyttian, av. gen. et ace, use ; se servir de ; 6088, etc. O of, prep., av. dat., from ; de; 73, etc. ofer, prep., (1) av. ace, over; sur; 19, etc., (2) av. dat., over; sur ; 956, etc. 832 LEXIQUE ôfer, m. fo., shore; rivage; 2741. ofost, f. fo., haste; hâte; 510, etc. oft, adv., often ; souvent; 7, etc. ô-hwœr, ô-wêr, adv., anywhere; n'importe où : 3472, etc. ombeht, ombiht, m. fo., servant; serviteur, officier; 571, etc. ômig, adj, rusty; rouillé; 5522. on, an, prep., (1) av. dat. (lieu et temps), on, in; sur, dans, 80, etc., (2) av. ace, into ; dans, dedans; 1013, etc. on-cyth(th) f. fo., distress ; détresse; 2839. ond, conj., and ; et; 1197, etc. ond-long, and-long, adj., livelong; qui dure toute une vie; 4226, etc. ond-swaru, f. fo., answer ; réponse ; 705, etc. ônettan, v. fa., hasten ; se hâter; 610, etc. on-gëan, prep., av. dat., against, at ; contre, à ; 2061, etc. onlïc-nes, f. fo., likeness; ressemblance; 2701. on-ssëge, adj., fatal; fatal ; 4962. on-syn, an-syn, f. fo., sight; vue, aspect; 499, etc. on-weald, m. fo., possession; propriété; 2082. openian, v. fa., open; ouvrir; 6108. ôr, neut. fo., beginning ; origine ; 2076, etc. ord, neut. fo., point, front; point, front; 1107. ôretta, m. fa., warrior; guerrier; 3063. or-leg, neut. fo., battle, war; bataille, guerre ; 2653, etc. or-thône, or-thanc, m. fo., skill; habileté ; 807, etc. oruth, neut. fo., breath; souffle; 5110. oth, prep., av. ace, until ; jusqu'à ce que ; 4794. other, adj., pron. et num., the other; l'autre, le second; 1010, etc. oththe, conj., (1) or ; ou ; 563; (2) and ; et ; 4945. R raëcan, v. fo., intrans., reach ; atteindre; 1112. reêdan, v. fo., et fa., (1) intrans., decree, décréter ; 5.712 ; (2) trans., possess; posséder ; 4108. reêran, a-rœran, v. fa., exalt; exalter, élever; 3404. raês, m. fo., rushstorm ; éclat, tempête ; 2249. LEXIQUE 833 r&san, ge-nfesan, v. fa., race, rush ; courir, ae précipiter ; 5074. raest, f. Co., rest ; repos, lit; 278, etc. réeswa, m. fa., leader; chef; 120. râsian, v. fa., find; trouver; 1561. rê a fia n, be-reafian, v. fa., reave, rob, plunder; voler, piller 1425. rëcan, v. fa., av. gen., care; avoir souci de ; 803. reccan, v. fa., relate, tell ; rapporter, dire ; 182, etc. reced, neut. fo., house ; demeure, maison; 818. regnian, rënian, v. fa., prepare, adorn; préparer, orner ; 1547. rëofan, be-reofan, v. fo., deprive ; priver de, voler; 5858. reordian, v. fa; speak ; parler ; 6050, etc. rëotan, v. fo., weep; pleurer; 2751. restan, v. fa., cease; cesser; 3711. rice, neut. fo., realm; royaume; 1716. rice, adj., rich; riche, puissant; 618, etc. rlcsian, rïxian, v. fa., reign ; régner ; 286, etc. rïdan, ge rïdan, v. fo., ride ; conduire, chevaucher ; 467, etc. riht, neut. fo., right; droit; 287, etc. rlman, v. fa., (rime) number; compter; 118, etc. rinc, m. fo., man; homme, guerrier; 1434, etc. rïsan, a-rlsan, v. fo., arise; se lever; 4802, etc. rodor, m. fo., sky ; ciel ; 617, etc. rôf, adj., brave; brave, renommé ; 1358, etc. rond, rand, m. fo., shield ; bouclier; 1305, etc. rowan, v. fo., row, swim ; ramer, nager, 1019. rûm, m. fo., room ; chambre; 5377. run, f. fo., (rune) council ; conseil ; 342, etc. ryman, ge-ryman, v. fa., (1) make roomy, prepare; aménager, rendre spacieux ; 979. (2) make room ; faire place à ; 6171. sacan^ v. fo., strive; s'efforcer de; 873, etc. ge-sacan, v. fo., gain by strife; obtenir à la lutte ; 2001 . on-sacan; v. fo., (1) avec ace. pers., et gén. chose., attempt a per- sons'life; attenter à la vie de ; 3881. (2) avec ace chose, et dat. pris., refuse ; refuser ; 5904. 53 u. etc. will, adj., wide; large; 1024, etc. wïf, neut. fo., wife; femme, épouse ; 4236, etc. wïg, m. fo., (1) war. battle; guerre, bataille; 16, etc., (2) valour; valeur, action dWIal ; 697, etc. wïgan, v. fo., fight ; combattre ; 501 î . wïht, neut.. being, creature ; être, créature; 240, etc. willa, m. fa., will ; volonté; I2i(i, etc. willan, v. irreg., will; vouloir: 685, etc. win, neut. fo.. wine; vin; 2466. wind, in. fo., wind; vent; 433, etc. windan, v. to., intrans et trans., wind ; tourner, s'élever : 'ill, etc. wine, m. fo., friend; ami ; 60, etc winter, m. fo., year; année ; 1026, etc. wïs-dôm, in. fo., wisdom : sagesse ; 097, etc. wTsian, v. fa., show ; montrer ; 800, etc. wita, in. fa., counsellor ; conseiller; 314, etc. w dan, v. fo., et fa., know; connaître : 5035, etc. with, prep., av. dat. ou ace, with; avec; 304, etc. wlitan, v. fo., look ; regarder; 3144. w lone, wlanc, adj., proud; orgueilleux ; 002, etc. won, wan, adj., dark; sombre; 1404, etc. word, neut. fo., word; parole ; 1740, etc. worn, neut. fo., multitude ; multitude; 4228, etc. worold, f. fo., world; monde. 2124, etc. wraec, neut. fo., exile; exil ; 340, etc. wrecan, v. fo., av. ace, drive out ; éconduire ; 840, etc. wiidu, m. fo., wood ; bois; 2836, etc. wuldor, neut. fo., glory; gloire; 34, etc. wund, f. fo., wound; blessure ; 5422. wundor, neut. fo., wonder ; étonnement ; 3018, etc. wunian, v. fa., dwell, remain ; habiter, rester; 568, etc. wvrcan, v. fa., work; faire, achever; 184, etc. wyrd, f. fo., (weird), fate; destin; 910, etc. wyrdan, v. fa., destroy; détruire ; 2674. wyrm, m. fo., worm; dragon; 2860, etc. wyrt, f. fo., root; racine; 2728. 846 LEXIQUE yfel, neut. fo., evil ; mal ; 4188. yide, elde, m. pi. fo., men; hommes; 300, etc. yldo, f. fo., (eld) old age; âge avancé ; 140, etc. ymb, ymbe, prep. av. ace, about; autour de, aux environs de; 1014, etc. yppe, f. fa., throne; trône; 3630. yrfe, neut. fo., heritage; héritage; 6102, etc. yrmtho, f. fo., misery; misère; 4 010, etc. yrre, neut. fo., anger; colère; 1422, elc. 5rth, f. fa., wave; vague; 92, etc. ythan, v. fa., destroy; détruire ; 842. ywan, ëawan, ëowan, v. fa., (1) trans., show; montrer; 5668; (2) intrans., appear; apparaître; 3476, etc. ; ge-ywan, ge-êawan, v. t'a., present ; présenter, offrir, mettre en avant ; 2388. LAVAL. — IMPRIMERIE L. BARNEOUD ET C'e. mm